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  • : Site consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.
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...consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.


Peintre et dessinateur, Julien Champagne est surtout connu de nos jours pour avoir illustré les ouvrages de Fulcanelli, un mystérieux alchimiste contemporain.

Et pourtant, il figure au Bénézit, la "Bible" internationale des créateurs. Et suivant son ami Eugène Canseliet, il fut bien un maître du pinceau et du crayon.

C'est à la découverte de cet artiste méconnu, mais profondément attachant, que je voudrais vous inviter. Je voudrais aussi vous demander de ne pas hésiter à enrichir mes articles de vos propres commentaires et de vos découvertes personnelles.

Bon voyage donc au pays légendaire de Julien Champagne.

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4 mars 2006 6 04 /03 /mars /2006 20:34


Ce tableau du peintre espagnol Juan de Valdes Leal (1622-1690) est aujourd'hui visible à l'Hopital de la Charité de Séville, cité chère à Fulcanelli et Canseliet.

Daté de 1672, il est devenu célèbre en alchimie pour avoir fourni à Fulcanelli le titre de son troisième ouvrage, dont il retira les notes à son disciple Eugène Canseliet, ayant pris la décision de ne pas le faire paraître.

Il a été reproduit à plusieurs reprises par la suite par d'autres alchimistes, qui en ont fait parfois la couverture de certains de leurs traités, en particulier René Alleau (Aspects de l'alchimie traditionnelle) et Jean Laplace (Révélations alchimiques sur la fin du monde).

Dès 1954 Eugène Canseliet dans sa préface à la Nouvelle Assemblée des Philosophes Chymiques de Claude d'Ygé (Dervy) s'est appesanti sur la portée de l'oeuvre de Valdes Leal:

"Qui n'a vu cette toile à Séville, tout de suite en entrant dans l'église de la Santa Caridad, ne saurait en déceler tout le bouleversant magnétisme, pénétrant d'irrésistible tristesse l'âme déjà émue de présence irréelle, de quelque ombre illustre familière du lieu, et que concrétisent sans doute, en poignant témoignage, le masque mortuaire et l'épée de don Juan.

L'hermétiste aurait beaucoup à découvrir dans la vie et les oeuvres du hermano major, Miguel de Manara, de qui Valdes Leal a présenté, dans sa caja sans couvercle, le cadavre (?) enveloppé du manteau blanc des chevaliers de Calatrava: - Ni mas, ni menos; ni plus, ni moins -. Cette main percée par le clou de la Passion, qui apparaît issant telle la main de gloire - la man de gorre, - de nos dialectes d'oc, utilisée pour la découverte des trésors, n'est pas celle du Christ, mais d'une femme, selon que le proclament le galbe délicat et le mouvement précieux."

En 1999, Jean-Marc Savary a fait paraître de Londres aux éditions Liber Mirabilis un texte signé Fulcanelli et intitulé précisément Finis Gloriae Mundi (FGM). Quelque soient par ailleurs ses défauts et ses qualités, ce livre, préfacé par Jacques d'Arès, successeur de Paul Le Cour à la tête de la revue ésotérique Atlantis, n'est sans doute pas du même Fulcanelli que le Mystère des Cathédrales et les Demeures Philosophales, ouvrages illustrés tous deux par Julien Champagne.

Ajoutons tout de même que le FGM de Savary a bientôt fait l'objet d'une édition espagnole, par les soins des éditions Obelisco de Barcelone. Puis d'une italienne...

Pour en revenir à Julien, nous avons déjà vu à propos de Cimiez que ce dernier a bel et bien travaillé sur les illustrations du troisième livre, non paru, de l'authentique Fulcanelli.

Jean Laplace, déjà mentionné,  a consacré au Finis Gloriae Mundi une bonne partie de son article
"Aperçu vitriolique", non signé mais pourvu de ses armes héraldiques, et paru dans le N°31 de la revue La tourbe des philosophes, en 1988.

On y trouvera non seulement un synopsis du "vrai" FGM, mais aussi des indications sur la partie des notes le concernant qui était restée entre les mains de Canseliet après que Fulcanelli lui en ait fait rendre l'essentiel.

Nous y apprenons qu'au dos d'une photo du tableau ci-dessus reproduit figuraient des indications de Fulcanelli à Julien Champagne pour le frontispice de son troisième ouvrage.

