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  • : Site consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.
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...consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.


Peintre et dessinateur, Julien Champagne est surtout connu de nos jours pour avoir illustré les ouvrages de Fulcanelli, un mystérieux alchimiste contemporain.

Et pourtant, il figure au Bénézit, la "Bible" internationale des créateurs. Et suivant son ami Eugène Canseliet, il fut bien un maître du pinceau et du crayon.

C'est à la découverte de cet artiste méconnu, mais profondément attachant, que je voudrais vous inviter. Je voudrais aussi vous demander de ne pas hésiter à enrichir mes articles de vos propres commentaires et de vos découvertes personnelles.

Bon voyage donc au pays légendaire de Julien Champagne.

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20 novembre 2012 2 20 /11 /novembre /2012 15:16

DPmartino.champagne 

Après avoir en 2011 reprinté l'édition originale du Mystère des Cathédrales (nos articles Julien Champagne en bref et Révérence de Champagne), le publiciste américain Martino Publishing ou Martino Fine Books continue de faire oeuvre utile:

http://www.martinopublishing.com/

 

Il vient cette fois, en 2012, de commercialiser une édition anastatique des Demeures Philosophales, du même Fulcanelli. Cette publication, comme la précédente, est aisément accessible, pour un prix "somme toute" modique.

 

http://www.amazon.fr/Cathedrales-LInterpretation-Esoterique-Hermetiques-Grand-Oeuvre/dp/1614271852

http://www.amazon.fr/gp/product/1614273588/ref=pd_lpo_k2_dp_sr_1?pf_rd_p=471061593&pf_rd_s=lpo-top-stripe&pf_rd_t=201&pf_rd_i=1614271852&pf_rd_m=A1X6FK5RDHNB96&pf_rd_r=06J2Z04PSG9R5JZDAE29

 

En outre, elle est quasiment parfaite, de la première préface d'Eugène Canseliet aux dessins de Julien Champagne,  sans oublier l'écu (de lampe) final de la quatrième de couverture.

 

 

 

DP2martino.champagne

 

Ne boudons donc pas notre plaisir, d'autant que la qualité de reproduction du texte et des illustrations nous apparaît comme totalement satisfaisante...et que nous avions ici même appelé cette réimpression de nos voeux.

 

A l'inverse, il est tout de même ahurissant de constater que pour avoir accès à une édition authentique des Fulcanelli,  je veux dire naturellement bien complète des dessins initiaux d'"Hubert" et comportant in fine son nom sur la couverture, ou la page de garde, on n'a pratiquement pour l'instant d'autre choix que de débourser un millier d'euros environ, ou de faire son acquisition en commandant un livre américain (ou italien, pour le Mystère).

 

Vu de France, le pays de Fulcanelli, Champagne et Canseliet, ce serait presque risible...

 

Continuons donc d'espérer malgré tout que la résolution de l'épineuse question des droits d'auteur sur les deux ouvrages considérés permettra un jour prochain de remédier à cet état de choses, qui pourrait fort bien, en fait, passer également pour scandaleux.

 

newton.champagne

 

Dans la catégorie des heureux événements, passés, présents ou à venir, je rangerais volontiers aussi la reparution en format poche, aux éditions Le Pommier (2000 et 2012, donc), du brillant petit essai que Jean Paul Auffray a consacré au grand Isaac Newton.

 

"Scientifique de formation, musicien par tradition, littéraire par inclination, historien et philosophe par goût", notre auteur du jour n'en est certes pas à son coup d'essai. Il avait ainsi dès 1999 "commis" un Einstein et Poincaré (même éditeur).

 

Son Newton ou le triomphe de l'alchimie rend évidemment justice aux travaux antérieurs sur ce thème, qu'il s'agisse de ceux de Dobbs (1975, traduction française de 1981) ou de White (1997, non traduit actuellement).

 

Il ne manque pas, en tout cas, de relever à son tour toute l'importance de l'hermétisme dans la pensée newtonienne, au travers par exemple de son étude du livre III des Principia, qui le conduit à donner la parole à Isaac soi-même: "Les corps épais et la lumière ne sont-ils pas convertibles l'un en l'autre, et les corps ne reçoivent-ils pas leur activité des particules de lumière qui entrent dans leur composition?...Le changement des corps en lumière, et de la lumière en corps, est très conforme à la voie de la nature, qui semble se délecter en transmutations."

 

20Rosarium.champagne

 

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14 novembre 2012 3 14 /11 /novembre /2012 17:33

JCA.champagne

 

Fulcanelli fait vendre, nous dit-on. Tout en regrettant sincèrement que l'attrait de la résolution du mystère de ce pseudonyme puisse parfois obérer celui qui doit, ou devrait, selon nous, s'attacher à l'étude de son oeuvre écrite, il nous faut reconnaître, sincérité obligeant, que l'un et l'autre sont désormais liés, de façon quasiment indissoluble.

 

C'est ainsi que par respect pour la mémoire vivante de l'alchimiste le plus célèbre du XXème siècle, qui fut aussi le maître de Julien Champagne, nous nous plaisons à saluer toute nouvelle publication le concernant, pourvu naturellement qu'elle nous apparaisse comme sérieuse.

 

Tel est bien le cas, nous semble-t-il, du petit livre que Jean-Claude Allamanche vient en 2012 de faire éditer par Télètes, dont d'emblée le titre interrogatif pourra, croyons nous, en séduire plus d'un (et d'une, évidemment): Fulcanelli, une énigme irrésolue?

 

Reconnaisons-le sans barguigner, une telle humilité nous plait, après tant d'affirmations péremptoires au sujet de Jules Violle, Paul Decoeur, et tant d'autres.

 

ajc.champagne

 

 

allamanchesignure.champagnne

De fait, ce Lyonnais de quelque 72 printemps, étudiant l'alchimie depuis une petite quarantaine d'années à l'instigation nous apprend-t-il du professeur Faussurier, vient si on le suit de consacrer toute une décennie à Fulcanelli.

 

Cet homme, si simplement supérieur à beaucoup, est-il pour autant un inconnu total? Pas tout à fait. Typographe averti, il a en 2010-2011 fait paraître au Moulin de l'Etoile un sagace petit volume consacré aux Marques secrètes des imprimeurs de la Renaissance, en tant que "signes visuels d'un ésotérisme de métier".

 

L'hermétisme approche ici de nous à grands pas, d'autant que l'opuscule en question semble actuellement épuisé:

 

http://lemoulindeletoile.com/hermetisme.htm

http://www.eklectic-librairie.com/domaine-livres-compagnonnage-ref-moulin12-allamanche-les-marques-secretes-des-imprimeurs-de-la-renaissance.html

 

 

cdl.champagne 

La thèse d'Allamanche est bien présentée. Sur Fulcanelli, il ne cite guère dans sa bibliographie que le livre de Geneviève Dubois (Fulcanelli dévoilé, Dervy, 1992);  il ignore ou feint d'ignorer ceux parus depuis, mais par contre il a manifestement beaucoup lu sur les Lesseps, en particulier sur le patriarche Ferdinand.

 

C'est que pour lui, ses fils Charles, Bertrand, Jacques et Paul, tous plus ou moins épris d'alchimie, sont  peu ou prou mêlés, non seulement à l'élaboration de l'oeuvre de Fulcanelli, mais à celle de son "mythe", confié d'abord à Julien Champagne, puis à Eugène Canseliet.

 

Il semble même que Charles (1840-1923) ait ses faveurs comme Fulcanelli (première période). Très bien  bâtie, son approche, qui nous fait penser de ce point de vue à celle de Frédéric Courjeaud sur Camille Flammarion (Fulcanelli, une identité révélée, Claire Vigne, 1996), a pour originalité de présenter de possibles Fulcanelli "intermédiaires" de seconde période (Bertrand et Jacques) et finalement un Fulcanelli "ultime" (troisième période): Paul.

 

Ami de Champagne, Bertrand (1875-1918) aurait été initié par Charles au travail au laboratoire dès 1899. Sa fin tragique au combat, suivie quelques années de celle de Jacques (1883-1927) dans un accident d'avion, ne leur auraient permis en fait de jouer qu'un rôle modeste dans l'élaboration du Mystère des Cathédrales et des Demeures Philosophales.

 

cdl69.champgne

 

A l'inverse, Paul (1880-1955), exécuteur testamentaire de Charles, et qui aurait versé une rente à Champagne de 1923 à son décès en 1932, peut poursuivre le travail de son aîné.

