Restons encore un peu à Séville, cette fois en compagnie d'Enrique Corzo de Porras et de son ouvrage si documenté La identidad de Fulcanelli Parte II (2021 et pour la première version révisée, 2022), ouvrage imprimé par Amazon qui le commercialise également:
Amazon.fr - La identidad de Fulcanelli: Parte II - Corzo de Porras, Enrique - Livres
De façon éminemment sympathique à nos yeux, cet ingénieur de formation reprend à son compte le travail précédent de son père Javier Corzo Sanchez (La identidad de Fulcanelli, Circulo Rojo, 2016), qu'il essaye d'étayer encore, et d'actualiser bien sûr.
C'est en fait un des principaux points forts de ce nouvel essai que ses nombreuses références fournies, y compris s'agissant de ce blog, qui est dûment mentionné dans son livre, et à plusieurs reprises, ou encore de certaines publications de notre compère Jean Artero (il fait plusieurs fois mention de sa publication sur Julien Champagne).
A l'inverse, il est sans doute un peu dommage qu'il paraisse ignorer bien des éclaircissements de Jean sur Fulcanelli (Présence de Fulcanelli, et, qui plus est, par la suite Fulcanelliana, où Artero traite notamment de la thèse commune à Javier et à Enrique Corzo).
Pour le père comme pour le fils, en effet, Fulcanelli ne serait autre que Carlos (Charles) de Bourbon (1870-1949).
Et Enrique de dépenser à son tour des trésors d'érudition et d'imagination pour tâcher de nous persuader, chronologie et historique à l'appui, que par conséquent Fulcanelli ne peut certainement pas être venu au monde environ trente ans plus tôt que son "fulcanellisable." De même, après d'autres, comme Grégoire Brissé récemment, il s'efforce de rapprocher les lieux fulcanelliens de ceux fréquentés par l'infant dont il se fait lui aussi le chantre.
C'est ainsi par exemple que pour lui comme pour son père et plus récemment Cédric Mannu, le voyage espagnol d'Eugène Canseliet a eu pour cadre telle villa sévillane aujourd'hui détruite ou non, ce dont pour notre part nous nous permettons de douter quelque peu.
S'agissant de Julien Champagne enfin, notre auteur du jour nous semble un peu hésitant, pour dire le moins. Son assertion au demeurant très argumentée selon laquelle "Hubert" aurait pour environ la moitié des illustrations du Mystère des Cathédrales et des Demeures Philosophales travaillé d'après des cartes postales nous paraît bien anecdotique. Et surtout il nous paraît curieux qu'ayant lu sur cet artiste et alchimiste et ce blog et le livre de Jean Artero, il se livre à une appréciation qu'on peut trouver caricaturale de l'illustrateur des Fulcanelli, en s'appesantissant de préférence sur tous ses défauts, réels ou supposés. Tenons-nous bien, pour Corzo Champagne aurait été en fait un "Judas" pour son maître en alchimie...
Grâce à lui, cependant, nous voudrions terminer notre article du moment par deux notes très positives. D'abord, le catalogue de la récente exposition sur Surréalisme et alchimie (voir notre Selena de Champagne) vient de paraître. Dénommé A flanc d'abîme, il nous semble tenir toutes ses promesses:
à flanc d’abîme – VENUS D'AILLEURS (venusdailleurs.fr)
On peut notamment en faire l'acquisition auprès d'une librairie qui est aussi une association, et dont le nom vaut le détour à lui seul: La Rose impossible.
La Rose Impossible | HelloAsso
Ensuite et finalement, l'ami Phil Leroux vient d'attirer notre attention sur un film dans lequel on voit un traîneau à hélice qui ressemble à s'y méprendre à une des versions de celui de Julien Champagne et Bertrand de Lesseps:
https://youtu.be/1-KRkRwPUBI
Il s'agit du long métrage La reine des neiges de David Wu (2002), avec comme monarque attitrée Bridget Fonda. A mon humble avis, et en l'absence peut-être momentanée de toute indication sur la provenance de l'apparition en question, on pourrait envisager une certaine accointance avec les clichés ad hoc de Jacques Henri Lartigue:
DE J HENRI LARTIGUE A J JULIEN CHAMPAGNE - JULIEN CHAMPAGNE (archerjulienchampagne.com)
Joyeuses Pâques à chacun et à chacune.
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