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  • : Site consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.
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...consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.


Peintre et dessinateur, Julien Champagne est surtout connu de nos jours pour avoir illustré les ouvrages de Fulcanelli, un mystérieux alchimiste contemporain.

Et pourtant, il figure au Bénézit, la "Bible" internationale des créateurs. Et suivant son ami Eugène Canseliet, il fut bien un maître du pinceau et du crayon.

C'est à la découverte de cet artiste méconnu, mais profondément attachant, que je voudrais vous inviter. Je voudrais aussi vous demander de ne pas hésiter à enrichir mes articles de vos propres commentaires et de vos découvertes personnelles.

Bon voyage donc au pays légendaire de Julien Champagne.

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28 mars 2024 4 28 /03 /mars /2024 17:49

Restons encore un peu à Séville, cette fois en compagnie d'Enrique Corzo de Porras et de son ouvrage si documenté La identidad de Fulcanelli Parte II (2021 et pour la première version révisée, 2022), ouvrage imprimé par Amazon qui le commercialise également:

Amazon.fr - La identidad de Fulcanelli: Parte II - Corzo de Porras, Enrique - Livres

De façon éminemment sympathique à nos yeux, cet ingénieur de formation reprend à son compte le travail précédent de son père Javier Corzo Sanchez (La identidad de Fulcanelli, Circulo Rojo, 2016), qu'il essaye d'étayer encore, et d'actualiser bien sûr.

C'est en fait un des principaux points forts de ce nouvel essai que ses nombreuses références fournies, y compris s'agissant de ce blog, qui est dûment mentionné dans son livre, et à plusieurs reprises, ou encore de certaines publications de notre compère Jean Artero (il fait plusieurs fois mention de sa publication sur Julien Champagne).

A l'inverse, il est sans doute un peu dommage qu'il paraisse ignorer les éclaircissements de Jean sur Fulcanelli (Présence de Fulcanelli, et bien sûr par la suite Fulcanelliana, où Artero traite notamment de la thèse commune à Javier et à Enrique Corzo).

 

Pour le père comme pour le fils, en effet, Fulcanelli ne serait autre que Carlos (Charles) de Bourbon (1870-1949).

Et Enrique de dépenser à son tour des trésors d'érudition et d'imagination pour tâcher de nous persuader, chronologie et historique à l'appui, que par conséquent Fulcanelli ne peut certainement pas être venu au monde environ trente ans plus tôt que son "fulcanellisable." De même, après d'autres, comme Grégoire Brissé récemment, il s'efforce de rapprocher les lieux fulcanelliens de ceux fréquentés par l'infant dont il se fait lui aussi le chantre.

C'est ainsi par exemple que pour lui comme pour son père et plus récemment Cédric Mannu, le voyage espagnol d'Eugène Canseliet a eu pour cadre telle villa sévillane aujourd'hui détruite, ce dont pour notre part nous nous permettons de douter quelque peu.

S'agissant de Julien Champagne enfin, notre auteur du jour nous semble un peu hésitant, pour dire le moins. Son assertion au demeurant très argumentée selon laquelle "Hubert" aurait pour environ la moitié des illustrations du Mystère des Cathédrales et des Demeures Philosophales travaillé d'après des cartes postales nous paraît bien anecdotique. Et surtout il nous paraît curieux qu'ayant lu sur cet artiste et alchimiste et ce blog et le livre de Jean Artero, il se livre à une appréciation qu'on peut trouver caricaturale de l'illustrateur des Fulcanelli, en s'appesantissant de préférence sur tous ses défauts, réels ou supposés. Tenons nous bien, pour Corzo Champagne aurait été en fait un "Judas" pour son maître en alchimie... 

Grâce à lui, cependant, nous voudrions terminer notre article du moment par deux notes très positives. D'abord, le catalogue de la récente exposition sur Surréalisme et alchimie (voir notre Selena de Champagne) vient de paraître. Dénommé A flanc d'abîme, il nous semble tenir toutes ses promesses:

à flanc d’abîme – VENUS D'AILLEURS (venusdailleurs.fr)

On peut notamment en faire l'acquisition auprès d'une librairie qui est aussi une association, et dont le nom vaut le détour à lui seul: La Rose impossible.

La Rose Impossible | HelloAsso

 

Ensuite et finalement, l'ami Phil Leroux vient d'attirer notre attention sur un film dans lequel on voit un traîneau à hélice qui ressemble à s'y méprendre à une des versions de celui de Julien Champagne et Bertrand de Lesseps: 

https://youtu.be/1-KRkRwPUBI

Il s'agit du long métrage La reine des neiges de David Wu (2002), avec comme monarque attitrée Bridget Fonda. A mon humble avis, et en l'absence peut-être momentanée de toute indication sur la provenance de l'apparition en question, on pourrait envisager une certaine accointance avec les clichés ad hoc de Jacques Henri Lartigue:

DE J HENRI LARTIGUE A J JULIEN CHAMPAGNE - JULIEN CHAMPAGNE (archerjulienchampagne.com)

 

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3 mars 2024 7 03 /03 /mars /2024 18:18

 

On ne présente plus Cédric Mannu. Et pourtant...N'eût été la bienveillante sagacité d'un Bertrand Favière, nous aurions pu omettre de prendre connaissance avec vous des derniers ouvrages du talentueux et incontournable biographe d'Eugène Canseliet (Arqa, 2010) et du fulcanelliste distingué de L'Adepte contemporain (Shopmybook, 2013), que nous avons déjà rencontré ici même à plusieurs reprises. 

Grâce à l'excellente librairie lyonnaise Cadence (Eklectic)  que nous ne recommanderons jamais assez à nos distingués lecteurs et à nos non moins érudites lectrices, nous avons donc pu nous procurer, sur les conseils avisés de notre ami ci-dessus mentionné, deux de ses plus récents opus. Son Grasset d'Orcet et l'alchimie (Media Eternité Sacré, 2023) que nous nous devons naturellement de vous signaler, et surtout, pour ce qui nous concerne directement, son Eugène Canseliet et le voyage en Espagne (MES encore, 2023 toujours):

MANNU Cedric Eugène Canseliet et le voyage en Espagne Librairie Eklectic (eklectic-librairie.com)

C'est pour l'essentiel de ce dernier essai que nous voudrions vous entretenir brièvement ce jour. En nous ressentant en accord avec Cédric dans l'ensemble, précisons le d'emblée.

C'est ainsi que nous pourrions tout à fait faire notre cette remarque rédigée en préambule à son développement: "Dans la pratique au fourneau, déjà, Eugène Canseliet nous confiait dans ses écrits de surprenantes révélations autour du "Miroir de l'Art". Précisons (ce que Mannu ne fait pas) que ledit Miroir permet justement d'accéder - selon feu l'alchimiste de Savignies - à une dimension différente de l'espace-temps, dimension qui peut expliquer certains aspects de son périple espagnol, en particulier sa rencontre de 1952 avec un Fulcanelli de 113 ans à l'état-civil, mais dont le physique était celui d'une personne d'âge mûr.

Pour nous, Cédric Mannu a encore raison de nous rappeler que le voyage en question a dans un premier temps fait l'objet d'une fiction, Canseliet s'étant confié à son sujet à l'écrivain Claude Seignolle (confer son Invitation au château de l'étrange, Maisonneuve & Larose, 1969 et surtout sa version augmentée que reproduit CM, chez Walter Beckers, en 1974).

