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  • : Site consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.
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...consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.


Peintre et dessinateur, Julien Champagne est surtout connu de nos jours pour avoir illustré les ouvrages de Fulcanelli, un mystérieux alchimiste contemporain.

Et pourtant, il figure au Bénézit, la "Bible" internationale des créateurs. Et suivant son ami Eugène Canseliet, il fut bien un maître du pinceau et du crayon.

C'est à la découverte de cet artiste méconnu, mais profondément attachant, que je voudrais vous inviter. Je voudrais aussi vous demander de ne pas hésiter à enrichir mes articles de vos propres commentaires et de vos découvertes personnelles.

Bon voyage donc au pays légendaire de Julien Champagne.

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8 janvier 2024 1 08 /01 /janvier /2024 15:47

Sur Facebook, Jose Antonio Puche Riart vient il y a quelques semaines de rappeler opportunément que, dans ses Demeures Philosophales, Fulcanelli a, au chapitre consacré aux gardes du corps de François II duc de Bretagne, insisté sur l'intérêt en la matière d'un ouvrage de l'abbé Georges Durville, Etudes sur le vieux Nantes (Lafolye, Nantes, 1915).

L'alchimiste cite en particulier cette étude pour son historique du monument, notamment en ce qui concerne l'implication dans cette oeuvre d'art de Michel Colombe et de Jean Perréal. Puis il ajoute que s'y trouvait également autrefois une petite caisse renfermant un reliquaire "d'or pur et munde" (il cite ici Durville, en fait) contenant le coeur d'Anne de Bretagne, commanditaire de l'oeuvre, dont le  corps repose, conclut il, à la basilique de Saint-Denis.

Et d'indiquer sur ce dernier point, en note de bas de page, dès l'édition originale des Demeures: "M. le chanoine G. Durville, à l'ouvrage de qui nous empruntons ces détails, a bien voulu nous adresser une image de cette curieuse pièce, laquelle fait partie des collections du musée Th. Dobrée, à Nantes, dont il est le conservateur...Nous prions M. le Chanoine Durville de bien vouloir agréer ici l'expression de nos vifs remerciements pour sa pieuse sollicitude et sa délicate attention." 

Outre le fait que nous voici confirmés dans l'idée qu'en 1915 l'opus fulcanellien était sans doute bien en gestation, nous nous devons de noter que Georges Durville a été en correspondance écrite avec Fulcanelli, et a donc pu connaître et son adresse postale et son vrai patronyme d'état civil.

Cet ecclésiastique était à son époque dans la région nantaise ce que l'on appellerait aujourd'hui un notable, et on peut donc imaginer qu'à la lecture de son travail, Fulcanelli aurait pris le parti de le solliciter pour qu'il lui fournisse telle ou telle information utile sur l'histoire du "tombeau des Carmes", dans le cadre de sa rédaction des Demeures Philosophales.

Originaire de Clisson, entre Nantes et Cholet, le futur abbé, né en 1853 et décédé nonante années plus tard, a été ordonné prêtre en 1877, puis nommé chanoine titulaire en 1906. Vice-président de la Société archéologique nantaise en 1913, il fut effectivement le conservateur du musée Thomas Dobrée de Nantes de 1924 à 1937, ce qui nous donne une idée assez précise de l'époque à laquelle il a correspondu avec Fulcanelli, dont les Demeures originelles furent publiées en 1930.

L'oeuvre écrite de l'abbé est abondante, au demeurant. Ses premières Etudes sur le vieux Nantes sont parues chez Durance (Nantes), en 1900. Parmi ses livres autres que régionalistes, citons ses Sermons de saint Bernard en langue romane (Joubin & Beuchet, Nantes,1903), ainsi que sa participation à l'édition par Joseph Calmette des Mémoires de Philippe de Commynes (Champion, Paris, 1924).

Notons également que d'après la Bibliothèque Nationale de France, notre religieux a pu signer ses essais et articles de diverses façons: Abbé Durville, ou Chanoine Durville, ou encore G.D.

Enfin on peut légitimement se demander si, quand Fulcanelli nous explique dans les Demeures Philosophales, à propos de la vertu cardinale de la Justice statufiée à l'un des angles du tombeau, que "notre Vertu a le front ceint d'une couronne ducale, ce qui a pu laisser croire qu'elle reproduisait les traits d'Anne de Bretagne", il ne fait pas implicitement référence à un autre travail de Durville: Anne de Bretagne et la statue de la Justice du tombeau des Carmes (Imprimerie armoricaine, Nantes, 1918, article extrait du Bulletin de la Société archéologique nantaise).

Mais en a-t-il eu vraiment besoin? Ouvrons ensemble le second tome des Etudes sur le vieux Nantes. Voici ce qu'on y trouve sous la plume de Durville: "Une question souvent agitée par ceux qui se sont occupés du chef-d'oeuvre concerne la statue de la Justice. Est-elle oui ou non (à) la ressemblance d'Anne de Bretagne? Nous traiterons ailleurs cette intéressante question."

Insistons y de nouveau; les références sur le tombeau de Fulcanelli dans les Demeures, s'agissant aussi bien d'Anne de Bretagne que de Michel Colombe (de Caumont, Le Roux de Lincy, Palustre, Vitry) nous apparaissent provenir directement des Etudes durvilliennes.

Ce dernier ouvrage tout d'érudition ne comporte d'ailleurs que deux illustrations, toutes deux consacrées à la duchesse bretonne, l'une représentant ses armes, et l'autre la chapelle ardente érigée à son décès et où figure le reliquaire en forme de coeur qui a fait l'objet d'une correspondance entre l'historien nantais et notre Adepte.

La gravure d'ensemble du cénotaphe hermétique, qui n'est pas incluse dans les dessins de Julien Champagne, mais ouvre notre petit article de ce jour, et que rappelle la photographie ci-dessus, ne figure donc pas dans notre Durville.  Mais on la trouve dans un livret qu'il commente au demeurant dans la partie idoine de ses Etudes, et dont nous avons reproduit la couverture ci-dessus. Il s'agit de la Notice sur le tombeau de Francois II et de Marguerite de Foix (Prosper Sebire, Nantes, 1839), dont certaines versions pourraient contenir des reproductions plus détaillées, et donc possiblement plus semblables aux résultats publiés du coup de crayon de Julien.  