Il semble bien que ce  frontispice aurait pris appui sur le dit tableau de Valdes Leal, si on en croit le site Prismes Hebdo (http://:prismeshebdo.com/, article Synopsis du Finis Gloriae Mundi):

"La photographie devant servir de modèle à Julien Champagne pour le dessin du frontispice du toisième ouvrage de Fulcanelli porte au dos une note manuscrite précisant que l'arrondi du cadre devra être exploité pour introduire, d'un côté les pyramides d'Egypte noyées sous les eaux avec le mot grec CHTHES inscrit dans un phylactère, de l'autre les mêmes pyramides dans un paysage calciné avec le mot AYRION."

http://www.prismeshebdo.com/prismeshebdo/article.php3?id_article=504
http://touscesgens.hautetfort.com/archive/2006/08/13/finis-gloria-mundi.html

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-julien-champagne-e-il--finis-gloriae-mundi---
julien-champagne-et-le-finis-gloriae-mundi--35786490.html

 

Repris à Canseliet par Fulcanelli vers 1927-1928, le manuscrit du FGM a-t-il ensuite été détruit par son auteur? Rien ne permet de l'affirmer.

 

Je viens de visionner un film de 2009 qui à mon sens permet de se faire une idée d'une partie au moins de l'esprit qui y a sans doute présidé:

http://www.youtube.com/watch?v=-e5gwjPWT6Q

 

Revelation.champagne-copie-1.JPG

 

Ce film de Patrice Pooyard réalisé d'après le livre actuellement inédit de Jacques Grimault a fait l'objet d'un livret qu'on pourra éventuellement se procurer auprès de l'association La Nouvelle Atlantide:

http://www.nouvelle-atlantide.org/index.html

 

JGrévélation.champagne





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4 mars 2006 6 04 /03 /mars /2006 17:50



La planche XLI des Demeures Philosophales de Fulcanelli est curieuse à plus d'un titre.
Elle est intitulée "le chevalier de l'apocalypse" et représente une sculpture que l'on est supposé, d'après le livre, trouver au porche méridional de l'église saint Pierre de Melle (Deux Sèvres).

Elle se trouve en fait au portail nord d'une autre église de la même commune poitevine, cité qui d'ailleurs est située non loin des anciennes mines des rois francs: l'église saint Hilaire.

Cette église romane des XIème et XIIème siècles se trouve sur la route du pélerinage de saint Jacques de Compostelle. C'est la plus sculptée du pays mellois, et notre cavalier en ronde-bosse
en est précisément un des fleurons.

Il représenterait selon certains Constantin trimphant du paganisme. Tel n'est pas l'avis de Fulcanelli, pour qui  le dessin de Julien Champagne représente bien "le chevalier mystique dont parle le visionnaire de Pathmos, qui doit venir dans la plénitude de la lumière et surgir du feu, à la manière d'un pur esprit."

Voici la description fulcanellienne de la scène ainsi représentée:

"C'est une grave et noble statue qui, sous une arcade en plein cintre, se dresse au-dessus du porche sud, toujours soumis, à cause de son orientation, au rayonnement solaire.

L'arc et la couronne lui sont remis au milieu de l'ineffable gloire divine, dont l'éclat fulgurant consume tout ce qu'il illumine. Si notre cavalier ne montre point l'arme symbolique, il est coiffé, néanmoins, du signe de toute royauté.

Son attitude rigide, sa haute stature annoncent la puissance, mais l'expression de sa physionomie semble empreinte de quelque tristesse."

C'est que l'humanité, "mûre pour le châtiment suprême, est figurée par le personnage que le cheval renverse et piétine, sans que le conducteur en marque le plus léger souci."

Que faut-il penser de cette confusion entre églises, et entre Nord et Sud, entre eau et feu? Est-elle voulue ou involontaire? Je préfère réserver ma réponse pour l'instant.

Je rappelerai seulement ici que l'apocalypse, ou révélation en grec, n'est pas seulement annonciatrice du destin du macrocosme, mais révèle aussi celui de la matière de l'alchimiste au sein du microcosme qu'il entretient au laboratoire. Ecoutons à nouveau Fulcanelli:

"La terre, comme tout ce qui vit d'elle, en elle et par elle, a son temps prévu et déterminé, ses époques évolutives rigoureusement fixées, établies, séparées par autant de périodes inactives. Elle est ainsi condamnée à mourir, afin de renaître."


Sursis au châtiment? La jambe avant droite du destrier biblique magnifiquement reproduit par Julien Champagne a disparu de notre cliché ci-dessous, bien sûr plus récent.

