Fulcanelli, qui est aussi le maître de Julien Champagne, a comme tous les Adeptes le don d'ubiquité. Il est ici, il est ailleurs...
Il est, mesdames et messieurs, le vrai furet du bois. Il y a déjà quelques décennies, on l'a vu jusqu'au Brésil, et en Argentine, contrée de l'oeuvre au blanc dont les armes arborent un soleil central.
L'Argentine au nom si alchimique, nation homothétique de l'Espagne, autre nation gitane où l'art de la danse est tout enclos.
Et patrie du tango...et du Toulousain Carlos Gardel. Danse d'amour par excellence, le tango me paraît également
emblématique de cet art d'harmonie, de la "muy grande" harmonie au rythme de l'univers, bref de cet art de musique
qu'est l'alchimie.
Il met en scène le sublime ballet dansé par l'homme et par la femme alchimiques dans leur quête de l'androgynat de l'âge d'or. Je ne suis donc pas surpris que la première photo qui nous est proposée ce jour soit celle d'Andrea et Leandro.
Vous pourrez la retrouver, ainsi que bien d'autres, sur ce beau site voué au tango:
http://perroquet.canalblog.com/albums/tango/photos/2407299-andrea_leandro.html
qui très naturellement nous dit d'entrée de jeu: "garde tes rêves d'enfant." La Science, après tout, cela sert aussi à cela, à garder, alors comme dit le chanteur, gardons nous vivants.
Je ne suis nullement étonné non plus d'avoir récemment, et fortuitement comme il se doit, découvert qu'une poétesse
argentine, dûment inspirée par Fulcanelli et Julien Champagne, a dédié sur la "toile" à ce dernier un joli poème de sa façon.
Je l'ai déjà signalé à Sylvie, que je salue à nouveau, dans un de nos commentaires, mais j'ai finalement pensé qu'il méritait un article à part entière:
http://www.escritorium.com/848/tango-gonzalez-eyroa/iris-a-jean-julien-champagne/
Iris
A Jean-Julien Champagne
J'espère que vous me pardonnerez de citer d'abord ce texte fleuri au parfum de l'iris, cousin du lys sacré entre tous, tel qu'il se présente au "sol cadente", dans la langue du grand initié que fut Cervantès:
En un hilar de filigranas de oro y plata
haré con su nombre
luminosa huella que me guíe
hasta encontrarle y no perderme,
por caprichosas nébulas.
Oh! rémora obscura detén
la nave de mis sueños has que se diluyan
en las aguas de tu mar.
Iris! diosa mía,
la de los siete velos de colores
dame de beber de tu profano grial
la ansiada pócima, dulce nepente
dejar de ser . . .
Y con la cruz de Hundaya
ponle fin a mis delirios
de encontrarle . . .
Mais je voulais aussi vous proposer une traduction de mon crû, bien qu' étant loin de pouvoir me présenter comme un hispanisant très distingué. Merci d'avance par conséquent de votre indulgence et de vos "propuestas."
Bien entendu, l'auteur de ce poème y chante la seule quête qui vaille, celle de l'amour. Et c'est la même bien sûr que celle du Graal:
En un filet filigrané d’argent et d’or
De son nom je tisserai
La trace lumineuse me guidant
Je le trouverai sans me perdre
Dans les brumes incertaines
O rémora obscur
Qui stoppe la nef de mes rêves
Dans les eaux de ta mer dissous
Iris ma déesse arc-en ciel
Aux sept voiles des couleurs
De ton Graal profane fais moi goûter
La liqueur convoitée
Et succulente hostie
Ne plus être
Et par la croix d’Hendaye
Mettre fin à mon délire
De le trouver
Née en 1944, Victoria Asis dirige la revue littéraire Alas del Sur. Elle a déjà publié deux recueils, Voces del Paraiso en 2002, et en 2004 Duo.
Comme il se doit Duo a été écrit à quatre mains et est aussi l'oeuvre du poète brésilien Iacyr Anderson Freitas. Victoria a de son côté déjà été traduite en portugais du Brésil.
http://www.ciudaddemujeres.com/poemario/A/AsisVictoria.htm
Victoria, voici ta première traduction en français. Elle est sûrement imparfaite, mais j'espère avoir quand même donné
à nos lecteurs une petite idée de la qualité de tes vers et avant tout de leur musique de "cante jondo." C'est pour toi mon cadeau de bienvenue au pays légendaire de Julien Champagne.
Un beso.
Je ne voudrais pas quitter la contrée du tango sans vous dire quel a été mon plaisir d'y retrouver, cette fois, en meilleur format, hum...ce tableau de Kees van Dongen dont je vous ai déjà, en tout bien tout honneur, entretenu à propos d'Irène Hillel Erlanger.
L'archange ou du moins l'ange du tango sans doute a dû bien heureusement passer par là! Mais au-delà même de la dimension érotique évidente, et si vous doutez au départ, comme il est normal, de l'hermétisme de ce tableau, je vous demande,amies et amis, d'essayer de concentrer votre attention sur les chaussures de la dame, la droite et la gauche.
Pour les non initiés, je veux parler ici du vert et du rouge, et notamment du lion vert et de son rouge avatar. Mais voici
plutôt Tilla, à qui j'adresse incontinent, en sus de mes remerciements, mes hommages les plus empressés:
http://www.rsagala.com/tilla.html
Et puis un tango sans musique, est-ce encore un tango, je vous le demande. Alors de l'immense poète belge et cependant francophone Jacques Brel, pourquoi ne pas méditer et pratiquer cet(te) épique Rosa?
http://www.youtube.com/watch?v=v6rLLE48RL0&mode=related&search=
Laisse aller, Julien, ce n'est pas encore une valse, mais c'est déjà un tango, celui de la plus belle des fleurs.
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