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  • : JULIEN CHAMPAGNE
  • : Site consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.
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...consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.


Peintre et dessinateur, Julien Champagne est surtout connu de nos jours pour avoir illustré les ouvrages de Fulcanelli, un mystérieux alchimiste contemporain.

Et pourtant, il figure au Bénézit, la "Bible" internationale des créateurs. Et suivant son ami Eugène Canseliet, il fut bien un maître du pinceau et du crayon.

C'est à la découverte de cet artiste méconnu, mais profondément attachant, que je voudrais vous inviter. Je voudrais aussi vous demander de ne pas hésiter à enrichir mes articles de vos propres commentaires et de vos découvertes personnelles.

Bon voyage donc au pays légendaire de Julien Champagne.

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10 novembre 2008 1 10 /11 /novembre /2008 14:46



Non, pas Paulina 1880, n'en déplaise à Pierre-Jean Jouve: Champagne 1895. Où est-il notre "Hubert", en cette année de ses quelque dix-huit printemps?

Et bien rue Danton, à Levallois-Perret (Seine), il me semble bien. Notons avec amusement qu'il semble y résider déjà à un 59bis, chiffre qui décidémment lui semble avoir été dévolu.

Parallèlement cet artiste en herbe commence à fréquenter l'Ecole des Beaux-Arts de Paris. Aussi en ce jour de la saint Léon (on est presque à Noël) voudrais-je vous entraîner à nouveau, grâce à Xavier,  vers le petit maquis de ses délectables carnets de croquis privés, déjà visités par une fois, en ce qui concerne 1894, et en continuant de faire référence aux dessins exhumés naguère par Geneviève Dubois:

http://www.archerjulienchampagne.com/article-3509041.html
http://www.archerjulienchampagne.com/article-19286180.html

Le fil rouge que je vous propose pour ce soir est celui de la famille proche de Julien Champagne, déjà abordé entre nous sur le plan photographique:

http://www.archerjulienchampagne.com/article-22031213.html

Dans un premier temps, cependant, je vous invite à nous fortifier dans l'idée d'un dessinateur précocémment attiré par les motifs à caractère religieux, comme en témoigne cette sainte Catherine de l'église de Béalcourt (Somme).


Voici donc maintenant, toujours de Julien, une partie de cartes familiale que Paul Cézanne (1839-1906) n'aurait peut-être pas renié, lui dont le célèbre tableau bistrotier sur le thème fut vraisemblablement réalisé au début des années 1890.


Le père et la mère de Champagne, d'abord, mais un des fistons n'est manifestement pas loin de la table ronde disposée comme il se doit sous le lustre de la salle à manger...


Voici donc Félix, croqué par "Hubert": A-t-il emprunté une carte à sa maman? Et pendant ce temps-là, que fait-elle, notre Renée de soeur?

Sage comme...une image (pieuse), Renée: Jouerait-elle à la poupée?


Sans transition aucune, permettez-moi également de vous signaler que les éditions Allia viennent d'avoir l'heureuse idée de célébrer le quarantième anniversaire de la parution de l'article fondateur de René Alleau sur l'alchimie (Encyclopedia Universalis, 1968), en le republiant sous forme d'un élégant livret, tout bonnement intitulé Alchimie:

http://www.alliaeditions.com/Catalogueview.asp?ID=442

De la vigoureuse préface concoctée par Michel Bounan, je voudrais retenir avec vous ces lignes actuellement -et inactuellement- ô combien lourdes de sens:

"Pour les actuels calomniateurs de l'alchimie, qui mentent impudemment à propos des transmutations métalliques, il s'agit de montrer à un public peu regardant que les experts "scientifiques" (y compris en sciences dites "humaines") sont plus aptes à gérer les affaires de ce monde qu'ils qu'ils ont mis en faillite, que ceux pour  qui la Poésie ne doit plus être un art d'agrément destiné à se reposer d'affaires plus sérieuses, mais un mode de connaissance autentique..."

Sentence de vie à laquelle il me semble bien qu'Alleau, dont nous avons récemment célébré ici même les nombreux mérites, 

http://www.archerjulienchampagne.com/article-18622923.html

a par avance répondu comme en écho:

"Or tout art est inconcevable sans une matière, et c'est pourquoi la notion "spirituelle" ou purement "psychologique" est aberrante, car elle méconnait la fonction principale de l'alchimie: délivrer l'esprit par la matière en délivrant la matière elle-même par l'esprit.

Cette mutuelle délivrance ne peut être accomplie que par l'art suprême, le traditionnel "Art d'Amour" de la chevalerie de tous les temps...

C'est ce qu'annonce un vitrail alchimique où l'on voit Dieu créant le monde et l'homme, et où l'on peut lire ces mots: "Comment fut fait notre premier père, en belle et due image de Dieu. Comment il nous le faut refaire."


Telle est bien en effet cette source de toute vie, à laquelle nous sommes conviés de toute éternité à nous rendre pour y boire à satiété:

http://www.navigo.com/wm/paint/auth/ingres/ingres.source.jpg

et dont Jean-Auguste Dominique Ingres (1780-1867) s'est voulu l'illustrateur inspiré, de 1820...à 1856. Il a donc, trente-six années durant, porté ce chef-d'oeuvre.

Petites nouvelles techniques d'automne, avant de presque terminer pour cette fois, qui peuvent en particulier intéresser nos amies et amis "accros" des nouvelles technologies:

"Désormais vos blogs et le portail d'Overblog sont optimisés pour vos téléhones mobiles en suivant l'adresse : http://adressedublog/mobile.

Si vous possédez un Iphone, nous avons développé une version spécialement adaptée : http://adressedublog/iphone." Voici ce que cela donne pour les téléphones mobiles:

http://www.archerjulienchampagne.com/mobile

Ah oui, j'allais oublier de vous fournir aussi des nouvelles récentes de Fulcanelli, le maître de Julien Champagne et Eugène Canseliet. He is as alchemy does, alive and well, thanks to God. En fait, ces nouvelles sont espagnoles, si l'on en croit la fiction très érudite de José Luis Corral (El dueno del secreto, Marlow, 2008):

"Fulcanelli està vivo y vive en Sevilla!" Est-il me direz-vous question dans ce roman de son dessinateur? Evidemment, et vie d'amant.

http://www.interplanetaria.com/ficha.php?id=FulcanelliDuenoSecreto


"On se lasse de tout, excepté de connaître", a autrefois psalmodié le grand initié que fut Virgile. Heureuse maxime qu'il y a environ deux siècles maintenant Victor Hugo, autre maître inspiré de l'écriture, a commenté à sa façon: "Dans connaître, il y a naître".

Au-delà des naissances latentes chères à Arthur Rimbaud, voici peut-être venu celui des connaissances et des affinités effectives, et électives.



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12 octobre 2008 7 12 /10 /octobre /2008 18:38




Ayant eu le bonheur d'assister le 1er octobre à la "conférence" marseillaise de Jean Artero sur le mystère Fulcanelli, j'ai pu aussi, en cette ville éternelle où la mer se mêle au soleil, et où vers 1915 Eugène Canseliet rencontra Fulcanelli et Julien Champagne, arpenter cette belle crypte de l'abbaye de Saint Victor que nous avons déjà évoqué plusieurs fois sur ce blog et dont la célèbre vierge noire fut dessinée par "Hubert":

http://www.archerjulienchampagne.com/article-2181595.html
http://www.archerjulienchampagne.com/article-2628203.html


Si cette vierge est reproduite dans le premier livre de Fulcanelli (Le Mystère des Cathédrales), c'est dans le second (Les Demeures Philosophales) que le Maître alchimiste dévolu au  XXème siècle résume de la façon suivante la légende qui s'y rapporte, légende dite des cierges verts:

"Voici cette naïve et précieuse tradition hermétique:

Une jeune fille de l'antique Massilia, nommée Marthe, simple petite ouvrière, et depuis longtemps orpheline, avait voué à la Vierge noire des Cryptes un culte particulier. Elle lui offrait toutes les fleurs qu'elle allait cueillir sur les coteaux, - thym, sauge, lavande, romarin, - et ne manquait jamais, quelque temps qu'il fît, d'assister à la messe quotidienne.

La veille de la Chandeleur, fête de la Purification, Marthe fut éveillée, au milieu de la nuit, par une voix secrète qui l'invitait à se rendre au cloître pour y entendre l'office matinal. Craignant d'avoir dormi plus qu'à l'ordinaire, elle se vêtit en hâte, sortit, et comme la neige, étendant son manteau sur le sol, réfléchissait une certaine clarté, crut l'aube prochaine.

Elle atteignit vite le seuil du monastère, dont la porte se trouvait ouverte. Là, rencontrant un clerc, elle le pria de bien vouloir dire une messe en son nom; mais, dépourvue d'argent, elle fit glisser de son doigt un modeste anneau d'or, - sa seule fortune, - et le plaça, en guise d'offrande, sous un chandelier d'autel.

Aussitôt la messe commencée, quelle ne fut pas la surprise de la jeune fille en voyant la cire blanche des cierges devenir verte, d'un vert céleste, inconnu, vert diaphane et plus éclatant que les plus belles émeraudes ou les plus rares malachites! Elle n'en pouvait croire ni détacher ses yeux...

Quand l'Ite missa est vint enfin l'arracher à l'extase du prodige, quand elle retrouva au dehors le sens des réalités familières, elle s'aperçut que la nuit n'était point achevée: la première heure du jour sonnait seulement au beffroi de Saint-Victor.

Ne sachant que penser de l'aventure, elle regagna sa demeure, mais revint de bon matin à l'abbaye; il y avait déjà, dans le saint lieu, un grand concours de peuple. Anxieuse et troublée, elle s'informa; on lui apprit qu'aucune messe n'avait été dite depuis la veille.

