Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : JULIEN CHAMPAGNE
  • : Site consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.
  • Contact

Profil

  • ARCHER
  • hermétiste
  • hermétiste


...consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.


Peintre et dessinateur, Julien Champagne est surtout connu de nos jours pour avoir illustré les ouvrages de Fulcanelli, un mystérieux alchimiste contemporain.

Et pourtant, il figure au Bénézit, la "Bible" internationale des créateurs. Et suivant son ami Eugène Canseliet, il fut bien un maître du pinceau et du crayon.

C'est à la découverte de cet artiste méconnu, mais profondément attachant, que je voudrais vous inviter. Je voudrais aussi vous demander de ne pas hésiter à enrichir mes articles de vos propres commentaires et de vos découvertes personnelles.

Bon voyage donc au pays légendaire de Julien Champagne.

Recherche

4 février 2007 7 04 /02 /février /2007 17:23



Julien Champagne en couverture...Je vous avais promis que ce n'était pas fini:
http://www.archerjulienchampagne.com/article-4080343.html

Et bien cette fois encore il s'agit de la revue Initiation & Science des époux Lavritch, dont le numéro XLV (1958) reproduit une des planches hors texte jusqu'alors inédites des Demeures Philosophales de Fulcanelli, illustrées par "Hubert"

L'édition Omnium du Mystère des Cathédrales étant alors parue, il importait évidemment d'assurer la promotion de celle du second ouvrage. Il n'est sûrement pas anecdotique qu'on ait pour ce faire fait appel au beau et grave dessin de Champagne.

Dans le même numéro, Eugène Canseliet présente le Dictionnaire mytho-hermétique de Pernety, et loue la Nouvelle assemblée des philosophes chymiques de Claude d'Ygé. Enfin, je relèverai cette critique qu'on y trouve de Robert Amadou sur les oeuvres de Fulcanelli, critique parue dans le numéro de décembre 1957 de La tour Saint-Jacques:

"Deux magnifiques ouvrages, Le Mystère des Cathédrales et Les Demeures Philosophales, renouent, en plein vingtième siècle, avec la tradition des écrivains alchimiques.

Adeptes et curieux s'accordent pour voir en ces deux livres la plus fidèle et la plus riche expression contemporaine de l'enseignement des "philosophes de la nature."

Quant au motif de couverture lui-même, vous aurez sûrement reconnu le cavalier -ou chevalier- de l'apocalypse de l'église Saint-Hilaire de Melle, que nous avons déjà présenté en son temps:
http://www.archerjulienchampagne.com/article-2050527.html

J'ajouterai donc simplement que j'ignore pour l'instant s'il y a déjà eu, en d'autres occasions non encore évoquées ici, des revues ou des livres qui ont consacré leur couverture à Julien Champagne, mais que j'espère fortement et je dirais même que je suis pratiquement convaincu qu'il y va y en avoir à l'avenir, un avenir plus ou moins proche. N'est-ce pas un des buts de ce blog?

 

Dans un savant petit volume consacré aux églises de Melle (Trois églises romanes, Melle en Poitou, Ville de Melle, 1991), le chercheur poitevin Hubert Le Roux nous rappelle en tout cas que comme bien d'autres édifices, tel certain logis alchimique de Bourges -je veux dire ici le palais Jacques Coeur-, l'église Saint-Hilaire fait partie de ces monuments de notre patrimoine qui furent littéralement sauvés de l'abandon par Prosper Mérimée.

 

Pour ce dernier, "Saint-Hilaire est un chef-d'oeuvre." Enfin, selon Le Roux, "l'énigmatique cavalier" du portail de l'église, dessiné dès 1843 et très restauré en 1871, pourrait représenter l'empereur Constantin, dont plusieurs seigneurs de Melle portèrent le patronyme, et la scène dans son ensemble symboliser le mal vaincu.




Et puisque nous fêtons le cinquantenaire de la publication de ce numéro de revue, permettez-moi de célébrer aussi avec vous le premier anniversaire de celle de notre, de votre blog.

Près de 150.000 pages vues à ce jour, et pas loin de 50.000 lecteurs, selon les statistiques dont je dispose, c'est à mon avis un beau résultat, et même une réussite inespérée.

Comme je l'écrivais il y a quelques demaines à l'un de vous, Julien Champagne a fait son entrée grâce à nous tous au archives du Net, et donc sauf si "la boule verse", le voilà apôtre de la science hermétique pour l'éternité.

Et puis, bien sûr, savoir qu'un Vincent Bridges, qu'un Richard Khaitzine, qu'un Frédéric Courjeaud, qu'un Axel Brücker, entre autres, s'intéressent à notre petite entreprise, c'est à mon sens pour nous tous une satisfaction réelle.

Mais bien sûr je m'en voudrais de ne pas ajouter aussitôt que cette satisfaction provient avant tout de votre participation à tous et à toutes, connus ou anonymes, participation très substantielle comme déjà souligné; elle aussi est de surcroît quantifiable, puisqu'un peu plus de 200 articles publiés ont généré de votre part plus de 150 commentaires, qui sont ainsi très régulièrement venus les enrichir.

Et bien entendu je ne verse pas pour autant dans l'auto-satisfaction et l'optimisme béats. Je suis bien conscient des imperfections de mes écrits, que je n'ai guère eu le temps d'amender dans la plupart des cas après leur parution, ainsi que de celles de certaines de leurs illustrations.

C'est à ces défauts que je compte m'attaquer à terme, ainsi qu'aux autres manques que vous voudrez bien me signaler, par exemple en me proposant des sujets que vous espéreriez voir traités. Et bien sûr comptez sur moi pour continuer avec votre aide à essayer de toujours mieux mettre en évidence le talent et les qualités d'un artiste qui a certes eu comme tout le monde sa
part d'ombre, mais dont le mérite au total est tel, à l'évidence, qu'il doit absolument être mis, comme le mystère barrésien, "en pleine lumière."

Bon anniversaire, Julien!


ARCHER

Partager cet article
Repost0
28 janvier 2007 7 28 /01 /janvier /2007 13:10




Nous avons déjà signalé à plusieurs reprises les liens de Fulcanelli et de Julien Champagne avec la famille Lesseps, le premier en étant un proche, pour le moins,  et le second étant au service de plusieurs membres de cette famille, comme ingénieur, comme artiste et finalement comme alchimiste.

Comme les trois vont bien ensemble...Et bien, à propos de trois, je vous propose en ce jour de la Saint Thomas d'Aquin, qui pourrait passer pour le saint patron des expérimentateurs prudents, et à qui on a attribué au minimum une oeuvre alchimique, de nous intéresser à un autre frère de Lesseps, Jacques.

Le troisième, donc, après Bertrand et Paul, dont il paraît désormais avéré qu'ils employèrent "Hubert":

http://archer.over-blog.net/article-3354657.html
http://archer.over-blog.net/article-3422318.html


Avec ses deux autres frères (et d'ailleurs un autre encore, Robert), dont il fut manifestement très proche, Jacques de Lesseps (1887-1927) partagea très tôt une passion alors risquée, celle de l'aéronautique.

