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  • : Site consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.
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...consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.


Peintre et dessinateur, Julien Champagne est surtout connu de nos jours pour avoir illustré les ouvrages de Fulcanelli, un mystérieux alchimiste contemporain.

Et pourtant, il figure au Bénézit, la "Bible" internationale des créateurs. Et suivant son ami Eugène Canseliet, il fut bien un maître du pinceau et du crayon.

C'est à la découverte de cet artiste méconnu, mais profondément attachant, que je voudrais vous inviter. Je voudrais aussi vous demander de ne pas hésiter à enrichir mes articles de vos propres commentaires et de vos découvertes personnelles.

Bon voyage donc au pays légendaire de Julien Champagne.

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16 mars 2006 4 16 /03 /mars /2006 21:13



Julien Champagne (1877-1932) a-t-il eu des disciples ou des élèves dans le domaine de la peinture, du dessin, ou du violon, puisqu'à un moment de sa vie ce violoniste de talent a côtoyé le père de Stéphane Grapelli? Nous l'ignorons à ce stade.

Reste donc à nous interroger sur ses disciples en alchimie. Parmi ceux-ci, Eugène Canseliet
(1899-1982, nos clichés) pourrait faire office de candidat possible, en raison de son âge. Dans le "dossier Fulcanelli" de la revue La tour saint Jacques (numéro spécial parapsychologie, 1962), Robert Ambelain identifiant Julien Champagne à Fulcanelli, est naturellement conduit à considérer Eugène Canseliet, "unique disciple" dixit Canseliet de l'auteur du Mystère des Cathédrales et des
Demeures Philosophales, comme un élève de Champagne.

Mais ledit Canseliet dans la même revue réfute et cette identification et donc cette filiation. Exit donc à ce stade Eugène Canseliet comme élève de Julien Champagne en alchimie. Il dit expressément le considèrer comme un maître ès peinture, dessin, violon, et pour le reste comme un aîné et ami.

Jules Boucher (1902-1955) que nous avons aussi déjà rencontré est également un possible disciple en alchimie de Julien Champagne; Robert Ambelain dans le même numéro de la revue déjà citée défend cette thèse; à quoi Canseliet rétorque (ibidem): "Il fallait vraiment que Jules Boucher visitât Champagne dans le plus grand secret, pour qu'au cours de près de vingt années de rencontres hebdomadaires qu'il eût avec lui, je n'eusse eu l'occasion, à aucun moment, de m'en apercevoir. Je le vis deux ou trois fois, en 1922, tout au début, avec Gaston Sauvage, dans la bicoque de Champagne..." Exit donc encore Jules Boucher.

Pour la même raison, exit toujours Gaston Sauvage, dont nous ignorons presque tout, sauf qu'il fut comme Jules Boucher et chimiste chez Rhone Poulenc et membre comme lui et Julien Champagne de la confrérie déjà évoquée du Grand Lunaire, et qui assista à la transmutation de Sarcelles sur laquelle nous nous sommes déjà penché; et ce bien que Robert Ambelain (toujours lui) le range toujours dans son article mentionné ci-dessus parmi les "trois élèves de Champagne."

Soit, dira-t-on, mais alors quels disciples incontestables Julien Champagne a-t-il eu en alchimie? J'en citerai deux: Max Roset et Steiner.

Sur  le premier, Robert Ambelain, qui cette fois n'est pas contredit par Canseliet est affirmatif, toujours dans La tour saint Jacques: "Dès 1907, nous le trouvons (Julien Champagne) avec son collaborateur direct et unique d'alors, Max Roset, installé dans le laboratoire de la rue Vernier, payé par Ferdinand de Lesseps."

Robert Ambelain affirme dans le même temps posséder de Champagne une photographie dédicacée à Max Roset et datée de 1911.  Ambelain déclare aussi  avoir recueilli les témoignages de Roset et Steiner, "compagnons d'avant la grande guerre 1914-1918". Il précise encore que Steiner collabora également au laboratoire de la rue Vernier.

"La femme de Steiner habitait encore Choisy-le-Roi en 1935, à l'époque de l'enquête" de Robert Ambelain, ajoute ce dernier

Ce Steiner est-il Henri Steineur, dont Eugène Canseliet dit dans ses Alchimiques mémoires, dans le numéro 11 de la revue La tourbe des philosophes (1980), et à propos du mois de mai 1920:

"Julien Champagne et Henri Steineur, malheureusement, à partir du 31, ne seront plus au service de Monsieur Paul de Lesseps"?

