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  • : Site consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.
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...consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.


Peintre et dessinateur, Julien Champagne est surtout connu de nos jours pour avoir illustré les ouvrages de Fulcanelli, un mystérieux alchimiste contemporain.

Et pourtant, il figure au Bénézit, la "Bible" internationale des créateurs. Et suivant son ami Eugène Canseliet, il fut bien un maître du pinceau et du crayon.

C'est à la découverte de cet artiste méconnu, mais profondément attachant, que je voudrais vous inviter. Je voudrais aussi vous demander de ne pas hésiter à enrichir mes articles de vos propres commentaires et de vos découvertes personnelles.

Bon voyage donc au pays légendaire de Julien Champagne.

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4 mai 2008 7 04 /05 /mai /2008 18:22


Vous vous souvenez sûrement que dans son Fulcanelli dévoilé (Dervy, 1992 et 1996) Geneviève Dubois situe
les débuts en alchimie de Julien Champagne vers 1893. Parallèlement, ajoute-t-elle, il s'inscrit à l'école des
Beaux-Arts de Paris.

Et de préciser que "de cette époque reste un excellent tableau représentant l'évèque de Bordeaux. Nous possédons également trois aquarelles de 1895..."


Grâce à Xavier, je vous propose de découvrir ensemble quelques uns des premiers dessins "profanes" de Julien Champagne, qui sont en fait extraits de carnets de croquis.

Tous les dessins que je vous présente aujourd'hui sont de 1894. Ils sont donc bien antérieurs à ceux
publiés par Geneviève, qui furent eux réalisés en 1898:

http://www.archerjulienchampagne.com/article-3509041.html


Nous y voyons un Julien qui comme relevé par Dubois éprouve un intérêt précoce pour le Moyen Age. Il est
manifeste à mon avis que son étude du château de Lucheux et de sa poterne résulte d'un travail assez
assidu au chevalet.

Mais aussi un Champagne qui en futur "maître du pinceau et du crayon" (Eugène Canseliet) aime manifestement à croquer sur le vif certaines scènes pittoresques de la vie quotidienne de son époque.


Une femme à sa fenêtre, comme eût écrit Pierre Drieu La Rochelle...Elle regarde amusée un conseil de révision.
Il est bien possible d'ailleurs que ce soit celui d'"Hubert."

Un lecteur "a notte", crayonné au bleu pour souligner un effet de nuit, et enfin cet adorable fumeur de pipe, saisi de profil dans toute son intemporelle sérénité.

Bien sûr ces dessins ne sont pas signés, pourquoi le seraient-ils d'ailleurs, l'artiste ici travaille pour lui-même.
Mais vous aurez bien sûr reconnu sur certains d'entre eux l'écriture caractéristique de Julien Champagne.

Merci encore, Xavier et avec un tout petit peu de retard, excellent premier mai à chacune et chacun de vous.

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10 avril 2008 4 10 /04 /avril /2008 17:32


Et si pour une fois nous rendions hommage à quelqu'un de bien vivant, non seulement en esprit, mais aussi physiquement toujours de ce monde?

Né en 1917, René Alleau est toujours parmi nous, à ma connaissance, et Dieu sait que sur lui les articles ne sont pas légion, alors que sa vie et son oeuvre me paraissent bien mériter toute une étude, et en tout cas notre respectueuse et amicale considération.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Alleau
http://www.leseditionsdeminuit.eu/f/index.php?sp=livAut&auteur_id=1469

Nous le voyons ci-dessus en compagnie du talenteux homme de lettres Frédérick Tristan:

http://www.fredericktristan.com/
http://www.evene.fr/celebre/biographie/frederick-tristan-3973.php
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fr%C3%A9d%C3%A9rick_Tristan
http://signes-et-symboles.org/dossiers-symbole/index.php/2007/02/10/51-frederick-tristan-noublions-pas-l-infinie-poesie-d-hermes

Frédérick qui est l'auteur de maints ouvrages de portée hermétique, notamment d'essais brillants tel L'oeil d'Hermès (1982) et en matière de fiction d'une inénarrable Histoire sérieuse et drolatique de l'homme sans nom (1980) ou de Balthasar Kober (1987).

 

Ancien ingénieur-conseil, René Alleau est volontiers présenté de nos jours comme philosophe et historien des sciences, notamment traditionnelles.

Il est entre autres un spécialiste réputé en matière de symbologie, mais n'a jamais non plus cherché à dissimuler son intérêt profond pour l'alchimie.

Cet intérêt lui est-il venu par son attachement précoce au courant surréaliste? C'est bien possible, à en croire Renée Mabin, dont je voudrais vous conseiller la lecture de l'étude si porteuse de sens à mon avis sur le courant intellectuel de "l'étoile scellée":

http://melusine.univ-paris3.fr/astu/Mabin.htm

Nous pouvons y relever particulièrement le fait que dès 1952 André Breton et ses amis courent les conférences que René Alleau donne à Paris, à la Salle de géographie, sur "les textes classiques de l'alchimie", conférences dont l'intitulé n'est pas sans nous rappeler le titre même d'un des ouvrages postérieurs de l'alchimiste Eugène Canseliet, ami de Julien Champagne.



Dès cette époque, René Alleau et Eugène Canseliet, tous deux proches d'André Breton, dont la passion pour l'alchimie fut vraisemblablement précoce, devaient se connaître puisque lorsque l'essentiel des conférences d'Alleau est publié sous la forme d'un recueil : Aspects de l'alchimie traditionnelle (Editions de Minuit, 1953),
son ouvrage est préfacé par le disciple de Fulcanelli.

Notons dès à présent que la couverture de l'édition française originale en est ornée d'une reproduction du célèbre tableau du peintre espagnol Juan de Valdes Leal, dénommé Finis Gloriae Mundi comme le troisième livre non paru finalement à ce jour de Fulcanelli, sur lequel nous reviendrons.

Dans sa préface, Canseliet, d'une façon qui n'a pas encore été relevée, ou pas assez, n'hésite pas à qualifier son "ami" de "fils de Science" (alchimique) comme nous même, et surtout de "disciple de Fulcanelli", titre qu'il est ordinairement le seul à porter, voire à s'attribuer. Pour le commun des mortels, alchimistes ou non, Canseliet est habituellement considéré comme "l'unique disciple de Fulcanelli".

Eugène rend donc ici au travail de René un hommage exceptionnel, auquel il m'a paru convenable de me référer, ne serait-ce qu'en m'en faisant l'écho, en bon héraut de l'Art.

D'ailleurs un Albert-Marie Schmidt, savant historien des Lettres, dont la fin tragique causa tant de peine à Eugène Canseliet, ne s'y trompa pas, et dès 1953 put ainsi écrire dans la Nouvelle NRF, à propos d'Aspects de l'Alchimie:

"Si l'on souhaitait discerner quelles influences réelles s'exercent sur les courants spirituels de notre âge, sans doute faudrait-il réserver une attention exacte à cette société d'Héliopolis qui compte, parmi ses membres les plus réputés, Eugène Canseliet et René Alleau."


 

Il est vrai que ce livre petit par la taille mais d'une grande qualité, qui d'ailleurs partage avec ceux de
Canseliet l'honneur d'avoir été plus tard traduit en langue étangère (notamment en italien par les éditions
romaines Atanor en 1989), mérite toujours l'attention des amateurs.

Alleau y qualifie très justement l'alchimie de "religion expérimentale", en expose les principes, en étudie les symboles, et en véritable alchimiste qu'il est réalise en définitive une synthèse des plus heureuses et des plus rares en ayant composé à la fois un livre sur l'alchimie, ce qui est à la portée de beaucoup, et un ouvrage d'alchimie, ce qui sans doute reste l'apanage des meilleurs.

Ses textes et documents alchimiques, son lexique des symboles alchimiques et spagyriques, sa bibliographie enfin sont également marqués au coin d'une érudition difficile à égaler.

Pour la petite histoire, Canseliet devait quelques mois plus tard publier aux mêmes Editions de Minuit ses Douze Clefs de la Philosophie de Basile Valentin (1956).

Quant à Alleau, il semble malheureusement avoir renoncé à y faire paraître un "Paris symbolique" et des
"Peintures et gravures alchimiques" pourtant annoncés dans ses Aspects de l'alchimie traditionnelle.

 


Pour autant, René Alleau ne renie pas le culte qu'il voue à l'alchimie, puisqu'en 1957, suivant l'exemple précédemment cité d'Eugène Canseliet, il fait éditer par Caractères les Clefs de la philosophie spagyrique de
Georges Le Breton, ouvrage du XVIIIème siècle cité par Fulcanelli et que Canseliet venait justement de mentionner dans ses Douze Clefs.

Il y réaffirme dans son introduction sa totale fidélité intellectuelle à la pensée fulcanellienne: "L'Art   royal, l'alchimie, a été la voie initiatique de la Noblesse d'extraction, ce que prouvent aussi clairement 
les monuments que le blason, les devises et les cris de guerre...

La science d'Hermès, héritage sacré de l'ésotérisme égyptien, vaste synthèse cosmologique, nous a légué des hiéroglyphes, des messages énigmatiques, dont l'utilité apparente semble nulle à ceux qui ne veulent pas prendre la peine de les déchiffrer."

En dépit de leurs préjugés, "la Pierre Philosophale représente (bel et bien) le premier échelon qui peut aider l'homme à s'élever vers l'Absolu." 

