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  • : Site consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.
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...consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.


Peintre et dessinateur, Julien Champagne est surtout connu de nos jours pour avoir illustré les ouvrages de Fulcanelli, un mystérieux alchimiste contemporain.

Et pourtant, il figure au Bénézit, la "Bible" internationale des créateurs. Et suivant son ami Eugène Canseliet, il fut bien un maître du pinceau et du crayon.

C'est à la découverte de cet artiste méconnu, mais profondément attachant, que je voudrais vous inviter. Je voudrais aussi vous demander de ne pas hésiter à enrichir mes articles de vos propres commentaires et de vos découvertes personnelles.

Bon voyage donc au pays légendaire de Julien Champagne.

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6 mars 2013 3 06 /03 /mars /2013 18:53

EClabo.champagne

 

Rien de plus beau que les mains d'une femme dans la farine, chantait naguère le poète Claude Nougaro. Pour notre part, nous oserons ajouter que celles d'un alchimiste (ou d'une alchimiste) en son laboratoire ne sauraient non plus nous déplaire.

 

Voici pourquoi nous sommes particulièrement heureux de vous présenter deux photos peu connues, croyons-nous, d'Eugène Canseliet, se livrant à des manipulations par voie humide et par voie sèche.

 

 

omniumrelié1.champagne

 

Mais notre propos du jour, et vraisemblablement du mois, ou des mois à venir, nous conduira surtout à nous concentrer sur certaines éditions françaises des plus rares des ouvrages de Fulcanelli, maître de Julien Champagne comme d'Eugène Canseliet.

 

En effet, grâce à Steven et Yves, nous voici en mesure d'établir qu'en 1960 la deuxième livraison du Mystère des Cathédrales et des Demeures Philosophales, où l'on pouvait encore, comme dans leurs éditions originales respectives, trouver les illustrations de Champagne, fit l'objet, par les soins d'Omnium Littéraire (propriété des époux Lavritch) d'une publication reliée, ou du moins cartonnée.

 

omniumrelié2.champagne

 

Celle des Demeures parut donc la même année que l'édition brochée, et ne comporte pas de mention qui lui soit propre.

 

A l'inverse, s'agissant du Mystère, dont l'édition Omnium remonte à 1957, Lavritch dut avoir recours, à l'évidence, à une reproduction "photomécanique".

 

omniumrelié3.champagne

   omniumrelié4.champagne

 

Ces deux rares volumes, réunis sous emboitage cartonné, ont fait partie de la bibliothèque du fils de Papus, Gérard Encausse.

 

fulcanelliencausse.champagne

 

Pour terminer sur une note d'actualité, permettez-moi de vous signaler également la parution de la seconde livraison de l'excellente revue d'ésotérisme Les Cahiers de l'Ailleurs, de Dominique Dubois, qui fait à nouveau à l'alchimie une place de choix, ainsi qu'il se doit.

 

Serge Caillet vient au demeurant d'en écrire une recension on ne peut plus éloquente:

http://sergecaillet.blogspot.fr/2013/03/les-cahiers-de-lailleurs-n-2.html

 

Last but not least, je voudrais vous recommander également la lecture du si riche ouvrage que Nicodème vient de publier aux éditions de la Pierre Philosophale, sur l' "admirable" alchimiste que fut Albert Poisson.

 

APnicodème.champagne

 

EClabo2.champagne

 

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12 février 2013 2 12 /02 /février /2013 18:22

ndalchimiste2013.champagne

 

Mardi-Gras, veille des Cendres. La roue tourne, mais pour l'instant laissons-nous charmer par telle substantifique moëlle.

 

Enfin! Justice est rendue à Julien Champagne, et dans son pays même, comme il sied. Alcor vient donc, comme annoncé il y a quelques demaines, de rééditer en 2013 Le Mystère des Cathédrales en version originale.

 

"Ouvrage illustré de trente-six planches" d'après les dessins d'"Hubert", ainsi qu'il se devait. Ne boudons donc pas notre plaisir, car cette édition est quasiment parfaite.

 

Les amateurs la trouveront aisément, de surcroît, puisqu'elle est disponible sur Amazon:

http://www.amazon.fr/Le-myst%C3%A8re-cath%C3%A9drales-Fulcanelli/dp/2909554031/ref=sr_1_8?m=A18KTJWJP44IVV&s=merchant-items&ie=UTF8&qid=1360669098&sr=1-8

 

Cette parution n'a à notre sens d'égale que la publication de Jean Schemit, en 1926.

 

mystère2013.champagne

 

Souhaitons donc qu'Alcor, ou Ubik si l'on veut, reproduise bientôt ce petit exploit avec Les Demeures Philosophales du même Fulcanelli.

 

D'autant que certain "amateur de science, de l'antique Massilia" nous gratifie par la même occasion de quelques propos d'alchimie particulièrement bien sentis.

 

Après avoir rendu un hommage tout naturel à l'oeuvre d'Eugène Canseliet, et in fine à Jean Laplace, il concentre son propos sur la chronologie de l'oeuvre en début, par la préparation de la matière élue.

 

Certes je m'en voudrais de ne pas vous laisser découvrir par vous-même son généreux discours, mais qu'il me soit permis cependant de vous en donner ici un bref aperçu:

 

"Dans une appproche précipitée ou superficielle, on pourrait croire que les opérations décrites sous le terme d'Assation suffiraient à obtenir l'antimoine philosophique de couleur brun-roux, l'oxysulfure paramagnétique, suivant le sens de la physique telle que l'entendait Pierre Curie.

 

marseille2013.champagne

Et non à entendre dans un sens symbolique. L'Assation, écrit Canseliet, augmente le paramagnétisme de la Matière, or l'antimoine au naturel est diamagnétique.

 

Il existe donc une série d'opérations entre la purification pour ôter la gangue siliceuse et la ou les phases au ballon de l'opération qualifiée d'Assation."

 

Ubik (ou Alcor) ne s'est d'ailleurs pas arrêtée en si bon chemin, puisque cette valeureuse maison d'édition nous propose également, dès à présent, la reparution d'une Notice quasiment introuvable sur les cryptes de l'abbaye Saint-Victor "lez-Marseille".