Marthe, au risque de passer pour visionnaire, raconta alors par le menu le miracle auquel elle venait d'assister quelques heures plus tôt et les fidèles, en foule, la suivirent jusqu'à la grotte. L'orpheline avait dit vrai; la bague se trouvait encore au même endroit, sous le chandelier, et les cierges brillaient toujours sur l'autel, de leur incomparable éclat vert."


Et Fulcanelli de se référer explicitement à propos de ce charmant conte ésotérique à "la petite pièce versifiée intitulée La Légende des Cierges verts, par Hippolyte Matabon. Marseille, J.Cayer, 1889."

De s'y référer, certes, mais sans le citer...Artero l'ayant lue en entier pendant son laius, je m'autorise à vous en infliger à mon tour les dernières strophes:

"Pour Marthe ainsi, -jour mémorable! -
La Vierge avait, dans sa bonté,
Fait luire le signe admirable,
Symbole d'immortalité!

Depuis lors, quand la Crypte sainte
Solennise la Chandeleur,
On voit brûler dans cette enceinte
Des cierges de verte couleur.

Et Marseille emporte, fidèle,
L'un de ces cierges merveilleux,
Bénits dans l'antique Chapelle,
Palladium de nos aïeux!"



Une anonyme Notice sur les cryptes de Saint Victor, publiée en 1864 et que Fulcanelli a par conséquent pu consulter sans en faire état, qualifie d'"immémorial" l'usage de ne distribuer et brûler dans la chapelle que des bougies vertes, pendant l'octave de la chandeleur.

On y trouve d'ailleurs une belle gravure de Notre Dame de confession, vulgairement appelée Vierge noire de Saint Victor.


L'érudit et pieux auteur de cet opuscule particulièrement documenté y fournit de plus une curieuse variante de la "légende des bougies vertes", qu'il tire d' une livraison de 1849 du périodique Le Spectateur du Midi, non sans ajouter à son propos:

"Nous la reproduisons d'autant plus volontiers que nous avons entendu nous même bien des fois raconter à nos grands parents cette vieille histoire qui faisait le charme de nos jeune années."

J'en trouve le début tout simplement spectaculaire:

"En ce temps là donc vivait une bonne jeune fille nommée Marie, bien dévote à la benoite Vierge."

Quant à la fin, et bien la voici:

"Mais Dieu voulut couronner Marie de la couronne de gloire et peu de temps après elle alla recevoir dans les cieux la récompense de sa constante piété.

Et depuis lors, pendant l'octave de la Chandeleur, on ne brûle dans ce sanctuaire que des bougies vertes et chaque fidèle emporte chez soi le cierge béni de la même couleur; car chacun est persuadé que c'est un préservatif contre bien des dangers, et Dieu qui voulut récompenser Marie de sa piété se plaît à protéger ceux qui conservent avec foi ce cierge béni."

L'article est signé des initiales A.C.



Dans sa riche plaquette sur La chandeleur à Saint Victor (Paroisse Saint Victor, Marseille, 1994, quatrième édition en 1998), le Père Jean-Pierre Ellul ne semble pas connaître la Notice citée plus haut, mais se réfère pour sa part au livre du prêtre marseillais François Marchetti, Explications des usages et Coutumes des Marseillais (1680).

Cet ouvrage réédité en 1980 par Jeanne Laffitte, à Marseille comme il se doit, lui permet d'attester de l'existence dès le XVIIème siècle de la coutume qui nous occupe en ce dimanche:

"Jugez quel était le zèle de nos ancêtres, qui nous ont appris par leur exemple à révéler le jour de cette fête par la splendeur de la lumière et par la mystérieuse couleur des cierges qu'on y distribue, la merveille d'une divine Maternité, avec le privilège d'une parfaite virginité."


Au cours de sa causerie marseillaise sur Fulcanelli, Artero a insisté sur le tout et le rien où gît ce dernier, bref sur Omne et Nemo, en mentionant certain alchimiste de sa connaissance.

Et bien figurez vous qu'un certain Captain Nemo vient de nous gratifier d'une nouvelle version italienne du classique "livre secret " d'Artephius, où il est forcément question de Fulcanelli, d'Eugène Canseliet et donc je suppose et j'espère de Julien Champagne:

http://www.lulu.com/browse/preview.php?fCID=4255348


Mais on ne quitte pas Marseille...Ou alors on la quitte sans la quitter vraiment. En voulez-vous une preuve d'évidence?

Dans sa belle brochure sur Saint-Victor, Ellul termine son incitation au pélerinage par un florilège bien senti sur la Vierge Marie.

Je ne résiste pas à la tentation de vous proposer ces lignes inspirées de Joseph Delteil, bien faites pour plaire à son admiratrice d'un temps Maryse Choisy, qui à mon sens figurent à juste titre parmi les poèmes finaux, non sans relever avec toute l'humilité et toute l'indulgence qui conviennent le fait qu'ici on a vraisemblablement confondu ou en tout cas voulu rapprocher Marseille et...Marceille:

"Pour moi ce qui compte ce sont les puissances du coeur. Quand j'étais très jeune, à côté de mon village de Pieusse (Aude), il y avait une vieille chapelle qui s'appelle Notre-Dame de Marseille.

Là, dans une niche, était une Vierge noire taillée dans un vieux bois et toute enguirlandée de richesse. Cette Vierge a la réputation de sourire à ceux et à toutes celles qui s'approchent d'elle avec le coeur pur. Eh bien! moi, j'ai l'impression qu'elle m'a toujours souri."


Dans le numéro 26 de la revue Liber Mirabilis (2002-2003) Myriam Philibert revient elle aussi sur la signification symbolique, hermétique et alchimique de la verdeur des cierges de "Marseille la mystérieuse":

"Il faut se rappeler qu'il s'agit de naissance, sur le plan végétal donc de printemps. En matière d'alchimie, deux interprétations sont possibles: les trois couleurs de l'OEuvre, le noir qui devient vert, le blanc et le rouge. Mais on peut aussi envisager les trois principes: soufre (rouge ou jaune), mercure (blanc), sel (vert)."

Enfin, à propos de fenou ou de feu nouveau, je vous propose, entre mistral et tramontane,  d'aller faire une jolie ballade dans les jardins bloggeurs de Denise, et ce n'est certes pas de ma part une quelconque galéjade:

http://roukyben.over-blog.com/article-20523790.html
http://roukyben.over-blog.com/article-20613168.html
http://roukyben.over-blog.com/article-20539029.html


"Opere finito sit laus et gloria Christo."

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20 septembre 2008 6 20 /09 /septembre /2008 20:50


Goutted'or, tu me manques. Claro que si! Matthieu n'étant pas Thomas, voici en public hommage à notre platonique amitié, désormais entre parenthèses, un petit compliment de ma rustre façon, et un cygne de connivence, que je te dédie, ainsi qu'à cette chère Renée de Brimont, baronne ou baronnesse de son état.


Tiens, je réalise brusquement qu'elle porte le même prénom que la soeur de Julien, alias Hubert, curieux tout de même.

Mais me direz-vous, trêve de marivaudage, venons en au fait: Que diable cette spendide petite nièce d'Alphonse de Lamartine vient-elle donc faire dans notre jolie galée?


Il est bien vrai qu'elle ne figure pas à l'Index Fulcanelli d'Allieu, mais...à celui de Laplace sur Canseliet, voici que, brièvement, certes, Brimont la mystérieuse nous apparaît en pleine lumière.

T(15-16), 10 annonce Jean Laplace de façon lapidaire. Ce qu'il faut entendre, bien entendu, comme page 10 du numéro 15-16 de la revue La tourbe des philosophes (1981). 1981 hélas...Eugène Canseliet un an plus tard quittera ce monde.

Mais heureusement en 1981 il peut encore écrire cette superbe page d'alchimiques mémoires, qu'il scelle d'ailleurs de son titre si envié de F.C.H.:


"Milosz s'occupait beaucoup des oiseaux, avec une particulière tendresse, profonde et motivée. Il donnait l'impression d'une parfaite compréhension physique de leurs chants et de leurs cris.

Je conserve en mémoire la vision des instants où il vint avenue Montaigne, en compagnie de la baronne Renée de Brimont qui s'intéressait aux travaux ésotériques du poète. La beauté de cette personne, sa charmante féminité, étaient exceptionnelles, de sorte qu'il m'arriva d'entendre qu'elle était la femme qui offrait le plus d'attrait au sein du gotha parisien.

Si de Lubicz crut alors qu'il avait découvert, sur le plan de l'esprit, l'épouse qu'il avait tant recherchée, tout au moins avait-il trouvé celle qui s'appliqua à faire connaître son oeuvre poétique. Ainsi écrivit-il à l'intention de cette Dame du grand monde:

"Mais aujourd'hui une compagne de service chemine dans mon ombre, à moi fils du Cosmopolite errant." Oscar-Wadislas de Lubicz eut-il connaissance de la langue des oiseaux?

Ce qui est sûr, c'est qu'il aimait le monde naturellement ailé; tellement, qu'il l'allait alimenter à Fontainebleau, et qu'il y acquit même une modeste maisonnette, afin d'y installer un nourrissoir."

Tout ce bref passage de l'alchimiste de Savignies dégage comme une odeur de sainteté, me semble-t-il, et fleure bon l'invisible présence de Fulcanelli. Et donc à cette époque de Julien Champagne.




Après la mort du poète, René de Prat (Renée de Brimont) commentera sardoniquement dans les "Cahiers Milosz": "Une femme! s'écria le fonctionnaire; je savais bien qu'il y avait une femme dans cette affaire!"

