Les miracles, ça existe; voici donc une illustration de l'édition originale des Mystères des Cathédrales de Fulcanelli, parue en 1926 chez Jean Schemit et tirée, il semble, à 300 exemplaires.
Cette planche XXI, signée J.Champagne et datée comme le frontispice déjà reproduit de 1910
est consacrée à la Sainte Chapelle de Paris, verrières Sud et s'intitule Le Massacre des Innocents.
Voici ce qu'en dit Fulcanelli dans son livre.
"La Sainte Chapelle, chef-d'oeuvre de Pierre de Montereau, merveilleuse châsse de pierre élevée, de 1245 à 1248, pour recevoir les reliques de la passion, présentait aussi un ensemble alchimique fort remarquable. Aujourd'hui encore, si nous regrettons vivement la réfection du portail primitif, où les Parisiens de 1830 pouvaient avec Victor Hugo admirer "deux anges, dont l'un a sa main dans un vase, et l'autre dans une nuée", nous avons, malgré tout, la joie de posséder intactes les verrières sud du splendide édifice.
Il semble difficile de rencontrer ailleurs une collection plus considérable, sur les formules de l'ésotérisme alchimique, que celle de la Sainte Chapelle. Entreprendre, feuille à feuille, la description d'une telle forêt de verre, serait une besogne énorme, capable de fournir la substance de plusieurs volumes.
Nous nous bornerons donc à en fournir un spécimen extrait de la cinquième baie, premier meneau, et qui a trait au Massacre des Innocents...
Nous ne saurions trop recommander aux amateurs de notre vieille science, ainsi qu'aux curieux de l'arcane, l'étude des vitraux symboliques de la chapelle haute; ils y trouveront largement à glaner, de même que dans la grande rose, incomparable création de couleur et d'harmonie."
C'est dans Les Demeures Philosophales (Grimoire du chateau de Dampierre, troisième série, caisson 4, Schemit, 1930) que Fulcanelli conseillera le disciple d'alchimie sur l'importance de cette allégorie du Massacre des Innocents:
"Qu'il s'efforce (le disciple) de comprendre l'allégorie du Massacre des Innocents, de Nicolas Flamel, ainsi que l'explication claire qu'en donne Limojon, aussi clairement que peut le faire un maître de l'art. Dès qu'il saura ce que sont, métalliquement, ces esprits des corps désignés par le sang des innocents égorgés, de quelle manière l'alchimiste opère la différenciation des deux mercures, il aura franchi le dernier obstacle et rien, par la suite, sinon son impatience, ne pourra
le frustrer du résultat espéré."
Quant à nous, nous pourrons comparer la belle gravure coloriée de Julien Champagne au cliché du même vitrail, reproduit dans l'édition Pauvert (1964) du Mystère des Cathédrales.
Et avec mon presque homonyme Georges Renard, dont la plaquette de 1927 sur La Sainte-Chapelle du Palais, éditée par Les beaux livres du foyer français, est agrémentée d'illustrations d'Albert Robida, continuer de porter nos regards sur les magnifiques verrières dont nous devons la restitution à deux artistes de grand talent: M. Steinheil pour le dessin, M. Lusson pour la fabrication.
Elles sont en effet comme "une mosaîque translucide et flamboyante où se jouent les rayons du soleil."
http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-32053656.html
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