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  • : Site consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.
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...consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.


Peintre et dessinateur, Julien Champagne est surtout connu de nos jours pour avoir illustré les ouvrages de Fulcanelli, un mystérieux alchimiste contemporain.

Et pourtant, il figure au Bénézit, la "Bible" internationale des créateurs. Et suivant son ami Eugène Canseliet, il fut bien un maître du pinceau et du crayon.

C'est à la découverte de cet artiste méconnu, mais profondément attachant, que je voudrais vous inviter. Je voudrais aussi vous demander de ne pas hésiter à enrichir mes articles de vos propres commentaires et de vos découvertes personnelles.

Bon voyage donc au pays légendaire de Julien Champagne.

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25 février 2006 6 25 /02 /février /2006 19:18


Julien Champagne se considérait lui-même comme un apôtre de la science hermétique, autrement dit de l'alchimie.

Et ce au point d'avoir souhaité que les termes latins correspondants (apostolus hermeticae scientiae) apparaissent sur sa tombe, au cimetière d'Arnouville-les-Gonesse, tombe que l'on voit ici dans son état initial.

Hélas, cette plaque payée par René Schwaller a depuis mystérieusement disparu. On pourra comparer ce cliché à celui de la tombe dans son état actuel dans le livre de Geneviève Dubois, Fulcanelli dévoilé.

Dans une lettre de 1932 à Schwaller, elle aussi reproduite par Dubois, la soeur de Julien, Renée, épouse Devaux, revient de façon touchante sur les volontés exprimées, visiblement par écrit, par son "cher et regretté Hubert:"

"Je désirerais que l'on me portât en terre dans l'appareil le plus simple et avec le moins de frais possible...Que l'on place mon cadavre dans une fosse temporaire, à même l'argile...Un simple et modeste entourage, quelques fleurs pour égayer la tombe, c'est là tout ce que je souhaite. Ne murez pas mon corps dans un caveau: je hais la pierre humide, rigide et froide des in-pace, et le sépulcre me paraîtrait une prison."

Julien Champagne a manifestement beaucoup tenu, également, à cette expression latine exprimant un apostolat dont d'ailleurs Eugène Canseliet fera aussi état en ce qui le concerne, puisqu'il a à plusieurs reprises dédicacé Le Mystère des Cathédrales à des proches, en utilisant les initiales correspondantes : A.h.S, et en les faisant suivre du nom de Fulcanelli.

Ce fut le cas pour la dédicace à Jules Boucher, reproduite par Robert Ambelain dans Les cahiers de la tour saint Jacques: "A mon ami Jules Boucher, fervent adepte des Hautes Sciences, j'offre ce témoignage de cordiale sympathie."

Il en est de même de la dédicace à René Schwaller, que l'on trouve, elle,  dans le travail de Dubois:
"A mon grand ami et disciple R. Schwaller de Lubicz, en témoignage de fraternelle et profonde affection."

Je remarquerai  simplement que seul  Schwaller est gratifé du titre de disciple.  Je ne connais pas actuellement d'autre dédicace de Champagne  signée A.h.S. Fulcanelli.

Dans son ouvrage, Dubois reproduit encore une autre dédicace de Julien Champagne : "A mes chères amies Viard, en témoignage de gratitude et de profonde affection." Mais cette fois-ci Julien
signe J.Champagne.

La signature A.h.S. Fulcanelli, photographiée ci-dessous, était donc réservée à un happy few. Mais au fait, qui étaient donc ces "chères amies" Viard?

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-32351784.html


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25 février 2006 6 25 /02 /février /2006 14:28

charlesjaffeux.champagne

L'homme des bois, "héraut mystique de Thiers", fournit le thème central d'un chapitre entier des Demeures Philosophales de Fulcanelli.

Nous reproduisons ci-dessus la planche XVIII de cet ouvrage, fruit du labeur de Julien Champagne, dont l'exactitude peut être une fois de plus certifiée par le cliché très similaire
qui clot notre post.

La maison "de l'homme des bois", puisque le personnage représenté lui a donné son nom, remonte au XVème siècle. Elle peut toujours être admirée, rue de la Coutellerie, dans la "pittoresque préfecture du Puy-de-Dôme" qu'est restée la cité thiernoise. Depuis 1987, elle est classée monument historique.

Fulcanelli décrit ainsi notre sauvageon: "Un homme de haute stature, hirsute, vêtu de peaux cousues transversalement, le poil en dehors.

Tête nue, il sourit, énigmatique, quelque peu distant, et s'appuie sur un long bâton terminé, à son extrémité supérieure, par une face de vieille, encapuchonnée et fort laide. Les pieds, nus, portent à plat sur une masse formée de sinuosités rudes, que leur grossièreté d'exécution ne permet
guère d'identifier.

