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  • : Site consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.
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...consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.


Peintre et dessinateur, Julien Champagne est surtout connu de nos jours pour avoir illustré les ouvrages de Fulcanelli, un mystérieux alchimiste contemporain.

Et pourtant, il figure au Bénézit, la "Bible" internationale des créateurs. Et suivant son ami Eugène Canseliet, il fut bien un maître du pinceau et du crayon.

C'est à la découverte de cet artiste méconnu, mais profondément attachant, que je voudrais vous inviter. Je voudrais aussi vous demander de ne pas hésiter à enrichir mes articles de vos propres commentaires et de vos découvertes personnelles.

Bon voyage donc au pays légendaire de Julien Champagne.

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28 mars 2019 4 28 /03 /mars /2019 12:37

Grâce à Gee Cébé, nous avons récemment pris connaissance du travail du documentaliste Bertrand Matot sur le Paris occulte (Parigramme, 2018).

Son professionnalisme y transparaît pleinement, avec en particulier une profusion de documents divers et variés, comme on dit, sur tout ce que Paris a pu et peut toujours nous apporter en matière d'ésotérisme.

Pour vous en faire une idée, voici quatre pages circonstanciées sur le livre et son auteur:

https://lesothentique.wordpress.com/2018/10/07/bertrand-matot-paris-occulte-chronique/

http://www.lefigaro.fr/sortir-paris/2019/02/27/30004-20190227ARTFIG00036-bertrand-matot-paris-est-une-ville-magique.php

https://www.lisez.com/auteur/bertrand-matot/105248

https://www.babelio.com/auteur/Bertrand-Matot/335418

 

Julien Champagne y fait une brève mais percutante apparition, sous la  rubrique Veilleurs et alchimistes, avec en vis-à-vis une belle reproduction du frontispice du Mystère des Cathédrales de Fulcanelli.

Pour l'anecdote, le frontispice en question et la photo de Champagne reproduite ci-dessous sont plaisamment présentés comme issus d'une collection particulière...

La photo de Julien dans son labo est en outre agrémentée d'un commentaire à la fois juste, décalé et donc amusant: "L'alchimiste JC transmute du plomb en or."

On comprend mieux certaines limites de l'investigation de Matot dans notre domaine de prédilection en parcourant sa bibliographie (d'ailleurs fort honnête dans l'ensemble).

On n'y trouve guère sur l'alchimie et Fulcanelli que les publications de Serge Hutin et Geneviève Dubois. Certes, la qualité y est, mais quel dommage que notre documentaliste n'ait pas pris le temps de parcourir ne serait-ce que ce blog!

Il aurait peut-être ainsi pu entre autres s'éviter de rapporter après d'autres la fable improbable selon laquelle René Schwaller de Lubicz aurait trempé dans l'élaboration du premier tome de l'opus fulcanellien. 

 

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12 mars 2019 2 12 /03 /mars /2019 16:12

Nous sommes conduits à revenir plus tôt que prévu sur un de nos récents articles:

http://www.archerjulienchampagne.com/2018/04/champagne-avant-la-grande-guerre.html

En effet, nous nous devons désormais de préciser ce que nous avions alors laissé dans le vague.

La famille dont nous avions alors évoqué les liens avec les Lesseps n'est autre que celle du sculpteur Auguste Bartholdi (1834-1904).

Et la mention qui en est faite émane tout simplement de son épouse, Jeanne-Emilie Baheux de Puysieux (1829-1914), qui soit dit en passant aurait servi de modèle à la célèbre Statue de la Liberté de New York.  

 

Voici ce que cette dame a écrit (en espagnol) dans un de ses carnets intimes, resté jusqu'alors inédit:

"Albert (Février, le mari de la nièce de Madame Bartholdi) m'a dit qu'il commençait à  avoir des problèmes avec la famille Lesseps.

Depuis que Ferdinand est mort (en 1894) ses enfants ont dilapidé sa fortune et se livrent désormais à des activités d'occultisme que leur ont apprises leur père et leur grand-père, avec le peintre Champagne et d'autres complices.

Ils ont organisé des cérémonies ésotériques avec des profanes en utilisant le pseudonyme de Fulcanelli.

Je vais devoir en parler à  Camille (Flammarion? décédé en 1925) pour qu'il raisonne Bertrand (de Lesseps, décédé en 1918)."

Madame Bartholdi fait ensuite allusion au début possiblement prochain de la première guerre mondiale. Nous sommes donc en ou vers 1914.