Il en fut comme eux un des pionniers, et sa mémoire est encore de nos jours révérée de ce fait...tout particulièrement de l'autre côté de l'Atlantique:
http://www.centennialofflight.gov/coffyn/php/entity_a0.html

Il fait ses premières armes d'aéronaute dès 1909:
http://www.corpusetampois.com/cpa-es-fliz-c06.html

Emule de Louis Blériot, il est le second pilote à traverser la Manche en avion (1910). Il aurait également été un précurseur en matière de vol de nuit...
http://aerobscure.free.fr/const/lessep/lessep.htm
http://aeroweb.brooklyn.cuny.edu/database/aircraft/getimage.htm?id=11023

undefined

Héros de l'aviation militaire pendant la "grande guerre" de 1914-1918, il s'y illustra notamment en utilisant pour la première fois des photographies aériennes.


Dès cette époque cependant son tropisme nord-américain, qui devait fortement marquer son existence, s'était affirmé.

Toujours en 1910, il est le premier aviateur à survoler Montréal et Toronto, au Canada...
http://aeroweb.brooklyn.cuny.edu/database/aircraft/getimage.htm?id=10051

En 1911, il épouse la Canadienne Grace Mackenzie, originaire précisément de Toronto:

http://lafayette.150m.com/les6768.html


A l'issue de la première guerre mondiale, c'est finalement assez logiquement qu'il choisit de s'établir au Canada, et en 1926 nous le trouvons au Québec, à Gaspé, près de l'embouchure du fleuve Saint-Laurent.

Notons au passage qu'en langue indienne micmaque, Gaspé ou Gespeg a la même signification
que Finistère (finis terrae).

Gaspé est également célèbre parce que c'est là qu'en 1534 Jacques Cartier au cours de son premier voyage a planté une croix en guise de prise de possession de ce pays au nom du roi de France.

C'est ainsi que la ville porte fièrement le titre de "berceau du Canada français":
http://fr.wikipedia.org/wiki/Gasp%C3%A9_(ville)
http://www.great-adventures.com/destinations/canada/gaspe.html


Il y est alors directeur et chef pilote d'une compagnie aérienne...franco-canadienne:

http://www.earlyaviators.com/edelesse.htm
http://www2.ville.montreal.qc.ca/archives/acteurs/olivar-asselin/societe/piece19/index.shtm

Hélas en 1927 son appareil s'abîme par gros temps dans le Saint-Laurent. Le corps de Jacques sera plus tard retrouvé, sans vie.

En 1932, année de la mort de Julien Champagne, la ville de Gaspé érigera un monument à sa mémoire.

http://www.lactualite.com/geographica/article.jsp?content=20000201_140011_3011


Comme le rappelle Walter Grosse dans son article sur la descendance de Lesseps:
http://www.fulgrosse.com/article-3362253.html

il est certain que Jacques de Lesseps connut Fulcanelli. Dans ses Deux Logis Alchimiques, le disciple de ce dernier, Eugène Canseliet, écrit ainsi, évoquant l'année 1920:

"A cette époque nous nous trouvions parfois avec le Maître chez Paul et Jacques de Lesseps, avenue Montaigne."

Comment imaginer dans ces conditions que Jacques de Lesseps n'ait pas aussi connu Julien Champagne?

Quoiqu'il en soit, l'oeuvre littéraire en moins, Jacques me fait fortement penser à Antoine de Saint-Exupéry.

"Petit prince" avant la lettre, il fait partie comme Antoine de la seule véritable noblesse, celle du courage, qui est en même temps à l'origine, comme le savent les alchimistes, de pure extraction.

http://aviatechno.free.fr/brevets/images_brevets.php?image=27

Enfin je m'en voudrais de ne pas signaler que le beau volume qu'Emile Perio a en 1990 consacré à Jacques de Lesseps pionnier de l'aviation, et qui est justement sous-titré La noblesse du vol, est paru à Paris aux éditions...Athanor.

JdLcolor.champagne



pcc ARCHER

Partager cet article
Repost0
21 janvier 2007 7 21 /01 /janvier /2007 18:27

Qu'est devenue la bibliothèque alchimique de Julien Champagne? Voici pour l'instant une question sans réponse, même si nous l'avons déjà posée (Julien Champagne aux ex-libris,
16 novembre 2006).

Je voudrais ce soir, Agnès et son petit chat aidant, vous proposer quelques éléments d'appréciation, partiellement déjà connus en fait, mais qui vont nous permettre de réaliser un premier point de situation.


Le personnage-clef dans cette affaire est dans un premier temps un certain Stanislas de Guaita
(1861-1897), occultiste et rosicrucien de talent, précocément disparu:

http://www.la-rose-bleue.org/Biographies/Guaita.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Stanislas_de_Guaita
http://kingsgarden.org/french/organisations.f/om.f/Guaita/Guaita.html

Comme disait Jean Bodin, "il n'est de richesse que d'hommes", aussi disons d'abord quelques mots de Guaita lui-même.



Lorrain comme son ami et un temps compère en martinisme Maurice Barrès, ce marquis d'ascendance lombarde vint à l'ésotérisme à la lecture de Fabre d'Olivet et d'Eliphas Lévi, et comme Paul Sédir, qui en fut proche:

http://www.archerjulienchampagne.com/article-3504191.html

se rapprocha rapidement de Papus. Ce dernier le rejoignit en 1888 lorsqu'il fonda l'"ordre kabbalistique de la rose-croix."

En 1896, nous retrouvons Guaita parmi les membres fondateurs de la Société alchimique de France:

http://www.archerjulienchampagne.com/article-4691639.html

Guaïta fréquenta d'ailleurs assidûment l'alchimiste aujourd'hui méconnu Rémi Pierret et entretint une volumineuse correspondance avec un autre "labourant" qui, lui,  a conservé une certaine notoriété: Albert Poisson.

Son oeuvre majeure est sans doute un Essai de sciences maudites paru en trois tomes, entre 1890 et 1895. Mais n'oublions pas non plus le poète symboliste de Rosa mystica (1885).


Quel rapport maintenant entre Stanislas de Guaita et Julien Champagne? Je ne sais s'ils se sont connus, quoique ce soit possible, le second ayant une vingtaine d'années à la mort du premier et fréquentant les mêmes cercles.

Mais surtout Julien fut un lecteur de Stanislas. Et il en posséda des oeuvres, au moins en tout cas celle que nous signale Robert Amadou dans un de ses articles de la revue L'autre monde (N°76, 1983).

Nous avons ici affaire au dernier article d'une série intitulée L'affaire Fulcanelli. Amadou nous y explique que des notes attribuées à Fulcanelli figurent en marge d'un exemplaire d'un livre de Guaita : La clef de la magie noire (1897). Cet exemplaire serait celui d'une réédition de 1920. Et Amadou explique:

"L'exemplaire provient de la bibliothèque de Jules Boucher qui attribue les notes à Fulcanelli...L'ex-libris au recto du frontispice est celui de Boucher, dessiné par Champagne.