Tel est cet Homme des Bois qu'un chroniqueur local appelle le Sphinx de Thiers." Sans doute, objectera-t-on, mais quel est le sens de ce bas-relief sur bois?

Fulcanelli lui trouve en fait plusieurs significations; la première est générale et ésotérique:

"Cet homme simple, aux cheveux abondants et mal peignés, à la barbe inculte, cet homme de nature que ses connaissances traditionnelles portent à mépriser la vaniteuse frivolité des pauvres fous qui se croient sages, domine de haut les autres hommes, comme il domine l'amas de pierres qu'il foule aux pieds. C'est lui l'Illuminé, parce qu'il a reçu la lumière, l'illumination spirituelle."

La portée alchimique proprement dite de notre ermite est naturellement plus précise:

"A côté de sa fonction ésotérique, laquelle nous montre ce que doit être l'alchimiste, savant d'esprit simple, scrutateur attentif de la nature, qu'il cherchera toujours à imiter, comme le singe imite l'homme, l'Homme des Bois en révèle une autre. Et celle-ci complète celle-là."

Fulcanelli repère cette fonction seconde à l'extrémité du bâton que tient notre pélerin, notre voyageur, notre errant:

"Quant au sens propre de l'Homme des Bois, il est surtout concentré dans la tête de matrone qui termine son sceptre rustique. Face de duègne au crâne serré d'un capuchon, telle apparaît ici, sous sa forme plastique, la version de notre Mère folle."

Et il donne, finalement,  un sens bien particulier à cette folie:

"Car le fou, emblème humanisé des enfants d'Hermès, évoque encore le mercure lui-même, unique et propre matière des sages."

thierscpa.champagne



http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-32351747.html

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22 février 2006 3 22 /02 /février /2006 22:42

 



Mais oui, Julien Champagne connaissait "le bon monsieur Thibault", ici portraituré par le grand Steinlein, et était connu de lui. Nous voulons bien parler ici d'Anatole France (1844-1924), aux obsèques duquel Eugène Canseliet assista, en compagnie de Fulcanelli (revue La Tourbe des philosophes, N°15-16, 1981).

On peut pourtant légitimement se demander, de prime abord, quel rapport peut exister entre l'écrivain célèbre, et réputé rationaliste, et ces trois hermétistes distingués que sont Fulcanelli, Champagne et Canseliet.

Mais Anatole France est aussi l'auteur de La révolte des anges (1914). Et puis, et sans doute surtout, il y a de lui La rotisserie de la reine Pédauque (1893).

Ce dernier livre semble bien avoir été assez directement inspiré par celui de Nicolas de Montfaucon de Villars, Le comte de Gabalis ou les sciences secrètes (1670).

Dans ce dernier ouvrage, ni Fulcanelli ni Champagne ne semblent apparaître, mais il n'en est certes pas de même d'Eugène Canseliet, qui paraît  pouvoir s'identifier au jeune disciple Jacques Tournebroche.

autoanatole.champagne.jpg

Canseliet en tout cas est affirmatif: l'idée de La rotisserie "fut inspirée à Thibault-France par son ami Fulcanelli" (La Tourbe, N°14,1981).

La rotisserie est elle un roman à clefs? En tout cas, Anatole France récidivera, si l'on peut dire, avec ses Contes de Jacques Tournebroche (1908).

 

villasaïd.champagne


Il paraît avéré que Fulcanelli et Eugène Canseliet rencontrèrent France à plusieurs reprises, notamment en 1920, à la Villa Saïd. Canseliet en fut marqué, au point de s'en souvenir plus de soixante ans plus tard:

"Sa taille, dit-il en parlant de France, sa barbe et son comportement m'en imposaient considérablement, quoique je n'appréciasse pas sa manière de me passer soudain ses doigts dans les cheveux que j'avais blonds et abondants."

Et Champagne, dira-t-on? Eugène Canseliet poursuit:

"A l'inverse, il redoutait la présence de Champagne, qui ne restait pas longtemps sans griller une cigarette, et qui promenait avec soi la persistante odeur de fumée de tabac. Il est vrai que Fulcanelli qui pourtant ne fuma jamais, jugeait cette délicatesse d'odorat tout à fait excessive."

Et l'on voudrait après cela que Julien Champagne ait pu être Fulcanelli?

 

AFEN.champagne

Ajoutons que France, ami de Fulcanelli, fut en outre, comme le prouve la correspondance ci-dessus, un fervent admirateur d'Emile Nourry (1870-1935), auteur de divers ouvrages d'érudition sous le "nom de plume" de Pierre Saintyves, lequel Emile fut en 1914 l'éditeur de L'Hypotypose de Pierre Dujols (1862-1926), autre proche de Fulcanelli.

 

L'ouvrage de Saintyves auquel France fait référence dans sa missive est vraisemblablement Les grottes dans les cultes magico-religieux et dans la symbolique primitive (1918).

