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  • : Site consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.
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...consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.


Peintre et dessinateur, Julien Champagne est surtout connu de nos jours pour avoir illustré les ouvrages de Fulcanelli, un mystérieux alchimiste contemporain.

Et pourtant, il figure au Bénézit, la "Bible" internationale des créateurs. Et suivant son ami Eugène Canseliet, il fut bien un maître du pinceau et du crayon.

C'est à la découverte de cet artiste méconnu, mais profondément attachant, que je voudrais vous inviter. Je voudrais aussi vous demander de ne pas hésiter à enrichir mes articles de vos propres commentaires et de vos découvertes personnelles.

Bon voyage donc au pays légendaire de Julien Champagne.

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17 avril 2006 1 17 /04 /avril /2006 11:43


Après la controverse Voronoff, venons en à la controverse Lisieux, que pas plus la précédente nous n'avons la prétention de trancher dans l'immédiat. Aussi toutes les opinions, sur ce point également , seront les bienvenues.

De quoi s'agit-il, pour reprendre la célèbre question prêtée au maréchal Foch? Dans les Demeures Philosophales de Fulcanelli, tout un chapitre est consacré au manoir de "La salamandre de Lisieux."

Bien connue autrefois des Lexoviens, cette modeste demeure du XVIème siècle, sise au numéro 19 de la rue aux Fèvres, précise Fulcanelli, est d'origine incertaine et ignorée du grand public.

Dans sa préface à la deuxième édition des Demeures (Omnium Littéraire, 1960), Eugène Canseliet regrette que ce manoir ait été détruit en 1944.

Mais voilà, nous dit-on aujourd'hui, le logis alchimique en question n'aurait pas été réduit en miettes lors des bombardements "libérateurs" des alliés à la fin de la seconde guerre mondiale;
il aurait été, vers 1899 puis en 1912, donc peu avant le premier conflit mondial, démonté pierre par pierre et relevé à Etretat.

Ce qui est exact, c'est que l'on peut trouver de nos jours à Etretat un hotel restaurant, dont nous avons pu goûter le charme, et qui ressemble à s'y méprendre à la demeure de Lisieux.

Une bonne occasion, en tout cas, pour les "contempteurs" honnis par Frédéric Nietzsche, de s'en prendre à Fulcanelli, Canseliet, Champagne...

Au fait, qui nous dit que la "méson" d'Etretat n'est pas une reproduction pure et simple de celle de Lisieux? N'est-il pas plus réaliste de proposer qu'elle en soit la copie exacte ou presque exacte?


Dans ses Deux Logis Alchimiques (Pauvert, 1979), Eugène Canseliet revient sur le motif  croqué
par Julien Champagne (planche VII des Demeures): La Salamandre et le Singe au Pommier (au pommier, et non à l'oranger):

"Il est évident que la Nature se réjouit de la Nature, et que la Nature maintient la Nature, et que la Nature vainc la Nature, et qu'elle domine. Par cette sentence, tout l'OEuvre est pénétré...

C'est l'explication de l'anthropoïde, tout à la fois conduit et conducteur que, de son côté, en cette même moitié du XVIème siècle, l'Adepte inconnu de Lisieux faisait sculpter, sur le pilier de son manoir, cueillant et mangeant les pommes du Jardin clos des Hespérides.

Hélas, qu'est devenu ce logis médiéval, sous les bombardements qui détruisirent, sur le beau sol de France, ce qui constituait le meilleur du patrimoine national?"


Et Fulcanelli dans tout çà, me direz vous? Reprenons d'abord sa description du motif dont il s'agit:

"Sur le pilier médian du rez-de-chaussée, le visiteur découvre un curieux bas-relief. Un singe y est occupé à manger les fruits d'un jeune pommier, à peine plus élevé que lui."