Je tiens tout cela de feu mon ami Christophe Déceneux (1962-2019), Christophe de Cène en littérature, qui vient hélas de nous quitter soudainement après une courte maladie.

On le voit ici en compagnie d'une belle salamandre, dont il avait pu tout récemment apprécier la compagnie.

Passionné d'astrologie et de mythologie (la légende du Graal surtout) et bien sûr d'hermétisme, Christophe nous manque déjà beaucoup.

Aura-t-il eu le temps de mettre un point final à l'étude qu'il nous avait dit conduire sur le Livre Muet de l'alchimiste Altus? 

 

Nous avions eu l'an dernier encore le plaisir de le rencontrer derechef à Paris, autour d'un entretien avec Bernard Renaud de la Faverie et Jean-Claude Pascal.

Je ne peux que vous recommander à nouveau de vous y reporter à l'occasion:

http://www.fulcanelli.info/

Vous y trouverez ou retrouverez une personne simple, attachante, et bien entendu...érudite et même savante, ce qui va souvent de pair.

Au revoir, Christophe et merci encore de ton amitié si précieuse.

 

 

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10 février 2019 7 10 /02 /février /2019 17:05

Nous avons récemment appris avec peine le décès de notre amie amienoise Francine Irma Charlotte Duhamel (1928-2018), parente éloignée de Julien Champagne, avec qui nous avons beaucoup échangé.

Intéressée pour des raisons familiales par la vie et l'oeuvre d'"Hubert", elle avait d'ailleurs auparavant retenu l'attention de Geneviève Dubois, au temps de la préparation de son livre Fulcanelli dévoilé (Dervy, 1992). 

Nous lui devons pour notre part un nombre appréciable de documents et d'informations de qualité, dont la version couleur de l'autoportrait de Julien qui orne la couverture de l'ouvrage de Jean Artero sur Champagne (Le Mercure Dauphinois, 2014).

Francine descendait en fait de Charles de Saint-Acheul (1863-1951) et de Félicie Quinot (1863-1941), elle-même soeur de la mère de Julien, Pascaline Quinot.

Charlotte de Saint-Acheul (1894-1964), la maman de Francine, était donc la cousine de Champagne. Elle s'était mariée en 1924 à un certain Henri Poiré...

Comme vous vous en doutez, Francine Duhamel avait fait quelques recherches généalogiques sur sa famille.

Sa propre descendance compte curieusement des artistes plus ou moins reconnus, sculpteurs, dessinateurs ou peintres, comme son fils Mathias. Un autre de ses enfants, Frédéric, décédé prématurément , avait lui aussi commencé de s'informer sur Julien.

Allons, me direz-vous, plus de contacts possibles avec la famille de Champagne? Mais si, mais si.

Et pour l'instant, tenez, en mémoire de Francine, je vous offre ces deux croquis de Julien , "croqué" en 1897 et 1898 par son oncle Charles de Saint-Acheul.

Et maintenant permettez-moi de revenir sur un autre de mes amis, l'alchimiste Roger Bourguignon, disciple d'Eugène Canseliet, qui nous a lui aussi quittés il y a quelques mois. 

Grâce aux éditions Arqa, un petit livre lui est consacré fin 2018, qui est une sorte de liber amicorum. Le nom d'auteur qu'il porte l'indique bien, en tout cas: les amis de Roger Bourguignon.

Je me permets de vous en recommander la lecture, car il est riche, foisonnant même, y compris dans les domaines de l'alchimie théorique et opérative.

Certes il n'est pas cependant exempt de tout défaut, et on pourra constater dès la lecture de la préface de Jean Artero qu'une relecture supplémentaire n'aurait pas été de trop.

Certes aussi on pourra s'étonner d'y trouver quelques sévères critiques ad hominem, mais il est vrai que notre Roger avait-lui même souvent la dent dure.

Il n'empêche que ses amis et amies lui restent fidèles, comme on pourra le constater à la lecture des contributions, outre de votre serviteur, de Franco Baldini, Bernard Chauvière, Robert Delvarre, Thierry Emmanuel Garnier, Cédric Mannu, Thierry Mazenot, Joëlle Oldenbourg et Dominique Voisin (par ordre alphabétique). 

Puisqu'il vient d'être question de Joëlle, j'espère qu'elle me permettra d'écrire qu'elle est peut-être l'auteur de cette belle photo prise au palais Jacques Coeur de Bourges, où l'on reconnaît bien trois amis et frères en Hermès, de gauche à droite, Chauvière, Delvarre et Bourguignon.

