Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : JULIEN CHAMPAGNE
  • : Site consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.
  • Contact

Profil

  • ARCHER
  • hermétiste
  • hermétiste


...consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.


Peintre et dessinateur, Julien Champagne est surtout connu de nos jours pour avoir illustré les ouvrages de Fulcanelli, un mystérieux alchimiste contemporain.

Et pourtant, il figure au Bénézit, la "Bible" internationale des créateurs. Et suivant son ami Eugène Canseliet, il fut bien un maître du pinceau et du crayon.

C'est à la découverte de cet artiste méconnu, mais profondément attachant, que je voudrais vous inviter. Je voudrais aussi vous demander de ne pas hésiter à enrichir mes articles de vos propres commentaires et de vos découvertes personnelles.

Bon voyage donc au pays légendaire de Julien Champagne.

Recherche

19 avril 2006 3 19 /04 /avril /2006 11:44


L'érudit Pierre Dujols (1862-1926) et sa femme furent sans aucun doute deux amis proches de Julien Champagne.

Ouvrons cette fois le "Fulcanelli, qui suis-je?" de Patrick Rivière (Pardès, 2004):  "A peine ses études terminées aux Beaux-Arts, en 1900, Julien Champagne fréquenta la Librairie du Merveilleux, où Pierre Dujols et son épouse manifestèrent une grande sympathie à l'égard du jeune homme."

Selon Robert Ambelain, qui curieusement écrit Dujol et non Dujols, Madame Dujols en particulier, née Charton (1868-1954), qui avait des dons de voyante et un fort penchant pour l'hermétisme, prit Champagne en particulière sympathie; mais, ajoute Geneviève Dubois, elle rompit avec lui toute relation à la mort de son mari.

Propriétaire de la librairie, Dujols n'en fut pas le fondateur. Elle fut créée vers 1888 par Lucien Chamuel. Chamuel était à l'époque l'associé de Papus, que nous avons mentionné à propos de Félix Gaboriau.

Elle fut en même temps un lieu de conférences, et une maison d'édition. Elle fut en particulier à l'origine des revues L'initation et Le voile d'Isis. Elle édita aussi un bulletin trimestriel, L'écho du merveilleux.

Papus y publia sa Bibliographie raisonnée de la science occulte (1890). Sédir (Yvon Le Loup) y fut également publié pour la première fois.

La librairie fut reprise par Pierre Dujols, associé à un des frères Thomas, Alexandre, sur lequel nous reviendrons peut-être.

La Librairie du Merveilleux fut fréquentée par nombre de personnalités connues, notamment dans le domaine de l'ésotérisme, comme René Schwaller et Jules Boucher, que nous avons déjà rencontrés.

En 1880, alors que Champagne venait de naître, Pierre Dujols fut frappé d'une maladie invalidante (polyarthrite rhumatoïde) qui devait l'emporter finalement. Il se maria en 1887. Il vendit plus tard, selon Genevève Dubois, sa librairie à un certain "père Lequesne"(1912) . A compter de 1911 la maladie de Dujols s'était en effet aggravée et il dut garder le lit à partir de 1921.

Suivant l'usage de l'époque, les Dujols tenaient salon; leur salon fut fréquenté par nombre d'ésotéristes, tels Oswald Wirth, Paul Vulliaud et René Guénon, ainsi que la cantatrice Emma Calvé, car comme Champagne, notre homme adorait la musique. Dujols était également en correspondance attentionnée avec Papus.

Fulcanelli dans les Demeures Philosophales qualifie Pierre Dujols d'"érudit et savant philosophe", c'est-à-dire alchimiste, et cite de lui une Bibliographie générale des Sciences Occultes qui ne me semble pas avoir jamais été publiée, autrement que sous forme de catalogues de nos jours quasi introuvables.

 



Pierre Dujols était en fait convaincu de l'intérêt de l'alchimie non seulement spéculative, mais aussi pratique. Dubois rapporte sa cinglante  réplique à Paul Le Cour sur ce point précis (Le Cour qui si on en croit Richard Caron, dans sa postface à l'édition par Bailly en 1998 des Deux Logis Alchimiques d'Eugène Canseliet aurait rencontré Dujols au début des années 1920).