Dans une note de bas de page de l'édition Pauvert des Demeures Philosophales de Fulcanelli, Eugène Canseliet précise:

"La statue équestre que dessina Julien Champagne au début de l'été 1919 est mantenant mutilée en partie.

Le cavalier a perdu son pied droit, tandis que le cheval, sans doute sous le même choc, s'est trouvé amputé, à dextre également, de sa jambe antérieure qu'il levait en piaffant."

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-36595286.html



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4 mars 2006 6 04 /03 /mars /2006 16:30



Fulcanelli était un intime de René (Raphaël) Viviani, né en 1863 à Sidi Bel Abbès (Algérie) et mort en 1925 au Plessis Robinson (Hauts de Seine).

Viviani fut par deux fois président du conseil, c'est à dire chef du gouvernement, au tout début de la première guerre mondiale.

Dans le numéro dix de la revue La tourbe des philosophes (1980), qui lui est d'ailleurs consacré, le disciple de Fulcanelli, Eugène Canseliet, se souvient de ce jour de 1919 où son maître et lui rencontrèrent ensemble, avenue Montaigne,  l'homme politique:

"Fulcanelli se trouvait dans la cour, en compagnie de René Viviani, de qui la calèche attendait sur l'avenue. Je m'arrêtai pour saluer avec beaucoup de déférence, car je savais la qualité du visiteur et l'amitié qui l'unissait intimement à son "très cher Fulcanelli."

Et Julien Champagne, dans tout ça, me direz vous? Canseliet poursuit:

"Resté incorrigiblement rapin, Julien Champagne avait un petit chien qu'il appelait Jougy, dont la robe blanche était frisée en larges coquilles. Il venait parfois avec cette bête aimable et toute pleine de cocasses drôleries. Son maître facétieux la faisait asseoir bien d'aplomb, lui disait de faire la belle, en ajoutant fort gravement:

"Nous allons prononcer notre discours à Monsieur Viviani!"

Aussitôt l'animal, véritable petit cabot, se mettait à pousser de roques grognements en chaîne, qu'il semblait moduler et souligner de gestes, en allongeant et ramenant ses pattes antérieures."

Et Eugène  de conclure, indulgent:

"Certes ce n'était pas méchant; tout de même Fulcanelli , ayant eu connaissance du numéro, pria son dessinateur, qu'il ne le produisît pas devant les jeunes de Lesseps, c'est-à-dire les arrière-petits-enfants de Ferdinand qui perça le canal de Suez, sous Napoléon III."

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-32352126.html

 

RV.champagne



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4 mars 2006 6 04 /03 /mars /2006 15:25


Il est frappant de constater que les seuls dessins de Julien Champagne qui dans les deux ouvrages de Fulcanelli ( le Mystère des Cathédrales et les Demeures Philosophales) ne se rapportent pas à des monuments français ont trait à des oeuvres britanniques.

Champagne, ou plutôt Fulcanelli, qui cite d'autres constructions européennes, mais ne les a pas fait dessiner par Julien, avait-il avec nos voisins d'outre-Manche une relation privilégiée?

Quoiqu'il en soit, voici, empruntée aux Demeures Philosophales, une bien belle planche de Champagne, qui y porte le numéro XX.

Elle figure une statue de saint Jacques le Majeur, qui se trouve en l'abbaye de Westminster, à Londres, dont une estampe du XIXème siècle, qui la représente en une vue extérieure d'ensemble, est également reproduite ci-après.

Fulcanelli, qualifiant pour sa part dans son texte cette statuette d'"oeuvre magistale du XIVème siècle", ajoute aussitôt qu'elle "nous montre saint Jacques revêtu du manteau, la musette au côté, coiffé du large chapeau orné de la coquille.

Il tient en sa main gauche le livre fermé, enveloppé d'une housse formant étui. Seul, le bourdon, sur lequel il s'appuyait de la main droite, a disparu."

Pour Fulcanelli, ce livre fermé est le "symbole parlant du sujet dont se servent les alchimistes et qu'ils emportent au départ." De quel départ s'agit-il, au fait?

Mais du départ de leur pélerinage igné,  dont celui de saint Jacques est bien sûr une allégorie. L'arrivée à Compostelle implique ainsi, dixit Fulcanelli,  "l'acquisition de l'étoile."