 

doyonvillars1942.champagne

 

On trouvera au demeurant une confirmation du lien entre Villars et France dans un petit livre érudit, très argumenté, et hélas méconnu, de René-Louis Doyon (1885-1966), dont je vous propose ci-dessus l'intitulé complet.

 

Consacré à l'abbé Montfaucon, et paru à Agen, chez Saint-Lanne en 1942, cet opuscule mérite le détour, avec en particulier un comparatif éloquent des textes respectifs de France et Villars.

 

rld.champagne

 

rldautographe.champagne

 

On y découvrira également plusieurs références à des traités alchimiques, dont un extrait d'un manuscrit qui proviendrait selon Doyon de la bibliothèque de Joséphin Péladan, dont il a par ailleurs publiquement décrit la "douloureuse aventure."

 

"Ce manuscrit a pour titre : Le Passage de la Mer Rouge ou Abord de la Terre Promise", René-Louis dixit. Selon Eugène Canseliet, Passage et Abord seraient en fait deux essais hermétiques distincts, qu'il considère comme désormais "perdus", et qui figuraient pourtant, toujours d'après Canseliet, dans la riche bibliothèque alchimique de...Fulcanelli.

 

Dans son essai sur Péladan (La Connaissance, 1946), Doyon mentionne également le fait que "Papus donna les premières conférences de vulgarisation occultiste chez Chamuel, rue de Trévise, et qu'il faut en noter un hôte occasionnel de marque, Anatole France, qui retira de cette fréquentation la révélation du Comte de Gabalis, ce curieux chef-d'oeuvre de l'abbé Montfaucon de Villars, transformé plus tard en un comique Jérôme Coignard.

 

On peut dire après ce stade, ajoute-t-il, qu'Anatole France ne fut qu'un transfuge de ce temple bénévole où tant d'esprits se vouaient à une recherche ardente de la vérité."

 

René-Louis avait d'ailleurs, dès 1921, publié à son enseigne de La Connaissance, un fort volume regroupant Le Comte de Gabalis, de Montfaucon de Villars, et plusieurs études, dont la sienne sur L'Histoire de "la Rôtisserie de la Reine Pédauque", d'Anatole France, et l'autre due à son ami Paul Marteau sur l'ésotérisme de Gabalis.

 

RLD1921.champagne



http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-32351645.html

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21 février 2006 2 21 /02 /février /2006 21:52




Selon certaines sources contemporaines, la Fontaine parisienne du Vertbois (3ème arrondissement), qui vient d'être restaurée, daterait de 1712.

Ce n'est pas l'avis de Fulcanelli, qui en a fait la planche XXVI de ses Demeures Philosophales,
illustrée comme les autres par Julien Champagne, et dont voici l'intitulé: Paris - Conservatoire des Arts & Métiers - Bas-relief original de la Fontaine du Vertbois (1633).

On sait que le Conservatoire en question est le lieu prévilégié du roman ésotérique  Le pendule de Foucault (1988) d'Umberto Eco, auteur italien de nombre d'ouvrages d'intérêt, tels le célèbre
Nom de la rose (1980), autre fiction, mais aussi de plusieurs essais de grande érudition, comme
L'énigme de la Hanau (1990), consacré à l'alchimiste germanique Heinrich Khunrath (XVIIème siècle).

Ami(e)s lectrices et lecteurs, veuillez admirer sur nos deux reproductions la qualité du travail de l'artiste Julien Champagne, et ce avant restauration.

Ce beau navire est bien sûr le vaisseau de l'OEuvre alchimique, déjà mentionné. Mais Fulcanelli
en met "en relief" certains détails:

"Certes on pourrait mettre en doute la justesse de notre observation, et là où nous reconnaissons
une pierre énorme, arrimée au bâtiment avec lequel elle fait corps, ne remarquer qu'un ballot ordinaire de quelconque marchandise. "

Cette pierre est donc elle aussi celle de l'OEuvre. Fulcanelli poursuit:

"D'avantage, le vaisseau, vu de l'arrière, paraît s'éloigner du spectateur et montre que son déplacement est assuré par la voile d'artimon, à l'exclusion des autres...Or, les cabalistes écrivent artimon  et prononcent antémon ou antimon, vocable derrière lequel ils cachent le nom du sujet des sages."

 



Dans son étude historique, introductive de l'édition par René Alleau du Livre des Figures Hiéroglyphiques de Nicolas Flamel (Denoël, 1972, Retz, 1977), Eugène Canseliet, "unique disciple de Fulcanelli", sans ajouter beaucoup à l'explication ci-dessus qui n'est bien entendu qu'un extrait subjectif, souligne la pérennité du symbole:

"Il n'est pas inopportun de signaler...que l'hermétisme de cette sculpture...fut très fidèlement utilisé
pour l'inauguration de grands magasins à Rouen, avec l'édition d'une médaille qui est l'oeuvre du maître céramiste Pierre Oliver...