 

Sur cet opuscule de 2013 lui aussi, et sur la réimpression qui l'accompagne de La légende des cierges verts d'Hippolyte Matabon, autre rareté insigne, je m'autorise à vous renvoyer à mon article Julien Champagne aux cierges.

 

http://www.amazon.fr/Notice-cryptes-labbaye-Victor-Marseille/dp/290955404X/ref=aag_m_pw_dp?ie=UTF8&m=A18KTJWJP44IVV

http://www.alcor-editions.fr/

 

biberian8882.champagne

Fin 2012, Jean-Paul Bibérian a pour sa part "commis" chez Guy Trédaniel un essai très instructif sur La fusion dans tous ses états.

 

Au chapitre de l'alchimie, il nous y fait part d'une expérience qui nous a semblé notable: "Après consultation de plusieurs musées, nous découvrîmes que celui de Nuremberg en Allemagne avait une collection de pièces en or et en argent d'origine alchimique.

 

Pour la petite histoire, le musée du Louvre nous a déclaré ne pas avoir de pièces alchimiques, puisque l'alchimie n'existe pas...

 

Nous avons fait les analyses chimiques. Nous avons pu constater (sur les pièces allemandes en argent) la présence majoritaire d'argent, de cuivre, et dans deux cas (sur six) de mercure.

 

Les analyses isotopiques ont prouvé ensuite que le rapport des deux isotopes d'argent de toutes les pièces correspondait à celui de l'argent naturel.

 

biberian5941.champagne 

 

biberian6010.champagne

 

 

  biberian5948.champagne 

 

biberian5937.champagne 

 

biberian6215.champagne 

biberian.champagne

 

On peut donc en conclure que les pièces n'étaient pas alchimiques, ou que l'alchimie produit le même rapport d'isotopes que la nature, ce qui est peu probable."

 

On pourra consulter avec profit l'article ad hoc, qui a été publié dès 2007, et est tout à l'honneur des chercheurs qui l'ont rédigé:

 

http://www.jeanpaulbiberian.net/Download/Article%20Asti%202006.pdf

http://albert.cau.free.fr/English/analyse%20pieces%20Ag.pdf

 

mduchamp.champagne 

 

Pour terminer, je voudrais rendre un petit hommage à Marcel Duchamp, et à l'art du rébus, si prisé en hermétisme. Pierre Garcette (1940-2003), admirateur de Raymond Roussel au demeurant, vient en effet de se voir consacrer en 2012-2013 chez La Martinière un recueil posthume, intitulé Rébus d'art.

 

Gageons que cette marche, cette aile et ce champ' auraient fort diverti Campa Agna.

 

mercuresoufre.champagne

 

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24 janvier 2013 4 24 /01 /janvier /2013 00:21

jacquesmace.champagne

 

Bonne année a tutti, nous sommes encore dans les temps, et par la même occasion, semble-t-il, dans le temps lui-même, où nous passons. 

 

Après vous avoir offert en guise d'étrennes cet improbable cliché du palais Jacques Coeur de Bourges, dû à un charmant montage photographique, je voudrais, grâce à Henri, vous présenter ce qui constitue sans doute à ce jour la première critique connue de l'édition originale du Mystère des Cathédrales de Fulcanelli.

 

A la fois anonyme et louangeuse, elle est parue dès 1926 dans la revue si bien dénommée L'intermédiaire des chercheurs et curieux:

 

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k73446j/f635.image.r=schemit.langFR

 

Intermédiaire.champagne

 

Fulca1926A.champagne

 

Comme on le voit, notre sagace lecteur fournit dans sa notule bibliographique sur "M. Fulcanelli" (mille excuses, mesdames) et son préfacier "E.Canseliet", sans oublier bien entendu l'éditeur Jean Schemit, suffisamment d'indications précises pour que le doute ne soit pas permis: Il a eu l'ouvrage entre les mains et l'a au moins parcouru.

 

Pour lui, l'interprétation religieuse qu'un Emile Mâle présente des symboles inscrits dans la pierre vaut probablement dans beaucoup de cas, mais ne saurait tout expliquer:

 

"Bien des scènes, en effet, posent une énigme; elles sont parlantes, mais leur voix ne s'entend plus. Elles nous sont obscures."

 

Pour Fulcanelli "et son adepte", précise-t-il bizarrement, elles sont cependant lumineuses, et c'est le secret du Grand  OEuvre qui se lit en fait dans les sculptures de nos cathédrales.

 

Fulca1926B.champagne

 

"On se laisse facilement entraîner par les séductions de sa thèse", poursuit-il. Puis encore une étrange notation: "Qu'on vive avec lui ou qu'on s'instruise, on ne s'ennuie jamais. On fait un voyage enchanté."

 

Et de nous rappeler ensuite utilement que Guillaume de Paris, pour ce qui le concerne, sut prévoir le préjudice considérable que le temps porterait à son  oeuvre. Comme l'a indiqué Fulcanelli, "en maître avisé il fit reproduire minutieusement les motifs de médaillons sur la rose centrale".

 

Enfin, nous sommes ravis de pouvoir constater qu'à cette époque du moins Champagne est mis à l'honneur, de façon appuyée:

 

"M. Champagne, l'artiste choisi pour reproduire les motifs discutés, l'a été pertinemment: il a du talent. Au moins autant que dans le texte, il est troublant par son dessin - sans avoir l'air d'interpréter."

 

eau.champagne

 

Un bonheur n'arrivant jamais seul, paraît-il, comme une eau sèche qui ne mouillerait pas les mains, voici qu'on nous annonce pour bientôt une réédition française de l'ouvrage précité, qui de plus ne serait pas un simple reprint.

 

Cette bonne action devrait le 2 février prochain faire en la fête de la Chandeleur l'objet d'une présentation à Marseille.

