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  • : Site consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.
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...consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.


Peintre et dessinateur, Julien Champagne est surtout connu de nos jours pour avoir illustré les ouvrages de Fulcanelli, un mystérieux alchimiste contemporain.

Et pourtant, il figure au Bénézit, la "Bible" internationale des créateurs. Et suivant son ami Eugène Canseliet, il fut bien un maître du pinceau et du crayon.

C'est à la découverte de cet artiste méconnu, mais profondément attachant, que je voudrais vous inviter. Je voudrais aussi vous demander de ne pas hésiter à enrichir mes articles de vos propres commentaires et de vos découvertes personnelles.

Bon voyage donc au pays légendaire de Julien Champagne.

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23 novembre 2010 2 23 /11 /novembre /2010 19:24

 

mariecelineaudigane.champagne

 

Saint Clément nous vienne en aide, car il est temps d'approfondir quelque peu la relation nouée entre Julien Champagne et le couple Vulliaud.

 

"Hubert" fut-il plus proche encore de Madame que de Monsieur, comme il semble que ce fut le cas avec une autre paire d'amis, les Dujols?

 

A propos de ces derniers nous avons quoiqu'il en soit relevé les fait qu'ils étaient également amis des Vulliaud:

 

http://www.archerjulienchampagne.com/article-2491324.html

 

Je crois bien que c'est Geneviève Dubois qui dans son Fulcanelli dévoilé (1992) avait noté: "Le salon des Dujols est fréquenté par des personnes appartenant au monde de l'ésotérisme. Parmi elles, le kabbaliste réputé, vieux camarade de Pierre Dujols, Paul Vulliaud, dont l'intérêt pour la cabale hermétique est considérable."

 

PV1924.champagne

 

Or en 1913 Julien Champagne nous révèle que Madame Vulliaud,"femme de l'occultiste bien connu", a été sollicitée par lui pour traduire de l'anglais le traité alchimique dit Manuscrit Yardley:

 

http://www.archerjulienchampagne.com/article-25758488.html

 

Dans son Esotérisme, occultisme, franc-maçonnerie et christianisme aux XIXe et XXe siècles (NEL,1981, réédition Lanore, 2008), Marie-France James a consacré une notice bio-bibliographique à Paul Vulliaud (1875-1950) où figurent plusieurs notations intéressantes, comme son inscription à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris, ou des fréquentations comme François Jollivet-Castelot et plus tard le docteur Henri Hunwald.

 

Et elle ajoute: "A Paris il fait la connaissance de mademoiselle Annie O'Sullivan, d'origine irlandaise, qu'il épousera après plusieurs années de vie commune. Pour assurer leur subsistance, il est commis à la librairie Emile Nourry." James reconnaît honnêtement que ses renseignements inédits à l'époque lui ont été fournis par François Secret.

 

Ce dernier a lui-même, en 1987, rédigé sur Paul Vulliaud une notice encore plus étoffée, à l'occasion de la parution d'un manuscrit de ce dernier, Histoires et portraits de Rose-Croix.

 

Il y précise en particulier qu'Annie Vulliaud, née O'Sullivan (1879-1951) était la soeur du ténor John O'Sullivan, "tous deux venus en France avec leurs parents en 1895." Comme son mari, Annie, qui passe aussi parfois pour avoir été la fille du ténor favori de James Joyce, a longuement travaillé chez Nourry. Sa forte personnalité lui avait valu le surnom de "la Queen", Paul se contentant du titre, enviable cependant, de "Rabbin."

 

François se fait aussi l'écho du fait que Paul a souvent rendu un hommage public à sa femme, lui dédiant par exemple tel sénaire sur Scot Erigène: "A ma femme. Les princes de la race O'Sullivan ont peut-être entendu la voix de Scot l'Irlandais, je vous dédie amoureusement un humble écho de cette voix."

 

Parmi les articles peu connus de Vulliaud, Secret mentionne un Paracelse (1909), et en 1912 Quelques mots sur l'alchimie, ainsi que Le mystère satirique des cathédrales (ce dernier paru dans la Revue des nations: "R. Malye était un ami de P. Vulliaud.")

 

Rermerciant enfin "Jacques O'Sullivan, artiste lyrique", pour la documentation fournie, il rappelle que la riche bibliothèque de Paul a rejoint le fonds Vulliaud de l'Alliance israélite universelle.

 

Finalement je relève dans les notes fournies dans le même volume par Jean-Pierre Laurant que Milosz a, en 1928, dédié un article sur les chants populaires de Lithuanie "à mes chers amis Mr et Mme P. Vulliaud."

 

osullivan-beare-coat-of-arms-family crest.champagne

 

 

PVarchè.champagne

 

Sans doute nous faut-il noter également que Paul Vulliaud est mentionné par Eugène Canseliet dans deux de ses ouvrages:

 

L'Alchimie et son livre muet (1967): "C'est à Emile Nourry que nous proposâmes et que nous confiâmes en lecture au début de l'an 1925 le manuscrit du Mystère des cathédrales, auquel il préféra la dactylographie du très honnête et savant Paul Vulliaud, consacrée à Joseph de Maistre."

 

Deux logis alchimiques (1979): "Ce ne fut pas absolument par hasard que nous entrâmes dans la librairie de Jean Schemit, et que tout de suite nous y fûmes aussi bien accueilli. La visite nous avait été conseillée par le bibliopole Emile Nourry, qui se trouvait alors très occupé de Paul Vulliaud."

 

Rappelons que Canseliet ajoute aussitôt: "Or, que Jean Schemit eût connu Fulcanelli, nous en eûmes toujours le sentiment tenace et singulier dont nous ne cherchâmes jamais à recevoir l'inutile confirmation."

 

EC2010.champagne

 

A propos de Canseliet justement, saluons comme il convient la parution en 2010 du second volume de la réunion de ses articles, à nouveau présentée par sa petite fille Sylvaine Canseliet.

 

On y trouvera nombre de textes publiés notamment en Atlantis, pas toujours accessibles aux jeunes chercheurs, et bien sûr mesdames aux jeunes chercheuses. Ces écrits toujours très riches par eux-mêmes s'adornent en outre d'un "superbe manteau" d'illustrations choisies, dont par exemple celle de la quatrième de couverture, qui nous présente une Alchimie en majesté, magnifique vitrail issu non pas de la cathédrale de Paris mais de celle de Laon.

 

Deux des capitales de la France se trouvent ainsi placées sous la bienveillante houlette de Notre Dame la Science, et l'on pourra également vérifier à nouveau, à cette occasion, l'unicité du symbolisme hermétique d'une basilique à l'autre, comme cela a été maintes fois souligné par Fulcanelli et son unique disciple (Sylvaine dixit) Eugène Canseliet.

 

laonrosenord.champagne

 

Dans son Anthologie de la littérature occultiste (XIXe et XXe siècles français), qui vient de son côté d'être publiée par les éditions Delphica (L'Age d'Homme), Emmanuel Dufour-Kowalski considère pour sa part Canseliet comme "une des lumières contemporaines de l'alchimie."

 

Et de promettre à ses lecteurs que Julien Champagne, Eugène Canseliet mais aussi Fulcanelli ne seront pas négligés dans son ouvrage. Il me semble bien qu'il tient parole, et même qu'on y trouve nombre de protagonistes de ce blog, que je vous laisse le plaisir de découvrir ou de redécouvrir.