De Jules Boucher, le volume passa à mon ami Robert Le Tourneur...Il est aujourd'hui la propriété d'un ami de Robert, qui à la mort de ce dernier en 1980 se porta acquéreur de l'ensemble de sa bibliothèque."


Et Amadou de préciser honnêtement:

"Compte tenu de la provenance seconde du volume annoté et du responsable de l'attribution des notes à Fulcanelli, s'étonnera-t-on que leur écriture soit celle de Julien Champagne?"

Ce livre vient bien de la bibliothèque de Julien, et est ensuite passé à Jules Boucher:

http://archer.over-blog.net/article-1868575.html

Robert Amadou a raison de déduire de ces annotations l'idée  que Champagne "se mêlait d'alchimie très intimement." A l'inverse sans doute de Guaita...

En fait, si certains  des commentaires reproduits sont plutôt approbateurs:


la plupart sont franchement sarcastiques et laissent planer peu de doute sur le jugement de Julien s'agissant des compétences alchimiques de Stanislas:


Finalement Robert Amadou a à mon sens raison de nous renvoyer à une confidence méconnue d'Eugène Canseliet, ami de Champagne et disciple de Fulcanelli:

"Fulcanelli était trop homme de laboratoire pour qu'il eût beaucoup apprécié le livre principal de Stanislas de Guaita, Essais de sciences maudites." (Revue La tourbe des philosophes, N° 12, 1980).

Et de rappeler que La clef de la magie noire en constitue le second tome. Ce qu'Amadou ne nous dit pas, mais que nous savons, est qu'il est lui-même un disciple de Jules Boucher. Et comme lui martiniste.

Il a d'ailleurs présenté à plusieurs reprises dans l'organe officiel de l'ordre martiniste des documents issus du fonds Stanislas de Guaita de l'ordre (L'initiation, N°s 1 et 2, 1984):


Nous en étions là de nos réflexions quand en décembre 2006 l'excellente revue espagnole Azogue est venue nous rappeler un fait similaire, qui illustre à nouveau la proximité Champagne-Guaita:

http://www.archerjulienchampagne.com/article-4786512.html

"Dans un catalogue de la librairie parisienne L'Intersigne d'Alain Marchiset (catalogue N°60),

http://www.livresanciens.eu/catalogue.php?catnr=74

il est fait mention à propos de l'ouvrage de Stanislas de Guaïta sur Les sciences maudites, dont un exemplaire parut chez Durville en 1920, d'un bristol de la main de Gaston Sauvage: "provenant de la bibliothèque de Jules Boucher, ami et collaborateur de Fulcanelli."

Vous pourrez avoir accès au texte de l'annonce de L'Intersigne en consultant le site de La librairie du merveilleux (fil Fulcanelli):

http://50340.aceboard.net/50340-2490-10299-21-%2A%2AFULCANELLI%2A%2A.htm#vb

Visiblement, il s'agit du même livre, qui a donc été récemment remis en vente. Son nouvel acquéreur sait-il seulement qu'il détient un ouvrage annoté par Julien Champagne?


Quoiqu'il en soit, je m'en voudrais de ne pas laisser le mot de la fin au magiste Guaita, ne serait-ce que pour persuader quiconque en douterait qu'il fut surtout un adepte de la magie blanche. Voici en effet ce qu'il écrivit en 1894:

"Je crois en Dieu et en la Providence, et il ne se passe pas de jour que je n'élève plusieurs fois mon âme vers l'absolue Bonté ou mon esprit vers la Vérité absolue.

Que voulez-vous de plus? "

http://hermetism.free.fr/Fulcanelli_et_Stanislas_de_Guaita.htm



ARCHER

Partager cet article
Repost0
14 janvier 2007 7 14 /01 /janvier /2007 19:46


On l'a retrouvé, le traîneau à hélice de Julien Champagne. Le voici à Chamonix en 1914, en bonne compagnie puisque dans ce groupe de personnes figure certainement au moins un membre de la famille de Lesseps.

A tout seigneur, tout honneur, c'est Walter Grosse qui a ouvert cette piste:

http://www.fulgrosse.com/article-2458824.html


Vous vous souvenez sûrement que Champagne était en effet employé à l'époque par cette illustre famille Lesseps et qu'il joua un rôle considérable dans la mise au point de ce traîneau:

http://archer.over-blog.net/article-1880253-6.html
http://archer.over-blog.net/155-categorie-444621.html
http://archer.over-blog.net/article-2199402.html


Quant au photographe de service, si je puis dire, il ne s'agit ni plus ni moins que d'un certain Jacques Henri Lartigue (1894-1986), à qui nous devons aussi le dessin ci-dessus, extrait de ses carnets:

http://www.lartigue.org/fr2/jhlartigue/chronologie/index.html
http://www.af.ca/ottawa/galerie/lartigue/chrono.htm
http://en.wikipedia.org/wiki/Jacques_Henri_Lartigue



Mais qui est Jacques Lartigue, puisque tel est son état-civil à sa naissance?

Autrement dit: "A Chamonix, il filme et photographie le frère de Ferdinand de Lesseps à bord de son traîneau à hélice." Soit, mais encore?


Il est naturellement impossible dans le cadre d'un seul article de rendre l'hommage qu'il mérite à un artiste de ce calibre, dont rien ne dit d'ailleurs qu'il n'a pas connu Julien Champagne.

Je me bornerai donc à poser quelques jalons, en rappelant d'abord que Lartigue fut un passionné de sports d'hiver, et qu'il fit plusieurs séjours à Chamonix, où on le retrouve encore en 1918 (son patineur acrobate est de cette année-là) . A cet égard, je vous recommande le film Lartigue en hiver, extrêmement poétique:

http://www.lartigue.org/fr2/actualites/index.html

Un autre film de Lartigue contiendrait au minimum une séquence sur le fameux traineau: "Mon cinéma", consacré à Chamonix justement.

Vous pourrez en savoir plus en consultant le bel album Lartigue en hiver d'Elisabeth Foch et Martine d'Astier de la Vigerie (Flammarion, 2002).

Vous y retrouverez en particulier le premier cliché du traîneau, en grand format cette fois, et les pages correspondantes du journal du jeune Lartigue.

Et bien d'autres choses encore, comme les yeux miraculeux de Michèle Morgan...

Lartigue fut aussi un fou de sport en général, cyclisme, automobile, et bien sûr aviation ce qui ne pouvait manquer de le rapprocher des Lesseps.


L'auto-portrait réalisé ci-dessus en 1930 donne la mesure de son talent, et les quelques photos que je vous présente achèveront j'espère de convaincre les plus récalcitrants.

D'ailleurs en voici d'autres:

http://monsieurphoto.free.fr/index.php?menu=1&Id=44&ss_menu=1


A sa mémoire, associons celle de sa dernière compagne, Florette Orméa, rencontrée en 1942 et épousée en 1945; elle est ici photographiée en 1944. Florette Lartigue est décédée en 2000.

http://terresdefemmes.blogs.com/mon_weblog/2006/09/12_septembre_19.html


Il y a plusieurs points communs entre Champagne et Lartigue. L'un est qu'ils ont tous deux changé de prénom, l'autre est que ce photographe devenu internationalement célèbre était aussi...un artiste peintre:

http://www.centre-atlantique-photographie.asso.fr/archives/lartigue.htm
http://www.mairie-le-cannet.fr/Culture/expos/J-H-Lartigue/index.htm
http://musee.ville-isle-adam.fr/index.php?p=8

Voici de fait un cliché de lui en 1920 à Cannes.