 

Comme il se doit, pour l'occasion des navettes sont prévues en sus. Si l'on est en outre intéressé par la commande d'un des 300 exemplaires prévus, on pourra s'adresser, soit à l'imprimeur-éditeur Gilbert Bonnet, d'Alcor (06 03 24 78 39), soit à Bernard Avella (librairie Liber), soit peut-être encore au Colporteur du Livre (Philippe Subrini et Steeve Fayadas):

 

http://librairieliber.blogspot.fr/2013/01/le-mystere-des-cathedrales-marseille.html

http://le-colporteur.blogspot.fr/2013/01/le-mystere-des-cathedrales-de.html

fulca2013.champagne

 

splendorsol.champagne

 

 

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22 décembre 2012 6 22 /12 /décembre /2012 09:25

JD2.champagne

Le second cahier de Johan Dreue sur Fulcanelli (un alias de  Jules Violle, pense-t-il, et rappelons-le) m'a plus intéressé que le premier.

 

Pourtant, au premier abord, il peut sembler décevant, dans la mesure où encore une fois aucune preuve n'est présentée à l'appui de sa thèse.

 

Mais c'est sa démarche qui m'a plu, une démarche de comparatiste si j'ai bien compris, et qui donc vise à rapprocher les écrits de Fulcanelli et de Violle, pour le premier au travers des Demeures Philosophales, et pour le second en s'appuyant sur un récit d'une expédition au Mont-Blanc, en 1875, et sur une leçon de 1892 autour des travaux d'Edmond Becquerel (1820-1891).

 

Pour Dreue, "certaines phrases s'y retrouvent à l'identique, ou si ce ne sont pas des phrases entières, ce sont également les thèmes, tel que la volonté métallique...on y retrouve les mêmes protocoles d'expérience." Affaire à suivre.

 

montesinoscathedrales.champagne

 

Auteur récemment d'un estimable Dictionnaire d'Alchimie, Christian Montesinos vient de nous gratifier aux Editions de la Hutte d'un fort volume, très argumenté et richement illustré, sur les Symboles étranges des cathédrales.

 

Relevons d'abord que pour lui, "on sait  aujourd'hui que sous le pseudonyme de Fulcanelli se cachait un "collège" d'hermétistes à la tête duquel oeuvrait pour l'essentiel le libraire Pierre Dujols." Et d'employer l'expression Dujols-Fulcanelli.

 

Et  surtout il défend une thèse intéressante, quoique criticable, sur la genèse du symbolisme alchimique et hermétique de nos basiliques.

 

Selon lui, Fulcanelli après d'autres auteurs alchimistes, depuis le XVème siècle assure-t-il, a simplement plaqué délibérément sur un symbolisme religieux (ici chrétien) une interprétation alchimisante qui ne serait nullement conforme aux intentions initiales des bâtisseurs. C'est selon moi aller un peu loin en besogne, et faire fi et de la nature même du symbole, qui est de pouvoir renvoyer à plusieurs interprétations, et du rapport complexe qui existe entre l'alchimie, "art sacré", et la religion, au niveau des concepts comme à celui des personnes.

 

trogerND.champagne

 

Curieuse coïncidence, Jacques Troger vient pour sa part de faire paraître aux Editions de Massanne un livret voué aux trésors et secrets alchimiques de Notre-Dame-de-Paris.

 

Opportunément intitulé Le symbole oublié, cet essai s'attache précisément à mettre en valeur l'apport d'un Esprit Gobineau de Montluisant, dont il reproduit l'essai le plus connu, en l'illustrant, ou plus près de nous d'un Charles-François Dupuis, d'un  Victor Hugo,  d'un Louis-Paul-François Cambriel, d'un Prosper Mérimée, d'un Eugène Viollet-le-Duc...

 

Et pour lui, Guillaume de Paris (1190-1249) a dès le XIIIème siècle été "le premier des grands décorateurs de la cathédrale." Or, cet évèque fut, semble-t-il, un alchimiste.

 

Lui aussi agréablement orné de clichés, cet ouvrage se présente donc comme une nouvelle  glose alchimique, dans le droit fil de Fulcanelli, et sans écarter forcément les interprétations religieuses ou morales, privilégie une vision proprement hermétique.

 

lemattND.champagne

 

Le 850ème anniversaire de Notre-Dame aidant probablement, j'ai découvert à la libraire parisienne du Graal un autre opuscule récent se donnant également le même objet, qui pourrait être en fait une réédition.

 

Dans son Mystère alchimique de Notre-Dame de Paris (LMC éditeur), qui se présente comme un dialogue avec un alchimiste, Jeff le Mat suit globalement la même démarche que Jacques Troger. Pour notre auteur, "si on prend le Portail du Jugement, où tout est décrit, sur la partie gauche on a la représentation philosophique de l'OEuvre, et sur la partie droite le mode d'emploi."

 

Il rappelle aussi, de façon opportune, que la grande rosace Ouest est partagée en vingt-quatre parties. Les douze inférieures représentent les douze mois de l'année, avec les travaux de la terre, et les douze supérieures l'OEuvre alchimique avec les travaux du ciel.

 

Enfin, relevons qu'il précise in fine, qu'à Chartres, si on prend le portail Sud de la cathédrale, "ce sont quasiment les mêmes dessins qui sont représentés, et quasiment de la même manière."

 

burensteinaschartres.champagne

 

De Chartres justement, Patrick Burensteinas fournit un aperçu pénétrant, dans son nouveau livre: Chartres cathédrale alchimique, qu'il vient de faire paraître aux éditions TrajectoirE.

 

Il y insiste justement, selon nous, sur l'importance du puits des Saints-Forts, notamment dans sa dimension tellurique, partagée avec les piliers qui l'entourent; de ce tellurisme chartrain, nous pouvons à nouveau témoigner ici personnellement.

 

Mais pour moi, la majeure de son ouvrage demeure que lui aussi considère que "tout comme sur les bas-reliefs de Notre-Dame de Paris,  l'alchimiste utilise les représentations du portail sud de Notre-Dame de Chartres pour décrire son Grand OEuvre."

 

Et Burensteinas de fournir à ce propos moult clichés et commentaires qui démontrent amplement qu'ici il est bien dans le vrai.

khaitzinelanguedeux.champagne

 

La dernière en date des oeuvres de Richard Khaitzine vient de  paraître chez Dervy Poche. Il y poursuit sa réflexion sur la langue des oiseaux, notamment au travers de son influence sur l'écrivain Georges Perec.