 

Dès lors, son intérêt public pour l'alchimie semble se concentrer sur la reparution des textes anciens, et force
est de souligner que ce faisant il fait montre d'une imperturbable logique.

Dès le début des années 1970, il prend ainsi la direction aux éditions Denoël de la Bibliotheca Hermetica, dont
il semble évident aujourd'hui que la majeure partie de la constitution est d'origine alchimique.

Il en est ainsi, par exemple, de cette belle édition en 1971 du livre de Limojon sur Le triomphe hermétique, présentée par Eugène Canseliet, et précédée d'une republication du Mutus Liber d'Altus, introduite elle par un texte de Magophon (alias Pierre Dujols, ami de Fulcanelli et de Champagne).

La même année, Alleau présente d'ailleurs lui-même dans la même collection La très sainte trinosophie, du
"vrai" comte de Saint-Germain.

En 1974 me signale Prounicos début 2009, René signe encore dans La Quinzaine littéraire un vibrant hommage à Fulcanelli, dans un article parfaitement intitulé "Un Champollion des hiéroglyphes français."

"Personne, y constate-t-il avec humeur, n'enseigne aux Français à déchiffrer les hiéroglyphes de leurs châteaux ni de leurs cathédrales."

Et de conclure de magnifique façon:

"Le pays le plus mystérieux du monde, ce n'est pas le Tibet, c'est la France."



Parallèlement, et dès 1958, il approfondit et élargit son étude de la symbolique en général, et fait ainsi éditer par Flammarion une première mouture de ses réflexions sur le sujet (De la nature des symboles).

Cette étude sera maintes fois reprise (Payot, 1996, 1997...) et d'ailleurs suivie d'une Science des symboles
(Payot, 1976).

Il y développe une pensée fondatrice, toujours largement ignorée de nos jours par la science officielle, ce qui est sans doute dommage...pour cette dernière, selon laquelle "en réalité toutes les sciences humaines sont subjectives, et c'est de la reconnaissance lucide et sincère de cette subjectivité fondamentale que dépend le degré d'objectivité relative auquel elles peuvent atteindre."

C'est ainsi que pour Alleau, et ici encore il rejoint Fulcanelli, "la pensée moderne est une pensée conditionnée, par exemple par le mythe occidental de la raison qui, lui-même, a été élaboré à partir d'éléments irrationnels multiples qui composent ces trop célèbres "évidences" sur lesquelles reposent les "principes d'intelligibilité" que, finalement, personne ne saurait expliquer ni définir de façon rationnelle."


Métaphysicien et alchimiste, René Alleau est aussi, et cela demeure sans doute une part de son "jardin 
secret" un peintre talentueux. Voici qui le rapproche, encore ou déjà, de Julien Champagne.

En témoigne par exemple cette aquarelle au tâchisme presque hugolien, qui dut tant plaire à André Breton. 
Comme Canseliet, Alleau répondit à l'enquête de ce dernier sur L'art magique (Club français du livre, 1957,
et Phébus, 1991).

Il y rappela notamment que selon l'alchimiste et cryptologue Blaise de Vigenère (XVIIème siècle), auteur d'un
Traité du feu et du sel, mais aussi des Tableaux de plate peinture de Philostrate, "la peinture est une
invention des dieux."

Ne soyons pas surpris par conséquent de retrouver de lui dans le beau volume transalpin Arte e Alchimia
(Biennale di Venezia, 1986) cette superbe Danaé de 1984, fécondée par une jupitérienne pluie d'or qui fut
en son temps célébrée par les poètes et qui fait l'objet de la vénération des alchimistes , lesquels en scrutèrent...
la symbolique, et au premier rang desquels figure un certain Canseliet. 


 Mais il y a également un autre Alleau, bien plus discret encore, le praticien de l'alchimie. En 1978,
 Canseliet pouvait ainsi déclarer à Robert Amadou, dans Le feu du soleil (Pauvert):

 "René Alleau est un alchimiste d'autant plus véritable qu'il possède la solide base d'un universitaire.
 Son attachement à la pratique positive du feu est indéniable, qui fait de lui l'artiste physico-chimique
 le plus sûr."

 Dans le même volume, et ici nous cotoyons Julien Champagne au plus près, nous apprenons que c'est
 René qui a persuadé Eugène d'ajouter aux deuxième et troisième éditions des oeuvres publiées de
 Fulcanelli (Mystère des Cathédrales et Demeures Philosophales) des chapitres entiers extraits de 
 notes provenant du Finis Gloriae Mundi en définitive retiré par le Maître.

 Donc c'est bien à Alleau que nous devons l'apparition dans le domaine public, dès 1957 et 1960, de 
 certains dessins d'"Hubert":

 Arles:
 http://www.archerjulienchampagne.com/article-4401020.html
 
 Dammartin:
 http://www.archerjulienchampagne.com/article-2152476.html

 Figeac:
 http://www.archerjulienchampagne.com/article-1855071.html
 
 Hendaye:
 http://www.archerjulienchampagne.com/article-4443883.html
 http://www.archerjulienchampagne.com/article-4513985.html

 Melle:
 http://www.archerjulienchampagne.com/article-2050527.html
 

 


Mais comment rendre justice en quelques lignes à cet homme doublement igné qu'est René Alleau?

Rappeler l'importance de son étude généralement ign(or)ée sur le Splendor Solis de Salomon Trismosin
(N°88 de la revue Le jardin des arts, 1962)?

Se remémorer ses autres contributions majeures à l'Art d'Hermès, comme son article Alchimie de 
l'Encyclopedia Universalis?

Finalement, mon impression est que le mieux est de lui laisser la parole, quand il explique de lui-même, dans
la langue des oiseaux, et faisant montre d'emprunter son propos à tel essai d'un oiseleur médiéval, la raison
fondamentale pour laquelle en définitive, en alchimiste de qualité, il a délibérément choisi de se tenir à l'écart de toute chapelle, et de vivre ainsi en marge du siècle:


Oui, Champagne pour









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2 mars 2008 7 02 /03 /mars /2008 19:38

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Albert Poisson (1868-1894) est un de ces alchimistes mal connus du grand public, comme d'autres décédé prématurément, et dont pourtant l'oeuvre reste considérable.

Non seulement il me semble avoir marqué l'alchimie française et européenne du XIXème siècle, mais son influence me paraît devoir encore perdurer de nos jours:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Poisson

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Dans son ouvrage sur Fulcanelli, Geneviève Dubois en fait un familier parmi d'autres du cordonnier-concierge parisien Rémi Pierret, voire son disciple

Pour elle il fut un intime de Stanislas de Guaïta. Très tôt passionné d'alchimie, il gagnait sa vie comme laborantin à la faculté de médecine de Paris. 

En 1889, il rejoint ainsi le groupe indépendant d'études ésotériques de Papus et consorts, Papus qui venait de créer la revue L'Initiation, dont est extraite la photo ci-dessus, et revue qui rendit à Poisson en 1894 un hommage appuyé.

Notons également que Victor-Emile Michelet le rangera au nombre de ses Compagnons de la Hiérophanie (Dorbon, 1937 et Bélisane, 1977), confrérie sans doute informelle dont les initiales rappellent fort celles de l'assemblée des frères Chevaliers d'Héliopolis.

Dès 1890, Albert Poisson publie chez Chacornac ses Cinq traités d'alchimie, sur lesquels nous allons revenir.

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L'année suivante, toujours chez Chacornac, il fait paraître le livre qui reste sans doute sa contribution majeure à l'alchimie, et qu'après Canseliet on peut de nos jours encore conseiller à tout étudiant ès-hermétisme: Théories et symboles des alchimistes.

Ce livre a d'ailleurs fait l'objet de nombreuses rééditions, tant en France qu'à l'étranger (par exemple en Italie).

Enfin paraît son oeuvre la plus célèbre, consacrée à Nicolas Flamel, dont il prend la défense en tant qu'alchimiste, et qui sera citée favorablement, quoique avec réserves, aussi bien par Fulcanelli que par Eugène Canseliet, disciple de ce dernier.


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D'après Dubois, il serait décédé prématurément d'une tuberculose contractée à l'armée. Pour d'autres, il se serait tout bonnement épuisé à la tâche:

http://www.alchymie.net/alchimistes/albert_poisson.htm

En tout cas, Geneviève Dubois nous livre une information utile dans le cadre de cet article: "Il légua sa bibliothèque à Papus et à Marc Haven."

Canseliet précise d'ailleurs dans son édition du Mutus Liber que Marc Haven (Emmanuel Lalande) tenait son exemplaire de ce livre d'Albert Poisson.

Notons également le fait que Jollivet-Castelot le considérait visiblement comme un maître, ce qui n'est pas rien, et qu'il affirme qu'il fut un ami de Paul Sédir, relation évidente de Julien Champagne. Eugène Canseliet pour sa part décerne à Albert Poisson un qualificatif finalement assez rare sous sa plume: Pour lui, Poisson est tout simplement "admirable."

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Poisson et Champagne se connurent-ils? La réponse me semble incertaine, et dans l'état actuel des choses il peut paraître raisonnable de conclure à l'improbabilité.

La vraie vérité est sans doute dans cette sacrée  "dive bouteille" chère à Rabelais, que cerne le triangle mercure-sel-soufre, au centre même de la pierre cubique.

Elle figure sur bien des ouvrages de Poisson, et a d'ailleurs justement attiré l'attention de l'hermétiste écossais Adam McLean, qui l'a agréablement colorisée:

http://www.alchemywebsite.com/images/amcl256.jpg


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Dubois nous explique également que Poisson, sous le pseudonyme de Philophotes, que je suis tenté de traduire par "l'ami de la lumière", rédigea plusieurs articles pour la revue Le Voile d'Isis.

