Comme pour Fulcanelli l'Index de Bernard Allieu et Bernard Lonzième:
http://perso.orange.fr/cabanis/classiques/autres/fulcanelli.htm ,
l'Index Canseliet de Jean Laplace est un "must" pour qui veut vraiment approfondir la pensée de celui que d'aucuns de ses disciples ont, paraît-il, affectueusement et de façon humoristique surnommé le terroriste de Savignies.
De ces disciples, le défunt Jean Laplace, dont nous avons déjà récemment évoqué la mémoire et l'oeuvre (De Champagne à Jean Laplace, 29 juillet 2006), et dont voici une rare photo, a sans doute été un des plus proches du "Maître" et de sa famille, et aussi un des plus doués.
En prélude à son Index (Suger, sive Jean-Jacques Pauvert et Françoise Harmel, 1986) il nous a livré une Evocation où il rapporte certains de ses souvenirs de Savignies. J'en ai trouvé deux qui se rapportent à Julien Champagne, d'où ce post.
Le premier est particulièrement grave, et a trait à la façon dont Fulcanelli a répondu aux sollicitations d'Eugène Canseliet, qui intercédait auprès de l'Adepte en faveur de son dessinateur alors déjà malade, et qui par son comportement des dernières années s'était attiré le courroux de l'auteur du Mystère des Cathédrales et des Demeures Philosophales.
Laplace commence par nous expliquer que pour certaines fautes, il n'est pas impossible qu'il n'y ait pas de rémission, sauf la Grâce de Dieu. Et il poursuit:
"A cet appel altissime (celui de la Grâce de Dieu), Fulcanelli renvoya Julien Champagne en réponse aux prières de son unique disciple, qui espérait sauver le peintre mortellement atteint:
"Que Champagne demande à Dieu et si Dieu le veut, il guérira."
Je cite de mémoire et en substance la réponse de Fulcanelli, l'anecdote m'ayant été communiquée du vivant d'Eugène Canseliet.
J'atténue, en outre, la froide sévérité des mots de l'Adepte, par respect pour un disparu."
Le deuxième souvenir évoqué par Jean Laplace d'un séjour à Savignies dont il nous précise qu'il remonte à 1982, peut paraître plus anecdotique. Pourtant il nous précise de façon générale à propos de ce séjour:
"J'acquérais la profonde conviction qu'au travers des ouvrages d'Eugène Canseliet, c'est Fulcanelli qui poursuit son oeuvre d'enseignement."
Mais voici qu'il poursuit presque aussitôt:
"Rangeant le cabinet du bas dont le mur mitoyen et humide, menace le rayon de livres, j'entasse les volumes sur le lit, la table, les chaises. Une chemise de cartonnage que je pose sur une pile, laisse apercevoir un cliché fortement mais finement contrasté comme le sont les tirages réalisés sur les grandes plaques d'autrefois.
Je reconnais immédiatement l'illustration choisie pour frontispice du Finis Gloriae Mundi...Le soir même, je remets à l'héritière (Isabelle Canseliet) les vieux papiers et les souvenirs qui accompagnent la reproduction en grand format du tableau de Juan de Valdés Léal: Finis Gloriae
Mundi."
Et d'ajouter en note: "J'en reparlerai plus amplement à l'occasion de la parution de mes Documents pour servir à l'étude de la fin du monde." Mais aucun livre de ce titre n'est paru. Dans ses Révélations alchimiques sur la fin du monde, qui sont antérieures (1978), rien n'est rapporté concernant ce cliché.
Et vers 1993, dans son numéro du Curieux de Nature déjà mentionné en juillet dernier, Jean Laplace précisera que c'est au dos de la reproduction du tableau que Fulcanelli a écrit des instructions à Julien Champagne pour le frontispice du Finis Gloriae Mundi, non publié également à ce jour.
Je voudrais enfin saisir cette occasion de rappeler l'existence d'une revue à laquelle Jean Laplace était lié, Prisme, "revue de création et de recherche poétique".
Jean Laplace en a fait partie du comité de rédaction.
Avec Atlantis et La Tourbe des Philosophes, cette revue au moins aussi méconnue que ses consoeurs a été une des rares à rendre un hommage à Canseliet, un peu avant ou quelque temps après sa mort.
Dans le numéro 28 de Prisme (1989), dont je reproduis la couverture, on retrouvera les alchimiques souvenirs puis alchimiques mémoires d'Eugène Canseliet, parus dans les livraisons 2 et 3 de La Tourbe des Philosophes, deux articles sur Canseliet de Jean Laplace, un de Roland Leimgruber, tous datés de 1983, et un du directeur de la publication, J.P. Claveau.
J.P. comme Jean Paul? Alors peut-être:
http://webnotes.free.fr/claveau.htm
En tout cas, Prisme, qui est ou a été également une revue de "spiritualité et tradition", avait ou a une devise de qualité:
"Si tu rencontres une fleur rare, Respire son parfum sans tarder."
Ce que manifestement fit Jean Laplace, dont l'ex-libris est certes "parlant":
pcc
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