Mannu prend aussi position sur le lieu supposé de la rencontre, "dans les faubourgs de Séville", suivant Jorge Camacho et Bernard Roger, nous dit-il, et approuve la localisation proposée par Javier Corzo Sanchez (dans son livre La identidad de Fulcanelli, Editorial Circulo Rojo, 2016, ouvrage étudié comme ceux d'autres fulcanellistes - dont Cédric - par l'ami Jean Artero dans son Fulcanelliana (Arqa, 2017).

A la villa aujourd'hui détruite qui nous est ainsi proposée, j'avoue que pour ma part je tends à préférer l'hacienda campagnarde photographiée naguère par feu Patrick Rivière, hacienda que sauf erreur ne mentionne pas Cédric Mannu.

Enfin, il est peut-être un peu dommage que notre auteur du jour ne s'appesantisse pas un tant soit peu, quand il traite des tableaux sévillans de Juan de Valdès Leal et du Finis Gloriae Mundi fulcanellien, sur les travaux de feu Jean Laplace, comme ceux que nous avions abordés dans ce blog il y a maintenant quelques années:

DE CHAMPAGNE A JEAN LAPLACE - JULIEN CHAMPAGNE (archerjulienchampagne.com)

JULIEN CHAMPAGNE ET LE FINIS GLORIAE MUNDI - JULIEN CHAMPAGNE (archerjulienchampagne.com)

A l'inverse, s'agissant cette fois de l'énigme Fulcanelli, à laquelle CM se réfère également, nous nous devons de noter qu'il nous semble voir juste quand il rappelle qu'"après notre travail sur Eugène Canseliet nous avons proposé l'idée d'un collège à l'origine du phénomène, donc plusieurs personnes travaillant de concert." Et qu'il a encore raison, par conséquent, quand en citant favorablement le travail de notre compère Jean Artero sur Julien Champagne (Le Mercure Dauphinois, 2014), il conclut qu'"on ne peut pas circonscrire Fulcanelli à la seule identification" avec ce dernier, quelque "fort singulière et prometteuse qu'elle puisse être."

Un peu en marge de notre sujet principal, je dois avouer que dans ce livret Cédric est par contre plus conventionnel à mon avis quand il aborde justement les relations de Champagne et Canseliet avec le Grand Lunaire (voir nos articles immédiatement précédents). En grossissant un peu le trait, pour Mannu, le GL était magiste (malgré Gino Sandri, qu'il mentionne pourtant) et Julien Champagne en était un pilier, contrairement à Eugène Canseliet.

Tout cela mériterait sans doute, pour nous en tout cas, d'être quelque peu nuancé. En ce qui concerne la participation certaine au premier cercle du Grand Lunaire, telle qu'elle ressort des tableaux désormais connus de Marcel Nicaud en 1947, nous citerons dans l'ordre alphabétique Robert Ambelain, Jules Boucher (dont vous trouverez ci-dessus le portrait aimablement communiqué par Fecit), Julien Champagne et Alexandre Rouhier.

Enfin, pour ce qui est des tableaux attestés mais non produits à ce jour, ce sont jusqu'à preuve du contraire (et toujours dans le même ordre) les portraits d'Eugène Canseliet, Maryse Choisy et Marcel Nicaud.

En addendum, finalement, je m'en voudrais de ne pas mentionner le travail sérieux sur l'alchimie en général dont vient de nous gratifier le vétérinaire et homéopathe Denis Crépin, féru de théologie et de catharisme, et dont l'éclectisme est donc visiblement une des qualités.

Même s'il mentionne à peine Fulcanelli (et pas du tout Julien Champagne ou Eugène Canseliet), son Alchimie, L'âme du monde (Geuthner, 2022), au titre éloquent, mérite assurément le détour, malgré telle ou telle affirmation malheureuse selon nous, par exemple celle-ci: "Il n'existe pas de relation de cause à effet entre les phénomènes cosmiques et les événements terrestres et en particulier humains."

Alchimie, l'âme du monde - De la Perse et de... de Denis Crépin - Grand Format - Livre - Decitre

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26 février 2024 1 26 /02 /février /2024 20:48

Zaporogue nous fournit une occasion de publier un article vers le 29 février. Qu'il en soit chaleureusement remercié, notamment parce que semblable opportunité ne se produit qu'une fois toutes les quatre années, et aussi (et surtout) parce qu'elle va nous permettre de découvrir ou redécouvrir ensemble certains aspects picturaux de l'oeuvre de Julien Champagne.

Les aspects en question peuvent être aisément accessibles, pensons nous, en feuilletant les livraisons de La Revue Mondaine (et parisienne) d'avril 1907:

La Revue mondaine : organe de l'Union mondaine, artistique, financière, immobilière et sportive | 1907-04 | Gallica (bnf.fr)

 

 

Dans la rubrique beaux arts et expositions, notre trentenaire d'alors y fait l'objet de moult compliments de la part d'un certain critique dénommé Paul Hebert, s'agissant du moins de ses qualités esthétiques de "peintre puissant."

Hebert mentionne en particulier quelques oeuvres de Champagne qui pour l'instant restent inconnues de vos serviteurs, telles celles sur le "lac St-James" au bois de Boulogne, près de Paris, ainsi que "L'écluse de Janville", dans l'Oise cette fois. "L'alter Ego" de son côté n'est pas autrement désigné, mais figure dans l'énumération de Paul juste avant un portrait qui est lui abondamment commenté, car il arrête nous dit on bien des visiteurs.

Ce portrait, qui nous est peut-être connu à l'inverse des peintures précédentes, est celui de "l'ami Max", un élégant artiste nous explique-t-on, qui peint dans un amusant éclairage. Voyez à ce sujet nos articles De Champagne à Cédric Mannu (2008) et Champagne en Arqa (2010). Dans ce dernier post, vous trouverez la reproduction d'une peinture pouvant faire penser à celle que décrit la Revue Mondaine.

 

Le hic, car il y en a un, réside dans le patronyme de ce Max qui fut donc l'ami de Champagne. Pour nous en 2008 et 2010, il s'agit de Roset, alors que pour Paul Hebert on devrait écrire Rozet. 

Selon lui en tout cas, le doute n'est pas permis. Son Max Rozet est le fils d'un statuaire bien connu. Parvenus à ce stade de notre petit récit, rendons à Zaporogue ce qui lui appartient en propre. D'après son enquête personnelle, ce fils, Max Rozet, donc, né en 1882 et possiblement décédé vers 1936, fut comme Julien un élève de l'Ecole parisienne des Beaux Arts.

Son père, le "statuaire bien connu" de la Revue Mondaine, ne serait autre que René Rozet (1858-1939). 

Mentionnons encore le fait qu'en 1907 Julien Champagne se trouve pour l'occasion en bien belle compagnie, puisque lui succède dans les recensions en question un certain Maurice Denis, dont nous n'avons pas résisté au plaisir de reproduire ci-dessus une des Maternités, oeuvre qui prolonge immédiatement le petit encart que nous venons d'analyser pour vous.

D'un artiste à l'autre à nouveau, j'en terminerai pour ce soir en rendant grâces cette fois à Fecit pour m'avoir transmis ce beau cliché d'une toile (jusqu'alors inconnue de nous) de Marcel Nicaud, ce peintre que nous avions de nouveau rencontré un peu plus tôt dans ce mois à propos du Grand Lunaire et de Vega, et toile qui nous semble nous renvoyer pour l'essentiel...à l'élément Terre, comme eût sans doute dit le docteur Watson.