C'est en tout cas celle de L'Initiation qui fit en 1900 paraître d'Albert un émouvant échange de correspondances avec un alchimiste anonyme de Saint-Dizier, laquelle apparemment ne fut interrompue que par la mort de Poisson. J'ai lu qu'on y trouve mentionnée une "Société Hermétique" que Poisson aurait brièvement animée de mars 1893 à son décès, intervenu la même année.

Mais Champagne dans tout ça, allez-vous me rétorquer? Et bien mais nous y voici, grâce à Vérax.


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Grâce à Vérax, à qui je dois la plupart des clichés ci-dessous, il devient évident que Julien Champagne posséda et lut, dans leurs éditions originales, certains des ouvrages de Poisson.

Ce fut le cas du Flamel, qu'il n'aurait pas annoté, mais aussi des Cinq traités, dont son exemplaire porte diverses mentions manuscrites et imprimées, comme ce premier ex-libris.

Il est analogue à celui décrit par Dubois, à la couleur près, verte chez elle, ici violette.

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Une explication possible de cette différence, raison triviale quoique ne pouvant être exclue, tiendrait ici à la qualité du tempon encreur.

Notons également qu'à ce stade Champagne se considère lui-même plus comme spagyriste que comme alchimiste, et que par conséquent sa première lecture de ce Poisson là a pu être passablement précoce.

Nous sommes ici vraisemblablement avant 1900, et Julien n'a sans doute pas encore rencontré Fulcanelli.

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Ce livre a-t-il été lu et relu par Julien? Ou a-t-il eu tout bonnement plusieurs détenteurs? Ou les deux?

En tout cas le commentaire joint, porté à l'encre rouge, me rappelle fortement l'écriture de Champagne. Il est d'orientation nettement bibliographique:

"Le même traité théorique, avec les mêmes tournures de style et la même division en chapitres, est traduit sous le titre: Le Miroir d'Alquimie de Jean de Mehun, Philosophe très excellent, Paris, Claude Sevestre, rue St Jacques,1613.

Auquel de ces auteurs en revient la paternité?"

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Un peu plus avant, "Hubert" insiste:

"Reproduction quasi textuelle de La quintessence des métaux de Jean de Mehun (Meung) en son Miroir d'alchimie."

Mais cette fois, il ajoute une notation sur le fond: "Il est à remarquer que dans ces deux ouvrages d'auteurs différents il n'est pas fait mention de mercure."

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Après avoir relevé le fait que par bonheur certains textes de Poisson sont désormais disponibles en ligne, dont celui des Cinq traités:

http://www.viamenta.com/textesesoteriques/cinqtraitesalchimie.htm

remarquons qu'en réalité, et ceci a déjà été relevé par d'autres, les cinq traités en question en comportent bien un sixième, et non des moindres, puisqu'il s'agit ni plus ni moins que de la Table d'émeraude d'Hermès, patron des alchimistes.

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Mais, illusion ou pas, non seulement l'encre utilisée pour le commentaire est cette fois différente, mais l'écriture pourrait bien l'être aussi, et incline à considérer que ce livre a eu au moins deux, voire trois lecteurs:

Il est d'abord écrit, à l'encre noire: "Figure symbolique des Douze clefs de Philosophie de Basile Valentin." Puis, comme au crayon et peut-être d'un autre scripteur, cette remarque importante: "Inversée."

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Quoiqu'il en soit, Jean-Julien Champagne tenait tellement à ce volume qu'il l'a fait précéder d'un autre de ses ex-libris, cette fois bien plus solennel, et dont je vous laisse apprécier le détail de la symbolique:

"Ex libris hermeticis".

Ce motif n'est d'ailleurs pas sans nous rappeler celui du frontispice du Mystère des cathédrales de Fulcanelli, frontispice qui, souvenons-nous en, fut dès 1912 publié par Chacornac.


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Et pour couronner le tout, jouxtant le motif précédent, le même chef-d'oeuvre d'Albert Poisson permet à son heureux propriétaire actuel de contempler un cliché jusqu'alors inédit d'un Julien Champagne à la fleur de son âge.

Sans doute sommes-nous ici quelque part entre 1895 et 1905, au moment même où Champagne s'apprête à rencontrer Fulcanelli.

Merci Vérax, et merci aussi à Philophotes...

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apsignure.champagne

 

...ou Albert Poisson, à qui il me semble juste de laisser finalement la parole:

"Voici en peu de mots ce que c'est que l'Alchimie: "C'est, dit Pernety, l'art de travailler avec la nature sur les corps pour les perfectionner."

Le but principal de cette science est la préparation d'un composé: la Pierre philosophale, ayant la propriété de transmuer les métaux fondus en or ou en argent. 

La matière première de la Pierre philosophale est le Mercure des philosophes. On lui donne la propriété de transmuer en lui faisant subir diverses opérations, pendant lesquelles il change trois fois de couleur.

De noir il devient blanc, puis rouge. Blanc, il constitue l'Elixir blanc ou petite Pierre, qui change les métaux en argent. 

Rouge, il constitue la médecine ou Elixir rouge ou grande Pierre, qui change les métaux en or."

 


Philophotes
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3 février 2008 7 03 /02 /février /2008 15:35

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Comment dignement souffler les deux bougies de ce blog? Peut-être d'abord en retournant à Julien Champagne cet affectueux souvenir par lui adressé à son "vieil" ami et disciple Max Roset.

Ensuite, naturellement, en le représentant posant sur certain véhicule automobile dont il fut un des artisans avec Bertrand de Lesseps.

Voici donc "Hubert" en 1913 avenue Montaigne à Paris au volant de cette curieuse automobile que nous avons déjà rencontrée et rencontrerons encore espérons-le.

http://www.archerjulienchampagne.com/article-1880253.html
http://www.archerjulienchampagne.com/article-2052614.html
http://www.archerjulienchampagne.com/article-2199402.html

Au fait amies et amis de Julien, je me suis laissé dire que ce traîneau à hélice se serait appelé Ailonive. Qui pourra nous en dire plus sur cette curieuse dénomination?

Si je fais ainsi appel à vous, c'est que je sais que vous ne me décevrez pas. M'avez vous assez encouragé en deux ans de modestes efforts pour faire revivre Champagne!

Un, deux, trois chiffres pour nous en convaincre: près de cent mille lecteurs et lectrices, plus de deux cents articles, et bien plus de trois cent mille pages lues.

Et puis il y a votre apport, inestimable. Nous disposons désormais de plus de commentaires que d'articles, ce qui en est un indice sûr. En cette veille de sainte Véronique, la verte icône et vraie victoire, je tiens à vous rendre cet hommage.

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Car tout autant que de vos commentaires, ce blog s'enrichit très régulièrement des informations que  vous
voulez bien lui apporter.

Et c'est grâce à l'un ou l'une de vous que j'ai pu enfin découvrir la thèse hélas encore non publiée dont est extraite notre photo introductive.

Le mémoire de maîtrise de Cédric Mannu, soutenu en 1996, est en effet une véritable mine, à sel ouvert si j'ose dire, et sans doute le premier travail sérieux qu'on ait réalisé sur Eugène Canseliet. 

J'espère donc beaucoup que cet essai fouillé et très agréablement écrit pourra prochainement rencontrer les faveurs d'un éditeur à la fois courageux et averti.

Il fourmille littéralement de faits, de documents, d'idées jusqu'alors perdus de vue ou oubliés, comme la photo de Champagne sur son cher traîneau.

Car si nous ne l'avions pas encore contemplée,nous en connaissions l'existence...Rappelez-vous de ces mots de Robert Ambelain en 1962 dans le dossier Fulcanelli publié par la revue La tour Saint Jacques:

"Revenons à la vie de Champagne. Dès 1907 nous le trouvons avec son collaborateur direct et unique alors, Max Roset, installé dans le laboratoire de la rue Vernier, payé par Ferdinand de Lesseps...

Champagne inventa un traîneau à propulsion aérienne (une hélice mue par un moteur), véhicule susceptible également de rouler sur routes, qui fut présenté au tsar Nicolas II.

Nous possédons, entre autre clichés, une photographie de Champagne, installé au volant de ce curieux véhicule, avenue Montaigne, photographie dédicacée à Max Roset."

http://www.archerjulienchampagne.com/article-2171804.html


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Naturellement il est hors de question de prétendre restituer en quelques lignes la remarquable synthèse qui nous est proposée par Mannu sur Canseliet, et donc indirectement sur Fulcanelli et bien sûr Champagne. Nous n'en donnerons donc ici que quelques exemples choisis.

C'est ainsi notamment que Cédric revient lui aussi sur les différences existant entre les diverses éditions des Fulcanelli, comme c'est le cas en particulier du fameux "écu final" du Mystère des Cathédrales, dessiné par Julien.

Il commence par souligner d'une certaine manière son importance, en rappelant la description d'Eugène Canseliet:

"Canseliet a décrit avec précision le blason : "Le tirage princeps de 1926, dans son illustration, ne possédait que trois images en couleurs; celle du blason, en cul-de-lame final, y comprise. Ceci, en effet, n'est pas sans relever du langage des oiseaux, que sur champ de gueules cette céréale surmontant l'hippocampe, tous deux d'or et issant en champagne de même."