Sur cette faîence, d'un art parfait, la nef du Grand OEuvre, entourée des lacs d'amour, porte, de surcroît, en poupe, la coquille des pélerins de Saint-Jacques, et le vocable Coré qui signifie en grec ancien: jeune fille, vierge.".

Canseliet précise en note de pied de page que certains exemplaires au moins de ce petit bas-relief vernissé, de couleur rouge et sorti de l'atelier des Beaux-Arts de Rouen, furent signés.


Quoiqu'il en soit, cette fontaine pourrait bien être la première fontaine publique installée à Paris:


Dans son livre sur Les cadrans solaires disparus de Paris (CNRS, 2002), Andrée Gotteland consacre un article à la fontaine du Vertbois, car nous explique-t-elle preuve à l'appui, en se référant au livre de Simon Lacordaire sur les Sources et fontaines de Paris (Fayard, 1979):

"Sur une photo de la fontaine conservée au cabinet des estampes du musée Carnavalet elle comporte un style qui pourrait être celui d'un cadran solaire."

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-32351596.html

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19 février 2006 7 19 /02 /février /2006 18:37


Le maître de Julien Champagne à l'Ecole des Beaux Arts de Paris, Léon Gérome, eut de nombreux élèves. Il en eut même dit-on plus de deux mille, et a eu sur eux une très grande influence, en étant non seulement respecté, mais à ce que l'on rapporte, aimé. Certains artistes fréquentèrent en outre son atelier personnel. Fut-ce la cas de Julien?

Beaucoup de ces condisciples de Champagne portent des noms de nos jours peu familiers au grand public. Citons Léon Bakst, Léopold Batut, Frederick Arthur Bridgman, Gustave Courtois, Léon Charles Caniccioni, Pascal Dagnan-Bouveret, Henry d'Estienne, Maxime Faivre, Jules Alexis Muenier, René-Xavier Prinet.

Trois au moins des élèves de Léon Gérome sont toutefois actuellement mondialement célèbres:
Odilon Redon (1840-1916), Fernand Léger (1881-1955), le dernier disciple de Gérome, semble-t-il, et Aristide  Maillol (1861-1941), dont nous reproduisons ci-dessus une des sculptures
intitulées La rivière (1939).

Cette sculpture aurait été créée en hommage à l'écrivain Henri Barbusse (1873-1935). Un exemplaire en est actuellement visible au jardin des Tuileries, à Paris.

D'après Richard Khaitzine, dans son Paris, Secrets et Mystères (Le Mercure Dauphinois, 2006), Vincent van Gogh (1853-1890) et Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901) furent également des élèves de Léon Gérôme. Toujours d'après Khaitzine, Gérome aurait enfin encouragé le Douanier Rousseau.

Julien Champagne connut-il certains de ces artistes, des moins connus aux plus cèlèbres? Sans doute, mais je manque pour l'instant de détails à ce sujet.

L'un d'eux au moins fut de ses amis, et est évoqué par Eugène Canseliet dans sa préface à la deuxième édition des Demeures Philosophales de Fulcanelli (Omnium Littéraire, 1960).

Canseliet y rappelle en effet que Julien Champagne "avait été l'élève de Jean Léon Gérome, ainsi que notre ami commun, mon pauvre cher vieux Mariano Ancon, artiste fier, digne des temps antiques, mort de misère en 1943, au milieu de ses toiles entassées par centaines, dans son petit logement de la rue de la Chapelle à Saint-Ouen, que devait bientôt anéantir le terrible bombardement."

Elève comme Julien Champagne de Léon Gérome, le peintre Mariano Ancon, sur qui toute autre information semble avoir disparu, comme sous un intense bombardement de silence, ou jetée à la grande rivière de l'indifférence, a donc été un ami commun d'Eugène Canseliet et Julien Champagne.

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-32351547.html


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18 février 2006 6 18 /02 /février /2006 22:36

 




Il y a en France plusieurs maisons d'Adam et Eve, et elles semblent avoir une signification hermétique ou alchimique. Celle de Montferrand (Puy de Dôme, XVème siècle) est dans ce cas, il y en a également une au Mans (Sarthe), à laquelle est consacré tout un chapitre des Demeures Philosophales de Fulcanelli (Le mythe alchimique d'Adam et Eve).

La planche de Julien Champagne qui en est une des illustrations et qui est reproduite ci-dessus
porte le numéro X et s'intitule: Le Mans - Maison d'Adam et Eve Bas-relief du XVIème siècle.

Voici une partie du commentaire de Fulcanelli à son sujet:

"Cette demeure philosophale, située au Mans, nous montre, au premier étage, un bas-relief représentant Adam, le bras levé pour cueillir le fruit de l'arbor scientiae, tandis qu'Eve attire la branche vers lui, en s'aidant d'une corde.