Disponible en version numérisée grâce aux Archives départementales de Loire atlantique, elle s'avère conforme à d'autres vues générales du tombeau (voir notre De Forest à Champagne), et nous a paru elle aussi digne d'intérêt. Le texte du livret en question est d'un certain TH. L... et l'auteur du dessin est cette fois Hersart du Buron, apparenté aux Villermarqué, qui ont eu notamment comme digne représentant un bretonnant célèbre, clan Hersart dont le sceau fait partie des collections...du musée Dobrée, de même, il convient de le remarquer, que le coeur de la duchesse "deux fois reine".

Finalement, notons que dans ses Etudes décidément des plus riches, Georges Durville fournit l'explication historique de la réalisation d'une copie moulée du tombeau des Carmes, que l'on peut toujours admirer au musée parisien du Trocadéro, dit actuellement des monuments français.

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7 janvier 2024 7 07 /01 /janvier /2024 15:59

Grâce à Pierre Delaroche, nous avons pu prendre connaissance, dès sa publication il y a quelques jours déjà, de l'essai que Gégroire Brissé vient de faire paraître chez Dervy, en ce début d'année 2024: Comment lire Fulcanelli.

Titre ô combien alléchant, et livre qui nous a d'autant plus intéressé que nous avons rapidement découvert en le feuilletant, en préalable à sa lecture, que son auteur ne comptait pas s'appesantir sur la question de l'identité de notre Adepte de prédilection.

En outre on ne peut pas dire que son rédacteur découvre ni l'alchimiste du Mystère des Cathédrales et des Demeures Philosophales, ni surtout l'alchimie, puisque ce vaillant sexagénaire ou ce dynamique septuagénaire, dirons nous, a oeuvré au fourneau, apprend-on ci-dessous, dès 1974.

Assez curieusement d'ailleurs, il est réputé avoir commencé par la pratique, puis s'être tourné vers la théorie, ce qui nous semble être un cheminement pour le moins original. Toujours est-il qu'il a déjà fait paraître suite à ses divers travaux hermétiques plusieurs ouvrages parfaitement estimables, dont un Traité de la voie sèche (Mercure Dauphinois, 2006) et un mémoire consacré à François Cambriel (Cosmogone, 2021).

Plus récemment encore, notre Grégoire nous a gratifiés d'une synthèse sur Les alchimistes anglais et la naissance de l'Empire britannique (Dervy, 2023). Or il nous semble que ce dernier opuscule en date et celui qui nous occupe présentement ont un trait commun, et que c'est ce dernier qui nous fournit la clef de la thèse de Brissé, s'agissant de l'alchimie en général et de Fulcanelli en particulier. Et que ce fil rouge, si l'on peut dire, est magnifiquement illustré par le sous-titre de son nouvel opus: Alchimie & diplomatie.

 

Pour lui en effet, l'ésotérisme alchimique est non seulement diplomatique au sens fulcanellien, en référence à la Science double de l'hermétisme par rapport à la science exotérique du vulgaire, ce que la cabale traditionnelle permet de mettre en exergue tout en dissimulant au commun des mortels ce qui doit l'être absolument, mais recèle aussi une dimension politique, que Grégoire Brissé (GB) s'est attaché à dégager en Angleterre puis en France, dans ses deux derniers memoranda.

On retrouve ici, croyons nous, la même veine talentueuse qui est celle (sur Fulcanelli toujours) d'un Roger Facon ou qui fut celle hier (notamment à propos du cabaret du Chat Noir) d'un Richard Khaitzine. Relevons au passage que GB ne cite, nous est-il apparu, aucun des "fulcanellistes" qui l'on précédé en publiant eux aussi le résultat de leur étude du créateur des Demeures et du Mystère.

Or notre propre point de vue est qu'il aurait grandement gagné à le faire (et peut-être pourra-t-il se rattraper sur ce point dans une édition ultérieure de son pensum) car il aurait ainsi, selon nous, pu beaucoup mieux nous convaincre qu'il n'y arrive pour l'instant de l'intérêt qu'il y a probablement à examiner le rapport entre politique et alchimie, ou si on veut la dimension politique de l'oeuvre -sinon de la personne- de Fulcanelli.

J'en prendrai volontiers de mémoire pour exemples l'accointance de ce dernier avec Pierre Dujols, qui nous approche (s'agissant des temps anciens) des Valois, mais aussi de la persistance supposée du "galetas du Temple", ou pour ce qui concerne plus spécifiquement le monde contemporain de sa proximité avec le clan Lesseps.

Il n'en demeure pas moins que ses références historiques témoignent d'une érudition sérieusement travaillée, ce qui nous fait d'autant plus regretter le peu de considération dont il témoigne vis-à-vis d'un Eugène Canseliet et d'un Julien Champagne, le premier étant supposément "pontifiant", et le second un "mystificateur" (Fulcanelli lui-même serait simplement un "conservateur", ce qui peut à l'inverse être considéré ici ou là comme un compliment). Finalement, pour cet écrit, qui reste malgré tout de qualité (nous avons apprécié notamment cette étude qu'il renferme comme d'autres et après eux de la géographie fulcanellienne), un intitulé tel qu'"Une lecture de Fulcanelli" aurait d'après nous été plus approprié.

Excellente année, cher Grégroire Brissé, et de grâce ne dissuadez plus de pratiquer l'alchimie les hermétistes qui veulent se lancer dans cette aventure. Enfin, sachez qu'à mon humble avis, l'Elixir ou l'Or potable ne sont pas plus identiques à la Pierre philosophale que ne l'est celle des Philosophes. Et excellente année à vous également, bien entendu, chers lecteurs et non moins chères lectrices!

Comment lire Fulcanelli ? - Hiram.be

Fulcanelli vu par Grégoire Brissé - Hiram.be

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23 octobre 2023 1 23 /10 /octobre /2023 20:30

Après une longue et studieuse pause estivale, nous retrouvons de nouveau avec grand plaisir notre ami espagnol José Rodriguez Guerrero, qui vient encore de nous gratifier il y a quelques jours d'un courriel substantiel, dont ni les époux Lavritch, ni Eugène Canseliet, ni Julien Champagne ne sont absents.

Notons que ce chercheur indépendant, fondateur en son temps de la revue en ligne Azogue, s'y exprime de surcroît en (excellent) français, ce à quoi nous sommes bien entendu particulièrement sensibles. 