Ne vous rappelle-t-elle pas d'un côté certain frontispice, et de l'autre certain ex-libris d'un non moins certain Julien Champagne? Elle n'est ni datée ni signée au recto, mais au verso, et cette fille du roi (mage) Balthazar nous paraît bien nous clamer, géomancie ou pas: Nigra sum, sed formosa.

Valete!

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3 février 2024 6 03 /02 /février /2024 18:05

Les éditions finistériennes Philomène Alchimie s'étaient déjà signalées depuis quelques années à l'attention des hermétistes par plusieurs éditions ou rééditions de traités ou d'études de qualité, telle cette Clef du laboratoire hermétique d'un anonyme, en 2017, puis en 2020 ce Discours philosophique de Sabine  Stuart, ou ce Traité du Feu et du Sel de Blaise Vigenère (2021), en 2023 encore ce Cours d'Alchimie d'Alphonse Jobert, et enfin tout récemment (2024) ce Message Retrouvé de Louis Cattiaux.

édition d'ouvrages traitant d'alchimie et de symbolisme | Editions Philomene Alchimie - Art et Symboles

Leur créateur Jean-Marie Groult nous propose ces jours-ci un nouvel ouvrage, inédit cette fois, de Christian Ficat: Sagesse secrète du docteur Rouhier, paru ce mois, semble-t-il. Ce livre est, nous assure-t-on, la première synthèse publiée sur le célèbre pharmacien, et comme ce dernier est loin d'être un inconnu pour les lecteurs et lectrices de notre petit blog, nous nous faisons un devoir et un plaisir de brièvement le présenter à leur aimable attention.

Sur Alexandre Rouhier, voyez en particulier certains de nos articles précédents, comme Champagne au Grand Lunaire ou Très Haut Champagne.

 

Relevons au demeurant le fait que Christian Ficat cite aussi bien notre petit travail en ligne sur Julien Champagne et alentours que le pensum que l'ami Jean Artero lui a consacré au Mercure Dauphinois, ce qui nous honore tous deux, bien évidemment.

Il ne manque pas non plus de remercier, outre son éditeur pour son engagement, Jean-Claude Bailly, pour son érudition et sa générosité, ainsi que Jean-Marie Castex, qualifié pour sa part de "fidèle apôtre de la Science hermétique", ce qui n'a pu manquer de nous frapper, comme vous vous en doutez. En fait, ayant eu l'heur de rencontrer (intellectuellement) ces deux derniers messieurs, nous nous permettons d'emboîter illico le pas à notre auteur du moment, et à les saluer ici, et l'un, et l'autre. 

Si Alexandre Rouhier fut notamment pharmacien, Christian Ficat fut, lui, chirurgien de profession. C'est sans doute son métier qui l'a conduit à développer une réflexion qui l'a incité à tangenter les conceptions trinitaires traditionnelles (corps, âme, esprit), puis à nous gratifier d'un premier essai paru en 2021 chez Dervy: Enjeux de l'imaginaire, mythes, symboles et théories.

Préfacé...par lui-même, ce qui pourra amuser tout autant qu'éclairer (Tricat nous explique qu'en chirurgie on a coutume de se référer à la maxime "aide-toi, car le ciel ne t'aidera pas"), il nous indique d'entrée de jeu et comme en passant ce qui constitue selon nous l'essentiel de ses trouvailles sur Rouhier: Sous le pseudonyme parlant d'Alexandre Pavot (parlant car Alexandre s'est d'abord fait connaître par son livre sur Le peyotl, la plante qui fait les yeux émerveillés, Doin, 1927) , ce dernier est selon lui l'auteur de trois écrits d'inspiration initialement théosophique, puis orientale - hindoue et chinoise, en fait:

La règle d'or, L'auteur, 1932 (puis Véga, 1952), La force du silence (Véga, 1951), enfin Sagesse secrète et Tao d'Occident (Véga, 1954). "Ces trois ouvrages, résume-t-il de façon extrêmement percutante, traitent essentiellement des rapports fondamentaux qui peuvent exister entre l'esprit humain et l'esprit qui régit l'univers, (esprit) généralement qualifié de Dieu." Ici, nous semblons bien rejoindre dans une certaine mesure la pensée d'un Fulcanelli, pour qui l'alchimie, chimie spiritualiste,  est précisément la Science qui peut permettre à l'alchimiste d'"entrevoir Dieu à travers les ténèbres de la substance."

Selon Christian, Pavot-Rouhier  est aussi (avec son ami Francis Warrain) le Rouhier-Talemarianus du monumental ouvrage De l'architecture naturelle (Véga, 1950), qui pourrait passer pour une prolongation ou une synthèse de la trilogie ci-dessus. Mais à côté du Rouhier métaphysicien nous découvrons ou redécouvrons dans ce livre le Rouhier magiste, le Rouhier-Sabazius d'Envoûtement et Contre-envoutement (Occulta, 1937) et le Khamballah-Rouhier de Géomancie traditionnelle (Véga encore et toujours, 1947).

C'est au demeurant un des mérites de l'ouvrage de Christian Ficat, il nous replonge dans l'univers de libraire-éditeur qui fut aussi celui d'Alexandre Rouhier, avec sa librairie Véga et les éditions du même nom, qui doivent leur patronyme à l'étoile la plus brillante de la constellation de la Lyre: Véga fut autrefois l'étoile polaire et devrait le redevenir en principe du fait de la précession des équinoxes.

Mais restons un moment sur ce magiste de Rouhier, que l'on voit ci-dessus près de la tombe de Gurdjieff, et puis après peint par Marcel Nicaud, un proche, l'illustrateur du Talemarianus et l'auteur de la galerie de portraits déjà évoquée du Grand Lunaire, où figure entre autres notre cher Julien Champagne (voir aussi notre Champagne au tableau de maître).

S'agissant de Julien Champagne, je noterai volontiers que Ficat relève bien, contrairement à d'autres, qu'il n'est pas "que" l'illustrateur de Fulcanelli. Il n'ignore pas en particulier, et il l'écrit, ce qui est encore mieux, qu'"Hubert" est aussi l'alchimiste auteur inter alia de La Vie Minérale (3R, 2010). Dont acte.

Sur Le Grand Lunaire, à l'inverse, il ne nous est pas apparu clairement que nous ayons beaucoup progressé depuis la parution du petit livre sur le sujet de Gino Sandri que nous avons déjà évoqué ici même (Le Grand Lunaire, Arqa, 2013), et que Christian mentionne également, il faut le lui reconnaître.

Les principaux membres du groupe portraiturés par Marcel Nicaud en 1946 ou 1947 sont donc vraisemblablement, outre lui-même et Julien Champagne, Alexandre Rouhier, Jules Boucher, Robert Ambelain, et last but not least Eugène Canseliet plus une dame non connue de façon certaine (de très bonne source nous venons d'apprendre que le portrait de Canseliet existe bien; quant à la dame en question, il s'agit en fait nous dit-on maintenant de Maryse Choisy).

Et Sandri de conclure, comme déjà souligné en son temps: "Il a bien existé un cercle rassemblant ces personnes, qui se réunissait dans le centre du vieux Paris...Quant aux cérémonies en usage, elles ne ressemblaient pas nécessairement aux descriptions complaisamment publiées." Gino finit son propos par cette phrase bien sentie: "Ne s'agit-il pas (ici en l'occurrence) de créer une nasse et de détourner l'attention d'un autre cercle, vraiment confidentiel celui-là?"

