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  • : Site consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.
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...consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.


Peintre et dessinateur, Julien Champagne est surtout connu de nos jours pour avoir illustré les ouvrages de Fulcanelli, un mystérieux alchimiste contemporain.

Et pourtant, il figure au Bénézit, la "Bible" internationale des créateurs. Et suivant son ami Eugène Canseliet, il fut bien un maître du pinceau et du crayon.

C'est à la découverte de cet artiste méconnu, mais profondément attachant, que je voudrais vous inviter. Je voudrais aussi vous demander de ne pas hésiter à enrichir mes articles de vos propres commentaires et de vos découvertes personnelles.

Bon voyage donc au pays légendaire de Julien Champagne.

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18 septembre 2011 7 18 /09 /septembre /2011 17:27

gabriel.champagne (2)

 

Atchoum en soit chaleureusement remercié, en cette fin d'été, nous allons pouvoir grâce à lui rendre hommage à un  scientifique qui était aussi un humaniste, et dont l'intérêt pour l'alchimie a été précoce, profond et  durable.

 

Gabriel Edmond Monod, dit Monod-Herzen (1899-1983) était pratiquement un contemporain d'Eugène Canseliet, puisqu'il est né la même année que lui et nous a quittés un an après lui.

 

Comme je voudrais concentrer mon propos sur son apport à l'hermétisme,  aussi substantiel que méconnu, je vous invite si vous voulez découvrir une personnalité aussi riche dans toutes ses facettes, à consulter certains sites qui l'évoquent, et où vous pourrez notamment vous rendre compte que cet homme de réflexion fut également un homme d'action:

 

http://www.monod-herzengabriel.fr/accueil/accueil.html 

http://www.francaislibres.net/liste/fiche.php?index=86219 

http://yoga-associationmosaique.blogs.letelegramme.com/archive/2010/11/30/gabriel-monod-herzen.html

 

Comme d'autres alchimistes de son époque, à commencer par Julien Champagne, il fut proche dans sa jeunesse, ou plutôt dès son jeune âge, de la Société Théosophique.

 

lotus1932.champagne

 

C'est donc dans la revue de la ST française, Le Lotus Bleu, qu'un tout jeune homme publia un des premiers compte-rendus parus sur l'édition originale des Fulcanelli.

 

Nous avons déjà relevé celui de Paul Le Cour dans le périodique médical AEsculape (cf. notre article  AEsculape de Champagne), sur le Mystère des Cathédrales de 1926, celui de Monod a trait aux Demeures Philosophales (1930).

 

Il est précoce, puisque je pense qu'il est paru en mai 1931.

 

Comme l'article de Gabriel Edmond est assez bref, ouvrant en fait la rubrique bibliographique de la fin de la livraison ad hoc du Lotus Bleu, j'ai pensé que le mieux était sans doute, avant de le commenter un tantinet, de vous le livrer dans son intégralité.

 

GMHDP1.champagne

 

Comme on voit, Monod-Herzen se réfère d'emblée à la première oeuvre de Fulcanelli, dont il connaît donc l'existence, sans que nous puissions être sûrs qu'il l'ait lue, car il ne semble pas faire de distinction particulière, sur le fond, entre Mystère et Demeures.

 

On se réjouira, je pense sur ce blog, qu'il ait été sensible à l'esthétique du livre qu'il a eu entre les mains, et en particulier à ses splendides  illustrations. Voici donc apparaître d'emblée Julien Champagne.

 

Monod s'interroge ensuite rapidement sur le fait que cet ouvrage ait pu être écrit par un ou plusieurs auteurs...Pas mal, en 1931. Et voilà donc aussitôt devant nous Fulcanelli et Eugène Canseliet.

 

Et puis, Gabriel Edmond n'est manifestement pas un novice. Il est  déjà conscient des particularités du symbolisme alchimique, de ses pièges, qu'on ne peut déjouer sans une étude approfondie, de sa cabale...Pour lui, Fulcanelli est certes très instruit, mais ni plus charitable ni plus envieux que ses prédécesseurs. Nous n'y contredirons pas.

 

GMHDP2.champagne

 

 

A l'inverse, nous devenons un peu plus sceptiques quand notre théosophe affirme que Fulcanelli ne donnerait aucune directive (ou presque) sur la façon d'extraire la vérité alchimique dont il se fait un héraut.

 

Je me demande même, à sa lecture, s'il a bien compris que l'alchimie a exigé, exige, non seulement l'étude et la prière de l'oratoire, mais aussi la confirmation, ou une confirmation, par le laboratoire, dont récemment encore Patrick Lebar et Roger Bourguignon, viennent, chacun à sa manière, de nous entretenir publiquement:

http://www.editions-arqa.com/editions-arqa/spip.php?rubrique53

 

Enfin Gabriel Edmond Monod nous prouve qu'on peut  avoir trente ans, et faire montre d'un esprit critique acéré, allant jusqu'à découvrir quelques anomalies, qu'il prend peut-être un peu hâtivement  pour des erreurs, dans le texte et les illustrations des Demeures.

 

Peut-être aurait-il été mieux inspiré, à mon humble avis, d'y relever comme des sortes d'indications, dans certains cas au moins.

 

gabriel.champagne (1)

 

Prenons rapidement quelques exemples. Factuellement, on verra qu'il a raison (cf. notre article Constance de Champagne) sur le "prudentia linitur dolor."

 

Il serait aisé de plaider la faute de typographie, mais surtout, en quoi ceci grève-t-il la leçon de Fulcanelli? De même (cf. encore notre article ci-dessus) sur le "luz in tenebris lucet", son point de vue nous semble un peu réducteur.

 

Pourquoi évoquer, certes négativement, une erreur inexpliquable du graveur, bien invraisemblable, alors que ce mot de luz, considéré comme espagnol par  Fulcanelli, l'est bien en effet, et que l'auteur des Demeures, loin d'ignorer l'hébreu, y fait précisément référence à propos de ce motif?

 

Cela n'enlève rien, cependant, au mérite de l'analyse sur ce point de Monod-Herzen, ni à sa...lucidité générale, puisqu'il conclut, malgré de "petites imperfections", à la valeur considérable de l'ouvrage dans son ensemble.

 

gmhtabula.champagne

 

Ensuite, Gabriel Edmond a eu le mérite de poursuivre assidûment son étude de l'alchimie, puisqu'on lui doit au moins deux ouvrages significatifs sur ce sujet:

 

De mon point de vue, son étude sur L'alchimie méditerranéenne, centrée en fait sur la Table d'Emeraude, et publiée elle aussi sous les auspices de la  S.T. (Adyar, 1963), reste une des approches modernes les plus intéressantes sur le Credo des alchimistes, avec d'ailleurs des références à Julius Ruska et Paul Chevallier qui prouvent le sérieux et l'honnêteté de Monod.

 

Un Chevallier que n'ignora pas non plus, d'ailleurs, un Eugène Canseliet, dont le petit essai sur la Tabula Smaragdina, récemment publié par Arqa, mérite lui aussi pour l'occasion d'être à nouveau salué...

 

Enfin, Monod-Herzen a aussi approfondi son interprétation du symbolisme alchimique, et bien qu'édité après son décès, son Alchimie et son code symbolique (Rocher, 2000), reste un outil de travail des plus utiles, avec d'autres, comme (notamment) ceux de Suzanne Colnort-Bodet et Léon Gineste.

 

MHC2.champagne

 

 

Et puisque nous sommes en train de rejoindre progressivement l'actualité, relevons avec plaisir le fait que la dernière livraison de la revue Atlantis, au second trimestre de 2011, vient de consacrer l'essentiel de son propos (et sa couverture) à l'alchimie, au travers d'un dossier spécial sur Rouen, cathédrale alchimique.

 

Dû à Jean-Pierre Bollen, ce dossier d'une grande érudition vient après d'autres travaux récents, tel celui sur Chartres de Patrick Burensteinas, conforter encore les vues de Fulcanelli sur le mystère de  nos cathédrales.

 

Bollen y avance au demeurant avec plus ou moins de justesse l'idée que la basilique n'ait pas été évoquée par Fulcanelli ou Eugène Canseliet, ce qui ne nous semble pas absolument incontestable.

 

Si on ouvre l'Index Canseliet de Jean Laplace, il est vrai, certes, que Rouen n'y figure pas; mais dans celui de Bernard Allieu et Bernard Lonzième sur Fulcanelli, c'est le contraire qu'on pourra vérifier, y compris pour sa cathédrale.

 

atlantisrouen3.champagne

 

 

Ceci dit, reconnaissons volontiers que ce monument n'avait pas été jusqu'alors traité comme il convenait dans sa dimension alchimique, et donc sachons gré à Jean-Pierre, fin connaisseur et de l'alchimie et de notre belle Normandie, d'y avoir consacré l'étude générale qu'effectivement il méritait, à l'instar de ceux de Paris, d'Amiens, et d'autres sans doute.

 

"Parmi les édifices qui nous offrent des roses étoilées à six pétales, reproduction du traditionnel sceau de Salomon, citons la cathédrale Saint-Jean de Lyon...le portail de la Calende à la cathédrale de Rouen..."  (Fulcanelli, Mystère).

 

Un des intérêts de l'étude de Bollen est d'ailleurs de chercher à retrouver une parenté d'inspiration entre les divers édifices, et de dégager ainsi certaines similitudes, déjà évidentes à Paris et Amiens, puis à Chartres, et désormais aussi à Rouen.

 

Il en fournit en particulier une démonstration illustrée à propos du "combat des deux natures", que je ne reproduis pas  ici, car malheureusement certains clichés ne sont pas, à la reproduction atlantéenne, d'une qualité suffisante.

 

 

 

atlantisrouen2.champagne

 

Espérons donc que cet article pourra être repris, éventuellement en livret ou en livre, et dans l'attente contentons-nous de savourer comme il le mérite ce "bel ouvraige", au travers en particulier de deux des médaillons rouennais:

 

L'un a trait selon l'auteur, que nous suivons volontiers, à la création du monde (et ajouterons-nous pour notre part aux conditions de l'OEuvre).

 

L'autre est ainsi commenté par Jean-Pierre Bollen, à qui bien sûr nous entendons laisser ici le dernier mot:

 

"L'alchimiste de la cathédrale de Rouen a reçu le Lion Vert et il nous le montre en transmutation...Il se trouve, ici, en plein  travail de l'union du fixe et du volatil."