L'aide en alchimie de Pierre Dujols, Louis ou Lucien Faugeron, essaya de poursuivre ses travaux de laboratoire après sa mort, mais était dépourvu des connaissances nécessaires, et Eugène Canseliet relate dans ses Alchimiques mémoires ( de la revue La Tourbe des Philosophes) qu'il mourut dans la misère après le second conflit mondial (1947).

Un autre disciple en alchimie de Pierre Dujols aurait été Georges Richer (Auriger), suivant Robert Amadou dans Le feu du soleil. Citons aussi Henri Coton...

L'écrit majeur de Pierre Dujols semble bien être son explication des planches d'un célèbre traité français d'alchimie, le Mutus Liber, parue chez Emile Nourry en 1914 (Le livre d'images sans paroles). Il a été réédité en 1971 en même temps que Le triomphe hermétique de Limojon de Saint-Didier (E.P. Denoël), dans la collection Bibliotheca Hermetica dirigée par René Alleau.

 



Dans un de ses catalogues de 1927, Nourry mentionne également une réimpression "à petit nombre" et par lui-même, qu'il date de 1920.

On trouvera le texte de cette "hypotypose" au Mutus Liber, sur l'excellent site de Roland Soyer; j'en indique la page exacte car elle n'est pas aisée à trouver:

http://www.livres-mystiques.com/Temoignage/Alchimie/auteurs/auteurs.html

Dans ses Deux Logis Alchimiques, Eugène Canseliet reproduit la dédicace écrite en 1920 par Pierre Dujols à Fulcanelli de son introduction au Mutus Liber:

"Ouverte aux ingénieux,
Et scellée pour les sots,
Je t'offre cette lecture,
Pour nous élucidée."

Canseliet ajoute, cher Walter Grosse, que "Fulcanelli naquit un quart de siècle avant Pierre Dujols." Et dans sa notice bibliographique N°1 d'avril 1912, consacrée au Cours de Philosophie Hermétique de Louis François Cambriel, le libraire du merveilleux lui-même affirme:

 

"C'est toujours par des voies mystérieuses que les vrais élus sont recrutés par l'Invisible, ainsi que nous en avons une preuve chez un de nos amis, véritable adepte contemporain, qui a obtenu de l'or philosophal dont nous possédons une intéressante parcelle."

 

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-julien-champagne-et-le-libraire-du-merveilleux-35787942.html
ARCHER

Partager cet article
Repost0
17 avril 2006 1 17 /04 /avril /2006 11:43


Après la controverse Voronoff, venons en à la controverse Lisieux, que pas plus la précédente nous n'avons la prétention de trancher dans l'immédiat. Aussi toutes les opinions, sur ce point également , seront les bienvenues.

De quoi s'agit-il, pour reprendre la célèbre question prêtée au maréchal Foch? Dans les Demeures Philosophales de Fulcanelli, tout un chapitre est consacré au manoir de "La salamandre de Lisieux."

Bien connue autrefois des Lexoviens, cette modeste demeure du XVIème siècle, sise au numéro 19 de la rue aux Fèvres, précise Fulcanelli, est d'origine incertaine et ignorée du grand public.

Dans sa préface à la deuxième édition des Demeures (Omnium Littéraire, 1960), Eugène Canseliet regrette que ce manoir ait été détruit en 1944.

Mais voilà, nous dit-on aujourd'hui, le logis alchimique en question n'aurait pas été réduit en miettes lors des bombardements "libérateurs" des alliés à la fin de la seconde guerre mondiale;
il aurait été, vers 1899 puis en 1912, donc peu avant le premier conflit mondial, démonté pierre par pierre et relevé à Etretat.

Ce qui est exact, c'est que l'on peut trouver de nos jours à Etretat un hotel restaurant, dont nous avons pu goûter le charme, et qui ressemble à s'y méprendre à la demeure de Lisieux.

Une bonne occasion, en tout cas, pour les "contempteurs" honnis par Frédéric Nietzsche, de s'en prendre à Fulcanelli, Canseliet, Champagne...

Au fait, qui nous dit que la "méson" d'Etretat n'est pas une reproduction pure et simple de celle de Lisieux? N'est-il pas plus réaliste de proposer qu'elle en soit la copie exacte ou presque exacte?