Pas de peinture sans couleur, me direz-vous, et  "Jacques Lartigue" fut certes surtout un adepte de la photo en noir et blanc, mais je vous propose tout de même aussi de lui ce cliché fleuri de l'île de
Ré en 1962.


Et si vous voulez une photo prémonitoire, voici toujours de Lartigue cette incroyable vue de New York en 1973.


Comme Champagne originaire de la région parisienne, Lartigue nous a tiré sa révérence à Nice, ou plutôt il y a pris un nouvel envol, et je me plais à imaginer qu'il est là, quelque part, autour de nous, et qu'"Henri" a entre autres ainsi pu retrouver "Hubert".

 






et J.J. CHAMPAGNE

pcc ARCHER

Partager cet article
Repost0
6 janvier 2007 6 06 /01 /janvier /2007 19:30


Très grande année à toutes et à tous. Je viens d'ajouter un message d'accueil à ce blog, message qui je suppose va venir agrémenter ou tout au moins situer le dernier article en date.

Je voudrais consacrer en tout cas ce premier post de 2007 à l'une des demeures de Julien Champagne, ce qui me paraît juste, tant dans sa recherche et par son art il s'est investi pour illustrer les logis des autres. Des autres, ou peut-être plus exactement de ses prochains...

J'ai déjà évoqué dans un article précédent cette année 1921 où Eugène Canseliet fit le portrait de Julien Champagne, à Arnouville-lès-Gonesse (Canseliet peint Julien Champagne, 5 février 2006).

J'y avais cité un des ouvrages de l'ami proche de Champagne, et disciple de Fulcanelli: L'alchimie expliquée sur ses textes classiques (Pauvert, 1972 et 1980):


"En souvenir de ces temps mémorables, nous espérons que l'amateur nous saura gré, que nous lui offrions le portrait de Julien Champagne, que nous fîmes à l'aquarelle, le 12 août 1921, alors qu'il habitait Arnouville-les-Gonesse, au lieu dit de L'Hermitage et,  par coïncidence, dans l'avenue Viollet-leDuc."

Hermitage selon les uns, Ermitage pour d'autres!

Voici donc une rare carte postale animée du début du XXème siècle, représentant l'avenue en question.

Comme déjà souligné, Canseliet précise dans son livre au dos de la planche qui reproduit son tableau: "Julien Champagne, tel qu'il était, lorsque nous allions ensemble, afin de nous installer, pour une aquarelle, aux environs de l'Ermitage d'Arnouville, en des lieux champêtres qui ont maintenant disparu."

Ont-ils totalement disparu, ces lieux champêtres, ou sont-ils simplement entrés en létargie? Précisons en tout cas qu'Arnouville est une commune limitrophe de celle de Villiers-le-Bel, que nous avons déjà rencontrée (Julien Champagne aux Charmettes, 1er novembre 2006).

Villiers où comme déjà relaté, les parents de Champagne vinrent s'installer en 1913, à la veille de la première guerre mondiale.

D'après Walter Grosse:

http://www.fulgrosse.com/article-2458824.html

Julien Champagne les y aurait rejoint en 1917, puis aurait habité Arnouville à compter de 1919.

Rappelons également (Julien Champagne au baromètre, 24 septembre 2006) que la tombe de notre artiste est présentement située à Arnouville, dans l'actuel département du Val d'Oise, c'est-à-dire dans le val ou dans la plaine de France.


pcc ARCHER

Partager cet article
Repost0
27 décembre 2006 3 27 /12 /décembre /2006 15:43


JLRA.Champagne

 

Il y a entre autres dans le livre co-signé par Eugène Canseliet et Robert Amadou: Le feu du soleil, Pauvert, 1978, une sorte de "scoop" que j'ai déjà mentionné (Julien Champagne en famille, 5 avril 2006), mais qui ne l'a été qu'en passant, me semble insuffisamment connu, et mérite donc d'être rappelé.

C'est Canseliet qui évoque M. Devaux, en précisant à Amadou qu'il ne voyait plus Fulcanelli en 1925:

"J'ai essayé de lui demander quelque chose pour Champagne dans une lettre que j'avais fait passer par M. Devaux."

Le renvoi correspondant à ce Devaux dans l'index bibliographique du même ouvrage, réalisé non par Eugène mais par Robert, porte la mention suivante:

"Devaux, secrétaire de Fulcanelli."

Or, il se trouve que ce Devaux, Gaston de son prénom, n'est autre que le beau-frère de Julien Champagne, et ceci du fait qu'il est l'époux de Renée, la soeur du peintre (Renée Devaux et Julien Champagne, 8 novembre 2006).

Notons d'emblée que si Champagne avait été Fulcanelli, il eût été saugrenu que Canseliet intercédât en sa faveur, de plus en faisant appel aux services d'un parent proche.


Peut-être en tout cas cette mention par Amadou du nom du secrétaire de Fulcanelli est-elle partiellement à l'origine de la rancune que lui tint Canseliet après la publication de ce livre.

En substance, Eugène a en son temps reproché à Robert de ne pas lui avoir soumis les épreuves du livre à paraître, en dépit des engagements passés, et aussi d'avoir ici ou là dénaturé ses propos.

Cette querelle transparaît nettement dans la deuxième édition des Deux Logis Alchimiques de Canseliet (Pauvert again, 1979), où dans un fulminant avant-propos le disciple de Fulcanelli s'en prend avec virulence à l'auteur principal du Feu du Soleil, à un point tel que Pauvert saisi par Amadou se verra dans l'obligation d'insérer un mot d'excuses.

Ce passage d'ailleurs ne figure pas dans la dernière en date des éditions des Deux Logis (Bailly, 1998, cf. Julien Champagne aux logis alchimiques, 19 août 2006).

C'est que Canseliet, à la mode polémique de ce temps, moins prude à certains égards que le notre, n'y va pas de main morte, y compris par delà son propos liminaire, puisqu'à propos de l'"envoi" de Pierre Dujols à Fulcanelli (Julien Champagne et le libraire du merveilleux, 19 avril 2006), il écrit suavement:

"Au reste, non plus que de la tourbe, fût-elle la plus feuilletée et la plus noire, que celle du polyporus igniarius, c'est-à-dire de l'amadou, l'alchimiste ne tirera et ne recueille jamais:

Le Vulcain du Soleil = VULCAN - ELI."

Là encore, relevons le fait qu'il serait tout de même un peu fort de café, comme dirait Eugène, que Dujols, comme Champagne fulcanellisable reconnu, se dédicace à lui-même une de ses  oeuvres.