 

atlantisrouen1.champagne

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9 août 2011 2 09 /08 /août /2011 00:32

arsonneau1.champagne

 

Dans les mélanges offerts à Antoine Faivre (Esotérisme, gnoses et imaginaire symbolique, Peeters, Louvain, Belgique, 2001), Didier Kahn s'interroge gravement sur la présence et surtout, dit-il, sur l'absence, de l'alchimie dans l'architecture civile et religieuse.

 

S'agissant du château de Dampierre-sur-Boutonne, il a eu un prédécesseur, apparemment méconnu au surplus de Fulcanelli, qui ne le cite pas (le prédécesseur, bien sûr).

 

Avec ce livret d'André Arsonneau intitulé Chronique dressée sur le Chateau-Gaillard et Dampierre (Lafond-Debenay, Niort, 1875), nous tenons là d'ailleurs une des plus anciennes descriptions des célèbres caissons hermétiques sinon alchimiques.

 

On ne sait trop qui était cet André Arsonneau, dirait à ce stade un Robert Halleux, qu'il ait ou non comme nous la tentation de relever le double A (ou AA) de son nom, mais on connaît de ce patronyme un André Arsonneau, qui était laboureur à Dampierre de surcroît.

 

 

arsonneauDP01.champagne

S'il s'agit bien de notre homme, comme c'est possible, voire probable, on lui doit également un Almanach du bon laboureur (Saint-Maixent, Reversé, et Niort, Clouzot, 1879).

 

Las, pour AA nos fameux caissons, qu'il étudie en détail pour tâcher de justifier sa thèse, racontent en fait "l'histoire mise sous emblêmes d'un château plus ancien, lequel a existé à cent pas de là": le Château-Gaillard.

 

Son fascicule est malheureusement peu illustré, et en outre la lithographie annoncée du château de Dampierre manque à notre exemplaire, mais deux reproductions idoines nous permettront de constater qu'il est bien rare qu'on ait totalement tort, ou au contraire absolument raison.

 

Comme Fulcanelli, Arsonneau doute que les trois croissants mêlés et le double D enlaçant un H se rapportent forcément à Henri II et Diane de Poitiers (cf. notre article De Diane de Poitiers à Champagne).

 

ArsonneauDP02.champagne

A l'inverse, sa méconnaissance de l'ancienne notation "chymique" conduit André à une interprétation peu canonique et alambiquée de ces autres hiéroglyphes, respectivement du Soufre et du Feu, eux aussi  commentés dans Les Demeures Philosophales (article Champagne au colloque Canseliet), qui le fait finalement conlure à son leit-motiv intangible: l'arbre qui les porte est celui de Chateau-Gaillard.

 

Fallait-il pourtant assassiner proprement Arsonneau André comme l'a fait dans le Bulletin de 1883 de la Société des Archives Historiques de la Saintonge et de l'Aunis (Mortreuil, Saintes, et Picard, Paris) un Louis  Audiat, il est vrai professeur de réthorique, au collège de Saintes, justement?

 

Pour lui, cette Chronique est "une grossière mystification, dont les idées et le style révèlent le faux à plein." Il est vrai qu'Audiat est lui même le distingué auteur d'une Epigraphie santone et Aunisienne (Orliaguet, Saintes, 1870), où il avait préalablement traité du même sujet.

 

Il est de fait, également, que dans son article ci-dessus mentionné il réserve l'essentiel de ses foudres à  un confrère (comme un certain docteur Arsonneau, à vrai dire), l'abbé Jules Noguès, curé de Dampierre, et à sa monographie historique et archéologique précisément intitulée Dampierre-sur-Boutonne (Hus, Saintes, 1883). Mais comme les travaux de Louis et Jules sont, eux, relevés par Fulcanelli, je vous propose d'en rester pour l'instant à l'ouvrage d'André Arsonneau.

audiatbib.champagne

 

A la décharge d'Audiat, rendons au demeurant hommage à sa consciencieuse objectivité, puisque et Noguès et Arsonneau figurent à son catalogue de 1885 de la bibliothèque de la ville de Saintes.

 

En fait, le fascicule d'Arsonneau est bien loin d'être inintéressant, et on y trouve entre autres une foultitude de notations des plus parlantes, comme cette appréciation sur les origines du nom de Dampierre. Il viendrait selon lui de Dominus Petrus, Monseigneur Pierre. "On tire encore ce mot de Dama-Petra, Pierre Dame".

 

Il rapporte également certaines des inscriptions du château, comme ces deux, dont l'une écrite en lettres dorées sur une planche détachée de l'une des deux poutres (la plus au midi) du lambris peint dans la salle des gardes, au premier étage. Là se trouve une grande et superbe cheminée à colonnes, dorée et peinte, qui porte  aussi ses inscriptions. Voici l'inscription de cette planche (André en donne le latin, puis sa traduction française, qui est la suivante):

 

"Des exploits glorieux, une âme courageuse, une bonne renommée qui ne faillit pas, des richesses médiocres, bien acquises, honnêtement accrues, ont toujours  passé pour un don de Dieu, posé au-delà des atteintes de l'envie, et devant être à toujours un titre de gloire et un exemple devant la postérité."

 

audiatarticle.champagne

 

L'autre inscription, poursuit-il, se lit sur chacun des côtés de la grande cheminée. La main de justice y porte une balance, et tient enchaînée les passions (cette fois, donnons-en le latin): DAT IVSTVS. FRENA SVPERBIS.

 

J'ai voulu ensuite collationner les légendes des caissons proprement dits, pour comparer les leçons de Louis  à celles de Fulcanelli. Au-delà de différences somme toute mineures apparemment, seules deux des notations, qui il faut le noter sont données dans le même ordre par les deux auteurs, m'ont paru nettement dissemblables.

 

Là où Fulcanelli ne lit plus que CO.PIA, Arsonneau discerne SCO.PIACA.NON et suppose vindictam po CO.PLACA.NON.  ultos manes: je demande raison; apaise les manes de celui qui n'est point vengé (article Constance de Champagne).

 

Au même article, on pourra vérifier que Fulcanelli  ne distingue pas, contrairement à Arsonneau, les lettres du phylactère acompagnant "une fleur épanouie sous un soleil ardent." Pour ce dernier, de l'inscription rongée on ne distingue que ORAS. Et il s'interroge: Faudrait-il la restaurer par flori noxoe HORAS astro ducente fervido. Un soleil ardent apporte à cette fleur des heures funestes? "Un soleil qui fait jeter à la fleur toute sa force de végétation, puis qui la brûle."

 

saintes.champagne

 

Il est curieux de relever, pour en terminer avec ce mensuel devoir de vacance, que dans ses Demeures Fulcanelli rapporte pourtant:

 

"D'après M. le docteur Texier, à l'obligeance de qui nous devons ce renseignement, les figures de Dampierre n'auraient jamais été publiées en totalité. Toutefois, il en existe une reproduction dessinée d'apès l'original et conservée au musée de Saintes.C'est à ce dessin que, pour certains motifs imprécis, nous avons eu recours afin de rendre notre description aussi complète que possible."

 

Cette reproduction est peut-être (ou non) la même que celle signalée page 130 dans le Recueil des Actes de la Commission des arts et monuments de la Charente-Inférieure - et Société d'archéologie de Saintes (1908-1912):

 

En 1909, "M. l'abbé E. Clénet signale dans le volume des Mémoires de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres l'hommage offert au musée de Niort par M. A. Bouneault d'un album contenant les relevés faits sur place des caissons du château de Dampierre-sur-Boutonne."

 

Ne méprisons pas, par conséquent, des contributions à la recherche comme celle d'Arsonneau, qui à propos de notre "dragon qui veille" (article Frustration de Champagne) réussit en outre à trouver des accents quasiment fulcanelliens:

 

"A diverses époques, il a été fait mention de dragons ou serpents monstrueux, vus en différents lieux, par exemple ceux de Régulus, de Saint-Georges, de Mons, de Rouen, de l'île de Rhodes, etc.

 

A ces récits de la bonne Légende, la Science, son adversaire instruit, secoue d'habitude la tête avec prétention et répond: "fable". 

 

Mais a-t-elle tout vu, cette dame la Science, non exempte aussi de se tromper, elle dont les disciples titrés donnèrent si peu de nos inventions, persécuteurs souvent du génie qui découvre?

 

Où a-t-elle pris le droit de crier "impossible!" sur telle oeuvre non réapparue de la création? Elle, éclose d'hier, envieuse et voyant si court, incapable de pénétrer seulement les mystères d'un brin d'herbe, veut-elle avoir sondé les forces premières de la Nature, et oser dire à cette épouse éternelle de l'Univers: "Tu n'as jamais eu la puissance de produire cela."

 

stolcius.champagne

Daniel Stolcius

pcc ARCHER

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4 juillet 2011 1 04 /07 /juillet /2011 14:05

mysteredelamortnegrecharles.champagne

 

Le testament de Julien, nous l'avons déjà évoqué en son temps et ici même (à la fin de notre article de ce blog qui est intitulé Champagne en 1931) et nous en avons même reproduit la partie finale, ponctuée par une signature qui nous est désormais ô combien familière.

 

Le moment est sans doute venu d'y revenir, et d'en donner de nouveaux extraits, significatifs à notre sens d'une personnalité de grande qualité, et non dépourvus au demeurant d'un certain intérêt pour l'histoire de l'hermétisme contemporain.

 

Quoiqu'il nous soit parvenu complet en apparence, grâce à l'obligeance de Xavier, que nous ne remercierons jamais assez de sa générosité, il se trouve dans un état tel que nous préférons en réserver la transcription totale, en espérant que peut-être notre compère Artero voudra bien l'inclure dans la biographie qu'il compte consacrer à "Hubert."

 

Ce document olographe nous semble rigoureusement authentique, il va sans dire, et on pourra constater sans surprise excessive qu'il est adressé à la soeur de notre artiste et alchimiste, qu'il appelle ici Reine, et non Renée.

 

test1.champagne 

Cette année là, Julien Champagne se sent gravement malade et semble même se savoir être condamné à une mort qu'il pressent comme prochaine.

 

N'ayant pas de descendance prouvée à notre connaissance, il se tourne donc assez naturellemment vers "Renée", dont il paraît avoir été plus proche sur le tard que de son frère Félix, sachant qu'une brouille pourrait même avoir éloigné l'un de l'autre les deux frères, que ce fût ou non durablement.

 

Comme nous l'avons déjà constaté récemment, Reine et Julien, ainsi sans doute que son beau-frère Gaston  Devaux, ont sans doute partagé aussi certaines préoccupations alchimiques (cf. Esmeralda de Champagne). 

 

En tout cas, nous allons bientôt pouvoir vérifier ensemble à quel point Champagne croyait pouvoir se fier à sa soeurette, et à quel point également il a eu raison de le faire.