 

Il serait ainsi le Fulcanelli qui aurait accompagné Canseliet en 1924 aux obsèques de son ami Anatole France, celui qui aurait approuvé en son temps Mystère et Demeures, aurait en 1927 retiré le troisième livre, actuellement non paru, de Fulcanelli (Finis Gloriae Mundi) au même Canseliet, etc.

 

La trame chronologique élaborée par Allamanche est donc solide, "robuste" même. Naturellement on pourra lui objecter qu'elle ne repose apparemment sur aucun document précis, et accessoirement qu'il paraît parfois s'égarer dans certaines "clefs" qu'il propose, comme ce rapprochement osé entre  "l'affaire Fulcanelli" et le traité de Cyliani (Hermès dévoilé, paru en 1832).

 

Mais il est vrai que ce même Cyliani, fréquemment cité par Fulcanelli, a aussi fait l'admiration aussi bien de Champagne que de Canseliet. Pour ne pas conclure, comme il se doit, et si vous voulez recueillir ici mon humble avis, ce "complément d'enquête"  mériterait sans doute...un complément.

in.champagne

Avant de vous quitter à nouveau, pour un temps ou la moitié d'un, permettez-moi de vous signaler la parution d'un magnifique volume: Intitulé tout simplement Alchimie, l'art royal, il vient lui  aussi de paraître en 2012 à l'Imprimerie Nationale.

 

Dû à Jörg Völlnagel, il est peu intéressant s'agissant des derniers siècles (XVIIIème au XXème), mais contient sur les précédents une iconographie très riche  de plusieurs traités classiques, dont le plus récent est le Mutus Liber (1677), qu'il propose en couleurs, et sans omettre de faire référence au travail à son propos d'un certain Canseliet.

 

michelspacher sup.champagne

Michel Spacher, pcc

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30 septembre 2012 7 30 /09 /septembre /2012 19:35

dealchimialeyden.champagne (1)

 

Nous avons le plaisir de vous faire part de la publication partielle en anglais et espagnol de notre modeste blog:

http://fp.reverso.net/archerjulienchampagne/4839/en/index.html

http://fp.reverso.net/archerjulienchampagne/4839/es/index.html

 

Profitons-en pour rappeler dans le même ordre d'idées le travail considérable accompli en italien par notre ami Max:

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/

 

Enfin, n'oublions pas que pénétrés par les langues de feu de la Pentecôte, véhiculées par l'Esprit Saint, les apôtres se mirent à s'exprimer en d'autres langues que les leurs.

 

Voici pourquoi et comment la cabale hermétique peut être universelle, et se traduire en particulier par le blason.

 

Notamment les armes parlantes des alchimistes passés ou contemporains, dont nous avons déjà, à maintes reprises, émaillé nos articulets.

 

De cette héraldique alchimique nouvelle ou ancienne, pour reprendre les expressions chères à Jorge Camacho et Eugène Canseliet, permettez-moi de vous proposer cette fois et derechef deux rares spécimens.

 

L'un concerne l'alchimiste polonais Sendivoge (Michal ou Michael Sendivogius) et l'autre un Anonyme qui est vraisemblablement à l'origine, ou un des auteurs, du précieux manuscrit De Alchimia actuellement conservé à la bibliothèque néerlandaise de Leyde (Leyden).

 

Ce dernier remonterait au XVIème siècle et aurait été acquis par l'érudit bibliophile batave Isaac Vossius (Voss) auprès de la reine Christine de Suède. Dans les deux cas, il me semble que la piste à suivre pourrait bien être rudolphine, autrement dit tchèque.

 

Il convient, au demeurant, de garder en tête que cette symbolique alchimique est sensée, et que sa signification ultime s'exprime dans le travail au laboratoire, ainsi que nous le présente l'alchimiste français contemporain Roger Bourguignon:

http://www.editions-arqa.com/editions-arqa/spip.php?rubrique53

http://www.editions-arqa.com/editions-arqa/spip.php?article852

http://www.editions-arqa.com/editions-arqa/spip.php?article863

 

Lequel n'omet pas, finalement, de nous rappeler que les vivants sont bien inspirés d'honorer leurs morts, et que ce n'est pas un vain mot, spécialement en alchimie:

http://www.editions-arqa.com/editions-arqa/spip.php?article1567

 

Par conséquent, saluons ici la mémoire de Daniel Dupuy (1930-1975), disciple d'Eugène Canseliet et "philosophe par le feu."

 

Et puisque de l'aveu même de Roger Bourguignon, l'inscription apposée sur la tombe de son ami rappelle fortement le A.H.S. cher à notre "Hubert", concluons pour cette fois que nous voici donc revenus, comme par miracle, à Julien Champagne, apôtre de la science hermétique.

  dealchimialeyden.champagne (2)

 

 

 

ARCHER cosmopolitain

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16 septembre 2012 7 16 /09 /septembre /2012 18:49

vulcain.champagne

 

Comme annoncé, nous reprenons (brièvement) la parole afin de signaler quelques publications qui nous semblent significatives dans le cadre imparti à ce petit blog.

 

Nous commencerons volontiers par la récente parution aux éditions de La Pierre Philosophale du second ouvrage de Filostène (junior), dont nous ne pouvons évidemment que recommander la lecture...attentive. Il s'agit naturellement de son De Vulcain Solaire à  Fulcanelli:

 

http://lapierrephilosophale.free.fr/lapierrephilosophale/page1.html

 

Ayant en son temps commenté le livre précédent de Filostène (Fulcanelli exhumé, même éditeur, 2011) dont cestui constitue à maints égards le prolongement, nous allons chercher à nous concentrer sur ce que nous croyons être l'essentiel.

 

dujols1906

 

Cet essentiel est à notre avis qu'après avoir identifié l'an dernier Paul Decoeur (1839-1923) comme alchimiste sous le pseudonyme de Vulcain Solaire (et non Fulcanelli) au travers d'une lettre que lui adressa Pierre Dujols en 1911, l'auteur rapproche cette fois Vulcain et Fulcanelli (c'est tout le sens du titre de 2012).

 

Il le fait maintenant en reproduisant une autre missive du même Magophon, adressée en 1906 à Roussel (très vraisemblablement Raymond Roussel).

 

Précisons aussitôt que sur les quelque 250 pages publiées de son travail, la moitié environ est consacrée à ce sujet, et que le reste, pour intéressant qu'il soit, c'est-à-dire un survol personnel de l'histoire de l'alchimie, de sa théorie et de sa pratique, échappe naturellement à notre modeste propos.

 

On nous a déjà interrogés sur l'authenticité de cette missive que nous ne pouvons hélas reproduire ici, mais dont il sera possible de se faire une idée en consultant le blog de l'éditeur:

 

http://editionslapierre.blog.free.fr/index.php?post/lettre-de-Pierre-Dujols...

 

dujols1920.champagne

 

En effet, on peut se poser quelques questions sur la façon dont cet autographe de Dujols est passé de Samuel Cohen Lidiakos (secrétaire de Dujols vers 1911) aux deux Filostène (sénior et junior), d'autant que cette lettre est supposée être parvenue à Roussel (Raymond de son prénom).

 

D'un autre côté, Dujols aurait pu en garder un double (cette pratique semble avoir été aussi celle d'un Eugène Canseliet, par exemple).

 

Je suis un peu plus interpellé par la comparaison qu'on peut faire entre les signatures de Dujols en 1906 et 1920 (cette dernière étant reproduite par Canseliet justement à partir de la deuxième parution de ses Deux Logis). Elles paraissent très semblables, mais mon impression est que Magophon écrit mieux sur le tard que précédemment, ce qui pourrait paraître paradoxal.

 

Cependant, n'étant pas graphologue, je suis partisan de considérer qu'en principe ce document (comme celui de 2011 reproduit dans le Fulcanelli exhumé) est authentique, d'autant que connaissant Filostène je n'ai aucune raison particulière de suspecter son honnêteté foncière.

 

SCL1906.champagne

 

Ceci étant posé et pour en venir au fond, cette correspondance Dujols-Roussel est indibutablement du plus haut intérêt, d'une part parce qu'elle nous prouve que comme Eugène Canseliet et Richard Khaitzine notamment l'ont soutenu, il y a une réelle proximité entre Fulcanelli et Roussel, d'autre part parce qu'elle installe objectivement Paul Decoeur dans le premier cercle fulcanellien, et comme alchimiste, voire comme le ou au moins un concepteur de l'oeuvre de Fulcanelli.