Et voici maintenant le commentaire d'"un homme pour l'éternité", en référence à Thomas Morus:

"Devant ce sujet, qui traduit pour l'initié la réalisation parfaite, nous abordons l'OEuvre par la fin. Les brillantes fleurs, dont les couleurs vives et chatoyantes faisaient la joie de notre artisan, se sont fanées et éteintes les unes après les autres;

les fruits ont alors pris forme et, de verts qu'ils étaient au commencement, s'offrent maintenant à lui parés d'une brillante enveloppe pourprée, sûr indice de leur maturité et de leur excellence.

C'est que l'alchimiste, dans son patient travail, doit être le scrupuleux imitateur de la nature, le singe de la création, suivant l'expression génuine de plusieurs maîtres.

Guidé par l'analogie, il réalise en petit, avec ses faibles moyens et dans un domaine restreint, ce que Dieu fit en grand dans l'univers cosmique."

 

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-champagne-lexovien-35787901.html


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commentaires

M
Etretatais depuis peu, beaucoup à cause de Fulcanelli, mais aussi de Maurice Leblanc et d'Arsène Lupin, le "hasard" a fait que j'habite la propriété mitoyenne du "Manoir de la Salamandre" au sujet duquel je prépare un article à paraître dans le prochain numéro de la revue des "Annales du Patrimoine"  de Fécamp. J'y tue malheureusement quelques rêves - qui furent aussi les miens -, car cette demeure n'a malheureusement pas grand chose à voir avec la "Maison de la Salamandre" de Lisieux décrite par Fulcanelli. Il s'agit en effet du résultat hybride réalisé en 1912 - 1913 par l'entreprise fécampoise Touzet, et fruit des délires (positifs !) d'un promoteur, le colonel de la Blanchetais, et de l'architecte de la ville de Fécamp de l'époque, Emile Mauge. Les sculptures sur bois sont des copies, oeuvres de l'ébèniste Rabot, le bien nommé. Cette demeure reconstituée s'appelait alors la "Rôtisserie de la Marquise de Sévigné".L'essentiel de la demeure étretataise provient des vestiges de la maison d'un fabriquant de cierges et de bougies, le cirier Planteflor, démolie en mai 1899. Cette maison du XIVème siècle se trouvait 50 Grande-Rue à Lisieux. Le Manoir de la Salamandre, pour ce qui le concerne, était érigé au 19 de la rue aux Fèvres. Inscrit à l'inventaire des monuments historiques, il semble avoir subsisté jusqu'en 1944 où il fut détruit lors des bombardements alliés sur Lisieux.  Seuls les bois, et particulièrement les iconographies des poteaux extérieurs, sont à rapporter au Manoir lexovien, mais ce ne sont que des copies, car la Maison de la Salamandre était encore debout à l'époque de la réalisation de la "Rôtisserie de la Marquise de Sévigné", devenue ensuite "Hostellerie de la Plage" puis "Rôtisserie de la Résidence", dénominations en rapport avec l'établissement mitoyen.L'appellation "Manoir de la Salamandre" est récente est très certainement due à une lecture des "Demeures Philosophales"...Mulciber 
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A
Merci Mulciber de ces précieuses indications, qui dans l'ensemble viennent conforter l'hypothèse présentée dans ce post:Le Manoir de la salamandre de Lisieux, comme indiqué par Eugène Canseliet, a bien hélas été détruit par des bombardements "alliés" à la fin de la dernière guerre mondiale;L'hotel d'Etretat est une copie tardive du Manoir.Vous apportez en outre des précisions très intéressantes sur cette copie et son histoire. Une copie de demeure philosophale, c'est presque une demeure, tout dépend de l'exactitude de la copie et bien sûr des intentions de son ou ses commanditaires.En tout...étretat de cause, je suis, nous sommes, oserais je écrire, friand(s) de précisions sur Lisieux, Etretat, et le lien historique qui semble bien exister entre ces deux "logis".En attendant de lire votre article des "Annales du Patrimoine", je vous remercie encore de cette contribution substantielle.