Julien Champagne semble bien n'avoir eu aucune relation avec Philéas Lebesgue (1869-1958), le poète laboureur de La Neuville Vault, dont l'oeuvre la plus connue de nos jours reste peut-être un essai d'une profondeur certaine: Mes Semailles (L'amitié par le livre, 1955).
Alors pourquoi ce post? Il y a que Philéas fut un ami proche des alchimistes Eugène Canseliet et André Savoret, ainsi que de l'ésotériste Paul Le Cour, déjà mentionnés, et d'ailleurs du poète lituanien Mislosz, entre autres, et que François Beauvy, président de l'Association des amis de Philéas Lebesgue, a récemment consacré sa thèse de doctorat ès lettres à "Philéas Lebesgue et ses correspondants en France et dans le monde (Awen, 2004).
Dans cette thèse, que m'a aimablement signalée Walter Grosse, apparaissent, outre ceux de Le Cour, Canseliet et Savoret, les patronymes de Julien Champagne et de Fulcanelli. En effet, et Canseliet et Savoret et Le Cour ont correspondu avec Lebesgue. Voici ce que je retiens d'une première lecture de ce passionnant ouvrage.
André Savoret y semble si je puis dire "hors jeu", s'agissant de Champagne. Ami et de Lebesgue et Canseliet, il est interrogé par le premier sur Fulcanelli, il lui répond en outre, en 1947, "je n'ai pas connu Fulcanelli."
Le Cour est à mon sens le plus intéressant pour ce qui nous occupe. En 1928, sa revue, Atlantis, avait présenté une critique du Mystère des Cathédrales de Fulcanelli, préfacé par Eugène Canseliet et illustré par Julien Champagne, et paru deux ans plus tôt. Dès 1927, en fait, cependant, Le Cour écrit à Lebesgue qu'il devrait bien lire le Mystère, ajoutant que "Fulcanelli (Champagne) paraît être l'animateur du groupe des frères d'Héliopolis."
François Beauvy en tire la conclusion que Champagne est Fulcanelli, suivant la thèse désormais bien connue et probablement erronée; ma déduction à moi est qu'à ce stade Le Cour, qui sera ultérieurement persuadé de l'identité Fulcanelli-Canseliet, l'est de celle Fulcanelli-Champagne.
Sur ce dernier, Beauvy ajoute de façon également contestable à mon avis qu'il a signé ses planches des Fulcanelli: Julien Champagne, alors qu'il me semblerait plus exact d'écrire que Julien les a paraphées de son traditionnel et bien connu maintenant: J.Champagne.
Et Le Cour a si je puis dire récidivé, en 1934: il affirme alors à Lebesgue que "l'auteur du Mystère des Cathédrales (pseudonyme Fulcanelli) est devenu abonné d'Atlantis." Rappelons que Champagne s'est éteint depuis deux ans. Canseliet commence à ce moment de collaborer à la revue d'études atlantéennes.
Mais Canseliet justement me direz vous? Et bien, rien à voir avec Champagne pour le coup, mais il a écrit à Le Cour une lettre d'Espagne, datée de 1953, mentionnant certaines étapes de son périple: Salamanque, Madrid, et annonçant celles de Cordoue et Séville (où il affirmera plus tard avoir revu Fulcanelli).
Ne quittons pas Philéas Lebesgue, dont deux portraits en deux dimensions sont reproduits ci-dessus, sans remarquer l'hommage que lui a rendu un sclupteur né en 1956, Jean Louis Gautherin:
Et donnons pour finir la parole à Philéas Lebesgue lui-même, dont le poème Le pont (Sur les pas du soleil, Jean-Renart, 1944) figure au N°39 (2005) du bulletin de la société de ses amis, cordialement communiqué à votre serviteur par Francois Beauvy; en voici un court extrait:
"Le flot passe. Il a reflété des nids d'oiseaux,
Des arbres et des fleurs, des maisons, des visages
Qu'il ne reverra plus. C'est le sort des ruisseaux
Et des fleuves. Ainsi je marche mon voyage..."
http://www.atlantis-site.com/asso/phileas_lebesgue.php?m04
http://www.cleomede.com/article-32403834.html
http://www.cleomede.com/article-33214725.html
http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-champagne-contro-phileas-lebesque-35788001.html
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