 

Enfin signalons l'apparition d'une nouvelle maison d'édition, La Pierre Philosophale, qui offre à la souscription un certain nombre de livres à paraître autour de "l'énigme Fulcanelli" et de l'alchimie:

 

http://lapierrephilosophale.free.fr/lapierrephilosophale/index.html

 

Jonathan Wolstenholme.champagne

 

 

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21 octobre 2010 4 21 /10 /octobre /2010 17:15

JCancon1931.champagne

 

En ce jour de Sainte Céline, par conséquent chère à Cyliani, je voudrais revenir avec vous sur un peintre ami d'Eugène Canseliet et de Julien Champagne, qui de surcroît portait le même prénom que ce dernier: Julien Mariano Ancon (1881-1943), plus connu sous le nomen de Mariano Ancon.

 

J'ai déjà mentionné Mariano à plusieurs reprises dans ce blog et vous ai promis d'y revenir, voici donc une première occasion de tenir parole:

http://www.archerjulienchampagne.com/article-1915348.html

http://www.archerjulienchampagne.com/article-1926044.html

http://www.archerjulienchampagne.com/article-4265443.html

 

Walter Grosse le cite également dans son livre sur Fulcanelli et dans son blog:

http://fulgrosse.over-blog.com/article-2407245.html

http://fulgrosse.over-blog.com/article-2434935.html

 

Il est même le seul à ma connaissance à avoir à ce jour rédigé un article sur cet artiste, qui fut comme Champagne un élève d'Eugène Quignolot, puis un élève de l'Ecole des Beaux-Arts de Paris, mais qui à l'inverse d'"Hubert" n'a pas eu pour l'instant les honneurs du Bénézit.

 

Tout ce que nous savions de lui jusqu'alors, ou presque, était qu'il exposa lors du Salon de 1929 des Artistes français, et aussi grâce à Canseliet qu'il mourut dans la misère sous un bombardement de la seconde guerre mondiale, au milieu de nombre de ses oeuvres.

 

Je me réjouis donc de tirer devant vous de l'oubli cette figure exemplaire de l'infortune qui parfois (et même souvent) frappe des hommes et femmes de valeur, en vous présentant ce portrait totalement inédit de Julien Champagne, réalisé en 1931 par son malheureux ami.

 

anconsignure.champagne

 

On pourra peut-être ainsi le comparer à d'autres représentations picturales de l'illustrateur de Fulcanelli, comme celles d'Eugène Canseliet, de Charles Nicaud ou de René Schwaller.

 

Le "Champagne âgé" que conserva ce dernier semble ici à la fois proche et lointain, et ressemble selon nous davantage à une caricature ou à un portrait-charge qu'à cette belle représentation, vraisemblablement fidèle, d'un compagnon estimé, sinon même aimé, alors quinquagénaire.

 

Ce Julien-là en tout cas nous paraît assez éloigné de celui photographié à la même époque selon Emmanuel Dufour-Kowalski, Champagne qui est, lui, animé d'une belle vitalité.

 

Le Champagne d'Ancon semble sinon malade ou maladif, du moins fatigué, voire usé ou miné, et l'on comprend bien à sa vue pourquoi c'est à ce moment (1931) qu'il choisit de rédiger un testament déjà évoqué:

 

"A ma Soeur, Madame Gaston Devaux, née Reine-Marie-Félicie Champagne, je laisse cette énumération de mes ultimes désirs et de mes dernières volontés. Et je reste persuadé qu'elle fera de son mieux pour les satisfaire aussi fidèlement qu'il lui sera possible."

 

A ce que l'on vient de me dire ou de me rappeler, il est probable que ce tableau de Mariano Ancon soit celui que mentionne "Hubert" à la fin de son codicille, quand il écrit à Renée (Reine):

 

"Actuellement je fais exécuter, à ton intention et pour qu'il te reste un souvenir de moi, mon portrait par un de mes amis...Tu conserveras cette image, que je t'offre pour qu'elle devienne ta propriété personnelle, ainsi d'ailleurs que j'en exprimerai la volonté expresse sur le châssis de l'oeuvre elle-même."

 

Hélas Julien Champagne ne se trompait pas sur le sort qui l'attendait, et quelques mois plus tard il quittait cette vie, dès 1932.

 

Aux dernières nouvelles, Reine et son mari Gaston Devaux pourraient d'ailleurs bien avoir pratiqué l'alchimie, et donc on peut imaginer qu'ils ont d'une façon ou d'une autre "coopéré" avec leur frère et beau-frère.

 

pauledipuccio.champagne

 

Pour en revenir à l'actualité de ce mois et alentours, signalons enfin un bien curieux article en ligne d'Hermophyle sur le blason de Julien Champagne:

http://hermetisme.over-blog.com/article-le-blason-de-julien-champagne-58743291.html

 

Champagne qui est bien présent, ainsi bien sûr que Fulcanelli et Canseliet, dans l'érudit petit livre que Philippe Cavalier vient de consacrer à Une promenade magique dans Paris (Anne Carrière, 2010), où s'étant livré à un examen serré des médaillons de Notre Dame, il conclut notamment:

 

"On le voit, la grille de lecture alchimique est ici tout à fait pertinente."

 

Et puis, saluons la belle vitalité d'une consoeur en alchimie: Née en 1917, Paule di Puccio vient chez Baglis TV de produire un entretien des plus toniques, dont le titre même nous a paru singulièrement évocateur:

 

L'alchimie vient du ciel.

http://www.baglis.tv/occultisme-video/alchimie/1464-alchimie-ciel.html

 

Laus Deo!

 

 

Sky Orion needsource sm.champagne

 

 

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29 septembre 2010 3 29 /09 /septembre /2010 11:26

baglisec.champagne

 

Saint-Michel aidant en tout, y compris à résoudre d'insolubles problèmes comme celui d'une migration informatique, reprenons notre fil d'Ariane.

 

Baglis TV vient incontestablement de commettre une bonne action, avec la notoire complicité de l'ami Jean Artero, puisque vient d'être éditée sa récente "sotie" sur la vie et l'oeuvre d'Eugène Canseliet.

 

http://www.baglis.tv/occultisme-video/alchimie/941-eugene-canseliet.html

 

Voici donc une grave lacune de comblée, partiellement du moins, car nous espérons toujours la publication très prochaine de la biographie du "maître de Savignies", tirée de la thèse de philosophie de Cédric Mannu.

 

ecjcja.champagne

 

On pourra au demeurant se procurer sans difficulté et gratuitement de courts extraits de l'heure d'entretien qu'Artero a accordé à Baglis, aussi bien sur Daily motion que sur You tube:

http://www.dailymotion.com/video/xeupdl_definition-de-l-alchimie-selon-fulc_webcam

http://www.youtube.com/watch?v=xT08MoaUkXA

 

Dans l'un de ces extraits, Jean traite de la question de la définition de l'alchimie, au travers d'une brève analyse comparée de la pensée sur ce point de Fulcanelli et d'Eugène Canseliet.

 

Dans l'autre, il s'attache à remettre en perspective la hauteur et la profondeur de la relation d'amitié entre Canseliet et Julien Champagne.

 

Enfin, l'enregistrement complet nous permet de mieux cerner l'historique matériel et la dimension hermétique du trio Fulcanelli-Champagne-Canseliet, tous trois co-auteurs de l'oeuvre alchimique majeure du siècle dernier, comme c'est désormais reconnu internationalement.

 

 

montesinosdico.champagne

 

Manifestement inspiré par le caractère proprement monumental de cette oeuvre, Léon Gineste, autrefois disciple de Roger Caro, et qui nous avait déjà gratifiés d'un lexique alchimique subtil, L'alchimie expliquée par son langage (Dervy, Paris, 2001) récidive d'une certaine façon avec Les secrets alchimiques de Montpellier (Fortuna, Tournai, 2009), secrets dont la présentation déborde largement le cadre strictement local, dans la meilleure tradition naturellement.