 

Mais  comme il n'a pas encore été question de Julien Champagne dans cet article, je voudrais surtout insister sur la vision qu'a actuellement Khaitzine du rôle de ce dernier. Pour lui, "si les apports de Dujols et de Champagne aux Fulcanelli sont indéniables, l'essentiel, à savoir la partie alchimique, est redevable à un troisième homme, un "opératif."

 

Ce troisième homme selon Richard pourrait être Alphonse Jobert (1852-1921) dont Champagne aurait pu être le disciple. Khaitzine s'appuie essentiellement s'agissant de ce point sur une photo de Champagne dans son labo, déjà évoquée ici (cf.article Champagne dans son laboratoire), photo assortie d'une dédicace à Dujols. Ce labo "de Champagne" ressemblerait en fait étrangement...à celui de Jobert.

 

Après avoir signalé le fait que notre Richard national s'attache à trouver également des similitudes entre Les Demeures Philosophales de Fulcanelli et La Vie mode d'emploi de Perec, et pour en revenir à la langue des oiseaux, félicitons l'éditeur américain Ouroboros Press de nous avoir offert ces temps-ci une belle édition en anglais du Jocus Severus de Michel Maier. Cette "blague sérieuse" consiste en fait en une conférence de volatiles, dont la chouette est la reine, et l'arbitre le phénix.

maierseverus.champagne

 

De René Schwaeblé, autre disciple de Jobert selon Khaitzine, la librairie Le Songe de Polia propose, entre autres rares ouvrages hermétiques, le Cours pratique d'Alchimie (Lucien Bodin, Paris, sans date).

http://songedepolia.com/

 

Enfin je recommande un entretien en ligne que l'alchimiste Bernard Chauvière vient à nouveau d'accorder aux éditions Arqa:

http://www.editions-arqa.com/editions-arqa/spip.php?article1575

 

Comme on est dans une période "à cadeau", si quelqu'un ou quelqu'une a retrouvé ou dispose de l'affiche EDF mentionnée par Eugène  Canseliet dans sa deuxième préface aux Demeures, merci de nous en faire profiter, d'une manière ou d'une autre.

 

Et passez tous et toutes un bon et heureux Noël!

 

ignis.champagne

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25 novembre 2012 7 25 /11 /novembre /2012 18:40

Dreue1.champagne

 

Fulcanelli reste décidément central, ces dernières semaines, dans l'actualité alchimique, et notamment celle de Julien Champagne.

 

Organisateur du premier colloque consacré à Eugène Canseliet, en 1999, Johan Dreue, qui fut ensuite un temps éditeur chez Archimed d'un CD-Rom sur le maître de ce dernier, nous annonce maintenant une série d'une dizaine de cahiers dévolus eux aussi à Fulcanelli.

 

Six d'entre eux sont dès à présent disponibles à la commande:

http://www.quint-essences.com/Categorie-parente-45/Categorie-96/Voir-tous-les-produits.html

 

Pour ce faire, il est loisible d'envoyer des courriels à post-scriptum@quint-essences.com, ou à contact@publipole.com.

 

jd.champagne

 

Son premier cahier, que nous avons pu nous procurer dès à présent, laisse peu de doute sur la thèse d'ensemble qui est, ou plutôt reste, la sienne.

 

Selon Johan, il semble donc certain, de nouveau, que Fulcanelli ne serait autre que le physicien Jules Violle (1841-1923).

 

Pour Dreue, il a eu un disciple principal, Eugène Canseliet, et des condisciples successifs: Ferdinand de Lesseps, Julien Champagne, Raymond Roussel...

 

Naturellement, on pourra souhaiter ici que notre publiciste étaye cette thèse bien connue, et n'hésite pas à critiquer (dans le bon sens du terme) celles des autres, comme Allamanche, ou Grosse-Filostène entre autres.

 

Dreue2.champagne

 

Pour l'heure, sa livraison introductive nous laisse en effet quelque peu sur notre faim, de ce point de vue, si ce n'est qu'elle nous procure quelques documents inédits sur le dit Jules, et un abstract de ses oeuvres.

 

Violle est au demeurant au centre, également, des préoccupations actuelles de Patrick Rivière, qui avec Jean-Michel Ravenne vient de faire paraître en 2012 chez De Vecchi un fort volume sur La fascinante histoire des maîtres de l'alchimie.

 

Après Flamel et Paracelse, chronologiquement s'entend, Fulcanelli y est bien entendu aux premières loges. Pour Rivière aussi, il n'est autre que Jules Violle.

 

Au passage, relevons le fait que Patrick se pose dans cet ouvrage une question qui nous semble excellente: Qui était vraiment Julien Champagne? Hélas, il y apporte une réponse qui nous paraît des plus convenues, sans tenir apparemment aucun compte des travaux dont ce blog, en particulier, se fait l'écho depuis 2006.

 

julesviolle.champagne

PR2012.champagne

 

Comment Patrick Rivière et Johan Dreue, chacun en ce qui le concerne, prennent-ils ou prendront-ils position sur un Fulcanelli né, suivant Canseliet, en 1839?

 

De quelle façon expliquent-ils que le même Eugène rapporte que Fulcanelli assista avec lui, en 1924, aux obsèques de son ami Anatole France?

 

Peut-être en saurons-nous davantage dans un avenir proche. Pour nous, et probablement pour nos lecteurs et lectrices, ce serait sans doute un plus.

 

A cet égard, Allamanche par exemple, même s'il méconnaît ou fait mine de méconnaître maintes études, nous semble pour l'instant plus cohérent.

 

granjon.champagne

 

Profitons enfin de l'opportunité qui nous est offerte de signaler la parution, encore et toujours en 2012, et cette fois aux Presses de l'Université Laval (PUL), d'un essai d'Emilie Granjon qui est intitulé Comprendre la symbolique alchimique.

http://www.pulaval.com/catalogue/comprendre-symbolique-alchimique-9774.html

 

Émilie Granjon est chercheure en sémiotique visuelle, théoricienne de l’art et critique d’art. Elle effectue une recherche postdoctorale (FNRS) au GEMCA (UCL, Belgique) sur la figure de l’alchimie dans l’œuvre d’Otho van Veen et, de ce fait, oriente ses recherches sur les mécanismes interprétatifs et les structures de l’imaginaire de symboliques alchimiques datant des XVIème et XVIIème  siècles.