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-julien-champagne-ed-i-suoi-discepoli-julien-champagne-et-ses-disciples-

-35787068.html




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14 mars 2006 2 14 /03 /mars /2006 21:17


L'obélisque de Dammartin-sous-Tigeaux (Seine et Marne), en forêt de Crécy, dont il constitue le point culminant, à 134 mètres, est situé aux limites des communes de Mortcerf et Villeneuve-le-Comte. Il est d'ailleurs parfois appelé obélisque de Villeneuve-le-Comte, et cet ouvrage remonte au XVIIIème siècle.

Villeneuve-le-Comte abrite un parc de l'obélisque (XIXème siècle). Le dessin reproduit ci-dessus
de Julien Champagne constitue la planche XLII des Demeures Philosophales de Fulcanelli.

Cette planche figure au chapitre Paradoxe du progrès illimité des sciences (L'embrasement),  un des chapitres ne figurant pas dans l'édition originale de 1930, et ajouté à l'édition ultérieure de 1960, vraisemblablement augmentée de notes destinées au Finis Gloriae Mundi, notes pour la plupart retirées en 1929 par Fulcanelli à son élève Eugène Canseliet.

Pour Fulcanelli, cet obélisque est "l'image sensible, expressive, absolument conforme à la tradition, de la double calamité terrestre, de l'embrasement et du déluge, au jour terrible du dernier
Jugement."

Il occupe le centre d'un carrefour géométriquement régulier, formé par l'insersection de trois routes qui lui donnent l'aspect rayonnant d'une étoile à six branches.

"L'ouvrage, de belle allure, se compose de trois parties distinctes: un socle robuste, oblong, à section carrée et angles arrondis; un fût constitué par une pyramide quadrangualaire aux arêtes chanfreinées; enfin un amortissement dans lequel se trouve concentré tout l'intérêt de la construction.



Il montre, en effet, le globe terrestre livré aux forces réunies de l'eau et du feu. Reposant sur les vagues de la mer en furie, la sphère du monde, frappée au pôle supérieur, par le soleil dans son retournement hélicoïdal, s'embrase et projette des éclairs et des foudres. C'est là, nous l'avons dit,
la figuration saisissante de l'incendie et de l'inondation immenses, également purificateurs et justiciers..."

Dans le numéro 31, déjà cité, de la revue La tourbe des philosophes (1988, article Aperçu vitriolique), Jean Laplace dresse une liste des documents du Finis Gloriae Mundi restés en la possession d'Eugène Canseliet. Il cite en particulier "un plan de l'obélisque de Dammartin vu de dessus" et "une page et demie et une languette attachées, intitulées Feu."

Voici selon le site de Prismes Hebdo (http://www.prismeshebdo.com/prismeshebdo/article.php3?id_article=512), auquel on pourra se reporter pour en disposer de l'intégralité, un extrait du texte appelé Feu:

"On sait que le feu a toujours été figuré, depuis la plus haute antiquité, par un triangle à sommet supérieur, c'est-à-dire ayant sa pointe dirigée en haut et sa base reposant sur le sol.

Or, cette forme géométrique qui synthétise la forme de la flamme ou du feu en action, appartient à toutes les pyramides. Ce qui nous conduirait à voir, dans la pyramide de Dammartin sous Tigeaux,
de même que dans celles de Memphis, etc..., des monuments élevés en prévision de la catastrophe par le feu."

Tout ceci est donc, ajouterons-nous pour conclure sur un autre plan, un indice supplémentaire du fait que Julien Champagne a bien travaillé sur le Finis Gloriae Mundi de Fulcanelli.

D'après Jean Laplace, qui a pu en 1982 consulter comme déjà dit les archives d'Eugène Canseliet se rapportant au projet de livre de Fulcanelli intitulé Finis Gloriae Mundi, il appert que parmi les notes restantes figurait un plan que voici de l'obélisque de Dammartin:

"Ainsi, commente Fulcanelli, ce monument apparaît-il édifié sur le plan de l'hexagramme antique; figure composée du triangle de l'eau et de celui du feu, laquelle sert de signature au Grand OEuvre physique et à son résultat, la Pierre Philosophale."

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-obelisco-di-champagne-
obelisque-de-champagne--35787013.html

http://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=77154_1


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12 mars 2006 7 12 /03 /mars /2006 19:03


On a parfois fait à Julien Champagne une réputation de faussaire patenté, sans doute largement injustifiée. Cette réputation usurpée vient peut-être en partie de son travail de copiste de manuscrits anciens, dont voici un exemple, emprunté à nouveau à l'édition italienne du livre de Geneviève Dubois, Fulcanelli dévoilé.