Sagesse de Rouhier, nous explique enfin Ficat. De fait, il nous prouve bien aussi in fine qu'en 1946 l'hermétiste Louis Cattiaux lui dédicaça son maître livre Le Message retrouvé, traité "d'ombre et de lumière", et ce "en témoignage d'admiration pour sa connaissance certaine du FEU." Ceci doit peut-être nous rappeler finalement que dans L'architecture naturelle, Talemarianius-Rouhier s'essaie à dégager une "règle d'or servant à la réalisation des lois de l'harmonie universelle et contribuant à l'accomplissement du Grand OEuvre."

 

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8 janvier 2024 1 08 /01 /janvier /2024 15:47

Sur Facebook, Jose Antonio Puche Riart vient il y a quelques semaines de rappeler opportunément que, dans ses Demeures Philosophales, Fulcanelli a, au chapitre consacré aux gardes du corps de François II duc de Bretagne, insisté sur l'intérêt en la matière d'un ouvrage de l'abbé Georges Durville, Etudes sur le vieux Nantes (Lafolye, Nantes, 1915).

L'alchimiste cite en particulier cette étude pour son historique du monument, notamment en ce qui concerne l'implication dans cette oeuvre d'art de Michel Colombe et de Jean Perréal. Puis il ajoute que s'y trouvait également autrefois une petite caisse renfermant un reliquaire "d'or pur et munde" (il cite ici Durville, en fait) contenant le coeur d'Anne de Bretagne, commanditaire de l'oeuvre, dont le  corps repose, conclut il, à la basilique de Saint-Denis.

Et d'indiquer sur ce dernier point, en note de bas de page, dès l'édition originale des Demeures: "M. le chanoine G. Durville, à l'ouvrage de qui nous empruntons ces détails, a bien voulu nous adresser une image de cette curieuse pièce, laquelle fait partie des collections du musée Th. Dobrée, à Nantes, dont il est le conservateur...Nous prions M. le Chanoine Durville de bien vouloir agréer ici l'expression de nos vifs remerciements pour sa pieuse sollicitude et sa délicate attention." 

Outre le fait que nous voici confirmés dans l'idée qu'en 1915 l'opus fulcanellien était sans doute bien en gestation, nous nous devons de noter que Georges Durville a été en correspondance écrite avec Fulcanelli, et a donc pu connaître et son adresse postale et son vrai patronyme d'état civil.

Cet ecclésiastique était à son époque dans la région nantaise ce que l'on appellerait aujourd'hui un notable, et on peut donc imaginer qu'à la lecture de son travail, Fulcanelli aurait pris le parti de le solliciter pour qu'il lui fournisse telle ou telle information utile sur l'histoire du "tombeau des Carmes", dans le cadre de sa rédaction des Demeures Philosophales.

Originaire de Clisson, entre Nantes et Cholet, le futur abbé, né en 1853 et décédé nonante années plus tard, a été ordonné prêtre en 1877, puis nommé chanoine titulaire en 1906. Vice-président de la Société archéologique nantaise en 1913, il fut effectivement le conservateur du musée Thomas Dobrée de Nantes de 1924 à 1937, ce qui nous donne une idée assez précise de l'époque à laquelle il a correspondu avec Fulcanelli, dont les Demeures originelles furent publiées en 1930.

L'oeuvre écrite de l'abbé est abondante, au demeurant. Ses premières Etudes sur le vieux Nantes sont parues chez Durance (Nantes), en 1900. Parmi ses livres autres que régionalistes, citons ses Sermons de saint Bernard en langue romane (Joubin & Beuchet, Nantes,1903), ainsi que sa participation à l'édition par Joseph Calmette des Mémoires de Philippe de Commynes (Champion, Paris, 1924).

Notons également que d'après la Bibliothèque Nationale de France, notre religieux a pu signer ses essais et articles de diverses façons: Abbé Durville, ou Chanoine Durville, ou encore G.D.

Enfin on peut légitimement se demander si, quand Fulcanelli nous explique dans les Demeures Philosophales, à propos de la vertu cardinale de la Justice statufiée à l'un des angles du tombeau, que "notre Vertu a le front ceint d'une couronne ducale, ce qui a pu laisser croire qu'elle reproduisait les traits d'Anne de Bretagne", il ne fait pas implicitement référence à un autre travail de Durville: Anne de Bretagne et la statue de la Justice du tombeau des Carmes (Imprimerie armoricaine, Nantes, 1918, article extrait du Bulletin de la Société archéologique nantaise).

Mais en a-t-il eu vraiment besoin? Ouvrons ensemble le second tome des Etudes sur le vieux Nantes. Voici ce qu'on y trouve sous la plume de Durville: "Une question souvent agitée par ceux qui se sont occupés du chef-d'oeuvre concerne la statue de la Justice. Est-elle oui ou non (à) la ressemblance d'Anne de Bretagne? Nous traiterons ailleurs cette intéressante question."

Insistons y de nouveau; les références sur le tombeau de Fulcanelli dans les Demeures, s'agissant aussi bien d'Anne de Bretagne que de Michel Colombe (de Caumont, Le Roux de Lincy, Palustre, Vitry) nous apparaissent provenir directement des Etudes durvilliennes.

Ce dernier ouvrage tout d'érudition ne comporte d'ailleurs que deux illustrations, toutes deux consacrées à la duchesse bretonne, l'une représentant ses armes, et l'autre la chapelle ardente érigée à son décès et où figure le reliquaire en forme de coeur qui a fait l'objet d'une correspondance entre l'historien nantais et notre Adepte.

La gravure d'ensemble du cénotaphe hermétique, qui n'est pas incluse dans les dessins de Julien Champagne, mais ouvre notre petit article de ce jour, et que rappelle la photographie ci-dessus, ne figure donc pas dans notre Durville.  Mais on la trouve dans un livret qu'il commente au demeurant dans la partie idoine de ses Etudes, et dont nous avons reproduit la couverture ci-dessus. Il s'agit de la Notice sur le tombeau de Francois II et de Marguerite de Foix (Prosper Sebire, Nantes, 1839), dont certaines versions pourraient contenir des reproductions plus détaillées, et donc possiblement plus semblables aux résultats publiés du coup de crayon de Julien.  

Disponible en version numérisée grâce aux Archives départementales de Loire atlantique, elle s'avère conforme à d'autres vues générales du tombeau (voir notre De Forest à Champagne), et nous a paru elle aussi digne d'intérêt. Le texte du livret en question est d'un certain TH. L... et l'auteur du dessin est cette fois Hersart du Buron, apparenté aux Villermarqué, qui ont eu notamment comme digne représentant un bretonnant célèbre, clan Hersart dont le sceau fait partie des collections...du musée Dobrée, de même, il convient de le remarquer, que le coeur de la duchesse "deux fois reine".

Finalement, notons que dans ses Etudes décidément des plus riches, Georges Durville fournit l'explication historique de la réalisation d'une copie moulée du tombeau des Carmes, que l'on peut toujours admirer au musée parisien du Trocadéro, dit actuellement des monuments français.

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7 janvier 2024 7 07 /01 /janvier /2024 15:59

Grâce à Pierre Delaroche, nous avons pu prendre connaissance, dès sa publication il y a quelques jours déjà, de l'essai que Gégroire Brissé vient de faire paraître chez Dervy, en ce début d'année 2024: Comment lire Fulcanelli.