A l'heure où contrairement à ce qui se passe dans d'autres pays notre université peine toujours - et c'est tant pis pour elle - à considérer l'hermétisme et l'alchimie pour ce qu'ils sont, je voudrais enfin signaler à l'attention générale l'émouvante dédicace qu'Antoine Faivre fit en son temps à Roger Bourguignon de son étude intitulée Toison d'or et alchimie (Archè Edidit, 1990):

 

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2 février 2019 6 02 /02 /février /2019 17:31
CHAMPAGNE DE KHAITZINE

Feu notre éminent confrère et néanmoins ami Richard Khaitzine (1947-2013) vient à nouveau de se signaler d'heureuse façon à l'attention générale (et accessoirement à la notre) au travers de la reparution et de la parution de deux de ses oeuvres principales:

La reparution dont il s'agit est celle de son Fulcanelli et le cabaret du Chat Noir (Ramuel, 1997), livre publié cette fois sous le titre Le cabaret du Chat Noir (Le Mercure Dauphinois, 2018).

Sa nouvelle éditrice, Geneviève Dubois, y a l'élégance ô combien sympathique de rendre hommage à sa consoeur décédée, Françoise Burel, directrice de Ramuel, justement.

Elle ajoute à juste titre que ce volume devenu rapidement presque introuvable (sauf à le payer d'un prix prohibitif) restait très prisé des bibliophiles.

Nous nous permettrons de commenter brièvement, s'agissant de sa nouvelle mouture, dont le texte a été "revu et corrigé", en remarquant qu'elle comporte certes des ajouts, mais aussi  quelques suppressions, et que par conséquent, l'édition originale conserve toute sa valeur, même si cette réédition, globalement conforme à la version initiale, ne peut que ravir les amateurs.

 

Les deux premiers tomes de La langue des oiseaux (Dervy, 2011 pour le premier tome et 2012 pour le second) autre ouvrage important de Richard, se trouvent désormais assortis d'une suite (Dervy 2019).

L'auteur nous y fait le plaisir et l'honneur de mentionner notre modeste blog à plusieurs reprises, ce qui doit évidemment être souligné. 

Ce passionnant travail, d'une incroyable érudition à certains égards, a été réalisé l'année même du décès de Khaitzine, et alors qu'il était déjà malade. Son auteur était conscient qu'il n'était pas tout à fait achevé, mais avait malgré tout fait le choix, semble-t-il, de faire parvenir son manuscrit en l'état.

On y voit notamment bien les constantes de sa pensée, s'agissant de son fulcanellisable, Alphonse Jobert. On y décèlera également, et certaines évolutions relatives à la réévaluation du rôle joué par Pierre Dujols dans l'aventure fulcanellienne, et (apparemment suite à sa lecture des travaux de Filostène (Philippe Buchelot)) une estimation plus fine de l'apport personnel de Raymond Roussel à l'historique des livres de Fulcanelli.

 

 

Fort bien me direz-vous, mais et "Hubert", dans tout cela? Et bien, vous verrez, car Jean-Julien, dont Richard Khaitzine précise dans les deux publications dont il s'agit que son prénom usuel était bien Julien, conformément aux usages d'alors, y occupe lui aussi une place de choix.

Voici par exemple ce que Richard a écrit à son sujet en 2013 à son éditeur, Bernard Renaud de la Faverie:

"Champagne fut bien l'élève de Jobert avant d'être celui de Dujols...la photo du labo dédicacée à Dujols par Champagne montrant bien le labo de Jobert (même poële, même cheminée)."

Khaitzine affirme aussi que Léon Gérôme, autre maître d'"Hubert", mais dans l'art pictural cette fois, fut un ami des Lesseps et des Bartholdi...

A l'inverse, notre ami ne nous paraît pas, hélas,  avoir eu le temps de prendre conscience de l'importance propre de Julien Champagne comme hermétiste et alchimiste, par exemple en ayant connaissance de son écrit sur La Vie Minérale (Les Trois R, édition originale en 2011): Pour lui, "Hubert" est resté apparemment jusqu'à la fin un "élève de", et l'illustrateur des Fulcanelli.   

Bonne année à chacune et à chacun, notamment à vous, chère Lydia Khaitzine.

 

 

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2 décembre 2018 7 02 /12 /décembre /2018 18:03

 

Deux huiles sur toile attribuées à Julien Champagne viennent d'apparaître sur eBay:

https://www.ebay.fr/itm/183562668333?ul_noapp=true

Pour le vendeur, elles représentent toutes deux des paysages de la région parisienne.