 

ginesteleon.champagne

 

Et à propos de lexique, comment ne pas nous rappeler aussitôt qu'Eugène Canseliet caressa longtemps l'idée d'un dictionnaire moderne d'alchimie, qui relaierait ceux des anciens, tels son cher Ruland, ou Salmon, ou Pernety, et plus près de nous le travail magnifique d'un Poisson.

 

Mettant ses pas dans ceux de ses devanciers modernes comme Fernando, Haeffner ou Kamala Jnana, Christian Montésinos vient sans doute lui aussi de faire "oeuvre utile", avec son Dictionnaire raisonné de l'alchimie et des alchimistes (La Hutte, Bonneuil-en-Valois, 2010).

 

Fulcanelli y figure, bien entendu, ainsi que Canseliet, mais aussi Champagne.

 

 

 

FULCPROG2.champagne

Enfin, la librairie toulonnaise La Table d'Hermès confirme fort heureusement la tenue le 30 avril 2011 au Pradet (Var, France) d'un colloque consacré à Fulcanelli, dont le programme semble désormais se dessiner:

http://www.librairie-tablehermes.com/fr/librairie/f1-179--colloque-fulcanelli-

 

Voici deux coordonnées disponibles pour recueillir des informations complémentaires ou commencer de réserver:

00 33 04 94 92 09 39

asso.assa83@gmail.com

 

Attention, c'est une première mondiale, et paradoxalement peut-être, "il n'y en aura pas pour tout le monde".

Vale,

 

mmARMS.champagne

 

M.M. pcc ARCHER

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16 août 2010 1 16 /08 /août /2010 12:49

 cylA.champagne

 

Quand Eugène Canseliet rencontre Fulcanelli, en 1915 ou 1916, il vient de lire la seconde édition française, parue chez Chacornac, d'un traité d'alchimie qui deviendra progressivement mondialement célèbre, Hermès dévoilé.

 

Dû à un Adepte resté anonyme, un certain Cyliani, ce traité est en tout cas particulièrement cher à Fulcanelli et Canseliet, comme on pourra s'en convaincre en parcourant les index publiés de leurs oeuvres respectives.

 

cylB.champagne

 

S'agissant de Canseliet en particulier, ce petit volume que constitue l'Hermès dévoilé est probablement avec le livre de Louis Figuier sur l'Alchimie et les alchimistes, que semble lui avoir conseillé Fulcanelli, l'une de ses toutes premières lectures d'étudiant chercheur ès hermétisme.

Relevons également le fait, qui pourra paraître synchronique, que c'est vers 1916 qu'Eugène nous dit avoir rencontré auprès de Fulcanelli son futur ami et "complice" en fraternité d'Héliopolis: Julien Champagne, illustrateur de l'opus fulcanellien dont Canseliet fut le rédacteur, sur la base des notes fournies par Fulcanelli.

 

cylC.champagne

 

Or, comme on pourra le vérifier ci-dessus, Champagne a également, sans doute peu après son édition, possédé, lu et étudié l'oeuvre à tous égards unique de celui qui fut sans doute un des prédécesseurs immédiats de Fulcanelli sur la sène alchimique, et même probablement le principal de ses prédécesseurs gaulois à l'époque contemporaine.

 

Nous sommes donc particulièrement heureux, en ce lendemain d'Assomption et le jour de Saint Roch, de vous proposer ici quelque aperçu du résultat du travail de Julien sur le texte de Cyliani.

 

cylD.champagne

 

D'un point de vue méthodologique, on pourra relever la manière dont procède notre "Hubert": Il ordonne à sa façon son analyse d'Hermès dévoilé, et scinde ses conclusions en trois parties, qu'il dénomme trois travaux.

 

Ces travaux correspondent-ils aux trois OEuvres du labeur alchimique? Si vous voulez le savoir, je vous renvoie notamment à L'Alchimie expliquée sur ses textes classiques, d'Eugène Canseliet, dont on ne peut que regretter vivement, au passage, que les écrits majeurs ne soient pas encore disponibles en anglais.

 

cylE.champagne

 

Voyez également, chers amis et amies, comme Julien Champagne prend bien soin, en toute rigueur, de distinguer entre ce que lui semble affirmer Cyliani, et ce qu'il en a déduit personnellement, écrivant ainsi entre parenthèses ses observations personnelles.

 

Pour ma part, je ne vous présente pour cette fois que le début de ces trois "travaux", tant il est vrai que bien souvent ce qu'on ignore le plus en alchimie, c'est tout simplement le début. Mais cela devrait être suffisant toutefois, à mon humble avis, pour vous donner une idée de la façon dont "Hubert" a su combiner intelligemment notes de lecture et notes de laboratoire.

 

artofferus.champagne

 

Pour clore notre intervention mensuelle, je voudrais signaler également à tous les anglophones la parution en 2009 du premier tome de l'oeuvre d'Artofferus, Le livre de la révélation. Livre passionnant d'un alchimiste australien d'origine belge flamande, sans doute disciple de feu Albertus Spagyricus, il s'agit là sans doute d'un des tout meilleurs essais de ce type depuis longtemps.

 

Et s'il est tout plein d'Archibald Cockren, comme il se doit, il fait une place de choix à Fulcanelli et à sa cabale, qu'il dénomme lui aussi langue des dieux. Sa référence apocalyptique à la Pronosticatio de Paracelse achève à mon sens de lui conférer un petit ou grand air de Fulcanelli.

 

A ce propos, je relève avec intérêt que comme Eugène Canseliet il traite volontiers du fameux 666, "chiffre de la bête et d'un homme" qui scelle la fin des temps, ou d'un temps.

 

Et à titre d'anecdote, voici ce qu'on vient de me confier à ce propos. Suivant certaine source particulièrement autorisée, ce chiffre serait bien celui d'un pape, peut-être le dernier et dénommé VICARIVS DEI FILII, et ce d'après l'analyse numérale des lettres composant ce vocable, selon la méthode traditionnelle.

 

RTAO.champagne

cylianiEO.champagne 

Enfin, le forum La Pierre Philosophale, dont le lien est proposé en face de ce blog, nous apprend publiquement ces jours-ci l'existence d'un projet de colloque consacré à Fulcanelli, ce dont on ne peut que se réjouir, en attendant d'en savoir plus.

 

Espérons que ce beau projet se concrétisera. Pour l'instant, nous savons seulement que cet événement important doit avoir lieu le 30 avril 2011 au Pradet, dans le Varois français.

 

RTAO pcc ARCHER

 

firefox.champagne

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25 juillet 2010 7 25 /07 /juillet /2010 18:46

stmarcel1911.champagne

 

Honneur d'abord à Saint Jacques le Majeur, saint patron des alchimistes et des vrais pèlerins de Compostelle, ainsi que, nous aimons à le croire, des compagnons du Tour de France.

 

Un tour régulier, non séculier comme celui de ces coureurs cycliques qui nous ont fait ce jour le plaisir de tangenter le pas de notre humble logis, avant de rejoindre des Champs Elyséens dont nous savons pertinemment que seuls des êtres de légende, en fait, peuvent prétendre s'y présenter vivants.

 

CLUNY.champagne

 

Mais en cette journée qui est également celle du cinquante septième anniversaire de notre chère disparue, en mémoire de qui nous avons fleuri notre modeste demeure de cinq belles roses blanches, retrouvons déjà notre Julien Champagne favori.

 

Admirez donc comme moi, extrait de ses carnets de croquis, cette émouvante esquisse d'un autre bienheureux, Marcel pour le coup, dont nous avons déjà disserté en son temps à propos de Notre Dame de Paris.