 

test2.champagne

 

Bien évidemment, il n'est pas question d'alchimie stricto sensu dans ces quatre feuillets, mais au delà du fait que Julien cherche bien sûr à rassurer Reine et à la consoler, c'est toute une philosophie de la vie et de la mort qui s'y exprime librement, et presque joyeusement.

 

On y retrouve donc sans peine les conceptions et les valeurs propres à l'hermétisme et partagées avec bien des ésotérismes, pour lequel (et lesquels) la mort corporelle est finalement surtout un passage obligé vers une forme de renaissance.

 

Pour sa part, l'esprit, que Champagne estime être forcément ailé, aura dès lors accès à  la connaissance totale, non seulement du continuum matière-espace-temps, mais du mystère de la destinée de l'homme.

 

Faute d'avoir complètement abouti dans son entreprise alchimique, "Hubert" en réaffirme donc les fondements principaux et ce que la Science ne lui a pas offert, il espère simplement que la Religion le lui apportera.

 

test3.champagne

 

Cette mort qui est communément considérée comme un scandale, et dont on veut parfois imputer la responsabilité de l'existence au Créateur même, Julien se la représente donc comme une authentique bénédiction.

 

Pour lui elle est l'expression même de la mansuétude divine, puisqu'aussi bien en naissant nous sommes -chaque jour- condamnés à mourir.

 

Et c'est bien sûr la vision traditionnelle qui conclut en définitive cette démonstration de sagesse si bien sentie: Les élus (oserons-nous ajouter: enfants d'Elie?) ont pour domicile le ciel.

 

On le voit, tel membre de la famille d'Eugène Canseliet (je crois me souvenir qu'il s'agit de sa fille Isabelle), avait bien raison, ayant lu certaine correspondance émamant de Champagne, de conclure à l'expression qu'elle y a trouvé d'une belle individualité.

 

test4.champagne

 

Maintenant, il m'est impossible de continuer à passer sous silence plus longtemps le fait que Jean-Julien a donné à sa soeur aimée des instructions particulièrement nettes sur la façon dont il comptait être enterré.

 

Comme on pourra le vérifier en relisant mon article "Renée Devaux et Julien Champagne", Reine s'en est fait ensuite l'écho on ne peut plus fidèle dans sa lettre bien connue à René Schwaller, qui s'était offert à financer la sépulture de son ami.

 

Est-elle bien fleurie, désormais, la tombe de notre "apôtre de la science hermétique"? Et qui, dans la descendance de Renée, de Félix, ou autre, me rejoindra quand je prône, avec Ibrahim notamment, la restauration de la stèle voulue par Champagne, et mystérieusement disparue il y a quelques années?

 

Comme ce blog a aussi ou surtout pour objet d'honorer sa mémoire, je crois qu'il fallait que ceci soit de nouveau rappelé, puisqu'il en a notamment encore été question au récent colloque Fulcanelli.

 

test5.champagne

 

Comme je viens de mentionner Schwaller, dit Aor, au "nom de lumière et d'or", nous allons à ce stade entrer dans des détails apparemment triviaux du testament de Julien, où sont également mentionnées de petites sommes d'argent.

 

Mais en fait, nous trouvons ici bien plutôt la confirmation du lien très fort qui unissait Julien à René, lien que nous avons souligné à maintes reprises.

 

Champagne a donc été rétribué après sa prise de fonctions comme directeur technique des laboratoires Suhalia, fondés en Suisse par Schwaller, et à l'existence relativement éphémère.

 

Il me semble que ce fait n'était pas bien connu jusqu'alors, il est désormais établi comme il méritait de l'être, et nous avons ici à nouveau devant nous un autre Julien que, par exemple, "l'ingénieur de Nicolas II" du fameux traîneau à hélice: Le scientifique, le chercheur, le chimiste.

 

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Le legs enfin, consenti à Reine par Champagne, dont nous n'évoquerons pour l'instant qu'une partie, est visiblement très large, même si ses biens matériels restent modestes.

 

Il s'accompagne de quelques dons divers, comme un portrait laissé à une dame Bergeron, sur qui et sur lequel on aimerait en savoir plus.

 

Il va de soi que l'oeuvre du peintre et dessinateur revient ainsi, dans son ensemble, à sa soeur, mais Julien lui laisse aussi la propriété de ses livres.

 

Nous savons donc désormais qui a hérité légalement et directement de l'ensemble de la bibliothèque de Julien Champagne.

 

test7.champagne

 

test8.champagne

 

Eugène Canseliet, qui fut l'élève et l'ami d'"Hubert" pendant presque vingt ans, n'est cependant pas oublié. Outre le fait que le premier avait prêté au second des ouvrages que Reine est chargée de lui restituer, elle pourra aussi, précise Champagne, lui donner les livres dont elle n'aurait pas l'usage.

 

Et puis Julien laisse à Eugène ce mystérieux fichier, comme déjà indiqué, et comme prouvé désormais, fichier qui ne peut être à mon avis qu'alchimique et dont on peut, et même on doit, continuer à sa demander ce qu'il est devenu.

 

Comme ceux de Fulcanelli, de Canseliet lui-même...

 

Je m'en voudrais, finalement, de ne pas mettre en garde contre les interprétations erronées et éventuellement malveillantes qui pourraient être faites de l'expression "brave garçon" utilisée par Champagne à propos d'Eugène: Il convient selon moi de la prendre dans un sens positif, celui de la bienveillance, justement, d'un ami aîné pour son disciple, et cadet de plus de vingt années.

 

gaia.champagne

 

On retrouvera avec plaisir Julien Champagne, Eugène Canseliet et bien sûr Fulcanelli dans le numéro spécial que la revue Planète Gaïa vient en juin 2011 de consacrer à l'alchimie.

 

C'est toujours une joie pour nous de saluer la parution d'une nouveauté significative dans notre domaine de prédilection, même si nous regrettons que Jean-Julien y soit très injustement qualifié de "rapin", ce que vient opportunément démentir, aux yeux de tous, le choix de la couverture de cette livraison, représentant bien sûr le magistral Vaisseau du Grand OEuvre de Champagne.

 

On pourra donc lire avec intérêt dans cette publication les articles que Planète Gaïa a réunis sur la Science des Sciences, en particulier et dans l'ordre alphabétique ceux de Georges Combe sur Le voyage alchimique de Patrick Burensteinas, de Geneviève Dubois sur Henri Coton-Alvart, d'Arnaud de l'Estoile sur Roger Caro et la voie dite du cinabre, enfin de Richard Khaitzine (conseiller de rédaction) sur L'histoire moderne de l'alchimie.

 

Ce dernier article, notamment, comporte une chronologie détaillée qui pourra rendre d'éminents services à certains chercheurs.

http://www.planetegaia.com (Internet)

http://www.planetegaia.fr (blog)

contact@planetegaia.com (courriel)

 

trismosin.champagne.ipg

 

Bon été à chacune et à chacun, qu'il soit illuminé pour vous par la splendeur du soleil.

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5 juin 2011 7 05 /06 /juin /2011 23:22

claviculegutenberg.champagne

 

Après le décès de Julien Champagne, en 1932, on pouvait craindre que nonobstant son testament en faveur de sa soeur Reine (Renée) Devaux, la bibliothèque d'"Hubert" ait été dispersée, d'autant que certains familiers ont pu y avoir accès, de son vivant ou plus tard.

 

Pensons ici, notamment, à Jules Boucher. Ces craintes peuvent être partiellement confirmées par la récente découverte, dans une bibliothèque d'outre-Atlantique, d'un manuscrit alchimique ayant appartenu à Champagne.

 

Sachons d'abord gré de cette trouvaille à L'Homme de Tête, dont les mérites en hermétisme ne sont plus à démontrer, de toute façon, de même que sa prodigieuse discrétion. Il est vrai que les deux vont souvent de pair.

 

Et reconnaissons aussi les mérites, et du collectionneur avisé qui a su faire profiter de ses trésors une "public library" digne de ce nom, et des conservateurs de cette institution nord-américaine pour leur érudition, une érudition remarquable qui leur a, entre autres, permis d'identifier formellement et expressément un des ex-libris de Julien (qui fut réalisé par lui en 1906).

 

claviculemortier.champagne

 

Précisons d'emblée qu'il s'agit bien entendu pour nous de complimenter par là publiquement la Houghton Library de l'Université Harvard de Cambridge (Massachusetts, Etats-Unis d'Amérique).

 

Comme on le verra ci-dessous, ces "librarians", qui décidément font honneur à leur honorable corporation, ont de même su conserver la mémoire de l'origine de leur acquisition. Si je les suis bien, celle-ci remonte à 1940 (quelques années donc après la disparition de Julien Champagne) et a été permise par un financement du fonds Peter Paul Francis Degrand (originaire de Boston, 1787-1855) pour l'acquisition d'ouvrages scientifiques français.

 

Mais notre étonnement va grandissant quand nous constatons qu'avant Julien Champagne un premier détenteur du manuscrit alchimique a tout simplement été Rémi Pierret, alchimiste parisien du dix-neuvième siècle, si nous en croyons du moins la mention vraisemblablement autographe portée à l'encre rouge dès les premières pages du traité.

 

De nos jours peu usitée, cette encre a aussi été utilisée par "Hubert" pour annoter certains de ses livres, et surtout, elle a effectivement été employée par ailleurs par Pierret lui-même.

 

Clavicule01.champagne

 

Cela, Hélias nous l'a rappelé, nous le savions déjà grâce à Alkest, qui dans son forum  alchimique de La Librairie du Merveilleux a bien voulu reproduire la page de garde de l'ouvrage Histoire de la Philosophie Hermétique, de Nicolas Lenglet Du Fresnoy, dont Rémi possédait le second tome de l'édition (originale) de 1742.

 

Cette fois, Rémi Pierret a agrémenté son livre de son nom, suivi de trois points probablement maçonniques que l'on retrouve d'ailleurs, non plus en triangle, mais à l'horizontale, dans notre manuscrit "américain."

 

Comme nous n'en saurons pas plus dans l'immédiat sur la provenance exacte du dit manuscrit, en 1940, nous sommes donc conduits à nous interroger sur la façon dont il a pu passer de Pierret à Champagne.

 

Et pour cela à regarder dans un premier temps du côté de Rémi Pierret, de qui hélas nous connaissons très mal la biographie.

 

Clavicule02.champagne.