Elles sont encadrées et signées et la signature rappelle bien celle de Julien, mais je ne me hasarderai pas à l'authentifier.

Il pourrait s'agir d'oeuvres de jeunesse, telles que celles évoquées par Geneviève Dubois dans son ouvrage Fulcanelli dévoilé (Dervy, 1992).

En cas d'intérêt, on peut s'adresser à:

AGRO.P.EX SARL-Antiquités Brocante
Pierre ROLLAND
11 rue de la République
24450 LA COQUILLE, Aquitaine
pierrerolland24@gmail.com
06 07 67  41 42
 
Ma maman Denise Colomar vient de quitter cette vie terrestre à l'âge de 95 ans. Cet article lui est dédié.
Bonnes fêtes de fin d'année.

 

JULIEN CHAMPAGNE SUR EBAY
JULIEN CHAMPAGNE SUR EBAY

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1 mai 2018 2 01 /05 /mai /2018 16:36

A la fin de ce mois, Sotheby's doit vendre aux enchères, en deux lots, des dessins dont l'un (ci-dessus) est sans conteste de Julien Champagne, et dont l'autre (ci-dessous) peut lui être attribué de façon valable:

https://www.invaluable.com/search?keyword=fulcanelli

https://www.invaluable.com/auction-lot/esoterisme-alchimie-fulcanelli-j.-champag-28241ea892

https://www.invaluable.com/auction-lot/esoterisme-alchimie-fulcanelli-julien-cha-f374e3d9c0

Voici le début de la description du premier lot:

" Rare dessin original. Mine de plomb et rehauts de gouache blanche, sur carton (453 x 307 mm). Signé " J. Champagne" en bas à droite et légendé d'une écriture gothique " Notre-Dame de Paris" en bas à gauche. Encadré sous verre.

Œuvre majeure de Fulcanelli qui prétendait interpréter la décoration des cathédrales d'un point de vue alchimique, Le Mystère des cathédrales est illustré de plusieurs planches qui illustrent les propos de l'alchimiste ; les dessins sont l'œuvre de Julien Champagne artiste peintre de talent et passionné lui-même d’alchimie et d’occultisme.

Cette planche (n° XIX dans l’ouvrage) représente le socle du pilier saint Marcel du portail sainte Anne de Notre-Dame de Paris." 

Et voici le commencement de la description du second lot: 

" Dessin original. Encre de Chine, lavis et rehauts de gouache blanche, sur papier Canson gris (314 x 248 mm). Non signé.

Projet inconnu de frontispice. La scène est conforme à la représentation imaginaire de l’alchimiste. Dans une cave surmontée de la devise traditionnelle des traités d’alchimie "Solve et coagula", un alchimiste tient une lanterne au milieu de ses grimoires, alambics, fioles, mortiers, crânes, balances, pentacles et autres instruments. On peut observer bien entendu ici quelques éléments de composition du frontispice du Mystère des cathédrales, dont le corbeau, symbolisant l’œuvre au noir, que l’on retrouve également dans le médaillon hermétique de la cathédrale Notre-Dame de Paris."

 

Si le premier dessin nous est bien connu (cf. notre article de 2006 sur Julien Champagne et Saint Marcel), nous découvrons comme vous le deuxième, qui nous fait fortement penser à un chapitre des Demeures philosophales de Fulcanelli, intitulé Le laboratoire légendaire.

Naturellement, le vendeur n'est pas identifié dans les notices Sotheby's. Aussi, réduits aux conjectures comme nous le sommes, nous ne pouvons que nous hasarder à émettre une hypothèse ou une autre quant à la provenance de ces lots.

C'est ainsi que nous aimerions partager avec vous la question suivante: Se pourrait-il que ces deux dessins proviennent de l'entourage de Jules Boucher, bien connu de nos lectrices et lecteurs, ainsi que de Julien Champagne?

Bon premier mai à tous et à toutes.

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19 avril 2018 4 19 /04 /avril /2018 16:33

Un ami libraire vient de nous signaler la publication fin 2017 de deux volumes de la correspondance de René Guénon (chez Omnia Veritas).

Elle inclut, dans le second, un échange de lettres entre lui et un certain André Bastien, où il est question, notamment, de Fulcanelli, de Julien Champagne et d'Eugène Canseliet.

Rédigées de 1948 à 1949, ces missives ont peut-être été motivées en partie par la récente parution  de l'édition originale des Deux Logis Alchimiques de ce dernier (1945).