 

BN1.champagne

 

1911: Le Mystère des Cathédrales de Fulcanelli occupe déjà l'esprit de notre artiste, et ce superbe croquis, à ce jour inédit,  est bel et bien antérieur d'un an à la publication en 1912 du frontispice de l'ouvrage (cinq années après avoir rencontré Fulcanelli, il serait entré à son service en 1910).

 

Hubert a-t-il trouvé son inspiration auprès de la cathédrale, ou aux termes de Cluny, dont nous voyons qu'il fut un visiteur attitré, et sans aucun doute attentif du musée actuellement voué au moyen âge?

 

BN2.champagne

 

En 1914 encore nous le retrouvons fréquentant assidûment la Bibliothèque Nationale, qui fut très certainement un autre des hauts lieux de ses recherches. Et n'oublions pas que c'est en 1923 seulement que Fulcanelli remit à son disciple Eugène Canseliet les notes devant servir à la rédaction de ses oeuvres.

 

Il nous semble donc de plus en plus probable, au vu de ces documents, que Julien ne fut pas seulement l'illustrateur talentueux de ces livres, mais qu'il a personnellement contribué à leur élaboration.

 

Enfin, saluons comme il se doit, en France la naissance d'une nouvelle revue alchimique, Chroniques du pays réel des Sages, et en Allemagne la réédition du fameux Typus Mundi, si cher à Eugène Canseliet, à Fulcanelli, et donc fatalement à Champagne.

 

http://www.massanne.com/component/virtuemart/?page=shop.product_details&category_id=17&product_id=224

http://www.olms.com/

 

Excellent été à chacune et chacun, et au moins prochain si Dieu veult.

 

 

stjamesgreater.champagne

 

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17 juin 2010 4 17 /06 /juin /2010 22:37

 

colloquedvd2.champagne

 

Répondant par anticipation, en cette veille du 18 juin, à l'appel de Saint Léonce, je voudrais d'entrée de jeu signaler la parution en Atlantis d'un DVD qui nous donne accès à toutes les interventions du colloque Alchimie organisé le 28 novembre dernier par cette association.

 

colloquedvd1.champagne

 

 

Ce colloque tenu en hommage à Eugène Canseliet me permet ensuite de vous informer d'une série de courriels espagnols, et encore plus précisément catalans, reçus en 2008 et dont j'ai longtemps espéré qu'ils auraient une suite. D'ailleurs peut-être en auront-ils une mas tarde.

 

En effet, ces fichiers sous forme électronique (PDF) qui me sont parvenus par le truchement d'un cabinet d'hommes et de femmes de loi de Barcelone, constituent tous une forme de commentaire à ce blog, autour de Canseliet, Julien Champagne et Fulcanelli. 

julienfulc3.champagne

Notre scripteur dont curieusement les missives semblent en fait avoir été écrites en 2007 se présente anonymement comme "J.", alchimiste opératif de Barcelone. 

 

J'ai finalement pensé, après avoir longuement...balancé, que certaines considérations développées par notre ami inconnu méritaient mieux qu'un archivage pur et simple. Tenez, voyez déjà cette explication ingénieuse, et qui me paraît des plus plausibles, sur la cause de la maladie de Champagne: Aurait-il donc été en fait au nombre de ces alchimistes victimes de leur travail au laboratoire? 

julienfulc1.champagne

 

A l'inverse, j'ai bien du mal pour l'instant à suivre notre frère en Hermès quand il affirme après bien d'autres que Julien a en fait inventé le personnage de Fulcanelli. Mais là encore, j'estime vraisemblable que Champagne et ce "brave garçon" (dixit Julien) de Canseliet se soient entretenus avant le décès en 1932 du dessinateur des suites à réserver au Mystère des Cathédrales (1926) et aux Demeures Philosophales (1930).

 

De même "J." a raison selon moi d'insister sur l'importance des illustrations des deux oeuvres de Fulcanelli, bien que l'idée de faire totalement abstraction des textes qui les supportent ou auxquels elles nous renvoient soit sans doute un peu excessive.

 

SPECULUM.champagne

 

Que Champagne se soit fait passer pour Fulcanelli, et se soit même éventuellement considéré comme le "maître inconnu" de la fraternité d'Héliopolis à laquelle sont dédiés Mystère et Demeures, ne doit pas en effet nous conduire, à mon avis, à occulter ni l'importance du rôle joué par Canseliet, scribe d'Hermès, ni à méconnaître le fait qu'en 1910, alors que ces ouvrages sont déjà en gestation, le trentenaire Champagne ne disposait pas de l'expérience nécessaire pour concevoir de tels...monuments de la littérature hermétique.

 

Mais "J" m'intrigue encore et me persuade même lorsqu'il recommande d'ordonner les dessins de Julien, après tout ces derniers ne sont pas moins prismatiques que les chapitres des Demeures et du Mystère qu'ils illustrent, puisque tel est selon Canseliet et l'auteur lui-même le procédé de fragmentation de l'enseignement qui est utilisé après bien d'autres alchimistes par Fulcanelli.

 

 

julienfulc2.champagne

 

Notre épistolier me surprend encore plus, sinon dans son insistance à privilégier le second ouvrage de l'Adepte par rapport au premier, du moins dans sa constante référence dans son discours au Mutus Liber, et surtout avec sa quasi...parabole du miroir. Faut-il donc vraiment l'entendre au sens littéral, ou au figuré? Voici en tout cas pour nous un nouveau sujet de réflection.

 

Champagne n'est sans doute pas le jumeau de Fulcanelli même si tous deux nous convient à contempler activement le miroir de la Nature. Et Canseliet demeure effectivement le gardien du seuil du mystère alchimique, et de celui fulcanellien.

 

trinité15S.champagne

 

A la trinité minérale correspond donc bien dans une certaine mesure celle de l'énigme qui nous occupe: Point de Canseliet sans Champagne, et point des précédents sans Fulcanelli.

 

Comme l'écrit ce dernier à propos de la vierge déité, nous voici donc symboliquement confrontés à "trois têtes sous le même voile." Que ce règne alchimique reste donc triple, et que leur couronne à tous trois demeure celle du trirègne de l'Absolu.

 

VANNESMUSEEMUNICIPAL TRINITE.champagne

 

Dans sa Chiquenaude (Lemerre, 1900) que Fata Morgana vient d'avoir en 2010 la belle inspiration de rééditer, de plus avec une splendide mention fictive d'impression à Palerme en 1933, Raymond Roussel soulève à mon sens un coin de cette redoutable tenture isiaque:

 

"Les vers de La Doublure dans la pièce du Forban talon rouge avaient été composés par moi. C'est vous dire qu'un intérêt tout particulier m'attirait, ce soir-là, à la grande féérie de mes amis Gauffre et Flambeau. Par malheur, l'illustre Cadran venait de tomber malade. Un inconnu le doublait dans le personnage de Méphistophélès.

 

Méphisto ne cessait d'avoir des duels dont il sortait toujours vainqueur, grâce à son costume en grosse étoffe écarlate. Avant de se battre, il ne manquait pas de réciter une ode victorieuse:"Quel est l'insensé qui se flatte De percer l'étoffe écarlate Dont je suis tout entier vêtu? Il se brisera comme verre Sur mon costume."

 

Ce costume, cher ami hispanique, n'est autre qu'un habit de lumière.