Je vais donc tout simplement, avec son aimable autorisation, lui laisser maintenant la parole, du moins sur le fond, tout en essayant d'extraire la "substantifique moëlle" de son propos.

Sans surprise, José revient sur la réédition par Omnium Littéraire des deux première oeuvres de Fulcanelli, Le Mystère des Cathédrales (1957) et Les Demeures Philosophales (1960).

Faisant explicitement référence à notre second article à ce sujet: 

NOTULE BIBLIOGRAPHIQUE: CHAMPAGNE 1960 - JULIEN CHAMPAGNE (archerjulienchampagne.com) ,

Rodriguez Guerrero affirme que l'édition Omnium fut tellement impactée par la parution en 1960 du célèbre livre de Louis Pauwels et Jacques Bergier, Le matin des magiciens (Gallimard), qui suscita à l'époque un engouement certain, notamment pour l'alchimie et notoirement celle de Fulcanelli, que les Demeures comme le Mystère qui jusqu'alors vivotaient tranquillement, furent rapidement épuisés, en 1961 (en particulier le Mystère).

C'est alors, estime notre ami, que Jean Lavritch et sa femme Sophie ou Sonia Bentkowski, dite aussi Sophie de Trabeck (nous cherchons toujours des photos de l'un et de l'autre) prirent le parti de proposer une réimpression des deux livres de Fulcanelli, parti dont témoigne la notice ci-dessus.

Eugène Canseliet estimant que ladite reproduction contrevenait aux engagements souscrits avec lui, un procès s'ensuivit en 1962 entre lui et les éditeurs de l'Omnium (Archives nationales, fonds de la Société des Gens de Lettres, cote 454AP/567).

Canseliet ayant argué des dispositions du contrat signé en 1956 par les deux parties, il obtint selon José que ses droits sur les textes soient confirmés, textes pour lesquels il fut semble-t-il accepté que lui soit reconnu le droit de porter le pseudonyme de Fulcanelli.

A l'inverse, les illustrations de Julien Champagne furent logiquement exclues des droits consentis à Eugène, ce qui, avance Rodriguez Guerrero, peut expliquer leur quasi absence ultérieure dans les premières rééditions de Pauvert (1964 et 1965). Je crois me souvenir au passage que pour la famille d'Eugène (Béatrix Canseliet ou sa fille Sylvaine), cette absence s'explique en fait essentiellement par des raisons techniques (impossibilité de reproduire les planches, et non incapacité juridique de le faire).

 

Quoiqu'il en soit, on pourra consulter également sur les rééditions Omnium le premier article que nous leur avons consacré:

JULIEN CHAMPAGNE A L'OMNIUM LITTERAIRE - JULIEN CHAMPAGNE (archerjulienchampagne.com)

Les péripéties que nous venons d'évoquer expliquent probablement, ajouterons nous pour notre part, la fin prématurée de l'Omnium, et notamment le fait que de sa collection Alchimie et Alchimistes (voir ci-dessus) ne parurent finalement, outre les Fulcanelli, que les Deux Traités du XIXe siècle (de Cambriel et Cyliani), présentés en 1964 non par Eugène Canseliet, mais par une relation de ce dernier, Bernard Husson.

Le même Husson fera paraître également plus tard le Viridarium de Stolcius (Médicis, 1975). Quant à l'Atalante de Maier et au Rosaire de Villeneuve, c'est Etienne Perrot, disciple de Carl Gustav Jung, qui les présentera, toujours chez Médicis (en 1969 et 1973 respectivement)...

Sans transition, j'ajouterai, cette fois hélas dans le registre des mauvaises nouvelles, que nous venons d'apprendre avec peine le décès cette année, à septante deux ans, de l'alchimiste Bernard Biebel.

On l'avait vu apparaître dès 1978, aux côtés d'Eugène Canseliet et Robert Amadou, dans le livre au titre si fulcanellien Le Feu du Soleil (Pauvert).

On lui doit également la même année et la suivante des publications de traités classiques, telle celle des Douze Portes de Ripley (Trédaniel), du Jardin d'Aurach (Arma Artis) ou encore de l'Oeuvre de Lintaut (Trédaniel toujours).

Plus récemment, il avait oeuvré au fourneau en compagnie de Robert Delvarre (le disciple ou l'élève le plus discret sans doute de Canseliet) dans l'excellent documentaire télévisé d'Axel Clevenot (Arte/Planète, 1999), Le secret des alchimistes:

https://youtu.be/uwEcMtVhLjE

Mentionnons également le fait que dans la bonne tradition alchimique, et après bien d'autres comme Eugène Canseliet ou Julien Champagne, Bernard s'était essayé, dans le cadre de ses études hermétiques théoriques, à l'art difficile de la calligraphie des classiques de l'alchimie, tel ce Miroir de Mehun ou Meung (voir ci-après).

 

Enfin, puisque nous avons mis délibérément au pluriel dans notre titre les réimpressions de Champagne, mentionnons cette fois une bonne nouvelle. Notre petit essai intitulé Science écrite (Decoopman, 2023), publication que justifient principalement les commentaires de Julien (et accessoirement ceux de Jean Artero, si ce ne sont les nôtres), est actuellement en cours de réimpression, avec les quelques corrections ou ajouts d'usage, comme cette importante rubrique en bibliographie concernant et Bernard Renaud de la Faverie et la belle librairie parisienne (hélas disparue et qui nous fut autrefois familière) de La Table d'Emeraude:

Science écrite de tout l'art hermétique (decoopman.com)

DECOOPMAN POUR JULIEN CHAMPAGNE - JULIEN CHAMPAGNE (archerjulienchampagne.com)

Mais ne quittons pas trop tôt l'ami Biebel, et profitons ensemble de cette belle dédicace qu'il fit également (de Mehun, je crois) à un certain Philippe:

 

Bernard Biebel

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5 juin 2023 1 05 /06 /juin /2023 15:02

Puisque nous venons d'avoir le bonheur de rencontrer Patrick Lepetit (en notre précédent article,  Selena de Champagne), ne le quittons pas trop vite, et profitons encore de sa présence au travers de la préface qu'il a rédigée pour le dernier livre en date de Bernard Roger, Les Demeures de l'invisible (aux éditions Venus d'ailleurs, 2022).  