Puis Mannu remarque avec une louable lucidité, à propos de l'édition plus tardive de Jean-Jacques Pauvert: "Seule différence de taille, le blason a été réduit, rendant l'épi naissant beaucoup plus difficile à percevoir." Ce qui nous a conduit a vous en proposer ici une version conforme aux voeux de Cédric Mannu.

De même il souligne preuves à l'appui la nature exacte des démêlés d'Eugène Canseliet avec Jean Lavritch, autre éditeur des Fulcanelli. Mais comme ils n'ont pas de rapport direct avec l'oeuvre de Julien Champagne, je préfère les passer sous silence, sauf à reproduire cette jolie vignette publicitaire réalisée par Lavritch pour son édition des Demeures Philosophales, et tout entière composée de dessins de notre "Hubert."
undefinedhttp://www.archerjulienchampagne.com/article-2110302.html

De façon un peu plus anecdotique en apparence, Cédric Mannu nous fournit également une reproduction de la meilleure qualité d'un ex-libris de Jules Boucher, que Champagne dessina, et que nous avions déjà rencontré. Il en rappelle la description par Julien lui-même:

"Une voûte surbaissée de style flamboyant, que supportent deux piliers gothiques, découvre et encadre une partie du vaste désert de Libye. Au fond apparaissent les trois Pyramides de Chéops, de Chéphren et Mykérinos, ainsi que la grande route des caravanes, reliant la haute et la basse Egypte.

Elles s'éclairent sous le rayonnement du soleil levant, tandis qu'au ciel la lune achève de décliner sur l'horizon. Ainsi se trouvent marqués, dans le temps, l'origine égyptienne des sciences et leur apogée au moyen âge, puis, dans l'espace, l'opposition équivalente du soleil et de la lune, prototypes du symbolisme universel.

Au premier plan, un livre ouvert, que regarde curieusement un petit caméléon, emblème des manifestations colorées qu'une même substance emprunte dans ses réactions multiples, porte la devise biblique du créateur des choses."   

http://www.archerjulienchampagne.com/article-5977594.html         


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Cédric Mannu nous procre aussi une belle occasion de nous rappeler qu'Eugène Canseliet fut comme Julien Champagne à la fois un alchimiste et un peintre et dessinateur de talent:

"Canseliet a laissé quelques aquarelles, dont des reproductions ornent certaines de ses oeuvres. Mais ce qui restera visible pour tous, est situé au 49 boulevard de Grenelle, à la boulangerie parisienne de Poilâne. Le propriétaire écrivit à Canseliet qui accepta d'illustrer sa boutique, par huit médaillons et un gand motif d'angle, insérés dans un mur de briques rouges.

Enfin, son blason, donné dans les dernières pages d'Alchimie, complète cette modeste présentation de l'oeuvre picturale de Canseliet, dont une partie a été volée et l'autre égarée."

http://www.archerjulienchampagne.com/article-1916012.html

C'est ce grand motif d'angle illustrant parfaitement à mon sens la pénible montée de l'âne-timon vers les hauteurs escarpées du moulin de la galette que j'ai voulu vous offrir ce soir.

Comme ils peuvent paraître longs et difficultueux, ces trois tours de la voie dite brève autour du mont de la joie! 

Mais aussi comme elle sera de qualité, pour l'heureux élu, la grande cire couleur de brique qu'il pourra contempler, seul, émerveillé, après avoir franchi le mur du réel...

 
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L'écureuil caméléon de service,


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1 janvier 2008 2 01 /01 /janvier /2008 00:00

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Bonne année à chacune et chacun, de la part de Julien Champagne et de la mienne. Un an se meurt, un autre naît, c'est la vie qui va. Et revient.

Pour l'hermétiste en général,et l'alchimiste tout spécialement, la mort n'est qu'un prélude indispensable à une nouvelle naissance. Elle est donc perpétuellement vaincue, et cette loi mère s'applique notamment au cycle annuel. Le solstice d'hiver que nous venons de passer ensemble est donc l'annonciateur pur et simple d'un renouveau, celui de l'équinoxe de printemps.

Voici en substance selon moi le message de ces superbes stalles de la cathédrale Notre-Dame d'Amiens, auxquelles Kristiane Lemé-Hébuterne vient de consacrer tout un volume, paru fin 2007 aux éditions Picard, et adorné de splendides clichés de Christophe Petit.
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C'est en tout cas dans cet esprit que je vous présente les deux pendentifs en question, retenus par Fulcanelli pour figurer comme culs-de-lampe dans son oeuvre, après avoir été selon toute vraisemblance dessinés par Julien Champagne, et dont le premier est photographié sous deux coutures.

Je les reproduis donc dans l'ordre inverse de celui choisi par Kristiane, l'interprétation que j'en fais me semblant être à l'opposé de la sienne. Je la rejoins cependant quand elle les range dans la catégorie de la vie morale, que pour ma part j'appellerai tout simplement Philosophie.

Mais pour elle nous passons ici d'une "femme nue" (pendentif du bas) à une allégorie de "la jeune femme et la mort", côté jeune femme, puis côté mort. L'alchimie prend le pari contraire, et débute par le solve.

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Mais donnons la parole à Lemé-Hébuterne. Dans les deux cas, son discours est principalement descriptif:

"Une jeune et jolie femme nue est agenouillée entre deux hommes âgés. Tous trois portent une guirlande de feuillage traités dans le style de la Renaissance. Les chanoines Jourdain et Duval ont baptisé ce pendentif "culte de la volupté", mais on peut y voir une sculpture ornementale comme la Renaissance les aimait, sans y mettre une intention morale."

"Une jeune femme vêtue d'une robe au décolleté carré, aux manches bouillonnantes, coiffée d'un bonnet ajusté sous un voile orné aux oreilles de grosses volutes, demande à un miroir rond sur pied de lui renvoyer son image.
Sur l'autre côté du pendentif, un jeune homme lui tend une tête de mort."

En fait les chanoines Duval et Jourdain ont dès 1844 publié une monographie sur les stalles d'Amiens, et celle plus générale de Georges Durand sur l'église Notre-Dame,qui inclut une étude du mobilier,  est citée par Fulcanelli dans le Mystère des Cathédrales. Elle est parue en 1901-1903...aux éditions Picard.

Witkowski, grâce à qui nous avions initialement identifié l'origine de ces motifs, et qui a aussi inspiré Fulcanelli s'agissant entre autres de la cathédrale de Nantes, n'est donc pas forcément la source unique des dessins jusqu'alors non référencés de Julien Champagne:

http://www.archerjulienchampagne.com/article-4822749.html
http://www.archerjulienchampagne.com/article-3982459.html

D'autant qu'un certain Eugène Viollet-le-Duc, bien connu de notre Adepte de prédilection, ne s'est pas fait faute lui non plus de les mentionner dans son monumental Dictionnaire raisonné d'architecture (1856):

http://chateau.rochefort.free.fr/viollet-le-duc/Stalle.php

"On ne saurait trop étudier,écrit-il, les assemblages de ces grands ouvrages de menuiserie du XVe siècle et du commencement du XVIe, alors que les traditions gothiques n'étaient pas encore perdues. Sous une apparence très compliquée, la structure est toujours simple et conçue en raison de la qualité de la matière. 

Les stalles du choeur de la cathédrale d'Amiens, par exemple, qui sont chargées d'une quantité prodigieuse de détails, présentent une structure de bois très bien combinée et très simple. Ces stalles sont aujourd'hui au nombre de cent seize; elles furent commencées en 1508 et achevées en 1522 par deux maîtres menuisiers, Alexandre Huet et Arnoult Boullin, sous la direction de Jean Turpin, et par le tailleur d'ymages Antoine Avernier."

Pourquoi finalement Fulcanelli n'a-t-il pas commenté ces emblèmes qu'il a pourtant sans aucun doute sélectionnés? L'hypothèse selon laquelle ils lui sont trop proches personnellement et auraient ainsi pu nuire à son  anonymat ne me séduit guère.

Je pencherais plutôt pour un choix délibéré qu'il a fait de les présenter comme une partie muette du livre, de façon à mieux souligner leur importance. En iconographie alchimique, aucun détail n'est secondaire. Dans un post précédent, j'évoquais ainsi à propos du miroir de la vie et de la mort qui nous est présenté en permanence à tous et à toutes l'expression de miroir de la nature.

Miroir de Vérité, Speculum Veritatis...Peut-être deux têtes sous le même bonnet.

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Eugène Canseliet, disciple de Fulcanelli comme Julien Champagne  en est l'illustrateur,  n'aborde pas non plus d'ailleurs le sujet des stalles dans ses écrits totalement ou partiellement consacrés à Amiens, comme par exemple dans son bel article paru en 1963 dans le numéro de la revue Atlantis qui est consacré au symbolisme de cette Notre-Dame, et dont est extrait le dessin ci-dessous.

En attendant de retourner comme moi en terre picarde visiter cette demeure philosophale "où souffle l'esprit", lisez, lisez le bel essai de K.L. (pardon, Kristiane Lemé), et si le c(h)oeur vous en dit, pourquoi ne pas nous laisser tenter aussi par un premier petit parcours virtuel?

http://www.stalles-dg.info/

Encore bonne année 2008. A bientôt j'espère...au joli pays de Julien Champagne. Où à la fin des fins, si du moins il y en a une, c'est toujours la vraie vie qui emporte la victoire.