Titre ô combien alléchant, et livre qui nous a d'autant plus intéressé que nous avons rapidement découvert en le feuilletant, en préalable à sa lecture, que son auteur ne comptait pas s'appesantir sur la question de l'identité de notre Adepte de prédilection.

En outre on ne peut pas dire que son rédacteur découvre ni l'alchimiste du Mystère des Cathédrales et des Demeures Philosophales, ni surtout l'alchimie, puisque ce vaillant sexagénaire ou ce dynamique septuagénaire, dirons nous, a oeuvré au fourneau, apprend-on ci-dessous, dès 1974.

Assez curieusement d'ailleurs, il est réputé avoir commencé par la pratique, puis s'être tourné vers la théorie, ce qui nous semble être un cheminement pour le moins original. Toujours est-il qu'il a déjà fait paraître suite à ses divers travaux hermétiques plusieurs ouvrages parfaitement estimables, dont un Traité de la voie sèche (Mercure Dauphinois, 2006) et un mémoire consacré à François Cambriel (Cosmogone, 2021).

Plus récemment encore, notre Grégoire nous a gratifiés d'une synthèse sur Les alchimistes anglais et la naissance de l'Empire britannique (Dervy, 2023). Or il nous semble que ce dernier opuscule en date et celui qui nous occupe présentement ont un trait commun, et que c'est ce dernier qui nous fournit la clef de la thèse de Brissé, s'agissant de l'alchimie en général et de Fulcanelli en particulier. Et que ce fil rouge, si l'on peut dire, est magnifiquement illustré par le sous-titre de son nouvel opus: Alchimie & diplomatie.

 

Pour lui en effet, l'ésotérisme alchimique est non seulement diplomatique au sens fulcanellien, en référence à la Science double de l'hermétisme par rapport à la science exotérique du vulgaire, ce que la cabale traditionnelle permet de mettre en exergue tout en dissimulant au commun des mortels ce qui doit l'être absolument, mais recèle aussi une dimension politique, que Grégoire Brissé (GB) s'est attaché à dégager en Angleterre puis en France, dans ses deux derniers memoranda.

On retrouve ici, croyons nous, la même veine talentueuse qui est celle (sur Fulcanelli toujours) d'un Roger Facon ou qui fut celle hier (notamment à propos du cabaret du Chat Noir) d'un Richard Khaitzine. Relevons au passage que GB ne cite, nous est-il apparu, aucun des "fulcanellistes" qui l'on précédé en publiant eux aussi le résultat de leur étude du créateur des Demeures et du Mystère.

Or notre propre point de vue est qu'il aurait grandement gagné à le faire (et peut-être pourra-t-il se rattraper sur ce point dans une édition ultérieure de son pensum) car il aurait ainsi, selon nous, pu beaucoup mieux nous convaincre qu'il n'y arrive pour l'instant de l'intérêt qu'il y a probablement à examiner le rapport entre politique et alchimie, ou si on veut la dimension politique de l'oeuvre -sinon de la personne- de Fulcanelli.

J'en prendrai volontiers de mémoire pour exemples l'accointance de ce dernier avec Pierre Dujols, qui nous approche (s'agissant des temps anciens) des Valois, mais aussi de la persistance supposée du "galetas du Temple", ou pour ce qui concerne plus spécifiquement le monde contemporain de sa proximité avec le clan Lesseps.

Il n'en demeure pas moins que ses références historiques témoignent d'une érudition sérieusement travaillée, ce qui nous fait d'autant plus regretter le peu de considération dont il témoigne vis-à-vis d'un Eugène Canseliet et d'un Julien Champagne, le premier étant supposément "pontifiant", et le second un "mystificateur" (Fulcanelli lui-même serait simplement un "conservateur", ce qui peut à l'inverse être considéré ici ou là comme un compliment). Finalement, pour cet écrit, qui reste malgré tout de qualité (nous avons apprécié notamment cette étude qu'il renferme comme d'autres et après eux de la géographie fulcanellienne), un intitulé tel qu'"Une lecture de Fulcanelli" aurait d'après nous été plus approprié.

Excellente année, cher Grégroire Brissé, et de grâce ne dissuadez plus de pratiquer l'alchimie les hermétistes qui veulent se lancer dans cette aventure. Enfin, sachez qu'à mon humble avis, l'Elixir ou l'Or potable ne sont pas plus identiques à la Pierre philosophale que ne l'est celle des Philosophes. Et excellente année à vous également, bien entendu, chers lecteurs et non moins chères lectrices!

Comment lire Fulcanelli ? - Hiram.be

Fulcanelli vu par Grégoire Brissé - Hiram.be

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23 octobre 2023 1 23 /10 /octobre /2023 20:30

Après une longue et studieuse pause estivale, nous retrouvons de nouveau avec grand plaisir notre ami espagnol José Rodriguez Guerrero, qui vient encore de nous gratifier il y a quelques jours d'un courriel substantiel, dont ni les époux Lavritch, ni Eugène Canseliet, ni Julien Champagne ne sont absents.

Notons que ce chercheur indépendant, fondateur en son temps de la revue en ligne Azogue, s'y exprime de surcroît en (excellent) français, ce à quoi nous sommes bien entendu particulièrement sensibles. 

Je vais donc tout simplement, avec son aimable autorisation, lui laisser maintenant la parole, du moins sur le fond, tout en essayant d'extraire la "substantifique moëlle" de son propos.

Sans surprise, José revient sur la réédition par Omnium Littéraire des deux première oeuvres de Fulcanelli, Le Mystère des Cathédrales (1957) et Les Demeures Philosophales (1960).

Faisant explicitement référence à notre second article à ce sujet: 

NOTULE BIBLIOGRAPHIQUE: CHAMPAGNE 1960 - JULIEN CHAMPAGNE (archerjulienchampagne.com) ,

Rodriguez Guerrero affirme que l'édition Omnium fut tellement impactée par la parution en 1960 du célèbre livre de Louis Pauwels et Jacques Bergier, Le matin des magiciens (Gallimard), qui suscita à l'époque un engouement certain, notamment pour l'alchimie et notoirement celle de Fulcanelli, que les Demeures comme le Mystère qui jusqu'alors vivotaient tranquillement, furent rapidement épuisés, en 1961 (en particulier le Mystère).

C'est alors, estime notre ami, que Jean Lavritch et sa femme Sophie ou Sonia Bentkowski, dite aussi Sophie de Trabeck (nous cherchons toujours des photos de l'un et de l'autre) prirent le parti de proposer une réimpression des deux livres de Fulcanelli, parti dont témoigne la notice ci-dessus.

Eugène Canseliet estimant que ladite reproduction contrevenait aux engagements souscrits avec lui, un procès s'ensuivit en 1962 entre lui et les éditeurs de l'Omnium (Archives nationales, fonds de la Société des Gens de Lettres, cote 454AP/567).

Canseliet ayant argué des dispositions du contrat signé en 1956 par les deux parties, il obtint selon José que ses droits sur les textes soient confirmés, textes pour lesquels il fut semble-t-il accepté que lui soit reconnu le droit de porter le pseudonyme de Fulcanelli.