 

Encore qu'à ce stade, il ne soit visiblement question que du Mystère des Cathédrales, et non des Demeures Philosophales, et bien sûr encore moins du Finis Gloriae Mundi. Mais la chronologie telle que nous la connaissons à ce jour semble respectée à ce moment: Champagne entre en relation avec Fulcanelli vers 1905, et dès 1906 dessine son principal ex-libris, précurseur dans une certaine mesure du frontispice du Mystère.

 

Il me paraît cohérent en outre de considérer que le dit Mystère aurait pu dans un premier temps être illustré par un autre que Julien Champagne, certains médaillons de Notre Dame de Paris n'étant pas signés de lui, et ce même s'il ne signait pas toujours ses dessins. Enfin, je suis frappé par le fait que le projet initial portait non pas sur deux mais cinq cathédrales, tant il me semble évident que celle de Chartres au moins devait être concernée, comme d'ailleurs nous le prouve la lettre de Dujols à Paul Dec... de 1911 (également reproduite dans le Vulcain solaire de Filostène).

 

Si j'ajoute succintement que le rôle éminent de Dujols dans le "complot" fulcanellien est à nouveau conforté, ce qui ne manquera pas de faire plaisir à Geneviève Dubois, j'en  aurai presque terminé avec les plus. Mais Filostène me paraît aussi avoir le grand, l'immense mérite même, d'accorder crédit à la parole de Canseliet. Et c'est ici qu'à mon sens le bât continue de blesser quelque peu.

 

lescahiers.champagne 

 

Comment Decoeur, décédé en 1923 (ou 1924 selon Walter Grosse, dont les travaux antérieurs et déductifs avaient déjà permis de remonter jusqu'à Decoeur, ce que les deux documents "inventés" par Filostène ont ensuite quasi miraculeusement permis de valider plus ou moins) aurait-il pu, dixit Canseliet, non seulement assister en tant que Fulcanelli aux obsèques de son ami Anatole France en 1924, mais encore approuver la préface du Mystère (1925), retirer à Eugène le Finis (1927 ou 1928), approuver les Demeures (1929)? On ne voit pas très bien.

 

Ces doutes qui me semblent raisonnables étant posés, concluons donc provisoirement qu'il y a là non pas "lumière sur lumière" (Coran), mais mystère sur mystère. Et puisqu'il vient d'être question de Grosse, signalons la nouvelle initiative de Dominique Dubois, qui après son passionnant périodique Historia Occultae nous propose ces jours-ci une nouvelle revue: Les Cahiers de l'Ailleurs, où Walter initie une dissertation savante sur Le gothique chimique (et où, entre autres articles de qualité,  Denis Andro nous propose des informations nouvelles sur Félix Gaboriau, possible initiateur en alchimie de Julien Champagne).

 

Finalement, pour nous tourner vers l'étanger, j'estime nécessaire de saluer quelques initatives en cours de la si bien nommée maison Salamander & Sons, qui publie un inédit d'un alchimiste anglo-saxon largement méconnu en France, le In pursuit of Gold de Lapidus n'y étant pas encore été traduit:

http://www.salamanderandsons.com/modern-magistery/the-pass-keys.html

 

Salamander qui s'apprête également à faire paraître en anglais une nouveauté d'un groupe d'alchimistes espagnols: The dry path of Alchemy- In the footsteps of Fulcanelli.

http://thefirelizard.wordpress.com/category/alchemy-books/the-dry-path-of-alchemy/

 

loupvoit..champagne

 

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4 avril 2012 3 04 /04 /avril /2012 16:56

 

YFB.champagne

 

Les Cahiers de l'ailleurs viennent de nous apprendre la parution de la première livraison 2012 de la revue martiniste L'Initiation, dirigée par Yves-Fred Boisset.

http://www.lescahiersdelailleurs.fr/?p=331

 

initiation12012.champagne

 

En parcourant le sommaire de ce numéro, notre attention a été bientôt attirée par un article intitulé Fulcanelli, dossier transmis par Raymond Fusilier.

 

Il nous semble incontestable que le dit dossier contient quelques informations nouvelles, sinon sur Fulcanelli lui-même, du moins à propos de Julien Champagne et de Jules Boucher.

photoJC.champagne

Comme vous le savez (notre article Julien Champagne et Jules Boucher), J.B. était sincèrement persuadé que Fulcanelli n'était autre que Champagne, et considéra ce dernier comme son maître en alchimie jusqu'à son décès survenu en 1932.

 

Fusilier a manifestement eu accès à des archives de Boucher ou de ses proches, qui nous permettent, me semble-t-il, de nous faire une meilleure idée de la réelle proximité entre les deux hommes.

scienceécrite1.champagne

D'abord, il y a ce texte de Julien lui-même, que Jules reprendra bien plus tard (cf. encore une fois notre article ci-dessus mentionné) dans la revue Initiation & Science: Ces Notes sur quelques paragraphes de la Science écrite de tout l'Art Hermétique sont manifestement de la main de Julien.

 

Ce traité anonyme de 1736 ne figure pas à l'Index Fulcanelli, mais on le trouve à l'Index Canseliet (Douze Clefs de Basile Valentin).

 

Comparons le texte de l'essai aux notes de Champagne:

http://hautsgrades.over-blog.com/article-science-ecrite-de-tout-l-art-hermetique-42930697.html

Il est évident d'emblée que ce dernier a bel et bien commenté certains paragraphes du traité. On aimerait bien sûr disposer de la totalité des notes que d'après Fusilier Champagne aurait remis à Boucher en 1922.

dictionnaire1.champagne

Deux autres textes sont très partiellement reproduits au travers des clichés de leurs couvertures: Un Dictionnaire Hermétique d'après David de Planis Campy dont le Bouquet Chymique est ici daté de 1646:

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k108871n

symbolisme1.champagne

Et un ouvrage intitulé Le Symbolisme Alchimique. Comme le précédent, il est attribué à Julien Champagne, même si dans les deux cas j'ai du mal à y reconnaître son écriture. Peut-être s'agit-il ici plutôt de celle de Jules Boucher.

 

Quoiqu'il en soit, voici un nouveau dossier à suivre.

JMM.champagne

 

Il y a quelques mois, un livre original à mon avis a fait l'objet d'un compte-rendu de lecture:

http://rflexionssurtroispoints.blogspot.fr/2012/01/jai-lu-pour-vous-une-demeure.html

 

Jean-Max Michel, qui s'est manifestement auto-édité, y traite d'une demeure philosophale nîmoise. J'ai surtout été intéressé par le fait que la maison en question est romane (XIIème siècle), alors que Fulcanelli, dont l'auteur s'est explicitement inspiré, a surtout insisté sur le gothique et la "Renaissance."

 

JMM2.champagne

 

"Que l'énergie du Créateur, la Lumière du Soleil Alchimique, conclut-il, vous inonde de sa clarté afin que votre Sel, purifié grâce à votre Mercure, vous permettre de rejoindre votre Soufre, pour que votre Etoile brille au firmament."

trevisansongevert1695.champagne

 

 

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26 mars 2012 1 26 /03 /mars /2012 01:03

 spring.champagne

 

Julien Champagne au printemps, et Fulcanelli en prime time.

 

Alors que les deux colloques consacrés à leur disciple Eugène Canseliet, en 1999 et 2009 (nos articles Champagne au colloque Canseliet et Champagne en Atlantis) n'ont hélas pas fait à ce jour l'objet d'une publication digne de ce nom, c'est-à-dire complète, le colloque Fulcanelli organisé en 2011 par Serge Goasguen et Dominique & Antoine Palfroy vient d'être heureusement traduit en "actes" édités conjointement en 2012 par La Table d'Hermès et La Pierre Philosophale.

 

Saluons donc d'emblée cette rigueur dans la démarche, et réjouissons-nous tout aussitôt, en cet équinoxe si propice au labeur, que les dits actes soient explicitement dédiés "à la mémoire d'Eugène Canseliet et Jean-Julien Champagne, qui ont permis la diffusion de l'oeuvre de Fulcanelli."

 

Comme nous avions en son temps rendu compte de nos premières impressions à l'issue de cette manifestation (notre article Champagne au colloque Fulcanelli), nous voudrions simplement les compléter ici par quelques considérations purement subjectives, à la lecture de ce beau petit ouvrage, dont nous recommandons évidemment l'étude , en reprenant brièvement et une par une les interventions de chacun des "conférenciers."