Guénon (1886-1951) connaissait l'oeuvre de Fulcanelli, mais ne l'appréciait guère. Il a donc demandé à Bastien de se renseigner sur l'auteur des Deux Logis.

André Bastien (1908-1961) était un maçon guénonien, qui fut membre d'une Loge dénommée La Grande Triade, affiliée à La Grande Loge de France.

Fondée en 1947, la Loge de Bastien était en fait inspirée par un ouvrage de Guénon, paru l'année précédente, et intitulé justement La Grande Triade. Elle devait fortement pâtir, évidemment, du décès de René.

Pour s'informer, André ne disposait, semble-t-il et hélas pour lui dans cette affaire, que des affirmations de Jules Boucher (1902-1955), qui fut un temps un proche de Champagne, mais qui ne s'occupait plus guère à  l'époque d'alchimie, et désormais plutôt de magie.

A l'inverse, Guénon pouvait s'appuyer sur l'amitié qui l'avait lié à un certain Louis (ou Lucien) Faugeron (1887-1947), récemment disparu, et qui n'était autre qu'un commis de librairie (et aide au laboratoire) de l'hermétiste Pierre Dujols (1962-1926), Dujols qui fut une autre relation de Julien Champagne.

Dans ces épistoles, ce sont donc les dires de René, et non d'André, qui peuvent, pour nous, présenter un intérêt.

On y relève en particulier quelques opinions sans détour, où Guénon se fait l'écho des confidences recueillies auprès de Faugeron, et sans doute indirectement de l'épouse du libraire et hermétiste, Marie-Louise née Charton (1868-1954), ainsi: "Tout ce qui a été publié sous le nom de Fulcanelli provient en réalité de feu Dujols". 

Et surtout, pour ce qui nous concerne ici dans l'immédiat: "Il est vraisemblable que le nom de Fulcanelli aura été inventé par Champagne."    

Bastien:

Guénon:

Comme on peut le deviner, René Guénon n'appréciait guère, non seulement "le soi-disant Fulcanelli", mais encore Paul le Cour (1871-1954), ici férocement dénommé "le Court", qui était coupable entre autres à ses yeux non seulement d'estimer l'auteur du Mystère des Cathédrales (1926) et des Demeures Philosophales (1930), mais en outre d'avoir accueilli Canseliet en Atlantis.

Il serait intéressant de disposer d'autres écrits de René sur Fulcanelli, Champagne et Canseliet. Le côté paradoxal de son hostilité à Fulcanelli et son école réside dans le fait que certains des essais de Guénon, comme La Crise du monde moderne (1927), ou Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps (1945), essais très estimables au demeurant, ne sont pas toujours aussi éloignés qu'on pourrait le penser de la pensée fulcanellienne.

Ceci explique-t-il cela?

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17 avril 2018 2 17 /04 /avril /2018 23:30

Notre compère Jean Artero a, le mois dernier, eu l'occasion de dialoguer, sur le thème de l'alchimie, avec Bernard Renaud de la Faverie, Jean-Claude Pascal et Christophe de Cène. 

Au cours de l'entretien, ce dernier, qui s'est déjà fait connaître notamment par son intéressant ouvrage intitulé Finis Gloriae Mundi de Fulcanelli (Books on demand, 2016) a eu la bonne idée de nous gratifier d'une petite révélation.

Depuis quelques années, il travaille sur des archives familiales émanant notamment de l'épouse d'un artiste célèbre.

Cette dame, proche des Lesseps et de Viollet-le-Duc, nous a laissé un certain nombre d'écrits. De l'un d'eux au moins, manifestement rédigé avant la "grande guerre" de 1914-1918, ressort ou ressortirait le fait suivant:

Julien Champagne et Bertrand de Lesseps se cachaient volontiers avant-guerre derrière un personnage dénommé Fulcanelli.

Précisons que Madame X est décédée en 1914. Nous voudrions pouvoir en dire plus, mais Christophe de Cène a annoncé qu'il publierait ultérieurement un livre sur les archives en question.

Toujours est-il que cette information nous paraît tout à fait crédible, si on se rappelle que le frontispice du Mystère des Cathédrales de Fulcanelli, dessiné par Champagne en 1910, a été publié dès 1912 dans un catalogue de la librairie Chacornac.

Nous vous joignons le lien ad hoc de l'entretien dont il s'agit, et comme il dure deux heures (passionnantes par ailleurs), nous vous précisons que l'intervention idoine de de Cène se situe vers la trente-huitième minute.