Ce remarquable ouvrage, que nous avons découvert récemment grâce aux conseils avisés de Renaud Falaviere, se présente à nous, ainsi que l'écrit justement Lepetit, comme une nouvelle suite inspirée aux deux ouvrages de Fulcanelli, Le Mystère des Cathédrales et Les Demeures Philosophales (le titre de ce dernier volume étant manifestement paraphrasé ici par Roger), après celle que lui avait donné Eugène Canseliet dans ses Deux Logis Alchimiques.

Son sous-titre "La symbolique traditionnelle en architecture" en est au demeurant une preuve évidente. Ajoutons aussitôt que l'ambition de l'auteur nous semble même plus vaste, dans la mesure où il s'aventure sur plusieurs terrains que ces prédécesseurs n'avaient guère arpenté avant lui, comme celui des temps immémoriaux, mythiques ou légendaires (en s'appuyant notamment sur les travaux de Paul Sébillot et Henry Dontenville)  ou celui des antiquités égyptienne et grecque (chère cette fois à un certain Jean Richer pour l'une, et pour l'autre à René Schwaller et à son épouse Isha).

 

Dans le premier cas, on reconnaîtra sans peine au demeurant l'érudition de l'amateur de contes et de leur enseignement initiatique (Initiation et contes de fées, Dervy, 2013), et dans le second celle de l'architecte auteur d'un retentissant Paris et l'alchimie (Alta, 1981 et Dervy, 2017).

C'est ce dernier aspect de l'essai qui nous a le plus intéressé pour notre part. Occupant peu ou prou la seconde partie du livre, il reprend  comme déjà dit les thématiques chères à Fulcanelli et Canseliet, tout en essayant de les élargir quelque peu. C'est ainsi que la dimension ésotérique de certains édifices, par exemple, est complétée, ou qu'ils viennent s'ajouter à ceux évoqués auparavant. Tel est le cas d'une cathédrale comme Chartres, dont la signification hermétique de certains vitraux est soulignée, ou dans la capitale parisienne de la Sainte Chapelle, au travers là encore de ses vitraux.

Il n'est jusqu'à l'arbre sec, emblème alchimique, nous explique savamment Roger, de l'inertie métallique (ou de celle peut-être d'une matière non préparée), qu'il ne retrouve sur la porte du palais du Roure en Avignon...  

 

Bref, je ne peux que recommander la lecture et même l'étude de ces nouvelles Demeures, qu'il est encore assez facile, semble-t-il, de se procurer auprès de leur éditeur, quelques mois après leur parution:

Roger Demeures | editions (venusdailleurs.wixsite.com)

Nous avions d'ailleurs récemment pu nous rendre compte de la qualité du travail qu'il fournit au travers de la publication par Venus d'ailleurs d'un petit essai de feu Patrick Rivière (voir notre article Champagne en Rivière).

Je me permets donc de vous encourager à prendre connaissance des divers écrits parus et à paraitre de sa collection Idéa (en particulier les Hermética):

Idéa | editions (venusdailleurs.wixsite.com)

Bernard Roger | editions (venusdailleurs.wixsite.com)

 

Quant à Bernard Roger, bientôt centenaire et à qui nous souhaitons une longue vie, avec ou sans élixir, ne le quittons pas non plus pour aujourd'hui sans insister sur la robustesse de l'ensemble de son oeuvre,  dont l'aspect pédagogique ne saurait être à notre sens mésestimé lui non plus. Pensons en particulier à son livre A la découverte de l'alchimie (Dangles, 1988).

Et n'oublions pas pour autant certains autres ouvrages moins connus du grand public qu'il a signés ou co-signés, en particulier telle belle édition du riche recueil d'emblèmes classiques intitulé le Typus Mundi (ou ses préfaces à certains traités anciens inclus dans la Bibliotheca Hermetica publiée par Denoël -puis Retz- grâce à l'hermétiste et surréaliste René Alleau, qui inspira tant Roger, y compris dans ce nouvel opus):

Bernard Roger - Babelio

Pour ce qui est enfin de notre cher Julien Champagne, l'illustrateur de Fulcanelli et l'ami aîné de Canseliet, notamment, il est un peu, c'est vrai, l'Invisible du moment. Mais André Breton, "pape du surréalisme" et cher à Bernard,  l'aurait peut-être admis de fait parmi ses Grands Transparents... Savourons ensemble, en tout cas, la conclusion de la postface de Marie-Dominique Massoni à ces Demeures de Roger:

"Si l'architecture n'entra pas dans les arts libéraux car considérée comme trop matérielle, elle se fait archè, arche pour l'archer, pour peu que l'on suive non seulement nos rituels mais l'orbe de la cible étoilée en son centre. Avec Bernard Roger en porteur de feu."

Pour finir, ayons publiquement, comme suggéré par Bernard dans un commentaire (ci-dessous), une pensée attristée pour l'alchimiste et hermétiste de talent François Trojani, qui vient de nous quitter, ainsi que pour ses proches et ses amis. Parmi ses oeuvres de qualité, citons à nouveau (confer notre article Julien Champagne et le Philosophe hermétique) le Grand Oeuvre dévoilé (Arqa, 2010) et toujours chez Arqa, Eternelle Rose-Croix (2016). 

 

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20 mai 2023 6 20 /05 /mai /2023 16:10

Grâce à Stephan Eicher (un pseudonyme, probablement, ou alors un homonyme du chanteur suisse, peut-être bien), notre attention a été attirée sur le nouveau livre du poète surréaliste et écrivain Patrick Lepetit, qui vient de paraître aux éditions Selena: Surréalistes et alchimistes, chemins croisés.

Lepetit s'était déjà fait connaître dès 2008 dans notre  domaine de prédilection par son essai sur Surréalisme et ésotérisme (Rafael de Surtis), puis par son ouvrage intitulé Le Surréalisme, Parcours souterrain (Dervy, 2012). Signalons également, en langue anglaise cette fois, son livre The Esoteric Secrets of Surrealism (Inner Traditions, 2014).

Tout ceci peut nous conduire, me semble-t-il, à l'idée que son nouvel opus constitue une sorte de focus ou de focale, si l'on préfère, insistant davantage cette fois sur la relation alchimie-surréalisme, au travers (et cela nous semble particulièrement heureux) des rapports entretenus par certains surréalistes avec  un petit nombre d'alchimistes.