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3 décembre 2007 1 03 /12 /décembre /2007 12:20


milosz.champagne.jpg
Pour terminer l'année en beauté, si possible, j'espère bien avoir l'occasion de rendre à qui de droit le beau livre qu'Alexandra Charbonnier a consacré au poète franco-lituanien Oscar Vladislas Milosz, qui appartint à un vieux clan de la noblesse polonaise de Lusace, celui des Lubicz.

En fait Alexandra a écrit deux ouvrages sur lui: L'étoile au front (Dervy, 1993) et Le poète (L'Age d'Homme, 1996). Je vous recommande chaleureusement et particulièrement la lecture du premier, qui nous plonge d'emblée dans une atmosphère ô combien julienchampagnesque.

C'est que le pastel ci-dessus d'Henri de Groux nous montre en 1918 un Milosz qui fréquentait alors assidûment certains salons parisiens comme celui des Lesseps...

http://www.archerjulienchampagne.com/article-1781038.html

initiation.champagne.jpgComme Eugène Canseliet qui l'y rencontra, et donc probablement comme Julien Champagne, et sûrement comme Fulcanelli.

"Au sein du cercle que formaient les logis de la rue Saint-Benoît et de l'avenue Montaigne, écrit ainsi Canseliet dans ses Alchimiques mémoires, j'ajoute maintenant le poète Oscar-Wadislas de Lubicz-Milosz, que nos hôtes tenaient en grande estime."

Champagne l'appelait-il "la classe" comme il le fit pour Raymond Roussel, né comme lui et comme Milosz en 1877? C'est fort plausible. 

rousselot.champagne.jpg
Canseliet semble également indiquer que Milosz, qui partage avec "Hubert" une certaine prédilection pour les prénoms interchangeables, de Vladislas à Venceslas, voire pour les noms, de Lubicz à Lusace, fit partie de l'entourage d'un autre écrivain fulcanellien, Anatole France.

http://www.archerjulienchampagne.com/article-1968775.html

Il est vrai que tous deux furent des habitués d'un autre salon de la Belle Epoque, celui de l'Amazone Nathalie Clifford Barney.

http://www.archerjulienchampagne.com/article-4849361.html

C'est d'ailleurs à la collection de cette dernière, qui à la mort du poète en 1939 fonda une société de ses amis, qu'appartint la statue ci-dessous de Milosz qui fut réalisée par Léon Vogt.

Dans la réédition 1996 par Allia des Voyages en kaléidoscope de la très fulcanellienne Irène Hillel-Erlanger, nous apprenons en outre de la postface de Jacques Simonelli que cette dernière reçut Milosz.

miguel.champagne.jpg
Mais plus proches encore de Champagne si c'est possible, deux amis de Milosz et de Julien suffiraient au besoin à justifier ce post.

Milosz était comme tant d'autres en ce temps là un familier de La closerie des lilas. Peut-être comme notre artiste favori y rencontra-t-il un certain René Schwaller, auquel un lien très fort l'attacha jusque vers 1924, au point qu'il autorisa René à porter le nom des Lubicz. Oscar fit d'ailleurs un temps partie du réseau schwallerien des Veilleurs (sous le nomen de Pierre d'Elie).

http://www.archerjulienchampagne.com/article-1762862.html

Il en était de même de Louis Allainguillaume, que nous voyons ci-après en compagnie de Milosz, et qui resta jusqu'à la fin de ce dernier un ami de Julien Champagne.

http://www.archerjulienchampagne.com/article-2047948.html

barney.champagne.jpg
Vous vous doutez bien qu'il m'est impossible dans le cadre d'un seul article de rendre justice à l'oeuvre considérable de Milosz. Je vais donc me borner à donner une petite idée de sa dimension ésotérique, hermétique et bien sûr alchimique, non sans préciser qu'on la retrouve aussi dans sa vie même.

Cette dimension transparaît dès son roman de L'Amoureuse Initiation (1910), et sera bientôt confortée par un Miguel Manara (1912), "mystère" bien proche en vérité de l'auteur du Finis Gloriae Mundi. Suivront en 1924 les poèmes philosophiques de l'Ars Magna, un des noms de l'alchimie, puis en 1927 les Arcanes....

Même les Contes lituaniens de ma mère l'Oye (1933), illustrés comme ici par Adomas Galdikas, fleurent bon leur Perrault, si cher à Fulcanelli. Et donc la cabale de la loi mère.

arcanes.champagne.jpg
D'ailleurs Milosz ne parlait-il pas aux oiseaux, dans sa résidence bellifontaine? "Il avait, témoigne Paul Léautaud, installé pour les oiseaux des mangeoires dans la forêt de Fontainebleau et il allait voir régulièrement ses frères ailés.

Dès que ceux-ci l'entendaient siffler le grand air wagnérien au moyen duquel Siegfried déloge de sa tanière l'épouvantable Fafner, ils arrivaient en nuée, l'entourant et lui répondant par des louanges formulées en divers langages."

Cela fait image, prononce le d'ordinaire si caustique Léautaud, une image merveilleuse, comme celle d'un enchanteur.

allainguillaume.champagne.jpg
Milosz s'affirmait d'ailleurs comme un alchimiste, "par hérédité", précisait-il. S'il n'oeuvra pas au fourneau comme
Champagne, la dimension spirituelle de l'alchimie lui était donc des plus familières.

On peut s'en douter quand on examine les armes de son clan, et les siennes propres, dont l'ordonnancement général évoque dans les deux cas certain écu final qui nous rapproche encore d'"uber campa agna."

De même Oscar avait comme d'autres pris l'abitude en certaines occasions, comme on peut le voir ci-dessous, de signer d'un paraphe rappelant les dites armes, d'une part, et d'autre part nettement ésotérique et au cas particulier, selon Charbonnier, rosicrucien.

contes.champagne.jpg
Son inspiration alchimique transparaît des plus clairement dans sa Nuit de Noël de l'Adepte (1922), poème méconnu qu'il ponctue d'un significatif: "C'est la vie délivrée."

Cette nuit comme relevé sobrement par Alexandra est bien celle d'une renaissance. L'Adepte renaît à une dimension différente de la vie.

Pour son amie Renée de Brimont, sur qui il nous faudra peut-être revenir, il est incontestable que Milosz croyait à l'alchimie. "Il croyait à sa nécessité, à sa réalité....sur le plan spirituel. S'il pressentit l'alchimie comme un retour à l'unité sur le plan physique, il ne s'en est ouvert à personne."

blason.champagne.jpg

armes.champagne.jpg
Il paraît cependant évident que Vladislas ait fréquenté des alchimistes. Fulcanelli, Canseliet, Champagne, Schwaller ont ou ont dû connaître Milosz.

C'est au cours de certaines des conversations que le poète eut avec eux ou quelqu'un d'autre que Venceslas a pu trouver matière à conforter sa foi première en la réalité de l'alchimie.

Une foi qui éclate - certes discrètement - dans une lettre écrite trois années avant son décès: "Une substance physique m'a été mise pour ainsi dire dans les mains, qui explique la longévité des personnages compris dans la généalogie d'Adam."

signure.champagne.jpg
Enfin comment ne pas revenir sur cette saisissante coïncidence de l'attrait commun de Fulcanelli et Milosz pour Juan de Valdes Leal, ce peintre espagnol du XVIIème siècle dont voici un saisissant portrait de Miguel Manara (1681).

Il est ici représenté en train d'édicter la règle de la Fraternité sévillanne de la Charité. Pour Jean Laplace comme pour H. Elie, ce tableau est à l'évidence initiatique.

Et il est de fait que si l'allure de Miguel est fort didactique, celle de son petit acolyte et loyal serviteur incite manifestement à la pratique du tacere zoroastrien.

manara.champagne.jpg
Mais laissons pour terminer la parole à Milosz lui-même:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Oscar_Venceslas_de_Lubicz-Milosz
http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Oscar_Vladislav_de_Lubicz_Milosz

"Il n'est pas de désir si pur, si élevé, si ardent que cette terre, dont la réalisation inespérée puisse engendrer une joie comparable à celle de la régénération simultanée et de l'esprit, et du minéral, ce dernier figurant, en l'occurence, la "perfection de la restitution" de la Nature tout entière."



ARCHER DE LUBICZ

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9 novembre 2007 5 09 /11 /novembre /2007 12:56

Mlle-Lenormand.champagne.jpg
Grâce à Jim Ketchum (J.K., of course), que je remercie encore,  il est sans doute temps de revenir sur l'identification proposée par les experts de la "réunion des musées nationaux" français entre notre Julien Champagne et un certain J.Champagne, auteur de la série des Soirées parisiennes:  

http://www.archerjulienchampagne.com/article-6323545.html
http://www.archerjulienchampagne.com/article-6581060.html

et de certaines gravures romantiques déjà commentées comme cette Mademoiselle Lenormand qui ne peut
que nous inciter à abattre certaines de nos cartes.

Pas plus que les autres, cette gravure consacrée à la célèbre cartomancienne, qui fleure bon son début du XIXème siècle, ne me semble être l'oeuvre de notre artiste, né en 1877 et décédé en 1932.

Pour moi c'est Jim qui a raison, jusqu'à preuve du contraire, contre l'avis émis par les experts, auxquels je voudrais ici lancer un défi.

worldfamouswomen.champagne.jpg
Ketchum a en effet eu raison selon moi d'attirer mon attention sur un livre publié en 1881 par un ancien consul des
Etats-Unis à Paris, et qui est consacré comme vous le voyez à toutes ces "femmes d'influence" qui ont au cours des siècles marqué l'histoire internationale, de l'antiquité aux temps modernes.