Il existe en alchimie toute une tradition de recopiage des traités, qui sans doute remonte au Moyen
Age, et donc aux temps précédant ceux de l'imprimerie. N'oublions pas, par exemple, qu'un Nicolas Flamel a ainsi exercé le métier d'"écrivain juré", donc de copiste.

Jusqu'au XVIIème, voire jusqu'au XVIIIème siècle, de nombreux ouvrages ésotériques, d'alchimie en particulier,  ont ainsi circulé "sous le manteau", à l'état de manuscrits, dans des versions suivant les cas plus ou moins fidèles.

Au XXème siècle encore, un Eugène Canseliet pratiquera l'art de la calligraphie, réécrivant lui-même  à la main d'anciens textes classiques de l'alchimie, et justifiant cette pratique non seulement par la maxime bien connue : qui écrit lit deux fois, mais aussi comme une sorte de devoir traditionnel.

Je n'accorde donc pour ma part guère de crédit à l'hypothèse avancée par Robert Ambelain dans la revue La tour Saint Jacques ("dossier Fulcanelli", 1962), selon laquelle Julien Champagne aurait copié des "manuscrits anciens" pour des raisons pécunières.

Pour en venir à la page présentée ici, il s'agit du début d'un traité du XVIIème siècle, dû à l'alchimiste Esprit Gobineau de Montluisant (le mont luisant): Explication très curieuse des énigmes et figures qui sont au grand portail de l'église cathédrale et métropolitaine de Notre Dame de Paris (1640).

Cette oeuvre fut plus tard intégrée par Jean Mangin de Richebourg  à sa Bibliothèque des philosophes chimiques (1741) heureusement rééditée en 2003 par les éditions belges Beya.

En 1954, Claude d'Ygé la republia de son côté dans sa Nouvelle assemblée des philosophes chimiques, parue chez  Dervy, avec une préface d'Eugène Canseliet.

On pourra trouver le texte français du traité sur le remarquable site britannique d'Adam McLean, consacré à l'alchimie et à l'hermétisme:

http://www.levity.com/alchemy/notredame/html

Deux points au moins me semblent devoir être relevés à propos de cette oeuvre et de sa copie moderne par Julien Champagne.

Le premier est que l'illustrateur du Mystère des Cathédrales de Fulcanelli a choisi de copier une
oeuvre qui préfigure le dit Mystère, puisqu'avec celle d'Amiens c'est la cathédrale de Paris qui tient la vedette de ce livre.

Je note d'ailleurs que Gobineau a eu lui même un prédécesseur sur ce thème de l'hermétisme
de Notre Dame, prédécesseur qui est mentionné dans son ouvrage par Fulcanelli; dès 1636, le "sagace de Laborde" rédigea ses Explications de l'énigme trouvée à un pilier de l'église Notre Dame de Paris.

Il aura aussi un successeur, avant Fulcanelli; sans appeler Victor Hugo à la rescousse, et son magnifique roman Notre Dame de Paris, "tout entier écrit sous le charme de l'alchimie", François Cambriel en 1843 inclura les sculptures hermétiques de la cathédrale dans son Cours de philosophie hermétique.

Le second point frappant est à mon sens que l'élève de Fulcanelli et ami de Julien Champagne, Eugène Canseliet, se livrera au même exercice que notre artiste, exercice dont on peut admirer le résultat dans ses Trois anciens traités d'alchimie (Pauvert, 1975).



Dans ses "prolégomènes", il y précise: "Nous exécutâmes cette copie sur un recueil qui fut écrit dans le deuxième quart du dix-septième siècle, et qui se trouvait dans la très riche bibliothèque de
Fulcanelli."

Et il ajoute curieusement ces mots,  écrits en 1974: "Le manuscrit ancien doit toujours se trouver auprès du Maître." Le Maître dont il s'agit est Fulcanelli.

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/
article-julien-champagne-come-copista-julien-champagne-en-copiste--35786983.html




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11 mars 2006 6 11 /03 /mars /2006 22:06


Voici , selon Fulcanelli dans ses Demeures Philosophales, le chef-d'oeuvre de Michel Colombe
et la pièce maîtresse du tombeau des Carmes de la cathédrale de Nantes. Voyons d'abord ses arguments:

"La majesté de l'attitude, la noblesse de l'expression, la grâce du geste, - que l'on souhaiterait plus vigoureux,- sont autant de caractères révélateurs d'une maîtrise consommée, d'une incomparable habileté de facture."