Affaire à suivre, donc.  

https://www.youtube.com/watch?v=CviZYvltefM&feature=push-u-sub&attr_tag=gYp0rDRGk6HXiuA3-6

http://www.fulcanelli.info/index.html

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9 avril 2018 1 09 /04 /avril /2018 18:51

Félix Champagne (1878-1960), frère de Julien, s'est adressé dans une lettre non datée, mais qu'on peut raisonnablement estimer être de 1958 environ, puisqu'il y indique avoir alors quatre-vingt ans, à un journaliste du quotidien Le Figaro, Camille Ducray, pour lui faire part de son émotion quand il a appris la réédition alors récente du Mystère des Cathédrales de Fulcanelli aux Editions des Champs-Elysées (Omnium Littéraire).

De fait, le livre y était reparu en 1957, et les mêmes éditions devaient faire reparaître Les Demeures Philosophales l'année de la mort de Félix.

La teneur de cette missive nous permet de nous rendre compte que le frère cadet d'"Hubert" était persuadé que ce dernier était l'auteur des deux ouvrages signés Fulcanelli.

Elle nous conduit également à penser qu'il ignorait probablement que dans le testament de Julien Champagne, dont sa soeur Renée (1887-1955), était l'exécutrice désignée, il n'est pas fait mention, nous semble-t-il, de droits quelconques du testateur sur Le Mystère et Les Demeures.

A l'inverse, Félix a bien raison de s'affirmer à cette occasion comme le seul survivant de la fratrie à cette époque.

Quoiqu'il en soit, Camille Ducray (1884-1956), homme de lettres et journaliste qui collabora effectivement au Figaro et est notamment l'auteur d'une biographie de Gérard de Nerval, n'a  certainement pas pu répondre aux questionnements de Félix, étant lui-même décédé quelques mois auparavant.

  

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8 avril 2018 7 08 /04 /avril /2018 18:01

Un court billet, en forme de note de travail, et qui est manifestement de la main de Julien Champagne, a été conservé par la descendance de son frère Félix.

Il nous montre l'étendue du savoir de "l'excellent artiste" que fut notre "Hubert", et sans doute aussi de  son savoir-faire, puisqu'il n'hésite pas à traiter ici de la différence entre l'or naturel et celui alchimique.

Champagne pousse la charité hermétique jusqu'à indiquer la façon de traiter ce dernier, qu'on peut qualifier d'or natif, de façon à le rendre en quelque sorte transmutatoire.

Nous retrouvons donc une problématique abordée par Fulcanelli dans Les Demeures Philosophales (au chapitre Alchimie et spagyrie):

"Ce corps simple, si facilement obtenu bien qu'en faible proportion, est-il vraiment de l'or? Notre sincérité nous oblige à dire non, ou du moins, pas encore. Car s'il présente la plus parfaite analogie extérieure avec l'or, et même la plupart de ses propriétés et réactions chimiques,il lui manque toutefois un caractère physique essentiel, la densité.

Cet or est moins lourd que l'or naturel, quoique sa densité soit déjà supérieure à celle de l'argent. Nous pouvons donc l'envisager non pas comme le représentant d'un état allotropique, plus ou moins instable, de l'argent, mais comme de l'or jeune, de l'or naissant, ce qui révèle encore sa formation récente.

D'ailleurs, le métal nouvellement produit reste susceptible de prendre et conserver, par contraction, la densité élevée que possède le métal adulte."

Toujours dans les Demeures, mais cette fois au chapitre Chimie et philosophie,l'Adepte "dévolu au XXe siècle" estime que sans qu'il ait forcément été lui-même alchimiste, Blaise Pascal a dû assister ou même participer à une transmutation. 

C'est ce qui ressort, selon lui, de son fameux Mémorial, dont il souligne l'importance qu'y revêt à son avis le mot Chrysogone. Pour Fulcanelli, Pascal s'en sert justement pour qualifier la transmutation. Il est en effet formé de deux mots grecs, signifiant or pour l'un et génération pour l'autre.

Le Mémorial ayant été découvert après le décès de Blaise, Fulcanelli conclut: "La mort, qui emporte d'ordinaire le secret des hommes, devait livrer celui de Pascal, philosophus per ignem."

Nous avons ainsi l'occasion de souligner la qualité du petit essai que Thierry Emmanuel Garnier vient de consacrer au Mémorial dont il s'agit (Nuit de Feu, paru aux éditions Arqa).

        

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