Parmi les relations proches de Julien Champagne figure l'égyptologue non orthodoxe et ésotériste René Schwaller (1887-1961), également connu sous le pseudonyme de Aor. Sa photo en compagnie de sa seconde épouse Jeanne Germain ( pseudonyme: Isha ), prise en 1927, année de leur mariage, figure ci-dessus.
Chimiste de formation, Schwaller fut aussi l'élève du peintre Henri Matisse (1869-1954). En 1919, son ami le poète lithuanien Oscar Vladislas de Lubicz Milosz (1877-1939) lui permit d'utiliser son nom, d'où son patronyme définitif: Schwaller de Lubicz.
Ses oeuvres principales ont été publiées après le second conflit mondial et concernent surtout la symbologie (Du symbole et de la symbolique, 1951) et la spiritualité égyptienne (Le temple de l'homme, 1958, Le miracle égyptien, 1963).
En 1913, Julien Champagne fit la connaissance de René Schwaller, probablement à la Société Théosophique que Schwaller venait de rejoindre et qu'il ne quittera, nous explique Erik Sablé dans le livre qu'il lui a consacré (Dervy, 2003), qu'en 1916.
Cette rencontre, qui eut peut-être pour cadre La Closerie des Lilas, marqua le début d'une amitié qui ne se démentit pratiquement jamais, même si Schwaller aurait plus tard déclaré en parlant peut-être de Champagne: Fulcanelli "m'a eu pour mes idées."
Champagne se présentait en effet auprès des Schwaller comme Fulcanelli. Il dédicaça Le Mystère des Cathédrales (1926) à René Schwaller.
La correspondance de Schwaller à Champagne, destinée à "Hubert", le prénom usuel de Champagne au sein de sa famille, transitait par le beau-frère de Champagne, Gaston Devaux.
D'après Evelyne Segaud ( Pourquoi Julien Champagne était bien Fulcanelli, Evelyne Segaud, 2001), Champagne a fréquenté le groupe initiatique de Schwaller, les "Veilleurs" (1920-1921 au moins).
En 1927, Schwaller publia Adam, l'homme rouge, parfois considéré comme un livre d'alchimie. Ce livre dédié à Jeanne Lamy (Isha) fut en fait écrit en 1926 et devint l'un des ouvrages de référence des membres du Grand Lunaire, groupe auquel a appartenu Julien Champagne. Toujours en 1926, année de parution du Mystère des Cathédrales, Aor avait également fait éditer son Appel du Feu.
En 1929, Champagne se rendit à l'invitation de Schwaller dans sa résidence Lou Mas de Coucagno, au Plan de Grasse (Alpes maritimes). Les deux hommes y auraient discuté de et pratiqué l'alchimie dans le laboratoire qu'y avait installé Schwaller.
En 1930, pendant un deuxième séjour de son ami, Schwaller fit un portrait de Champagne. Pendant ce séjour, d'après Geneviève Dubois (Fulcanelli dévoilé, Dervy, 1996), il fut en particulier à nouveau question de la reproduction, réputée impossible de nos jours, des bleus et des rouges des vitraux de la cathédrale de Chartres, que Champagne et Schwaller recherchaient depuis des années.
Schwaller, à la mort de Champagne, voulut payer les frais de l'enterrement de son ami, ce que refusa la soeur de ce dernier, mais elle lui accorda la faveur de faire poser une plaque commémorative sur sa tombe.
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