 

En effet, force est de constater que l'essentiel des sources écrites est à ce jour concentré dans le si utile petit volume de Victor-Emile Michelet, Les Compagnons de la Hiérophanie (on aura noté le C.H., Michelet est aussi l'auteur d'un Le Secret de la Chevalerie).

 

Ces "souvenirs du mouvement hermétiste à la fin du XIXème siècle", rédigés par un des siens, ont été publiés par Dorbon-Aîné (s.d., généralement considérés comme de 1937), et réédités à Nice par Bélisane en 1977.

 

Michelet (1861-1938) y évoque la figure de Pierret à l'occasion de son éloge d'Albert Poisson, autre alchimiste moderne favori de Julien Champagne, auquel nous avons déjà consacré un article de ce blog:

 

"Est-ce Poisson qui découvrit Rémi Pierret? En tout cas il fut un des visiteurs familiers de ce curieux homme, concierge d'une maison qui ne paraissait certes pas luxueuse. Il était savetier de son métier. Or, dans sa loge, voisinant avec les plaques de cuir et les souliers rapetassés, couvrait les murs une des plus belles bibliothèques d'alchimie du XIXème siècle."

 

Clavicule08.champagne

 

"Dans son étroite loge aux fumets coriaces, poursuit Michelet, je me suis assis près du pied de fer à côté d'Albert Poisson, Guaïta, Papus, Marc Haven, et nous causions avec l'amical savetier comme avec un bon compagnon d'études.

 

Le pauvre Rémi Pierret eut la douleur d'être contraint à vendre ses chers livres. Il s'en défaisait peu à peu, le coeur gros. La plupart allèrent chez Guaïta et Papus."

 

Michelet ajoute que Poisson, parfois présenté par ailleurs comme un disciple de Pierret, avait lui-même constitué une précieuse bibliothèque qu'il légua à Papus et Marc Haven.

 

Clavicule03.champagne

 

Dans son essai sur L'alchimie en Espagne à l'époque moderne (Azogue, Madrid, 2007), José Rodriguez Guerrero évoque l'influence de Pierret sur Poisson et affirme que "les manuscrits du cordonnier Pierret sont actuellement dispersés dans des bibliothèques du monde entier:"

 

http://www.revistaazogue.com/Azogue5-12.pdf

 

Il cite, références à l'appui, la Wellcome Library de Londres, la Bibliotheca Philosophica Hermetica d'Amsterdam, et bien sûr la Houghton Library (mais apparemment pour un autre manuscrit, le MS Fr 561).

 

D'autres livres, de Pierret ou non, pourraient donc, notamment dans ces bibliothèques, porter un ex-libris de Julien Champagne.

 

pierretLL.champagne

 

Quoi qu'il en soit, si on suit Guerrero quand il affirme que Rémi Pierret est né en 1820 et décédé en 1893, il semble peu probable que Champagne, né lui en 1877, ait pu connaître personnellement celui que Poisson appelait, paraît-il, "le dernier alchimiste parisien."

 

On en est donc réduit pour l'heure aux conjectures, et à pointer du doigt, en particulier, une librairie telle que La Librairie du Merveilleux, de Lucien Chamuel puis de Pierre Dujols et Alexandre Thomas, tous deux amis proches de Julien Champagne, et à laquelle furent liés les Papus, Guaïta, Poisson, Haven, ci-dessus mentionnés.

 

Simplet vient au demeurant de nous prouver que d'autres ouvrages ayant appartenu à Champagne ont bel et bien échappé à ses héritiers, à moins qu'ils ne s'en soient défaits, puisqu'il a retrouvé dans un catalogue de 1982 de l'excellente Librairie du Graal (Paris), au milieu d'un lot de livres dûs à François Jollivet-Castelot (1868-1939), un exemplaire annoté par "Hubert" de La Science alchimique (Chacornac, 1904).

 

Il est vrai que nous avons pu constater, avec la récente publication de La Vie Minérale (manuscrit de 1908) de Julien Champagne (Les 3R, Le Mesnil Saint Denis, 2010) combien la pensée de Julien fut proche, à un certain stade, de celle de François, auquel un article de ce blog est d'ailleurs dédié.

 

libgraaljuin1982.champagne

 

Pour en revenir à La Clavicule de la Science Hermétique, ce rare traité anonyme du XVIIIème siècle est souvent considéré comme un classique.

 

On arrive encore à s'en procurer des éditions anciennes, certes à prix d'or, comme à la remarquable et bien connue librairie parisienne L'Intersigne, ou récemment encore à la non moins remarquable échoppe L'Escalier des Sages (Colombes).

 

Ecrit en latin en 1732, ce traité fut originellement publié en 1746 à Marburg, puis en 1751 à Amsterdam, avec traduction française en regard. Elle fut rééditée en 1786 (s.l.) puis a été rendue de nouveau disponible par Jean-Claude Bailly (1985) et Gutenberg Reprints (2006).

 

On  pourra en trouver un aperçu gratuit mis en ligne, toujours en 2006, dans EzoOccult:

http://www.esoblogs.net/3323/la-clavicule-de-la-science-hermetique/

 

Clavicule04.champagne

 

Parfois réputé islandais ou norvégien, son auteur, fidèle à l'anonymat de la Tradition, pourrait selon Hjalmar Fors être en fait le comte suédois Gustav Bonde (1682-1764), ou au moins avoir été lié à lui:

http://www.euchems.org/binaries/33_Fors_tcm23-139378.pdf

 

Son opuscule ne paraît pas avoir été cité par Eugène Canseliet, mais il apparaît brièvement, et par deux fois, dans Les Demeures Philosophales de Fulcanelli.

 

La première est une citation de La Clavicule par l'auteur du Mystère des Cathédrales qui reste apparemment de portée assez générale, à propos de la difficulté qu'on éprouve à déchiffrer l'énigme alchimique:

 

"Mais voici la première et véritable cause pour laquelle la nature a caché ce palais ouvert et royal à tant de philosophes, même à ceux nantis d'un esprit très subtil; c'est que, s'écartant dès leur jeunesse du chemin simple de la nature par des conclusions de logique et de métaphysique, ils s'imaginent et jurent que cet art est plus profond, plus difficile à connaître qu'aucune métaphysique, quoique la nature ingénue, dans ce chemin comme dans tous les autres, marche d'un pas droit et très simple." 

 

Clavicule05.champagne

 

La seconde mention du même traité par Fulcanelli pourra, elle, apparaître comme plus signifiante, en même temps qu'elle va nous rapprocher de Julien Champagne.

 

Cette fois, il ne s'agira pas d'une citation, mais d'une sorte de renvoi à La Clavicule, évidemment en forme d'approbation.

 

Pour Fulcanelli, en effet, la croix, ou X, ou dix, est le nombre complet de l'OEuvre, "car l'unité, les deux natures, les trois principes et les quatre éléments donnent la double quintessence, les deux V, accolés dans le chiffre romain X, du nombre dix.

 

Dans ce chifre se trouve la base de la Cabale de Pythagore, ou de la langue universelle, dont on peut voir un curieux paradigme au dernier feuillet d'un petit livre d'alchimie."

 

Clavicule06.champagne

 

Et Fulcanelli de renvoyer de nouveau à La Clavicule, ici encore dans son édition néerlandaise de 1751 (il cite alternativement le titre français et celui latin: Clavicula Hermeticae Scientiae, ab hyperboreo quodam horis subsecivis consignata Anno 1732).

 

Voici pourquoi nous avons choisi de reproduire la Cabale en question, en espérant pouvoir nous prévaloir de l'aimable autorisation de la Houghton Library.

 

On pourra constater de la sorte combien la synthèse magistrale de Fulcanelli s'accorde parfaitement avec le point de vue (un peu plus) développé par notre anonyme...scandinave.

 

En effet, ce dernier n'hésite pas pour sa part à cabaliser davantage que son successeur gaulois, et à assortir les V et X relevés par Fulcanelli d'un L qui lui permet de composer LVX, autrement dit lux, lumière.

 

Clavicule09.champagne (2) 

Quant à Champagne, et bien, en parcourant le Corollaire ci-dessous, nous pourrons nous persuader que ce que l'auteur de La Clavicule attend du Géomètre a dû fortement l'inspirer.

 

"Que le Géomètre, lisons-nous, apprenne de là que la quadrature du cercle et le mouvement perpétuel scavoir par la circulation des quatre éléments."

 

Telle est, commentera plus tard "Hubert" en marge d'un livre de l'astronome Théodore Moreux (L'alchimie moderne, 1926) une définition possible de la pierre philosophale.

 

Pemettez-moi de vous rappeler sur ce point précis notre récent article intitulé Champagne astronomique.

 

Clavicule09.champagne (1)

 

De façon non moin récente, l'actualité alchimique reste toujours aussi intense, aussi bien en France que dans d'autres pays.

 

Dans le notre, Thierry Garnier et ses éditions Arqa poursuivent vaillamment leur route, en  publiant un texte inédit d'Eugène Canseliet sur la Table d'Emeraude, présenté par Cédric Mannu, et en nous proposant des clichés de laboratoire dûs à Roger Bourguignon.

http://www.editions-arqa.com/editions-arqa/

 

Réjouissons nous également comme il convient de la naissance des éditions Alkemia, de Pierre Alexandre Nicolas:

http://www.alkemia.fr/page_alkemia.htm

 

En Italie, Captain Nemo vient de faire paraître une belle édition critique des Récréations Hermétiques d'un anonyme français du XIXème siècle, qui par un juste retour des choses mériterait bien d'être "translatée" de l'italien.

http://www.lulu.com/product/hardcover/récréations-hermétiques/15348795

 

CNrécréations.champagne

 

Saluons donc en cette occasion la belle vitalité de "l'école italienne", animée notamment par les disciples du regretté Paolo Lucarelli, lui-même élève d'Eugène Canseliet, dont on pourra notamment consulter avec profit les Lettere musulmane, riflessioni sull'Alchimia (Magnanelli, Torino, 1998).

 

A sa suite, outre Nemo, d'autres alchimistes continuent de publier sub rosa, tel Gratianus dont il convient de citer Incontri con il maestro, introduzione all'alchimia operativa (Magnanelli, Torino, 2000) et Verso l'arca d'argento, i mesteri del cammino di Santiago (Mimesis, Milano, 2011).

 

Enfin, n'oublions pas non plus, pour autant, les anciens qui nous précédèrent sur le chemin, à quelque siècle qu'ils appartiennent et quelque soit leur nation, leur langue ou leur obédience.

