Voici une vieille carte postale coloriée du début du XXème siècle que je ne désespère pas d'acquérir - on dit que l'espoir fait vivre!
Figurez vous qu'elle était en vente jusqu'à hier sur un site néo-zélandais de type ebay, personne ne l'a acquise et je viens seulement ce jour de la repérer sur la "toile".
Elle représente le cadran solaire du palais royal "Holyrood" d'Edimbourg. Je note en passant qu'en vieil anglais, Holyrood ou Holyrod veut dire bois sacré, ou sainte croix. Mais me direz vous
quel rapport avec Julien Champagne?
Et bien, ce cadran solaire est représenté pratiquement à l'identique dans les Demeures Philosophales de Fulcanelli, dont il constitue l'emblème XXXIX. Je l'ai reproduit ci-dessous, ce qui
vous permettra d'admirer à la fois la précision et l'esthétique du trait de notre dessinateur.
Vous savez sans doute que le palais en question est toujours propriété des Windsor, et leur sert de résidence. Fulcanelli consacre tout un chapitre des Demeures à ce cadran solaire de 1633.
Il rappelle d'abord qu'il a été "exécuté sur l'ordre de Charles 1er, par John Milne" (on écrit aussi
Mylne). Milne était maître maçon du roi, et a réalisé cet édifice avec la collaboration de John Bartoun. D'après un guide du palais, publié en 1936 et réimprimé en 1948, John fut également aidé dans sa tache par ses fils Alexander et John.
Voici ensuite la façon dont Fulcanelli le décrit: "Il se compose essentiellement d'un bloc géométrique, taillé en icosaèdre régulier, aux faces creusées d'hémisphères et de cavités à parois rectilignes, lequel est supporté par un piédestal dressé sur une base pentagonale formée de trois degrés plans. Cette base seule, ayant souffert des intempéries, a dû être restaurée."
Et finalement, son commentaire est naturellement de nature hermétique, dont nous allons extraire quelques lignes significatives:
"Pour nous, ce petit monument n'a pas simplement et uniquement pour objet d'indiquer l'heure diurne, mais encore la marche du soleil des sages dans l'ouvrage philosophal. Et cette marche est réglée par l'icosaèdre, qui est ce cristal inconnu, le Sel de Sapience, esprit ou feu incarné, le gnome familier et serviable, ami des bons artistes, lequel assure à l'homme l'accession aux suprêmes connaissances de la Gnose antique."
On sait en effet que le cadran solaire, sundial en anglais, est aussi désigné par le nom grec de
gnomon.
Mais Fulcanelli poursuit:
"Au demeurant, la Chevalerie fut-elle complètement étrangère à l'édification de ce curieux Sundial, ou, tout au moins, à sa décoration spéciale? Nous ne le pensons pas et croyons en trouver la preuve dans le fait que, sur plusieurs faces du solide, l'emblème du chardon s'y répète avec une insistance significative. On compte, en effet, six capitules floraux et deux tiges fleuries de l'espèce dite serratula arvensis. Ne peut-on reconnaître, dans la prépondérance évidente du symbole, avec l'insigne particulier aux Chevaliers de l'Ordre du Chardon, l'affirmation d'un sens secret imposé à l'ouvrage et contresigné par eux?"
Et il conclut:
"A notre avis, le cadran solaire écossais est une réplique moderne, à la fois plus concise et plus savante, de l'antique Table smaragdine."
http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-32325954.html
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