 

 

actes.champagne

 

http://lapierrephilosophale.free.fr/lapierrephilosophale/page1.html

http://www.lescahiersdelailleurs.fr/?p=344

 

Dans son exposé sur L'alchimie de Fulcanelli, une alchimie de la lumière, Jean Artero a essayé, au delà de la question de l'identité du maître alchimiste, d'inciter à la réflexion sur sa conception de l'alchimie:

 

"C'est sans doute le moment de nous rappeler de la définition obscure en apparence de l'alchimie qui a été avancée par Fulcanelli lui-même: "la permutation de la forme par la lumière."

 

Et le maître de Canseliet de scander immédiatement: "lumière, feu, ou esprit." Et même d'insister par ailleurs: "l'esprit, flamme divine." Et enfin, "l'esprit, feu ou lumière cachée." L'objectif à atteindre est ici clairement énoncé, malgré tout, et je suis tenté pour ma part d'interpréter cette permutation de la matière informée comme son bouleversement, comme une permutation des éléments qui la constituent."

 

dsc 0342-28b8e87.champagne

 

Dans son De la matière à la lumière, traduisant le point de vue d'un opératif, Patrick Burensteinas  est également revenu à plusieurs reprises sur la portée de l'enseignement dispensé par Fulcanelli:

 

"Dans un de ses livres, Fulcanelli écrit textuellemment: "l'antimoine est la matière première", et puis quelques pages plus loin "l'antimoine n'est pas la matière première; dans les deux cas, il a raison."

 

"Le premier travail de l'alchimiste, avant de faire entrer la lumière dedans, sera de l'éveiller."

 

"Ce sera la première chose, mais pas la seule, l'animation du mercure. Je n'en parlerai pas, parce que je ne peux en parler. Fulcanelli dit qu'il y a une raison hermétique."

 

dsc 0132-28b6809.champagne

 

Pour Philippe Buchelot, dans sa présentation de Fulcanelli exhumé, il s'agit avant tout de revenir sur la personnalité de Fulcanelli.

 

Selon lui, Paul Decoeur, alias Vulcain Solaire, dont l'identité a été mise en avant par Walter Grosse, est en fait apparenté à la famille des Lesseps et pourrait bien être notre "Volcan d'Elie."

 

Cependant, il nuance son propos, en l'absence  dit-il de preuve indubitable: "Fulcanelli n''est pas Vulcain Solaire." S'interrogeant finalement sur le ou les initiateurs du maître de Champagne et Canseliet, il nous incite à regarder dans plusieurs directions:

 

"Fulcanelli aurait ainsi, d'une part un maître breton, et d'un autre côté une filiation sur Bourges. Un second initiateur donc dont les prédécesseurs ou les compagnons auraient été des Parisiens."Le berruyer en question serait Alphonse Brunet d'Anvaux.

 

PB.champagne

 

D'après Eric Calendrier, Le maître secret de Fulcanelli est malgré tout principalement le Breton Pierre-Aristide Monnier, alias M.A. de Nantes, auteur notamment du traité Clef des oeuvres de Saint-Jean et de Michel de Nostredame.

 

Sa démonstration est notamment fondée sur deux arguments: l'usage du grec et l'intérêt apporté par "M.A." à la langue des oiseaux.

 

"Tout d'abord, l'usage du grec, pour Monnier une langue primordiale."

 

"Pierre-Aristide avait une tendresse particulière pour l'expression "langue ou langage des oiseaux"."

 

EC.champagne

 

Avec Christian Dumolard (Le marécage et le piédestal) nous en revenons à l'oeuvre même de l'auteur du Mystère des Cathédrales et des Demeures Philosophales.

 

Pour lui, "Fulcanelli est le maître en alchimie du XXème siècle", ce qui ne le dissuade nullement de souligner ses contradictions et erreurs, réelles ou supposées.

 

Il relève en particulier le caractère collectif de l'élaboration de ces ouvrages: "L'idéal de ce groupe était de donner à l'alchimie des lettres de noblesse, en l'enracinant dans une connaissance secrète et lointaine, remontant au moyen-âge et au-delà, véhiculée par les images de pierre de nos cathédrales ou châteaux, réservées  à des élites.

 

Ce fut là un travail formidable d'expression littéraire et iconographique, qui par l'élan impulsé porte encore aujourd'hui des fruits."

 

CD.champagne

 

Egyptologue, René Lachaud nous a ensuite entrainés vers l'Alchimie d'Héliopolis, celle de l'ancienne Egypte, dans un exposé que j'ai personnellement trouvé spécialement brillant, et qui mériterait sans doute un examen approfondi.

 

Certes, quand il  reprend à son compte la thèse...fulcanellienne selon laquelle "l'origine de l'alchimie occidentale est égyptienne", il n'arrive guère à nous surprendre.

 

Mais il va plus loin, car il dépasse les notions communément admises d'une antiquité récente, en étudiant les manifestations précoces de l'art de Thot-Hermès, bien avant Zosime de Panapolis et l'époque gréco-romaine. Enfin, il a développé des considérations dont la convergence avec le corpus de Fulcanelli est on ne peut plus frappante, à propos de certains temples de l'Egypte pharaonique, notamment ptolémaïque:

 

"Où sont les textes les plus hermétiques? Ils sont à l'extérieur du temple, au niveau de votre regard. Vous avez là toute la tradition hermétique et alchimique de l'Egypte. A l'intérieur, il n'y a que des anecdotes. Vous savez que  le meilleur moyen de cacher quelque chose, c'est évidemment de le montrer."

 

RL.champagne

 

Enfin, Michel Dziwak (Voir les étroiles au fonds du puits) s'est interrogé sur les rapports complexes entre alchimie et science officielle.

 

Tout en manifestant publiquement son scepticisme sur le caractère avéré des résultats de l'Art Sacré, il n'en a pas moins conclu son propos par un appel vibrant à une certaine ouverture d'esprit: 

 

"La recherche d'une théorie unitaire reste un objectif commun aux alchimistes et aux physiciens actuels...L'alchimie apparaît encore, aux yeux de certains, comme la Science avec concience que Rabelais appelait de ses voeux.

 

Ceux-là ne comptent alors pas sur une de ces quelconques explications pour accorder du crédit à la discipline antique, préférant lui garder toute sa poésie et son mystère. Science où l'oratoire reste indissociable du laboratoire."

 

MD.champagne

 

Pour en terminer avec les parutions récentes ayant retenu notre attention, je m'en voudrais de ne pas signaler deux d'entre elles:

 

D'abord la réédition par Massanne en 2012 de l'Histoire de la philosophie hermétique de Nicolas Lenglet du Fresnoy:

 

http://www.massanne.com/boutique.html?page=shop.product_details&flypage=flypage.tpl&product_id=237&category_id=5

http://www.massanne.com/components/com_virtuemart/shop_image/product/Histoire_de_la_P_4f695e0b9662f.jpg

 

Le livre troisième de ce classique du XVIIIème siècle, entre autres, demeure une véritable mine pour tout étudiant en histoire de l'alchimie.

 

ACH.champagne

 

Ensuite, la première édition française intégrale par Sesheta, toujours en 2012, de l'Aurea Catena Homeri, tantôt attribuée à Kirchweger, tantôt à Naxagoras (inter alia):

 

http://www.lescahiersdelailleurs.fr/?p=265

 

Cet autre texte remontant lui aussi au XVIIIème siècle fait l'objet d'une présentation érudite de Fred MacParthy, et se présente initialement comme un commentaire extrêmement disert de notre fameuse Table d'Emeraude.

 

Il n'en reste pas moins que ce traité regorge de révélations pratiques, sans doute comme toujours approximatives, telle celle-ci: "La rosée et la pluie sont le chaos universel régénéré, la semence universelle et générale du macrocosme, l'esprit et l'âme du monde, de laquelle tout ce qui existe est non seulement conservé jusqu'à son terme, mais encore détruit et régénéré."

 

 

symbolesACH.champagne

 

Ou celle-là:"Lorsque le Mars commence à rougeoyer, alors ajoutes-y l'antimoine, et laisse-les fondre ensemble; s'il est bien fondu, alors verses-y quatre demi-onces d'un salpêtre pur et deux de sel de tartre réduits en fine poudre...et tu obtiens ainsi un régule comme de l'argent massif, qui est prêt pour le travail."