Voici en tout cas une autre représentation de notre saint pélerin, très similaire à la première, puisque cette magnifique statuette en bois est  datée par les experts des environs de  1500, et serait  originaire du Sud de l'Allemagne.

http://www.hampel-auctions.com/en/75-156/onlinecatalog-detail-n1950.html

Quant à l'origine du dessin de Champagne, il s'agit très certainement du tombeau d'Henri VII, dit aussi Lady Chapel:

http://www.british-history.ac.uk/report.aspx?compid=119591

 

En voici un cliché, extrait de l'inventaire des monuments historiques britanniques.

 

champagnejamesimage.champagne.aspx

 

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-32352092.html


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3 mars 2006 5 03 /03 /mars /2006 22:10



LA1921.champagne

 

Voici un ami de Julien Champagne, probablement rencontré au sein du cercle des Veilleurs
de René Schwaller, dit de Lubicz.

Champagne lui restera attaché jusque dans les derniers mois de sa vie terrestre, au point de lui faire part du dernier état de sa santé chancelante.

Les deux clichés reproduits dans ce post en font foi, qui tous deux sont empruntés, encore une fois, à l'édition italienne du livre de Geneviève Dubois, Fulcanelli dévoilé. Le premier figure également dans l'ouvrage d'Erik Sablé sur René Schwaller (Dervy, 2003).

Mais qui était Louis Allainguillaume, que dans ses alchimiques mémoires Eugène Canseliet appelle plaisamment Alain Guillaume?

Né en 1878, nous rappelle Dubois, il était originaire de Caen; il mourut en en 1946 à Cardiff (pays de Galles). Il était le père de deux enfants d'Isha Schwaller; riche négociant, notamment... charbonnier, il finança les travaux de René Schwaller, et c'est grâce à ses subsides que René put allouer à Julien Champagne des mensualités confortables.



D'après Emmanuel Dufour-Kowalski (La quête alchimique de René Schwaller, Archè, 2006), les deux enfants d'Isha et Louis, Suzanne, née en 1907, et Jacques, né en 1916, mourront tragiquement à l'époque de la deuxième guerre mondiale.

Pour Erik Sablé, Suzanne aurait péri dans un accident de voiture et Jacques, un protégé de Rose Celli, aurait été tué en Tunisie.

Après la mort de Louis Allainguillaume, son épouse Madeleine Jolly aurait été vivre au Plan-de-Grasse chez les Schwaller...

Le nom d'Allainguillaume ne peut être dissocié,croyons-nous,  de celui de Georges Lamy, négociant en charbon, mais aussi armateur de navires dont la famille  créa en 1903 la Société Navale Caennaise. Il épousa Jeanne Germain-Lamy (Isha) en 1906. Lamy fut aussi théosophe, comme Allainguillaume, qui deviendra l'ami intime d'Isha, avant de s'éloigner des Schwaller en raison de leur mariage intervenu à la mort de Georges Lamy.

Il quittera ainsi leur groupe de Suhalia, dans l'Engadine suisse, en 1926-1927, après en avoir été le principal mécène.

Notons au passage qu'une certaine Lucie Lamy proche des Schwaller fut plus tard une illustratrice de leurs livres. Il s'agit en fait d'une fille d'Isha et de Georges, devenue la belle-fille de René Schwaller:

http://www.archerjulienchampagne.com/article-3603422.html
http://touscesgens.hautetfort.com/archive/2006/08/13/allainguillaume-louis.html

Dans ses livres consacrés  à Oscar Milosz, L'étoile au front, Dervy, 1993, et O.V. Milosz, L'âge d'homme, 1996, Alexandra...Charbonnier explique qu'avant la première guerre mondiale René Schwaller travaillait pour Louis Allainguillaume, qui était à la tête d'une importante affaire d'import-export à Caen.

Pus tard, rapporte-t-elle, Louis Allainguillaume fit partie du cercle intérieur de l'ordre des Veilleurs,
tout comme Milosz et Schwaller; et cet "ordre" composé d'une douzaine de personnes était celui des frères d'Elie.

Dans son récent livre sur Schwaller (L'oeuvre au rouge, L'âge d'homme, 2006), Emmanuel Dufour-Kowalski précise, citant René Guénon in Le théosophisme, Nouvelle librairie nationale, 1921):

"En 1918, le groupe dirigé par René Schwaller et financé par Louis Allainguillaume prit à bail (à Paris) la maison de Balzac, menacée de  destruction."