Rapports étroits entre personnes de qualité, au premier rang desquelles figurent André Breton d'une part, et d'autre part Eugène Canseliet, René Alleau se situant au centre de ces interactions, au travers notamment du "cercle Hermès", si actif à Paris au milieu du XXème siècle,  et que Lepetit met à notre avis pour la première fois en lumière.

 

Comme il nous fait l'honneur et l'amitié de citer ce blog, à propos notamment d'Alleau et Breton, nous nous faisons de notre côté un plaisir de recommander à nos amies et amis la lecture de ce travail si fouillé et riche en références plus ou moins connues, dont certaines très récentes.

Mais alors me direz vous, il traite aussi de notre Julien, de Champagne? Mais oui, absolument, notamment à propos du célèbre tableau de ce dernier, Le Vaisseau du Grand OEuvre, qui il est vrai vise dans une certaine mesure à illustrer le Surréel. Tout un chapitre de ce livre est au demeurant consacré à "la Dame de l'OEuvre."

On peut ainsi y lire cette assertion de Bernard Roger: "Le seul désir du fils d'Hermès est dirigé vers la Dame de son OEuvre, souvent désignée sous le nom de Nature, humanisée parfois sous les traits d'une nymphe qui ouvre au bon artiste l'accès au monde lumineux de l'Adeptat."

Croyez nous en, lisez le, et vous en saurez beaucoup plus, moins sur "Hubert", certes, que sur les autres protagonistes déjà cités, ainsi que (pour nous limiter au domaine français) Jorge Camacho, Elie-Charles Flamand, Alain Gruger, Irène Hillel-Erlanger, Henri Hunwald, Bernard Roger particulièrement, ce dernier ayant été nommé ci-dessus à l'instant. A l'étranger, mentionnons tout de même la Britannique Ithell Colquhoun et l'Egyptien Mounir Hafez...

 

Le hasard dit-on, fait bien les choses...Une exposition doit à compter de demain nous permettre elle aussi d'aller à la rencontre de l'aréopage évoqué ci-dessus, et Champagne devait normalement en être, d'ailleurs: A flanc d'abîme, à Saint-Cirq-Lapopie, dans le Lot:

Exposition "A flanc d'abîme : surréalisme et alchimie" à Saint-Cirq-Lapopie (46330) - Alentoor

Saint-Cirq-Lapopie : Coup d’envoi pour le Centre international du Surréalisme et de la Citoyenneté Mondiale – Maisons André Breton et Émile Joseph-Rignault  – Medialot

Le Lot, si bien dénommé "terre des merveilles", dont nous arpentions jadis avec bonheur les causses quercinoises. Mais trêve de confidences. Si Patrick Lepetit est (paraît il) normalien, Pierre Gohar me semble bien pour sa part être issu de l'Ecole des...Mines.

Avec son étude érudite ayant pour nom Le Chant des Humbles, qui vient, elle, de paraître aux Editions Les Trois R de notre ami Bernard Allieu, nous pouvons explorer, au travers de la gnose des premiers siècles, les circonstances de l'émergence -il y a environ deux mille ans tout de même- de la voie hermétique, dont l'alchimie occidentale est en partie issue. 

Sa clef de voûte selon l'auteur? L'Esprit. "S'emplir de l'Esprit et émettre le Chant des Humbles, tel était le haut sacerdoce de ces gnostiques engagés sur la voie du Paraclet."

Allons, osons écrire également que de l'Esprit gnostique au Spiritus alchimique il n'y a peut-être qu'un pas, et qu'il en est de même du Paraclet au Graal qu'est aussi la Pierre philosophale.  

Quant à l'humilité gnostique, comme l'humilité des alchimistes, elle conduit au Savoir (et à l'Adeptat en alchimie), Savoir qui dans l'harmonie autorise une parole musicale, et en tout cas esthétique, de diffusion de la connaissance, laquelle fait que ce savoir devient un Pouvoir qui est aussi et d'abord un devoir. 

A quoi je me garderai bien d'ajouter quoi que ce soit, sinon pour vous indiquer qu'en se recommandant de votre serviteur vous pourrez commander ce savant petit livre si bien édité au prix réservé aux souscripteurs, m'a assuré notre compère Jean Artero (lui aussi mentionné par Lepetit, by the way):

Éditions Les Trois R - Fiche Le Chant des Humbles - Pierre Gohar (les3r.fr)

Éditions Les Trois R - ouvrages édités : Le Chant des Humbles - Deum Time - Matériaux Cryptographiques - Montségur, nouveau regard - Ars Magna - Essais philosophiques et ésotériques - Mutus Liber - Procédé de Mr Yardley / Mr. Yardley's Process - La Vie Minérale - Gérard De Nerval et l'Humour Divin - Hyéroglyphie dans l'Art Antique - Sosthène Grasset et la découverte de l'archéologie chypriote - Index Général de l'Œuvre de Fulcanelli (les3r.fr)

 

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16 mars 2023 4 16 /03 /mars /2023 22:58

Si, è tutto chiaro. Après quelques déconvenues auprès d'un éditeur transalpin, notre ami Bernard Allieu a pu persuader Roberto Bianchi (qui du coup rejoint notre petit cercle) de traduire La Vie Minérale de Julien Champagne en italien, et même -qui plus est- de présider à sa publication.

La Vita Minerale vient donc de paraître sans nom d'éditeur, ni date de réalisation, même si nous savons dores et déjà que l'imprimeur qui s'en est chargé est le Parmesan Tipolitotecnica, en février 2023.

Nous nous réjouissons vivement de cette nouvelle, tout en espérant que de bonnes librairies européennes s'en saisissent, et de notre côté nous ne manquerons pas de mettre à jour cet article dès que nous serons en mesure de vous indiquer plus de coordonnées utiles à qui voudrait commander ce remarquable essai de notre cher "Hubert".  Dans l'intervalle, voici l'adresse mail de Roberto:

robianchi999@gmail.com

 

Et dans cette attente, je m'en voudrais de ne pas profiter de l'occasion qui m'est offerte de vous rappeler que son édition française en est à sa seconde mouture, et que cette dernière est aisément accessible aux éditions Les Trois R:

https://www.les3r.fr/edition_les_3_r_fiche_livre_la_vie_minerale_seconde_edition.html

Sur le fond, les deux publications (l'italienne et la française) sont identiques, même si dans la forme, celle des Trois R est plus riche, du fait qu'elle comporte la reproduction du texte manuscrit de l'ouvrage "de philosophie hermétique et d'ésotérisme alchimique" (di philosophia ermetica e di esoterismo alchemico).