 

jalchimiste.champagne

 

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19 mai 2010 3 19 /05 /mai /2010 19:12

  jdalchemist.champagne

jeandubuis.champagne

 

Jean Dubuis (1919-2010) vient de nous quitter et il me paraît juste pour commencer de rendre hommage à l'un de nos aînés, dont l'oeuvre spagyrique connaît une renommée internationale.

 

Fondateur du groupe d'études Les Philosophes de la Nature (LPN), Dubuis a concentré l'essentiel de son enseignement dans une série de cours qu'il y a dispensé.

 

S'il conserve en France certains fidèles, comme Patrice Malèze, Jean a su conquérir également une certaine audience de portée mondiale, notamment aux Etats-Unis et en Australie.

 

Relativement proche d'un Albert Riedel (Frater Albertus) ou d'un Hans Nintzel, il n'est pas étranger, en particulier, à l'association anglo-saxonne des Philosophers of Nature (PON).

 

http://www.levity.com/alchemy/dubuis_inter.html

http://portaelucis.fr/html/dubuis.htm

http://www.triad-publishing.com/jdubuis.html

 

La spagyrie entretient avec l'alchimie un rapport complexe, et même si le mystère alchimique est loin d'être étranger à la pensée de Jean Dubuis, je suis tenté d'avancer cette conception, que certains trouveront peut-être excessivement simplificatrice, que le spagyriste est d'abord et avant tout un homme de recettes, de procédés.


Partant sa relation au cosmos, la dimension intérieure de sa quête, quand elles existent, se situent en stricte périphérie de ce qui est pour lui l'essentiel, finalement: Son travail au laboratoire.

 

Or il en est tout autrement pour un alchimiste. C'est donc à certains mystères de détail de l'alchimie ou plus exactement de son histoire récente que je vais maintenant consacrer mon petit pensum mensuel.

 

dubuisspagyrics.champagne

 

En alchimie, le mystère pourtant nous apparaît comme une des plus rares, une des plus simples des évidences.

 

Cela commence souvent par la fulgurance d'une inspiration poétique...Tenez, pourquoi diable le poète (et peintre) portugais contemporain Nicolau Saiao, né en 1946 a-t-il choisi de dédier son poème du Monde "à l'ingénieur Gaston Sauvage (Fulcanelli)"?

 

Ce Sauvage là, il ne peut en aucun cas, croyons-nous, être identifié à l'Adepte. Certes, nous l'avons vu apparaître dans certaines galaxies fulcanelliennes, plus ou moins fournies: la galaxie Poulenc, celle du Grand Lunaire, celle enfin de la transmutation de 1922.

 

Mais il est né pratiquement en même temps qu'Eugène Canseliet, selon toute vraisemblance (1897 et 1899 respectivement). Donc c'est un tout jeune homme qui assiste à l'opération de Sarcelles, exécutée par le disciple Canseliet, en présence de l'illustrateur Julien Champagne.

 

Et cette expérience est, elle, présidée, dirigée...par Fulcanelli. En définitive, quand on veut bien considérer le parcours pour le moins chaotique de Sauvage, il est permis, dans l'état actuel de nos connaissances, ou si l'on veut du nuage de notre inconnaissance, de se demander ce que Gaston pouvait bien aller faire dans cette galée.

 

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Voici donc un petit mystère, et voilà cependant ce qui ne saurait nous ôter le plaisir d'admirer, d'abord dans le texte, la superbe litanie composée par Nicolau, sur le monde et la vie, litanie d'où l'alchimie transparaît clairement:

 

http://www.triplov.org/letras/nicolau_saiao/2009/Mundo.htm

 

A princípio não sabes e pensas que sabes A seguir sabes e pensas que não sabes

No fim nada sabes e é então que tudo sabes. Ainda que nada te fite no rosto

não há grau nem posto ao longo da Estrada que não seja gosto

virado ao desgosto na luz ainda errada. Escada anti-rosto estrada destroçada.

Ou altivo cão luminoso e vivo no espaço votivo desde o céu ao chão.

Campo mais que ardido estepe ou sertão.

Barca sem oceano até ao minuto da hora subida no mar aparecida

fecundo e impoluto.

Máscara que navega até onde chega o olho vidrado do dragão solene

sereno e perene infrene, postado no corpo e no fruto.

Verão anti-escorbuto. Soubeste a princípio no meio saberás

no fim buscarás a figura ardente a estrela maldita o animal silente

a janela oclusa a mão que se agita desperta e medita

na porta doente que usa e abusa do peito deserto

sangrento e aberto.

Na boca fechada por prata, ouro e espada.


Le distingué fulcanelliste Walter Grosse, lui aussi lusitanien, a bien voulu nous proposer une traduction en français de ces vers parus en 1992 dans le recueil Objets d'inquiétude de Saiao:


Au début tu ne sais pas, et tu penses que tu sais Ensuite, tu sais et tu penses que tu ne sais pas

A la fin tu ne sais rien  et c’est alors que tu sais tout. Même si rien ne se fixe sur ton visage

Il n’y a pas de degré ou d’étage tout au long de la Route Qui ne soit pas un goût tourné au chagrin

Dans la lumière qui est encore une déroute. Echelle anti-visage, échelle détruite.

Ou chien distingué, lumineux et vif Dans l’espace sacré, du ciel à la terre.

Champ plus que brûlé, steppe ou forêt. Barque sans océan, jusqu’à la minute

De l’heure de la montée dans la mer trouvée Féconde et non polluée.

Masque qui navigue jusqu’où arrive L’œil de verre du dragon solennel

Serein et pérenne, sans freins Posté dans le corps et dans le fruit. Eté anti-scorbut.

Tu as su au début, à la fin tu sauras A la fin tu chercheras

La figure ardente, l’étoile maudite

L’animal silencieux, la fenêtre occluse La main qui s’agite, s’éveille et médite

Sur la porte malade, qui use et abuse De la poitrine déserte, sanglante et ouverte.

Sur la bouche fermée par de l’argent, de l’or Et une épée.

 

chartresphilosohe.champagne

Et maintenant, à quelques jours de la Pentecôte, tentons d'approcher un mystère un peu plus grand.

 

Le rêve, nous le savons bien depuis Le Songe Verd, peut nous ouvrir certaines des portes du mystère alchimique, d'où la raison n'est pas absente, certes, mais ne saurait être en aucun cas prépondérante.

 

Alors disons qu'il y a quelques nuits j'ai rêvé du premier livre de Fulcanelli, précisément intitulé Le Mystère des Cathédrales.

 

Pourquoi donc, me demandai-je, l'Adepte considérait-il, nous dit-on, ce maître ouvrage, qui n'en déplaise à L'As de la Belle nous en apprend beaucoup sur l'Alchimie, comme moins abouti que son second opus des Demeures Philosophales?

 

Voyons, me dis-je, ôtons-en le  développement final sur Hendaye, pièce rapportée de sa troisième oeuvre à ce jour non parue, le Finis Gloriae Mundi. De toute façon, il s'agit là d'une croix, près d'une église, et cette dernière n'a rien d'une basilique.

 

Mais alors, que penser du chapitre consacré à Bourges? Fulcanelli y passe prestement devant la cathédrale berruyère, et s'attarde avec brio sur l'hotel Lallemant et celui de Jacques Coeur. On s'éloigne déjà du Mystère, et on s'approche des Demeures.

 

Finalement les seules cathédrales étudiées en détail par Fulcanelli à l'appui de sa démonstration sont celles de Paris et d'Amiens. On eût aimé une, voire des confirmations..., d'autant que de ce point de vue les Demeures pourront paraître extrêmement riches.

 

Quelle cathédrale eût pu faire l'objet d'un chapitre entier, qui semble avoir été finalement réservé? S'il n'y en a une seule, je parierais volontiers pour Chartres, le plus ancien des pélerinages, nous dit Fulcanelli lui-même.