Je serais bien tenté d'en dire autant du dessin ci-dessus de Julien Champagne (planche XXXVI des Demeures); mais laissons notre philosophe hermétique enchaîner sur sa description de la statue funéraire:

"Le chef couvert d'un morion plat, au mufle de lion en tête, le buste revêtu du hacrelet finement ciselé, la Force soutient une tour de la main gauche et, de la droite, en arrache, - non un serpent comme le portent la plupart des descriptions, - mais un dragon ailé, qu'elle étrangle en lui serrant le col.

Une ample draperie aux longues franges, dont les replis portent sur les avant-bras, forme une boucle dans laquelle passe l'une de ses extrémités. Cette draperie, qui, dans l'esprit du statuaire, devait recouvrir l'emblématique Vertu, vient confirmer ce que nous avions dit précédemment. De même que la Justice, la Force paraît dévoilée."



Mais que dévoile-t-elle, pourrait-on aussitôt se demander? Fulcanelli nous l'explique par le détail:

"On ne peut nier que la tour, si importante dans la fortification médiévale, renferme un sens nettement défini, quoique nous n'ayons pu en découvrir nulle part d'interprétation.

Quant au dragon, on connaît mieux sa double expression; au point de vue moral et religieux, c'est la traduction de l'esprit du mal, diable ou Satan; pour le philosophe et l'alchimiste, il a toujours servi à représenter la matière première, volatile et dissolvante, autrement appelée mercure commun.

Hermétiquement, on peut donc considérer la tour comme l'enveloppe, le refuge, l'asile protecteur, -les minéralogistes diraient la gangue ou la minière, - du dragon mercuriel...

L'interprétation serait encore plus complète si l'on assimilait à l'artiste la femme qui extirpe le monstre de son repaire, et son geste mortel au geste qu'il doit se proposer dans cette pénible et dangereuse opération..."

Et Fulcanelli de poursuivre, en appelant le "grand initié que fut François Rabelais" et plus généralement la cabale à la rescousse, pour en déduire que "tour de fortification ou de chasteau fort c'est autant dire tour de force." Mais il poursuit aussitôt, affirmant que la Force porte encore d'autres emblèmes de l'ésotérisme qu'elle refléte. Pour conclure en cette soirée de sainte Rosine, en voici un exemple, bien sûr fulcanellien:

"Les tresses de sa chevelure, hiéroglyphes du rayonnement solaire, indiquent que l'OEuvre, soumis à l'influence de l'astre, ne peut s'exécuter sans la collaboration dynamique du soleil."


Sur Nantes, et son tombeau des Carmes, je vous recommande l'excellent site de La rue de l'alchimie:

http://hermetism.free.fr/

Vous y retrouverez la photo ci-dessus et bien d'autres clichés et informations utiles sur tout ce qui concerne Fulcanelli.

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-champagna-forza-magnetica-champagne-force-aimant--35786953.html forcecouleur.champagne.jpg
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9 mars 2006 4 09 /03 /mars /2006 22:13


La notoriété actuelle de Julien Champagne, discrète autant que réelle, est surtout liée aux diverses éditions des ouvrages de Fulcanelli qu'il a illustrés: Le Mystère des Cathédrales, d'abord, Les
Demeures Philosophales, ensuite.

Cette renommée est certes nationale, mais aussi et de façon peut-être surprenante pour certains, mondiale. Fulcanelli a en effet été traduit dans les principales langues occidentales, ce qui n'est pas très connu en France, et jusqu'au Japon.

Il existe ainsi de ses oeuvres actuellement des versions anglaises ou américaines, espagnoles, portuguaises, pour nous en tenir dans un premier temps aux principaux langages véhiculaires de notre temps.

Je vous propose de nous concentrer pour l'instant sur la deuxième édition française des livres de Fulcanelli, où dès la page de couverture apparaît justement, comme vous pouvez le constater,
le nom de Julien Champagne.

Cette édition est celle du publiciste l'Omnium Littéraire, que ses habitués selon Eugène Canseliet
appelaient plaisamment l'Omnibus Littéraire.

Disparue de nos jours, cette petite maison d'édition parisienne des Champs Elysées, dirigée par les époux Lavritch, a aussi publié d'autres livres d'alchimie, comme les Deux Traités Alchimiques
du XIXème siècle ( de Cambriel et Cyliani ).

autolavritch2.champagne



Elle a aussi présidé à la parution d'une revue d'ésotérisme, Initiation Magie et Science, devenue par la suite Initiation & Science, à laquelle Eugène Canseliet a, de même que pour Atlantis, longtemps collaboré.

Né après la seconde guerre mondiale,  l'Omnium Littéraire a disparu au milieu des années 1960.