Dans ses Deux Logis Alchimiques (Pauvert, 1979), Eugène Canseliet revient sur le motif  croqué
par Julien Champagne (planche VII des Demeures): La Salamandre et le Singe au Pommier (au pommier, et non à l'oranger):

"Il est évident que la Nature se réjouit de la Nature, et que la Nature maintient la Nature, et que la Nature vainc la Nature, et qu'elle domine. Par cette sentence, tout l'OEuvre est pénétré...

C'est l'explication de l'anthropoïde, tout à la fois conduit et conducteur que, de son côté, en cette même moitié du XVIème siècle, l'Adepte inconnu de Lisieux faisait sculpter, sur le pilier de son manoir, cueillant et mangeant les pommes du Jardin clos des Hespérides.

Hélas, qu'est devenu ce logis médiéval, sous les bombardements qui détruisirent, sur le beau sol de France, ce qui constituait le meilleur du patrimoine national?"


Et Fulcanelli dans tout çà, me direz vous? Reprenons d'abord sa description du motif dont il s'agit:

"Sur le pilier médian du rez-de-chaussée, le visiteur découvre un curieux bas-relief. Un singe y est occupé à manger les fruits d'un jeune pommier, à peine plus élevé que lui."

Et voici maintenant le commentaire d'"un homme pour l'éternité", en référence à Thomas Morus:

"Devant ce sujet, qui traduit pour l'initié la réalisation parfaite, nous abordons l'OEuvre par la fin. Les brillantes fleurs, dont les couleurs vives et chatoyantes faisaient la joie de notre artisan, se sont fanées et éteintes les unes après les autres;

les fruits ont alors pris forme et, de verts qu'ils étaient au commencement, s'offrent maintenant à lui parés d'une brillante enveloppe pourprée, sûr indice de leur maturité et de leur excellence.

C'est que l'alchimiste, dans son patient travail, doit être le scrupuleux imitateur de la nature, le singe de la création, suivant l'expression génuine de plusieurs maîtres.

Guidé par l'analogie, il réalise en petit, avec ses faibles moyens et dans un domaine restreint, ce que Dieu fit en grand dans l'univers cosmique."

 

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-champagne-lexovien-35787901.html


ARCHER

Partager cet article
Repost0
16 avril 2006 7 16 /04 /avril /2006 16:38

SV.champagne

 

C'est, comme Jules Boucher, un personnage controversé que celui de Serge Voronoff. Nous l'avons déjà rencontré lorsque nous avons évoqué une de ses épouses, Louise Barbe, qui fut peut-être un modèle de Julien Champagne.

Nous avons déjà en effet rapporté cet épisode où, selon Geneviève Dubois, qui elle-même semble s'en remettre à l'opinion de Robert Ambelain, Julien Champagne, pour éteindre la jalousie du mari, dont la femme avait il est vrai posé nue, s'efforça de le convaincre de son grand âge, en excipant de la carte d'identité de son père, Alphonse Hubert Champagne, né en 1853, carte qu'il aurait maquillée.

Né en fait en 1877, Julien Champagne, toujours d'après le livre "Fulcanelli dévoilé", en aurait profité pour déclarer à son interlocuteur que son apparence juvénile, en cet an de grâce 1910 ou environ, était due à ses recherches sur la chrysopée, autrement dit la pierre philosophale.

Affirmation qui a pu, selon nous, à la fois laisser perplexe, mais aussi intriguer le "bon docteur" Voronoff.

En effet, Serge Voronoff (1866-1951), d'origine juive russe, et naturalisé français en 1895, entreprit à la faculté de médecine de Paris des études qui l'ont fait passé à la postérité pour des raisons bien...particulières.

Dans les années 1920, il fut un des pionniers des xénogreffes, proposant à ses patients de leur adjoindre des testicules de singe, ou de leur en injecter des hormones, pour régénérer leurs forces physiques et leurs "capacités atténuées par l'âge"!

C'est le Prix Nobel français Alexis Carrel (1873-1944), médecin récompensé en 1912, qui l'aurait initié à la transplantation d'organes.

Loin d'être considéré comme un escroc dangereux, il devint, assure Geneviève Dubois, directeur de laboratoire au Collège de France.


Il écrivit plusieurs ouvrages, dont Etude sur la vieillesse et le rajeunissement par la greffe (1926),
La conquète de la vie (1928)...