 

Et si son disciple Eugène Canseliet ne s'est guère étendu sur l'édifice beauceron, d'après l'Index de son oeuvre qu'a établi Jean Laplace, constatons cependant que le Maître y fait régulièrement allusion, aussi bien dans les Demeures que dans le Mystère.

 

Soulignant par exemple l'étroite parenté des emblêmes de Paris et d'Amiens, il n'hésite pas à étendre à Chartres cette ô combien significative proximité symbolique. Et à bon droit, puisque pour en être convaincus il nous suffit de nous rendre au plus fulcanellien des musées, celui des monuments français du palais de Chaillot.

 

Certain bas-relief hermétique chartrain dont on peut y admirer le moulage ressemble à s'y méprendre à son homologue parisien.

 

Donc la redondance ne semble pas constituer un argument valable à sa retenue. Curieusement, Chartres aurait été au centre de la relation entre Julien Champagne, alchimiste, peintre et dessinateur qui fut au service de Fulcanelli, et l'ésotériste René Schwaller.

 

Tous deux auraient cherché ensemble à retrouver le secret des bleux et des rouges des vitraux de Chartres, ces merveilles médiévales dont il nous est rapporté qu'elles auraient pu être teintes dans la masse par les artistes verriers, éventuellement en ayant recours à l'utilisation de la pierre philosophale.

 

Etrangement encore, Champagne aurait été sur ce point en possession d'un manuscrit...Existerait-il quelque part tout un chapitre non publié du Mystère des Cathédrales?

 

lambspringswappen.champagne

 

Mon espoir est dans l'agneau de Dieu.

Lambspring, suivi par Jean d'Espagnet

 

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10 avril 2010 6 10 /04 /avril /2010 23:53

moreuxalchimiecouv.champagne

 

En cette veille de Saint Stanislas où nos pensées se tournent vers nos frères polonais, une fois de plus durement éprouvés par l'histoire des hommes, je me suis laissé dire qu'au laboratoire et dans nos régions les influx cosmiques ne sont pas encore au rendez-vous des chercheurs.

 

Qu'ils nous rejoignent donc pour l'instant dans nos études livresques, et retrouvons ensemble, en 1924, un Julien Champagne cette fois-ci non plus copiste, ni auteur, mais lecteur.

 

Lecteur à la mine de crayon, il va sans dire. Et donc annotant assidûment les objets d'une attention soutenue, souvent sévère, parfois bienveillante. En 1923, pour mémoire, Eugène Canseliet vient de recevoir de Fulcanelli les brouillons du Mystère des Cathédrales et des Demeures Philosophales, qui ne seront publiés respectivement qu'en 1926 et 1930.

 

Mais voici que cette année-là paraît de l'abbé Théophile Moreux un petit livre au titre magnétique, L'Alchimie moderne, et bien entendu notre "Hubert" se...précipite.

 

alchimiemoreuxportrait.champagne

 

Astronome, l'abbé Moreux (1867-1954) est un berrichon qui dès avant la première guerre mondiale a publié plusieurs études de vulgarisation, aux titres évocateurs: Qui sommes-nous? D'où venons-nous? Où allons-nous? Cette relation de Camille Flammarion a donc fait et fera montre d'une belle ouverture d'esprit, dont témoignent notamment des ouvrages tels que L'Atlantide a-t-elle existé (1924) ou La science mystérieuse des pharaons (1925).

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9ophile_Moreux

http://encyclopedie.bourges.net/abbemoreux.htm

http://www.massanne.com/component/virtuemart/?page=shop.product_details&category_id=17&product_id=223

 

Voici donc bien a priori un personnage et une oeuvre qui pouvaient être du goût d'un Julien Champagne, dont je me propose de vous faire part ici et maintenant d'une partie des approbations, commentaires et critiques de L'alchimie moderne:

 

Page 20

Moreux: Ces appellations: mercure, soufre, air, etc...n'ont rien de commun avec les substances vulgaires décorées de ce nom. Ce ne sont que des symboles philosophiques.

Champagne: Très bien.

 

Page 71

Moreux: L'idée de l'unité de la matière à travers ses aspects multiples et variés ne date pas d'aujourd'hui. Les Grecs la professaient ouvertement; ils la tenaient des Egyptiens. Plus d'un savant moderne n'a cure de ces affirmations: "Ce ne sont dit-on, qu'intuitions de génie." Une telle réponse est enfantine.

Champagne: Très bien.

 

moreuxtelescope.champagne

 

Page 14

 

moreuxpierrephilosophale.champagne

 

Page 15

Moreux en réponse à sa question: L'histoire de cette merveille, c'est toute celle de la chimie ancienne que l'on appelait autrefois l'Alchimie, en deux mots: Al Chimie. Et la Chimie, Chimia, n'était que le nom ancien donné à l'Egypte.

Champagne: Non; le début seulement, l'alpha. Erreur Ximuo= la matière muée.

 

Page 17

Moreux (illustration intitulée Cristaux de neige vus au microscope. Tous sont bâtis sur le type d'un polygone à six côtés).

Champagne: Le symbole de la pierre philosophale ou Sceau de Salomon est également une étoile à six pointes. Ce n'est, en somme, comme la neige, qu'une Eau condensée (métallique).

 

Page 19 (Artero me renvoie sur ce point aux Demeures Philosophales)

Moreux: D'où les Egyptiens tenaient-ils cette science avancée? D'après eux d'une personnage fameux, probablement mythique, Hermès Trismégiste. Nous possédons encore une traduction latine d'un des prétendus écrits de cet énigmatique égyptien, la Tabula Smaragdina, conçue d'ailleurs en un langage mystique et incompréhensible. Ce serait, au dire des vieux alchimistes, le plus ancien document traitant de l'Alchimie.

Champagne: Erreur encore. Hermes=Mercure. C'est donc le mercure qui parle dans ce texte. La Table d'Emeraude fut écrite en grec primaire. La matière première de l'oeuvre est de couleur verte, d'où son nom d'Emeraude des Philosophes. La Table n'est autre chose que la nomenclature, le tableau de ses propriétés. Et c'est la matière elle-même qui exprime ses vertus. Elle a, en elle, les trois principes (Trismégiste).

 

christsirene.champagne

 

Page 22

Moreux (illustration intitulée Le mariage philosophique du soufre et du mercure se fait dans l'oeuf des philosophes, sorte de ballon où s'élaborera le grand oeuvre. Le résultat est la pierre philosophale représentée ici par un enfant nouveau-né.)

Champagne: Erreur encore. Ce n'est pas un enfant, c'est un ange. La matière est d'abord volatile, d'où ses ailes. Elle devient fixe par la cuisson et perd ainsi ses attributs aériens.

 

Page 23

Moreux: Cet enfant nouveau-né, ce produit mystérieux capable de tout muer en or, c'est la pierre philosophale.

Champagne: Non, erreur. C'est le soufre philosophique, et sa puissance est faible. La pierre est autre chose.

 

Page 45 (Artero me renvoie encore sur ce point aux Demeures Philosophales)

Moreux: "Je lui montrerai dans l'atome "une infinité d'Univers, dont chacun a son firmament, ses planètes, sa terre, en la même proportion que le monde visible." (Pascal)

Champagne: Fut un grand alchimiste, ainsi qu'on l'apprit à sa mort, au moment de l'ensevelir.

 

reimsviergealchimique.champagne

 

Page 72

Moreux: Il est tout simplement merveilleux que des hommes ayant vécu des dizaines de siècles avant nous aient émis de semblables conclusions.