Frank Goodrich, puisque tel est le nom de l'auteur, y traite notamment de certaines de nos héroïnes nationales, comme Jeanne d'Arc ou Diane de Poitiers.

Diane qui est bien reconnaissable à mon avis sur cette splendide gravure extraite de son livre, et qui est l'oeuvre d'un certain...J.Champagne.

Il vous sera d'ailleurs loisible de comparer ce portrait à celui que j'ai déjà publié dans ce blog, puisque nous avons déjà rencontré la duchesse à propos du chateau de Dampierre-sur-Boutonne:

http://www.archerjulienchampagne.com/article-3647621.html

dianadepoitiers.jchampagne.jpg
Mais venons-en, voulez-vous, au point selon moi capital. Voici donc une gravure de J. Champagne, figurant dans un livre publié en 1881. Ceci au moins est incontestable.

Et bien, rappelons-nous maintenant  de l'année de naissance de Julien Champagne: 1877. Quelle qu'ait pu être la précocité de son talent, Julien n'est pas l'auteur de ces dessins, le bon sens désormais nous commande de le penser - et de le dire.

J'observe d'ailleurs que le J. Champagne en question, comme vous pourrez vous en rendre compte ci-après, est l'auteur de la majorité des illustrations du livre de Goodrich.

Cet ouvrage est d'ailleurs rare, mais pas impossible à trouver, en plus il vient d'être réimprimé. Pour celles et ceux qu'il intéresse, voyez:

http://auctions.overstock.com/WORLD-FAMOUS-WOMEN-GORGEOUS-BINDING-ENGRAVINGS-1881/Books/item/43121075
http://www.amazon.fr/World-Famous-Women-Influence-Earliest/dp/1430461756/ref=sr_1_12/403-7199443-2189225?ie=UTF8&s=english-books&qid=1194629578&sr=1-12
http://www.bibliopoly-search.com/servlets/server?_config_=bibliopoly&_action_=MainFrameFromStaticPages&_display_action_=DisplayBook&_book_id_=
7787106&_price_=45.00&_currency_=USD

http://www.polybiblio.com/secondli/23100.html
http://digital.lib.lehigh.edu/trial/pocahontas/images.php?id=20

listofportraits.champagne.jpg
La question suivante, sur laquelle j'aimerais bien avoir des avis aussi autorisés que ceux des experts de nos
musées, est naturellement qui peut bien être ce J. Champagne, apparemment inconnu au bataillon...pardon, au 
Bénézit.

Compte tenu de la connotation plutôt anglo-saxonne du livre de Goodrich, serait-ce finalement et tout simplement un de nos cousins d'outre-Manche ou d'outre-Atlantique?

Pourrait-il au contraire être de la famille de Julien Champagne? D'après Walter Grosse, un oncle de ce dernier était lui-même dessinateur.

Mais voilà, Louis Emile Champagne (1842-1908) a-t-il pu vraiment signer ses oeuvres J. Champagne? Avons-nous affaire ici à un "prénom d'artiste"? Peut-être pourrons-nous en savoir plus dans quelque temps, après tout l'espoir fait vivre.

 

Aux dernières nouvelles, et sous réserve de confirmation, notre J. Champagne lithographe serait en fait Jules Champagne, dont l'oeuvre est bien liée à celle de Montaut, comme évoqué dans notre article sur "les soirées parisiennes."

Il apparaît comme tel dans la base de données Mnémosyne de l'Institut national de recherches pédagogiques (INRP):

http://www.inrp.fr/mnemo/web/vueNot.php?interf=fr

 

D'après cette notice,  consacrée à  un bal d'enfants  qui semble être la huitième gravure des soirées parisiennes, et fut réalisée vers 1860, Jules Champagne était un dessinateur-lithographe, et a produit de l'ordre de deux cent planches de sujets gracieux entre 1852 et 1870.

 

On trouvera d'ailleurs une reproduction de la gravure sur mademoiselle Lenormand qui est copiée ci-dessus dans une notice de la New York Public Library qui est consacrée au travail de Jules Champagne:

http://digitalgallery.nypl.org/nypldigital/dgkeysearchresult.cfm?word=Champagne%2C%20Jules&s=3&notword

=&f=4

 

Enfin, Jules Champagne apparaît comme l'auteur des portraits d'un ouvrage traduit sous le titre de The court of Napoleon, encore de Frank Goodrich (Derby & Jackson, New York, 3ème édition en 1858).

 

 

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Dans l'attente d'en savoir plus sur Jules Champagne, je voudrais pour terminer mon épistole désormais mensuelle ou quasiment vous donner certaines nouvelles de l'actualité immédiate de Julien.

D'abord d'Argentine, sans trop de surprise j'espère depuis mon article au tango de Champagne:

http://www.archerjulienchampagne.com/article-12259594.html

Comme en fait presque foi ce cliché de couverture, la revue Alas del Sur de Victoria Asis réserve dans sa livraison
de septembre-octobre 2007 une place de choix à notre artiste et au blog d'Archer.

Qu'elles (Vic et Alas) en soient chaleureusement remerciées ici, et souffrez que j'en indique aussitôt
les coordonnées courriel:

alasdelsur2000@hotmail.com

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Ensuite et enfin...du Vanuatu, puisqu'un céleste agriculteur de là-bas, répondant au doux sobriquet
de Pseudo-Démocrite, aussi hispanophone que francophone et érudit, vient de consacrer un article
à certains dessins de Champagne sur le chateau de Dampierre (again):

http://quaestiones.blogspot.com/
http://quaestiones.blogspot.com/2007/10/castillo-de-dampierre-fulcanelli-y.html


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Mais vous aurez bien sûr reconnu mon article sur la constance de Julien Champagne:

http://www.archerjulienchampagne.com/article-4121689.html

Quelle bonne fortune! Assez critique envers Fulcanelli, plutôt indulgent avec son prédécesseur
Louis Audiat, notre Démocrite m'intéresse surtout en ceci qu'il rapproche certains emblèmes
de la demeure philosophale en question des écrits d'Alciat (1531, 1536) et des Devises héroïques 
de Claude Paravin (1551,1557).

 

 

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7 octobre 2007 7 07 /10 /octobre /2007 17:35

aesculape1927a.champagne.jpg
En l'honneur de Ferdinand de Lesseps et de l'émir Abd-el-Kader, voici avec un peu d'avance sur notre timing prévu ou annoncé "une goutte d'or" mensuelle qui nous permet de nous rappeler, après un été maussade,  que le soleil fulcanellien d'automne est un astre froid.

J'aurais pu l'intituler aussi Champagne en 1927, ou Asklépios de Champagne, mais j'ai pensé que la revue Aesculape, vouée aux lettres et aux arts dans leurs rapports avec les sciences et la médecine,  ce qui est un bien beau programme, méritait bien un coup de chapeau particulier.

On y trouve en effet, sous la plume de Paul Le Cour, un des tout premiers articles consacrés à Julien Champagne et Fulcanelli, sinon le premier.

Rappelons que l'édition originale du Mystère des Cathédrales est de 1926...L'auteur de cet article a-t-il été alerté par Eugène Canseliet, préfacier et rédacteur du Mystère? C'est bien possible.

Nous avons déjà rencontré Paul Le Cour dans ce blog, et l'y avons présenté naguère, au prétexte d'un tour pendable que lui joua paraît-il Julien Champagne:

http://www.archerjulienchampagne.com/article-2082647.html

aesculape1927b.champagne.jpg
Aussi je vais me contenter cette fois-ci de commenter brièvement son article, d'ailleurs très élogieux dans l'ensemble.

Fulcanelli a visiblement séduit Paul Le Cour, puisque "l'ésotérisme des cathédrales" s'ouvre par une citation bien sentie de l'auteur du Mystère.

Le Cour qualifie d'emblée l'ouvrage de fort curieux et d'admirablement présenté, ce qui est aussi à mon sens un compliment déguisé pour Champagne et Canseliet.

Il pronostique qu'il deviendra à bref délai une rareté, et a donc analysé avec perspicacité la modicité du tirage initial (300 exemplaires, semble-t-il) au regard de l'intérêt du livre.

Comme il ressort des illustrations que je reproduis, son attention a été essentiellement captivée par les médaillons hermétiques de Notre-Dame de Paris.



aesculape1927c.champagne.jpg
aesculape1927d.champagne.jpg

Pour Le Cour, le premier médaillon représenté ici représenterait moins l'alchimie que l'initié, "dont le front touche les nues  et qui possède la souveraineté donnée par la connaissance du livre fermé."

Une telle interprétation est à mon avis moins contradictoire que complémentaire de celle de Fulcanelli, et reste en tout cas très similaire.

De même, l'alchimiste protégeant l'athanor permet au fondateur d'Atlantis de préciser que "le grand oeuvre a pour but non seulement la transmutation en or de métaux vils mais aussi la confection de l'Eli-xir." Et Paul d'insister sur la validité de cette étrange orthographe...

Le Cour qui n'ignore cependant ni la Sainte-Chapelle, ni Amiens ni Bourges, émet encore cette remarque digne d'intérêt:

"J'ai constaté qu'à Chartres se trouvent à peu près les mêmes figures qu'à Paris." Et ni Champagne ni Fulcanelli je crois ne le contrediraient sur ce point:

http://www.archerjulienchampagne.com/article-1766811.html


EC2007.champagne

Mais j'ai déjà traité à mon humble niveau de tous ces bas-reliefs de Notre-Dame de Paris, et vous me pardonnerez j'espère de vous renvoyer aux articles idoines:

http://www.archerjulienchampagne.com/article-1793068.html
http://www.archerjulienchampagne.com/article-2447744.html
http://www.archerjulienchampagne.com/article-2716962.html

Le Cour, après avoir remarqué que le Mystère a dû nécessiter à son auteur de longs travaux, si l'on en juge par la date de certains dessins, qui remontent à 1910, conclut en déclarant qu'il a retrouvé dans cette oeuvre "avec un vif intérêt, des idées chères à un hermétiste connu en raison de son immense érudition: Pierre Dujols." 

