Dans son article intitulé: Les mystères de Paris et des hommes, de la revue La Tourbe des Philosophes (N°8, 1979), qui vient de m'inciter à compléter mon post du 30 janvier 2006: Julien Champagne, Jean Laplace, disciple d'Eugène Canseliet, affirme, à propos des Lesseps:
"Au N°11 de l'ancienne allée des Veuves, aujourd'hui avenue Montaigne, habitait Ferdinand de Lesseps, tandis qu'au 26 logeait le représentant en France du bey de Tunis, Jules de Lesseps.
Madame Barbarin, que je remercie, se remémora pour moi quelques souvenirs de jeunesse. Je savais ce que je cherchais et la confirmation ne tarda pas, qui se trouvait dans cette phrase:
"Je me souviens quand les portes cochères étaient ouvertes pour laisser passer les attelages, j'apercevais au fond de la cour un pavillon égyptien."
Ce pavillon, où dormait souvent Julien Champagne, fut détruit, et aucun document, même dessiné, ne subsiste à ma connaissance.
Toute l'obligeance du Comte Roland, que je remercie à nouveau, ne me permet pas de découvrir ce que représentaient les décorations luxuriantes de ce pavillon.
La Belle Epoque! Nous sommes au printemps 1926. La température est douce et le soir arrive. Au portail du N°11 avenue Montaigne, Ferdinand de Lesseps prend congé de la baronne Delagrange..."
De ce pavillon égyptien, où dormait souvent Julien Champagne, voici un dessin, que je dédie à la mémoire de Jean Laplace.
Je reconnais volontiers aussitôt qu'il est issu d'un site bizarre, mais un alchimiste n'a pas peur des bizarreries, et dans son imagination sait raison garder:
http://www.france-secret.com/excalibur_art.htm
Souvenons-nous:
Un événement d'importance a lieu pendant le Second Empire: c'est le percement d'un canal à travers l'isthme de Suez, dont les travaux débutent en 1859. Le concepteur du projet, Ferdinand de Lesseps crée alors la Compagnie universelle du Canal de Suez. Le canal, officiellement ouvert à la navigation en 1869, permet à la France d'obtenir, pendant quelques années, une situation prépondérante en Egypte.
L'espace consacré aux colonies de l'empire français durant l'exposition de 1867 est très important: par exemple le Maroc, la Tunisie et l'Algérie sont présents dans les pièces centrales du palais de l'exposition.
Pour l'Egypte, une reproduction du temple de Philoé a été installée, avec, à l'intérieur, un musée exposant des objets de l'Egypte ancienne directement importés d'un musée égyptien. On trouve aussi des reproductions d'une maison égyptienne et du palais du vice-roi d'Egypte.
http://tecfa.unige.ch/~grob/1867/expoco.html
De cette exposition de 1867, Edouard Manet (1832-1883), comme Julien Champagne décédé d'une gangrène de la jambe, gauche en ce qui le concerne, a laissé un ou plusieurs tableaux, où le cavalier, ou cabaliste occupe une place centrale.
Laissons, si vous le voulez bien, le mot de la fin, ou de la faim, à Jean Laplace:
"Peut-être, pour illustrer cet article, j'aurais dû aller chercher là où elle se trouve, la copie dessinée de l'ancienne maison aujourd'hui abattue et remplacée par l'immeuble en béton de Rhône-Poulenc." Ce qui ne manque pas de sel, quand on connaît l'importance de la maison Poulenc dans la saga Champagne...
(D'après Richard Khaitzine, Antenne 2 a depuis succédé à Rhône-Poulenc.)
"Mais je ne l'ai pas fait, et l'hôtel particulier garde son anonymat perdu dans les années 1920 où on pouvait encore admirer les hauts reliefs allégoriques décorant sa façade en gothique flamboyant.
"Peu d'amis visitent la Maison entière, haute et vaste derrière sa façade ancienne. Il faut une permission spéciale rarement accordée."
Citation extraite des Voyages en kaléidoscope d'Irène Hillel-Erlanger, bien sûr. Dans le numéro 286 de la revue Atlantis, Eugène Canseliet commentera ainsi en 1976 leur surprenante couverture:
"Cercles en transmission, les principes s'interactivent, qui sont le sel, le mercure et le soufre, ou bien le corps, l'esprit et l'âme.
Le moteur secret, puissant, agent et patient, est désigné, non point sans grande hésitation, par le terme KALI qui presque s'impose à l'immédiate lecture, tant il transparaît singulièrement, au centre, puis en oblique, parmi les capitales en grisé composant le non moins étrange titre...
Si on regarde bien, on constatera, cependant, que ce n'est pas un I qui termine la seconde syllable du substantif révélé, sur la couverture du livre; c'est exactement le jambage vertical d'un E dont le reste est caché par la même voyelle majuscule de la préposition EN.
L'arrangement bizarre fut voulu afin qu'on lût KALEN, que l'on comprît galène, et que l'attention fût fortement attirée sur la portée du vocable, à la fois secrète et considérable...
Mais venons-en maintenant à la composition majeure de Van Dongen. Les trigones qu'on y remarque, en haut, à gauche, posés sur leurs bases, à droite, renversés sur leurs sommets, désignent, les uns, le feu et le soufre, les autres, l'eau et le mercure; cela non point en qualité d'éléments et minéraux ordinaires, mais comme feu, soufre, eau et mercure des sages.
Le dessin linéaire lie étroitement ces symboles triangulaires, afin que l'on comprenne que le soufre et le mercure sont triples à ce niveau de l'alchimie, et qu'ils reçoivent chacun, en la phase correspondante, l'épithète qui lui convient: vulgaire, commun, ou bien philosophique."
Et bien...dans la réédition par La Table d'Emeraude de cet ouvrage, en 1984, la subtantielle préface d'André Coia-Gatié comporte tout un passage sur "la redécouverte de l'Egypte, consécutive à l'expédition de 1798":
"La place et le temps nous manquent pour évoquer en détail la haute figure de Ferdinand de Lesseps, qui laissa son empreinte sur tout le dix-neuvième siècle."
Et de conseiller discrètement, en note, la lecture des Souvenirs de quarante ans du dit Ferdinand (Nouvelle Revue, 1887).
Mais il ajoute tout de même:
"Le fameux "pavillon égyptien" du logis de l'avenue Montaigne a-t-il abrité l'émir Abd-el-Kader lorsqu'il vient à Paris à l'Exposition universelle de 1867?
L'étudiant sera sans doute ravi de voir ici l'image du petit édifice, qui pourrait avoir son rôle à jouer dans l'élucidation du "mystère" Fulcanelli."
Et il conclut d'une manière qui pourra paraître déroutante:
"Il ne faut pas que l'amoureux de Dame Nature consacre trop de temps à la recherche du patronyme habilement dissimulé.
La seule et véritable "bonne nouvelle" de sa vie est l'annonce de sa rencontre personnelle avec
Madame Grâce."
http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-champagne-al-padiglione-egiziano-116361740.html
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