L'homme des bois, "héraut mystique de Thiers", fournit le thème central d'un chapitre entier des Demeures Philosophales de Fulcanelli.
Nous reproduisons ci-dessus la planche XVIII de cet ouvrage, fruit du labeur de Julien Champagne, dont l'exactitude peut être une fois de plus certifiée par le cliché très similaire
qui clot notre post.
La maison "de l'homme des bois", puisque le personnage représenté lui a donné son nom, remonte au XVème siècle. Elle peut toujours être admirée, rue de la Coutellerie, dans la "pittoresque préfecture du Puy-de-Dôme" qu'est restée la cité thiernoise. Depuis 1987, elle est classée monument historique.
Fulcanelli décrit ainsi notre sauvageon: "Un homme de haute stature, hirsute, vêtu de peaux cousues transversalement, le poil en dehors.
Tête nue, il sourit, énigmatique, quelque peu distant, et s'appuie sur un long bâton terminé, à son extrémité supérieure, par une face de vieille, encapuchonnée et fort laide. Les pieds, nus, portent à plat sur une masse formée de sinuosités rudes, que leur grossièreté d'exécution ne permet
guère d'identifier.
Tel est cet Homme des Bois qu'un chroniqueur local appelle le Sphinx de Thiers." Sans doute, objectera-t-on, mais quel est le sens de ce bas-relief sur bois?
Fulcanelli lui trouve en fait plusieurs significations; la première est générale et ésotérique:
"Cet homme simple, aux cheveux abondants et mal peignés, à la barbe inculte, cet homme de nature que ses connaissances traditionnelles portent à mépriser la vaniteuse frivolité des pauvres fous qui se croient sages, domine de haut les autres hommes, comme il domine l'amas de pierres qu'il foule aux pieds. C'est lui l'Illuminé, parce qu'il a reçu la lumière, l'illumination spirituelle."
La portée alchimique proprement dite de notre ermite est naturellement plus précise:
"A côté de sa fonction ésotérique, laquelle nous montre ce que doit être l'alchimiste, savant d'esprit simple, scrutateur attentif de la nature, qu'il cherchera toujours à imiter, comme le singe imite l'homme, l'Homme des Bois en révèle une autre. Et celle-ci complète celle-là."
Fulcanelli repère cette fonction seconde à l'extrémité du bâton que tient notre pélerin, notre voyageur, notre errant:
"Quant au sens propre de l'Homme des Bois, il est surtout concentré dans la tête de matrone qui termine son sceptre rustique. Face de duègne au crâne serré d'un capuchon, telle apparaît ici, sous sa forme plastique, la version de notre Mère folle."
Et il donne, finalement, un sens bien particulier à cette folie:
"Car le fou, emblème humanisé des enfants d'Hermès, évoque encore le mercure lui-même, unique et propre matière des sages."
http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-32351747.html
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