Il en inspira d'autres, tel "The grafts" d'Emily Chesley (1927) et de Félicien Champsaur, "Nora, la guenon devenue femme" (1929).

Pour en terminer, provisoirement peut-être, avec Serge Voronoff, et pour revenir non loin de Julien Champagne, notons que ce précurseur des dons d'organe a exercé ses talents, que se disputait une clientèle aisée,  en divers endroits de la région parisienne, et ce jusque dans les années 1930 au moins: une clinique privée d'Auteuil, la Villa Molière, l'hopital Ambroise Paré de Neuilly, et...une clinique d'accouchement de la rue Montaigne.

Après la mort accidentelle de Louise Barbe, son époux se remaria; sa seconde femme, Marguerite Voronoff, était une initiée de l'ordre rosicrucien de "L'aube dorée" de McGregor Mathers, et s'intéressa de près à l'alchimie, jusqu'à son décès en 1929.

C'est sans doute par son entremise que Serge Voronoff semble avoir soigné le poète William Butler Yeats (1865-1939), une des célébrités de la Golden Dawn, et auteur de Rosa Alchemica.


Un site récent ouvert par un des petits neveux de Serge Voronoff nous permettra sans doute d'en savoir plus sur cette personnalité méconnue:

http://voronoff.wordpress.com/

 

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-julien-champagne-et-serge-voronoff-35787891.html





ARCHER

Partager cet article
Repost0
15 avril 2006 6 15 /04 /avril /2006 23:13




Revenons à Notre-Dame de Paris, mais quittons le porche du Sauveur, pour aborder le porche central, objet de la planche V du Mystère des Cathédrales de Fulcanelli, illustré par Julien Champagne.

Les sujets hermétiques du stylobate, explique Fulcanelli, se développent sur deux rangs superposés, à droite et à gauche du porche.

Le rang inférieur comporte douze médaillons, et le rang supérieur douze figures. Ces dernières représentent des personnages assis sur des socles ornés de cannelures à profil tantôt concave, tantôt angulaire, et placés dans les entre-colonnements d'arcades trilobées.

Toutes présentent des disques garnis d'emblèmes variés ayant trait au labeur alchimique.

"Si nous commençons par le rang supérieur, côté gauche, le premier bas-relief nous montrera l'image du corbeau, symbole de la couleur noire. La femme qui le tient sur ses genoux symbolise la Putréfaction."


Tel est en effet le titre de cette partie de la planche considérée: Porche central - Le Corbeau - Putréfaction. Et Fucanelli de nous proposer de nous arrêter un instant, en sa compagnie et en celle de Julien Champagne, sur l'hiéroglyphe du Corbeau:

"Il exprime en effet, dans la cuisson du Rebis philosophal, la couleur noire, première apparence de la décomposition consécutive à la mixtion parfaite des matières de l'Oeuf.

C'est, au dire des Philosophes, la marque certaine du succès futur, le signe évident de l'exacte préparation du compost.

Le Corbeau est, en quelque sorte, le sceau canonique de l'OEuvre, comme l'étoile est la signature du sujet initial."

Fulcanelli rapporte un peu plus loin dans son livre que, principale figure du blason hermétique, le corbeau de Notre Dame avait, de tout temps, exercé une attraction très vive sur la tourbe des souffleurs.

"Une vieille légende le désignait comme l'unique repère d'un dépot sacré. On raconte, en effet, que Guillaume de Paris, "lequel, dit Victor Hugo, a sans doute été damné pour avoir attaché un si infernal frontispice au saint poème que chante éternellement le reste de l'édifice", aurait caché la pierre philosophale dans un des piliers de l'immense nef.

Et le point exact de cette logette mystérieuse se trouvait précisément déterminé par l'angle visuel du corbeau..."


Le second bas-relief, poursuit Fulcanelli, nous offre l'effigie du Mercure philosophique: un serpent enroulé sur la verge d'or. Cette partie de la planche est en effet intitulée: Le Mercure Philosophique.

"Le serpent indique la nature incisive et dissolvante du Mercure, qui absorbe avidement le soufre métallique et le retient si fort que la cohésion n'en peut être ultérieurement vaincue...

Ce reptile est le type du Mercure dans son premier état, et la verge d'or, le soufre corporel qui lui est ajouté...