 

Parmi ceux-ci, je voudrais citer en conclusion de cette épistole mensuelle le Suisse C.G. Jung, dont la riche bibliothèque alchimique nous est désormais au moins partiellement rendue accessible, Jung dont comme celui de Champagne et d'autres l'ex-libris est particulièrement suggestif.

http://www.e-rara.ch/alch/nav/classification/1133851?offset=1

 

CGJ.champagne

Carl Gustav Jung

pcc ARCHER

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9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 19:14

armes-valentin.andreae.champagne 

 

SG.champagne

 

Les armes parlantes de Johann Valentin Andreae nous aideront peut-être à bien rendre compte du récent colloque Fulcanelli, qui s'est tenu le 7 mai 2011 au Pradet, dans le Varois français, colloque où après tout il a aussi été question non seulement d'Héliopolis, mais aussi de R+C.

 

Disons d'emblée que cette première mondiale semble avoir été un sucès complet, de l'avis général, et que nous ne pouvons ici que nous en féliciter.

 

Parfaitement organisée par la librairie toulonnaise La Table d'Hermès, d'Antoine Palfroy, en outre président de l'Association de la Société Savante Amicale (ASSA), et par les Editions de la Pierre Philosophale, de Serge Goasguen, la journée consacrée au séminaire s'est déroulée dans une excellente ambiance, associant bonne humeur et ouverture d'esprit.

http://www.librairie-tablehermes.com/fr/

 

Les quelque cent auditeurs payants recensés témoignent à eux seuls de la vitalité du courant alchimique, non seulement en France métropolitaine, mais aussi en Europe (Belgique, Danemark, Espagne, Suède...) et en Amérique (Antilles françaises, Equateur, Etats-Unis...) notamment.

 

Parmi les rencontres informelles qu'il était possible de réaliser tout au long de la session, mentionnons dans l'ordre alphabétique celles de Franck Agier, Daniel Bleux, Christer Böke, Jean-Luc Chaumeil, Bernard Chauvière, Frédérick Coxe, Daniel Dumolard, Geneviève Dubois, Pierre-Alexandre Nicolas, Philippe Subrini...

 

Les "conférenciers" nous ont appris que, dans l'attente de la publication écrite des actes du colloque, prévue dans quelques mois, Baglis TV mettrait en ligne, dans quelques semaines, certaines au moins des prestations effectuées.

 

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Le programme prévu a été intégralement respecté. Jean Artero (Présence de Fulcanelli, 2008 et Alchimie de Lesseps, 2010, parus chez Arqa) a commencé par caractériser l'alchimie de Fulcanelli, qui pour lui est avant tout une alchimie de la lumière.

 

Puis Patrick Burenteinas, auteur notamment de Le disciple, trois contes alchimiques (2004) et de De la matière à la lumière (2009), ouvrages parus au Mercure Dauphinois, qui intervenait en lieu et place de Walter Grosse, finalement retenu au Portugal, a concentré son propos sur le fait qu'en alchimie opérative, s'il n'y a qu'une lumière, il y a des ténèbres: L'alchimie est donc bien une quête de la lumière dans la matière.

 

Christian Dumolard (Croquis alchimiques du plafond de l'hotel Lallemant à Bourges, L'Or du Temps, 1982 et 1991) s'est ensuite interrogé sur le sens des erreurs apparentes qu'il a décelées dans l'oeuvre écrite de Fulcanelli, notamment en matière architecturale, ainsi que sur la signification de certaines anomalies ou silences fulcanelliens.

 

Michel Dziwak, auteur de Voir les étoiles au fond du puits (La Pierre Philosophale, 2011) a mis à son tour en perspective la relation complexe qui s'est depuis quelques siècles instaurée entre la science officielle et l'alchimie.

 

Enfin René Lachaud (L'Egypte ésotérique des Pharaons, Trajectoire, 2008) a fourni à l'auditoire une démonstration sur une alchimie égyptienne bien plus ancienne et sophistiquée qu'on ne le croit généralement.  S'il se confirme qu'il prépare un livre à ce sujet, la lecture devrait en être passionnante.

 

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Et Julien Champagne dans tout ça? Nous y venons. D'abord, plusieurs intervenants (Artero et Dumolard au moins) ont plaidé pour une reparution des ouvrages de Fulcanelli tels qu'il les approuvés, c'est-à-dire non  seulement avec le texte d'Eugène Canseliet, mais aussi avec les illustrations d'"Hubert": Affaire à suivre.

 

Ensuite, un temps fort du colloque a incontestablement été la présentation par Phillipe Buchelot (Belgique) du livre de Filostène (Fulcanelli exhumé, La Pierre Philosophale, 2011).

 

Dans cette publication se trouve la reproduction d'une lettre de Pierre Dujols à Paul Decoeur qui vient manifestement à l'appui de la thèse de Walter Grosse, déjà examinée ici-même, et d'ailleurs récemment reprise par son auteur (Le puzzle Fulcanelli, La Pierre Philosophale, 2011): Fulcanelli ne serait autre que Decoeur.

 

Datée de 1911, la missive de "Magophon" est très troublante, puisqu'il y qualifie Decoeur de Vulcain Solaire, en le complimentant de son succès en alchimie, intervenu à ce qu'il dit deux ans plus tôt (1909).

 

pdfilostene.champagne

 

Probablement authentique, ce document n'est pas pour autant définitivement probant. Vulcain Solaire est-il bien Fulcanelli? Ce dernier est il arrivé au bout de sa quête en 1909 (cela semble précoce)?  Si Decoeur est Fulcanelli, son décès en 1923 pour l'état-civil est-il compatible avec l'activité postérieure de Fulcanelli (1924, assiste aux obsèques d'Anatole France, 1925, approuve la préface de Canseliet au Mystère des Cathédrales, etc)?

 

Mais à l'inverse, il est impressionnant de contater que Dujols et Decoeur sont liés, et liés en alchimie. D'autant que l'épistole de "Magophon" à "Vulcain Solaire" est adressée aux bons soins de Charles de Lesseps, fils de Ferdinand, ce que Filostène explique par le fait que Decoeur serait en fait  secrètement apparenté aux Lesseps. Voici donc pour la première fois à notre connaissance établi le lien Dujols-Lesseps.

 

Filostène paraît d'ailleurs avoir accès à une documentation sur cette époque, dont il n'utilise qu'une partie dans ce livre, et qui lui viendrait indirectement d'un secrétaire de Dujols. C'est ainsi qu'il nous gratifie de documents aparemment inédits, comme le portrait reproduit ci-dessus de "Magophon" en 1885, ou celui (ci-dessous, non daté dans le livre)...du père de Julien Champagne.

 

Ce dernier, cocher chez les Lesseps depuis 1896, aurait ensuite fait entrer Julien à leur service. Alphonse Hubert Champagne est qualifié au verso du cliché de "fiacre et messager fidèle de Charles de Lesseps."

 

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charlesdelesseps.filostène.champagne

Pour en revenir à la correspondance de Dujols, finalement, Julien Champagne y est bel et bien mentionné, et pas sur un mode mineur, puisque nous y trouvons la confirmation de l'existence d'une étude (alchimique?) sur la cathédrale de Chartres, que Dujols a "rendue" à Champagne.

 

La fin du paragraphe est particulèrement étonnante: Dujols avoue à Decoeur qu'il ignore si Champagne compte s'en inspirer pour un texte à publier sur cette cathédrale, et paraît solliciter l'avis de Decoeur.

 

Quoiqu'il en soit, on voit bien ici la force de la relation Dujols-Champagne (et on ne peut que s'interroger sur l'auteur des quinze feuillets dont il s'agit, même si ce n'est en principe ni Champagne, ni Decoeur). Cette étude actuellement disparue pourrait avoir constitué un projet pour un possible chapitre Chartres du Mystère des Cathédrales.

 

chartres.filostene.champagne

 

Toujours dans la lettre à Decoeur, Dujols paraît mentionner leur maître commun en alchimie, "notre bon vieux maître, véritable Chouan  et disciple breton des anciens druides."

 

Ce chouan a été identifié par Filostène et Nicodème (Le Maître secret de Fulcanelli, La Pierre Philosophale, 2011) comme étant le Nantais Pierre Aristide Monnier (1824-1899), auteur notamment du traité alchimique Clef de Saint-Jean et de Michel de Nostredame (Mazeau, 1872 et Arma Artis, 1983), dû en apparence à un certain "M.A. de Nantes."

 

L'excellent livre de Nicodème a fait l'objet au colloque d'une non moins remarquable communication d'Eric Calendrier. Décidémment, les éditions de La Pierre Philosophale viennent de prendre un beau départ, avec aussi, toujours en 2011, La clé alchimique de l'oeuvre d'Hergé, d'Etienne Badot, et...La pierre philosophale scientifique, de Walter Grosse.

http://lapierrephilosophale.free.fr/editions/index.html

 

Notre conclusion sera donc simple: des colloques comme celui-ci, on en re-de-mande!

 

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VIIIèmeclef.XVIIèmeS.champagne

 

Les deux ARCHERs de Basile Valentin,

premier ou véritable initiateur, resté anoNyme, de Fulcanelli

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1 avril 2011 5 01 /04 /avril /2011 17:17

durer.champagne

 

Albrecht Dürer fut il affilié à l'ordre écossais du Chardon mentionné par Fulcanelli dans ses Demeures Philosophales, au chapitre consacré au palais Holyrood d'Edimbourg, palais déjà "maltraité" à deux reprises dans notre petit bloc-notes?

 

En tout cas pour Fulcanelli cet ordre, créé en 1540 par Jacques II, roi d'Ecosse, se composait originairement de douze chevaliers, comme toutes les fraternités dérivées de la Table ronde.

 

Selon lui, cette Chevalerie ne fut pas complètement étrangère, en effet, à l'édification du curieux Sundial du palais qu'il étudie dans ce chapitre, et il en trouve la preuve dans la présence, sur plusieurs faces du solide, de l'emblème du chardon.

 

On y compte en effet, observe-t-il, six capitules floraux et deux tiges fleuries de l'espèce dite serratula arvensis. Et d'ajouter: "Ne peut-on reconnaître dans la prépondérance évidente du symbole, l'affirmation d'un sens secret imposé à l'ouvrage et contresigné par les Chevaliers?"

 

Cette étude fulcanellienne clôt en fait l'édition originale des Demeures (Schemit, 1930). Or, dès 1926, nous trouvons son "illustrateur" Julien Champagne tout occupé du symbole en question, si on en croit une pièce d'archive familiale inédite que je vous propose d'explorer maintenant avec vous (je vous laisse à penser de quelle famille il s'agit).

 

Comme ce document non signé comporte deux écritures différentes, qu'elles appartiennent ou non à la même personne, je livre ci-contre à votre examen des spécimens des graphies considérées, dont l'une fait immédiatement suite à l'autre.