Quant à cette édition des Fulcanelli, comme pour les autres, le plus simple est d'ouvrir l'excellent Index Fulcanelli, de B.Allieu et B.Lonzième (B.Allieu, 1992), qui comporte in fine de très utiles tables de correspondance, ainsi qu'une bibliographie:

Le Mystère des Cathédrales (1957) a par rapport à l'édition originale été augmenté principalement d'un chapitre sur la Croix Cyclique d'Hendaye. Il a été tiré à 1000 exemplaires.

Comme dans le cas de l'édition originale, il est plus difficile à trouver que l'édition correspondante des Demeures Philosophales.

L'édition Omnium des Demeures a pourtant connu un tirage identique, et est elle, toujours par rapport à l'édition originale, essentiellement augmentée de six chapitres: Paradoxes du progrès
illimité des sciences, Le Règne de l'Homme, Le Déluge, L'Atlantide, L'Embrasement, et L'Age d'Or.

Comme pour le chapitre ajouté au Mystère, ces ajouts des Demeures doivent certainement provenir  des notes laissées par Fulcanelli à Eugène Canseliet quand il lui a retiré, dans les années 1920 ou 1930, la portion principale de son troisième ouvrage, finalement non paru, le
Finis Gloriae Mundi.


http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-julien-champagne-a-l-omnium-litteraire-35786918.html



autolavritch3.champagne



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8 mars 2006 3 08 /03 /mars /2006 22:13



vieillard.champagne.jpg


En cette journée de la femme - et fête de Saint Jean de Dieu, en outre - comment ne pas revenir sur nos pas dans le labyrinthe de la cathédrale de Nantes.

La prudence cette fois nous y tend ses bras secourables. Je crois avoir déjà dit que le sculpteur Michel Colombe, pour réaliser le chef-d'oeuvre dessiné plus tard par Julien Champagne, s'était assuré la collaboration de l'alchimiste "Jehan" Perréal ( pierre royale) de Paris.

Perréal (1450-1528 ou 1530) fut aussi un peintre de l'entourage royal de Louis XII; de lui nous pouvons au Musée du Louvre admirer des portraits, d'homme et de femme (1493). Il est parfois
assimilé au Maître de Moulins, et on a parfois vu voir en lui l'auteur ou l'inspirateur des Tapisseries symboliques de la Dame à la Licorne du Musée de Cluny.

En 1516 il a également écrit un poème alchimique resté célèbre: La complainte de nature à l'alchimiste errant. Une miniature peinte de sa main en témoigne toujours.

Sa coopération avec Michel Colombe pour la conception du mausolée de Nantes semble attestée:
"Le plan est l'oeuvre de Jean Perréal", assure Fulcanelli dans les Demeures Philosophales.

Mais revenons à notre prudence cardinale, et écoutons Fulcanelli nous la décrire:

"Sa face antérieure offre la physionomie d'une femme au galbe très pur, et sa face postérieure est celle d'un vielliard dont le facies, plein de noblesse et de gravité, se prolonge dans les ondes soyeuses d'une barbe de fleuve...



Debout, elle est représentée les épaules couvertes de l'ample manteau du philosophe, qui s'ouvre largement sur le corsage au chevron gaufré. Un simple fichu lui protège la nuque; formé en coiffe autour du visage sénile, il vient se nouer sur le devant, dégageant ainsi le cou agrémenté d'un collier de perles.

La jupe, aux plis larges, est maintenue par une cordelière à glands, d'aspect lourd, mais de caractère monacal.

Sa main gauche embrasse le pied d'un miroir convexe, dans lequel elle semble éprouver quelque plaisir à voir son image, tandis que la main droite tient écartées les branches d'un compas à pointes sèches.

Un serpent, dont le corps apparaît ramassé sur lui-même, expire à ses pieds."

Quel est enfin le sens de ce symbole statufié? Fulcanelli, pour résumer, nous le présente ainsi:

"Cette noble figure est pour nous une émouvante et suggestive personnification de la Nature, simple, féconde, multiple et variée sous les dehors harmonieux, l'élégance et la perfection des formes dont elle pare jusqu'à ses plus humbles productions.

Son miroir, qui est celui de la Vérité, fut toujours considéré par les auteurs classiques comme l'hiéroglyphe de la matière universelle, et particulièrement reconnu entre eux pour le signe de la substance propre au Grand OEuvre...

La vérité...semble liée au positivisme alchimique des attributs de notre Vertu cardinale. Il est généralement recommandé d'unir "un vieillard sain et vigoureux avec une jeune et belle vierge"...



Le serpent demeure l'hiéroglyphe du mercure commun, pur et mondé, extrait du corps de la Magnésie ou matière première...