Le corps résultant, homogène et parfaitement préparé, conserve le nom de Mercure philosophique et l'image du caducée."

Est-il permis de remarquer qu'ultérieurement le caducée d'Hermès se dédoublera?

http://midgardh.canalblog.com/images/mercurius.jpg

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-champagne-au-porche-central-35787747.html



ARCHER

Partager cet article
Repost0
15 avril 2006 6 15 /04 /avril /2006 16:52



furuscouv.champagne




En mémoire cette fois de Frédéric Nietzsche et de ses Considérations inactuelles, voici un autre dessin de Julien Champagne, plus ancien je pense que celui de Walter Grosse que nous avons récemment reproduit, et qui est, lui, daté de 1979.

Il a été réalisé lui aussi à partir de l'aquarelle déjà citée d'Eugène Canseliet (Canseliet peint Julien Champagne) et son auteur, qui l'a signée KRJ, n'est autre que Kenneth Rayner Johnson, l'auteur de la première biographie en anglais qui ait été consacrée à Fulcanelli.

Publiée en 1980 à Jersey par Neville Spearman, elle n'a pas été traduite en français; à l'inverse, elle l'a été récemment en russe (Aenigma, Moscou, 2009), mais d'abord en espagnol (El misterio Fulcanelli, Martinez Roca, Barcelone, 1981), édition hispanique dans laquelle on retrouve le portrait ci-dessus de Julien Champagne, et dont la jaquette de couverture comporte la curieuse question suivante:

?Està vivo Fulcanelli? Cette question est sans doute motivée par la relation que donne l'auteur du fameux voyage en Espagne d'Eugène Canseliet, dans les années 1950, au cours duquel Canseliet aurait rencontré un Fulcanelli vivant, plus que centenaire à l'état-civil, et pourtant rajeuni.

Dans son ouvrage, Kenneth Rayner Johnson développe surtout, et longuement, la thèse de Robert Ambelain dans Les cahiers de la tour Saint Jacques  (Dossier Fulcanelli: Fulcanelli, alias Julien Champagne). Il la préfère visiblement à la thèse inverse, défendue par Eugène Canseliet.

Sur Julien Champagne, il n'apporte que peu de notations personnelles , relevant toutefois que Jules Boucher (voir notre post précédent sur cette relation de Julien) aurait dit à Robert Ambelain que Champagne avait horreur de l'occultisme "de la main gauche" - entendez de la magie noire,
pour faire simple, - et l'aurait fréquemment averti de rester à l'écart des groupes pratiquant ce type d'ésotérisme.

KRJ commente aussi son dessin en trouvant une certaine ressemblance entre son modèle et le jeune Salvador Dali, ce qui est plutôt flatteur...pour Dali.

Il mentionne également, toujours à propos d'Ambelain, le fameux traineau à hélice, précisant: "He was eventually presented to Nicholas II." Ceci pour répondre à une question qui m'a été posée.

Au total, un livre intéressant, en dépit de sa sinistre couverture, et qui a précédé d'une bonne vingtaine d'années la traduction en anglais d'une autre biographie de Fulcanelli, celle de Geneviève Dubois, qui vient de paraître début 2006 (Fulcanelli and the alchemical revival, Destiny Books).

Il est vrai que le livre de Dubois, lui, paru chez Dervy en 1992, avait déjà reparu antérieurement, mais en italien (Fulcanelli, Mediterranee, 1996).


Ne quittons pas Kenneth Rayner Johnson sans mentionner, finalement, que sur sa page de titre intérieure il n'hésite pas à transcrire le nom de Fulcanelli en utilisant l'écriture même de Julien Champagne:

 

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-inactualite-de-julien-champagne-35787687.html

 

ARCHER

Partager cet article
Repost0
15 avril 2006 6 15 /04 /avril /2006 14:03

pl 4.champagne


Revenons maintenant au Mystère des Cathédrales de Fulcanelli, et à son édition originale de 1926 (Jean Schemit). La planche IV due aux dessins de Julien Champagne en est intitulée: Notre Dame de Paris- Portail du Jugement.

Le stylobate de la façade, qui se développe et s'étend sous les trois porches, nous explique Fulcanelli, est tout entier consacré à la science alchimique.

