Un de nos correspondants et amis vient d'attirer notre attention sur une assertion peu connue de l'écrivain Gino Sandri, datant de 2013 et toujours visible en ligne:
http://www.editions-arqa.com/editions-arqa/spip.php?article2787
Pour lui, et en toute certitude, "le dessin qui ornait les célèbres catalogues de la Librairie du Merveilleux de Pierre Dujols avait pour auteur Julien Champagne...on retrouvera le même emblème sur le frontispice du Mystère des Cathédrales" de Fulcanelli.
Comme chacun pourra s'en rendre compte, la dernière partie de l'affirmation de Sandri pourra paraître quelque peu aventurée.
A l'inverse, le fait que Champagne ait pu illustrer quasi anonymement des couvertures de catalogues de son ami libraire nous paraît devoir retenir l'attention.
D'abord, nous connaissions déjà la proximité entre les deux hommes. Julien a probablement été un commis de librairie de Pierre.
http://www.archerjulienchampagne.com/article-2491324.html
Ensuite, dans la période 1912-1913 où on trouve sur ces catalogues le dessin en question, Julien Champagne a déjà commencé son travail d'hermétiste et illustrateur: son ex-libris "hermeticis" remonte à 1906, et le frontispice du Mystère des Cathédrales est daté de 1910 (il sera publié dès 1912 dans un catalogue Chacornac).
Donc il n'est pas impossible que le J. Ch. qu'on croit pouvoir discerner sur les "dessins Dujols" recouvre discrètement la personnalité de notre "Hubert", même si à notre connaissance actuelle il a toujours signé ses oeuvres J. Champagne (quand il les a signées).
Enfin, sans vouloir verser dans un argument d'autorité, Gino Sandri, qui fut un temps proche d'Eugène Canseliet, n'est pas non plus un total inconnu en matière "champagnesque".
Nous lui devons notamment un petit essai bien intéressant sur le Grand Lunaire, auquel Champagne aurait appartenu comme son disciple Canseliet, essai paru justement en 2013 (chez Arqa), et dont nous nous étions fait l'écho en son temps:
http://www.archerjulienchampagne.com/article-tres-haut-champagne-119983423.html
Au total, il n'est donc pas exclu, à notre sens, qu'il ait au moins partiellement raison. Pour notre correspondant, autant aimable qu'érudit, les lettres hébraïques du dessin des catalogues Dujols auraient en tout cas un sens important, en particulier le Taw:
"D'après le Livre d'Ezéchiel, IX, 16, seuls les hommes marqués au front de ce signe échapperaient à la destruction de Jérusalem."
Quant à l'expression d'Aleph à Taw, elle serait équivalente à notre de A à Z, ou à l'antique d'Alpha à Omega.
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