 

Et je soumets à votre sagacité la transcription intégrale de ce document, en rejetant mes quelques commentaires à la fin de celui-ci:

 

sundialXIX.champagne

 

Première écriture

 

"23 juillet 1926

Hier, j'ai reçu ta bonne lettre et aujourd'hui le rouleau contenant l'Illustration (interpolation d'Archer: il s'agit ici manifestement de la revue portant ce titre). L'une et l'autre m'ont fait le plus vif plaisir et je t'en remercie beaucoup.

 

La carte postale de Stirling, avec l'image de la maison fatale, est bien intéressante. Mais je regrette de causer tant de souci à ton aimable correspondant, d'autant que je vais malheureusement être obligé de faire encore appel à sa sollicitude.

 

C'est à propos du cadran solaire du palais Holyrood d'Edimbourg, et j'aurais besoin de quelques précisions à son sujet. Voilà deux mois environ que je l'étudie et j'ai fini par en découvrir la clé. Il est bien entendu que ce fameux "Sundial" n'a jamais été une oeuvre de gnomonique. J'ai vu du premier coup à quelle science il se rapportait.

 

Restait à l'analyser. Par malchance, sur les trois faces latérales de l'icosaèdre (il en compte dix), je n'en ai qu'une de visible, la seconde est vue obliquement et la troisième complètement noyée dans l'ombre. Sur l'unique face, voici ce que l'Initié peut lire (en grossissant l'image de trois diamètres): "...et ajoute un grain de cire (trois grammes quatre-vingt-deux) et jette sur Mercure..."

 

JCsundial19261.champagne

 

Cela est écrit en caractères hiéroglyphiques si peu connus qu'il n'y a peut-être pas dix personnes au monde qui les puissent traduire. D'ailleurs l'expression de cadran solaire donné à ce polyèdre est, cabalistiquement, exacte. (Ici un mot grec), voisin du mot (mot grec) dans la langue des Oiseaux, signifie le "développement en cercle des replis du grand serpent", ce qui équivaut à la "marche du soleil dans l'OEuvre de la Création."

 

Le cristal en question est donc bien l'indication hiéroglyphique du grand-oeuvre solaire, lequel comporte, en effet, dix parties, dix clefs ou opérations. C'est la dernière ou l'avant-dernière que je t'ai traduite.

 

Il me faudrait les autres, ou tout au moins les signes (très simples) qui figurent sur les autres faces. Or deux difficultés se présentent. Premièrement je désire ne pas donner la raison exacte capable de motiver ma demande. En second lieu il est possible qu'il n'existe pas d'autre carte ou photo dans le commerce.

 

A ces deux restrictions on peut en ajouter une troisième, celle d'une accessibilité réservée. J'ai en effet tout lieu de croire, étant donnée la conservation parfaite du petit édifice (il a environ trois mètres de haut et le polyèdre cinquante centimètres) qu'il se trouve placé au milieu d'une propriété particulière et que sa visite est soumise peut-être à quelque autorisation préalable.

 

Cela m'a beaucoup tracassé, mais j'ai pris le parti d'essayer malgré tout. Je vais donc demander à notre brave Ecossais s'il lui serait possible, ou de se procurer des photos, ou d'inscrire lui-même, à pied d'oeuvre, les signes inconnus sur un graphique dessiné d'avance et qui accompagnera ma demande.

 

Afin d'éviter toute erreur de compréhension, je ferai traduire ma lettre en langue anglaise et il pourra répondre dans la même langue. Un camarade, scientifique et professeur d'anglais, se chargera de la remettre en français.

 

Tu recevras donc, dans quelques jours, ces documents, et tu pourras les expédier à ton brave correspondant, en y ajoutant un mot si tu le juge nécessaire...L'apostille n'est jamais de trop et la recommandation joue un rôle important à notre époque."

 

Deuxième écriture

 

"D'où vient cert édifice et quel en a été le promoteur? C'est là un point mystérieux et que personne peut-être ne saurait solutionner. J'ai tout lieu de penser qu'il y eut, vers la fin du seizième siècle et le début du dix-septième, un véritable centre d'initiation écossaise à Edimbourg.

 

Il se pourrait que l'adepte connu sous le nom de Sethon, lequel révolutionna la Bavière et le Hanovre en 1602 par ses projections, soit sorti de cette fraternité ou y ait été affilié. En effet, Louis Figuier donne un document par lequel un certain Haussen, pilote hollandais, ayant fait naufrage en 1601 sur les côtes d'Ecosse, et à quelques kilomètres d'Edimbourg, fut sauvé par un alchimiste qui avait, de sa maison, assisté au naufrage.

 

Cette demeure, construite sur le rivage, s'appelle encore Sethon House, et Haussen, devenu l'ami de son sauveur, déclare avoir vu plusieurs fois Sethon transmuter devant lui, tant à Sethon House que chez lui, à Rotterdam.

 

Sethon, martyrisé en 1603 par l'Electeur de Saxe, serait mort en décembre 1603 ou janvier 1604. Le cadran d'Edimbourg serait postérieur de trente ans, mais pourrait avoir été conçu par l'un des disciples de Sethon, affiliés comme lui au centre d'Edimbourg.

 

Mais ce sont là choses bien abstraites et qui peuvent ne pas t'intéresser énormément. Pour moi, ma vie actuelle se passe dans ces abstractions, et j'y trouve le seul plaisir que m'accorde ma mauvaise et pénible destinée.

 

JCsundial19262.champagne

 

Quant à jouer un rôle quelconque dans le monde, à moins que ce ne soit par les ouvrages que je laisserai, et la Fraternité d'Héliopolis dont je suis le chef inconnu, l'âge et la santé ne me le permettent pas. C'est à revivre maintenant dans mes oeuvres que je tâche de m'appliquer, et c'est dans ce sens que j'use mes dernières forces, intellectuelles et physiques.

 

Ce n'est plus à cinquante ans, âge de la retraite pour les privilégiés de la fortune et du sort, que l'on peut espérer refaire son existence. Ce n'est plus à soi qu'il faut songer, tandis que la pierre du sépulcre s'entrebaille, mais aux jeunes, aux forts, à ceux qui ont devant eux la vie, l'espoir, l'enthousiasme. Si je parviens à réaliser ce dessein, je partirai satisfait, aussi heureux qu'on peut l'être en ce bas monde."

 

Les lecteurs et lectrices averti(e)s auront, cher Filostène, reconnu dans ces derniers paragraphes les lignes déjà mentionnées par Jean Artero dans son Alchimie de Lesseps. A-t-il raison ou pas de les relier à Julien Champagne? A chacun de se faire son opinion.

 

Quant à la mienne...je trouve pour ma part que les aspects historiques développés ci-dessus concernant Holyrood concordent pour le moins avec ceux avancés par Fulcanelli dans les Demeures.

 

A propos des concordances hermétiques éventuelles, cette fois, je relèverai simplement dans ce dernier ouvrage l'assertion suivante: "Le mot grec gnomon possède un autre sens que celui de l'aiguille chargée d'indiquer, par l'ombre projetée sur un plan, la marche du soleil. Il désigne aussi celui qui prend connaissance, qui s'instruit...l'éclairé."

 

Et cette autre: "L'icosaèdre gnomonique d'Edimbourg est bien une traduction cachée du Grand OEuvre des philosophes." Mais naturellement la glose fulcanellienne pourra paraître plus riche que les premières notations de notre scripteur.

 

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Pour en terminer avec notre "poisson d'avril", signalons d'autres exemples des actuelles ou récentes interactions franco-britanniques en matière d'alchimie:

 

Le musée parisien des lettres et manuscrits, que nous avons visité tantôt, détient plusieurs autographes d'Isaac Newton, dont un constitue une sorte de compendium de ses philosophales lectures:

http://www.museedeslettres.fr/public/detail_oeuvre.php?id=106&PHPSESSID=37a247569e9e0dc613c84aa63b397592

 

Les éditions Sesheta viennent de leur côté de réaliser la première publication française d'une oeuvre de Sigismond Bacstrom, qui n'est autre que son Anthologie alchimique:

http://www.sesheta-publications.com/Collection-Rose-Croix-Collectanea-Rosicruciana.html

 

Et finalement, pour en revenir en France, saluons la parution du premier numéro de la revue Aletheia, proposé par la librairie lyonnaise Cadence, de si heureux aloi:

http://www.eklectic-librairie.com/domaine-revues-ref-aletheia001-revue-aletheia-etudes-initiations-traditions-1.html

 

On y retrouvera entre autres avec le plus grand plaisir et Patrick Rivière, et Claude d'Ygé, et Eugène Canseliet. Canseliet qui a naturellement fortement inspiré L'art du boulanger, de Jacques Troger (Massanne, 2011), consacré au message alchimique de la boulangerie parisienne Poilâne, évoqué ici même il n'y a guère.

http://www.massanne.com/component/acajoom/mailing/view/listid-2/mailingid-22/Itemid-5000.html

 

Massanne qui désormais propose également à la vente La Vie Minérale de Julien Champagne:

http://www.massanne.com/boutique.html?page=shop.product_details&flypage=flypage.tpl&product_id=232&category_id=17

 

Au mois prochain, Um Gottes Willen.

 

ARCHERARABE.champagne

 

ARCHER

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20 mars 2011 7 20 /03 /mars /2011 19:08

mannuarqa.champagne

 

Les années 2009 et 2010 resteront décidémment des années fastes pour la mémoire vivante d'Eugène Canseliet puisqu'après la conférence organisée en Atlantis par Jacques Grimault, après l'entretien accordé à Baglis TV par Jean Artero, et aussi (ne l'oublions pas) après la parution grâce à Sylvaine Canseliet d'un nouveau recueil des articles du "maître de Savignies", voici qu'est éditée en Arqa une version profondément remaniée du mémoire universitaire de Cédric Mannu sur ce philosophe hermétique:

 

http://www.editions-arqa.com/editions-arqa/spip.php?article368

 

Dans ce fort volume paru en novembre dernier, qui constitue en fait la première biographie de Canseliet, Mannu nous fait d'ailleurs l'amitié de citer ce blog, ce dont nous nous empressons de le remercier, car les bonnes manières doivent être saluées si on ne veut qu'elles se perdent. Il dit aussi avoir comme nous apprécié le premier livre de Jean Artero (Présence de Fulcanelli).

 

Voici donc enfin posé le cadre public d'une étude sérieuse de la vie et de l'oeuvre de celui qu'Artero a qualifié récemment (après d'autres) de plus grand alchimiste du XXème siècle.