Tous deux tiennent des phylactères, attributs chargés d'exprimer que ces personnages ont une signification occulte, différente de celle de la Genèse.

Ce motif, maltraité par les intempéries, - elles n'en n'ont guère épargné  que les grandes masses, - est circonscrit par une couronne de feuillage, de fleurs et de fruits, hiéroglyphes de la nature féconde, de l'abondance et de la production."

Depuis, la maison a été heureusement restaurée, ce qui nous permet de vous en offrir des clichés plus récents du même bas-relief; le cliché reproduit en fin de ce post n'est pas parfait, cependant  il permet du moins la comparaison avec le travail de Julien Champagne.


Mais laissons Fulcanelli poursuivre sa description et son élucidation:

"A droite et au-dessus, on distingue, parmi des rinceaux lépreux, l'image du soleil, tandis qu'à gauche apparaît celle de la lune. Les deux astres hermétiques viennent accentuer et préciser encore la qualité scientifique et l'expression profane du sujet emprunté aux saintes Ecritures."

Remarquons au passage que le soleil est représenté de face, et la lune de profil; mais quel rapport entre le mythe d'Adam et Eve et l'alchimie?

Faute de pouvoir  répondre brièvement à cette question difficile, nous renvoyons sans hésiter  nos lecteurs et nos lectrices aux Demeures Philosophales, non sans leur avoir précisé, avec Fulcanelli:

Adam est la première matière de l'art, et "ce sujet est cependant, et proprement, la mère de l'OEuvre, comme Eve est la mère des hommes."

Avant de quitter Le Mans, disons également quelques mots sur l'histoire de cette maison,
parfois confondue avec celle appelée "des deux amis" (XVème siècle).

Elle aurait été construite en 1525 par Jean de L'Epine ou de l'Espine, médecin et astrologue.
Le bas-relief qui nous occupe est parfois dénommé "d'Ariane et Bacchus." Ce qui ne doit pas avoir
échappé à Fulcanelli.



http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-32351494.html



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18 février 2006 6 18 /02 /février /2006 16:13



Voici sans doute la partie de l'oeuvre de Julien Champagne qui à ce jour a fait couler le plus d'encre; c'est paradoxal, mais c'est ainsi.

Il s'agit du dernier dessin de l'artiste à la fin du Mystère des Cathédrales de Fulcanelli. Pour
Robert Ambelain, toujours en 1962 dans Les Cahiers de La Tour Saint-Jacques, il est clair que
ce cul-de-lampe montre que "Champagne a signé, lui-même, son premier ouvrage, le Mystère
des Cathédrales."

Il estime que ces armes sont presque parlantes: "de gueules, au champagne d'or, à un hippocampe d'argent, posé en pal et brochant...".

Et il ajoute: "Sous l'écu, la banderole ou listel héraldique porte la devise du signataire: "Uber Campa Agna", qui doit se lire, affirme-t-il, Hubert Champagne.

Canseliet dans sa réponse conteste bien sûr, arguant qu'"il est inexact que Champagne recût
ce troisème prénom, correspondant cabalistique du latin uber."

Et bien, pour une fois, il se peut qu'il n'ait pas entièrement raison, si l'on en croit l'avis de décès de Jean-Julien, reproduit par Dubois et Ségaud. Et on comprend mal sur ce point la rétractation ultérieure d'Ambelain.

Mais il est vrai aussi que l'acte de naissance de Champagne, connu de mêmes sources, ne mentionne que le prénom Jean-Julien.

Donc tout n'est pas limpide, mais rappelons-nous que de même que le "prénom d'artiste" de
Champagne était Julien, son prénom d'usage dans sa famille était bien Hubert.

Ambelain quoiqu'il en soit maintient dans l'ensemble son interprétation, et conclut triomphalement:
"On pourrait soutenir que l'écu "de gueules au  champagne d'or" qui clôt le premier livre de Fulcanelli, avec sa devise  "Uber Campa Agna", n'ont pas de rapport avec l'auteur, mais simplement avec l'illustrateur...Il n'en est rien. Celui-là a voulu montrer qu'il s'identifiait avec le second. Car l'anagramme de Fulcanelli donne "l'écu final."

Je ne suis pas convaincu par cette conclusion; d'abord, cette interprétation...n'est qu'une interprétation. Ensuite, je note que l'anagramme n'est pas parfaite; comme dirait Grasset d'Orcet, une L manque. Ou plutôt : Ce que je vois c'est que manque une L.

Enfin, ce blason a fait l'objet d'interprétations divergentes: Dans son Fulcanelli, une identité révélée
(Claire Vigne, 1996) Frédéric Courjeaud termine sa propre investigation en identifiant, sur la même
base, Camille Flammarion.