Mais nous avions en fait déjà rencontré René(e) dans sa relation de complicité avec Milosz le mystique, Milosz l'hermétiste...l'alchimiste:

http://www.archerjulienchampagne.com/article-14321731.html

"Pour son amie Renée de Brimont, il est incontestable que Milosz croyait à l'alchimie. "Il croyait à sa nécessité, à sa réalité sur le plan spirituel. S'il pressentit l'alchimie comme un retour à l'unité sur le pan physique, il ne s'en est ouvert à personne."

Or, selon Alexandra Charbonnier, Prat est un, voire le  "confident privilégié" de Milosz.


Charbonnier qui au demeurant s'explique parfaitement que notre baronnet(te) fut reçue chez les Lesseps: "Une partie de la carrière diplomatique de Ferdinand se déroula à Madrid sous les auspices de Lamartine. Ce qui explique que la petite nièce du poète, la baronne Renée de Brimont, eut ses entrées dans ce milieu, tant pour ses origines que pour ses talents littéraires."

Alexandra affirme même, s'agissant de la pensée de Milosz, que son égérie l'a pénétrée au point de la faire sienne dans son essai sur Milosz et le mystère de l'Etoile du Matin (Fontaine, 1942). Elle "le commente au moyen de la linguistique comparée. En cela elle suit les méthodes de son ami."

Mais écoutons Renée: "Tout ici bas n'est que métamorphose. La Création, pour Milosz, n'avait qu'un but: sensibiliser et affiner la conscience humaine; changer, transmuer l'homme terrestre, le rendre à "la première Nature", à l'Etoile du Matin, à la Terre édénique."


Née de Beaumont, ajoute Alexandra Charbonnier, la baronne écrivit un roman, le Roman de la Rose, où elle met en scène le théosophe Louis Claude de Saint Martin, "père fondateur" du martinisme.

Elle précise un peu plus loin que ce roman, qui s'appellerait en fait Belle Rose (Cahiers libres, 1931), a pour héros le thaumaturge et mystagogue Martines de Pasqually (1727-1774) et son secrétaire Saint Martin (1743-1803).

Brimont écrivit d'ailleurs en 1930 dans la revue ésotérique Le voile d'Isis un article sur le mariage de Pasqually.

A son actif, on trouve également pour Charbonnier trois ouvrages de poésie: L'Essor (Plon, 1908), Tablettes de cire (Calmann-Lévy, 1913, couronné par l'Académie), et, sous le nom de Antoine (!) de Brimont, Mirages (Emile-Paul, 1919).

Renée aurait connu Milosz dans les salons du peintre Eyre de Lanux en 1915. Eyre devait faire plus tard le portrait de madame de Brimont, qui conclut finalement l'auteure de Milosz, l'étoile au front (Dervy, 1993) fut également "amie de miss Barney", autre grande admiratrice de l'écrivain franco-lithuanien.
Renée de Brimont resta d'autre part toujours fidèle au souvenir de son ancêtre Alphonse de Lamartine et lui consacra plusieurs publications: Lamartine fantaisiste (Plon, 1923), Autour de Graziella (Champion, 1931).

Citons d'elle également Les oiseaux (Portiques, 1932, au titre si miloszien), et Les fileuses (Corréa, 1937). Brimont fut elle donc une parque?

Psyché (Plon, 1924) la fait comme miss Barney passer pour "lesbienne":

http://romanslesbiens.canalblog.com/archives/brimont_renee_de___psyche___1924/index.html
http://storage.canalblog.com/27/81/296109/20113136.pdf

Mais alors, comment qualifier L'Arche (Emile Paul, 1927)?


Heureusement pour elle (et pour nous), Brimont inspira le compositeur Gabriel Fauré (1845-1924), qui mit en musique plusieurs de ses poèmes, ceux de Mirages, ceux de Psyché...Comme l'écrit un quidam -ou une quidame, - "quand c'est du Fauré, c'est forcément sublime"!

http://www.recmusic.org/lieder/f/faure.html
http://www.fnacmusic.com/album/a3a3cdab-db3c-46f3-a428-7a6c796a2bb1.aspx
http://www.recmusic.org/lieder/b/brimont/

Dans un enregistrement récent, Fauré et Brimont avoisinent d'ailleurs Poulenc et Eluard, le hasard, si hasard il y a, fait décidément fort bien les choses. Quand donc a-t-il fait prendre à Renée son essor? Je ne sais à ce jour. D'après Alexandra, il l'a ravie à notre affection "après 1942."


Et avant de presque nous quitter sur une Pentecôte néerlandaise du XVIème siècle qui j'espère tombe à pic sans pour autant couler de même, pourquoi ne pas découvrir ensemble tel automnal Cygne sur l'eau, de Brimont, et toujours ensemble écouter ce merveilleux chant du cygne de Fauré:

http://lecygne.free.fr/Art44.html

Ma pensée est un cygne harmonieux et sage
Qui glisse lentement aux rivages d'ennui
Sur les ondes sans fond du rêve, du mirage,
De l'écho, du brouillard, de l'ombre, de la nuit.

Il glisse, roi hautain fendant un libre espace,
Poursuit un reflet vain, précieux et changeant,
Et les roseaux nombreux s'inclinent lorsqu'il passe,
Sombre et muet, au seuil d'une lune d'argent;

Et des blancs nénuphars chaque corolle ronde
Tour à tour a fleuri de désir ou d'espoir...
Mais plus avant toujours, sur la brume et sur l'onde,
Vers l'inconnue fuyant glisse le cygne noir.

Or j'ai dit: "Renoncez, beau cygne chimérique,
A ce voyage lent vers de troubles destins;
Nul miracle chinois, nulle étrange Amérique
Ne vous accueilleront en des havres certains;

Les golfes embaumés, les îles immortelles
Ont pour vous, cygne noir, des récifs périlleux;
Demeurez sur les lacs où se mirent, fidèles,
Ces nuages, ces fleurs, ces astres et ces yeux.

Enfin, voici pour les amateurs du "mystère Fulcanelli" l'annonce d'une prochaine conférence de Jean Artero à Marseille ("bien sûr" à la société théosophique):

http://librairieletoiledumage.blogspot.com/2008/08/confrence-la-societ-thosophique-de.html



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17 août 2008 7 17 /08 /août /2008 18:30


De la famille de Julien Champagne, nous savions jusqu'alors peu de chose. Certes nous l'avions rencontrée en 1932 au moment de ses obsèques:

http://www.archerjulienchampagne.com/article-2357896.html

C'est ainsi que nous avions dès lors pu apprendre qu'"Hubert" a eu un frère, Félix, et une soeur, Renée.  Cette dernière joua d'ailleurs un rôle actif à la fin de la vie du peintre, puisque nous l'avons vu intervenir au moment où René
Schwaller, ami de ce dernier, offrit de payer le monument funéraire du dessinateur de Fulcanelli:

http://www.archerjulienchampagne.com/article-4464119.html

Renée (Reine-Marie, 1887-1955) fut institutrice dans un village de la Somme, de même que son époux, Gaston Devaux, qui passe en outre pour avoir été le ou un secrétaire de Fulcanelli:

http://www.archerjulienchampagne.com/article-5039674.html


Et Félix, me direz-vous? Et bien son acte de naissance, opportunément "inventé" par Walter Grosse, nous apprend qu'à l'état-civil nous avons ici affaire en fait à Alfred Alfonse Félix, né en 1878 un an après son frère aîné, et décédé en 1960.

Et peut-être surtout voici grâce à Quinze quelques clichés émouvants qui sur ces noms nous permettent enfin de mettre des visages.

La première des ces photographies a été prise en 1894 à l'occasion d'un pique-nique dans la forêt de Saint Germain en Laye.

Nous y trouvons la maman de Julien et ses trois enfants. Notre artiste, alors âgé de dix-sept  printemps, y tient la vedette.

Les autres épreuves sont hélas non datées, mais visiblement postérieures.


Sur la première, Renée est assise devant Julien Champagne, qui porte déjà moustache, affiche une mêche rebelle, et avant tout semble bien décidé à porter sur la réalité mondaine un authentique regard de voyant.

La seconde est une photo de groupe, sans doute encore moins ancienne, où d'après Quinze figurent non seulement la mère de Julien et René et également ces derniers, mais aussi les enfants de Félix, Roger et Madeleine.

Quinze nous a fort aimablement précisé que vers cette époque (1880-1890) la famille Champagne a habité à Levallois Perret, plus précisément au 35 de la rue Gravel.

Il nous a judicieusement indiqué également qu'en ce temps là il était fréquent que le patronyme usuel ne fût pas exactement celui indiqué sur les actes administratifs.

Voici, me semble-t-il un éclairage intéressant apporté à l'usage par Hubert, Félix et Renée d'un prénom qui ne réflétait pas tout à fait celui de leur état-civil.


L'excellente libraire troyenne d'érudition Le trait d'union de Florence et Alain Hatier doit pour sa part être louée d'avoir en juillet 2008 choisi pour orner la couverture du dernier en date de ses catalogues la reproduction d'un dessin que n'eût certes pas désavoué Julien Champagne.

Cette charmante esquisse est extraite du rare volume intitulé Les enseignes de Paris, gravées à l'eau-forte par Jean-Jules Dufour (Paris, Le Goupy, 1924 et 1925).

Réunies en deux tomes, les 1ère et 2ème série en sont commentées par François Boucher, du musée Carnavalet.