 

cm.champagne

 

On ne pourra donc ici que s'en réjouir, en recommandant la lecture de ce travail particulièrement fouillé, qui fait honneur à son auteur - et d'ailleurs à son éditeur.

 

De l'émouvante préface de Béatrix Canseliet (fille d'Eugène et mère de Sylvaine) on pourra par exemple retenir ainsi ces mots si vrais et tellement porteurs de sens:

 

"Très Sainte Philosophie!" Combien de fois aurais-je entendu cette affirmation énoncée, tel un constat à l'endroit de cette Philosophie très sainte et très pure. Cet état de conscience dont parlait mon père, cette pureté de l'esprit, du corps et de l'âme, cette élévation, cette assomption vers le Créateur, cette communion entre Amour et Connaissance, qui conduit à la perfection de l'être, fut la voie constante de l'unique disciple de Fulcanelli."

 

chartrescavalier.champagne

 

Le livre de Cédric présente par lui-même, au demeurant, une unité certaine, qui à notre sens peut être trouvée dans l'approche "philosophique" justement qui nous semble être la sienne, et qui le conduit à mettre simultanément en exergue et la sociabilité, et le secret tous deux si présents chez Canseliet.

 

Comme relevé par Artero à Baglis, on y trouvera en outre de précieux détails sur les conditions matérielles de l'édification de l'oeuvre d'Eugène, notamment sur ce mécénat qui explique en partie (en partie seulement à mon avis) que Canseliet, sans qu'il se soit jamais enrichi, ait du moins pu pourvoir à ses besoins et à ceux de ses proches.

 

Enfin, Cédric Mannu nous pardonnera peut-être d'ajouter que cette "bio" contient in fine un petit traité d'alchimie d'un certain C.M.

 

trojani.champagne

 

Et Julien Champagne me direz-vous? Et bien il n'est pas au coeur du sujet de Mannu, mais son livre recèle tout de même le concernant bien des notations intéressantes, telles que celle-ci, sur laquelle on souhaiterait des développements:

 

"C'est sans doute Gaboriau qui a mis Champagne en contact avec Dujols, de même que plus tard Dujols mettra Champagne en contact avec les de Lesseps et les de Lesseps avec Fulcanelli."

 

Ou encore: "Canseliet subit des vols pendant son infarctus. On lui déroba des traités anciens, des carnets de laboratoire, un tableau du Grand Lunaire, dessiné par Jean-Julien Champagne, qui représentait un baphomet, et des notes." A propos de notes, Cédric reproduit finalement une série de feuillets annotés, "la plupart de la main d'Eugène Canseliet lui-même", qui rappelle fortement celle d'un fichier, comme en ont confectionné et Canseliet, et Champagne, et Fulcanelli.

 

ft.champagne

 

Quant à Thierry Garnier, des éditions Arqa, il vient de faire coup double puisque il nous proposait déjà, en octobre 2010, un traité anonyme contemporain, dont le titre paraît inspiré de Louis Grassot, Le Grand OEuvre dévoilé:

 

http://www.editions-arqa.com/editions-arqa/spip.php?article366

 

Constitué de lettres extraites d'une correspondance, ce traité émane d'un alchimiste dont dans sa présentation François Trojani, qui semble l'avoir bien connu, remarque qu'"il affirmait que les ouvrages de Fulcanelli entrouvraient, sans contestation possible, la porte de l'art d'Hermès, en ajoutant qu'ils bouclaient aussi définitivement le cycle et tout le passé du Parergon de cet art."

 

On y trouvera au demeurant bien des remarques substantielles, qu'il s'agisse de l'art en question, ou de Fulcanelli et Champagne, ou de Canseliet, comme celle-ci: "Beaucoup ont mis en doute ce que nous a laissé à réfléchir Eugène Canseliet, lorsqu'il nous compte son "voyage en Espagne" pour y rencontrer l'incontournable Fulcanelli. La chose est certainement vraie à la lettre, sauf que, on s'en doute, il n'a eu nul besoin de se rendre en Espagne pour que la rencontre ait lieu, pour le revoir et se voir formuler les limites de sa mission par l'Adepte."

 

chartreschevalier.champagne

 

Pour clore cette "brève" mensuelle d'une actualité si riche, je m'en voudrais de ne pas signaler (et recommander si besoin est) le coffret de DVD du Voyage alchimique proposé par Patrick Burensteinas:

 

http://www.voyage-alchimique.com/

 

Y figure entre autres une belle étude de la correspondance entre les bas-reliefs et les vitraux de Notre Dame de Paris, et s'agissant des bas-reliefs de Chartres (j'en reproduis deux ci-dessus) une démonstration - le mot n'est pas trop fort - de leur similitude de conception et de sens avec ceux de Paris et Amiens (sujet déjà abordé en Atlantis par Artero).

 

Patrick qui au demeurant participera finalement avec Jean au prochain colloque Fulcanelli du Pradet (Var) en mai 2011, en lieu et place de Walter Grosse, retenu au Portugal comme d'ailleurs déjà signalé, ce colloque étant à notre sens unique, notamment dans la mesure où il constitue une première mondiale.

 

UCAchampagne

pcc ARCHER

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15 février 2011 2 15 /02 /février /2011 12:03

Rose Nord Cathedrale de Laon 181008 02champagne

 

Chers Valentins, Valentines bien aimées,

 

Cinq ans déjà que ce blog a émergé des limbes. Le temps est donc venu de notre petit bilan annuel, dont j'espère que vous me pardonnerez de vous infliger les grandes lignes, avant que nous nous inclinions ensemble devant l'Emeraude des Philosophes:

 

Pour résumer, je dirais de l'ordre de cent visites par jour, dont deux tiers d'abonnés et au total un peu moins d'un million de pages vues par environ deux cent mille visiteurs en tout.

 

Plus de deux commentaires par article (on en est à ce jour à deux cent soixante cinq articles), dont beaucoup sont très constructifs, une traduction italienne en cours...

 

roséechampagne1

 

Mais revenons à Julien Champagne, si nous l'avons jamais quitté, et comme le document que je vous propose maintenant me semble exceptionnel, je vais en transcrire l'essentiel.

 

Il est exceptionnel, d'abord car il s'agit visiblement d'un article du fichier alchimique d'"Hubert", fichier légué en principe à Eugène Canseliet. Il l'est aussi à mon avis par son objet et son contenu.

 

Pour Champagne, la Rosée était donc l'emblême de l'Initiation. La mer, elle, était l'emblême de l'Initiation par le baptême.

 

 

roséechampagne2

 

"Rosée de mai. Cyliani, dans son allégorie inaugurale du travail, recommande de ne pas omettre la Rosée de Mai, indispensable comme véhicule, et parce qu'elle est le principe de toute chose.

 

Or la Rosée de Mai est, dans cette allégorie, personnifiée par la Nymphe, qui vient de sortir d'un tronc de chêne entrouvert.

 

Nymphe et Rosée de Mai caractérisent la Pierre dans son premier état, ou le Poisson (voir ce mot) qui sort de la matière préparée (voir Maquereau).

 

Mai vient du latin majores, pare que ce mois, chez les anciens Romains, était consacré aux vieillards. D'autres veulent qu'il fut ainsi nommé en l'honneur de la déesse Maïa (ou la Nymphe), la mère de Mercure.

 

Or le Vieillard est un des noms du Mercure philosophal; le Cosmopolite l'emploie dans ce sens, et Le Triomphe Hermétique dit que ce nom lui convient parce qu'il est la matière première de tous les métaux.

 

Mais ce Mercure est enveloppé, enfermé dans le sein de sa mère, c'est-à-dire Maïa ou la Nymphe, la mère de Mercure, Maria ou la Vierge, mère de Jésus.

 

On donnait à la rosée de mars et à celle de septembre le nom caractéristique d'Emeraude des Philosophes. La Table Smaragdine, Table d'Emeraude ou Verte, attribuée à Hermès, n'est pas autre chose qu'un discours dans lequel le Mercure philosophique décrit, en termes figurés, sa propre préparation:

 

"Cest pourquoi j'ai été nommé Mercure Trismégiste, etc."

 

Dans le célèbre roman de Notre Dame de Paris, de Victor Hugo, le personnage qui joue le rôle de Mercure, du feu secret, est dénommé Esmeralda.

 

Esmeralde ou Emeraude, le Mercure étant un composé vert.

 

Remarquez qu'Esmeralda aime et recherche la compagnie de Phoebus ou du Soleil. Sa mère, la vieille du trou aux rats (1), la reconnnaît au petit soulier qu'elle porte, de même qu'on reconnaît Cendrillon à sa pantoufle de verre.

 

(1) La Vierge noire et souterraine."

 

affiche1-2566cfbchampagne

 

Naturellement nous pourrons comparer avec fruit ce beau poème en prose hermétique à certains  passages des livres de Fulcanelli et Canseliet, et possiblement d'autres comme Atorène.

 

Sur ce je vous dis à bientôt j'espère, non sans vous avoir donné les dernières nouvelles connues du prochain colloque Fulcanelli, qui finalement aura bien lieu le 7 mai 2011 au Pradet, dans le Varois Français.

 

hippo rougechampagne

 

Uber Campa Agna pcc ARCHER,

dit le pipier de Saint Claude

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10 janvier 2011 1 10 /01 /janvier /2011 18:01

 

lorenzo lotto.champagne

 

C'est un vrai bonheur pour nous, en ce début d'année 2011, que de pouvoir saluer la récente édition par les éditions des 3R de Bernard Allieu du manuscrit de Julien Champagne, qui est consacré à La Vie Minérale et qui depuis 1908 attendait sagement sa parution au grand jour, soigneusement préservé dans les archives familiales.

 

Comme nous l'avions présenté ici en son temps:

http://www.archerjulienchampagne.com/article-32335725.html

dans le contexte qui était alors le sien et en insistant sur l'intérêt de l'oeuvre, je voudrais surtout souligner maintenant la grande qualité de ce travail d'édition.

 

LVM3R1.champagne

 

Certes Champagne bénéficie ici du résultat d'un travail collectif de plusieurs mois, comme souligné par Allieu lui-même dans sa postface si instructive.

 

N'omettons pas en particulier d'écrire sans hésiter que sans un François Vaudescal, par exemple, ces 400 exemplaires qui constituent désormais l'édition originale de La Vie Minérale seraient toujours actuellement dans les limbes.