 

JoosVanCleve.champagne

 

 

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11 janvier 2012 3 11 /01 /janvier /2012 12:30

 

martino2011.champagne

 

Bonne année 2012 à chacune et à chacun. Oui, je sais, je vous ai dit au revoir il y a un mois, et me revoici déjà parmi vous.

 

C'est que je pense qu'il est normal que, périodicité mensuelle de nos articles ou pas, vous restiez informés des faits nouveaux, significatifs ou importants dans notre petit domaine de prédilection, celui de Julien Champagne et de l'alchimie fulcanellienne en  particulier, et de l'hermétisme en général.

 

Donc il n'y aura peut-être pas grand chose de neuf le mois prochain, mais il m'a semblé utile d'insister pour cette fois sur l'intérêt de la réimpression mentionnée précédemment de l'édition originale du Mystère des Cathédrales de Fulcanelli par l'éditeur américain Martino Publishing, survenue en 2011.

 

Réalisée en français, elle constitue une reproduction presque irréprochable du travail de Jean Schemit, et c'est avec une émotion certaine que nous y retrouvons, très correctement reproduites (sauf les quelques illustrations en couleurs, présentées en noir et blanc à l'exception de celle de couverture), les gravures de Julien Champagne.

 

orcier1.champagne

 

En outre, il se trouve que nos amis Crépy et Valois viennent de nous mettre entre les mains un beau volume d'une bonne centaine de pages, intitulé Alchimie à Orcier.

 

Egalement paru en 2011, et d'auteur incertain, le "nautonier" Mikhaïl CWM étant vraisemblablement affublé d'un prête-nom, ce livre certes un peu cher mais richement illustré me paraît ressortir à ces éditions privées que les alchimistes actuels continuent d'affectionner, un peu comme leurs anciens finalement avaient régulièrement recours aux manuscrits qu'ils recopiaient soigneusement.

 

En effet, le logo des éditions du Col du Feu figurant en quatrième de couverture est à mon avis démenti, dans une certaine mesure, et par le fait que cet ouvrage ne figure pas à leur catalogue, et par celui qu'il a été imprimé par blurb.com, site spécialisé dans la confection de "livres à la demande."

 

Nous avons ici, par le texte et en magnifiques clichés, affaire à la voie sèche, voie de prédilection de l'école de Fulcanelli et d'Eugène Canseliet, alors même que notre alchimiste affirme (cum grano salis): "Nous vous proposons ici une voie brève, dite voie de la foudre."

 

orcier2.champagne

 

"L'or philosophique, nous explique presque d'emblée notre anonyme, c'est le Feu du Soleil, et c'est le pseudonyme qu'a choisi l'Adepte qui se cache sous le nom de Fulcanelli."

 

Et il ajoute un peu plus loin: "La cathédrale et ses vitraux nous montrent bien le chemin de la voie sèche de Saint Jacques, qui est tout simplement de rendre la matière lumineuse et de corporifier la lumière. Une seule matière est capable de répondre à cette proposition, surtout si elle est philosophique. Et Canseliet de préciser que la matière première était soit l'antimoine, soit le plomb, celle des deux capable de donner le fameux sinople, l'émail vert du blason."

 

Puis il traite principalement, si je l'ai bien compris, d'abord du premier oeuvre, "ou séparation", ensuite du second oeuvre, "les aigles ou sublimations."

 

Faute de pouvoir, naturellement, vous présenter ici un digest des photos accompagnant sa glose de labourant, j'ai choisi de vous donner à regarder cette vue, que pour ma part je trouve superbe, de la rémore et de l'émeraude.

 

orcier3.champagne

 

En effet, cette illustration me rappelle curieusement celles de deux autres pages web:

 

Celle de Marie M. déjà, à la recherche de l'émeraude alchimique (confer la prise de vue ci-dessous):

http://www.editions-arqa.com/editions-arqa/spip.php?article958

 

Et puis celle de Daniel Fleury, qui nous offre de son côté un singulier diaporama commenté sur la voie solaire du Mutus Liber:

http://holoanalyse.com/diapo1.php

 

 

mmemeraude.champagne

 

Enfin, Agesilaus et Santander entre autres en soient remerciés, nous avons découvert grâce à eux un entregistrement audio peu connu de Canseliet, où il est précisément question in fine de la viridité alchimique:

http://www.martinismeoperatifquebec.org/boutique.html

(payant, une heure d'écoute), 

http://www.sendspace.com/file/2cfa41

(trente minutes gratuites, et...gratifiantes).

 

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11 décembre 2011 7 11 /12 /décembre /2011 23:56

  CaptureF.champagne-copie-1

 

Chers tous et chères toutes, je voudrais commencer ce dernier post de l'année en rendant un hommage particulier à Henri La Croix Haute, dont j'apprends qu'il vient de s'éteindre à un âge canonique, et à ce que l'on m'a rapporté dans toute la lucidité qui serait celle d'un Adepte.

 

Comme son maître Henri Coton, à qui nous avons consacré un article, il était un fidèle de l'alchimie de Pierre Dujols, et parce qu'en alchimie  nous n'avons pas d'adversaire et encore  moins d'ennemi, peu nous chaut qu'il fut comme son prédécesseur hostile à l'approche Fulcanelli-Champagne-Canseliet.

 

Pour en venir à cette dernière, il me semble bien qu'une reproduction anastatique de l'édition originale du Mystère des Cathédrales vient  d'être publiée aux Etats-Unis par Martino fine books, et est disponible pour un prix modique, aussi bien sur Abebooks que sur Amazon.

 

Certains la qualifieront peut-être d'édition pirate, mais les questions de copyrights ne sont pas de notre compétence,  par conséquent nous espérons bien que les Demeures Philosophales connaîtront bientôt le même sort heureux.

 

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"By coincidence", notre ami Richard Khaitzine vient  également de nous gratifier d'une belle étude parue chez Edite sur Notre-Dame de Paris, et sa dimension hermétique.

 

Je la considère personnellement comme un essai d'une grande maîtrise, qui a été réalisé manifestement dans le  même esprit que ce modeste blog, qui vise précisément entre autres à ouvrir  à une vision alchimique de certaines réalités, pour ne pas dire de la réalité ou de la surréalité dans son ensemble.

 

Ajoutons donc qu'il constitue une remarquable introduction, en particulier, au Mystère fulcanellien, dans la mesure où il nous conduit du profane au...sacré.

 

Et nous ne sommes aucunement choqué, pour notre part, quand l'auteur, au détour d'un passage d'un des chapitres les plus importants de son travail (Du Mystère des Cathédrales aux Demeures Philosophales), qualifie les deux ouvrages actuellement parus de Fulcanelli de "grande mystification". Mystification sans doute, puisqu'on est là en ésotérisme, mais alors, quelle stature, quelle allure, quelle hauteur de vues!

 

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Et maintenant, dans cette inactualité alchimique décidément des plus riches, comment ne pas nous féliciter coram publico de la parution si attendue du quatrième numéro de la revue annuelle Historia Occultae, éditée par L'Oeil du Sphinx (OdS) de Philippe Marlin.

 

Vous pourrez y retrouver notamment deux recensions du premier colloque Fulcanelli, l'une de votre humble serviteur (mais vous la connaissez déjà), l'autre de Serge Caillet, au travers d'une analyse de certains ouvrages qui ont été présentés à ce séminaire. A ce propos, précisons qu'aux dernières nouvelles les actes du dit colloque devraient finalement paraître en 2012.

 

Je relève également le fait que le si méritant directeur de HO, Dominique Dubois, s'y fait l'écho (bienveillant, il va sans dire) de la publication de La Vie Minérale d'un certain Julien Champagne. Enfin, entre autres articles passionnants, Brice Michel s'efforce de mieux cerner ce fameux Grand Lunaire ou Très Haut Lunaire, dont notre "Hubert" est réputé avoir fait partie.

 

Y parvient-il totalement? C'est une autre question, car pour moi ce cercle ne fut pas une secte finalement, et encore moins un groupement parapolitique de type cagoulard, mais s'apparente plus à une fraternité comme celle des Veilleurs (où nous retrouvons JC), avec un noyau plus ou moins réduit semble-t-il à un septénaire, dont je n'exclus pas a priori qu'on puisse y trouver notamment Eugène Canseliet.