Pour parachever l'étude de la Prudence et des attributs symboliques de notre science, il nous reste à parler du compas que la belle statue de Michel Colombe tient de la main droite. Nous le ferons brièvement. Déjà le miroir nous a renseigné sur le sujet de l'art; la double figure, sur l'alliance nécessaire du sujet avec le métal choisi; le serpent, sur la mort fatale et la glorieuse résurrection du corps issu de cette union.

A son tour, le compas nous fournira les indications complémentaires indispensables, qui sont celles des proportions. Sans leur connaissance, il serait impossible de conduire et parfaire l'OEuvre de façon normale, régulière et précise.

C'est ce qu'exprime le compas, dont les branches servent non seulement à la mesure proportionnelle des distances entre elles ainsi qu'à leur comparaison, mais encore au tracé géométrique parfait de la circonférence, image du cycle hermétique et de l'OEuvre accompli."



jeunesse.champagne.jpg

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7 mars 2006 2 07 /03 /mars /2006 22:37



Paul Le Cour (Lecour, de son vrai nom, 1871-1954) reste surtout connu comme l'auteur de l'Ere du Verseau (1937) qui d'une certaine façon préfigure l'actuelle vague "New Age".

Plus profondément, il est un des acteurs majeurs de l'ésotérisme chrétien français et de l'hellénisme ésotérique dans la première moitié du XXème siècle. Parmi ses ouvrages majeurs, sans doute convient-il de citer également L'Evangile ésotérique de Saint Jean (1950).

 



Persuadé de la validité de la légende  d'Atlantis, il fonda en 1926 la société d'études atlantéennes, qui dès l'année suivante donna naissance à une revue -Atlantis- qui paraît toujours, maintenant sous les auspices de Jacques d'Arès, que nous avons déjà rencontré à propos du Finis Gloriae Mundi de Fulcanelli.

 

Toujours en 1926, Paul Le Cour est suffisamment proche d'un autre Paul, Chacornac de son patronyme, pour que ce dernier lui dédicace son livre sur Eliphas Lévi (Chacornac Frères, 1926, donc).

Nous le voyons ci-dessus à l'époque de la parution du Mystère des Cathédrales (1926) de ce dernier auteur, et ci-dessous à celle des Demeures Philosophales du même (1930).

Il fut un des premiers critiques à en rendre compte, et Eugène Canseliet, unique disciple de Fulcanelli, rejoignit bientôt son mouvement et sa revue pour y collaborer dès 1934, et ce sans interruption notable
jusqu'à la fin de son existence terrestre (1982).

Le Cour semble avoir d'ailleurs été persuadé que le dit Canseliet était en réalité  l'auteur qui voila sa personnalité sous le pseudonyme de Fulcanelli.

 

lecouchacornac.champagne

Tout cela ne dissuada pas pour autant, semble-t-il,  Julien Champagne, malgré ses liens avec Fulcanelli comme avec Canseliet, de jouer à Paul Le Cour un tour "pendable", bien dans sa façon.

C'est  Robert Ambelain dans le dossier déjà mentionné, et consacré à Fulcanelli, de la revue La tour Saint-Jacques qui en 1962 nous raconte cette anecdote au moins crédible:

Sachant que Le Cour collaborait parfois à la revue du Mercure de France, "Champagne adressa à Valette, son directeur une lettre signée de Paul Le Cour, où tout était merveilleusement imité: papier, encre, écriture, signature.

Valette jeta un coup d'oeil sur le papier et l'adressa à la composition. Nous ignorons, ne l'ayant pas recherché, si on s'aperçut du canulard lors de la correction des épreuves ou si la lettre fut publiée. Toujours est-il que le malheureux Paul Le Cour reçut de Valette une mercuriale d'une violence à laquelle il ne comprit absolument rien!

Car cette lettre ne proposait rien de moins, aux lecteurs et abonnés du Mercure de France, que l'ouverture d'une souscription dans le but d'élever un monument funéraire à la mémoire des morts de l'Atlantide, au milieu de la mer des Sargasses, monument qui serait nécessairement insubmersible et flottant..."

Cette histoire est-elle véridique et à prendre, ajouterons-nous, au pied de la lettre? Comme ont coutume de le dire nos amis transalpins, "si ce n'est pas vrai, c'est bien trouvé"; d'autant que l'île flottante de Délos est un des mythes alchimiques les plus vivaces, serai-je tenté de conclure.