Sur les faces latérales des contreforts qui limitent le grand portail, nous trouvons, à hauteur de l'oeil, deux petits bas-reliefs encastrés chacun dans une ogive.

Ces bas-reliefs constituent les motifs de notre planche, qui comprend deux médaillons, dont le premier, celui du pilier gauche, s'appelle: La Fontaine mystérieuse au pied du Vieux Chêne.

Il nous présente, commente Fulcanelli, la Fontaine mystérieuse que le Trévisan décrit dans la Parabole finale de son livre sur la Philosophie naturelle des Métaux:

"L'artiste a cheminé longtemps; il a erré par les voies fausses et le chemins douteux; mais sa joie
éclate enfin! Le ruisseau d'eau vive coule à ses pieds; il sourd, en bouillonnant, du vieux chêne creux."

Et Fulcanelli d'ajouter, charitablement, en note de pied ou de bas de page:

"Note ce chêne", dit simplement Flamel au Livre des Figures Hiéroglyphiques."

Et de conclure:

"Notre Adepte a frappé le but. Aussi, dédaignant l'arc et les flèches avec lesquelles, à l'instar de Cadmus, il transperça le dragon, il regarde ondoyer la source limpide dont la vertu dissolvante et l'essence volatile lui sont attestées par un oiseau perché sur l'arbre."

En face du motif sculpté traduisant les propriétés et la nature de l'agent secret, nous allons maintenant assister, sur le contrefort opposé, à la cuisson du compost philosophal.


L'artiste, cette fois, veille sur le produit de son labeur:

"Revêtu de l'armure, les jambes bardées de grèves et l'écu au bras, notre chevalier est campé sur la terrasse d'une forteresse, si  nous en jugeons par les créneaux qui l'entourent.

Dans un mouvement défensif, il menace du javelot une forme imprécise (quelque rayon? une gerbe de flammes?), qu'il est malheureusement impossible d'identifier...

Derrière le combattant, un petit édifice bizarre, formé d'un soubassement cintré, crénelé et porté sur quatre piliers, est recouvert d'un dôme segmenté à clef sphérique.

Sous la voûte inférieure, une masse aculéiforme et flammée vient en préciser la destination." Et Fulcanelli nous dévoile alors l'interprétation qu'il propose de cette dernière:

"Ce curieux donjon, burg en miniature, c'est l'instrument du Grand-OEuvre, l'Athanor, l'occulte four aux deux flammes, - potentielle et virtuelle, - que tous les disciples connaissent et que nombre  de descriptions, de gravures ont contribué à vulgariser."


Le titre de cette partie de la planche est effectivement: L'Alchimiste protège l'Athanor contre les influences  extérieures.

Et, de fait, elle nous rappelle fortement l'emblème XX de l'Atalante Fugitive de Michel Maier:

http://hdelboy.club.fr/embleme_20.jpg

reproduit et commenté par Eugène Canseliet dans ses Trois anciens traités d'alchimie, déjà mentionnés (Planche III).

Pour donner enfin à Julien Champagne une compagnie digne de lui, et de Fulcanelli et Canseliet,, j'ai pensé qu'il pourrait vous être agréable de contempler finalement à cette occasion cette oeuvre de Maximilien Luce sur Notre-Dame de Paris.

Datée de 1901, elle se trouve actuellement au Musée d'Orsay. Elle est intitulée Le quai Saint-Michel et Notre Dame de Paris:

http://www.insecula.com/oeuvre/O0015729.html

Maximilien Luce (1858-1941) est généralement considéré comme un peintre néo-impressioniste; de tendance anarchiste, ce qui aurait sans doute plu à Julien Champagne comme à Eugène Canseliet, et pourquoi pas, aussi à Fulcanelli; il fut un élève de Camille Pissaro, avant de devenir un proche, notamment, de Georges Seurat et Paul  Signac.

Sur son tableau, les trois porches de la cathédrale sont nettement visibles.

 

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-champagne-au-portail-du-jugement-35787657.html



ARCHER

Partager cet article
Repost0
13 avril 2006 4 13 /04 /avril /2006 21:43


Julien Champagne une actualité? Mais oui, et j'espère bien que cette actualité, qui n'entache pas son éternité, ne fait que débuter.

