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  • : Site consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.
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...consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.


Peintre et dessinateur, Julien Champagne est surtout connu de nos jours pour avoir illustré les ouvrages de Fulcanelli, un mystérieux alchimiste contemporain.

Et pourtant, il figure au Bénézit, la "Bible" internationale des créateurs. Et suivant son ami Eugène Canseliet, il fut bien un maître du pinceau et du crayon.

C'est à la découverte de cet artiste méconnu, mais profondément attachant, que je voudrais vous inviter. Je voudrais aussi vous demander de ne pas hésiter à enrichir mes articles de vos propres commentaires et de vos découvertes personnelles.

Bon voyage donc au pays légendaire de Julien Champagne.

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3 mai 2006 3 03 /05 /mai /2006 22:01


Nous voici de retour à Notre Dame de Paris, au portail de la Vierge. La planche de l'édition originale du Mystère des Cathédrales de Fulcanelli, non signée par Julien Champagne, est intitulée: Le Chien et les Colombes, et porte le numéro XVI.

Celle de l'édition Pauvert, également reproduite, le XXVII.

"Si, quittant le tympan, nous explique Fulcanelli, nous abaissons le regard vers la partie gauche du soubassement, divisé en cinq niches, nous remarquerons entre l'extrados de chaque arcature de curieuses figurines.

Voici, en allant de l'extérieur vers le pied-droit, le chien et les deux colombes, que nous rencontrons décrits dans l'animation du mercure exalté; ce chien de Corascène, dont parlent Artéphius et Philalèthe, qu'il faut savoir séparer du compost à l'état de poudre noire, et ces Colombes de Diane, autre énigme désespérante, sous laquelle la spiritualisation et la sublimation du mercure philosophal sont cachées."


Dans ses Demeures Philosophales, Fulcanelli reviendra sur le chien de Corascène, ou Khorassan, ou soufre, qui tire son appellation du mot grec Korax, équivalent de corbeau.

De même, il y précisera à propos des colombes de Diane qu'on peut les envisager comme deux parties du mercure dissolvant, - les deux pointes du croissant lunaire, - contre une de Vénus, laquelle doit tenir étroitement embrassées ses colombes favorites.

Eugène Canseliet, disciple unique de Fulcanelli jusqu'à preuve du contraire, s'attachera pour sa part à préciser encore le sens de ces énigmes.

Dans ses Deux Logis Alchimiques, il indique que le vocable Khorassan indique l'origine de cette âme métallique, effectivement extraite de la partie ténébreuse que les alchimistes désignent également par l'expression tête de corbeau.

"Celle-ci, orde, noire et puante, peut être regardée telle une déjection du mercure philosophal."

Quant au mystère des colombes de Diane, il y revient dans son recueil Alchimie:

"Sans la chaleur suffisante,...le mercure des philosophes, solide au degré ordinaire, ne se liquéfierait pas en sa convexité, ni - le feu poussé au blanc - ne donnerait, en vapeurs condensées, ses aigrettes royales et frissonnantes, ses cristaux ténus et candides, que Philalèthe pour sa part, séduit par le duvet immaculé, nomma fort pertinemment les colombes de Diane."

Nous nous trouvons donc ici introduits derechef, grâce à Fulcanelli, Julien Champagne et Eugène Canseliet, au charme discret , mais singulier et bien réel, du bestiaire alchimique.

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-julien-champagne-delle-colombe-35788168.html

 


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30 avril 2006 7 30 /04 /avril /2006 19:23

facture.schemit.champagne

 

Après avoir rendu justice aux époux Lavritch de l'Omnium Littéraire, deuxièmes éditeurs de Fulcanelli et donc de Julien Champagne, il n'est que temps de s'incliner devant le premier, Jean Schemit (1868-1945).

A l'âge de quinze ans, il commença de travailler pour le libraire Honoré Champion (1846-1913), dont la maison toujours active de nos jours fut fondée en 1874.