Mais la mort étant passée par là, et nous ayant enlevé et Canseliet, et Amadou, oublions cette passe d'armes vengeresse et rendons tout de même hommage à Robert (1924-2006), homme d'incontestable talent, gnostique convaincu, et martiniste notoire, dans la ligne des Boucher et Ambelain:

http://jm.saliege.com/amadou1.htm
http://www.greguti.com/myblog/?p=67
http://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Amadou
http://www.metapsychique.org/Robert-Amadou.html

Je persiste à dire en particulier que son Anthologie littéraire de l'occultisme (avec Robert Kanters, Julliard, 1951) est et restera une vraie somme.


Revenons-en maintenant à Gaston Devaux, qui réapparait dans l'étude de Geneviève Dubois, Fulcanelli dévoilé (Dervy, 1992, 1996). Dubois nous confirme en fait son rôle d'intermédiaire, mais cette fois entre Champagne et Schwaller.

Je préfère vous citer in extenso ce passage à la fois substantiel et éclairant:

"Les lettres échangées, de même que les mensualités versées à Champagne, transitaient par le beau-frère de ce dernier, Gaston Devaux, qui vivait dans la Somme et faisait office de boîte aux lettres.

Eugène Canseliet dans le "Feu du Soleil" de Robert Amadou, présente Gaston Devaux comme "le secrétaire de Fulcanelli", qui possédait une bague identique à la sienne, avec un baphomet.

Bien après la mort du peintre Champagne, Canseliet continuera à se rendre dans la Somme chez les Devaux.

Gaston Devaux qui  décèdera en 1969, affirmait en 1952 que l'affaire Fulcanelli n'était qu'un canular, monté de toutes pièces.

Contrairement à l'opinion de ses descendants avec lesquels nous sommes entrés en relation, G. Devaux s'intéressait de très près à l'alchimie. "


D'après Walter Grosse:

http://www.fulgrosse.com/article-2937784.html

Gaston Devaux s'appelait en réalité Nicolas Arsène Gaston, et, né en 1881, serait presque un contemporain de Julien Champagne. Il aurait été mobilisé en 1915 et aurait perdu l'oeil droit à la guerre. Il portait un bandeau sur cet oeil.

Nicolas Arsène aurait lui-même eu une soeur, Marthe, née en 1886...

Il aurait eu la même profession que son épouse, institutrice, et fut donc comme nous dirions maintenant, un professeur des écoles. Il n'aurait jamais quitté la Somme mais n'aurait pas résidé à Amiens. A compter de 1925, selon Eugène Canseliet, il pourrait avoir vécu dans la proximité de Fulcanelli.

Walter Grosse, qui fait état de documents au sujet de Devaux, dont son acte de décès, émet l'hypothèse que la famille Devaux a préservé le patrimoine de Fulcanelli comme celui de Julien Champagne.

 

canselietdevaux.champagne




ARCHER

Partager cet article
Repost0
20 décembre 2006 3 20 /12 /décembre /2006 11:49




Après avoir admiré les dessins de Julien Champagne sur la croix d'Hendaye (Hendaye de Champagne, 6 novembre 2006, Champagne sur un piédestal, 12 novembre 2006), disons quelques mots sur ceux de l'article de J.B. parus en 1936 dans Consolation, article que voici, reproduit par Geneviève Dubois dans son Fulcanelli dévoilé.

Vous vous ferez ainsi une idée par vous même, mais à mon sens si pour J.B. l'auteur de ces illustrations, un certain M. Lemoine, était un "peintre de grand talent", qu'allons nous dire alors de Champagne?

La comparaison des textes qu'appuient ces dessins donne sans surprise le même résultat, et tourne à l'avantage du Mystère des Cathédrales de Fulcanelli (Omnium, 1957 et éditions suivantes par Pauvert).

Là encore, lisez et comparez, nous avons d'un côté un chapitre élégant et bien construit, de l'autre
une prose sèche et à mon avis un tantinet brouillonne.  Voilà pour le style, quant au fond, il suffit de réaliser que J.B cite Fulcanelli, pour, compte tenu d'une similitude certaine, deviner qui s'est inspiré de l'autre.

Je rappellerai tout de même que J.B. n'est autre que Jules Boucher (Champagne et Jules Boucher,
13 février 2006).

Quant à Consolation, nous avons vu que cet hebdomadaire ésotérique était dirigé par Maryse Choisy ( Julien Champagne entre chien et chat, 21 septembre 2006, Maryse Choisy et Julien Champagne, 3 octobre 2006).

Vous avez sans doute constaté que dans son article J.B. cite l'AROT, Association pour la Rénovation de l'Occultisme Traditionnel, déjà rencontrée (Julien Champagne en parapsychologie, 1er septembre 2006).

Il y a à mon avis un lien direct entre l'AROT et Consolation, dont j'ai pu consulter récemment "l'almanach pour 1936".

D'abord, cet almanach contient entre autres un article de J.B. sur l'alchimie. Ensuite, nous  voyons qu'outre J.B., un certain André Vidal et un quidam dénommé A. Charvin apparaissent au comité de rédaction, ainsi que Robert Ambelain (Champagne à l'ombre de Robert Ambelain, 4 mai 2006).


Enfin, voici sur la couverture de cet almanach le "sceau" de l'AROT, et en page intérieure, un encart intitulé: Qu'est ce que l'AROT et comment  y entrer?

Signé du "comité directeur" de l'AROT, il comporte d'abord une explication du sigle (TARO, ROTA, TORA), puis un exposé des buts du groupement,  qui sont "nettement initiatiques."

L'esprit sectaire en est banni, et l'AROT se veut dépositaire du véritable ésotérisme, qui est l'essence même des religions.

"Toutefois des obligations seront imposées. Elles seront celles-ci: Accepter les directives du comité directeur de l'AROT..."

Les candidats seront enfin soumis à "des épreuves probatoires réellement sérieuses" et je relève parmi les disciplines proposées la magie et même l'hypnotisme.

Finalement, l'adresse du secrétariat de l'AROT (15 rue Lord Byron, dans le 8ème arrondissement de Paris) est la même que celle du secrétariat des éditions Consolation...

Cette messe là me semble donc bel et bien dite, et la question qui après tout cela vient naturellement à l'esprit est : quels rapports entre AROT et Grand Lunaire (Champagne au Grand Lunaire, 25 juin 2006).


Avant de vous quitter pour cette fois, je voudrais vous signaler qu'entre autres points communs entre Julien Champagne et Eugène Canseliet, outre leur passion partagée pour la peinture, le dessin et bien sûr l'alchimie, il  y en a un bien particulier qui rapproche ces deux amis, tous deux serviteurs au surplus de Fulcanelli:

A ces deux artistes donc, un seul livre a jusqu'alors été consacré, et il est des plus rares. Je vous ai déjà présenté celui sur Julien Champagne (Julien Champagne versus Evelyne Segaud, 8 avril 2006).

Voici donc aujourd'hui celui sur Eugène Canseliet. Il a été écrit par Judith Henry, dont l'hermite de Savignies avait préfacé un des ouvrages,  et qui, rédigé "en l'honneur du centenaire du plus grand alchimiste du XXème siècle", est donc paru en 1999.