Champagne: La science ne doit jamais nier ce qu'elle n'est pas en mesure de réaliser.

 

Page 91

Moreux: Maintenant Rutherford, en possession d'une technique rigoureuse, s'attaque aux éléments lourds. Ceux-ci, n'en doutons pas, seront dissociés les premiers.

Champagne: Partir de poids atomiques lourds pour aboutir, par désintégration, à des poids de plus en plus légers, cela est l'enfance de l'art, mais ne réalise pas du tout le problème de la transmutation, qui exige au contraire que l'on parte des corps légers, plus simples, pour obtenir des corps lourds, plus complexes. Dissocier est le propre de l'analyse, ce qu'il faut c'est la synthèse.

 

abbémoreux2010.champagne

 

alcideallevychardusoleil.champagne

 

Théodore M. pcc ARCHER

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27 mars 2010 6 27 /03 /mars /2010 18:22

arrabal2.champagne


Grâce à Michel Dziwak et à La Pierre Philosophale, notre attention est pour ainsi dire appelée sur le premier roman du célèbre et sulfureux dramaturge espagnol Fernando Arrabal: La vierge rouge, Acropole, Paris, 1986.

Né en 1932, année de la mort de Julien Champagne, il l'a écrit semble-t-il directement en français, ce qui n'est pas   rien, même s'il s'est établi en France dès 1955.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Fernando_Arrabal
http://librerohumanoide.blogspot.com/2008/03/la-virgen-roja.html

En contrepoint, l'histoire est la suivante: une femme (Aurora), nourrie d'une éducation soignée (elle connait par cœur les règles de Flamel à neuf ans) envisage d'avoir une fille qu'elle formera à la réalisation de l'œuvre, œuvre que l'auteur ne précise guère dans un premier temps.


Son père lui présente un certain Nicolas Trévisan qu'il aimerait bien lui voir épouser. Elle lui préfère un inconnu pour se faire simplement engrosser. Après la naissance, la fillette, de son prénom Vulcasaïs, se révèle précocement douée pour l'étude et préfère contempler les gravures de Julien Champagne aux jeux de son âge.


Sous la férule de sa mère, « elle apprit rapidement à maintenir, avec un art consommé, le feu du fourneau. »

Si la mère fut « toujours captivée par la voie humide, longue et ingrate", sa petite "comprend sans aucune explication, combien la transmutation diffère grandement des opérations analogues que lui enseigne son professeur de chimie. »


Bref, Fernando nous entraîne, à coups d'innombrables citations puisées aux meilleures sources ou d'enseignements de son crû, à l'accomplissement du Grand-Œuvre.


On connait l'intérêt d'Arrabal pour l'alchimie et son œuvre y fait maintes fois référence, ajoute Michel, mais il est curieux que ce roman soit si peu cité dans la sphère hermétique.

Même en Espagne où il parut un an après son édition française, sous le titre La Virgen roja (Seix Barral, Barcelone, 1987), dans une version castillane qui serait due à à l'auteur lui-même, peu d'articles semblent avoir développé l'aspect alchimique de l'œuvre, (on y remarquera l'influence prépondérante de Fulcanelli).

http://www.arrabal.org/fvierge.html
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/2770
http://newsfernandoarrabal.blogspot.com/2007/11/agulha.html
http://librerohumanoide.blogspot.com/2008/03/la-virgen-roja.html

 

viergerouge.champagne


Vous avez dit Julien Champagne? En fait il n'apparaît qu'une seule fois dans cette oeuvre de fiction, lorsque Aurora emmène sa fille Vulcasaïs dans une échoppe de livres d'occasion:

"Haussée sur tes petits pieds, tu contemplais des gravures de Julien Champagne. Tu paraissais si absorbée que le propriétaire de la boutique s'approcha de toi et te demanda en souriant:

- Elles te plaisent donc tant?

- Oui, beaucoup.

- Tu veux les acheter?

- Oh, oui."


arrabalfernando.champagne


Fulcanelli pour sa part n'est jamais nommé, directement du moins, car son pseudonyme est tout de même repris partiellement dans la dénomination de Vulcasaïs.

Cependant, les évocations plus ou moins biaisées de ses ouvrages abondent dans celui de Fernando Arrabal. On  trouve en effet dans ce dernier, souvent au travers des rêves d'Aurora, maintes évocations des symboles décrits et décryptés dans les Demeures Philosophales.

Quant au Mystère des Cathédrales, il est à mon sens encore plus fréquemment tout simplement paraphrasé, et parfois reproduit quasiment in extenso.

Sans prétendre à une recension exhaustive, je vous en livrerai seulement quelques exemples qui j'espère vous paraîtront...parlants, ou si vous préférez chantants:

"Je savais que tu jetterais bas l'antique sagesse des savants et la vieille science des scientifiques. Avec la bonté comme clé secrète, tu ouvrirais le sanctuaire de la Nature."

"Ma fille vivra ombragée par le chef-d'oeuvre de la nature: l'arbre de vie."

VIRGEN ROJA SUDAMERICANA.champagne


"Par l'intermédiaire du souffle divin se résolvait l'impossibilité de dialoguer qu'éprouvèrent nos ancêtres au pied de la Tour de Babel."

"La foi me menait tout droit à la vérité."

"Le savant auteur instilla en moi, page après page, sans la moindre adulation, son magistère merveilleusement limpide, d'une exacte pureté et si simple."

"La matière vive s'est toujours soumise aux vicissitudes de l'esprit."

"Si le Chevalier avait été un adepte, il aurait réservé les clés qui ouvrent les arcanes vers la voie sèche, courte et facile."

"Tu étais le plus grand trésor qui pouvait être au monde, un rayon de soleil capté et concentré sous une forme matérielle."

"La mort me surprit tant, moi qui l'avais toujours considérée comme un signe du travail régulier et efficace de la Nature."

"Le feu s'éteint lorsque l'oeuvre se consume."

"Vanités,  illusions, erreurs, mes nom et prénoms s'effritèrent en poudre  calcinée. Comme le phénix, je renaquis de ces cendres."

"Tu posséderais le triple don de sagesse, fortune et félicité. Tu serais le miroir où se reflèterait l'humanité."

 

arrabalpipe.champagne


arrabal5.champagne


Arrabal nous livre donc ici une fable certes emplie de pantagruèlerie, mais aussi bardée, lardée en tous cas, de références alchimiques.

Au passage, cet anarchiste, de droite, de gauche, d'en bas, d'en haut ou peut-être mieux du milieu, se livre à une féroce satire et de l'emprise de l'opinion publique sur la vie des gens, et de l'inanité des prétendus savoirs officiels.

Par où naturellement il rejoint aisément l'ésotérisme d'une alchimie forcément contestataire. Pour autant jusqu'à quel point le brillant amateur d'échecs qu'est Fernando, - lequel m'a-t-on affirmé aime à défier au jeu des rois, si proche de l'art royal, un certain Jorge Camacho, disciple d'Eugène Canseliet que nous avons déjà rencontré ici, - pour aussi féru d'alchimie qu'il soit, est-il proche de l'alchimie traditionnelle?

Je me suis laissé dire qu'il aurait peu goûté, en fait, certain reportage vidéo, réalisé en conjonction avec La vierge rouge, et  probablement connu d'un Bernard Renaud, où des alchimistes d'un calibre proche de celui de Robert Delvarre ou Roger Bourguignon  se livraient  à des manipulations pourtant parfaitement canoniques,  incluant, références livresques à l'appui, la séparation des ténèbres et de la lumière.