 

Son avis sur le sujet, tel qu'il est exposé dans ce livre, est que les images alchimiques font voir des figurations singulières, où des formes mimétiques convenues côtoient des figures insolites. Loin de la description d’un monde fantasmagorique, les images alchimiques nous montrent, non pas l’état émotionnel de leurs auteurs, mais la nature complexe de l’art que les alchimistes pratiquent.

 

Ces représentations étant tributaires de connaissances très spécifiques, leurs analyses par des théoriciens du visuel sont rares, peu approfondies, et surtout, elles négligent l’aspect parfois déconcertant des figures représentées.
 

 

VirgoSalamandraLausanne.champagne

 

 

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20 novembre 2012 2 20 /11 /novembre /2012 15:16

DPmartino.champagne 

Après avoir en 2011 reprinté l'édition originale du Mystère des Cathédrales (nos articles Julien Champagne en bref et Révérence de Champagne), le publiciste américain Martino Publishing ou Martino Fine Books continue de faire oeuvre utile:

http://www.martinopublishing.com/

 

Il vient cette fois, en 2012, de commercialiser une édition anastatique des Demeures Philosophales, du même Fulcanelli. Cette publication, comme la précédente, est aisément accessible, pour un prix "somme toute" modique.

 

http://www.amazon.fr/Cathedrales-LInterpretation-Esoterique-Hermetiques-Grand-Oeuvre/dp/1614271852

http://www.amazon.fr/gp/product/1614273588/ref=pd_lpo_k2_dp_sr_1?pf_rd_p=471061593&pf_rd_s=lpo-top-stripe&pf_rd_t=201&pf_rd_i=1614271852&pf_rd_m=A1X6FK5RDHNB96&pf_rd_r=06J2Z04PSG9R5JZDAE29

 

En outre, elle est quasiment parfaite, de la première préface d'Eugène Canseliet aux dessins de Julien Champagne,  sans oublier l'écu (de lampe) final de la quatrième de couverture.

 

 

 

DP2martino.champagne

 

Ne boudons donc pas notre plaisir, d'autant que la qualité de reproduction du texte et des illustrations nous apparaît comme totalement satisfaisante...et que nous avions ici même appelé cette réimpression de nos voeux.

 

A l'inverse, il est tout de même ahurissant de constater que pour avoir accès à une édition authentique des Fulcanelli,  je veux dire naturellement bien complète des dessins initiaux d'"Hubert" et comportant in fine son nom sur la couverture, ou la page de garde, on n'a pratiquement pour l'instant d'autre choix que de débourser un millier d'euros environ, ou de faire son acquisition en commandant un livre américain (ou italien, pour le Mystère).

 

Vu de France, le pays de Fulcanelli, Champagne et Canseliet, ce serait presque risible...

 

Continuons donc d'espérer malgré tout que la résolution de l'épineuse question des droits d'auteur sur les deux ouvrages considérés permettra un jour prochain de remédier à cet état de choses, qui pourrait fort bien, en fait, passer également pour scandaleux.

 

newton.champagne

 

Dans la catégorie des heureux événements, passés, présents ou à venir, je rangerais volontiers aussi la reparution en format poche, aux éditions Le Pommier (2000 et 2012, donc), du brillant petit essai que Jean Paul Auffray a consacré au grand Isaac Newton.

 

"Scientifique de formation, musicien par tradition, littéraire par inclination, historien et philosophe par goût", notre auteur du jour n'en est certes pas à son coup d'essai. Il avait ainsi dès 1999 "commis" un Einstein et Poincaré (même éditeur).

 

Son Newton ou le triomphe de l'alchimie rend évidemment justice aux travaux antérieurs sur ce thème, qu'il s'agisse de ceux de Dobbs (1975, traduction française de 1981) ou de White (1997, non traduit actuellement).

 

Il ne manque pas, en tout cas, de relever à son tour toute l'importance de l'hermétisme dans la pensée newtonienne, au travers par exemple de son étude du livre III des Principia, qui le conduit à donner la parole à Isaac soi-même: "Les corps épais et la lumière ne sont-ils pas convertibles l'un en l'autre, et les corps ne reçoivent-ils pas leur activité des particules de lumière qui entrent dans leur composition?...Le changement des corps en lumière, et de la lumière en corps, est très conforme à la voie de la nature, qui semble se délecter en transmutations."

 

20Rosarium.champagne

 

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14 novembre 2012 3 14 /11 /novembre /2012 17:33

JCA.champagne

 

Fulcanelli fait vendre, nous dit-on. Tout en regrettant sincèrement que l'attrait de la résolution du mystère de ce pseudonyme puisse parfois obérer celui qui doit, ou devrait, selon nous, s'attacher à l'étude de son oeuvre écrite, il nous faut reconnaître, sincérité obligeant, que l'un et l'autre sont désormais liés, de façon quasiment indissoluble.

 

C'est ainsi que par respect pour la mémoire vivante de l'alchimiste le plus célèbre du XXème siècle, qui fut aussi le maître de Julien Champagne, nous nous plaisons à saluer toute nouvelle publication le concernant, pourvu naturellement qu'elle nous apparaisse comme sérieuse.

 

Tel est bien le cas, nous semble-t-il, du petit livre que Jean-Claude Allamanche vient en 2012 de faire éditer par Télètes, dont d'emblée le titre interrogatif pourra, croyons nous, en séduire plus d'un (et d'une, évidemment): Fulcanelli, une énigme irrésolue?

 

Reconnaisons-le sans barguigner, une telle humilité nous plait, après tant d'affirmations péremptoires au sujet de Jules Violle, Paul Decoeur, et tant d'autres.