 

DD.champagne 

 

En définitive, mon seul regret dans cette affaire est certainement que le compte-rendu de notre compère Walter Grosse sur les conditions de l'admission de Canseliet justement à la Société française des Gens de Lettres, ou SGL, en 1962, n'ait pu paraître comme initialement prévu dans cette livraison de HO.

 

Souhaitons donc qu'il soit publié prochainement, car l'intérêt de ce dossier conservé aux Archives Nationales me semble certain.

 

Voici en résumé ce qu'on m'en a rapporté de plus important: D'abord il comporte une pièce consacrée au contrat entre  Eugène et les éditions Omnium pour la seconde édition  des Fulcanelli, d'où il ressort qu'EC affirme ses droits non seulement sur le texte mais aussi sur les illustrations de Julien Champagne.

 

Ensuite, Eugène Canseliet autorise par écrit la SGL à considérer que pour le Mystère et les Demeures, son pseudonyme est Fulcanelli.

 

ahscanseliet.champagne2-copie-1

A défaut de pouvoir produire pour l'instant les pièces en question, et dans l'attente de pouvoir prendre connaissance  du point de vue de WG dans cette affaire, je vous soumets une dédicace inédite de JC (AHS Fulcanelli) à EC.

 

Je précise qu'elle ne fait pas partie du dossier SGL, mais émane d'un collectionneur bonapartiste qui l'a confiée à nos chers Suffren et Pénélope.

 

Et que je n'ai pas de raison particulière de douter de son authenticité, bien au contraire.

 

Il me semble qu'elle se  passe de commentaire, et pourtant comment ne pas relever cette chaleur particulière de Julien envers Eugène le philosophe, mais aussi le disciple et finalement l'ami et le frère...

 

Canseliet qui figure d'ailleurs au nombre de Ces voix que j'entends encore, le beau recueil d'entretiens que Madeleine Chapsal vient de faire paraître chez Fayard en cette fin 2011.

 

Oui, il ne suffit pas de lire Eugène, il faut l'entendre, le voir... Ce qu'a fait notre auteur en 1964 à  Savignies. Tenez, un court extrait:

 

"Il s'est absenté un instant. J'en profite pour demander à sa femme: Enfin, l'alchimie, qu'est ce que  c'est? Une science, un art? Je crois que c'est une science, me dit-elle, mais demandez plutôt à mon mari.

 

Dès que Canseliet est de retour, je lui pose la question. Il arque plus encore ses hauts sourcils. L'alchimie? Mais c'est un art, bien sûr!

 

Et il m'offre quelques morceaux d'une curieuse matière qu'il sort d'un flacon: c'est brillant, c'est lourd, c'est vert...Prenez, me dit-il, c'est de l'esprit universel, je l'ai convaincu de se fixer sur ce fondant."

 

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Pour presque terminer, je crois devoir aussi saluer la publication, toujours en 2011, d'Alchymie a Rudolf II (Artefactum, Prague).

 

Dû pour l'essentiel à l'éminent professeur Vladimir Karpenko, ce fort volume en tchèque comporte, outre un résumé en anglais, une formidable collection d'illustrations centrée sur l'alchimie rudolphine.

 

Il s'agit là à mon avis de la plus belle iconographie alchimique qu'on ait vue depuis longtemps. Une traduction est annoncée, espérons qu'elle voie rapidement le jour, pourquoi pas d'ailleurs en français.

 

Je vous en propose une "evidence" succinte, au travers de ce superbe blason hermétique en couleurs de Michel Maier.

 

karpenko.champagne

 

MMVK.champagne

 

Enfin, je vous dis non pas adieu, mais au revoir. Et oui, Julien Champagne vous tire quelque peu sa révérence. Archer va devoir en 2012 se consacrer avec son complice Jean Artero à la rédaction d'une bio de JC, donc la période de nos articles mensuels touche à sa fin, au moins provisoirement.

 

Mais à nos quelques dizaines d'abonné(e)s, à nos si fidèles lecteurs et nos toujours adorables lectrices, que nous remercions encore pour leur intérêt sans faille envers nos 275 articles réalisés en 6 années, nous précisons bien que ce blog devrait si Dieu veut rester vivant.

 

Nous continuerons donc à répondre à vos si riches commentaires, à actualiser nos articles parus, à  en écrire de nouveaux si l'actualité l'exige...Si de votre côté, et je pense spécialement aux familles de Fulcanelli, de Champagne et de Canseliet et à leur entourage, vous pensez pouvoir enrichir notre connaissance de "l'apôtre de la science hermétique", notamment dans la perspective de notre petit travail en cours, n'hésitez pas à nous contacter.

 

En attendant, bonnes fêtes de fin d'année, et bon début d'année 2012.

 

fufuchampagne

 

 

pcc ARCHER

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5 novembre 2011 6 05 /11 /novembre /2011 21:14

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Julien Champagne (1877-1932) a-t-il personnellement connu Albert Poisson (1868-1893 ou -1894), dont il fut un lecteur assidu (notre article Albert Poisson et Julien Champagne)? Nous ne pouvons en être sûrs pour l'instant, même si tous deux ont eu leurs habitudes à la Librairie du Merveilleux de Chamuel (notre article Champagne et l'archange), puis de Dujols et Thomas, ces derniers étant pour le coup des proches de Champagne.

 

Dès 1892  en tout cas cette librairie nous a gratifié d'une Bibliographie de la science occulte, dont l'Atelier Empreinte de Rennes-leChâteau a eu la bonne idée, voici quelques mois, de proposer à la vente une réimpression récente.

http://www.atelier-empreinte.com/

 

Notre ami Bernardo me signale d'ailleurs ces jours-ci que cette bibliographie est disponible à la BNF (Gallica):

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65536s.r=Papus.langFR

 

Comme on pourra le vérifier aisément, la rubrique alchimie de ce catalogue est essentiellement occupée par un "auteur maison", Poisson en personne.

 

poissonchamuel1.champagne

 

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On y retrouvera sans grande surprise ses principaux ouvrages alors à la vente, mais aussi des "brochures" encore non parues, et présentées comme étant sous presse (merci à Hélias de sa contribution aux illustrations).

 

La Lettre sur la magie de Roger Bacon, traduite et commentée par Albert, semble effectivement avoir été éditée en 1893 sous le titre de Lettre sur les prodiges de la nature et de l'art et sur la nullité de la magie.

 

Mais quid de cette autre brochure, cette fois de Poisson lui-même, intitulée tout bonnement Paris alchimique?

 

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lettreprodigespoisson.champagne

 

Reconnaissons en toute simplicité que nous ignorions jusqu'alors si cet essai, lointain prédécesseur de celui de Bernard Roger (Paris et l'alchimie, Alta, 1981), était ou non paru.

 

En fait il nous semblait que non, mais un autre de nos compagnons, Simplet en l'occurence, vient tout juste de le découvrir dans le numéro de février 1893 de la revue L'Initiation:

http://crptrad.aecoute.info/old/download.php?op=geninfo&did=266

http://www.martinismeoperatifquebec.org/monument.pdf

 

Qui plus est, il en existe aussi un manuscrit....

 

Wpoisson1.champagne

Dès 2006 l'Espagnol José Rodriguez Guerrero signalait l'existence d'un fonds Poisson à la Wellcome Library de Londres.

http://www.revistaazogue.com/expo1.htm

 

En 2009 le Britannique Adam McLean a entrepris d'en rendre public le détail.

http://www.alchemydiscussion.com/view_topic.php?id=276&forum_id=8

 

Ce fonds est désormais parfaitement identifié et il est accessible aux chercheurs.

 

Wpoisson2.champagne

 

Wpoisson3.champagne

On y trouve une bonne quinzaine de manuscrits, dont celui qui nous intéresse aujourd'hui:

http://archives.wellcome.ac.uk/DServe/dserve.exe?dsqIni=Dserve.ini&dsqApp=Archive&dsqDb=Catalog&dsqCmd=NaviTree.tcl&dsqField=RefNo&dsqItem=MS3930/3939#HERE

 

Ce manuscrit (3939) du début des années 1890 a pour titre Les monuments alchimiques de Paris. Signé de Philophotes, pseudonyme bien connu d'Albert Poisson, il se compose d'une vingtaine de feuillets qui constituent à mon avis une version plus ou moins aboutie du "Paris alchimique" évoqué ci-dessus.

 

Parmi les autres documents du fonds, mentionnons au passage l'intérêt de celui sur cette Société hermétique des Protylites (manuscrit 3941) que Poisson paraît avoir envisagé de mettre sur pied, toujours vers 1890.