Si d'aventure, amies et amis, vous rencontriez dans la même revue Aesculape le compte-rendu qu'y fit Paul en janvier 1931 des Demeures Philosophales de Fulcanelli, je vous saurais gré de m'en faire part.

De 1927 à 2007, quatre générations ou presque ont passé...Je m'en voudrais de ne pas vous signaler pour conclure ce "post" la parution il y a quelques semaines seulement d'un nouveau livre, post-mortem justement, d'Eugène Canseliet, dont vous voyez ci-dessus un cliché de la couverture.

Cet ensemble d'articles est une suite de son Alchimie, paru en 1964. Il comporte deux inédits, dont un au moins me semble important, sur les universaux. Hélas, je n'en ai pu en trouver jusqu'alors qu'un exemplaire unique.

Il est préfacé par Sylvaine Canseliet, fille de Béatrix, d'une manière émouvante qui rappelle tout à fait les accents si personnels de son aïeul. Autant dire que ce début apparent d'une trilogie à venir nous semble des plus prometteurs, d'autant qu'en quatrième de couverture, et nous en terminerons là-dessus pour ce soir, figure à nouveau "l'alchimie, dessin de Jean-Julien Champagne." 

  

 

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9 septembre 2007 7 09 /09 /septembre /2007 11:00

 

andreaetleandreo.champagne.jpg
Fulcanelli, qui est aussi le maître de Julien Champagne, a comme tous les Adeptes le don d'ubiquité. Il est ici, il est ailleurs...

Il est, mesdames et messieurs, le vrai furet du bois. Il y a déjà quelques décennies, on l'a vu jusqu'au Brésil, et en Argentine, contrée de l'oeuvre au blanc dont les armes arborent un soleil central.

L'Argentine au nom si alchimique, nation homothétique de l'Espagne, autre nation gitane où l'art de la danse est tout enclos.

Et patrie du tango...et du Toulousain Carlos Gardel. Danse d'amour par excellence, le tango me paraît également 
emblématique de cet art d'harmonie, de la "muy grande" harmonie au rythme de l'univers, bref de cet art de musique 
qu'est l'alchimie.

Il met en scène le sublime ballet dansé par l'homme et par la femme alchimiques dans leur quête de l'androgynat de l'âge d'or. Je ne suis donc pas surpris que la première photo qui nous est proposée ce jour soit celle d'Andrea et Leandro.

Vous pourrez la retrouver, ainsi que bien d'autres, sur ce beau site voué au tango:

http://perroquet.canalblog.com/albums/tango/photos/2407299-andrea_leandro.html

qui très naturellement nous dit d'entrée de jeu: "garde tes rêves d'enfant." La Science, après tout, cela sert aussi à cela, à garder, alors comme dit le chanteur, gardons nous vivants.

scientiaservat.champagne.jpg
Je ne suis nullement étonné non plus d'avoir récemment, et fortuitement comme il se doit, découvert qu'une poétesse
argentine, dûment inspirée par Fulcanelli et Julien Champagne, a dédié sur la "toile" à ce dernier un joli poème de sa façon.

Je l'ai déjà signalé à Sylvie, que je salue à nouveau, dans un de nos commentaires, mais j'ai finalement pensé qu'il méritait un article à part entière:

http://www.escritorium.com/848/tango-gonzalez-eyroa/iris-a-jean-julien-champagne/

Iris

A Jean-Julien Champagne

J'espère que vous me pardonnerez de citer d'abord ce texte fleuri au parfum de l'iris, cousin du lys sacré entre tous, tel qu'il se présente au "sol cadente", dans la langue du grand initié que fut Cervantès:

En un hilar de filigranas de oro y plata
haré con su nombre
luminosa huella que me guíe
hasta encontrarle y no perderme,
por caprichosas nébulas.

Oh! rémora obscura detén
la nave de mis sueños has que se diluyan
en las aguas de tu mar.

Iris! diosa mía,
la de los siete velos de colores
dame de beber de tu profano grial
la ansiada pócima, dulce nepente

dejar de ser . . .
Y con la cruz de Hundaya
ponle fin a mis delirios
de encontrarle . . .

Mais je voulais aussi vous proposer une traduction de mon crû, bien qu' étant loin de pouvoir me présenter comme un hispanisant très distingué. Merci d'avance par conséquent de votre indulgence et de vos "propuestas."

Bien entendu, l'auteur de ce poème y chante la seule quête qui vaille, celle de l'amour. Et c'est la même bien sûr que celle du Graal:

En un filet filigrané d’argent et d’or
De son nom je tisserai
La trace lumineuse me guidant
Je le trouverai sans me perdre
Dans les brumes incertaines

O rémora obscur
Qui stoppe la nef de mes rêves
Dans les eaux de ta mer dissous

Iris ma déesse arc-en ciel
Aux sept voiles des couleurs
De ton Graal profane fais moi goûter
La liqueur convoitée
Et succulente hostie

Ne plus être
Et par la croix d’Hendaye
Mettre fin à mon délire
De le trouver

victoria.champagne.jpg
Née en 1944, Victoria Asis dirige la revue littéraire Alas del Sur. Elle a déjà publié deux recueils, Voces del Paraiso en 2002, et en 2004 Duo.

Comme il se doit Duo a été écrit à quatre mains et est aussi l'oeuvre du poète brésilien Iacyr Anderson Freitas. Victoria a de son côté déjà été traduite en portugais du Brésil.

http://www.ciudaddemujeres.com/poemario/A/AsisVictoria.htm

Victoria, voici ta première traduction en français. Elle est sûrement imparfaite, mais j'espère avoir quand même donné
à nos lecteurs une petite idée de la qualité de tes vers et avant tout de leur musique de "cante jondo." C'est pour toi mon cadeau de bienvenue au pays légendaire de Julien Champagne.

Un beso.

Je ne voudrais pas quitter la contrée du tango sans vous dire quel a été mon plaisir d'y retrouver, cette fois, en meilleur format, hum...ce tableau de Kees van Dongen dont je vous ai déjà, en tout bien tout honneur, entretenu à propos d'Irène Hillel Erlanger.

L'archange ou du moins l'ange du tango sans doute a dû bien heureusement passer par là! Mais au-delà même de la dimension érotique évidente, et si vous doutez au départ, comme il est normal, de l'hermétisme de ce tableau, je vous demande,amies et amis, d'essayer de concentrer votre attention sur les chaussures de la dame, la droite et la gauche.

Pour les non initiés, je veux parler ici du vert et du rouge, et notamment du lion vert et de son rouge avatar. Mais voici
plutôt Tilla, à qui j'adresse incontinent, en sus de mes remerciements, mes hommages les plus empressés:

http://www.rsagala.com/tilla.html

vandongentango.champagne.jpg



Et puis un tango sans musique, est-ce encore un tango, je vous le demande. Alors de l'immense poète belge et cependant francophone Jacques Brel, pourquoi ne pas méditer et pratiquer cet(te) épique Rosa?

http://www.youtube.com/watch?v=v6rLLE48RL0&mode=related&search=

Laisse aller, Julien, ce n'est pas encore une valse, mais c'est déjà un tango, celui de la plus belle des fleurs.



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9 août 2007 4 09 /08 /août /2007 09:43

                              

Pour fêter comme il se doit dignement et ludiquement la Saint Amour, que diriez vous d'un petit vert de Champagne?

Parfumé au lotus, exceptionnellement, un peu d'exotisme ne saurait nuire en été. En fait la fleur de lotus que je voudrais vous présenter n'est autre que la femme peintre et écrivain Lotus de Païni.

Mais si, elle a quelque chose à voir avec Julien Champagne. Et même pas mal à voir. Au départ pourtant l'information dont nous disposons semble ténue:

D'après Pierre Geyraud entre autres, le groupe occultiste du Grand ou Très Haut Lunaire, auquel Champagne s'était acoquiné, s'inspirait entre autres de l'oeuvre de Fulcanelli et de celle de...Lotus de Païni.

Voici me semble-t-il une raison déjà suffisante pour découvrir cette dame, qui de surcroît est comme "Hubert" et comme il se doit une artiste méconnue. De là à penser qu'elle et lui à l'inverse se soient connus, il n'y a qu'un pas que je serais presque tenté d'allègrement franchir.

Ceci dit, je n'ai aucune indication précise pour l'instant de l'appartenance de Lotus au Grand Lunaire. Mais alors, avant et après notamment, c'est une toute autre histoire.

Née italienne dans la région de Ferrare, nous apprend son futur biographe Marc Le Gouard, qui lui a déjà consacré un important article en 2002 dans la revue Politica Hermetica, de Païni s'appelle en fait Elvezia Gazzotti.

Sa mère étant française, elle passe son adolescence sur la Côte d'Azur, avec sa soeur...Fiametta, et y suit des cours de peinture. En 1888 ou 1889, elle envoie à un Salon parisien un premier tableau qui est aussitôt remarqué, et qui inaugure sa carrière de peintre. Elle sera aussi sculpteur.