Pour lui, Louis Allainguillaume fut au sein du cercle intérieur des Veilleurs un certain Pierre d'Elie. Il aurait également en 1922 racheté pour le groupe le hameau suisse de Suhalia.

Allainguillaume fut par ailleurs, comme nous y reviendrons peut-être tantôt, un proche de Lubicz-Milosz, comme il le fut de Julien Champagne.


Dans son livre sur son mari René Schwaller: Aor (La Colombe, 1963), Isha Schwaller de Lubicz rend à son ancien compagnon un hommage qui les honore tous deux.

Isha cite ainsi un long passage d'une conférence prononcée en 1920 par Louis dans le cadre du cercle des Veilleurs, dont je ne retiendrai que ce bref mais lumineux extrait:

"Le cycle éternel de l'Etre tourne sans issue dans le cercle fini de notre intelligence impuissante à connaître et à créer, car il n'y a pas coïncidence entre les deux.

C'est la vie qui est  Conscience! C'est la vie qui est créatrice! La Vie seule peut connaître la vie...le Commencement et la Fin échappent à l'intelligence."

 

ishaschwaller.champagne

 

signureisha.champagne



http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-32352033.html



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1 mars 2006 3 01 /03 /mars /2006 07:20

 

 

Nous voici maintenant de retour à Rouen, à nouveau à l'hotel de Bourgtheroulde, déjà mentionné
à propos du phénix (voir notre post précédent: Immortalité de Champagne).

On observera, au passage, qu'après le phénix, la salamandre est cette fois sollicitée; encore une
"bête à feu"! L'alchimie est donc bien, décidément, une philosophie par le feu.

Joyau architectural, cet hotel de la capitale normande se trouve sur la place de la Pucelle. Il fut bâti entre 1505 et 1525 par Guillaume II Le Roux, seigneur de Bourgtheroulde.

Commandées par Guillaume III en 1520, certaines sculptures de la galerie dite d'Aumale y évoquent la rencontre "du drap d'or", entre François 1er et Henry VIII d'Angleterre.

Doit-on principalement ou uniquement au premier des deux souverains le dessin de Julien Champagne, reproduit ci-dessus, qui fait office de frontispice aux Demeures Philosophales de Fulcanelli?  Bien que le volage François en fît son emblème favori, rien n'est moins sûr.

Dans le même livre, au chapitre précisément consacré à la salamandre de Lisieux, Fulcanelli est sévère pour ce roi, rapportant l'avis selon lequel il fut avant tout "un fou brillant".

La salamandre, que le philosophe hermétique de Cyrano Bergerac mit aussi en vedette quelques décennies plus tard que Bourgtheroulde, est en effet en alchimie, nous rappelle Fulcanelli, "ce feu spirituel, informé et corporifié en sel, c'est le soufre caché, parce qu'au cours de son opération il ne se rend jamais manifeste ni sensible aux yeux."

Quoiqu'il en soit, la salamandre de Rouen  est ainsi, comme le phénix, immortalisée, et poursuit
son éternelle combustion, à nouveau évoquée par un alchimiste contemporain, déja mentionné comme disciple de Canseliet: Bernard Chauvière.

Auteur du livre précédemment cité: Parcours alchimique à l'usage d'un opératif, et inspiré par le dessin de Julien Champagne, il a réalisé et signé l'oeuvre reproduite ci-dessous, qui me paraît constituer un bel hommage à "notre cher Hubert".

 
http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-32351967.html

 

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27 février 2006 1 27 /02 /février /2006 22:52


Voici deux dédicaces de Julien Champagne, extraites de l'édition italienne du livre de Geneviève
Dubois (Fulcanelli, Mediterranee, 1996).

Ces deux dédicaces ont déjà été mentionnées dans un post précédent (Champagne apôtre de la science hermétique).

L'une est adressée à ses amies Viard, l'autre à René Schwaller. Je ne suis pas graphologue, mais le scripteur semble être le même.

Il paraît probable que le second envoi ait trait à un des ouvrages de Fulcanelli, plus vraisemblablement le Mystère des Cathédrales (1926), ou sinon les Demeures Philosophales (1930).

Comme à ma connaissance Champagne n'a écrit aucun ouvrage particulier, je crois bien que le premier envoi est aussi, presque certainement, celui d'un des Fulcanelli, à moins qu'il ne s'agisse,
mais celà me semble moins crédible a priori, de l'oeuvre d'un tiers.