Et finalement, sur son excellent site partiellement consacré à l'alchimie (http://hdelboy.club.fr/index.html), Hervé Delboy reproduit le blason ci-dessous et pointe du doigt Pierre de Lesseps, en citant à ce propos l'opinion de l'hermétiste Serge Hutin, auteur, notamment, d'un célèbre petit volume de la collection Que Sais-Je?, des PUF, sur l'alchimie.

Opinion que rapporte également, toujours d'après Serge Hutin, Patrick Rivière, autre hermétiste, dans son Fulcanelli, qui suis-je?, paru en 2004 chez Pardès:

"Le symbolique cheval marin était à l'honneur chez les Lesseps." Et il précise que sans doute il servait, avenue Montaigne, d'"écusson d'agrément."




Ces armes parlantes pourraient-elles être celles des Frères Chevaliers d'Héliopolis? On n'a peut-être pas assez remarqué à ce jour, quoiqu'il en soit, que la tradition que je suis tenté de dire être celle de l'écu final a été reprise, à commencer par le disciple de Fulcanelli et ami de Julien Champagne, Eugène Canseliet.


C'est ainsi qu'à la fin de son volume Alchimie, études diverses (Pauvert, 1964 et 1978), Canseliet a fait apposer son propre blason ésotérique.

Et afin que nul n'ignore que ce sont ses propres armes qui sont ainsi représentées, il les a fait accompagner de sa devise hermétique personnelle, en forme de jeu de mots cabalistique:

"Quand Sel y est."

Quant à la table des hors-texte qui suit immédiatement, elle nous précise qu'il sagit là du "blason du Grand OEuvre par voie sèche."


Adepte de la même voie, et lui-même disciple d'Eugène Canseliet, Jean Laplace a, lui,  fait représenter ses armes d'élection à la fin de son article non signé intitulé Aperçu vitriolique et paru en 1988 dans le numéro 31 de la revue La tourbe des philosophes.

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-32327479.html


"L'or y vit."

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18 février 2006 6 18 /02 /février /2006 15:37


Que Julien Champagne ait oeuvré au laboratoire paraît incontestable. Voici une photo extraite des Cahiers de la Tour Saint-Jacques déjà mentionnés, dans la partie consacrée au "dossier Fulcanelli" (1962).

Elle est très précisément intitulée : Jean-Julien Champagne dans son laboratoire, et située dans la partie du cahier où se situe la réponse d'Eugène Canseliet au "réquisitoire" de Robert Ambelain.

Canseliet  dans son texte semble d'ailleurs le considérer plus comme un spagyriste que comme un alchimiste, c'est-à-dire qu'il ne prenait pas en compte, selon lui,  les influences extérieures exigées dans les manipulations, contrairement à un Fulcanelli par exemple:

"Ce qui n'empêchait pas qu'il se livrât, d'ailleurs très incommodément, à l'aide de son petit poële rond, à des essais multiples de spagyrie par la voie du creuset."

Quant au lieu de la photo, il pourrait s'agir de la rue Vernier, à Paris, plutôt que de la rue Rochechouart, ou de la banlieue parisienne.

Canseliet poursuit en effet: "Sur le même couloir de ce sixième étage (de la rue Rochechouart) , penser que Champagne avait un laboratoire, serait aussi faux que de croire qu'il en avait eu un précédemment, même très modeste, à Villiers-le-Bel."

"Le seul aménagement, digne du nom de laboratoire, dont il eût disposé, dans une pièce à part, se trouvait rue Vernier, où je le visitais presque chaque semaine, depuis l'été de 1916."

Si on suit Canseliet, cette photo aurait donc été prise dans le laboratoire mis par les Lesseps à la disposition de Julien, et pendant la première guerre mondiale, alors que notre artiste avoisinait la quarantaine.


nourry.champagne.jpg

nourrysaintyves.champagne

 

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Des compétences alchimiques de Champagne, Emile Nourry, alias Pierre Saintyves (1870-1935), fut rapidement convaincu, puisque dès 1927 il rendait compte dans un de ses catalogues de libraire de la publication de l'édition originale du Mystère des Cathédrales de Fulcanelli, précisant:

"Fulcanelli, avec une rare pénétration, s'est appliqué à recueillir tous les symboles de verre ou de pierre des cathédrales et nous les a rendus sensibles avec un art remarquable.

Il a d'ailleurs été secondé dans cette oeuvre par un artiste, Julien Champagne, qui est lui-même, tout le prouve, un savant hermétiste."

Or Emile, qui avait dès 1914 publié à tirage limité une splendide édition du Mutus Liber, augmentée de la lumineuse Hyptypose de Magophon, alias Pierre Dujols, était lui même sans nul doute un connaisseur, et même un "amateur de Science."

enML1914.champagne

 

EN1914signure.champagne


labosuite.champagne.jpg

Fin 2008, Ibrahim a publié dans son excellent site référencé ci-contre, La rue de l'alchimie, un cliché inédit du laboratoire de Julien Champagne, qui ajoute-t-il à juste titre comporte une dédicace de ce dernier à Pierre Dujols.