 

Mais rendons grâce tout de même aussi à Bernard qui non seulement a su nous offrir une magnifique restitution du texte écrit par Julien lui-même, mais a également tenu...mordicus, à y adjoindre une impeccable transposition typographique, dont vous touverez ci-dessous un aperçu, transposition dont nous ne doutons pas que lui sauront gré nombre de jeunes lecteurs et lectrices.

 

 

LVM3R3.champagne

 

  LVM3R4.champagne

 

J'ai délibérément choisi ce passage du milieu de l'ouvrage, puisque dans mon article précédent sur cette oeuvre qui fera sans doute date, j'en avais privilégié le début et la fin.

 

On y découvre un Julien Champagne très proche à maints égards de Fulcanelli, et de plus portant comme lui un regard des plus lucides sur le formidable héritage de l'antique science hermétique, mais aussi sur la crise qui fut la sienne à la fin du Moyen Age.

 

C'est dans cette partie typographiée, constituant avec la partie manuscrite un ensemble élégant de deux volumes présentés sous emboitage, que l'on pourra lire également la préface concoctée par notre compère Jean Artero, dont l'intérêt principal me paraît justement de souligner ce qui est fulcanellien dans ce livre, mais aussi ce qui l'est moins, voire ce qui ne l'est pas du tout.

 

LVM3R2.champagne

 

J'espère que je ne dévalorise pas Champagne si comme Artero j'estime qu'avec La Vie Minérale il s'affirme comme un maître en alchimie, assez voisin finalement dans sa pensée du fondateur de la Société Alchimique de France, François Jollivet-Castelot.

 

Il était bon que l'on rendît justice à l'illustrateur de Fulcanelli, qui décidémment fut bien plus et bien mieux qu'un maître du pinceau et du crayon, dont comme l'ex-libris à nouveau reproduit ci-dessus les premières expériences au laboratoire ne sont pas postérieures à 1906, et dont par conséquent l'apostolat en alchimie précéda manifestement celui de son jeune ami Eugène Canseliet.

 

Car rendre justice à l'un ce n'est pas à notre sens vouloir abaisser  l'autre, tout au contraire. Tous deux, et l'on voit mieux pourquoi désormais, ont été élus à juste titre par Fulcanelli pour l'illustration et la promotion de son oeuvre.

 

Enfin, je m'en voudrais de ne pas souligner la générosité, l'esprit si alchimique de "charité" qui me semble animer ce travail. Ni la famille de Champagne, ni Jean n'y ont le moindre intérêt financier. Quant à Bernard, l'imprimeur une fois payé (de ses deniers), il n'a je le sais qu'une envie, chères amies et amis chers: Préparer pour notre plus grand plaisir la publication toujours artisanale, toujours soignée, d'autres livres des plus rares: Pourquoi pas parmi ceux-ci un autre inédit de Julien Champagne?

 

Cet ouvrage de référence est désormais en vente dans certaines des meilleures librairies spécialisées, comme à Lyon chez nos amis de Cadence:

http://www.eklectic-librairie.com/troisr04-champagne-jean-julien-la-vie-minerale-etude-de-philosophie-hermetique.html

 

N'omettons pas non plus l'excellente librairie parisienne du Graal:

http://librairie-graal-esoterique-livres-anciens-vente-tarot.librairiedugraal.fr/

 

Voyez également les premières impressions d'un lecteur averti, en la personne de  Serge Caillet:

http://sergecaillet.blogspot.com/2011/02/normal-0-21-false-false-false.html

 

Last but not least, le site de La Pierre Philosophale, dont le lien figure ci-contre, et qui est proche de organisateurs du prochain colloque Fulcanelli, nous annonce ces jours-ci un léger changement de portage de ce dernier:

 

Initialement prévu pour le samedi 30 avril 2011 au Pradet (Varois français), ce colloque se déroulerait finalement toujours dans le Var, mais à Carqueiranne (près d'Hyères) le samedi 7 mai 2011.

 

archer-coat-of-arms.champagne

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13 décembre 2010 1 13 /12 /décembre /2010 00:15

arqa2010.champagne

 

Dédions cet article à la mémoire vivante de Jean Artero (1922-2010), qui a si courageusement semé tout au long d'une vie toute faite d'engagement et de discrétion. Comme nous le recommande une vieille maxime espagnole, que celui qui a donné se taise, que celui qui a reçu parle.

« Si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul ; mais, s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. »
Jean 12, 24-25

 

traineau-lesseps.champagne.jpg

 

Voici donc après Présence de Fulcanelli (2008) le second livre de Jean Artero, tous deux parus aux éditions Arqa:

http://www.editions-arqa.com/editions-arqa/spip.php?article11

http://www.editions-arqa.com/editions-arqa/spip.php?article74

 

Comme on pourra le vérifier sur le blog d'Arqa, Alchimie de Lesseps (2010) figure en bonne compagnie dans les dernières publications de notre éditeur marseillais, puisque Thierry Garnier nous propose également une belle biographie d'Eugène Canseliet par Cédric Mannu, bio que nous avions déjà signalée pour son intérêt, et sur laquelle d'ailleurs nous pourrions revenir prochainement, ainsi qu'une série de Correspondances alchimiques présentées par François Trojani.

http://www.editions-arqa.com/editions-arqa/spip.php?rubrique3

 

Dans cette plaquette richement illustrée, comme les quelques clichés joints vous permettront de le penser avec moi, Artero nous présente une petite synthèse actualisée de nos connaissances sur les relations étroites ayant existé entre la famille Lesseps et l'alchimie, au travers notamment de l'amitié qui a réuni Bertrand de Lesseps et notre Julien Champagne favori.

 

Garnier a profité en particulier des clichés inédits produits par certains de nos amis, comme Maurice Louxor ou François Vaudescal, pour se livrer à un astucieux montage photographique qui illustre la couverture d'Alchimie de Lesseps.

 

 

 

 

 

MontaigneVerso (2)

 

Naturellement le fameux traîneau à hélice, surnommé ou dénommé Ailonive, qui plut tant à Raymond Roussel, fait ici l'objet d'un développement historique aussi complet que possible, et Jean n'hésite pas à en montrer également toute la dimension symbolique.

 

Qu'il ait matérialisé en quelque sorte  la proximité entre Champagne et Lesseps, reste en effet indubitable, d'autant qu'Artero produit certains des écrits de Julien et Bertrand à son sujet.

 

C'est ainsi Bertrand lui-même qui, pour la première fois, nous présente et l'Ailonive et l'hôtel particulier des Lesseps, avenue Montaigne à Paris, en 1913.

 

traineau.vue.ar.champagne.jpg

 

MontaigneVerso--1-.jpg

 

Mais Jean nous détaille également d'autres aspects de la quasi-familiarité qui unit Bertrand de Lesseps et Julien Champagne, comme cette incroyable recommandation, datée elle, de 1917, quelques mois seulement avant la disparition "au front" de son auteur, qui fut aussi un des héros des ailes françaises.

 

Sur les motivations probables de ce billet, permettez-moi de vous  renvoyer pour l'instant à Alchimie de Lesseps. Vous avez dit autorités espagnoles, cher Bertrand?

 

BDL1917.champagne.jpg

 

Oui, Comme l'avait pressenti Jacques-Henri Lartigue, passager et photographe de l'Ailonive, Bertrand de Lesseps s'est comme Julien Champagne voué à la quête alchimique.

 

Dans Alchimie de Lesseps, vous découvrirez ainsi sur les clichés du traîneau, et sur l'agrandissement que j'ai inclus dans cet article, Henri Steineur, qui fut un des mécaniciens de l'Ailonive, mais aussi un compagon d'alchimie de Julien Champagne.

 

max1906.champagne.jpg

 

Vous y trouverez également ce portrait de Max Roset par Julien Champagne en 1906, quelques mois avant que tous deux ne rejoignent le laboratoire d'alchimie de la rue Vernier, laboratoire qui fut mis à leur disposition par la famille Lesseps, "l'ami Max" à qui Julien dédicacera affectueusement une photo de lui, posant sur l'Ailonive et avenue Montaigne.

 

C'est d'ailleurs Cédric Mannu qui présenta cette photo pour la première fois, dans sa thèse sur Eugène Canseliet philosophe hermétique, déjà évoquée dans ce blog et dont vous trouverez une reproduction dans l'article que nous avons consacré à cette thèse.

 

Cédric qui est aujourd'hui publié par Thierry...

 

 

steineur.champagne.jpg

 

Enfin, comme le blog d'Arqa s'en est fait l'écho, Alchimie de Lesseps revient sur le "mythe" (dans le sens positif du terme) de la Fraternité d'Héliopolis à laquelle Fulcanelli, visiblement si proche des Lesseps, Eugène Canseliet, Julien Champagne, et peut-être d'autres comme Max Roset et Henri Steineur ne sont pas étrangers, au travers spécialement d'une correspondance conservée par la famille de Champagne, et qui semble remonter à l'année de parution du Mystère des Cathédrales (1926).

 

En voici un extrait: "Quant à jouer un rôle quelconque dans le monde, à moins que ce soit par les ouvrages que je laisserai, et la Fraternité d'Héliopolis, dont je suis le chef inconnu, l'âge et la santé ne me le permettent pas. C'est à revivre maintenant dans mes oeuvres que je tâche de m'appliquer..."

 

Avant de vous quitter, provisoirement j'espère, je vous annonce comme une autre bonne nouvelle la mise en souscription par Bernard Allieu et les éditions des trois R de La vie minérale de Julien Champagne, dont la parution reste prévue avant les fêtes:

http://www.les3r.fr/Editions_les_3_R/Editions_Les_3_R_-_Accueil.html

 

Ces ouvrages sont désormais en vente également dans certaines des meilleures librairies spécialisées, comme Cadence à Lyon, ou à Toulon La Table d'Hermès:

http://www.librairie-tablehermes.com/fr/librairie/f1-1-alchimie/f2-185-fulcanelli-canseliet-champagne/id-3549-alchimie-de-lesseps

http://www.eklectic-librairie.com/troisr04-champagne-jean-julien-la-vie-minerale-etude-de-philosophie-hermetique.html

 

Je voudrais aussi vous signaler tout l'intérêt d'un alchimique projet de quelques uns de nos amis suédois, tout simplement intitulé Le Grand OEuvre:

http://grtwrk.com/

 

Enfin, réjouissons-nous avec Marc-Antoine Charpentier et sa si musicale Pierre philosophale:

http://videos.zoki.com/video_DgHfYcqAyOM.html

 

Que Sainte Lucie...et Marie-Madeleine nous viennent en aide. Bonne fin d'année a tutti, et a tutti bon début d'année.

 

StMaryMagdelenaKazanMonastery.champagne.jpg

 

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