A l'inverse, les illustrations de Julien Champagne furent logiquement exclues des droits consentis à Eugène, ce qui, avance Rodriguez Guerrero, peut expliquer leur quasi absence ultérieure dans les premières rééditions de Pauvert (1964 et 1965). Je crois me souvenir au passage que pour la famille d'Eugène (Béatrix Canseliet ou sa fille Sylvaine), cette absence s'explique en fait essentiellement par des raisons techniques (impossibilité de reproduire les planches, et non incapacité juridique de le faire).

 

Quoiqu'il en soit, on pourra consulter également sur les rééditions Omnium le premier article que nous leur avons consacré:

JULIEN CHAMPAGNE A L'OMNIUM LITTERAIRE - JULIEN CHAMPAGNE (archerjulienchampagne.com)

Les péripéties que nous venons d'évoquer expliquent probablement, ajouterons nous pour notre part, la fin prématurée de l'Omnium, et notamment le fait que de sa collection Alchimie et Alchimistes (voir ci-dessus) ne parurent finalement, outre les Fulcanelli, que les Deux Traités du XIXe siècle (de Cambriel et Cyliani), présentés en 1964 non par Eugène Canseliet, mais par une relation de ce dernier, Bernard Husson.

Le même Husson fera paraître également plus tard le Viridarium de Stolcius (Médicis, 1975). Quant à l'Atalante de Maier et au Rosaire de Villeneuve, c'est Etienne Perrot, disciple de Carl Gustav Jung, qui les présentera, toujours chez Médicis (en 1969 et 1973 respectivement)...

Sans transition, j'ajouterai, cette fois hélas dans le registre des mauvaises nouvelles, que nous venons d'apprendre avec peine le décès cette année, à septante deux ans, de l'alchimiste Bernard Biebel.

On l'avait vu apparaître dès 1978, aux côtés d'Eugène Canseliet et Robert Amadou, dans le livre au titre si fulcanellien Le Feu du Soleil (Pauvert).

On lui doit également la même année et la suivante des publications de traités classiques, telle celle des Douze Portes de Ripley (Trédaniel), du Jardin d'Aurach (Arma Artis) ou encore de l'Oeuvre de Lintaut (Trédaniel toujours).

Plus récemment, il avait oeuvré au fourneau en compagnie de Robert Delvarre (le disciple ou l'élève le plus discret sans doute de Canseliet) dans l'excellent documentaire télévisé d'Axel Clevenot (Arte/Planète, 1999), Le secret des alchimistes:

https://youtu.be/uwEcMtVhLjE

Mentionnons également le fait que dans la bonne tradition alchimique, et après bien d'autres comme Eugène Canseliet ou Julien Champagne, Bernard s'était essayé, dans le cadre de ses études hermétiques théoriques, à l'art difficile de la calligraphie des classiques de l'alchimie, tel ce Miroir de Mehun ou Meung (voir ci-après).

 

Enfin, puisque nous avons mis délibérément au pluriel dans notre titre les réimpressions de Champagne, mentionnons cette fois une bonne nouvelle. Notre petit essai intitulé Science écrite (Decoopman, 2023), publication que justifient principalement les commentaires de Julien (et accessoirement ceux de Jean Artero, si ce ne sont les nôtres), est actuellement en cours de réimpression, avec les quelques corrections ou ajouts d'usage, comme cette importante rubrique en bibliographie concernant et Bernard Renaud de la Faverie et la belle librairie parisienne (hélas disparue et qui nous fut autrefois familière) de La Table d'Emeraude:

Science écrite de tout l'art hermétique (decoopman.com)

DECOOPMAN POUR JULIEN CHAMPAGNE - JULIEN CHAMPAGNE (archerjulienchampagne.com)

Mais ne quittons pas trop tôt l'ami Biebel, et profitons ensemble de cette belle dédicace qu'il fit également (de Mehun, je crois) à un certain Philippe:

 

Bernard Biebel

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5 juin 2023 1 05 /06 /juin /2023 15:02

Puisque nous venons d'avoir le bonheur de rencontrer Patrick Lepetit (en notre précédent article,  Selena de Champagne), ne le quittons pas trop vite, et profitons encore de sa présence au travers de la préface qu'il a rédigée pour le dernier livre en date de Bernard Roger, Les Demeures de l'invisible (aux éditions Venus d'ailleurs, 2022).  

Ce remarquable ouvrage, que nous avons découvert récemment grâce aux conseils avisés de Renaud Falaviere, se présente à nous, ainsi que l'écrit justement Lepetit, comme une nouvelle suite inspirée aux deux ouvrages de Fulcanelli, Le Mystère des Cathédrales et Les Demeures Philosophales (le titre de ce dernier volume étant manifestement paraphrasé ici par Roger), après celle que lui avait donné Eugène Canseliet dans ses Deux Logis Alchimiques.

Son sous-titre "La symbolique traditionnelle en architecture" en est au demeurant une preuve évidente. Ajoutons aussitôt que l'ambition de l'auteur nous semble même plus vaste, dans la mesure où il s'aventure sur plusieurs terrains que ces prédécesseurs n'avaient guère arpenté avant lui, comme celui des temps immémoriaux, mythiques ou légendaires (en s'appuyant notamment sur les travaux de Paul Sébillot et Henry Dontenville)  ou celui des antiquités égyptienne et grecque (chère cette fois à un certain Jean Richer pour l'une, et pour l'autre à René Schwaller et à son épouse Isha).

 

Dans le premier cas, on reconnaîtra sans peine au demeurant l'érudition de l'amateur de contes et de leur enseignement initiatique (Initiation et contes de fées, Dervy, 2013), et dans le second celle de l'architecte auteur d'un retentissant Paris et l'alchimie (Alta, 1981 et Dervy, 2017).

C'est ce dernier aspect de l'essai qui nous a le plus intéressé pour notre part. Occupant peu ou prou la seconde partie du livre, il reprend  comme déjà dit les thématiques chères à Fulcanelli et Canseliet, tout en essayant de les élargir quelque peu. C'est ainsi que la dimension ésotérique de certains édifices, par exemple, est complétée, ou qu'ils viennent s'ajouter à ceux évoqués auparavant. Tel est le cas d'une cathédrale comme Chartres, dont la signification hermétique de certains vitraux est soulignée, ou dans la capitale parisienne de la Sainte Chapelle, au travers là encore de ses vitraux.

Il n'est jusqu'à l'arbre sec, emblème alchimique, nous explique savamment Roger, de l'inertie métallique (ou de celle peut-être d'une matière non préparée), qu'il ne retrouve sur la porte du palais du Roure en Avignon...  

 

Bref, je ne peux que recommander la lecture et même l'étude de ces nouvelles Demeures, qu'il est encore assez facile, semble-t-il, de se procurer auprès de leur éditeur, quelques mois après leur parution:

Roger Demeures | editions (venusdailleurs.wixsite.com)

Nous avions d'ailleurs récemment pu nous rendre compte de la qualité du travail qu'il fournit au travers de la publication par Venus d'ailleurs d'un petit essai de feu Patrick Rivière (voir notre article Champagne en Rivière).

Je me permets donc de vous encourager à prendre connaissance des divers écrits parus et à paraitre de sa collection Idéa (en particulier les Hermética):

Idéa | editions (venusdailleurs.wixsite.com)

Bernard Roger | editions (venusdailleurs.wixsite.com)

 

Quant à Bernard Roger, bientôt centenaire et à qui nous souhaitons une longue vie, avec ou sans élixir, ne le quittons pas non plus pour aujourd'hui sans insister sur la robustesse de l'ensemble de son oeuvre,  dont l'aspect pédagogique ne saurait être à notre sens mésestimé lui non plus. Pensons en particulier à son livre A la découverte de l'alchimie (Dangles, 1988).