Après avoir remarqué que dans les deux cas nous avons affaire à des ouvrages de dames, ou "travaux de dames", je suppose que vous aurez comme moi noté le "jeu d'enfant" que constitue la couverture.

Henry tresse à Canseliet, non une couronne de laurier, mais de chêne, et cette couronne est celle de la langue des oiseaux, langue verte ou art goth. Cette illustration de couverture est de Marie-Odile Willig.

Je ne vous citerai qu'un bref passage de ce livre d'hommage et de mémoire, où transparaît "l'immuable sensibilité féminine", mais aussi la Science d'Eugène. Il s'agit d'un épisode onirique, mettant en scène un des auteurs fétiches d'Henry, Robert de Laroche, connu, ceci ne surprendra pas les amateurs de la gnose fulcanellienne, pour son amour des chats:

"Après avoir examiné son chat se préparant au sommeil afin de partir pour d'autres contrées, l'auteur lui-même s'endormit et presque tout de suite il fit un songe extraordinaire:

Sur une plage, en différents plans, il vit des monolithes couverts de signes...Au pied du monolithe le plus proche, plusieurs chats...

Il s'éloigna de cette scène pour rejoindre un sentier cheminant la falaise. Plusieurs personnes d'un certain âge, "des Sages", lui murmura la voix de son guide, occupaient, immobiles comme les santons de la crèche, plusieurs points du chemin.

Parmi eux, il eut la surprise de reconnaître le visage d'Eugène Canseliet. Toujours en état de rêve, il dit à son guide: "Mais il est mort depuis plusieurs années." Et celui-ci de lui répondre par la négative.

Alors Robert d'ajouter: "Mais si, il repose dans un petit cimetière campagnard." Or, plusieurs personnages proches de lui se retournèrent, et Canseliet lui sourit avec une infinie douceur et lui
dit simplement: "Eh bien!"

"Je compris de suite, conclut R. de Laroche, que cette distinction entre le mort et le vif n'avait plus court ici."


Et puisqu'il vient d'être question de santons et de crèche, permettez moi, en cette Saint Théophile, et à la veille du solstice hivernal, de vous reciter en guise de conclusion, de vous réciter finalement, cette prière superbe qui clôt le premier tome des Demeures Philosophales de Fulcanelli:

"Prosternez-vous, mages de l'Orient, et vous, docteurs de la Loi; courbez le front, princes souverains des Perses, des Arabes et de l'Inde!

Regardez, adorez et taisez-vous, car vous ne sauriez comprendre. C'est là l'OEuvre divin, surnaturel, ineffable, dont jamais nul mortel ne pénétrera le mystère.

Au firmament nocturne, silencieux et profond, brille une seule étoile, astre immense, resplendissant, composé de toutes les étoiles célestes, votre guide lumineux et le flambeau de l'universelle Sagesse.

Voyez: la Vierge et Jésus reposent calmes et sereins, sous le palmier d'Egypte.

Un nouveau soleil irradie au centre du berceau d'osier, corbeille mystique que portaient jadis les cystophores de Bacchus, les prétresses d'Isis; nouveau soleil qui est aussi l'Ichtus des Catacombes chrétiennes.

L'antique prophétie s'est enfin réalisée. O miracle! Dieu, maître de l'Univers, s'incarne pour le salut du monde et naît, sur la terre des hommes, sous la forme frêle d'un tout petit enfant."

Noël! Noël! Noël!



ARCHER

Partager cet article
Repost0
14 décembre 2006 4 14 /12 /décembre /2006 13:43


Il me semble curieux que personne à ce jour ne paraisse s'être intéressé aux imprimeurs des livres de Fulcanelli, et par voie de conséquence de Julien Champagne.

Pour ne pas être trop long, je vais me concentrer provisoirement sur les impressions françaises du premier ouvrage de Fulcanelli: Le Mystère des Cathédrales.

Et je me contenterai de vous renvoyer au surplus - de façon certes un peu...cavalière, mais je l'avoue - au toujours excellent Index Fulcanelli de Lonzième et Allieu (Allieu, 1992).

Et je vous proposerai de remonter dans le temps, et donc de commencer par la troisième édition du Mystère, celle de Pauvert (JJ Pauvert et JJ Champagne, 18 juin 2006).

Nous voici donc d'emblée au coeur non européen de l'Europe, ou plutôt devrais-je dire sans doute en son coeur le plus mondial.

C'est en effet dans la francophone et vaudoise cité de Lausanne, où mourut Viollet-le-Duc, qu'en 1964 fut imprimée l'édition Pauvert du Mystère des Cathédrales.

Que l'imprimerie en question se soit intitulée Héliographia, voilà qui a dû beaucoup plaire et à Fulcanelli, et à Champagne, et à Eugène Canseliet. Bref, cela ne manque sûrement pas de sel.

J'avoue que je connais mal l'historique de cette imprimerie, parfois qualifiée je ne sais trop pourquoi de "populaire", et dont l'activité est attestée dès 1945.

Hélas, elle a fermé depuis, et sa succursale genevoise était-elle même déclarée en faillite il y a une bonne dizaine d'années.

Nous allons nous rendre compte au travers de ce qui suit que son cas n'est pas vraiment isolé.


Le second imprimeur de Champagne et Fulcanelli fut en 1957 l'imprimeur Oberthur, qui présida à à Rennes et Paris à la deuxième édition du Mystère des Cathédrales par l'Omnium Littéraire, autrement appelé Editions des Champs Elysées (Julien Champagne à l'Omnium Littéraire, 9 mars 2006).

Riche d'une tradition d'imprimerie qui remonte au début du XIXème siècle:

http://www.oberthur.com/imprimerie

l'imprimerie Oberthur a en tant que telle fermé ses portes en 1984. Ses activités ont été reprises et réorientées, si je puis dire, par le groupe FCO (et non FCH).

Sur l'aventure Oberthur (1842-1983), qui en fait se poursuit, je voudrais signaler ici le beau livre de Louis Jénin, L'imprimerie Oberthur à livre ouvert (titre très alchimique, ma foi), Eljie, 2001. Hélas, il n'y est pas question des Fulcanelli.


Last but not least, l'édition originale du Mystère par Schemit en 1926  (Jean Schemit éditeur de Champagne, 30 avril 2006) fut imprimée par P. Daupeley-Gouverneur à Nogent-le-Rotrou, autrefois capitale du Perche, et  sise aujourd'hui  en Eure-et-Loir, à l'ouest de Chartres.

Daupeley-Gouverneur était lui aussi un imprimeur de tradition. J'en ai trouvé une trace des activités dès 1844. En 1880, un G. Daupeley-Gouverneur a même publié un ouvrage intitulé Le compositeur et le correcteur typographe.

Comme je l'écrivais déjà le 28 avril 2006, dans mon article Découverture de Champagne, et bien malheureusement, "il semble que cette imprimerie, qui a utilisé les planches originales ou des copies des planches de Julien Champagne, ait cessé ses activités à la fin du XXème siècle."