La dite couverture nous renvoie tout droit au passage des Demeures Philosophales où bien avant Georges Pillement, qu'Eugène Canseliet loua à juste titre pour ses ouvrages salvateurs, Fulcanelli s'insurge à bon droit contre certaines destructions intempestives du vieux Paris, qui compta et compte toujours fort heureusement tant de logis hermétiques:


"Nous ne blâmerons jamais assez ceux-là, écrit donc l'Adepte en son chapitre consacré au merveilleux grimoire du château de Dampierre, qui, cachés et tout-puissants, décidèrent à Paris l'inexplicable destruction de la très vieille rue des Nonnains-d'Hyères, laquelle ne s'opposait en rien à la salubrité et offrait la remarquable harmonie de ses façades du XVIIIème siècle.

Ce vandalisme, perpétré sur une grande échelle, a entraîné la perte de l'enseigne curieuse qui ornait, à hauteur du premier étage, l'immeuble sis au n° 5, à l'angle de l'étroite rue de l'Hotel de Ville, jadis de la Mortellerie.

Dégagé de la pierre en ronde bosse, le motif de grandes dimensions, qui avait gardé ses couleurs d'origine, montrait un rémouleur dans son costume d'époque: tricorne noir, redingote rouge, et bas blancs. L'homme s'appliquait à aiguiser le fer, devant sa robuste brouette, mettant en activité les deux éléments majeurs, c'est-à-dire le feu caché de sa meule et l'eau rare qu'un gros sabot semblait dispenser en mince filet."


Et le Maître incomparable d'aussitôt commenter ainsi l'ouvrage du noble et humble gagne-petit: "La meule est l'un des emblèmes philosophiques chargé d'exprimer le dissolvant hermétique...Les alchimistes du moyen âge se servaient du verble acuer (aiguiser) pour exprimer l'action qui donne au dissolvant ses propriétés incisives.

De cet ouvrage, quel est le maître? Evidemment celui qui aiguise et fait tourner la meule, c'est-à-dire le soufre actif du métal dissous."

Mais ne quittons pas les Demeures Philosophales sans mentionner une nouvelle et heureuse initiative des éditions Oriflamme, de Bâle en Suisse, qui grâce à Martin Steiner à qui nous devons déjà entre autres l'édition germanophone du Mystère des Cathédrales, nous proposent désormais en souscription jusqu'à la fin du mois prochain la traduction en allemand de l'autre chef d'oeuvre de Fulcanelli.

L'adresse mail figurant sur le bon de commande est la suivante:
polydor@vtxmail.ch

La livraison était prévue pour intervenir dès le mois d'octobre 2008. Ce livre est désormais paru:

http://www.chapitre.com/CHAPITRE/fr/BOOK/fulcanelli/wohnstatten-der-adepten,25322727.aspx



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5 juillet 2008 6 05 /07 /juillet /2008 20:54



Grâce à Greg Fox, nous en savons désormais un peu plus sur la bibliothèque de Julien Champagne. Il est probable qu'elle ait été dispersée, ce qui après tout n'est guère surprenant.

Vous vous souvenez sans doute qu'il y a quelques semaines Vérax nous a permis et de nous faire une meilleure idée des ex-libris d'"Hubert" et de sa prédilection pour l'alchimiste français  du XIXème siècle Albert Poisson:

http://www.archerjulienchampagne.com/article-17159081.html

Cette fois Greg nous permet de savoir que Julien a eu aussi en sa possession un ouvrage d'un chimiste allemand du XVIIIème siècle, Johann Heinrich Pott.

Il s'agit de ses Dissertations chymiques, parues en 4 tomes en 1759 chez Jean Thomas Hérissant, et traduites "tant du latin que de l'allemand" par Monsieur Demachy:

http://www.alchemywebsite.com/books/BK3497.HTM


A propos d'ex-libris, notons d'emblée que celui qui figure dans cet ouvrage n'est pas en fait celui de Champagne, mais d'un précédent détenteur de l'oeuvre, G. Bontemps.

Georges Bontemps (1799-1883) est surtout connu pour avoir en 1868 rédigé un Guide du verrier. Il fut par ailleurs directeur des verreries de Choisy-le-Roi.

Créées en 1805, ces verreries comprirent de 1829 à 1855 un atelier vitrail précisément dirigé par Bontemps. Il y aurait redécouvert entre 1845 et 1861 les secrets du verre filigrané, supposés perdus depuis la Renaissance.

Pour Bontemps, "la malléabilité du verre n'est pas de la même nature que celle des métaux. En effet, celle-ci est modifiée par la propriété de corps non conducteurs du calorique."


Mais disons tout de même quelques mots de Johann Heinrich Pott (1692-1777), pharmacien et chimiste allemand des plus connus:

http://de.wikipedia.org/wiki/Johann_Heinrich_Pott

Il est amusant de noter qu'il fut un des élèves de Stahl, parfois considéré comme l'auteur de la théorie du phlogistique, en fait élaborée au XVIIème siècle par l'alchimiste Becher, et que combattra plus tard un Lavoisier, chantre de la chimie officielle.

http://static.wikipedia.org/new/wikipedia/fr/articles/g/e/o/Georg_Ernst_Stahl_5dfd.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Phlogistique
http://membres.lycos.fr/alchimie2/hist/DBL2.htm

Comme Becher, Pott fut mandaté pour créer une manufacture de porcelaine. Dans le cas de Johann Heinrich, le monarque en question fut Frédéric II.

Il semble que l'oeuvre de Pott détenue par Bontemps puis Champagne ait paru d'abord à Berlin en 1738 chez J.A. Rüdiger. Pott y relate notamment certaines des expériences de ses prédécesseurs qu'il prit la peine de reprendre pour vérifier leur validité.

Il critique ainsi l'alchimiste français Moras de Respour, surtout connu pour ses Rares expériences sur l'esprit minéral (1668). Et c'est alors que nous retrouvons Julien, son tampon encreur et ses commentaires...favorables à Pott:

"Bien juste, écrit Champagne; on pourrait sans trop d'exagération affirmer que tout est faux..."


Plus loin, alors que Pott exprime notamment son point de vue sur une partie de la Pyrotologie (1725) de son compatriote Henckel, très intéressé au demeurant par l'oeuvre de Respour, et qui d'ailleurs semble avoir passablement influencé Pott, Champagne remarque:

"Si l'on triture avec du sel de tartre déliquescent le résidu de la distillation d'un acétate de zinc obtenu par
dissolution de l'oxyde dans du vinaigre distillé (?), il se répand une odeur extrêmement désagréable et qui fut sur le point de me faire vomir plusieurs fois.

Toutefois elle n'a aucun rapport avec l'odeur alliacée." Mais voici qu'entre en scène un troisième lecteur des Dissertations.

Pour Fox, et je suis très tenté de le suivre sur ce point, ce lecteur n'est autre qu'Eugène Canseliet.


Canseliet donc (car son écriture est tout aussi caractéristique que celle de Champagne) relève ainsi à
propos de l'esprit de vitriol dulcifié qu'il est aussi utilisé comme astringent et hémostatique.

Et il ajoute: "Cet esprit de vitriol dulcifié des anciens est au Codex actuel un mélange d'une partie d'acide sulfurique avec trois parties d'alcool."

Plus loin, il commente ainsi l'histoire de l'acide marin dulcifié: "L'acide marin ou esprit de sel dulcifié est un alcoolé d'acide chlorhydrique."

Greg précise également qu'on trouve dans un des volumes des Dissertations la trace d'un autre ex-libris que celui de Bontemps. Cet ex-libris circulaire en a été décollé ou arraché et comme Fox je pense qu'il pourrait bien s'agir de celui de Julien Champagne.


Reste qu'apparaît, inexpliquée pour moi même si pour Greg Fox cette écriture ressemble beaucoup à celle d'"Hubert", un troisième type d'annotations.

Je remarquerai simplement qu'elles font cette fois usage de la symbologie chimique courante. Personnellement elles me semblent pourtant plus anciennes que les deux autres: Bontemps, ou un autre heureux possesseur du livre de Pott?

Canseliet cite ce dernier au moins une fois, dans son édition du Mutus Liber (1977). Bien entendu, il s'agit toujours des Dissertations:

"Cohausen a ôté au sel marin des côtes d'Espagne toute sa saveur, en le faisant digérer ou putréfier pendant quarante jours au moins dans l'esprit le plus subtil de rosée; ce qui lui a produit un sel tout différent."


Quant à Fulcanelli, c'est dans ses Demeures Philosophales (1930) qu'il fait référence aux Dissertations: "Pott, qui s'appliqua a relever les nombreuses formules de menstrues et s'efforça d'en donner une analyse raisonnée, nous apporte surtout la preuve qu'aucun de leurs inventeurs ne comprit ce que les Adeptes entendent par leur dissolvant."

Et de marteler un peu plus loin: "Sans contester la probité de Pott, ni mettre en doute la véracité de sa description, et moins encore de celle que Weidenfeld (mentionné par Pott) donne sous des termes cabalistiques, il est indubitable que le dissolvant dont il parle n'est pas celui des sages."

Permettez-moi enfin, avant de souhaiter de bons congés aux juilletistes, de signaler pour ne pas conclure tout à fait le dernier numéro de La lettre de Thot, désormais semestrielle (N°55, juillet à septembre 2008):

http://thot-arqa.org/arcadia/accueil.html?rubrique=webzine/webzine.html

Il est pour partie consacré au livre de Jean Artero, Présence de Fulcanelli, que je vous ai présenté dans mon précédent article, et en totalité à l'alchimie. Artero est ici questionné pour la première fois sur son ouvrage.


Je vous recommanderai tout particulièrement  également le texte que renferme ce numéro du webzine de Thierry Garnier sur François de Chazal, cher à Fulcanelli et peut-être à Julien Champagne.

Et puis pourquoi bouder notre plaisir après tout, nous voici consacrés "blog du mois".

Et in Arcadia ego.