 

ajc.champagne

 

 

allamanchesignure.champagnne

De fait, ce Lyonnais de quelque 72 printemps, étudiant l'alchimie depuis une petite quarantaine d'années à l'instigation nous apprend-t-il du professeur Faussurier, vient si on le suit de consacrer toute une décennie à Fulcanelli.

 

Cet homme, si simplement supérieur à beaucoup, est-il pour autant un inconnu total? Pas tout à fait. Typographe averti, il a en 2010-2011 fait paraître au Moulin de l'Etoile un sagace petit volume consacré aux Marques secrètes des imprimeurs de la Renaissance, en tant que "signes visuels d'un ésotérisme de métier".

 

L'hermétisme approche ici de nous à grands pas, d'autant que l'opuscule en question semble actuellement épuisé:

 

http://lemoulindeletoile.com/hermetisme.htm

http://www.eklectic-librairie.com/domaine-livres-compagnonnage-ref-moulin12-allamanche-les-marques-secretes-des-imprimeurs-de-la-renaissance.html

 

 

cdl.champagne 

La thèse d'Allamanche est bien présentée. Sur Fulcanelli, il ne cite guère dans sa bibliographie que le livre de Geneviève Dubois (Fulcanelli dévoilé, Dervy, 1992);  il ignore ou feint d'ignorer ceux parus depuis, mais par contre il a manifestement beaucoup lu sur les Lesseps, en particulier sur le patriarche Ferdinand.

 

C'est que pour lui, ses fils Charles, Bertrand, Jacques et Paul, tous plus ou moins épris d'alchimie, sont  peu ou prou mêlés, non seulement à l'élaboration de l'oeuvre de Fulcanelli, mais à celle de son "mythe", confié d'abord à Julien Champagne, puis à Eugène Canseliet.

 

Il semble même que Charles (1840-1923) ait ses faveurs comme Fulcanelli (première période). Très bien  bâtie, son approche, qui nous fait penser de ce point de vue à celle de Frédéric Courjeaud sur Camille Flammarion (Fulcanelli, une identité révélée, Claire Vigne, 1996), a pour originalité de présenter de possibles Fulcanelli "intermédiaires" de seconde période (Bertrand et Jacques) et finalement un Fulcanelli "ultime" (troisième période): Paul.

 

Ami de Champagne, Bertrand (1875-1918) aurait été initié par Charles au travail au laboratoire dès 1899. Sa fin tragique au combat, suivie quelques années de celle de Jacques (1883-1927) dans un accident d'avion, ne leur auraient permis en fait de jouer qu'un rôle modeste dans l'élaboration du Mystère des Cathédrales et des Demeures Philosophales.

 

cdl69.champgne

 

A l'inverse, Paul (1880-1955), exécuteur testamentaire de Charles, et qui aurait versé une rente à Champagne de 1923 à son décès en 1932, peut poursuivre le travail de son aîné.

 

Il serait ainsi le Fulcanelli qui aurait accompagné Canseliet en 1924 aux obsèques de son ami Anatole France, celui qui aurait approuvé en son temps Mystère et Demeures, aurait en 1927 retiré le troisième livre, actuellement non paru, de Fulcanelli (Finis Gloriae Mundi) au même Canseliet, etc.

 

La trame chronologique élaborée par Allamanche est donc solide, "robuste" même. Naturellement on pourra lui objecter qu'elle ne repose apparemment sur aucun document précis, et accessoirement qu'il paraît parfois s'égarer dans certaines "clefs" qu'il propose, comme ce rapprochement osé entre  "l'affaire Fulcanelli" et le traité de Cyliani (Hermès dévoilé, paru en 1832).

 

Mais il est vrai que ce même Cyliani, fréquemment cité par Fulcanelli, a aussi fait l'admiration aussi bien de Champagne que de Canseliet. Pour ne pas conclure, comme il se doit, et si vous voulez recueillir ici mon humble avis, ce "complément d'enquête"  mériterait sans doute...un complément.

in.champagne

Avant de vous quitter à nouveau, pour un temps ou la moitié d'un, permettez-moi de vous signaler la parution d'un magnifique volume: Intitulé tout simplement Alchimie, l'art royal, il vient lui  aussi de paraître en 2012 à l'Imprimerie Nationale.

 

Dû à Jörg Völlnagel, il est peu intéressant s'agissant des derniers siècles (XVIIIème au XXème), mais contient sur les précédents une iconographie très riche  de plusieurs traités classiques, dont le plus récent est le Mutus Liber (1677), qu'il propose en couleurs, et sans omettre de faire référence au travail à son propos d'un certain Canseliet.

 

michelspacher sup.champagne

Michel Spacher, pcc

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30 septembre 2012 7 30 /09 /septembre /2012 19:35

dealchimialeyden.champagne (1)

 

Nous avons le plaisir de vous faire part de la publication partielle en anglais et espagnol de notre modeste blog:

http://fp.reverso.net/archerjulienchampagne/4839/en/index.html

http://fp.reverso.net/archerjulienchampagne/4839/es/index.html

 

Profitons-en pour rappeler dans le même ordre d'idées le travail considérable accompli en italien par notre ami Max:

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/

 

Enfin, n'oublions pas que pénétrés par les langues de feu de la Pentecôte, véhiculées par l'Esprit Saint, les apôtres se mirent à s'exprimer en d'autres langues que les leurs.

 

Voici pourquoi et comment la cabale hermétique peut être universelle, et se traduire en particulier par le blason.

 

Notamment les armes parlantes des alchimistes passés ou contemporains, dont nous avons déjà, à maintes reprises, émaillé nos articulets.

 

De cette héraldique alchimique nouvelle ou ancienne, pour reprendre les expressions chères à Jorge Camacho et Eugène Canseliet, permettez-moi de vous proposer cette fois et derechef deux rares spécimens.

 

L'un concerne l'alchimiste polonais Sendivoge (Michal ou Michael Sendivogius) et l'autre un Anonyme qui est vraisemblablement à l'origine, ou un des auteurs, du précieux manuscrit De Alchimia actuellement conservé à la bibliothèque néerlandaise de Leyde (Leyden).