Et n'oublions pas pour autant certains autres ouvrages moins connus du grand public qu'il a signés ou co-signés, en particulier telle belle édition du riche recueil d'emblèmes classiques intitulé le Typus Mundi (ou ses préfaces à certains traités anciens inclus dans la Bibliotheca Hermetica publiée par Denoël -puis Retz- grâce à l'hermétiste et surréaliste René Alleau, qui inspira tant Roger, y compris dans ce nouvel opus):

Bernard Roger - Babelio

Pour ce qui est enfin de notre cher Julien Champagne, l'illustrateur de Fulcanelli et l'ami aîné de Canseliet, notamment, il est un peu, c'est vrai, l'Invisible du moment. Mais André Breton, "pape du surréalisme" et cher à Bernard,  l'aurait peut-être admis de fait parmi ses Grands Transparents... Savourons ensemble, en tout cas, la conclusion de la postface de Marie-Dominique Massoni à ces Demeures de Roger:

"Si l'architecture n'entra pas dans les arts libéraux car considérée comme trop matérielle, elle se fait archè, arche pour l'archer, pour peu que l'on suive non seulement nos rituels mais l'orbe de la cible étoilée en son centre. Avec Bernard Roger en porteur de feu."

Pour finir, ayons publiquement, comme suggéré par Bernard dans un commentaire (ci-dessous), une pensée attristée pour l'alchimiste et hermétiste de talent François Trojani, qui vient de nous quitter, ainsi que pour ses proches et ses amis. Parmi ses oeuvres de qualité, citons à nouveau (confer notre article Julien Champagne et le Philosophe hermétique) le Grand Oeuvre dévoilé (Arqa, 2010) et toujours chez Arqa, Eternelle Rose-Croix (2016). 

 

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20 mai 2023 6 20 /05 /mai /2023 16:10

Grâce à Stephan Eicher (un pseudonyme, probablement, ou alors un homonyme du chanteur suisse, peut-être bien), notre attention a été attirée sur le nouveau livre du poète surréaliste et écrivain Patrick Lepetit, qui vient de paraître aux éditions Selena: Surréalistes et alchimistes, chemins croisés.

Lepetit s'était déjà fait connaître dès 2008 dans notre  domaine de prédilection par son essai sur Surréalisme et ésotérisme (Rafael de Surtis), puis par son ouvrage intitulé Le Surréalisme, Parcours souterrain (Dervy, 2012). Signalons également, en langue anglaise cette fois, son livre The Esoteric Secrets of Surrealism (Inner Traditions, 2014).

Tout ceci peut nous conduire, me semble-t-il, à l'idée que son nouvel opus constitue une sorte de focus ou de focale, si l'on préfère, insistant davantage cette fois sur la relation alchimie-surréalisme, au travers (et cela nous semble particulièrement heureux) des rapports entretenus par certains surréalistes avec  un petit nombre d'alchimistes.

Rapports étroits entre personnes de qualité, au premier rang desquelles figurent André Breton d'une part, et d'autre part Eugène Canseliet, René Alleau se situant au centre de ces interactions, au travers notamment du "cercle Hermès", si actif à Paris au milieu du XXème siècle,  et que Lepetit met à notre avis pour la première fois en lumière.

 

Comme il nous fait l'honneur et l'amitié de citer ce blog, à propos notamment d'Alleau et Breton, nous nous faisons de notre côté un plaisir de recommander à nos amies et amis la lecture de ce travail si fouillé et riche en références plus ou moins connues, dont certaines très récentes.

Mais alors me direz vous, il traite aussi de notre Julien, de Champagne? Mais oui, absolument, notamment à propos du célèbre tableau de ce dernier, Le Vaisseau du Grand OEuvre, qui il est vrai vise dans une certaine mesure à illustrer le Surréel. Tout un chapitre de ce livre est au demeurant consacré à "la Dame de l'OEuvre."

On peut ainsi y lire cette assertion de Bernard Roger: "Le seul désir du fils d'Hermès est dirigé vers la Dame de son OEuvre, souvent désignée sous le nom de Nature, humanisée parfois sous les traits d'une nymphe qui ouvre au bon artiste l'accès au monde lumineux de l'Adeptat."

Croyez nous en, lisez le, et vous en saurez beaucoup plus, moins sur "Hubert", certes, que sur les autres protagonistes déjà cités, ainsi que (pour nous limiter au domaine français) Jorge Camacho, Elie-Charles Flamand, Alain Gruger, Irène Hillel-Erlanger, Henri Hunwald, Bernard Roger particulièrement, ce dernier ayant été nommé ci-dessus à l'instant. A l'étranger, mentionnons tout de même la Britannique Ithell Colquhoun et l'Egyptien Mounir Hafez...

 

Le hasard dit-on, fait bien les choses...Une exposition doit à compter de demain nous permettre elle aussi d'aller à la rencontre de l'aréopage évoqué ci-dessus, et Champagne devait normalement en être, d'ailleurs: A flanc d'abîme, à Saint-Cirq-Lapopie, dans le Lot:

Exposition "A flanc d'abîme : surréalisme et alchimie" à Saint-Cirq-Lapopie (46330) - Alentoor

Saint-Cirq-Lapopie : Coup d’envoi pour le Centre international du Surréalisme et de la Citoyenneté Mondiale – Maisons André Breton et Émile Joseph-Rignault  – Medialot

Le Lot, si bien dénommé "terre des merveilles", dont nous arpentions jadis avec bonheur les causses quercinoises. Mais trêve de confidences. Si Patrick Lepetit est (paraît il) normalien, Pierre Gohar me semble bien pour sa part être issu de l'Ecole des...Mines.

Avec son étude érudite ayant pour nom Le Chant des Humbles, qui vient, elle, de paraître aux Editions Les Trois R de notre ami Bernard Allieu, nous pouvons explorer, au travers de la gnose des premiers siècles, les circonstances de l'émergence -il y a environ deux mille ans tout de même- de la voie hermétique, dont l'alchimie occidentale est en partie issue. 

Sa clef de voûte selon l'auteur? L'Esprit. "S'emplir de l'Esprit et émettre le Chant des Humbles, tel était le haut sacerdoce de ces gnostiques engagés sur la voie du Paraclet."

Allons, osons écrire également que de l'Esprit gnostique au Spiritus alchimique il n'y a peut-être qu'un pas, et qu'il en est de même du Paraclet au Graal qu'est aussi la Pierre philosophale.  

Quant à l'humilité gnostique, comme l'humilité des alchimistes, elle conduit au Savoir (et à l'Adeptat en alchimie), Savoir qui dans l'harmonie autorise une parole musicale, et en tout cas esthétique, de diffusion de la connaissance, laquelle fait que ce savoir devient un Pouvoir qui est aussi et d'abord un devoir. 