J'ouvre donc ce soir cette rubrique en escomptant la rouvrir bientôt, et je vous recommande le site dont est extrait le dessin ci-dessus, visiblement repris, en tout cas telle est mon impression, du portrait qu'Eugène Canseliet fit de son ami, comme déjà mentionné (voir le post: Eugène Canseliet peint Julien Champagne).

Ce site est récent puisqu'il a été ouvert le 08 avril 2006 par Walter Grosse, l'auteur du dessin, et en voici la page idoine, datée du 11 avril:

http://www.fulgrosse.com/article-2407245.html

Intitulé Fulcanelli et le peintre Julien Champagne, ce post donne en particulier des informations sur les premières rencontres entre Canseliet, Champagne et Fulcanelli, dans les années 1914-1915.

Dans les autres posts, vous trouverez notamment nombre d'indications sur Julien Champagne et sa famille, et puis sur Fulcanelli et son identité.

Rien d'étonnant à cela, puisque je me suis laissé dire que Walter Grosse prépare un nouveau livre sur Fulcanelli.

Pour quand? Bientôt. Pour paraître où? En Amérique, et puis en Europe. Donc la publication d'un deuxième ouvrage sur Julien Champagne, après celui déjà cité d'Evelyne Segaud, ne semble pas imminente, mais qui sait?

Et si cela vous dit, n'hésitez pas à lui poster des commentaires, à Walter, il est comme Archer, il n'attend que cela.

J'ai essayé, mais pour une raison que j'ignore, mes envois ne sont pas enregistrés. Peut-être aurez vous plus de succès?

Walter Grosse, je vous salue quoi qu'il en soit, et je vous souhaite la bienvenue dans le club des amis de Julien Champagne.

 

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-actualite-de-julien-champagne-35787634.html



ARCHER

Partager cet article
Repost0
11 avril 2006 2 11 /04 /avril /2006 22:18


L'emblème XXII du Mystère des Cathédrales de Fulcanelli illustré par Julien Champagne est - tarot quand tu nous tiens - encore consacré à la cathédrale d'Amiens.

Mais quel est ce feu de roue au portail du Sauveur? Fulcanelli affirme d'emblée que le philosophe, ou alchimiste, assis et accoudé sur le genou droit, paraît méditer et veiller.

"Notre personnage, ajoute-t-il, a les yeux ouverts...tandis que s'exerce auprès le lui la lente action du feu de roue..."

"Les pénibles travaux d'Hercule  achevés, son labeur se réduit au ludus puerorum des textes, c'est-à-dire à l'entretien du feu...

En fait, la coction linéaire et continue exige la double rotation d'une même roue, mouvement impossible à traduire sur la pierre et qui a justifié la nécessité des deux roues enchevêtrées de manière à n'en former qu'une.

La première roue correspond à la phase humide de l'opération, - dénommée élixation, - où le composé demeure fondu, jusqu'à la formation d'une pellicule légère, laquelle, augmentant peu à peu d'épaisseur, gagne en profondeur.

La seconde période, caractérisée par la sécheresse, -ou assation, - commence alors, par un second tour de roue, lorsque le contenu de l'oeuf, calciné, apparaît granuleux ou pulvérulent, en forme de cristaux, de sablon ou de cendre."

Dans le même ouvrage, Fulcanelli précise que la roue est l'hiéroglyphe de la coction de la matière philosophale, et par suite de la coction elle-même. La rapprochant de la rose centrale des porches des cathédrales, qui se nommait rota, il explique en outre:

"Le feu soutenu, constant et égal que l'artiste entretient nuit et jour au cours de cette opération, est appelé, pour cette raison, feu de roue."

 

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-champagne-au-feu-de-roue-35787607.html



ARCHER

Partager cet article
Repost0
11 avril 2006 2 11 /04 /avril /2006 21:34


Comme nous l'avons déjà souligné et en tout cas constaté à propos de la deuxième édition des oeuvres de Fulcanelli par l'Omnium Littéraire, Julien Champagne figure en couverture des deux ouvrages du Maître, en 1957 pour le Mystère des Cathédrales, et en 1960 pour les Demeures Philosophales.

Qu'en est-il des autres éditions? Je commence ce soir par celle du Mystère. Voici un cliché de son édition originale par Schemit: Relevons que les noms de Julien Champagne et E. (Eugène) Canseliet y sont pratiquement traités à égalité.