 

Ce dernier remonterait au XVIème siècle et aurait été acquis par l'érudit bibliophile batave Isaac Vossius (Voss) auprès de la reine Christine de Suède. Dans les deux cas, il me semble que la piste à suivre pourrait bien être rudolphine, autrement dit tchèque.

 

Il convient, au demeurant, de garder en tête que cette symbolique alchimique est sensée, et que sa signification ultime s'exprime dans le travail au laboratoire, ainsi que nous le présente l'alchimiste français contemporain Roger Bourguignon:

http://www.editions-arqa.com/editions-arqa/spip.php?rubrique53

http://www.editions-arqa.com/editions-arqa/spip.php?article852

http://www.editions-arqa.com/editions-arqa/spip.php?article863

 

Lequel n'omet pas, finalement, de nous rappeler que les vivants sont bien inspirés d'honorer leurs morts, et que ce n'est pas un vain mot, spécialement en alchimie:

http://www.editions-arqa.com/editions-arqa/spip.php?article1567

 

Par conséquent, saluons ici la mémoire de Daniel Dupuy (1930-1975), disciple d'Eugène Canseliet et "philosophe par le feu."

 

Et puisque de l'aveu même de Roger Bourguignon, l'inscription apposée sur la tombe de son ami rappelle fortement le A.H.S. cher à notre "Hubert", concluons pour cette fois que nous voici donc revenus, comme par miracle, à Julien Champagne, apôtre de la science hermétique.

  dealchimialeyden.champagne (2)

 

 

 

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16 septembre 2012 7 16 /09 /septembre /2012 18:49

vulcain.champagne

 

Comme annoncé, nous reprenons (brièvement) la parole afin de signaler quelques publications qui nous semblent significatives dans le cadre imparti à ce petit blog.

 

Nous commencerons volontiers par la récente parution aux éditions de La Pierre Philosophale du second ouvrage de Filostène (junior), dont nous ne pouvons évidemment que recommander la lecture...attentive. Il s'agit naturellement de son De Vulcain Solaire à  Fulcanelli:

 

http://lapierrephilosophale.free.fr/lapierrephilosophale/page1.html

 

Ayant en son temps commenté le livre précédent de Filostène (Fulcanelli exhumé, même éditeur, 2011) dont cestui constitue à maints égards le prolongement, nous allons chercher à nous concentrer sur ce que nous croyons être l'essentiel.

 

dujols1906

 

Cet essentiel est à notre avis qu'après avoir identifié l'an dernier Paul Decoeur (1839-1923) comme alchimiste sous le pseudonyme de Vulcain Solaire (et non Fulcanelli) au travers d'une lettre que lui adressa Pierre Dujols en 1911, l'auteur rapproche cette fois Vulcain et Fulcanelli (c'est tout le sens du titre de 2012).

 

Il le fait maintenant en reproduisant une autre missive du même Magophon, adressée en 1906 à Roussel (très vraisemblablement Raymond Roussel).

 

Précisons aussitôt que sur les quelque 250 pages publiées de son travail, la moitié environ est consacrée à ce sujet, et que le reste, pour intéressant qu'il soit, c'est-à-dire un survol personnel de l'histoire de l'alchimie, de sa théorie et de sa pratique, échappe naturellement à notre modeste propos.

 

On nous a déjà interrogés sur l'authenticité de cette missive que nous ne pouvons hélas reproduire ici, mais dont il sera possible de se faire une idée en consultant le blog de l'éditeur:

 

http://editionslapierre.blog.free.fr/index.php?post/lettre-de-Pierre-Dujols...

 

dujols1920.champagne

 

En effet, on peut se poser quelques questions sur la façon dont cet autographe de Dujols est passé de Samuel Cohen Lidiakos (secrétaire de Dujols vers 1911) aux deux Filostène (sénior et junior), d'autant que cette lettre est supposée être parvenue à Roussel (Raymond de son prénom).

 

D'un autre côté, Dujols aurait pu en garder un double (cette pratique semble avoir été aussi celle d'un Eugène Canseliet, par exemple).

 

Je suis un peu plus interpellé par la comparaison qu'on peut faire entre les signatures de Dujols en 1906 et 1920 (cette dernière étant reproduite par Canseliet justement à partir de la deuxième parution de ses Deux Logis). Elles paraissent très semblables, mais mon impression est que Magophon écrit mieux sur le tard que précédemment, ce qui pourrait paraître paradoxal.

 

Cependant, n'étant pas graphologue, je suis partisan de considérer qu'en principe ce document (comme celui de 2011 reproduit dans le Fulcanelli exhumé) est authentique, d'autant que connaissant Filostène je n'ai aucune raison particulière de suspecter son honnêteté foncière.

 

SCL1906.champagne

 

Ceci étant posé et pour en venir au fond, cette correspondance Dujols-Roussel est indibutablement du plus haut intérêt, d'une part parce qu'elle nous prouve que comme Eugène Canseliet et Richard Khaitzine notamment l'ont soutenu, il y a une réelle proximité entre Fulcanelli et Roussel, d'autre part parce qu'elle installe objectivement Paul Decoeur dans le premier cercle fulcanellien, et comme alchimiste, voire comme le ou au moins un concepteur de l'oeuvre de Fulcanelli.

 

Encore qu'à ce stade, il ne soit visiblement question que du Mystère des Cathédrales, et non des Demeures Philosophales, et bien sûr encore moins du Finis Gloriae Mundi. Mais la chronologie telle que nous la connaissons à ce jour semble respectée à ce moment: Champagne entre en relation avec Fulcanelli vers 1905, et dès 1906 dessine son principal ex-libris, précurseur dans une certaine mesure du frontispice du Mystère.

 

Il me paraît cohérent en outre de considérer que le dit Mystère aurait pu dans un premier temps être illustré par un autre que Julien Champagne, certains médaillons de Notre Dame de Paris n'étant pas signés de lui, et ce même s'il ne signait pas toujours ses dessins. Enfin, je suis frappé par le fait que le projet initial portait non pas sur deux mais cinq cathédrales, tant il me semble évident que celle de Chartres au moins devait être concernée, comme d'ailleurs nous le prouve la lettre de Dujols à Paul Dec... de 1911 (également reproduite dans le Vulcain solaire de Filostène).

