Que Julien Champagne ait oeuvré au laboratoire paraît incontestable. Voici une photo extraite des Cahiers de la Tour Saint-Jacques déjà mentionnés, dans la partie consacrée au "dossier Fulcanelli" (1962).
Elle est très précisément intitulée : Jean-Julien Champagne dans son laboratoire, et située dans la partie du cahier où se situe la réponse d'Eugène Canseliet au "réquisitoire" de Robert Ambelain.
Canseliet dans son texte semble d'ailleurs le considérer plus comme un spagyriste que comme un alchimiste, c'est-à-dire qu'il ne prenait pas en compte, selon lui, les influences extérieures exigées dans les manipulations, contrairement à un Fulcanelli par exemple:
"Ce qui n'empêchait pas qu'il se livrât, d'ailleurs très incommodément, à l'aide de son petit poële rond, à des essais multiples de spagyrie par la voie du creuset."
Quant au lieu de la photo, il pourrait s'agir de la rue Vernier, à Paris, plutôt que de la rue Rochechouart, ou de la banlieue parisienne.
Canseliet poursuit en effet: "Sur le même couloir de ce sixième étage (de la rue Rochechouart) , penser que Champagne avait un laboratoire, serait aussi faux que de croire qu'il en avait eu un précédemment, même très modeste, à Villiers-le-Bel."
"Le seul aménagement, digne du nom de laboratoire, dont il eût disposé, dans une pièce à part, se trouvait rue Vernier, où je le visitais presque chaque semaine, depuis l'été de 1916."
Si on suit Canseliet, cette photo aurait donc été prise dans le laboratoire mis par les Lesseps à la disposition de Julien, et pendant la première guerre mondiale, alors que notre artiste avoisinait la quarantaine.
Des compétences alchimiques de Champagne, Emile Nourry, alias Pierre Saintyves (1870-1935), fut rapidement convaincu, puisque dès 1927 il rendait compte dans un de ses catalogues de libraire de la publication de l'édition originale du Mystère des Cathédrales de Fulcanelli, précisant:
"Fulcanelli, avec une rare pénétration, s'est appliqué à recueillir tous les symboles de verre ou de pierre des cathédrales et nous les a rendus sensibles avec un art remarquable.
Il a d'ailleurs été secondé dans cette oeuvre par un artiste, Julien Champagne, qui est lui-même, tout le prouve, un savant hermétiste."
Or Emile, qui avait dès 1914 publié à tirage limité une splendide édition du Mutus Liber, augmentée de la lumineuse Hyptypose de Magophon, alias Pierre Dujols, était lui même sans nul doute un connaisseur, et même un "amateur de Science."
Fin 2008, Ibrahim a publié dans son excellent site référencé ci-contre, La rue de l'alchimie, un cliché inédit du laboratoire de Julien Champagne, qui ajoute-t-il à juste titre comporte une dédicace de ce dernier à Pierre Dujols.
Cette photo conservée par Magophon jusqu'à son décès semble provenir, vraisemblablement de façon indirecte, de la famille de l'auteur de l'Hypotypose au Mutus Liber:
http://hermetism.free.fr/personne%20Fulcanelli.htm
http://hermetism.free.fr/personne%20Fulcanelli.htm#laboratoire
http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-32326207.html
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