Ce tableau du peintre espagnol Juan de Valdes Leal (1622-1690) est aujourd'hui visible à l'Hopital de la Charité de Séville, cité chère à Fulcanelli et Canseliet.
Daté de 1672, il est devenu célèbre en alchimie pour avoir fourni à Fulcanelli le titre de son troisième ouvrage, dont il retira les notes à son disciple Eugène Canseliet, ayant pris la décision de ne pas le faire paraître.
Il a été reproduit à plusieurs reprises par la suite par d'autres alchimistes, qui en ont fait parfois la couverture de certains de leurs traités, en particulier René Alleau (Aspects de l'alchimie traditionnelle) et Jean Laplace (Révélations alchimiques sur la fin du monde).
Dès 1954 Eugène Canseliet dans sa préface à la Nouvelle Assemblée des Philosophes Chymiques de Claude d'Ygé (Dervy) s'est appesanti sur la portée de l'oeuvre de Valdes Leal:
"Qui n'a vu cette toile à Séville, tout de suite en entrant dans l'église de la Santa Caridad, ne saurait en déceler tout le bouleversant magnétisme, pénétrant d'irrésistible tristesse l'âme déjà émue de présence irréelle, de quelque ombre illustre familière du lieu, et que concrétisent sans doute, en poignant témoignage, le masque mortuaire et l'épée de don Juan.
L'hermétiste aurait beaucoup à découvrir dans la vie et les oeuvres du hermano major, Miguel de Manara, de qui Valdes Leal a présenté, dans sa caja sans couvercle, le cadavre (?) enveloppé du manteau blanc des chevaliers de Calatrava: - Ni mas, ni menos; ni plus, ni moins -. Cette main percée par le clou de la Passion, qui apparaît issant telle la main de gloire - la man de gorre, - de nos dialectes d'oc, utilisée pour la découverte des trésors, n'est pas celle du Christ, mais d'une femme, selon que le proclament le galbe délicat et le mouvement précieux."
En 1999, Jean-Marc Savary a fait paraître de Londres aux éditions Liber Mirabilis un texte signé Fulcanelli et intitulé précisément Finis Gloriae Mundi (FGM). Quelque soient par ailleurs ses défauts et ses qualités, ce livre, préfacé par Jacques d'Arès, successeur de Paul Le Cour à la tête de la revue ésotérique Atlantis, n'est sans doute pas du même Fulcanelli que le Mystère des Cathédrales et les Demeures Philosophales, ouvrages illustrés tous deux par Julien Champagne.
Ajoutons tout de même que le FGM de Savary a bientôt fait l'objet d'une édition espagnole, par les soins des éditions Obelisco de Barcelone. Puis d'une italienne...
Pour en revenir à Julien, nous avons déjà vu à propos de Cimiez que ce dernier a bel et bien travaillé sur les illustrations du troisième livre, non paru, de l'authentique Fulcanelli.
Jean Laplace, déjà mentionné, a consacré au Finis Gloriae Mundi une bonne partie de son article
"Aperçu vitriolique", non signé mais pourvu de ses armes héraldiques, et paru dans le N°31 de la revue La tourbe des philosophes, en 1988.
On y trouvera non seulement un synopsis du "vrai" FGM, mais aussi des indications sur la partie des notes le concernant qui était restée entre les mains de Canseliet après que Fulcanelli lui en ait fait rendre l'essentiel.
Nous y apprenons qu'au dos d'une photo du tableau ci-dessus reproduit figuraient des indications de Fulcanelli à Julien Champagne pour le frontispice de son troisième ouvrage.
Il semble bien que ce frontispice aurait pris appui sur le dit tableau de Valdes Leal, si on en croit le site Prismes Hebdo (http://:prismeshebdo.com/, article Synopsis du Finis Gloriae Mundi):
"La photographie devant servir de modèle à Julien Champagne pour le dessin du frontispice du toisième ouvrage de Fulcanelli porte au dos une note manuscrite précisant que l'arrondi du cadre devra être exploité pour introduire, d'un côté les pyramides d'Egypte noyées sous les eaux avec le mot grec CHTHES inscrit dans un phylactère, de l'autre les mêmes pyramides dans un paysage calciné avec le mot AYRION."
http://www.prismeshebdo.com/prismeshebdo/article.php3?id_article=504
http://touscesgens.hautetfort.com/archive/2006/08/13/finis-gloria-mundi.html
http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-julien-champagne-e-il--finis-gloriae-mundi---
julien-champagne-et-le-finis-gloriae-mundi--35786490.html
Repris à Canseliet par Fulcanelli vers 1927-1928, le manuscrit du FGM a-t-il ensuite été détruit par son auteur? Rien ne permet de l'affirmer.
Je viens de visionner un film de 2009 qui à mon sens permet de se faire une idée d'une partie au moins de l'esprit qui y a sans doute présidé:
http://www.youtube.com/watch?v=-e5gwjPWT6Q
Ce film de Patrice Pooyard réalisé d'après le livre actuellement inédit de Jacques Grimault a fait l'objet d'un livret qu'on pourra éventuellement se procurer auprès de l'association La Nouvelle Atlantide:
http://www.nouvelle-atlantide.org/index.html
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