Cette photo conservée par Magophon jusqu'à son décès semble provenir, vraisemblablement de façon indirecte, de la famille de l'auteur de l'Hypotypose au Mutus Liber:

http://hermetism.free.fr/personne%20Fulcanelli.htm
http://hermetism.free.fr/personne%20Fulcanelli.htm#laboratoire


http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-32326207.html


NourryEL.champagne

 

librairie nourry big.champagne

 


nourry1911.champagne
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15 février 2006 3 15 /02 /février /2006 10:07

Reimsmusée.champagne



Il était une fois, à Reims, une maison du XIIème siècle, dont le seul tympan survécut à la tourmente des siècles (elle aurait été détruite en 1918). Il s'en alla dormir au Musée lapidaire de la ville. Fulcanelli le tira de son sommeil pour l'édification du lecteur de ses Demeures Philosophales, et Julien Champagne le dessina (planche II des Demeures, ci-dessus).

"Ce tympan, précise Fulcanelli, est conservé au Musée lapidaire de Reims, établi dans les locaux de l'hopital civil (ancienne abbaye de Saint-Rémi, rue Simon). On le découvrit vers 1857, lors de la construction de la prison, dans les fondations de la maison dite de la Chrétienté de Reims, située sur la place du Parvis, et qui portait l'inscription: Fides, Spes, Caritas. Cette maison appartenait au chapitre."

On sait que la foi, l'espérance et la charité représentent pour le christianisme les trois vertus théologales, comme la force, la justice, la prudence  et la tempérance, étudiées à Nantes dans les Demeures, en sont les vertus cardinales. Mais c'est le tympan lui-même, et non les vertus, qui cette fois fixe et retient, dirons-nous, l'attention de Fulcanelli:

"Voici l'admirable tympan qui décorait, au lointain XIIème siècle, la porte d'entrée d'une ancienne maison rémoise. Le sujet, fort transparent, se passerait aisément de description. Sous une grande arcade en inscrivant deux autres géminées, un maître enseigne son disciple et lui montre du doigt, sur les pages d'un livre ouvert, le passage qu'il commente.

Au-dessous, un jeune et vigoureux athlète étrangle un animal monstrueux, - peut-être un dragon, - dont on n'aperçoit que la tête et le col. Il voisine avec deux jouvenceaux étroitement enlacés.

La Science apparaît ainsi comme dominatrice de la Force et de l'Amour, opposant la supériorité de l'esprit aux manifestations physiques de la puissance et du sentiment."



En ce lendemain d'une fête de la Saint-Valentin elle-même soumise à la tyrannie de l'argent, voici une bien austère et bien belle leçon. Mais Fulcanelli poursuit:

"Comment admettre qu'une construction, signée d'une telle pensée, n'ait point appartenu à quelque philosophe inconnu? Pourquoi refuserions-nous à ce bas-relief le crédit d'une conception symbolique émanant d'un cerveau cultivé, d'un homme instruit affirmant son goût pour l'étude et prêchant d'exemple?

Nous aurions donc le plus grand tort, assurément, d'exclure ce logis, au frontispice si caractéristique, du nombre des oeuvres emblématiques que nous nous proposons d'étudier sous le titre de Demeures Philosophales."

Tiré de son long endormissement, le tympan de la maison rémoise, magnifiquement reproduit par Julien Champagne, ouvre donc bien le cycle des Demeures de l'illustre et mystérieux Fulcanelli.

Et sans doute était-il, de fait, salubre que cet enseignement écrit et dessiné d'un maître et de son disciple et illustrateur, fût dispensé dans la cité royale où, un siècle plus tard, vint fleurir le sourire lumineux, et le regard empreint de foi, d'espérance et de charité, d'un ange ailé.

 

Quoiqu'il en soit, il semble qu'une copie de ce tympan ait figuré ou figure au musée des monuments français, à Paris:

http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/memoire_fr?ACTION=RETROUVER&FIELD_1=Cmemo1&VALUE_1=51454&FIELD_2=Cedif&VALUE_2=tympan&FIELD_3=Caut&VALUE_3=&FIELD_4=Adresse&VALUE_4=&FIELD_5=L%e9gende&VALUE_5=&FIELD_6=Cnum&VALUE_6=&FIELD_7=TOUT&VALUE_7=&FIELD_8=COULEUR&VALUE_8=%20&NUMBER=2&GRP=0&REQ=%28%2851454%29%20%3aCOM%2cDPT%2cINSEE%2cPAYS%2cREG%2cLIEU%20%20ET%20%20%28%28tympan%29%20%3aOBJT%2cEDIF%2cSUJET%2cTICO%2cEDIARCH%2cSTRUCT%2cSITE%20%29%29&USRNAME=nobody&USRPWD=4%24%2534P&SPEC=9&SYN=1&IMLY=&MAX1=1&MAX2=1&MAX3=50&DOM=Tous

 

Le musée rémois qui abrite l'original  s'apelle désormais saint-Rémi...

http://www.itinerairesbis.com/choix_monde/musee/stremi/remi.htm#fronton

 

sap01 lp008986 p.champagne



http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-32326155.html



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14 février 2006 2 14 /02 /février /2006 19:13


Julien Champagne fut employé par la famille de Lesseps non seulement comme dessinateur - et alchimiste - mais aussi comme ingénieur.