N'oublions pas également que les Trois R ont en outre édité du même Julien Champagne (et de Frederick Hockley & Sigismond Bacstrom) le Procédé de Mr Yardley (Mr Yardley's Process) en version française, puis en version anglaise:

https://www.les3r.fr/edition_les_3_r_fiche_livre_procede_mr_yardley_julien_champagne.html

https://www.les3r.fr/edition_les_3_r_fiche_livre_mr_yardley_process_julien_champagne_english.html

Et je m'arrêterai là, même si je suis fortement tenté de poursuivre, tant l'éditeur d'Amboise à enchaîné les initiatives heureuses et de qualité, telle cette reparution du Livre Muet (Mutus Liber) assorti des commentaires de Magophon (Pierre Dujols), qui n'est plus hélas actuellement disponible à l'achat, ou celle des si éclairants Matériaux Cryptographiques de Sosthène Grasset d'Orcet, pour ne rien dire de l'indispensable Index Fulcanelli de Bernard Allieu et Bernard Lonzième:

https://www.les3r.fr/edition_les_3_r_fiche_livre_mutus_liber.html

https://www.les3r.fr/edition_les_3_r_ouvrages_edites.html 

J'aurais de même été désolé de ne pouvoir vous entretenir des qualités certaines de l'anthologie proposée récemment par Jules Mérias (L'initiation alchimique, Editions de l'Art Royal, mars 2022):

https://www.editionsdelartroyal.fr/

Son sous-titre: Une Assemblée de Philosophes Chimiques renvoie évidemment à l'ouvrage bien connu de Claude d'Ygé, auquel il ressemble tant, et sa dédicace (Aux mânes d'Eugène Canseliet) nous est non moins parlante.

Reconnaissons au demeurant que cet auteur ne nous est certes pas inconnu puisque nous avions déjà pu apprécier grandement l'érudition de son Entrée du Labyrinthe, parue chez Dervy en 1992 (sous le nom de Gilles Pasquier).

De même toujours, nous avions encore, il n'y a guère, relevé tout l'intérêt de son ensemble d'Etudes alchimiques (Gutenberg, 2018), où comme dans son nouveau volume mentionné ci-dessus, il fait référence entre autres au traité classique Science écrite de tout l'Art hermétique, que commentera plus tard Julien Champagne, et qui vient justement de reparaître en 2023 chez Decoopman avec une préface de Jean Artero et une postface de votre humble serviteur:

http://www.archerjulienchampagne.com/2023/01/decoopman-pour-julien-champagne.html

https://www.decoopman.com/symbolisme/365-science-ecrite-de-tout-l-art-hermetique.html

Enfin, signalons à nos lecteurs et lectrices, très précisément, l'importance des commentaires (là aussi) de Gilles ou Jules sur les textes qu'il présente, aussi bien en alchimie théorique qu'en ce qui concerne la pratique au laboratoire. Son intérêt pour les deux voies, humide et sèche, en particulier, nous a paru être on ne peut plus séduisant.

Comme Mérias-Pasquier, Didier Rabosée ne se fait pas faute de se référer à l'oeuvre de Fulcanelli, dans la dernière livraison de l'estimable revue belge annuelle Le Miroir d'Isis (numéro 30, imprimé en décembre 2022):

www.miroir.isis.com

miroirisis@gmail.com

Son article correspondant est d'ailleurs intitulé Fulcanelli le très Savant. Comme Mérias là encore, Rabosée se montre selon nous très canonique dans son approche du phénomène (le mot selon nous est ici topique) fulcanellien. Après nous avoir fait craindre le pire ("qui est Fulcanelli?"), il se concentre en fait sur les qualités dévolues à l'Adepte et les caractéristiques principales (selon lui) de son opus.

Et c'est finalement (sans trop de surprise il est vrai) pour comparer ce dernier à l'oeuvre de Louis Cattiaux, qui lui tient tellement à coeur (essentiellement Le Message Retrouvé, Denoël, 1956, et pour une édition plus complète, Beya, 2006).

Pour ne pas quitter Julien Champagne et sa Vie Minérale, voyons ce qui en ressort au sujet de la vie des minéraux.

Cattiaux (qui n'aurait pas lu Fulcanelli selon Rabosée): " Les animaux, les végétaux et les minéraux...peuvent être restitués dans la gloire et dans l'immortalité de l'Unique; nul ne doit l'ignorer ni l'oublier."

Fulcanelli: "L'activité vitale, très apparente chez les animaux et les végétaux, ne l'est guère moins dans le règne minéral."

Il est vrai que Didier Rabosée, qui dans la même livraison du Miroir d'Isis se présente à nous (dans un autre article) comme un numérologue distingué, s'était déjà signalé à notre bienveillante attention par une fiction particulièrement roborative:

L'initiation alchimique de Thomas le potier (éditions Philomène Alchimie, 2020). Son sous-titre? Mais "de l'argile à la pierre" (ou de l'Argile à la Pierre), bien sûr.

Sa première mouture s'intitulait pour sa part -et tout simplement- La quête de la Vie.

https://www.baglis.tv/livres/3736-la-quete-de-la-vie-esoterisme-et-moyen-age-de-didier-rabosee.html

& Bernard Allieu, Jean Artero, et tutti quanti (et coetera)

pcc ARCHER

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9 mars 2023 4 09 /03 /mars /2023 15:41

Notre attention a de nouveau été récemment attirée sur un petit livret peu connu et pourtant si érudit de l'hermétiste et alchimiste Patrick Rivière, intitulé poétiquement Soleil noir et Main de feu.

Il est sous-titré en couverture Alchimie & surréalisme et l'éditeur semble bien en être Idéa, dont le catalogue en ligne vaut d'ailleurs le détour: 

https://venusdailleurs.wixsite.com/editions/ida

Evidemment ladite couverture n'a pu que nous séduire d'emblée, puisqu'elle reproduit le tableau le plus célèbre à ce jour de notre cher Julien Champagne, qui pour sa part se dénomme tout simplement  le Vaisseau du Grand Oeuvre, et sur lequel nous nous sommes déjà penchés ici-même à diverses reprises (confer en particulier notre article Julien Champagne aux Logis alchimiques).