 

Wpoisson4.champagne

 

La provenance du fonds Poisson de la Wellcome apparaît comme clairement établie: Il provient de la vente Sotheby's (1934) de la bibliothèque parisienne de Lionel Hauser (les manuscrits sont estampillés de son sceau L.H.).

http://archives.wellcome.ac.uk/DServe/dserve.exe?dsqIni=Dserve.ini&dsqApp=Archive&dsqDb=Catalog&dsqCmd=show.tcl&dsqSearch=%28RefNo==%27MS3930%2F3939%27%29

 

Féru d'hermétisme, ce banquier fut un ami et probablement un mécène d'Eugène Canseliet. Il passe également pour avoir été un agent d'affaires de l'écrivain Marcel Proust.

 

Wpoisson5.champagne

 

Dans ses Monuments alchimiques, Albert insiste beaucoup, naturellement, sur ceux dûs à son cher Flamel. Il n'en demeure pas moins qu'on y trouve également la cathédrale Notre-Dame de Paris, dans la lignée de Laborde, Montluisant, Cambriel et autres, mais aussi la Sainte Chapelle.

 

Nous avons donc affaire avec ce texte à un véritable précuseur du Mystère des Cathédrales, et même des Demeures Philosophales, bref à une sorte de prélude à l'oeuvre de Fulcanelli, d'autant que Poisson n'hésite pas à s'écarter sur un feuillet de son propos parisien, en mentionnant de façon laconique l'hôtel Jacques Coeur de Bourges et une "méson" montepellieraine d'Arnaud de Villeneuve.

 

Il est vrai que Fulcanelli lui-même reprendra (aussi?) à son compte d'autres études modernes antérieures à son oeuvre et centrées cette fois sur des monuments non français, telles celles de Jacob et Haatan sur le poële alchimique suisse de Winterthur (1896 et 1902). Son disciple Canseliet fera plus tard de même, tout en la critiquant, avec celle, "inestimable"  de Pietro Bornia sur la porte hermétique de la villa romaine Palombara, parue en 1895 dans la revue L'Initiation de ce "bon Papus" à qui Chamuel confia la direction de la bibliographie mentionnée au début de cet article, que nous ouvert sous l'égide décidément propice de La Librairie du Merveilleux.

 

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21 octobre 2011 5 21 /10 /octobre /2011 17:50

OdRpeintureAlexandreBonnindeFraysseix

Charly et quelques autres, comme l'ami Stibia ou Pierre, nous sauront peut-être gré de revenir brièvement ce mois sur le chapitre Louis d'Estissac des Demeures Philosophales, que nous avons déjà abordé à deux reprises (articles Champagne de Coulonges à Terre Neuve et Julien Champagne cheminant).

 

Il n'est probablement pas inutile de rappeler, en préambule, que le titre complet du dit chapitre est en fait Louis d'Estissac, gouverneur du Poitou et de la Saintonge, grand officier de la Couronne et philosophe hermétique. Et que Fulcanelli y écrit que Rabelais, possiblement précepteur de d'Estissac et qui fut son hôte vers 1550, en son Pantagruel, dénomme le château de ce philosophe (Coulonges-sur-l'Autize), Coulonges-les-Royaux.

 

Notre Adepte souligne également, ainsi que nous l'avions évoqué en son temps, le fait que de Coulonges, édifié de 1542 à 1568, "le mobilier, les porches, les pierres sculptées, les plafonds,  et jusqu'aux tourelles d'angle, tout a été dispersé" ultérieurement. Certaines de ces pièces furent acquises par un aquafortiste célèbre, Etienne-Octave de Guillaume de Rochebrune, et servirent à la réfection et à l'embellissement de sa propriété de Fontenay-le-Comte, en Vendée.

 

C'est grâce à cet Octave que nous voudrions maintenant entrer dans le vif de notre sujet mensuel.

 

eau forte,Octave de Rochebrune.champagne

 

"M. de Rochebrune, précise Fulcanelli en note, né à Fontenay-le-Comte en 1824, et mort au château de Terre Neuve en 1900, était le grand-père du propriétaire actuel, M. du Fontenioux."

 

Contrairement au petit-fils, avec qui des contacts ont pu être noués en vue de la parution des Demeures, son aïeul était donc un presque contemporain de Fulcanelli (1839?-?), qui tout en se concentrant sur l'interprétation hermétique des motifs de la cheminée du grand salon, n'en liste pas moins, de façon assez inhabituelle chez lui, peut-être pour complaire à  cette famille, et "pour l'agrément des amateurs", précise-t-il, certaines des curiosités qu'abrite le manoir actuel.

 

Sur la vie et l'oeuvre de Rochebrune, qui fut aussi graveur, sculpteur et collectionneur d'oeuvres d'art, quelques sites permettent d'obtenir des précisions significatives, comme:

http://www.fontainesdefrance.info/biographies/biorochebrune.htm

http://figuresherminoises.over-blog.com/article-octave-de-rochebrune-1824-1900--40745134.html

http://recherche-archives.vendee.fr/archives/catalogue/personne/Rochebrune,%20Octave%20de/Z

http://www.culture.fr/recherche/?typeSearch=collection&SearchableText=Rochebrune+Octave+Guillaume+de&portal_type=CLT_Site_Note

 

Mentionnons aussi en particulier de René Vallette (René de Thiverçay) et Emile Boutin, Octave de Rochebrune, sa vie, son oeuvre (Lussaud, Fontenay-le-Comte, 1925) et d'Adélie Avril un mémoire d'histoire de l'art dont on peut souhaiter qu'il soit édité sur Le château de Terre Neuve (université de Rennes, 2007).

 

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Sur le château de Terre Neuve justement, Fulcanelli semble avoir consulté une étude non publiée, puisqu'il évoque sa lecture d'"une monographie manuscrite, probablement rédigée par M. de Rochebrune."

 

Ce dernier fut donc d'une certaine façon son propre Julien Champagne en même temps que son propre Eugène Canseliet, puisqu'il a également dessiné certaines parties de son château sur lesquelles Fulcanelli ne s'est pas attardé, comme cette autre cheminée monumentale, vraisemblablement érigée, elle, dans l'atelier d'imprimerie et de gravure du propriétaire des lieux.

 

Provient-elle également de Coulonges? Il est au moins permis de le supposer, pour peu qu'on en juge par les caissons du plafond qui la surplombe.

 

Et sans doute certains de ses motifs pourraient-ils eux aussi se prêter à une exégèse alchimique, si du moins on pouvait les voir représentés en gros plan, comme ces sirènes dont on se plaît à imaginer qu'elles sont peut-être "noires et enceintes."

 

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"Le plus beau plafond du château de Coulonges, celui qui en ornait jadis le vestibule et la salle du trésor, couvre maintenant le grand salon de Terre Neuve, dénommé l'Atelier", précise Fulcanelli. Et d'ajouter:

 

"Il est composé de près de cent caissons, tous variés; l'un de ceux-ci porte la date de 1550 et le monogramme de Diane de Poitiers."

 

L'Adepte renvoie alors son lecteur à sa leçon sur Dampierre-sur-Boutonne, autre demeure que nous avons déjà maintes fois parcourue ensemble (voir en particulier notre article de Diane de Poitiers à Champagne), et que nous allons retrouver dans quelques lignes.

 

Dans cette attente, je ne peux que relever immédiatement cette curieuse expression de salle du trésor, qui nous fait aussitôt penser à celle de l'hôtel Jacques Coeur (article Julien Champagne dans la chambre du trésor), ainsi qu'aux kaléidoscopiques Voyages d'Irène Hillel Erlanger (article Irène Hillel et Julien Champagne).

 

 

rochebrune.champagne

 

Nous ne savons pas, pour l'instant du moins, si le manuscrit de Rochebrune étudié par Fulcanelli a été finalement publié.

 

En tout cas l'auteur des Demeures paraît avoir ignoré, à moins qu'il ne l'ait délibérément passé sous silence, l'existence de plusieurs documents sur Terre Neuve, édités en 1887 et dont une partie émane d'Octave.

 

Il est vrai que les deux cahiers de la collection Paysages et monuments du Poitou, imprimés à Paris par Motteroz, n'ont apparemment été tirés qu'à 400 exemplaires, selon toute vraisemblance largement réservés à leurs souscripteurs.