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-32351930.html



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26 février 2006 7 26 /02 /février /2006 19:13

ledadampierre.champagne



Classé monument historique, le chateau de Dampierre-sur-Boutonne (Charente Maritime) est un joyau de l'art monumental français de la Renaissance.

Achevé vers 1550, il fut démantelé par le prince de Condé pendant les guerres de religion. Il a été ensuite reconstruit entre 1675 et 1683 par Jules Hardouin-Mansart.

Il comprend deux jardins, dont l'un fut conçu par André Le Notre. Le second est baucoup plus récent (1978).

Propriété privée, le chateau  fut récemment ravagé par un incendie (2002), mais demeure ouvert à la visite par monsieur et madame Jean-Louis Hedelin, qui se sont consacrés à la préservation et à la restauration de leur demeure.

Il se compose aujourd'hui d'un corps de logis flanqué de deux tours rondes couronnées par un chemin de ronde, et doté d'une vaste galerie construite vers 1540-1547 pour le chatelain de l'époque, Claude de Clermont d'Aulnay , et son épouse Jeanne de Vivonne, ou peut-être le frère cadet du premier, François de Clermont.

Les plafonds des deux étages de cette galerie possèdent des caissons décorés d'étonnants motifs sculptés à caractère emblématique et ésotérique, qui ont fait la célébrité du chateau. L'essentiel de ces caissons se trouve en fait dans la galerie du premier étage.

Le "merveilleux grimoire du chateau de Dampierre" constitue effectivement tout un chapitre des Demeures Philosophales de Fulcanelli. Nous donnons ici leur planche XXIII, dessinée par Julien Champagne, et un cliché plus récent, pris sous un angle légèrement différent, mais non moins évocateur de la beauté du site, et de sa demeure toujours vivante.

"Extérieurement, dit Fulcanelli, son architecture, quoique élégante et de bon goût, reste fort simple et ne possède rien de remarquable; mais il en est des édifices comme de certains hommes: leur tenue discrète, la modestie de leur apparence ne servent souvent qu'à voiler chez eux ce qu'ils ont de supérieur."

D'où sans doute la devise que notre alchimiste signale sur une des cheminées du chateau:

SE.COGNESTRE.ESTRE.ET.NON.PARESTRE.

Sur une autre, plus petite, l'invite à la sérénité - et à la visite du chateau, si ce n'est à un séjour prolongé et paisible - mérite également d'être rapportée:

DOVLCE.EST.LA.VIE.A.LA.BIEN.SVYVRE.
EMMY.SOYET.PRINTANS.SOYET.HYVERS.
SOVBS.BLANCHE.NEIGE.OV.RAMEAUX.VERTS.
QVAND.VRAYS.AMIS.NOVS.LA.FONT.VIVRE.
AINS.LEVR.PLACE.A.TOVS.EST.ICI.
COMME.AVX.VIEVLS.AVX.JEVNES.AVSSI.

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-32351902.html


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26 février 2006 7 26 /02 /février /2006 12:26





Dans son Alchimie expliquée, Eugène Canseliet rappelle qu'il se rendit avec Fulcanelli au couvent
franciscain de Cimiez, sur les hauteurs de Nice, dont ensemble ils admirèrent les fresques énigmatiques, d'inspiration hermétique.

Nous pouvons situer l'équipée des deux alchimistes dans les années 1910: 1917? C'est l'année que nous avons en tête, sans pour autant disposer sous la main de référence précise.

Quoiqu'il en soit, il est curieux de constater que cette visite à Cimiez ne déboucha pas sur l'inclusion par Fulcanelli du monastère prestigieux, dont les superbes peintures de la fin du XVIIème siècle sont aujourd'hui menacées par l'humidité des murs et des coeurs, y compris celle de leurs locataires, - nous voulons bien ici parler des moines qui continuent de l'habiter, - ni dans son Mystère des Cathédrales, ni même dans ses Demeures Philosophales.

Canseliet, de son côté, écarta Cimiez de ses Deux Logis, et se contenta, pour l'essentiel, de nous donner dans son édition des Douze Clefs de Basile Valentin un "traité dans le traité", en commentant, généralement en note de bas de page, une dizaine de ces emblèmes.

Il fallut donc attendre 1977 pour qu'un de ses élèves, Séverin Batfroi, consacre à Cimiez son Alchimiques Métamorphoses, paru chez Guy Trédaniel. Cet ouvrage parut mécontenter son maître, pour une raison ou une autre.