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1 juin 2008 7 01 /06 /juin /2008 11:24


Mon Dieu, qu'il est difficile de présenter le livre d'un ami, que dis-je un jumeau! Dans son ouvrage sur Fulcanelli, paru ce mois de mai 2008 aux éditions Arqa, Jean Artero fait référence à ce blog, et reconnaît explicitement y avoir participé d'emblée.

Le blog d'Archer sur Julien Champagne apparaît ainsi au grand jour pour ce qu'il est depuis pratiquement le début, autrement dit une oeuvre collective...

Ceci dit, reste à synthétiser ce gros bouquin de quelque 380 pages, et qui plus est à le critiquer dans tous les sens du terme.

Pour résumer, je dirais que cet essai que l'auteur reconnaît lui-même être imparfait a pour principal mérite de prendre appui sur les travaux de ses devanciers, sans jeter d'anathème sur aucun, ce qui finalement est assez rare, tout en présentant une vue certes partielle et donc partiale si on veut sur Fulcanelli et ses ouvrages.


Si j'avais à schématiser la thèse d'Artero, je serais tenté de la ramener à un seul point, qui est peut-être tout: On ne peut étudier Homère si dans le même temps on ne traite pas de l'Iliade et de l'Odyssée. De même pour Jean il est sans doute vain de traiter de Fulcanelli si dans le même temps on n'analyse pas au moins Le mystère des cathédrales et Les demeures philosophales.

Ce qui jusqu'alors n'était pas évident pour le plus grand nombre...Jean Artero me paraît également apporter un éclairage nouveau sur la troisième oeuvre, non parue actuellement, de Fulcanelli à savoir le fameux Finis Gloriae Mundi.

Mais je ne voudrais pas vous priver à l'avance du plaisir de découvrir ce bouquin, qui me semble par ailleurs assez bien écrit, aussi je me bornerai dans cet article à en souligner quelques qualités patentes, mais aussi selon moi quelques défauts non moins évidents.

Une qualité réelle du livre de Jean est donc par exemple qu'il contribue à resituer l'opus fulcanellien dans son contexte historique, scientifique et philosophique. C'est ainsi notamment qu'il n'hésite pas à considérer ce jeton ou méreau de 1700 de la Sainte Chapelle de Paris comme une demeure philosophale.


Méreau dont il existe des exemplaires de cuivre et d'argent au moins, dont le féminin est parfois dit mérelle, et qui paraît-il est réputé avoir été utilisé par d'aucuns comme signe de reconnaissance.

Toujours pour approuver et appuyer ce travail que je trouve pour ma part loin d'être négligeable, je continuerais en insistant sur le fait qu'Artero apporte des éléments nouveaux - du moins en terme de publication - sur Fulcanelli et son entourage.

C'est ainsi - et naturellement nous en arrivons à Julien Champagne- qu'il produit sans doute pour la première fois des informations inédites sur un ami d'Eugène Canseliet, dont ce dernier considéra qu'il lui fut en fait envoyé par Fulcanelli pour le consoler entre autres de la perte de son ami "Hubert", décédé en 1932.

Là encore je préfère vous laisser découvrir "dans le texte" de quelles informations il s'agit, tout en reproduisant ce portrait publié par Jean du diplomate et général turc, ou si vous préférez ottoman, Mahmoud Mohtar Pacha, qui fut aussi un grand musulman, philosophe soufi et alchimiste.

 

MMP1.champagne



Nous le voyons ici également en compagnie de sa femme Nimet, en 1934, soit peu avant son décès intervenu en mer quelque temps plus tard, alors qu'il envisageait de commencer avec "le bon maître de Savignies" une coopération mutuellement fructueuse au laboratoire.

Je voudrais maintenant en arriver à quelques réserves que je voudrais émettre ici sur cet énorme travail d'une année environ, si j'ai bien compris, sans remettre pour autant en question la qualité d'ensemble de la recherche effectuée par Jean Artero.

Comme en fait il l'écrit lui-même, nous demeurons en désaccord sur certains "détails de l'histoire", à commencer par le rôle dévolu à Julien Champagne dans le corpus fulcanellien.

Je l'estime essentiel en tant qu'Archer, alors que Jean, tout en reconnaissant l'importance des illustrations de l'artiste, n'en rejette pas moins "JC" du cercle des proches de Fulcanelli, et de ce fait est porté à lui consacrer surtout une annnexe de son livre, ce qui ne peut totalement me satisfaire.

 

MMP2.champagne

MMP3.champagne

 

MMP.champagne

 

Ceci étant posé, je reconnais bien volontiers que son ouvrage est déjà salué par plusieurs fulcanellistes de haut vol, que je ne mentionnerai pas pour ne pas le faire encore une fois rougir de plaisir.

Il a aussi cependant  reçu dès à présent quelques critiques bien senties, dont celles fort passionnées du talentueux hermétiste et spagyriste Patrick Rivière, auteur comme nous savons de nombreux ouvrages de qualité, notamment sur l'alchimie et spécialement celle de Fulcanelli et Canseliet.

C'est ainsi que Rivière conteste avoir considéré la transmutation de Canseliet, opérée en 1922 en présence de Fulcanelli et Champagne, comme résultant de la mise en oeuvre d'un procédé particulier:
http://www.archerjulienchampagne.com/article-1851159.html

Pour Artero il a raison, et cette mention erronée devra faire l'objet d'un rectificatif de la part de l'éditeur. Selon moi, il convient à l'inverse de prendre en compte les avis opposés en la matière de Geneviève Dubois et de Rubellus Petrinus, alchimiste angolais d'origine, comme chacun sait, et qui vit et travaille actuellement au Portugal.


Quoiqu'il en soit, je saisis l'occasion qui m'est offerte de vous recommander la lecture d'une des dernières publications de Patrick Rivière: Fulcanelli, qui suis-je? parue en 2004 aux éditions Pardès. Succédant à son Fulcanelli, sa véritable identité révélée (Vecchi, 2001), sans le reproduire tout à fait, cette somme compacte me semble en effet passionnante et curieuse à plus d'un titre, ou si vous préférez à maints égards.

Mais pour en revenir à Artero, et en dépit de mes observations, dont je veux espérer qu'il ne prendra pas trop ombrage, je ne peux que le louer à nouveau des novations dont son Présence de Fulcanelli est incontestablement porteur.

En témoigne par exemple cette nouvelle photographie d'un Julien Champagne vraisemblablement "tirée" vers 1914, sans doute alors qu'il s'occupait avec les Lesseps de la mise au point de leur "traîneau à hélice":

http://www.archerjulienchampagne.com/article-16268763.html


Pour ne pas conclure, ainsi que le recommandait Gustave Flaubert, je voudrais souligner le fait que le Présence de Fulcanelli de Jean Artero fait actuellement l'objet d'une édition originale de 300 exemplaires numérotés (exactement comme en 1926 Le mystère des cathédrales de Fulcanelli). Je me suis laissé dire qu'environ 50 exemplaires sont "partis" en moins d'un mois...

On peut le commander directement à l'éditeur:
http://thot-arqa.org/boutique/boutique.html
Si j'ai bien appris ma leçon, dans ce cas là le prix du port est compris.

Il est également disponible en ligne par ailleurs:
http://www.atelier-empreinte.fr/presencedefulcanelli-p-2084.html
http://www.eklectic-librairie.com/ListeLivreDetail.asp?Detail=ARQA17&TypeRecherche=Detail
http://www.massanne.com/

Enfin, le seul article non commercial sur cet ouvrage qui a précédé le mien est à ma connaissance le suivant:

http://touscesgens.hautetfort.com/archive/2008/05/02/fulcanelli-les-inities-inconnus-gouvernent-seuls.html

Celui-là est à mon humble avis sans prix. Ainsi d'ailleurs que le suivant:

http://fulgrosse.over-blog.com/article-20673987.html





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4 mai 2008 7 04 /05 /mai /2008 18:22


Vous vous souvenez sûrement que dans son Fulcanelli dévoilé (Dervy, 1992 et 1996) Geneviève Dubois situe
les débuts en alchimie de Julien Champagne vers 1893. Parallèlement, ajoute-t-elle, il s'inscrit à l'école des
Beaux-Arts de Paris.

Et de préciser que "de cette époque reste un excellent tableau représentant l'évèque de Bordeaux. Nous possédons également trois aquarelles de 1895..."


Grâce à Xavier, je vous propose de découvrir ensemble quelques uns des premiers dessins "profanes" de Julien Champagne, qui sont en fait extraits de carnets de croquis.

Tous les dessins que je vous présente aujourd'hui sont de 1894. Ils sont donc bien antérieurs à ceux
publiés par Geneviève, qui furent eux réalisés en 1898:

http://www.archerjulienchampagne.com/article-3509041.html


Nous y voyons un Julien qui comme relevé par Dubois éprouve un intérêt précoce pour le Moyen Age. Il est
manifeste à mon avis que son étude du château de Lucheux et de sa poterne résulte d'un travail assez
assidu au chevalet.

Mais aussi un Champagne qui en futur "maître du pinceau et du crayon" (Eugène Canseliet) aime manifestement à croquer sur le vif certaines scènes pittoresques de la vie quotidienne de son époque.


Une femme à sa fenêtre, comme eût écrit Pierre Drieu La Rochelle...Elle regarde amusée un conseil de révision.
Il est bien possible d'ailleurs que ce soit celui d'"Hubert."

Un lecteur "a notte", crayonné au bleu pour souligner un effet de nuit, et enfin cet adorable fumeur de pipe, saisi de profil dans toute son intemporelle sérénité.

Bien sûr ces dessins ne sont pas signés, pourquoi le seraient-ils d'ailleurs, l'artiste ici travaille pour lui-même.
Mais vous aurez bien sûr reconnu sur certains d'entre eux l'écriture caractéristique de Julien Champagne.