 

Bien entendu je ne vous ferai pas l'injure de vous présenter à nouveau feu Patrick Rivière, qui lui aussi est apparu à maintes reprises dans ce blog, notamment à propos de ses nombreux travaux de fulcanelliste distingué.

Comme on me murmure ces jours-ci que ces derniers ne seraient plus guère disponibles à l'état de neuf, je me permets de vous renvoyer in petto à leur sujet à l'un des derniers livres de l'ami Jean Artero, Fulcanelliana (Arqa, 2017).

Ainsi, s'agissant plus généralement de son oeuvre, qu'au site très parlant de Terra Alchimia, où figure notamment Soleil noir:

https://terra-alchimia.com/

 

Selon sa fille Aurélia, astrologue reconnue, qui apparaît au demeurant comme telle dans les "Fulcanelliana" de son écrivain de père, et qui dispose d'une page Facebook sur laquelle ce brillant Soleil noir non daté est également mentionné, il serait anthume (Patrick est hélas décédé en janvier 2021).

Dans cet écrit alerte et très référencé, il nous semble que ce dernier s'intéresse surtout à l'hermétisme de poètes prosateurs, André Breton principalement, mais aussi Gérard de Nerval (qui il est vrai versifia aussi), Raymond Roussel et Michel Carrouges.

Rivière conclut en fait son propos si bien senti par une citation de l'auteur de Nadja (1928), mais aussi du recueil d'articles Les pas perdus (1924): "Il n'est pas de lecture après laquelle on ne puisse continuer à chercher la Pierre philosophale." Son Soleil noir, nous permettrons-nous d'ajouter sobrement, ne déroge pas à cette mère Loi.

Mais Champagne me direz vous, et notre Julien alors? Et bien, vous avez raison de me reprendre, donc je rouvre illico mon Soleil noir:

"Madame Roggers, alors épouse de Claude Farrère, l'auteur de la fantastique Maison des Hommes vivants, ne laissant pas insensible à ses charmes Paul Eluard, avait servi de modèle (posant nue) pour son Vaisseau du Grand OEuvre, au peintre J.J. Champagne, illustrateur de génie des oeuvres de Fulcanelli."

Illustrateur, oui, mais pas que. De génie, peut-être. Ils sont curieux, en tout cas, ne trouvez-vous pas, ces hippocampes "venus d'ailleurs" reproduits en ombres chinoises au dos de Soleil noir. Allons, encore une fois, valete!

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27 janvier 2023 5 27 /01 /janvier /2023 22:57

2023 nous semble débuter sous les meilleurs auspices, avec la parution en cours aux éditions Decoopman du traité classique intitulé Science écrite de tout l'art hermétique:

https://www.decoopman.com/symbolisme/365-science-ecrite-de-tout-l-art-hermetique.html?fbclid=IwAR1TzzHd8G-evRf5XAKYUZJuVEQdH4_HLwE7pr5TIgo54cUIMioUeVmZw0c

Nous vous avions entretenu de ce traité et de ce projet il y a plusieurs mois déjà:

http://www.archerjulienchampagne.com/2021/06/science-ecrite-de-julien-champagne.html

Grâce à Jean Castanier, le voici donc mené à bien, sous la forme d'un petit livret fort bien réalisé, pratique et d'un prix à l'achat tout à fait raisonnable (il est de plus actuellement vendu en promotion pour quelques semaines encore). Il est aussi disponible via Amazon:

https://www.amazon.fr/gp/product/2369651741/ref=dbs_a_def_rwt_bibl_vppi_i1

 

Signalons au passage que Decoopman l'a fait paraître dans sa collection "Symbolisme", où figure déjà un autre classique de l'alchimie: Abrégé de l'Astronomie inférieure des sept métaux de Jean Brouault, ainsi que divers écrits de l'hermétiste contemporain Jacques Troger, dont le Paris alchimique -Bestiaire- dont nous vous avons récemment entretenu ici-même:

http://www.archerjulienchampagne.com/2022/10/julien-champagne-au-bestiaire.html

Vous connaissez déjà la genèse d'ensemble de la Science écrite telle que nous pouvons désormais la découvrir en totalité et publiquement, et bien entendu agrémentée des précieux commentaires de Julien Champagne.

Notre complice Jean Artero s'est fait un plaisir de nous la rappeler dans sa préface, et nous a fait l'amitié de nous demander dans une petite postface d'en souligner une partie de la dimension proprement hermétique.

Vous n'ignorez donc pas que dans cette affaire Jules Boucher, alors disciple d'"Hubert" en alchimie, a joué un rôle énigmatique mais important, puisqu'il a, sans doute au décès de son maître, inséré les commentaires de l'illustrateur des Fulcanelli dans un volume où ils ont pu être retrouvés et acquis par l'érudite libraire Ariane Touze (La Fontaine d'Aréthuse) qui nous les a confiés en vue de leur publication, avant de procéder la vente dudit volume:

https://fontainedarethuse.com/accueil/10677-precieux-recueil-de-textes-intitule-hermetisme-importantes-notes-inedites-de-la-plume-de-jean-julien-champagne.html

La sagacité et le talent de Jean Castanier, qui dirige d'une main de maître sa maison d'édition, vient heureusement de faire le reste.

Qu'il en soit ici (et à nouveau) chaleureusement remercié et souhaitons à sa collection ad hoc ("Symbolisme", donc) tout le succès qu'elle mérite:

https://www.decoopman.com/197-symbolisme

https://r.decoopman.com/mk/mr/XYmvjtTm2tVA2T-LQL30HfYkSAhTIS0WFRqbQd00EJiIj_HzV8Bw_-e8KmOO59rybOUKfPYUTwYesvYBDdvVgfTvpwHTKn2KTmS9qgSH7yIR826-T8AEME8gGM8

Pour ne pas conclure, je m'en voudrais de ne pas vous donner encore une fois un aperçu des textes en question, celui de l'Anonyme peut-être Adepte qui a rédigé la Science écrite, et celui de Julien Champagne le commentant (et donc j'espère l'envie de lire le petit livre qui leur est consacré):

Anonyme: Notre Art est très précieux, par rapport à ceux qui recherchent notre Art dans les choses précieuses et chères.