Ce tableau, qui a fait le 18 avril 2007 l'objet d'une vente par Sotheby's à New York, est celui de Théodora, impératrice byzantine. Reproduit ci-dessus, il est certainement hors de prix et qui plus est...sans prix. Je pense qu'il est emblématique et du profond féminisme de Lotus et de son mysticisme bien particulier, et peut-être de son attrait pour Puvis de Chavanne.

Elle se marie vers 1890 au baron italien Nicolas Païni, qui riche rentier cela va sans dire possède une résidence à Nice, et dont elle divorcera après quelques années.

A partir de 1897 notre baronne habite Paris et y expose sous sa nouvelle signature de "Lotus". Là non plus, il n'y a pas de hasard, puisqu'elle est dès ce moment sous l'influence de la théosophe Helena Petrovna Blavatsky.

En 1899 elle présente ainsi au Salon de la société nationale des beaux arts La vie, grand tableau qu'elle présente comme le premier d'une série inspirée par une pensée philosophique...

lavielotus.champagne.jpg

En 1900 elle se remarie d'ailleurs à Londres avec un médecin, Paul Pératé, devenu par la suite Péralté, après avoir avec lui rejoint la Société Théosophique. Nous voici donc bien tout près de Julien Champagne, dont nous avons évoqué les liens avec la ST (Champagne au lotus bleu, Champagne au lotus rouge).

Sur le cliché ci-dessus, nous la voyons peignant la même année dans le parc de la résidence normande d'une de ses grandes amies.

Avec son nouvel époux, Lotus entreprend les traditionnels pélerinages initiatiques de l'Inde (1904) et de l'Egypte (1910). Elle en revient passionnée d'égyptologie et son mari et elle nouent alors de fortes relations avec le musée Guimet.

Dès 1908, elle a commencé à écrire et certains de ses articles sont clairement ésotériques, comme cette année là justement "la tradition mystique iranienne"; elle rattache en particulier à ce courant de pensée le culte de Mithra, mais aussi de nombreuses sectes de gouliards, dont elle suit la filiation jusqu'à la révolution de 1789. Tout cela fleure bon son Fulcanelli, son Dujols et son Grasset d'Orcet.

En 1910, elle quitte le mouvement théosophique, que comme d'autres elle trouve trop orientalisant, pour suivre dans sa scission de 1913 l'anthroposophe allemand Rudolph Steiner. Elle le rejoint bientôt dans son Goethanum où nous la voyons ci-dessus jouer de la truelle pour son édification initiale, vraisemblablement à l'époque du premier conflit mondial.

 

En 1914, Edouard Schuré, qui fut une des premières lectures ésotériques du jeune Canseliet, est ébloui lui aussi par Steiner.

C'est grâce à lui que Lotus Péralté peut publier à ce moment son premier ouvrage significatif, L'ésotérisme de Parsifal, cet ésotérisme wagnérien auquel plus tard le même Canseliet consacrera un écrit.

Pour elle, comme pour Dujols, Canseliet, Fulcanelli  et d'autres, "le poème roman aussi bien que le fabliau de Parisfal sont la traduction exotérique de la légende de l'ésotérisme chrétien au moyen âge."

Notons également en 1926, année de parution du Mystère des Cathédrales de Fulcanelli, l'article de Lotus sur Le jeu de la balle d'or au Mexique, qui paraît tout simplement dans le Voile d'Isis, revue de la Bibliothèque Chacornac que nous retrouvons donc encore une fois.

Au passage, si vous lisez ou relisez Fulcanelli, vous y trouverez confirmation du fait qu'il est un des rares auteurs alchimiques à évoquer par instants la civilisation de l'Amérique pré-colombienne. Pour Païni, le jeu dont il s'agit est d'origine atlante, ce qui a dû faire plaisir à Paul Le Cour.

 

C'est alors le temps pour Païni de la publication de ses livres majeurs, édités comme ceux de Fulcanelli à faible tirage: Les trois totémisations (1924), La magie et le mystère de la femme (1928), et ce livre au titre si alchimique de Pierre Volonté, paru en 1932, année de la mort de Champagne. Pour les deux derniers, Lotus choisit de s'appeler L.E. Païni (L pour Lotus, et E pour Elvezia).

Si nous suivons Le Gouard, un des traits marquants de son oeuvre est alors un primitivisme philosophique proche en un sens de Paul Gauguin ou du Douanier Rousseau en peinture: " Pour Lotus, le primitif qui communie naturellement avec la cosmicité est un mystique, il possède de façon innée le vrai sens religieux." Voici bien entendu pour moi une bonne raison d'attribuer à notre fleur la couleur verte.

Pour elle, de fait, "le penseur est vert."

Nous sommes ici exactement à mon avis dans "l'âge d'or" fulcanellien, que pour sa part elle appelle magnifiquement les grands lointains, lointains qui sont peut-être nos grands prochains.

"C'était le temps du rêve, l'alcheringa, dit la tradition australienne. L'homme vivait dans l'au-dedans des choses, dans les forces spirituelles, dans les lois de son être; il vivait la synthèse, le plein de son âme de feu astral. C'était une immersion dans la cosmicité, l'Age d'Or."

Son dernier livre paru, en 1934, se dénommera significativement Le mysticisme intégral: Saurons nous opérer cette métamorphose qui transformera notre physique et, écrit Le Gouard, nous permettra de nous élancer vers de nouveaux buts, au point de nous même devenir des systèmes solaires?

 

LoupPainiFem.champagne

  

C'est alors dans les années 1930 que Lotus de Païni compte parmi ses amis bien des personnes qui gravitent dans les milieux surréalistes, comme ces Penrose (!) qui furent proches de Paul Eluard, lui-même comme nous l'avons vu intime d'un modèle de Julien Champagne.

Païni décédera à un âge très avancé, en 1953. Jusqu'au bout, elle aura, - fort modestement, il est vrai, - foi en ses idées, notamment celles exposées dans sa trilogie: "Ces trois études, qui contiennent la somme du totémisme magique, ne sont que de simples efforts pour pousser les battants de la grande porte qui bée sur les très larges et lointaines perspectives de la surprenante science d'autrefois."

Seule La magie et le mystère de la femme a été rééditée pour l'instant, toujours en tirage limité et donc à l'usage du happy few stendhalien.

Cette réédition est intervenue en 2003, grâce aux éditions Arma Artis, bien connues des amateurs d'ésotérisme en général et en particulier d'alchimie.

De ces armes de l'art, il convenait me semble-t-il que votre humble serviteur se fasse ce jour un des plus humbles hérauts.

Elles figurent si je puis dire d'entrée de jeu dans le traité que l'on ne peut qualifier que d'à la fois splendide et héliaque de l'alchimiste Salomon Trismosin, supposé mentor de Paracelse: le Splendor Solis.

Parmi les proches de Julien Champagne que Lotus influença, et qui peut être l'influencèrent également, figure selon Emmanuel Dufour-Kowalski un certain René Schwaller de Lubicz, égyptologue et alchimiste de son état...et lui aussi inspirateur du Grand Lunaire.

D'après lui, l'approche de Païni semble s'être tissée comme en contrepoint de la doctrine lubiczienne. Pour elle, en effet, "nous emplissons d'âme , d'intelligence et de sensibilité l'Univers qui (à son tour) participe de la conscience qui s'éveille."

A l'inverse, si on retient la thèse de Le Gouard, la découverte de Lotus par André Breton, qui selon Geneviève Dubois notamment connut Fulcanelli, a été plus tardive. Il la situe après la mort de Païni, en 1954.

André, comme Champagne grand ami de Canseliet, sur qui il nous faudra peut-être revenir, et qui apparement sans l'avoir jamais rencontrée rendra à Lotus en 1957 dans son Art magique cet hommage vibrant:  "Païni rend grâces à la seule magie d'avoir successivement dotée la créature humaine du Sentir, du Penser et du Vouloir."

Il lui consacrera en 1962 un collage de son crû, reproduit en couverture par Arma Artis, où apparaît le lotus, l'oeil de la vision et le chiffre trois, semi masqué, pour les trois totémisations de Païni, de la trilogie fulcanellienne ou des trois oeuvres de l'alchimie.

Pour Alexandre Rouhier, relation de Julien Champagne et chantre du Grand Lunaire, qu'elle cite dans son Magie et mystère de la femme, Lotus est "la plus grande ésotériste de notre époque."

Comme quoiqu'il en soit cette époque, d'après Païni soi même, n'est ni la seule ni la plus importante, j'ai choisi de terminer cet ex-voto par la reproduction d'un artiste français anonyme de la fin du XVIIème siècle ou du début du suivant.

Harmonie de la glace blanche et du feu pourpre, sympathie du fou et de sa sophia, bref, voici un hymne à l'amour qui je l'espère vous complaira, et que j'ai de mon propre chef, car il ne porte aucun titre, intitulé, allez savoir pourquoi: Rose, c'est la vie. 

"Il me paraît essentiel de concevoir l'univers des choses dans leur parfaite solidarité, et sentir l'âme couler à travers toutes ces choses vivantes." (Lotus de Païni)

Encore? Encore: "L'univers est bien de l'âme qui se réalise." Nous nous trouvons ici à mon sens sur un plan de réalité bien supérieur à celui évoqué par une George Sand, écrivant pourtant de façon similaire: 

"La nature est éternellement belle et généreuse. Elle possède le secret du bonheur et nul n'a su le ravir."

 

LDPsignure.champagne

 

 

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