Encore une fois, comment expliquer ces réticences successives? C'est ce que nous allons tenter de mettre en lumière brièvement, et bien entendu nous allons pour ce faire relier à ce mystère, grand ou petit, l'oeuvre de Julien Champagne.

Dans cette optique, je vais me concentrer non sur les fresques elles-mêmes, mais sur la croix séraphique de Cimiez, plus ancienne puisque remontant à la fin du XVème siècle (1477, vraisemblablement), et qui bien que presque unique en Europe, n'est évoquée ni par Canseliet, ni par Batfroi.

Cette croix fut paraît-il sculptée sur commande du frère franciscain Louis Terrini. Initialement, ce calvaire de marbre veillait sur le repos des frères franciscains, enterrés dans le cimetière de leur couvent, sur la place Saint-François, à Nice intra-muros.

Sous l'Empire, ce cimetière disparut, et, dégradée à la Révolution, la croix fut mise en lieu sûr par un particulier. En 1804, elle rejoignit Cimiez. Vandalisée en 1979, elle fut abritée dans l'église du monastère, et sa copie actuelle, un moulage, peut être vue sur la place, comme on peut le constater sur nos deux clichés.

Le calvaire est composé d'une croix tréflée gothique, posée sur une colonne torse. La face sud de la croix porte au centre un séraphin (ange) crucifié, aux traits christiques, qui rappelle la vision de Saint-François d'Assise sur le mont Alverne.

Dans le bras de droite, on remarque une représentation du saint. Dans le bras de gauche, une image de Saint-Louis de Toulouse, saint franciscain.

Au sommet, un pélican nourissant ses trois petits, symbole de l'amour-charité (le pélican est réputé donner sa vie pour sauver ses enfants, comme le Christ pour sauver les hommes).

La face nord de la croix porte au centre une représentation de la Vierge encadrée de Saint-Bernardin de Sienne et de Sainte-Claire, saints franciscains. Au sommet, le Sauveur portant le globe du monde. Au pied, les armes de la famille De May.

Enfin, au pied de la croix, les armes de la famille Sardina, qui contribua, comme les De May, au transfert et au rétablissement de la croix. 

Cette croix a fait l'objet d'un article anonyme paru dans le N°29 de la revue d'alchimie La Tourbe des Philosophes: Un labourant, la croix séraphique du monastère de Cimiez (ca 1987).

Mais quel rapport avec Julien Champagne, me direz-vous? Ecoutons un autre disciple de Canseliet, Bernard Chauvière, auteur d'un Parcours alchimique à l'usage d'un opératif (Liber Mirabilis, Londres, 2000), où la croix séraphique figure en couverture, et dont je me permets de recommander l'ouvrage.

L'auteur répond, l'année de la parution de son livre,  aux questions d'Alkest, de La librairie du Merveilleux (http://alkest.club.fr/interview2.htm):

"A: Vous avez illustré vous même votre ouvrage avec de somptueuses planches "façon" Julien
Champagne, représentant divers sujets hermétiques; parmi ceux que j'ai pu voir il y avait la croix du monastère de Cimiez. Qu'est-ce qui vous a poussé à commenter et dessiner les motifs de ce "lieu magique" après Mr Canseliet?

BC: Lors d'une visite à Savignies, et alors que je montrais à Eugène Canseliet des photographies d'un tableau alchimique, et il m'a confirmé qu'il l'était bien, il m'a montré de grandes photographies de la croix de Cimiez, qui dataient des années 1920. Il m'a aussi dit que Julien Champagne en fit des dessins, et que cette croix était présente dans le Finis Gloriae Mundi de Fulcanelli."

Nous reviendrons sur le troisième livre, non paru, de Fulcanelli, mais en attendant il nous faut bien nous poser la question suivante: que sont donc devenus les dessins de Julien Champagne sur la croix séraphique de Cimiez?


Après une question, il est bon de penser à répondre, même si interrogation et affirmation paraissent peu correspondre.

Voici donc sur Cimiez un document inédit, dont l'intérêt me semble double. D'une part, cet ex-libris provient d'un document qui me donne la certitude que dans le courant du XVIIème siècle le monastère a pu abriter en sa bibliothèque certain(s) ouvrage(s) d'alchimie, et d'un autre côté il me conforte dans l'idée que Fulcanelli et Julien Champagne n'ont sans doute pas inauguré la pratique des signatures en forme de blason hermétique.

armescimiez.champagne.jpg
Quant à Bernard Chauvière, il vient, après l'ouvrage estimable quoique très académique de Virginie Malbouires (Les emblèmes franciscains du monastère de Cimiez, ANRT, 1996) de consacrer au symbolisme et à la tradition hermétique du monastère de Nice et de celui, voisin, de Saorge, un petit livre qui est lui inestimable.