Merci encore, Xavier et avec un tout petit peu de retard, excellent premier mai à chacune et chacun de vous.

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10 avril 2008 4 10 /04 /avril /2008 17:32


Et si pour une fois nous rendions hommage à quelqu'un de bien vivant, non seulement en esprit, mais aussi physiquement toujours de ce monde?

Né en 1917, René Alleau est toujours parmi nous, à ma connaissance, et Dieu sait que sur lui les articles ne sont pas légion, alors que sa vie et son oeuvre me paraissent bien mériter toute une étude, et en tout cas notre respectueuse et amicale considération.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Alleau
http://www.leseditionsdeminuit.eu/f/index.php?sp=livAut&auteur_id=1469

Nous le voyons ci-dessus en compagnie du talenteux homme de lettres Frédérick Tristan:

http://www.fredericktristan.com/
http://www.evene.fr/celebre/biographie/frederick-tristan-3973.php
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fr%C3%A9d%C3%A9rick_Tristan
http://signes-et-symboles.org/dossiers-symbole/index.php/2007/02/10/51-frederick-tristan-noublions-pas-l-infinie-poesie-d-hermes

Frédérick qui est l'auteur de maints ouvrages de portée hermétique, notamment d'essais brillants tel L'oeil d'Hermès (1982) et en matière de fiction d'une inénarrable Histoire sérieuse et drolatique de l'homme sans nom (1980) ou de Balthasar Kober (1987).

 

Ancien ingénieur-conseil, René Alleau est volontiers présenté de nos jours comme philosophe et historien des sciences, notamment traditionnelles.

Il est entre autres un spécialiste réputé en matière de symbologie, mais n'a jamais non plus cherché à dissimuler son intérêt profond pour l'alchimie.

Cet intérêt lui est-il venu par son attachement précoce au courant surréaliste? C'est bien possible, à en croire Renée Mabin, dont je voudrais vous conseiller la lecture de l'étude si porteuse de sens à mon avis sur le courant intellectuel de "l'étoile scellée":

http://melusine.univ-paris3.fr/astu/Mabin.htm

Nous pouvons y relever particulièrement le fait que dès 1952 André Breton et ses amis courent les conférences que René Alleau donne à Paris, à la Salle de géographie, sur "les textes classiques de l'alchimie", conférences dont l'intitulé n'est pas sans nous rappeler le titre même d'un des ouvrages postérieurs de l'alchimiste Eugène Canseliet, ami de Julien Champagne.



Dès cette époque, René Alleau et Eugène Canseliet, tous deux proches d'André Breton, dont la passion pour l'alchimie fut vraisemblablement précoce, devaient se connaître puisque lorsque l'essentiel des conférences d'Alleau est publié sous la forme d'un recueil : Aspects de l'alchimie traditionnelle (Editions de Minuit, 1953),
son ouvrage est préfacé par le disciple de Fulcanelli.

Notons dès à présent que la couverture de l'édition française originale en est ornée d'une reproduction du célèbre tableau du peintre espagnol Juan de Valdes Leal, dénommé Finis Gloriae Mundi comme le troisième livre non paru finalement à ce jour de Fulcanelli, sur lequel nous reviendrons.

Dans sa préface, Canseliet, d'une façon qui n'a pas encore été relevée, ou pas assez, n'hésite pas à qualifier son "ami" de "fils de Science" (alchimique) comme nous même, et surtout de "disciple de Fulcanelli", titre qu'il est ordinairement le seul à porter, voire à s'attribuer. Pour le commun des mortels, alchimistes ou non, Canseliet est habituellement considéré comme "l'unique disciple de Fulcanelli".

Eugène rend donc ici au travail de René un hommage exceptionnel, auquel il m'a paru convenable de me référer, ne serait-ce qu'en m'en faisant l'écho, en bon héraut de l'Art.

D'ailleurs un Albert-Marie Schmidt, savant historien des Lettres, dont la fin tragique causa tant de peine à Eugène Canseliet, ne s'y trompa pas, et dès 1953 put ainsi écrire dans la Nouvelle NRF, à propos d'Aspects de l'Alchimie:

"Si l'on souhaitait discerner quelles influences réelles s'exercent sur les courants spirituels de notre âge, sans doute faudrait-il réserver une attention exacte à cette société d'Héliopolis qui compte, parmi ses membres les plus réputés, Eugène Canseliet et René Alleau."


 

Il est vrai que ce livre petit par la taille mais d'une grande qualité, qui d'ailleurs partage avec ceux de
Canseliet l'honneur d'avoir été plus tard traduit en langue étangère (notamment en italien par les éditions
romaines Atanor en 1989), mérite toujours l'attention des amateurs.

Alleau y qualifie très justement l'alchimie de "religion expérimentale", en expose les principes, en étudie les symboles, et en véritable alchimiste qu'il est réalise en définitive une synthèse des plus heureuses et des plus rares en ayant composé à la fois un livre sur l'alchimie, ce qui est à la portée de beaucoup, et un ouvrage d'alchimie, ce qui sans doute reste l'apanage des meilleurs.

Ses textes et documents alchimiques, son lexique des symboles alchimiques et spagyriques, sa bibliographie enfin sont également marqués au coin d'une érudition difficile à égaler.

Pour la petite histoire, Canseliet devait quelques mois plus tard publier aux mêmes Editions de Minuit ses Douze Clefs de la Philosophie de Basile Valentin (1956).

Quant à Alleau, il semble malheureusement avoir renoncé à y faire paraître un "Paris symbolique" et des
"Peintures et gravures alchimiques" pourtant annoncés dans ses Aspects de l'alchimie traditionnelle.

 


Pour autant, René Alleau ne renie pas le culte qu'il voue à l'alchimie, puisqu'en 1957, suivant l'exemple précédemment cité d'Eugène Canseliet, il fait éditer par Caractères les Clefs de la philosophie spagyrique de
Georges Le Breton, ouvrage du XVIIIème siècle cité par Fulcanelli et que Canseliet venait justement de mentionner dans ses Douze Clefs.

Il y réaffirme dans son introduction sa totale fidélité intellectuelle à la pensée fulcanellienne: "L'Art   royal, l'alchimie, a été la voie initiatique de la Noblesse d'extraction, ce que prouvent aussi clairement 
les monuments que le blason, les devises et les cris de guerre...

La science d'Hermès, héritage sacré de l'ésotérisme égyptien, vaste synthèse cosmologique, nous a légué des hiéroglyphes, des messages énigmatiques, dont l'utilité apparente semble nulle à ceux qui ne veulent pas prendre la peine de les déchiffrer."

En dépit de leurs préjugés, "la Pierre Philosophale représente (bel et bien) le premier échelon qui peut aider l'homme à s'élever vers l'Absolu." 

 

Dès lors, son intérêt public pour l'alchimie semble se concentrer sur la reparution des textes anciens, et force
est de souligner que ce faisant il fait montre d'une imperturbable logique.

Dès le début des années 1970, il prend ainsi la direction aux éditions Denoël de la Bibliotheca Hermetica, dont
il semble évident aujourd'hui que la majeure partie de la constitution est d'origine alchimique.

Il en est ainsi, par exemple, de cette belle édition en 1971 du livre de Limojon sur Le triomphe hermétique, présentée par Eugène Canseliet, et précédée d'une republication du Mutus Liber d'Altus, introduite elle par un texte de Magophon (alias Pierre Dujols, ami de Fulcanelli et de Champagne).

La même année, Alleau présente d'ailleurs lui-même dans la même collection La très sainte trinosophie, du
"vrai" comte de Saint-Germain.

En 1974 me signale Prounicos début 2009, René signe encore dans La Quinzaine littéraire un vibrant hommage à Fulcanelli, dans un article parfaitement intitulé "Un Champollion des hiéroglyphes français."

"Personne, y constate-t-il avec humeur, n'enseigne aux Français à déchiffrer les hiéroglyphes de leurs châteaux ni de leurs cathédrales."

Et de conclure de magnifique façon:

"Le pays le plus mystérieux du monde, ce n'est pas le Tibet, c'est la France."



Parallèlement, et dès 1958, il approfondit et élargit son étude de la symbolique en général, et fait ainsi éditer par Flammarion une première mouture de ses réflexions sur le sujet (De la nature des symboles).

Cette étude sera maintes fois reprise (Payot, 1996, 1997...) et d'ailleurs suivie d'une Science des symboles
(Payot, 1976).

Il y développe une pensée fondatrice, toujours largement ignorée de nos jours par la science officielle, ce qui est sans doute dommage...pour cette dernière, selon laquelle "en réalité toutes les sciences humaines sont subjectives, et c'est de la reconnaissance lucide et sincère de cette subjectivité fondamentale que dépend le degré d'objectivité relative auquel elles peuvent atteindre."

C'est ainsi que pour Alleau, et ici encore il rejoint Fulcanelli, "la pensée moderne est une pensée conditionnée, par exemple par le mythe occidental de la raison qui, lui-même, a été élaboré à partir d'éléments irrationnels multiples qui composent ces trop célèbres "évidences" sur lesquelles reposent les "principes d'intelligibilité" que, finalement, personne ne saurait expliquer ni définir de façon rationnelle."


Métaphysicien et alchimiste, René Alleau est aussi, et cela demeure sans doute une part de son "jardin 
secret" un peintre talentueux. Voici qui le rapproche, encore ou déjà, de Julien Champagne.

En témoigne par exemple cette aquarelle au tâchisme presque hugolien, qui dut tant plaire à André Breton. 
Comme Canseliet, Alleau répondit à l'enquête de ce dernier sur L'art magique (Club français du livre, 1957,
et Phébus, 1991).