 

journalgrebiche.champagne

 

D'après Ibrahim, qui a pu consulter une partie du "journal grebiche" de l'imprimeur, Le Mystère des Cathédrales ayant été en principe tiré à 300 exemplaires pour Jean Schemit, ce qui ne peut être vérifié pour l'instant, Les Demeures Philosophales, elles, ont en tout cas fait l'objet d'un tirage à 330 exemplaires, et non à 300 ou 500 comme avancé ordinairement.





ARCHER

Partager cet article
Repost0
10 décembre 2006 7 10 /12 /décembre /2006 13:40



" A Nice, se retrouvent certains frères d'Elie, dans la demeure du Comte Prozor où sont organisées des réunions à thèmes philosophiques et hermétiques. Nous pouvons voir les Schwaller, les Celli, les Coton-Alvart, etc...

A Paris, ils sont tous les invités de Nathalie Clifford-Barney, la richissime américaine, amie de Milosz, qui reçoit au 20 rue Jacob, dans un petit temple maçonnique "Le Temple de l'amitié" et des soirées se donnent aussi chez les de Lesseps, avenue Montaigne.

C'était un petit monde, toujours les mêmes, qui fréquentait à la fois les sociétés initiatiques et les salons littéraires et scientifiques.

Dans le sein des "Veilleurs" s'épanouissait la "Fraternité d'Elie" composée de 12 "Frères" parmi lesquels : René Schwaller, Milosz, Henri Coton-Alvart, Elmiro Celli, Gaston Revel, Carlos Larronde, René Bruyez, Luis de la Rocha, Louis Alainguillaume, Le Carpentier, etc...

Les Frères d'Elie furent donc liés à Champagne."


De qui, cette citation? Geneviève Dubois, bien sûr:

http://www.eklectic-librairie.com/ArticlesAuteurs/GenevieveDubois.htm

Pourquoi mentionner maintenant cet article extrait, non de son livre Fulcanelli dévoilé, mais de de la revue "Regards", n°2? C'est que je voudrais ce jour vous entretenir de "l'amazone" franco-américaine Natalie Clifford Barney (1876-1972), dont par conséquent voici et le temple et la loge, et des portraits suggestifs.

A mon sens, et je compte bien vous en apporter d'autres justifications que celle de ses liens avec les Veilleurs de René Schwaller, elle n'a pas pu ne pas connaître Julien Champagne.


Mais d'abord, permettez-moi de remercier un de nos lecteurs de m'avoir incité à lire le livre qu'en 1976 Jean Chalon a consacré à Barney: Portrait d'une séductrice (Stock).

C'est de cet ouvrage que sont extraits nombre de clichés reproduits ici, et c'est à sa lecture que j'ai pu m'apercevoir, notamment,  que la "Sapho de Washington" puisque c'est ainsi que s'y intitule la photo ci-dessus,  a été dès l'enfance une proche des soeurs Shillito, comme elle originaires de l'Ohio - Etat des Etats-Unis qui, comme on le sait, est avant tout celui du petit pull marine d'Isabelle Adjani.


Sacrée piscine! Quoi, vous avez dit Shillito? Bon sang, mais c'est bien sûr, nous revoici en présence de la Mary de mon article Julien Champagne et Mary Shillito du 31 août 2006...

Les deux soeurs Shillito , Mary et...Violette, cher Patrick Rivière, sont en fait des amies d'enfance de Natalie.

C'est d'ailleurs Violette, prématurément décédée en 1901, qui présentera Natalie à l'un de ses amours, la poétesse Pauline Tarn, plus connue sous le nom de René(e) Vivien (1877-1909):

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9e_Vivien
http://www.ieeff.org/vivien.htm

En 1901, Renée publie son premier recueil, Etudes et préludes. Il est pour "N", "pour Elle".


Insatiable conquérante, Clifford Barney va toute sa vie durant collectionner les aventures, essentiellement féminines.

Vers 1909, rapporte Chalon, "Natalie traverse l'Europe pour y traquer jusqu'à Saint-Pétersbourg sa dernière proie, l'artiste Henriette Roggers. Déplacement inutile: la séductrice a été évincée par un séducteur, un colonel russe.

Pour se consoler, pendant le retour, elle lit le Candide de Voltaire." Rappelons-nous, tout de même, que la dite Henriette Roggers passe pour avoir été un modèle de Julien Champagne
(Henriette Roggers et Champagne, 18 août 2006).


C'est à ce moment (1909) qu'elle découvre son "antre" du 20 rue Jacob. Et dès cette (belle) époque, elle est amie d'Anatole France, lui même proche de Fulcanelli et Champagne
(Anatole France et Julien Champagne, 22 février 2006).

Alors que la première guerre mondiale est sur le point d'éclater, "Natalie va souvent déjeuner à Saint-Cloud chez Anatole France."

France dont elle louera "l'incorrigible, charmante et timide politesse."



Et puis, bien sûr, en plein conflit de 1914-1918, voici venir le Veilleur Milosz, qui lit au temple de l'Amitié sa traduction du Faust de Goethe. "Un bombardement ne suffira pas à interrompre cette lecture que l'on poursuivra à la lueur d'une chandelle."

Milosz, qualifié par l'Amazone de "seul mystique réussi que je connaisse", a lui aussi succombé aux envoûtements de la séductrice. Il termine immanquablement ses lettres par une formule magique: "J'embrasse les ailes de mon ange."

Dans un des livres qu'elle a consacré au poète lituanien, O.V. Milosz (L'Age d'Homme, 1996), Alexandra Charbonnier souligne que ce dernier devint vite un habitué des "vendredis" de Natalie.

Elle et lui se verront jusqu'en 1937, et après la mort du "métaphysicien", Clifford Barnier fondera une association pour l'édition de son oeuvre, et la célébration de son souvenir.




Alexandra fait également mention dans son essai d'une liste que Natalie aurait elle même dressé de ses oeuvres, écrites tantôt en français, et tantôt en anglais.

Car l'Amazone a aussi été une artiste, et dirais-je, ...un penseur redoutable. Je retiendrai en tout cas de cette liste, outre Aventures de l'esprit (1929), The city of the flower, oeuvre non datée, donc éternelle.

Il s'agit d'un poème avec enluminures, qui n'existerait qu'à un exemplaire. Cette oeuvre est donc aussi unique.

"Pour apporter quelque chose, dit justement Natalie, il faut venir d'ailleurs."

Mais restons-en à Clifford Barney, telle qu'en elle-même:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Natalie_Clifford_Barney
http://www.natalie-barney.com/

Son portrait "à la cape de fourrure" réalisé en 1897 par sa maman, elle-même artiste peintre, figure désormais au Smithonian Museum of American Art.

Pour Jean Chalon, lui aussi séduit sur le tard, elle s'applique à "mettre en pratique l'un de ses plus chers axiomes - et nietzschéens - : Devenez ce que vous êtes."


Je m'en voudrais de quitter Natalie sans vous citer encore de ses pensées, qui, Champagne ou pas,  ne peuvent que nous la faire aimer.