Je rappelle également que cette édition est rarissime, puisque son tirage doit sauf erreur avoisiner les 300 exemplaires. On pourra à ce propos se reporter à nouveau au remarquable ouvrage de Bernard Allieu (Index Fulcanelli), déjà mentionné.

En outre, je me souviens avoir lu sur l'excellent site du forum de La Librairie du Merveilleux:

htpp://50340.aceboard.net/i-50340.htm

que les exemplaires des éditions originales des deux livres de Fulcanelli  fournis au titre du dépot légal et au nom de Julien Champagne auraient disparu de la Bibliothèque Nationale.

Sur la troisième édition du Mystère des Cathédrales, réalisée par Jean-Jacques Pauvert en 1964, le patronyme de Julien Champagne figure encore, du moins en ce qui concerne l'édition brochée
(il n'en est pas de même de l'édition reliée ou si on veut cartonnée).

Mais seul le frontispice de notre artiste justifie maintenant cette mention, puisque ses dessins ont été remplacés par Pauvert,  qui leur a préféré des clichés d'un photographe bien connu par ailleurs, Pierre Jahan.

Je reviendrai si Dieu veut un jour prochain sur les couvertures des éditions correspondantes des Demeures Philosophales.

 

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-julien-champagne-en-couverture-35787587.html



ARCHER

Partager cet article
Repost0
9 avril 2006 7 09 /04 /avril /2006 20:07



Toujours muni des Demeures Philosophales de Fulcanelli, accompagnons de nouveau Julien
Champagne dans la capitale britannique.

Nous voici à l'église saint Barthélémy de Londres, dite "la grande" pour la distinguer des ses homonymes.

Cette église a été édifiée au XIIème siècle. Elle fut fondée en 1123 par Rahere, en prieuré, et assortie d'un hospice ou hopital. Le monarque d'alors n'était autre que le fils de Guillaume le
Conquérant, Henri Ier.

Le saint serait apparu en rêve à Rahere, lui promettant que toute prière qui serait faite en ce lieu serait entendue.

Sur cette légende ou plutôt ce mythe fondateur, et sur l'histoire et l'iconographie de cette église,
je vous renvoie au très beau site qui lui est consacré:

http://www.precision-guesswork.com/St-Bartholomew-Great/

L'hopital de St Bart existe toujours et, maintenu par les chanoines augustiniens au cours des siècles, est même un des plus réputés de la capitale.

Après la dissolution des monastères lors de la rupture avec Rome, le prieuré fut tout de même converti en étable puis en manufacture...Il fut rétabli dans sa destination d'origine au XIXème siècle. Il a récemment servi pour le tournage du film Shakespeare in love...

Pour en arriver à Julien Champagne, son dessin constitue la planche III de l'édition Omnium
Littéraire des Demeures Philosophales; elle est intitulée: Londres - église saint Barthélémy -
triforium - la grande fenêtre du prieur Bolton.

William Bolton (prieur, 1505 à 1539) la fit construire pour pouvoir assister aux offices de façon privative et méditer de la même façon sur le tombeau de Rehere, qui se trouve ou se trouvait dans
l'église.

Cette construction est en particulier restée célèbre pour le motif du tonneau percé d'une flèche qu'on peut y voir. Il autorise un jeu de mots qui permet de retrouver le nom du prieur, en associant les vocables anglais bolt (flèche) et tun (tonneau).

C'est exactement ce que retient le commentateur de notre photo couleur sur le site ci-dessus:

"The symbol of a barrel pierced by an arrow represents Bolton ( a bolt plus a tun, an old word for barrel and cask ). This type of blazon is called a canting or a punning arm, since it's a visual pun on
the owner's name."

La leçon de Fulcanelli n'est guère différente:

"Un parvenu...supérieur du monastère de saint Barthélémy, à Londres, le prieur Bolton, - qui occupa la charge de 1532 à 1539, - avait fait sculpter ses armes sur le bow-window du triforium, d'où il surveillait les pieux exercices des moines.

On y voit une flèche (bolt) traversant un petit baril (tun), d'où Bolton."

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-champagne-et-saint-barthelemy-35787558.html


ARCHER

Partager cet article
Repost0