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S'il existe, il se peut que parfois au moins le hasard fasse bien les choses. Lors d'une mise à jour récente de nos données d'accès à Retronews, plateforme de la Bibliothèque Nationale de France (BNF) autorisant la consultation d'archives relatives aux organes de presse, nous avons eu l'idée de former une requête relative à Julien Champagne en général.
Interrogation trop peu ciblée, en fait, et nous avons dû battre en retraite devant le nombre très considérable de réponses. Resserrant alors notre propos sur "Julien Champagne artiste", nous avons obtenu aussitôt le résultat pertinent qui suit.
Il s'agit (cf. ci-dessous) d'un petit article daté du 15 avril 1937 dans le vénérable Journal des débats politiques et littéraires (1789-1944). Signé par un certain G.G. que nous n'avons pas identifié pour l'instant, il prend explicitement appui sur un article d'Eugène Canseliet paru en novembre 1936 dans la revue Atlantis fondée comme vous savez par Paul Le Cour (et donc sauf erreur dans sa livraison portant le numéro 68) .
Cet article intitulé Les trois flèches de la Rédemption peut être retrouvé dans le recueil Alchimie, études diverses de Symbolisme hermétique et de pratique Philosophale, publié par Pauvert en 1964 (puis de nouveau en 1978).
Comme G.G., Canseliet y fait ouvertement référence au sigle reproduit ci-après du parti politique socialiste de l'époque, la Section Française de l'Internationale Ouvrière (SFIO), alors au pouvoir dans le cadre du premier "Front populaire", le président du Conseil (premier ministre) de l'époque n'étant autre que Léon Blum.
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Pour le reste, quand on parcourt et ce numéro du Journal des Débats et le recueil Alchimie, on voit que les deux scripteurs sont bien en accord, ou si l'on préfère que le discours d'Eugène a été bien lu et correctement repris par...G.
C'est ainsi que s'agissant de Julien Champagne en particulier ce dernier cite pratiquement sans le dire l'article du premier dans Atlantis:
"Si le vandalisme révolutionnaire, qui nous fait déplorer tant de pertes irréparables, a supprimé le vitrail initiatique, nous pouvons néanmoins en admirer l'exacte reproduction en couleurs dans le premier ouvrage de Fulcanelli. Nous la devons à notre vieil ami défunt Julien Champagne qui l'a réalisée superbement, d'après l'image coloriée due à un hermétiste portant le nom de Chaudet. Celui-ci, en l'année 1787, devant l'original qui existait encore, s'appliqua donc à sa petite peinture que nous jugeons utile de présenter maintenant au lecteur" (Canseliet).
"Si le vandalisme révolutionnaire, qui nous fait déplorer tant de pertes irréparables, a supprimé le vitrail, nous pouvons en voir néanmoins l'exacte reproduction en couleurs dans l'ouvrage de Fulcanelli "Le Mystère des Cathédrales." Nous la devons au scrupuleux artiste Julien Champagne qui en fit une copie sur une planche peinte datée de 1787 et exécutée d'après l'original même par un nommé Chaudet" (G.).
Quant au vitrail dont il s'agit, je me permets de vous renvoyer, sans aucune vergogne, à notre pensum qui lui fut consacré ici même il y a déjà quelques années:
JULIEN CHAMPAGNE ET LES JACOBINS - JULIEN CHAMPAGNE
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Evidemment G.G. suit également Eugène Canseliet, presque mot pour mot encore, s'agissant du symbolisme des trois flèches en question: "Les trois flèches SFIO sont les trois flèches de la Rédemption", conclut-il ainsi, après avoir argumenté de la façon suivante: "Symbole hermétique, ces trois flèches sont la représentation du trident de Poséidon, de Neptune, et plus particulièrement des trois clous qui fixèrent sur la croix le corps pantelant de Jésus."
Mais contrairement à l'ami puîné de Julien Champagne, il omet d'expliciter en quoi nous avons bien affaire à une Rédemption alchimique. "Dans le labeur alchimique, le rôle de l'agent mâle, pénétrant la matière grave, est toujours figurée par la lance ou l'épée...Le sceptre du dieu marin parle plus précisément encore par ses trois pointes évoquant les trois opérations dont chacune est scellée par l'étoile magique et après lesquelles la terre ouverte laissera jaillir l'eau blanche et pure...Semblablement l'esprit se trouve-t-il frappé, puisque incorporé à la matière élue" (E.C.).
Et le "bon maître de Savignies" de rapprocher, comme nous l'avons vu autrefois (confer Julien Champagne et les Jacobins), ce qui précède des deux figures ci-dessous, illustrant le traité intitulé Harmonie chymique et attribué à David Lagneau.
Les deux écussons hermétiques en question sont tous deux assortis de commentaires et réputés émaner tous deux de monuments parisiens; celui de gauche de l'église du couvent des Jacobins est similaire au vitrail aux "trois flèches"; celui de droite est dit provenir du cimetière des Innocents, près des Halles, et démontrer "tout ce que Flamel a démontré".
"Images et texte, en conclut Eugène Canseliet, qui nous montrent à quel point cet écu était répandu dans le vieux Paris, sculpté, peint ou constitué en vitrail, avec variantes allégoriques dont nous avons ici l'exemple, au canton de la pointe dextre. Sur l'un les vers s'agitant au sein de leur liquide; sur l'autre, les lourds épis d'une céréale issant de la terre. Solution et putréfaction indispensables à la germination et à la végétation futures, toujours accompagnées de cette chaleur que figure, à senestre, une sorte de feu follet."
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