A quoi je me garderai bien d'ajouter quoi que ce soit, sinon pour vous indiquer qu'en se recommandant de votre serviteur vous pourrez commander ce savant petit livre si bien édité au prix réservé aux souscripteurs, m'a assuré notre compère Jean Artero (lui aussi mentionné par Lepetit, by the way):

Éditions Les Trois R - Fiche Le Chant des Humbles - Pierre Gohar (les3r.fr)

Éditions Les Trois R - ouvrages édités : Le Chant des Humbles - Deum Time - Matériaux Cryptographiques - Montségur, nouveau regard - Ars Magna - Essais philosophiques et ésotériques - Mutus Liber - Procédé de Mr Yardley / Mr. Yardley's Process - La Vie Minérale - Gérard De Nerval et l'Humour Divin - Hyéroglyphie dans l'Art Antique - Sosthène Grasset et la découverte de l'archéologie chypriote - Index Général de l'Œuvre de Fulcanelli (les3r.fr)

 

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16 mars 2023 4 16 /03 /mars /2023 22:58

Si, è tutto chiaro. Après quelques déconvenues auprès d'un éditeur transalpin, notre ami Bernard Allieu a pu persuader Roberto Bianchi (qui du coup rejoint notre petit cercle) de traduire La Vie Minérale de Julien Champagne en italien, et même -qui plus est- de présider à sa publication.

La Vita Minerale vient donc de paraître sans nom d'éditeur, ni date de réalisation, même si nous savons dores et déjà que l'imprimeur qui s'en est chargé est le Parmesan Tipolitotecnica, en février 2023.

Nous nous réjouissons vivement de cette nouvelle, tout en espérant que de bonnes librairies européennes s'en saisissent, et de notre côté nous ne manquerons pas de mettre à jour cet article dès que nous serons en mesure de vous indiquer plus de coordonnées utiles à qui voudrait commander ce remarquable essai de notre cher "Hubert".  Dans l'intervalle, voici l'adresse mail de Roberto:

robianchi999@gmail.com

 

Et dans cette attente, je m'en voudrais de ne pas profiter de l'occasion qui m'est offerte de vous rappeler que son édition française en est à sa seconde mouture, et que cette dernière est aisément accessible aux éditions Les Trois R:

https://www.les3r.fr/edition_les_3_r_fiche_livre_la_vie_minerale_seconde_edition.html

Sur le fond, les deux publications (l'italienne et la française) sont identiques, même si dans la forme, celle des Trois R est plus riche, du fait qu'elle comporte la reproduction du texte manuscrit de l'ouvrage "de philosophie hermétique et d'ésotérisme alchimique" (di philosophia ermetica e di esoterismo alchemico).

N'oublions pas également que les Trois R ont en outre édité du même Julien Champagne (et de Frederick Hockley & Sigismond Bacstrom) le Procédé de Mr Yardley (Mr Yardley's Process) en version française, puis en version anglaise:

https://www.les3r.fr/edition_les_3_r_fiche_livre_procede_mr_yardley_julien_champagne.html

https://www.les3r.fr/edition_les_3_r_fiche_livre_mr_yardley_process_julien_champagne_english.html

Et je m'arrêterai là, même si je suis fortement tenté de poursuivre, tant l'éditeur d'Amboise à enchaîné les initiatives heureuses et de qualité, telle cette reparution du Livre Muet (Mutus Liber) assorti des commentaires de Magophon (Pierre Dujols), qui n'est plus hélas actuellement disponible à l'achat, ou celle des si éclairants Matériaux Cryptographiques de Sosthène Grasset d'Orcet, pour ne rien dire de l'indispensable Index Fulcanelli de Bernard Allieu et Bernard Lonzième:

https://www.les3r.fr/edition_les_3_r_fiche_livre_mutus_liber.html

https://www.les3r.fr/edition_les_3_r_ouvrages_edites.html 

J'aurais de même été désolé de ne pouvoir vous entretenir des qualités certaines de l'anthologie proposée récemment par Jules Mérias (L'initiation alchimique, Editions de l'Art Royal, mars 2022):

https://www.editionsdelartroyal.fr/

Son sous-titre: Une Assemblée de Philosophes Chimiques renvoie évidemment à l'ouvrage bien connu de Claude d'Ygé, auquel il ressemble tant, et sa dédicace (Aux mânes d'Eugène Canseliet) nous est non moins parlante.

Reconnaissons au demeurant que cet auteur ne nous est certes pas inconnu puisque nous avions déjà pu apprécier grandement l'érudition de son Entrée du Labyrinthe, parue chez Dervy en 1992 (sous le nom de Gilles Pasquier).

De même toujours, nous avions encore, il n'y a guère, relevé tout l'intérêt de son ensemble d'Etudes alchimiques (Gutenberg, 2018), où comme dans son nouveau volume mentionné ci-dessus, il fait référence entre autres au traité classique Science écrite de tout l'Art hermétique, que commentera plus tard Julien Champagne, et qui vient justement de reparaître en 2023 chez Decoopman avec une préface de Jean Artero et une postface de votre humble serviteur:

http://www.archerjulienchampagne.com/2023/01/decoopman-pour-julien-champagne.html

https://www.decoopman.com/symbolisme/365-science-ecrite-de-tout-l-art-hermetique.html

Enfin, signalons à nos lecteurs et lectrices, très précisément, l'importance des commentaires (là aussi) de Gilles ou Jules sur les textes qu'il présente, aussi bien en alchimie théorique qu'en ce qui concerne la pratique au laboratoire. Son intérêt pour les deux voies, humide et sèche, en particulier, nous a paru être on ne peut plus séduisant.

Comme Mérias-Pasquier, Didier Rabosée ne se fait pas faute de se référer à l'oeuvre de Fulcanelli, dans la dernière livraison de l'estimable revue belge annuelle Le Miroir d'Isis (numéro 30, imprimé en décembre 2022):

www.miroir.isis.com

miroirisis@gmail.com

Son article correspondant est d'ailleurs intitulé Fulcanelli le très Savant. Comme Mérias là encore, Rabosée se montre selon nous très canonique dans son approche du phénomène (le mot selon nous est ici topique) fulcanellien. Après nous avoir fait craindre le pire ("qui est Fulcanelli?"), il se concentre en fait sur les qualités dévolues à l'Adepte et les caractéristiques principales (selon lui) de son opus.

Et c'est finalement (sans trop de surprise il est vrai) pour comparer ce dernier à l'oeuvre de Louis Cattiaux, qui lui tient tellement à coeur (essentiellement Le Message Retrouvé, Denoël, 1956, et pour une édition plus complète, Beya, 2006).

Pour ne pas quitter Julien Champagne et sa Vie Minérale, voyons ce qui en ressort au sujet de la vie des minéraux.

Cattiaux (qui n'aurait pas lu Fulcanelli selon Rabosée): " Les animaux, les végétaux et les minéraux...peuvent être restitués dans la gloire et dans l'immortalité de l'Unique; nul ne doit l'ignorer ni l'oublier."

Fulcanelli: "L'activité vitale, très apparente chez les animaux et les végétaux, ne l'est guère moins dans le règne minéral."

Il est vrai que Didier Rabosée, qui dans la même livraison du Miroir d'Isis se présente à nous (dans un autre article) comme un numérologue distingué, s'était déjà signalé à notre bienveillante attention par une fiction particulièrement roborative:

L'initiation alchimique de Thomas le potier (éditions Philomène Alchimie, 2020). Son sous-titre? Mais "de l'argile à la pierre" (ou de l'Argile à la Pierre), bien sûr.

Sa première mouture s'intitulait pour sa part -et tout simplement- La quête de la Vie.

https://www.baglis.tv/livres/3736-la-quete-de-la-vie-esoterisme-et-moyen-age-de-didier-rabosee.html

& Bernard Allieu, Jean Artero, et tutti quanti (et coetera)

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