Il y rappela notamment que selon l'alchimiste et cryptologue Blaise de Vigenère (XVIIème siècle), auteur d'un
Traité du feu et du sel, mais aussi des Tableaux de plate peinture de Philostrate, "la peinture est une
invention des dieux."

Ne soyons pas surpris par conséquent de retrouver de lui dans le beau volume transalpin Arte e Alchimia
(Biennale di Venezia, 1986) cette superbe Danaé de 1984, fécondée par une jupitérienne pluie d'or qui fut
en son temps célébrée par les poètes et qui fait l'objet de la vénération des alchimistes , lesquels en scrutèrent...
la symbolique, et au premier rang desquels figure un certain Canseliet. 


 Mais il y a également un autre Alleau, bien plus discret encore, le praticien de l'alchimie. En 1978,
 Canseliet pouvait ainsi déclarer à Robert Amadou, dans Le feu du soleil (Pauvert):

 "René Alleau est un alchimiste d'autant plus véritable qu'il possède la solide base d'un universitaire.
 Son attachement à la pratique positive du feu est indéniable, qui fait de lui l'artiste physico-chimique
 le plus sûr."

 Dans le même volume, et ici nous cotoyons Julien Champagne au plus près, nous apprenons que c'est
 René qui a persuadé Eugène d'ajouter aux deuxième et troisième éditions des oeuvres publiées de
 Fulcanelli (Mystère des Cathédrales et Demeures Philosophales) des chapitres entiers extraits de 
 notes provenant du Finis Gloriae Mundi en définitive retiré par le Maître.

 Donc c'est bien à Alleau que nous devons l'apparition dans le domaine public, dès 1957 et 1960, de 
 certains dessins d'"Hubert":

 Arles:
 http://www.archerjulienchampagne.com/article-4401020.html
 
 Dammartin:
 http://www.archerjulienchampagne.com/article-2152476.html

 Figeac:
 http://www.archerjulienchampagne.com/article-1855071.html
 
 Hendaye:
 http://www.archerjulienchampagne.com/article-4443883.html
 http://www.archerjulienchampagne.com/article-4513985.html

 Melle:
 http://www.archerjulienchampagne.com/article-2050527.html
 

 


Mais comment rendre justice en quelques lignes à cet homme doublement igné qu'est René Alleau?

Rappeler l'importance de son étude généralement ign(or)ée sur le Splendor Solis de Salomon Trismosin
(N°88 de la revue Le jardin des arts, 1962)?

Se remémorer ses autres contributions majeures à l'Art d'Hermès, comme son article Alchimie de 
l'Encyclopedia Universalis?

Finalement, mon impression est que le mieux est de lui laisser la parole, quand il explique de lui-même, dans
la langue des oiseaux, et faisant montre d'emprunter son propos à tel essai d'un oiseleur médiéval, la raison
fondamentale pour laquelle en définitive, en alchimiste de qualité, il a délibérément choisi de se tenir à l'écart de toute chapelle, et de vivre ainsi en marge du siècle:


Oui, Champagne pour









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2 mars 2008 7 02 /03 /mars /2008 19:38

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Albert Poisson (1868-1894) est un de ces alchimistes mal connus du grand public, comme d'autres décédé prématurément, et dont pourtant l'oeuvre reste considérable.

Non seulement il me semble avoir marqué l'alchimie française et européenne du XIXème siècle, mais son influence me paraît devoir encore perdurer de nos jours:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Poisson

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Dans son ouvrage sur Fulcanelli, Geneviève Dubois en fait un familier parmi d'autres du cordonnier-concierge parisien Rémi Pierret, voire son disciple

Pour elle il fut un intime de Stanislas de Guaïta. Très tôt passionné d'alchimie, il gagnait sa vie comme laborantin à la faculté de médecine de Paris. 

En 1889, il rejoint ainsi le groupe indépendant d'études ésotériques de Papus et consorts, Papus qui venait de créer la revue L'Initiation, dont est extraite la photo ci-dessus, et revue qui rendit à Poisson en 1894 un hommage appuyé.

Notons également que Victor-Emile Michelet le rangera au nombre de ses Compagnons de la Hiérophanie (Dorbon, 1937 et Bélisane, 1977), confrérie sans doute informelle dont les initiales rappellent fort celles de l'assemblée des frères Chevaliers d'Héliopolis.

Dès 1890, Albert Poisson publie chez Chacornac ses Cinq traités d'alchimie, sur lesquels nous allons revenir.

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L'année suivante, toujours chez Chacornac, il fait paraître le livre qui reste sans doute sa contribution majeure à l'alchimie, et qu'après Canseliet on peut de nos jours encore conseiller à tout étudiant ès-hermétisme: Théories et symboles des alchimistes.

Ce livre a d'ailleurs fait l'objet de nombreuses rééditions, tant en France qu'à l'étranger (par exemple en Italie).

Enfin paraît son oeuvre la plus célèbre, consacrée à Nicolas Flamel, dont il prend la défense en tant qu'alchimiste, et qui sera citée favorablement, quoique avec réserves, aussi bien par Fulcanelli que par Eugène Canseliet, disciple de ce dernier.


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D'après Dubois, il serait décédé prématurément d'une tuberculose contractée à l'armée. Pour d'autres, il se serait tout bonnement épuisé à la tâche:

http://www.alchymie.net/alchimistes/albert_poisson.htm

En tout cas, Geneviève Dubois nous livre une information utile dans le cadre de cet article: "Il légua sa bibliothèque à Papus et à Marc Haven."

Canseliet précise d'ailleurs dans son édition du Mutus Liber que Marc Haven (Emmanuel Lalande) tenait son exemplaire de ce livre d'Albert Poisson.

Notons également le fait que Jollivet-Castelot le considérait visiblement comme un maître, ce qui n'est pas rien, et qu'il affirme qu'il fut un ami de Paul Sédir, relation évidente de Julien Champagne. Eugène Canseliet pour sa part décerne à Albert Poisson un qualificatif finalement assez rare sous sa plume: Pour lui, Poisson est tout simplement "admirable."

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Poisson et Champagne se connurent-ils? La réponse me semble incertaine, et dans l'état actuel des choses il peut paraître raisonnable de conclure à l'improbabilité.

La vraie vérité est sans doute dans cette sacrée  "dive bouteille" chère à Rabelais, que cerne le triangle mercure-sel-soufre, au centre même de la pierre cubique.

Elle figure sur bien des ouvrages de Poisson, et a d'ailleurs justement attiré l'attention de l'hermétiste écossais Adam McLean, qui l'a agréablement colorisée:

http://www.alchemywebsite.com/images/amcl256.jpg


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Dubois nous explique également que Poisson, sous le pseudonyme de Philophotes, que je suis tenté de traduire par "l'ami de la lumière", rédigea plusieurs articles pour la revue Le Voile d'Isis.

C'est en tout cas celle de L'Initiation qui fit en 1900 paraître d'Albert un émouvant échange de correspondances avec un alchimiste anonyme de Saint-Dizier, laquelle apparemment ne fut interrompue que par la mort de Poisson. J'ai lu qu'on y trouve mentionnée une "Société Hermétique" que Poisson aurait brièvement animée de mars 1893 à son décès, intervenu la même année.

Mais Champagne dans tout ça, allez-vous me rétorquer? Et bien mais nous y voici, grâce à Vérax.


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Grâce à Vérax, à qui je dois la plupart des clichés ci-dessous, il devient évident que Julien Champagne posséda et lut, dans leurs éditions originales, certains des ouvrages de Poisson.

Ce fut le cas du Flamel, qu'il n'aurait pas annoté, mais aussi des Cinq traités, dont son exemplaire porte diverses mentions manuscrites et imprimées, comme ce premier ex-libris.

Il est analogue à celui décrit par Dubois, à la couleur près, verte chez elle, ici violette.

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Une explication possible de cette différence, raison triviale quoique ne pouvant être exclue, tiendrait ici à la qualité du tempon encreur.

Notons également qu'à ce stade Champagne se considère lui-même plus comme spagyriste que comme alchimiste, et que par conséquent sa première lecture de ce Poisson là a pu être passablement précoce.

Nous sommes ici vraisemblablement avant 1900, et Julien n'a sans doute pas encore rencontré Fulcanelli.

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Ce livre a-t-il été lu et relu par Julien? Ou a-t-il eu tout bonnement plusieurs détenteurs? Ou les deux?

En tout cas le commentaire joint, porté à l'encre rouge, me rappelle fortement l'écriture de Champagne. Il est d'orientation nettement bibliographique:

"Le même traité théorique, avec les mêmes tournures de style et la même division en chapitres, est traduit sous le titre: Le Miroir d'Alquimie de Jean de Mehun, Philosophe très excellent, Paris, Claude Sevestre, rue St Jacques,1613.

Auquel de ces auteurs en revient la paternité?"

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Un peu plus avant, "Hubert" insiste:

"Reproduction quasi textuelle de La quintessence des métaux de Jean de Mehun (Meung) en son Miroir d'alchimie."

Mais cette fois, il ajoute une notation sur le fond: "Il est à remarquer que dans ces deux ouvrages d'auteurs différents il n'est pas fait mention de mercure."

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Après avoir relevé le fait que par bonheur certains textes de Poisson sont désormais disponibles en ligne, dont celui des Cinq traités:

http://www.viamenta.com/textesesoteriques/cinqtraitesalchimie.htm

remarquons qu'en réalité, et ceci a déjà été relevé par d'autres, les cinq traités en question en comportent bien un sixième, et non des moindres, puisqu'il s'agit ni plus ni moins que de la Table d'émeraude d'Hermès, patron des alchimistes.

