De la famille de Julien Champagne, nous savions jusqu'alors peu de chose. Certes nous l'avions rencontrée en 1932 au moment de ses obsèques:
http://www.archerjulienchampagne.com/article-2357896.html
C'est ainsi que nous avions dès lors pu apprendre qu'"Hubert" a eu un frère, Félix, et une soeur, Renée. Cette dernière joua d'ailleurs un rôle actif à la fin de la vie du peintre, puisque nous l'avons vu intervenir au moment où René
Schwaller, ami de ce dernier, offrit de payer le monument funéraire du dessinateur de Fulcanelli:
http://www.archerjulienchampagne.com/article-4464119.html
Renée (Reine-Marie, 1887-1955) fut institutrice dans un village de la Somme, de même que son époux, Gaston Devaux, qui passe en outre pour avoir été le ou un secrétaire de Fulcanelli:
http://www.archerjulienchampagne.com/article-5039674.html
Et Félix, me direz-vous? Et bien son acte de naissance, opportunément "inventé" par Walter Grosse, nous apprend qu'à l'état-civil nous avons ici affaire en fait à Alfred Alfonse Félix, né en 1878 un an après son frère aîné, et décédé en 1960.
Et peut-être surtout voici grâce à Quinze quelques clichés émouvants qui sur ces noms nous permettent enfin de mettre des visages.
La première des ces photographies a été prise en 1894 à l'occasion d'un pique-nique dans la forêt de Saint Germain en Laye.
Nous y trouvons la maman de Julien et ses trois enfants. Notre artiste, alors âgé de dix-sept printemps, y tient la vedette.
Les autres épreuves sont hélas non datées, mais visiblement postérieures.
Sur la première, Renée est assise devant Julien Champagne, qui porte déjà moustache, affiche une mêche rebelle, et avant tout semble bien décidé à porter sur la réalité mondaine un authentique regard de voyant.
La seconde est une photo de groupe, sans doute encore moins ancienne, où d'après Quinze figurent non seulement la mère de Julien et René et également ces derniers, mais aussi les enfants de Félix, Roger et Madeleine.
Quinze nous a fort aimablement précisé que vers cette époque (1880-1890) la famille Champagne a habité à Levallois Perret, plus précisément au 35 de la rue Gravel.
Il nous a judicieusement indiqué également qu'en ce temps là il était fréquent que le patronyme usuel ne fût pas exactement celui indiqué sur les actes administratifs.
Voici, me semble-t-il un éclairage intéressant apporté à l'usage par Hubert, Félix et Renée d'un prénom qui ne réflétait pas tout à fait celui de leur état-civil.
L'excellente libraire troyenne d'érudition Le trait d'union de Florence et Alain Hatier doit pour sa part être louée d'avoir en juillet 2008 choisi pour orner la couverture du dernier en date de ses catalogues la reproduction d'un dessin que n'eût certes pas désavoué Julien Champagne.
Cette charmante esquisse est extraite du rare volume intitulé Les enseignes de Paris, gravées à l'eau-forte par Jean-Jules Dufour (Paris, Le Goupy, 1924 et 1925).
Réunies en deux tomes, les 1ère et 2ème série en sont commentées par François Boucher, du musée Carnavalet.
La dite couverture nous renvoie tout droit au passage des Demeures Philosophales où bien avant Georges Pillement, qu'Eugène Canseliet loua à juste titre pour ses ouvrages salvateurs, Fulcanelli s'insurge à bon droit contre certaines destructions intempestives du vieux Paris, qui compta et compte toujours fort heureusement tant de logis hermétiques:
"Nous ne blâmerons jamais assez ceux-là, écrit donc l'Adepte en son chapitre consacré au merveilleux grimoire du château de Dampierre, qui, cachés et tout-puissants, décidèrent à Paris l'inexplicable destruction de la très vieille rue des Nonnains-d'Hyères, laquelle ne s'opposait en rien à la salubrité et offrait la remarquable harmonie de ses façades du XVIIIème siècle.
Ce vandalisme, perpétré sur une grande échelle, a entraîné la perte de l'enseigne curieuse qui ornait, à hauteur du premier étage, l'immeuble sis au n° 5, à l'angle de l'étroite rue de l'Hotel de Ville, jadis de la Mortellerie.
Dégagé de la pierre en ronde bosse, le motif de grandes dimensions, qui avait gardé ses couleurs d'origine, montrait un rémouleur dans son costume d'époque: tricorne noir, redingote rouge, et bas blancs. L'homme s'appliquait à aiguiser le fer, devant sa robuste brouette, mettant en activité les deux éléments majeurs, c'est-à-dire le feu caché de sa meule et l'eau rare qu'un gros sabot semblait dispenser en mince filet."
Et le Maître incomparable d'aussitôt commenter ainsi l'ouvrage du noble et humble gagne-petit: "La meule est l'un des emblèmes philosophiques chargé d'exprimer le dissolvant hermétique...Les alchimistes du moyen âge se servaient du verble acuer (aiguiser) pour exprimer l'action qui donne au dissolvant ses propriétés incisives.
De cet ouvrage, quel est le maître? Evidemment celui qui aiguise et fait tourner la meule, c'est-à-dire le soufre actif du métal dissous."
Mais ne quittons pas les Demeures Philosophales sans mentionner une nouvelle et heureuse initiative des éditions Oriflamme, de Bâle en Suisse, qui grâce à Martin Steiner à qui nous devons déjà entre autres l'édition germanophone du Mystère des Cathédrales, nous proposent désormais en souscription jusqu'à la fin du mois prochain la traduction en allemand de l'autre chef d'oeuvre de Fulcanelli.
L'adresse mail figurant sur le bon de commande est la suivante:
polydor@vtxmail.ch
La livraison était prévue pour intervenir dès le mois d'octobre 2008. Ce livre est désormais paru:
http://www.chapitre.com/CHAPITRE/fr/BOOK/fulcanelli/wohnstatten-der-adepten,25322727.aspx
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