Grâce à Stephan Eicher (un pseudonyme, probablement, ou alors un homonyme du chanteur suisse, peut-être bien), notre attention a été attirée sur le nouveau livre du poète surréaliste et écrivain Patrick Lepetit, qui vient de paraître aux éditions Selena: Surréalistes et alchimistes, chemins croisés.
Lepetit s'était déjà fait connaître dès 2008 dans notre domaine de prédilection par son essai sur Surréalisme et ésotérisme (Rafael de Surtis), puis par son ouvrage intitulé Le Surréalisme, Parcours souterrain (Dervy, 2012). Signalons également, en langue anglaise cette fois, son livre The Esoteric Secrets of Surrealism (Inner Traditions, 2014).
Tout ceci peut nous conduire, me semble-t-il, à l'idée que son nouvel opus constitue une sorte de focus ou de focale, si l'on préfère, insistant davantage cette fois sur la relation alchimie-surréalisme, au travers (et cela nous semble particulièrement heureux) des rapports entretenus par certains surréalistes avec un petit nombre d'alchimistes.
Rapports étroits entre personnes de qualité, au premier rang desquelles figurent André Breton d'une part, et d'autre part Eugène Canseliet, René Alleau se situant au centre de ces interactions, au travers notamment du "cercle Hermès", si actif à Paris au milieu du XXème siècle, et que Lepetit met à notre avis pour la première fois en lumière.
Comme il nous fait l'honneur et l'amitié de citer ce blog, à propos notamment d'Alleau et Breton, nous nous faisons de notre côté un plaisir de recommander à nos amies et amis la lecture de ce travail si fouillé et riche en références plus ou moins connues, dont certaines très récentes.
Mais alors me direz vous, il traite aussi de notre Julien, de Champagne? Mais oui, absolument, notamment à propos du célèbre tableau de ce dernier, Le Vaisseau du Grand OEuvre, qui il est vrai vise dans une certaine mesure à illustrer le Surréel. Tout un chapitre de ce livre est au demeurant consacré à "la Dame de l'OEuvre."
On peut ainsi y lire cette assertion de Bernard Roger: "Le seul désir du fils d'Hermès est dirigé vers la Dame de son OEuvre, souvent désignée sous le nom de Nature, humanisée parfois sous les traits d'une nymphe qui ouvre au bon artiste l'accès au monde lumineux de l'Adeptat."
Croyez nous en, lisez le, et vous en saurez beaucoup plus, moins sur "Hubert", certes, que sur les autres protagonistes déjà cités, ainsi que (pour nous limiter au domaine français) Jorge Camacho, Elie-Charles Flamand, Alain Gruger, Irène Hillel-Erlanger, Henri Hunwald, Bernard Roger particulièrement, ce dernier ayant été nommé ci-dessus à l'instant. A l'étranger, mentionnons tout de même la Britannique Ithell Colquhoun et l'Egyptien Mounir Hafez...
Le hasard dit-on, fait bien les choses...Une exposition doit à compter de demain nous permettre elle aussi d'aller à la rencontre de l'aréopage évoqué ci-dessus, et Champagne devait normalement en être, d'ailleurs: A flanc d'abîme, à Saint-Cirq-Lapopie, dans le Lot:
Exposition "A flanc d'abîme : surréalisme et alchimie" à Saint-Cirq-Lapopie (46330) - Alentoor
Le Lot, si bien dénommé "terre des merveilles", dont nous arpentions jadis avec bonheur les causses quercinoises. Mais trêve de confidences. Si Patrick Lepetit est (paraît il) normalien, Pierre Gohar me semble bien pour sa part être issu de l'Ecole des...Mines.
Avec son étude érudite ayant pour nom Le Chant des Humbles, qui vient, elle, de paraître aux Editions Les Trois R de notre ami Bernard Allieu, nous pouvons explorer, au travers de la gnose des premiers siècles, les circonstances de l'émergence -il y a environ deux mille ans tout de même- de la voie hermétique, dont l'alchimie occidentale est en partie issue.
Sa clef de voûte selon l'auteur? L'Esprit. "S'emplir de l'Esprit et émettre le Chant des Humbles, tel était le haut sacerdoce de ces gnostiques engagés sur la voie du Paraclet."
Allons, osons écrire également que de l'Esprit gnostique au Spiritus alchimique il n'y a peut-être qu'un pas, et qu'il en est de même du Paraclet au Graal qu'est aussi la Pierre philosophale.
Quant à l'humilité gnostique, comme l'humilité des alchimistes, elle conduit au Savoir (et à l'Adeptat en alchimie), Savoir qui dans l'harmonie autorise une parole musicale, et en tout cas esthétique, de diffusion de la connaissance, laquelle fait que ce savoir devient un Pouvoir qui est aussi et d'abord un devoir.
A quoi je me garderai bien d'ajouter quoi que ce soit, sinon pour vous indiquer qu'en se recommandant de votre serviteur vous pourrez commander ce savant petit livre si bien édité au prix réservé aux souscripteurs, m'a assuré notre compère Jean Artero (lui aussi mentionné par Lepetit, by the way):
Éditions Les Trois R - Fiche Le Chant des Humbles - Pierre Gohar (les3r.fr)
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