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Mais, illusion ou pas, non seulement l'encre utilisée pour le commentaire est cette fois différente, mais l'écriture pourrait bien l'être aussi, et incline à considérer que ce livre a eu au moins deux, voire trois lecteurs:

Il est d'abord écrit, à l'encre noire: "Figure symbolique des Douze clefs de Philosophie de Basile Valentin." Puis, comme au crayon et peut-être d'un autre scripteur, cette remarque importante: "Inversée."

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Quoiqu'il en soit, Jean-Julien Champagne tenait tellement à ce volume qu'il l'a fait précéder d'un autre de ses ex-libris, cette fois bien plus solennel, et dont je vous laisse apprécier le détail de la symbolique:

"Ex libris hermeticis".

Ce motif n'est d'ailleurs pas sans nous rappeler celui du frontispice du Mystère des cathédrales de Fulcanelli, frontispice qui, souvenons-nous en, fut dès 1912 publié par Chacornac.


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Et pour couronner le tout, jouxtant le motif précédent, le même chef-d'oeuvre d'Albert Poisson permet à son heureux propriétaire actuel de contempler un cliché jusqu'alors inédit d'un Julien Champagne à la fleur de son âge.

Sans doute sommes-nous ici quelque part entre 1895 et 1905, au moment même où Champagne s'apprête à rencontrer Fulcanelli.

Merci Vérax, et merci aussi à Philophotes...

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apsignure.champagne

 

...ou Albert Poisson, à qui il me semble juste de laisser finalement la parole:

"Voici en peu de mots ce que c'est que l'Alchimie: "C'est, dit Pernety, l'art de travailler avec la nature sur les corps pour les perfectionner."

Le but principal de cette science est la préparation d'un composé: la Pierre philosophale, ayant la propriété de transmuer les métaux fondus en or ou en argent. 

La matière première de la Pierre philosophale est le Mercure des philosophes. On lui donne la propriété de transmuer en lui faisant subir diverses opérations, pendant lesquelles il change trois fois de couleur.

De noir il devient blanc, puis rouge. Blanc, il constitue l'Elixir blanc ou petite Pierre, qui change les métaux en argent. 

Rouge, il constitue la médecine ou Elixir rouge ou grande Pierre, qui change les métaux en or."

 


Philophotes
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3 février 2008 7 03 /02 /février /2008 15:35

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Comment dignement souffler les deux bougies de ce blog? Peut-être d'abord en retournant à Julien Champagne cet affectueux souvenir par lui adressé à son "vieil" ami et disciple Max Roset.

Ensuite, naturellement, en le représentant posant sur certain véhicule automobile dont il fut un des artisans avec Bertrand de Lesseps.

Voici donc "Hubert" en 1913 avenue Montaigne à Paris au volant de cette curieuse automobile que nous avons déjà rencontrée et rencontrerons encore espérons-le.

http://www.archerjulienchampagne.com/article-1880253.html
http://www.archerjulienchampagne.com/article-2052614.html
http://www.archerjulienchampagne.com/article-2199402.html

Au fait amies et amis de Julien, je me suis laissé dire que ce traîneau à hélice se serait appelé Ailonive. Qui pourra nous en dire plus sur cette curieuse dénomination?

Si je fais ainsi appel à vous, c'est que je sais que vous ne me décevrez pas. M'avez vous assez encouragé en deux ans de modestes efforts pour faire revivre Champagne!

Un, deux, trois chiffres pour nous en convaincre: près de cent mille lecteurs et lectrices, plus de deux cents articles, et bien plus de trois cent mille pages lues.

Et puis il y a votre apport, inestimable. Nous disposons désormais de plus de commentaires que d'articles, ce qui en est un indice sûr. En cette veille de sainte Véronique, la verte icône et vraie victoire, je tiens à vous rendre cet hommage.

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Car tout autant que de vos commentaires, ce blog s'enrichit très régulièrement des informations que  vous
voulez bien lui apporter.

Et c'est grâce à l'un ou l'une de vous que j'ai pu enfin découvrir la thèse hélas encore non publiée dont est extraite notre photo introductive.

Le mémoire de maîtrise de Cédric Mannu, soutenu en 1996, est en effet une véritable mine, à sel ouvert si j'ose dire, et sans doute le premier travail sérieux qu'on ait réalisé sur Eugène Canseliet. 

J'espère donc beaucoup que cet essai fouillé et très agréablement écrit pourra prochainement rencontrer les faveurs d'un éditeur à la fois courageux et averti.

Il fourmille littéralement de faits, de documents, d'idées jusqu'alors perdus de vue ou oubliés, comme la photo de Champagne sur son cher traîneau.

Car si nous ne l'avions pas encore contemplée,nous en connaissions l'existence...Rappelez-vous de ces mots de Robert Ambelain en 1962 dans le dossier Fulcanelli publié par la revue La tour Saint Jacques:

"Revenons à la vie de Champagne. Dès 1907 nous le trouvons avec son collaborateur direct et unique alors, Max Roset, installé dans le laboratoire de la rue Vernier, payé par Ferdinand de Lesseps...

Champagne inventa un traîneau à propulsion aérienne (une hélice mue par un moteur), véhicule susceptible également de rouler sur routes, qui fut présenté au tsar Nicolas II.

Nous possédons, entre autre clichés, une photographie de Champagne, installé au volant de ce curieux véhicule, avenue Montaigne, photographie dédicacée à Max Roset."

http://www.archerjulienchampagne.com/article-2171804.html


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Naturellement il est hors de question de prétendre restituer en quelques lignes la remarquable synthèse qui nous est proposée par Mannu sur Canseliet, et donc indirectement sur Fulcanelli et bien sûr Champagne. Nous n'en donnerons donc ici que quelques exemples choisis.

C'est ainsi notamment que Cédric revient lui aussi sur les différences existant entre les diverses éditions des Fulcanelli, comme c'est le cas en particulier du fameux "écu final" du Mystère des Cathédrales, dessiné par Julien.

Il commence par souligner d'une certaine manière son importance, en rappelant la description d'Eugène Canseliet:

"Canseliet a décrit avec précision le blason : "Le tirage princeps de 1926, dans son illustration, ne possédait que trois images en couleurs; celle du blason, en cul-de-lame final, y comprise. Ceci, en effet, n'est pas sans relever du langage des oiseaux, que sur champ de gueules cette céréale surmontant l'hippocampe, tous deux d'or et issant en champagne de même."

Puis Mannu remarque avec une louable lucidité, à propos de l'édition plus tardive de Jean-Jacques Pauvert: "Seule différence de taille, le blason a été réduit, rendant l'épi naissant beaucoup plus difficile à percevoir." Ce qui nous a conduit a vous en proposer ici une version conforme aux voeux de Cédric Mannu.

De même il souligne preuves à l'appui la nature exacte des démêlés d'Eugène Canseliet avec Jean Lavritch, autre éditeur des Fulcanelli. Mais comme ils n'ont pas de rapport direct avec l'oeuvre de Julien Champagne, je préfère les passer sous silence, sauf à reproduire cette jolie vignette publicitaire réalisée par Lavritch pour son édition des Demeures Philosophales, et tout entière composée de dessins de notre "Hubert."
undefinedhttp://www.archerjulienchampagne.com/article-2110302.html

De façon un peu plus anecdotique en apparence, Cédric Mannu nous fournit également une reproduction de la meilleure qualité d'un ex-libris de Jules Boucher, que Champagne dessina, et que nous avions déjà rencontré. Il en rappelle la description par Julien lui-même:

"Une voûte surbaissée de style flamboyant, que supportent deux piliers gothiques, découvre et encadre une partie du vaste désert de Libye. Au fond apparaissent les trois Pyramides de Chéops, de Chéphren et Mykérinos, ainsi que la grande route des caravanes, reliant la haute et la basse Egypte.

Elles s'éclairent sous le rayonnement du soleil levant, tandis qu'au ciel la lune achève de décliner sur l'horizon. Ainsi se trouvent marqués, dans le temps, l'origine égyptienne des sciences et leur apogée au moyen âge, puis, dans l'espace, l'opposition équivalente du soleil et de la lune, prototypes du symbolisme universel.

Au premier plan, un livre ouvert, que regarde curieusement un petit caméléon, emblème des manifestations colorées qu'une même substance emprunte dans ses réactions multiples, porte la devise biblique du créateur des choses."   

http://www.archerjulienchampagne.com/article-5977594.html         


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Cédric Mannu nous procre aussi une belle occasion de nous rappeler qu'Eugène Canseliet fut comme Julien Champagne à la fois un alchimiste et un peintre et dessinateur de talent:

"Canseliet a laissé quelques aquarelles, dont des reproductions ornent certaines de ses oeuvres. Mais ce qui restera visible pour tous, est situé au 49 boulevard de Grenelle, à la boulangerie parisienne de Poilâne. Le propriétaire écrivit à Canseliet qui accepta d'illustrer sa boutique, par huit médaillons et un gand motif d'angle, insérés dans un mur de briques rouges.

Enfin, son blason, donné dans les dernières pages d'Alchimie, complète cette modeste présentation de l'oeuvre picturale de Canseliet, dont une partie a été volée et l'autre égarée."

http://www.archerjulienchampagne.com/article-1916012.html

C'est ce grand motif d'angle illustrant parfaitement à mon sens la pénible montée de l'âne-timon vers les hauteurs escarpées du moulin de la galette que j'ai voulu vous offrir ce soir.

Comme ils peuvent paraître longs et difficultueux, ces trois tours de la voie dite brève autour du mont de la joie! 

Mais aussi comme elle sera de qualité, pour l'heureux élu, la grande cire couleur de brique qu'il pourra contempler, seul, émerveillé, après avoir franchi le mur du réel...

 
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L'écureuil caméléon de service,


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