L'emblème XXII du Mystère des Cathédrales de Fulcanelli illustré par Julien Champagne est - tarot quand tu nous tiens - encore consacré à la cathédrale d'Amiens.
Mais quel est ce feu de roue au portail du Sauveur? Fulcanelli affirme d'emblée que le philosophe, ou alchimiste, assis et accoudé sur le genou droit, paraît méditer et veiller.
"Notre personnage, ajoute-t-il, a les yeux ouverts...tandis que s'exerce auprès le lui la lente action du feu de roue..."
"Les pénibles travaux d'Hercule achevés, son labeur se réduit au ludus puerorum des textes, c'est-à-dire à l'entretien du feu...
En fait, la coction linéaire et continue exige la double rotation d'une même roue, mouvement impossible à traduire sur la pierre et qui a justifié la nécessité des deux roues enchevêtrées de manière à n'en former qu'une.
La première roue correspond à la phase humide de l'opération, - dénommée élixation, - où le composé demeure fondu, jusqu'à la formation d'une pellicule légère, laquelle, augmentant peu à peu d'épaisseur, gagne en profondeur.
La seconde période, caractérisée par la sécheresse, -ou assation, - commence alors, par un second tour de roue, lorsque le contenu de l'oeuf, calciné, apparaît granuleux ou pulvérulent, en forme de cristaux, de sablon ou de cendre."
Dans le même ouvrage, Fulcanelli précise que la roue est l'hiéroglyphe de la coction de la matière philosophale, et par suite de la coction elle-même. La rapprochant de la rose centrale des porches des cathédrales, qui se nommait rota, il explique en outre:
"Le feu soutenu, constant et égal que l'artiste entretient nuit et jour au cours de cette opération, est appelé, pour cette raison, feu de roue."
http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-champagne-au-feu-de-roue-35787607.html
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