Inestimable, il l'est tant par la qualité des reproductions des peintures allégoriques que par l'essentiel des commentaires, rassemblant en un seul volume ceux que son maître Eugène Canseliet avait consciencieusement disséminés pour sa part:

Le monastère de Cimiez, Arrakis, 2009
http://www.publipole.com/spip/spip.php?page=article&id_article=156



http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-32351862.html



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25 février 2006 6 25 /02 /février /2006 21:49


Un chapitre entier du Mystère des Cathédrales de Fulcanelli est consacré à Bourges, mais l'auteur, délaissant curieusement la cathédrale berruyère, insiste sur l'hotel Lallemant et sur le palais Jacques Coeur, le premier étant d'ailleurs traité de façon plus exhaustive.

Fulcanelli revient donc très logiquement sur le logis de l'argentier dans les Demeures Philosophales, dont le tableau de pierre dessiné ci-dessus par Julien Champagne et ci-dessous reproduit à l'état d'esquisse par un artiste postérieur constitue la planche XXXIII.

Cette planche est intitulée : Tympan-l'engagement secret.  De quel engagement s'agit-il? Nous le verrons, mais lisons d'abord ensemble la description de Fulcanelli:

"Ce panneau sculpté forme le tympan d'une porte ouverte sur la cour d'honneur et représente trois arbres exotiques, - palmier, figuier, dattier, - croissant au milieu de plantes herbacées; un encadrement de fleurs, de feuilles et de rameaux entoure ce bas-relief."

L'interprétation de notre alchimiste s'ensuit aussitôt, de façon limpide:

"Le palmier et le dattier, arbres de la même famille, étaient connus des Grecs sous le nom de Phoinis (latin Phoenix), qui est notre Phénix hermétique; ils figurent les deux Magistères et leur résultat, les deux pierres blanche et rouge, lesquelles n'ont qu'une seule et même nature comprise sous la dénomination cabalistique de Phénix.

Quant au figuier occupant le centre de la composition, il indique la substance minérale d'où les philosophes tirent les éléments de la renaissance miraculeuse du Phénix, et c'est le travail entier de cette renaissance qui constitue ce que l'on est convenu d'appeler le Grand-OEuvre."



Mais Fulcanelli ajoute:

"Le panneau aux trois arbres sculptés du palais de Bourges porte une devise. Sur la bordure d'encadrement décorée de rameaux florifères, l'observateur attentif découvre, en effet, des lettres
isolées, fort habilement dissimulées. Leur réunion compose une des maximes favorites du grand artiste que fut Jacques Coeur:

DE.MA.JOIE.DIRE.FAIRE.TAIRE.

Or, la joie de l'Adepte réside dans son occupation...La devise de Jacques Coeur, malgré sa brièveté et ses sous-entendus, se montre en concordance parfaite avec les enseignements traditionnels de l'éterrelle sagesse. Aucun philosophe, vraiment digne de ce nom, ne refuserait de souscrire aux règles de conduite qu'elle exprime et que l'on peut traduire ainsi:

Du Grand-OEuvre dire peu, faire beaucoup, taire toujours."


Argentier de Charles VII, Jacques Coeur (1406-1456?) , qui fit construire sa "grant maison" de 1443
à 1450, fut-il un Adepte? Fulcanelli qui vient ici de le qualifier d'artiste, c'est-à-dire d'alchimiste, procède par allusions dans le Mystère des Cathédrales:

"Jacques Coeur eut la réputation d'un Adepte éprouvé. David de Planis-Campy le cite, en effet, comme possédant "le don précieux de la pierre au blanc", en d'autres termes de la transmutation des métaux vils en argent. D'où, peut-être, son titre d'argentier."

Sur ce Jacques Coeur alchimiste je ne saurais trop vous recommander la lecture des deux ouvrages si poétiques et si sensibles de Joëlle Pellegrin Oldenbourg, parus en 2001,L'homme aux yeux d'émeraude, et D'alchimique mémoire, Jacques Coeur.

http://www.institut-khepera.com/



http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-32351826.html

jcbourgesalchimiste.champagne

 

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