Champagne: L'Art n'est précieux que par ses résultats, lesquels sont triples: La Pierre Philosophale, la Médecine universelle, la Lumière inextinguible. Les deux dernières découlent de la première, celle-ci étant la matière initiale de celles-là. 

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24 janvier 2023 2 24 /01 /janvier /2023 20:29

Nous retournant vers l'année 2022, nous voudrions vous signaler deux publications d'intérêt, toutes deux consistant en des parutions liées à l'opus fulcanellien.

La première présente en outre la particularité de mettre en avant Julien Champagne, et nous y retrouvons "Hubert" dans son rôle bien connu d'illustrateur, puisqu'il s'agit là, au début de 2022, d'une nouvelle édition du Mystère des Cathédrales de Fulcanelli, agrémentée il va de soi de ses planches originales.

Le travail réalisé nous semble honnête en fidélité et en qualité, même si la couverture en couleur nous apparaît ne pas présenter de lien évident avec le reste du livre. Au reste, les planches correctement reproduites dans l'ensemble se présentent toutes en noir et blanc, donc deux d'entre elles s'avèrent être moins parlantes que souhaité.

On l'aura compris, en dépit d'un prix modique, nous préférons à cette parution qui n'est pas sans mérite celle antérieure d'Alcor, qui nous semble meilleure à tous points de vue malgré son coût à l'achat.

Cependant, on pourra relever le fait qu'outre les chapitres de l'édition originale de Schemit, ainsi que la préface initiale d'Eugène Canseliet, elle contient également le développement sur Hendaye, qui n'est apparu qu'avec la réédition d'Omnium Littéraire.

Signalons enfin que l'éditeur Discovery, puisqu'il s'agit de lui, se présente à nous comme une entreprise internationale, vraisemblablement d'origine nord-américaine, mais aussi présente en France comme ailleurs en Europe, et jusqu'en Chine.

Son éclectisme l'a conduit à proposer également à la vente une réédition des traités classiques d'alchimie de Nicolas Flamel rassemblés par Albert Poisson, ce dernier se trouvant plaisamment portraituré pour l'instant sur son site sous les traits d'un certain...Julien Champagne:

https://www.discoverypublisher.com/fr/publications/fulcanelli-le-mystere-des-cathedrales/

https://www.discoverypublisher.com/fr/publications/albert-poisson-le-traite-d-alchimie-de-nicolas-flamel/

Ne quittons pas le crû fulcanellien de 2022 sans évoquer brièvement une autre parution notoire, d'un inédit celle-là, puisque grâce aux éditions françaises Les Trois R, le Deum timé de Robert Caron a été publié, pour sa part à la fin de l'année dernière, et quoique déjà en vente semblait toujours être proposé à la souscription il y a encore quelques jours:

https://www.les3r.fr/edition_les_3_r_fiche_livre_deum_time.html

Nous ne pouvons que vous recommander la lecture de ce remarquable travail sur le retable dit du Jugement dernier, dû à Rogier van der Weyden (Roger de la Pasture) qui se trouve exposé aux hospices de Beaune.

Cette "étude hermétique" nous est en effet proposée par un auteur visiblement savant autant qu'inspiré, que ce soit par la cabale d'un Grasset d'Orcet ou par celle d'un Fulcanelli, ce dernier nous recommandant formellement de nous en remettre dans notre quête à une seule étoile, celle de la devise du chancelier Nicolas Rolin (qui fut justement le commanditaire dudit retable). 

 

Signalons également que son éditeur nous a fourni là comme à son habitude une magnifique mise en pages, ainsi que de superbes illustrations, le tout restant pour autant, là encore, abordable.

Pour terminer, relevons avec curiosité l'assertion figurant en quatrième de couverture, selon laquelle Fulcanelli nous inciterait à faire l'exégèse du tableau en question, incitation dont il nous a été impossible de trouver la trace pour l'instant. Le Jugement dernier nous évoque le Finis Gloriae Mundi, le troisième livre fulcanellien, non paru à ce jour et partiellement tributaire de certaine oeuvre de Valdes Leal, dont Caron ne se fait pas faute de réaliser une étude fouillée ...

Allons, Deum timé, craignons Dieu, certes, mais sans pour autant nous départir d'une juste et saine sérénité: Adoncques bonne année 2023 à chacun et à chacune.

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1 décembre 2022 4 01 /12 /décembre /2022 23:14

Il y a trois ans déjà, en ce même temps de l'Avent, nous vous avions entretenu des écrits  de José Rodriguez, en particulier ceux issus de la belle revue espagnole en ligne dénommée Azogue:

http://www.archerjulienchampagne.com/2019/12/julien-champagne-en-azogue.html

Il s'agissait déjà, à l'époque de vous en signaler l'excellente tenue générale, de même que la qualité particulière des travaux de recherche personnels de notre ami, qui l'avaient conduit in fine à retrouver la trace de telle oeuvre profane (ou non alchimique) de notre cher Julien Champagne.  

Et bien voici que José a encore récidivé ces jours-ci, puisqu'il vient de nous informer aimablement d'une nouvelle découverte de sa part, et justement dans le même domaine, ce qui ne peut que nous interpeller.

Il semble bien en effet qu'"Hubert" ait, si l'on en croit Rodriguez et plusieurs sites Internet apparemment des plus sérieux, signé en 1897 un charmant petit tableau (presque un tableautin, en fait) sobrement intitulé La gare.

Cette huile sur toile encadrée de 28 centimètres sur 36 environ paraît avoir été mise en vente aux enchères en 2018 par une maison lilloise (Mercier & Cie).

Vous pourrez au demeurant vous en faire une idée par vous même en parcourant certaines pages de la Toile que José Rodriguez a bien voulu nous communiquer également:

https://www.mutualart.com/Artwork/La-gare/B67C161A26C7ACEF

https://www.gazette-drouot.com/lots/8700015-tableaux-modernes

N'hésitez pas non plus, si vous voulez aussi prendre connaissance des dernières trouvailles hermétiques de notre généreux correspondant, à parcourir, spécialement si vous êtes hispanisants, l'article savant qu'il vient de consacrer à...Cyliani:

https://buscandolapiedrafilosofal.wordpress.com/2022/12/01/algunos-datos-sobre-cyliani-ca-1769-1839/

Cyliani, si cher à Fulcanelli, Canseliet, et Champagne.

Sur ce, un joyeux Noël à chacun et à chacune!

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