 

En tout cas, Julien Champagne ou pas, la vérité de l'épisode est attestée par Paul Le Cour lui-même, puisqu'il en fait mention dans son testament spirituel, Ma vie mystique (1955):

 

"Afin de me faire abandonner par les hautes personnalités qui avaient accepté le patronage de notre oeuvre, les adversaires imaginèrent de lancer à travers journaux et revues et d'adresser aux membres de l'Académie des Sciences le texte d'une souscription soi-disant ouverte par moi afin d'élever dans la mer des Sargasses un monument aux Atlantes "victimes d'un sort funeste."

 

Cette circulaire était accompagnée de ma signature très bien imitée que suivaient les noms des membres de l'Institut qui m'avaient apporté leur adhésion. Naturellement, ce fut dans la presse un éclat de rire.

 

Le Mercure, trompé par la signature, avait inséré cet appel et je dus y faire paraître un démenti. Je portai plainte contre inconnu mais je savais quel était l'auteur de cette manoeuvre.

 

Il dut comparaître devant le commissaire. Cette comparution n'eut pas de suite, mais lui causa une telle frayeur qu'il tomba malade. Plusieurs années après, je le rencontrai marchant péniblement appuyé sur une béquille. Les dieux l'avaient puni!"

 

En fait Paul Le Cour avait dès le deuxième numéro d'Atlantis produit un compte-rendu amusé et indulgent de l'épisode, recommandant avec humour en novembre 1927:

 

"S'il n'était pas possible d'édifier le monument dans la mer des Sargasses, nous conseillerions de l'élever en plein centre de Paris, près du sanctuaire de l'antique Isis, où il se trouverait fort bien."


http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-julien-champagne-mistifica-paul-le-cour-julien-champagne-mystifie-paul-le-cour--35786831.html

 

 

 

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6 mars 2006 1 06 /03 /mars /2006 21:56


Dans son livre Fulcanelli dévoilé, Geneviève Dubois attribue l'initiation alchimique de Julien Champagne à Félix Gaboriau, né en 1861 et mort en 1911.

Elle ajoute que Gaboriau consacra sa vie et le petit héritage dont il disposait à une revue théosophique, Le Lotus.

Elle reproduit également deux lettres de Félix adressées en 1887 et 1888 à un correspondant qui ne semble pas être Champagne, mais plutôt un journaliste de l'entourage de Papus, voire Papus lui-même. Ces lettres sont conservées à la bibliothèque municipale de Lyon.

Ce Gaboriau n'est donc pas l'auteur de romans policiers Emile Gaboriau (1832-1873), auteur en particulier de L'affaire Lerouge (1866), chère à André Gide, et précurseur de Maurice Leblanc et de son Arsène Lupin. Mais qui était Félix Gaboriau?

Force est de constater que nous disposons à ce stade de peu d'éléments à son sujet, et que sur ce point comme sur tant d'autres toutes précisions seront les bienvenues.

Il semble que dans le cadre du mouvement martiniste,  Papus, autrement dit Gérard Encausse (1865-1916)  -nos photos - soit en 1887-1888 précisément, entré en relation avec Félix "Krishna" Gaboriau (FKG), Breton, intransigeant et ardent de conviction, directeur de la revue Le Lotus rouge.

Nous retrouvons ici la mouvance martiniste (se réclamant de Louis-Claude de Saint-Martin) que nous avons déjà rencontrée à propos de Jules Boucher.

Papus est notamment l'auteur d'un Traité de science occulte (1888), et aussi de La pierre philosophale (1889).



Mais quid du Lotus, qui se situe lui clairement dans une perspective théosophique? Voici ce que j'en sais pour l'instant. Il parut au moins de 1887 à 1889. Baptisé "revue des hautes études théosophiques", il aurait été fondé par le spirite René Caillié (1831-1986), bien en cours à l'époque dans les cercles papusiens et qui serait également à l'origine d'une Fraternité de l'Etoile...

Je relève dans ce Lotus,dès 1887, un article de Papus intitulé La pierre philosophale prouvée par les faits. Puis la même année un De l'alchimie. Et un La table d'émeraude d'Hermès. Dans le même temps, aucun article signé Gaboriau n'a de titre à connotation alchimique.

Le Lotus fait parallèlement une place significative à la théosophe Helena Petrovna Blavatsky (1831-1891), auteur bien connue des livres Isis dévoilée (1877) et  la Doctrine secrète (1888), mais aussi d'un article sur l'alchimie au XIXème siècle.

Nous retrouvons donc sans trop de surprise Gaboriau dans une revue théosophique londonienne
d'obédience "blavatskienne", Lucifer, parue de 1887 à 1897. Gaboriau y paraît de nouveau, brièvement,  en 1888, associé à un certain A. Froment. Mais toujours pas d'alchimie dans son propos, apparemment.