Voici donc, rapporté par Chalon, un extrait de ses Eparpillements (1910), d'où l'alchimie me semble superbement transparaître :

"Toute expression, tout art est une indiscrétion que nous commettons envers nous-mêmes. Et ceci ne provient pas d'une "pauvreté", mais d'un surcroît de richesse, car c'est ainsi que nous faisons vivre les quelques heures de notre vie au-delà d'elles-mêmes.

Et devant nos passés, la discrétion n'est qu'un oubli sans valeur, stérile...Je crois qu'il est pieux d'honorer nos morts de quelques paroles par lesquelles ils peuvent encore se survivre, et de leur donner au lieu d'un néant silencieux et graduel, quelque épitaphe inspirante et courageuse de ce qu'ils furent.

Car il est peut-être coupable de laisser se dissiper sans voix et sans chants ces prodigues qui, de la vie même, ont fait leurs chefs-d'oeuvre.

L'histoire de leurs amours, pieusement recueillies, a embelli le monde; c'est l'aumône que leurs richesses nous font. Elle est également leur seule postérité.

Il y a aussi des indiscrétions de silence. Et ne serait-ce pas la pauvreté sans recours que de laisser mourir ce qui est mort?"

Magnifique! A propos, connaissez vous le sceau de l'Amazone? Il figure une main tenant une flèche, le tout entouré de sa devise: Spes anchora vitae.

Et toujours selon Chalon, une de ses expressions favorites est: "Il faut inventer sa vie." A Jean Chalon, elle dira aussi:

"A bientôt, mon Jean, à toujours."

Dans son tout récent Guide du Paris initiatique (Dualpha, 2006), Richard Raczynski confirme finalement: "Nathalie Barney fréquentait le Paris occulte."

Il attribue à Milosz, ami de longue date, cette transition entre le monde des lettres et celui de l'ésotérisme.

"Celui-ci présenta à Nathalie Barney un groupe issu du "Cercle Apostolique" et de son ordre intérieur "les Veilleurs": la Fraternité d'Elie."

http://www.ruevisconti.com/LaRueMysterieuse/TempleAmitie.html


Et n'oublions pas non plus dans le cercle de ses relations, un certain Coton-Alvart, lui aussi frère d'Elie, qui connut Julien Champagne:

http://www.archerjulienchampagne.com/article-3552044.html

Enfin, Fulcanelli lui-même, dont  Champagne fut l'illustrateur des oeuvres, eut pour dernier domicile connu  un appartement jouxtant le Temple de l'amitié de Natalie:

http://www.fulgrosse.com/article-4011092.html

"Les arbres du jardin du Temple de l'amitié sont visibles de toute la partie latérale de l'immeuble 12, rue Jacob."

Peinte ici en 1920 par son double, sa compagne d'artiste Romaine Brooks (1874-1970), et désormais visible au musée Carnavalet, une femme cavalière, une gazelle amazone galope pour l'éternité. Noire cabale en sol majeur!



ARCHER

Partager cet article
Repost0
7 décembre 2006 4 07 /12 /décembre /2006 18:49


Calendrier a décidemment raison. En dépit de ce que je pensais, et affirmais par conséquent, dans mon article Champagne au mont Saint Michel du 26 novembre 2006, et de façon plus précise dans sa partie consacrée aux commentaires, Allieu et Lonzième dans leur précieux Index Fulcanelli font bien mention de la légende qui dans l'édition Omnium Littéraire des Demeures Philosophales est associée aux première et quatrième de couverture.

Je rectifie donc de moi même, dont acte, et mea culpa. J'ai par contre vainement cherché dans le même ouvrage une indication équivalente concernant les illustrations similaires du Mystère des Cathédrales, dont il s'agit en ce jour de la Saint Ambroise. Y trouverez-vous une nouvelle imprécision de ma part? J'attends sur ce point vos remarques éclairées.

Ces "culs de lampe", pour reprendre l'expression consacrée, qui ornent la première publication du premier ouvrage de Fulcanelli, ont d'ailleurs le privilège, si je ne me trompe à nouveau, de figurer dans toutes les éditions, Schemit comme Omnium, et finalement Pauvert.

La question suivante, pour reprendre un mode de raisonnement très anglo-saxon, est bien entendu d'où viennent-elles. Et puis après un Français s'exclamera bien sûr: Mais qu'est-ce que tout cela signifie, bon Dieu?

Si j'avais sur ce dernier point à faire un pari, je dirais que très probablement l'image ci-dessus nous offre une représentation du miroir de la nature, où la mort est centrale, mais d'où la vie masculine et féminine jaillit quasi miraculeusement.

Et que cette vie et même cette survie naturelle et surnaturelle, bref cette vie double, prend appui sur l'image ci-dessous.

Voilà de belles paroles, me direz-vous, mais revenons-en à la question fondamentale de l'origine de ces emblèmes symboliques. Et me voici bien embarrassé.

J'ai à tout hasard ouvert pour répondre à cette interrogation légitime les exemplaires dont je dispose en ce moment des ouvrages de ce bon docteur Witkowski sur L'art profane à l'église (1908) dont nous avons déjà dit quelques mots à propos de la cathédrale de Nantes (François II et Julien Champagne, 27 septembre 2006).

Et, par chance et avec sans doute aussi l'aide des "destins", j'y ai trouvé une piste sur ces oeuvres, une indication, en tout cas, que je vous soumets illico.


Nous sommes ici dans la Somme, en la cathédrale d'Amiens, et plus précisément devant une des cent vingt stalles du choeur.

Convenez avec moi que s'il n'y a pas forcément identité complète, du moins la ressemblance des deux dessins ( le Witkowski au-dessus, le Fulcanelli au-dessous) est plus que frappante.

Naturellement, si je puis dire, Witkowski interprète et décrit ce motif à sa manière, autrefois inimitable. Pour lui, il représente

"le culte de la volupté. Deux ribauds supplient l'idole de leur âme, les mains jointes, de partager "son coeur et le reste." Ils sont enchaînés à leur passion par une chaîne de fleurs."

Quant au premier dessin de Champagne, que Witkowski ne reproduit pas, il renverrait, sauf erreur de ma part, et toujours selon lui, à la

"lubricité. Tandis qu'une "fillette" se mire dans un miroir, son galant de passage tient derrière elle une tête de mort, l'image de la brièveté des charmes féminins et de l'existence, ou encore un avertissement des dangers du libertinage:

Il n'est fisicien ne mire
Tant saiche les aultres guerir
Quy à ce myrouer ne se mire
Et que tous ne faillent mourir."


Voici, amies lectrices et amis lecteurs, l'état présent de mes recherches sur ce point, que je soumets encore une fois (encore une foi) à votre sagacité.

Et ceci n'est pas un vain mot, puisque je tiens ici à remercier tous ceux et celles qui lisant ce "blog" ou ne le lisant pas, m'ont permis enfin de découvrir la dernière édition roumaine du Mystère des Cathédrales.

J'y ai notamment appris de son préfacier Dan Alexe que selon Sarane Alexandrian, dans son Histoire de la  philosophie occulte  (Seghers, 1983, Petite Bibliothèque Payot,  1994),  Fulcanelli ne serait autre que Julien Champagne.



ARCHER

Partager cet article
Repost0