 

Si j'ajoute succintement que le rôle éminent de Dujols dans le "complot" fulcanellien est à nouveau conforté, ce qui ne manquera pas de faire plaisir à Geneviève Dubois, j'en  aurai presque terminé avec les plus. Mais Filostène me paraît aussi avoir le grand, l'immense mérite même, d'accorder crédit à la parole de Canseliet. Et c'est ici qu'à mon sens le bât continue de blesser quelque peu.

 

lescahiers.champagne 

 

Comment Decoeur, décédé en 1923 (ou 1924 selon Walter Grosse, dont les travaux antérieurs et déductifs avaient déjà permis de remonter jusqu'à Decoeur, ce que les deux documents "inventés" par Filostène ont ensuite quasi miraculeusement permis de valider plus ou moins) aurait-il pu, dixit Canseliet, non seulement assister en tant que Fulcanelli aux obsèques de son ami Anatole France en 1924, mais encore approuver la préface du Mystère (1925), retirer à Eugène le Finis (1927 ou 1928), approuver les Demeures (1929)? On ne voit pas très bien.

 

Ces doutes qui me semblent raisonnables étant posés, concluons donc provisoirement qu'il y a là non pas "lumière sur lumière" (Coran), mais mystère sur mystère. Et puisqu'il vient d'être question de Grosse, signalons la nouvelle initiative de Dominique Dubois, qui après son passionnant périodique Historia Occultae nous propose ces jours-ci une nouvelle revue: Les Cahiers de l'Ailleurs, où Walter initie une dissertation savante sur Le gothique chimique (et où, entre autres articles de qualité,  Denis Andro nous propose des informations nouvelles sur Félix Gaboriau, possible initiateur en alchimie de Julien Champagne).

 

Finalement, pour nous tourner vers l'étanger, j'estime nécessaire de saluer quelques initatives en cours de la si bien nommée maison Salamander & Sons, qui publie un inédit d'un alchimiste anglo-saxon largement méconnu en France, le In pursuit of Gold de Lapidus n'y étant pas encore été traduit:

http://www.salamanderandsons.com/modern-magistery/the-pass-keys.html

 

Salamander qui s'apprête également à faire paraître en anglais une nouveauté d'un groupe d'alchimistes espagnols: The dry path of Alchemy- In the footsteps of Fulcanelli.

http://thefirelizard.wordpress.com/category/alchemy-books/the-dry-path-of-alchemy/

 

loupvoit..champagne

 

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4 avril 2012 3 04 /04 /avril /2012 16:56

 

YFB.champagne

 

Les Cahiers de l'ailleurs viennent de nous apprendre la parution de la première livraison 2012 de la revue martiniste L'Initiation, dirigée par Yves-Fred Boisset.

http://www.lescahiersdelailleurs.fr/?p=331

 

initiation12012.champagne

 

En parcourant le sommaire de ce numéro, notre attention a été bientôt attirée par un article intitulé Fulcanelli, dossier transmis par Raymond Fusilier.

 

Il nous semble incontestable que le dit dossier contient quelques informations nouvelles, sinon sur Fulcanelli lui-même, du moins à propos de Julien Champagne et de Jules Boucher.

photoJC.champagne

Comme vous le savez (notre article Julien Champagne et Jules Boucher), J.B. était sincèrement persuadé que Fulcanelli n'était autre que Champagne, et considéra ce dernier comme son maître en alchimie jusqu'à son décès survenu en 1932.

 

Fusilier a manifestement eu accès à des archives de Boucher ou de ses proches, qui nous permettent, me semble-t-il, de nous faire une meilleure idée de la réelle proximité entre les deux hommes.

scienceécrite1.champagne

D'abord, il y a ce texte de Julien lui-même, que Jules reprendra bien plus tard (cf. encore une fois notre article ci-dessus mentionné) dans la revue Initiation & Science: Ces Notes sur quelques paragraphes de la Science écrite de tout l'Art Hermétique sont manifestement de la main de Julien.

 

Ce traité anonyme de 1736 ne figure pas à l'Index Fulcanelli, mais on le trouve à l'Index Canseliet (Douze Clefs de Basile Valentin).

 

Comparons le texte de l'essai aux notes de Champagne:

http://hautsgrades.over-blog.com/article-science-ecrite-de-tout-l-art-hermetique-42930697.html

Il est évident d'emblée que ce dernier a bel et bien commenté certains paragraphes du traité. On aimerait bien sûr disposer de la totalité des notes que d'après Fusilier Champagne aurait remis à Boucher en 1922.

dictionnaire1.champagne

Deux autres textes sont très partiellement reproduits au travers des clichés de leurs couvertures: Un Dictionnaire Hermétique d'après David de Planis Campy dont le Bouquet Chymique est ici daté de 1646:

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k108871n

symbolisme1.champagne

Et un ouvrage intitulé Le Symbolisme Alchimique. Comme le précédent, il est attribué à Julien Champagne, même si dans les deux cas j'ai du mal à y reconnaître son écriture. Peut-être s'agit-il ici plutôt de celle de Jules Boucher.

 

Quoiqu'il en soit, voici un nouveau dossier à suivre.

JMM.champagne

 

Il y a quelques mois, un livre original à mon avis a fait l'objet d'un compte-rendu de lecture:

http://rflexionssurtroispoints.blogspot.fr/2012/01/jai-lu-pour-vous-une-demeure.html

 

Jean-Max Michel, qui s'est manifestement auto-édité, y traite d'une demeure philosophale nîmoise. J'ai surtout été intéressé par le fait que la maison en question est romane (XIIème siècle), alors que Fulcanelli, dont l'auteur s'est explicitement inspiré, a surtout insisté sur le gothique et la "Renaissance."

 

JMM2.champagne

 

"Que l'énergie du Créateur, la Lumière du Soleil Alchimique, conclut-il, vous inonde de sa clarté afin que votre Sel, purifié grâce à votre Mercure, vous permettre de rejoindre votre Soufre, pour que votre Etoile brille au firmament."

trevisansongevert1695.champagne

 

 

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