En fait, il semble bien que dès 1888 Gaboriau et Froment aient quitté la société théosophique.  On trouvera un écho des relations tendues de Félix avec Blavatsky dans le livre de Charles Blech, Histoire de la ST en France (Adyar, 1933).

Il aurait ensuite traduit l'ouvrage de Franz Hartmann: Une aventure chez les Rose-Croix (1893) que Chacornac publia en 1913 (réédition par L'Or du Temps, Grenoble, en 1981). Et Julien Champagne dans tout çà? Mystère.

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-gaboriau-e-champagne-gaboriau-et-champagne--35786808.html

 

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5 mars 2006 7 05 /03 /mars /2006 11:27



La tempérance fut elle une vertu cardinale de Julien Champagne? Rien n'est moins sûr.

Séducteur, bon vivant, farceur même, ce célibataire endurci qui vraisemblablement buvait
sec et grillait cigarette sur cigarette n'en a pas moins dessiné - et avec quel talent - une des statues que nous avons déjà rencontré en la cathédrale de Nantes, et qui ornent les angles du tombeau de François II, duc de Bretagne.

Après la justice, évoquée à l'occasion de notre post précédent sur Julien Champagne et Michel
Colombe, voici donc à nouveau, je l'espère pour notre grand plaisir, et aussi pour notre studieux
profit, la tempérance.

C'est peut-être le lieu de dire quelques mots de ce mausolée, commandé pour son père par la duchesse Anne de Bretagne. Commencé en 1502, il ne fut achevé qu'en 1507. Anne fit élever le tombeau, comme l'avaient souhaité Marguerite de Bretagne et son époux, dans l'église des Carmes de Nantes. A la Révolution, il fut soustrait à la vindicte jacobine par un "amateur d'art" et en 1819 fut réédifié dans la cathédrale saint Pierre, où nous pouvons l'admirer aujourd'hui.

Fulcanelli lui a consacré tout un chapitre de ses Demeures Philosophales, dont la tempérance constitue la planche XXXVII.



Ecoutons sa description et ses commentaires:

"De la main gauche, notre statue supporte la boîte ouvragée d'une petite horloge à poids, du modèle usité au XVIème siècle. On sait que les cadrans de ces appareils ne possédaient qu'une seule aiguille, ainsi qu'en témoigne cette belle figure de l'époque.

L'horloge, qui sert à mesurer le temps, est prise pour l'hiéroglyphe du temps lui-même et regardée, ainsi que le sablier, comme l'emblême principal du vieux Saturne...

temp--rancecouleur.champagne.jpg
Mais la portée ésotérique de la Tempérance gît tout entière dans la bride qu'elle tient de la main droite. C'est avec la bride que l'on dirige le cheval; par le moyen de cette pièce, le cavalier impose à sa monture l'orientation qui lui plait.

On peut aussi considérer la bride comme l'instrument indispensable, le médiateur placé entre la volonté du cavalier et la marche du cheval vers l'objectif proposé. Ce moyen, dont on a choisi l'image parmi les parties constituantes du harnais, est désigné en hermétisme par le nom de cabale.

De sorte que les expressions spéciales de la bride, celle de frein et celle de direction, permettent d'identifier et de reconnaître, sous une seule forme symbolique, la Tempérance et la Science
cabalistique."

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/
article-temperanza-di-julien-champagne-temperance-de-julien-champagne--35786769.html


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4 mars 2006 6 04 /03 /mars /2006 22:00



Il y a bien longtemps, il semble, que nous n'avons pas vu Julien Champagne au naturel. Voici une photo de lui, extraite à nouveau de l'édition italienne du livre de Geneviève Dubois, Fulcanelli (Mediterranee, 1996).

L'artiste est alors âgé de 37 ans. Nous sommes en 1914, à la veille de la première guerre mondiale.

Il connaît Fulcanelli depuis presque dix ans déjà, presque depuis qu'il a quitté Léon Gérome. Il est depuis quelques années  au service des Lesseps, il vient de faire la connaissance de René Schwaller, et celle de Canseliet est imminente ou vient d'intervenir.

Il est sur le point de terminer pour les de Lesseps le traîneau à hélices dont nous avons déjà traité, et qui fera l'admiration de Ramond Roussel.

La première guerre mondiale est sur le point d'éclater. Depuis presque cinq ans, Julien Champagne a commencé de travailler sur les illustrations du Mystère des Cathédrales de Fulcanelli, qui ne sera publié qu'après guerre.

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-champagne-nel-1914--35786576.html



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