C'est ainsi qu'il mit au point avenue Montaigne, pour et chez les de Lesseps, le traineau à hélice photographié ci-dessus. Cette image a été insérée par Eugène Canseliet dans ses Deux Logis Alchimiques.

Il semble que Champagne en ait été l'inventeur, en fait d'après Canseliet le co-inventeur avec le fils aîné de Ferdinand de Lesseps.

Dans un article de Prismes Hebdo en 2004 (Fulcanelli: un secret "inviolable"?), Jacques Keystone avance l'hypothèse du détournement par Champagne d'une invention de Fulcanelli, qui à l'époque aurait travaillé  pour la défense nationale.

Nous sommes en effet à ce moment à la veille du déclenchement de la première guerre mondiale et, dans son livre Fulcanelli dévoilé,Geneviève Dubois donne une photo de Julien auprès du turbo-propulseur en construction, qu'elle date de juin 1914. Elle ajoute que les essais eurent lieu en juillet de la même année, et que Champagne y a associé son ami le romancier Raymond Roussel, déjà évoqué.

Canseliet pour sa part précise que Roussel admirait beaucoup ce traineau, "que d'ailleurs il fit photographier", et renvoie à notre cliché. S'agit-il du même que celui de Raymond?

Puisque nous revenons sur Roussel, je m'en voudrais de ne pas remercier au passage  un de mes lecteurs, que j'espère fidèle, justement dénommé Canterel, et qui m'a fait remarquer que Zo, le dessinateur de Roussel, a tenu la même place auprès de l'auteur de La Doublure que Champagne auprès de Fulcanelli.

Roussel était de fait lui aussi très exigeant et directif en matière d'illustration de ses ouvrages.

Pour en revenir au traineau à hélice, et si on voit mal à quelle utilité un tel engin aurait correspondu pour les armées en Europe occidentale et centrale, il était bien dans l'air du temps, en Amérique et en Europe septentrionale notamment.

Le Russe Dimitri Riabouchynski (1882-1962) étudie dès 1906 les hélices propulsives et produit un traineau à hélice rudimentaire à l'institut d'aérodynamique de Koutchino.

En France même, Jean-Baptiste Charcot (1867-1936) réalise dès 1908 ses traineaux automobiles de Dion-Bouton en vue d'expéditions dans l'Antarctique; il conclut à l'incompatibilité de l'hélice avec la neige.

En 1912, Douglas Mawson (1882-1958), explorateur australien qui fut le premier a atteindre le pôle sud, essaie vainement lui aussi un traineau à hélice, qui ne résiste pas au blizzard. C'est ce traineau qui fait l'objet du dessin colorié ci-dessous.

En 1922 , le Québecois canadien Joseph-Armand Bombardier (1907-1964) met au point un motoneige, dit aussi véhicule autoneige, qui est en fait un traineau à hélice.

L'invention de Julien Champagne était donc bien en phase avec la science du début du XXème siècle . Elle fit sensation quand le traineau fut conduit, après guerre,  par le trio Champagne-Roussel-Canseliet dans les rues de Paris. Ecoutons Canseliet se rappeler, en 1979:

"Cet appareil, en avance sur son époque, était, pour Raymond Roussel une source de grand plaisir. Cela nous rappelle cette fin d'après-midi, où l'auteur fastueux de La Poussière de Soleils, nous conduisit, Champagne et moi, jusqu'à la rue de Rochechouart. En cette année de grâce 1925, ce fut un bel attroupement qui se forma autour de l'énorme voiture automobile, et qui gêna fort le tramway allant et venant sur une voie unique."

Et bien formons le voeu d'ensemble et de conserve, cher et malicieux Eugène Canseliet, aller et venir sur cette voie unique, qui n'est pas tellement celle des tramways que celle de Julien Champagne, autrement  dit de l'art et de l'alchimie. 

Même si "l'énorme voiture automobile" dont il s'agit n'est sans doute pas le traineau à hélice de Lesseps et Champagne, mais plutôt la roulotte de luxe que de nos jours on qualifierait probablement de camping car, et qui fut précisément livrée en 1925 au fantasque Raymond Roussel.



http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-32326118.html



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