Voici maintenant, extraits de l'édition italienne du livre de Geneviève Dubois, Fulcanelli dévoilé, deux dessins de Julien Champagne.
Celui de droite est signé, et porte la date du 31 mai 1898. Si on suit Dubois, Champagne était alors étudiant à l'Ecole des Beaux Arts de Paris, sous la houlette de Léon Gérome, Ecole dont
il sortit en 1900 ( voir à ce sujet mes posts du 1er février 2006: Champagne et Léon Gérome et du 19 février 2006: les condisciples de Julien Champagne) ou pour Walter Grosse en
1901.
Nous avons donc affaire ici quoiqu'il en soit à un autre modèle de Julien Champagne, qui fut probablement une jeune femme de son entourage de l'époque, qu'il fût artistique ou familial, voire
personnel.
Pour ma part je trouve ce portrait d'une inconnue plus qu'émouvant, il est d'une sobriété presque classique et en même temps, il nous permet de nous remémorer toute une époque, que l'on dit
belle: 1898, mais c'est une année où Renoir a son bras droit paralysé par l'arthrose, et continuera pourtant à peindre, où Degas reconnu comme un maître par Pissaro peint danseuses et nus...
Nous sommes en pleine affaire Dreyfus, et en pleine affaire Fachoda, Lewis Carroll, Stéphane Mallarmé et Pierre Puvis de Chavannes, Gustave Moreau, Charles Garnier nous quittent, Herbert George
Wells publie La guerre des mondes, Pierre et Marie Curie découvrent polonium et radium,
Louis Renault construit une nouvelle boite de vitesses, Eugène Ducretet fait une démonstration de transmission sans fil (TSF) entre la tour Eiffel et le Panthéon de Paris...
Malheureusement dans son ouvrage pourtant si riche en informations de toutes sortes, Dubois ne donne aucun autre détail sur ces dessins, qu'il s'agisse de leur provenance ou du modèle de Julien
Champagne.
Nous restons donc à leur sujet un peu sur notre faim, qui est grande d'en savoir plus. Comme je crois l'avoir déjà indiqué, Geneviève précise cependant aussi, ce qui ne peut qu'accroître notre
frustration:
"De cette période reste un excellent tableau représentant l'évêque de Bordeaux". Mais elle n'en dit pas plus, et ne reproduit pas non plus le tableau en question, que Walter Grosse croit
pouvoir être un portrait de l'évèque gnostique Léonce Eugène Joseph Fabre des Essarts, dit Tau Synésius:
http://www.fulgrosse.com/article-4753485.html
A la décharge de Dubois, le sujet de son livre étant Fulcanelli, et les dessins ou le tableau épiscopal n'ayant en principe rien à voir ni avec cet alchimiste, ni avec l'alchimie, cet
auteur a pu légitimement considérer que ces oeuvres de Champagne ne présentaient qu'un intérêt anecdotique.
Tel n'est certainement pas notre point de vue, et en attendant d'en savoir et donc de pouvoir en dire davantage, je concluerai en remarquant que décidémment Julien Champagne, en tant qu'artiste,
ne fut pas "que" l'illustrateur des oeuvres de Fulcanelli.
http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-disegni-di-julien-champagne-121286633.html
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