Initialement destinée à  FR3,  cette émission a été enregistrée et quelques copies doivent en exister, mais il me paraît vraisemblable qu'elle n'ait jamais été diffusée. On pourrait donc presque reprendre à son propos celui d'Eugène Canseliet sur Fulcanelli, dans l'interpétation transparente de Fernando Arrabal:

"Nul n'est prophète en son pays. Ton enveloppe s'est évanouie et éclipsée. Seul flamboie et surnage ton souvenir."

J'ajouterai seulement: Et ton OEuvre.

k karras bath.champagne



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19 février 2010 5 19 /02 /février /2010 10:27

JC1898.champagne



Avant d'ouvrir à nouveau les carnets de croquis de Julien Champagne, permettez-moi un petit mot sur le
quatrième anniversaire de ce blog: Comme le temps passe...

Un peu plus de 250 articles, avec en moyenne deux commentaires par article, quelque 150.000 lecteurs,
et de l'ordre de 700.000 pages vues: Allons, grâce à vous le début est excellent, mais you know, it's a long way.

La preuve: Nous voici non plus en 2010 mais en 1898, "Hubert" a une vingtaine d'années, et je parierais presque que voici sans doute un de ses tout premiers autoportraits.

Il continue à saisir sur le vif certaines scènes de sa vie quotidienne, et croque ainsi par exemple, si je puis dire, son toutou...Toto.

toto.champagne


Dans le même temps, cependant, il me semble qu'au-delà de telle académie de l'atelier de Léon Gérôme son intérêt pour les vieilles pierres et leur histoire tend à s'affirmer.

Julien ne se contente pas de les dessiner, il annote ses esquisses d'extraits d'auteurs choisis, parmi lesquels par exemple Victor Hugo, à propos de la Tour Saint-Jacques parisienne, chère au coeur de tout alchimiste.

Car ces Vierges qui l'inspirent, ces marmousets qu'il s'amuse déjà à reproduire, elles sont ici la plupart du temps des oeuvres sculptées ou architecturales d'art gothique.

Rien de surprenant après cela qu'il se soit déjà essayé précocement, dès cette époque à l'étude de Notre
Dame de Paris: Le futur illustrateur de l'oeuvre de Fulcanelli a commencé, croyons-nous, son cheminement.
 

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Dans sa récente communication sur le mystère alchimique de Fulcanelli et Eugène Canseliet, Jean Artero avait relevé le fait qu'à ce jour aucune monographie publiée n'a été consacrée au "scribe" de Fulcanelli.

Il a cité cependant le petit livre d'hommage si émouvant que Judith Henry a dédié à la mémoire vivante de Canseliet, et il aurait  pu, à mon avis, ajouter à cette sorte d'exception le bel essai d'Hervé Rougier: Alchimie et art de vivre dans le sillage d'Eugène Canseliet (Rafael de Surtis, 2007).

Car s'il est bien vrai que nombre de revues, déjà mentionnées ici, telles Atlantis, La Tourbe des Philosophes, ou Prisme, ont voué un de leurs cahiers spéciaux au maître alchimiste de Savignies, la seule étude de fond qui lui ait été réservée et que nous avons déjà citée également, celle de Cédric Mannu sur Eugène philosophe hermétique, n'est pas encore éditée à ce jour.

Souhaitons avec Artero qu'elle le soit prochainement. Or, il y a au moins un point commun entre la conférence inspirée de Rougier et le mémoire de maîtrise de Mannu: Lionel Poilâne (1945-2002).

absideNDparis.champagne


Mannu comme Rougier nous rappellent en effet tous deux que ce boulanger d'exception, de renommée internationale, comme d'autres prématurément disparu, fit réaliser pour la seconde échope famiale, sise à Paris au 49 du boulevard de Grenelle, une série de neuf médaillons alchimiques.

Cette boulangerie est ainsi devenue une des plus récentes de nos demeures philosophales, et ces médaillons furent en fait réalisés, nous dit-on, d'après les dessins d'Eugène Canseliet.

Leur créateur semble bien avoir été Pierre Mestre, potier de tradition à La Borne, près d'Henrichemont, dans le Cher.

Rougier les a d'ailleurs longuement décrit dans un autre de ses ouvrages, qui semble actuellement épuisé: Mémoires d'un chêne dans l'Albigeois (Lacour, 1996).

canselietrougier.champagne


Rien de surprenant d'ailleurs à ce que Lionel se soit intéressé à l'alchimie au point de faire appel à un Canseliet: La relation de la boulange au labeur philosophique de l'alchimiste a déjà été maintes fois soulignée, de l'évangélique allégorie du grain qui meurt ou du solve au coagula ou à la fermentation panaire.

Au tour du boulanger d'oeuvrer: Il met, nous explique Rougier, la main à la pâte. Poilâne, nous rappelle-t-il, est l'auteur d'un livre qu'il a écrit à la lueur du four, et Hervé d'ajouter qu'il le range sur la même étagère que les ouvrages de Fulcanelli et de Canseliet: Guide de l'amateur de pain (Laffont, 1981).

Ô le pain! précise-t-il encore, est l'anagramme exclamative de Poilâne..."La vocation du boulanger, telle la vocation de l'alchimiste.

A présent, il fait nuit. Très légèrement vêtu, le boulanger pétrit la pâte. "Cette opération, note Lionel Poilâne, exige de l'expérience, car elle nécessite une appréciation instinctive sur le comportement de la pâte." Au pétrissage fait suite la pesée, l'attention au poids, et enfin la mise au four. A travers le soupirail on aperçoit la lune croissante..."



poilane.champagne


Pour Rougier comme pour Prisme, le mot-clé est dans tous les cas l'harmonie, et nous retrouvons aussi sous sa plume cette idée que je viens d'exprimer à propos de Champagne: Celle d'un cheminement.

"Quand vous marchez, la terre, le ciel, tout s'allège. Vous n'êtes plus dans l'attente. La rencontre est là, vécue pédestrement, la Nature apparaît comme une féerie. De toute évidence, l'harmonie émane du concours des quatre éléments qui agissent les uns sur les autres de concert."

C'est exactement, conclut-il, ce qui apparaît au cours de l'enseignement altruiste d'Eugène Canseliet, le moins envieux des alchimistes. "Alchimie et art de vivre, d'être au coeur vivant du monde, cela est à l'unisson, inséparable, comme se manifestent dans l'harmonie, aux yeux du voyageur, renouvelant sans cesse leurs métamorphoses, le ciel, les eaux, l'étendue de toutes les terres."

Lisez Hervé, vous ne serez pas décu, croyez-moi. Tenez, il a encore la sagesse de finir son opus par une citation des plus idoines: "C'est ici qu'il y a lieu et opportunité de rappeler ce qu'écrivit Pierre Jean Fabre de Castelnaudary, dans son Abrégé des secrets chymiques, Louis XIII régnant:

poilanepoids.champagne


"L'Alchymie n'est pas tant seulement un Art ou science pour enseigner la transmutation métallique, mais une vraie et solide science, qui enseigne de connaître le centre de toutes choses; en langage divin on l'appelle l'Esprit de Vie."

Dans la marge de ce paragraphe figurent ces quelques mots de la main de Fabre: Vraie définition de l'Alchymie.

Alchymie dont la saga fulcanellienne a produit nombre d'avatars, notamment harmoniques ou du moins musicaux, dont voici à ma connaissance un des plus récents:

http://www.lastfm.fr/music/Lagartija+Nick/_/Fulcanelli

Poilanefour.champagne


Et toujours pour ne pas conclure signalons aussi que Walter Grosse vient pour sa part de débuter un blog sur Eugène Canseliet:

http://elcanseliet.blogs.sapo.pt/

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