 

Il est non moins vrai que certains écrits d'Octave sont peut-être encore à découvrir, qu'il s'agisse d'autographes ou d'imprimés à petit nombre, voire de recueils présentant le caractère d'un exemplaire unique, comme ces Etudes historiques et artistiques sur le Poitou et la Vendée, de Rochebrune et Benjamin Fillon (Clouzot, Niort, 1887), avec cette belle gravure représentant l'atelier de l'artiste, vu à travers sa porte :

http://www.binoche-renaud-giquello.com/html/fiche.jsp?id=1552896&np=6&lng=fr&npp=20&ordre=1&aff=1&r=

 

porteatelierterreneuve.champagne

 

1887 encore...Donc si Fulcanelli a bien compulsé le manuscrit de Rochebrune sur le château, et si ce dernier était similaire ou identique à ce qui fut publié cette année là, l'éventuelle, voire probable, première rencontre entre les deux hommes a bien peu de chances d'être postérieure.

 

Mais ce qui est relativement surprenant en fait, c'est surtout que Fulcanelli connaissait parfaitement l'existence de ces fameux Paysages et Monuments du Poitou.

 

Il la cite, non pas à propos de Coulonges, mais dans son examen des emblèmes hermétiques de...Dampierre-sur-Boutonne.

 

Doutant que Jeanne de Vivonne pût être l'inspiratrice des célèbres caissons de cette autre demeure philosophale, il stipule: "Telle était la question que nous nous posions en feuilletant le beau recueil de Jules Robuchon" et en donne aussitôt en note la référence précise: Paysages et monuments du Poitou, photographiés par Jules Robuchon. Tome IX: Dampierre-sur-Boutonne, par Georges Musset, Paris, 1893.

 

 

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Fulcanelli connaissait donc également, au moins de nom, le photographe Jules Robuchon (1840-1922), à propos duquel nous avons déjà dit quelques mots, justement dans un article sur Dampierre (Constance de Champagne).

 

Savait-il qu'il fut membre de la Société des Antiquaires de l'Ouest? On peut le supposer, sans plus, puisqu'il mentionne seulement l'appartenance à cette société de Georges Musset.

 

Comme on peut le vérifier sur nos reproductions, la dite SAO comprenait quoiqu'il en soit des membres de qualité, du moins à nos yeux, comme encore René Vallette...

 

Et Octave de Rochebrune.

 

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Aussi connu comme sculpteur, Jules César Robuchon, à qui l'on doit en particulier un buste de l'archéologue Léon Palustre (1838-1894), que Fulcanelli cite dans ses Demeures à propos de Dampierre et de Nantes, est resté célèbre comme photographe, au point qu'un artisan de nos relations, à qui nous avons récemment confié la reproduction de certains de nos clichés joints, s'est parfaitement et spontanément souvenu de sa contribution dans son domaine de prédilection.

 

Fils d'imprimeur-typographe, originaire de Fontenay-le-Comte, il reçut d'abord une formation de lithographe, avant de découvrir dans les années 1860 la photographie, qui devint dès lors sa vraie passion, conjuguée avec un goût prononcé pour l'archéologie.

 

C'est ainsi qu'il parcourut avec son barda et par tous les moyens de transport envisageables, la pluralité des régions de l'Ouest de la France. Egalement libraire-éditeur, il est spécialement resté dans la mémoire collective pour le grand nombre de cartes postales réalisées à la suite de ses multiples pérégrinations, ce qui le rapproche de Julien Champagne, dont certains des dessins constituent manifestement des reproductions généralement fidèles de ce type de positifs (Chartres, Vitré...).

 

Citons sur Jules César les ouvrages de Francis Ribemont: Jules Robuchon, imagier de la Vendée et du Poitou (L’Horizon chimérique, Bordeaux, 1999) et de de Christophe Vital, Jean-Pierre Remaud et Serge Bauchet, La Vendée sous l'oeil de Robuchon (Somogy, La Roche-sur-Yon, 2008).

http://le-cercle-histo.over-blog.fr/article-robuchon-un-regard-poitevin-fontenay-le-comte-vendee-1999-71030353.html

http://recherche-archives.vendee.fr/archives/catalogue/personne/Robuchon,%20Jules-C%C3%A9sar/Z

http://www.cparama.com/forum/jules-robuchon-photographe-editeur-poitiers-t3429.html

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Robuchon

 

 

 

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Pour en venir maintenant au contenu de nos deux cahiers sur Coulonges et Terre Neuve (cinquante-neuvième à soixante-deuxième livraisons des Paysages et monuments du Poitou), je dirai d'abord que naturellement s'y trouve reproduite sous la forme d'une photographie de Jules Robuchon, la cheminée "XVIème siècle provenant du château de Coulonges-les-Royaux" sur laquelle disserta Fulcanelli.

 

Duquel nous apprenons en particulier que "la cheminée du grand salon, achetée à Coulonges, fut réédifiée au château de Terre Neuve en mars 1884." Incroyable précision, que trois ans plus tard, les dits cahiers, lesquels ne contredisent aucunement, pour autant, les assertions de l'auteur des Demeures, ne m'ont pas paru recéler.

 

Ensuite, qu'il est bien exact que de multiples parties du monument originel ont été transportées à leur emplacement actuel: "Le premier appartement intéressant que nous trouvons dans l'aile du fond porte le nom de Salle du Trésor: c'est la première pièce à plafond plat. Quarante-cinq caissons représentant des fleurons variés à l'infini et d'un modelé très savant la composaient. Toutes ces pierres ont été transportées à Terre Neuve; elles recouvrent le plafond du grand atelier."

 

De cet atelier, la porte d'entrée, "XVIe siècle, ordre dorique, provenant du château de Coulonges" et notamment décorée de trois salamandres, animal cher à François 1er comme aux alchimistes, est également photographiée par Jules César (J.C.). Lequel prit encore un cliché d'un tapis des Gobelins, ultérieurement donné par Louis XIV à Voyer d'Argenson, garde des Sceaux, dont l'intérêt pour l'alchimie est notoire...

 

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Il n'est pas fait mention dans ces livraisons de Paysages et monuments du Poitou d'un séjour à Terre Neuve de François Rabelais, mais on y rappelle "le long séjour" que fit au couvent des Cordeliers de Fontenay celui qui, par anagramme de son patronyme se fit aussi appeler, comme le souligne Eugène Canseliet, Seraphin Calobarsy.

 

Fulcanelli le présente comme un possible précepteur de Louis d'Estissac. Les liens entre les deux hommes sont confirmés par Mireille Huchon dans sa récente biographie de l'abstracteur de quintessence Alcofibras Nasier (NRF Gallimard, 2011).

 

Huchon n'hésite pas au demeurant à consacrer dans cet ouvrage plusieurs pages à l'alchimie de Rabelais: "L'alchimiste s'affiche" dès 1534, note-t-elle ainsi courageusement.

 

Voici donc tranchée, d'une certaine façon, la question que posait dès 1971 la revue Atlantis dans sa livraison de mars-avril: Rabelais était-il alchimiste? Quelque peu, y répondait Jacques d'Arès, tout en présentant son élève Louis d'Estissac comme un opératif.

 

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Pour terminer (provisoirement, si Dios quiere), je voudrais saluer ici, en changeant d'octave, l'heureuse initiative de Diffusion rosicrucienne, qui propose à la vente depuis peu un enregistrement des fugues de l'Atalante fugitive de Michel Maier.

 

On pourra au demeurant en écouter de brefs extraits gratuits en suivant le premier lien ad hoc:

http://www.drc.fr/prodManuel/pres-produit/zoom-produit/1816/atalanta-fugiens-_-cd.html?manuel_redir=pres-produit&cat=155

http://recherchestraditions.blogspot.com/2011/10/atalanta-fugiens-cd-michael-maier.html

 

Il ne s'agit pas là d'une première, je crois qu'il y a eu au moins un précédent britannique (écossais, si je ne me trompe pas), mais cette composition tchèque de Vagantes, dûe en 2004 à Martin Konvalinka est sans doute la plus récente, et me paraît en tout cas excellente.

 

La musique, de Maier ou pas, est destinée à être jouée. Et l'alchimie est art de musique et d'harmonie. Dans la notice qui accompagne le CD, Konvalinka émet finalement une hypothèse des plus intéressante, et qui de toute façon ne devrait pas choquer nos frères et soeurs en Hermès, en assignant à chaque fugue telle planète et/ou tel élément: Elémentaire, mon cher Rochebrune.

 

 

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