Il y apprit son métier, et dès 1900 nous trouvons Jean Schemit établi à son compte. Nous allons résumer sa contribution personnelle, mais notons dores et déjà que le fils d'Honoré, Pierre Champion (1880-1942) était un médiéviste distingué et que le jeune Anatole France, qui selon Richard Khaitzine fréquentait assidûment la librairie famililale, fut son témoin lors de son mariage.

Avant d'avoir eu l'audace de publier les Fulcanelli illustrés par Julien Champagne, dont certains exemplaires, rappelons-le, restaient toujours disponibles à l'état neuf à la fin de la seconde guerre mondiale, Jean Schemit fut et resta ensuite, d'ailleurs, un éclectique, que l'on pourrait de nos jours qualifier d'éditeur "culturel".

Dans le fond, il n'est pas si éloigné d'un Jean-Jacques Pauvert. La provocation en moins me direz-vous? Pas sûr.

Certes, à l'imitation de Pierre Champion justement , il édita les oeuvres de Clément Marot dans le texte de Robert Yve-Plessis (1911). Mais du même Yve-Plessis suivra en 1925 La psychose de François Villon.

Et dès 1908 Jean Schemit produisit des "Pages choisies" de Maximilien de Robespierre...

Si l'on veut du conventionnel schemitien, sans jeu de mot, je recommanderai La dentelle de Valenciennes d'Arthur Malotet (1927), dont est extraite la gravure ci-dessous.

Mais Jean Schemit publia aussi, dès 1908, L'art profane à l'église, de Gustave-Joseph Witkowski, et du même en 1920 Les licences de l'art chrétien, dont selon Eugène Canseliet l'érotisme mais aussi l'hermétisme le frappèrent également.

Fulcanelli devait d'ailleurs citer ces oeuvres dans les siennes.

De la même façon, Jean Schemit  "sortit" en 1910 Le genre fantastique et licencieux dans la sculpture flamande et wallonne, de Louis Maeterlinck.

La même année, il fit paraître par ailleurs, d'Etienne Deville, l'Index du Mercure de France 1672-1832, tellement prisé d'Eugène Canseliet comme livre de référence.

Avant d'en revenir à Julien Champagne, je voudrais enfin signaler l'édition par Jean Schemit, en 1908 de l'ouvrage de Francisque Pellegrin sur La fleur de la science de pourtraicture (1530, réimpression en fac-similé), puis en 1933, du livre d'Arnauld Doria, Le comte de Saint-Florentin, son peintre et son graveur, qui ne sont pas si éloignés de nos préoccupations, à mon sens.

Dans les Cahiers de la revue La Tour saint Jacques consacrés au dossier Fulcanelli en 1962, Robert Ambelain nous affirme être allé voir Jean Schemit à l'occasion de la parution de son livre, d'ailleurs dédié à Fulcanelli, Dans l'ombre des cathédrales (1939), pour en obtenir une autorisation relative à une illustration.

Jean Schemit aurait alors déclaré à Ambelain avoir rencontré Julien Champagne avant qu'Eugène Canseliet lui rendît visite, seul puis en compagnie de l'illustrateur des Fulcanelli.

Frappé par le savoir de Champagne et par la déférence de Canseliet à son égard, Schemit en conclut, selon Ambelain, que "Champagne et Fulcanelli ne faisaient qu'un."

Dans sa réponse attenante, Eugène Canseliet nie que Jean Schemit ait jamais rencontré Julien Champagne ; dans son édition du Mutus Liber, Canseliet affirmera également que Schemit ne rencontra jamais Fulcanelli...entre 1925 et 1930, ce qui ne veut pas dire, ajouterons-nous,  qu'il pense que Schemit n'ait jamais vu Fulcanelli ou su qui il est.

Et Eugène d'ajouter: "Je suis le seul nommé dans les engagements, par moi uniquement pris et signés avec Jean Schemit."



Rappelons au passage que Jean Schemit ne fut pas le premier éditeur démarché par Eugène Canseliet pour l'édition originale initiale; celle-ci fut en effet, dans un premier temps, écartée par Emile Nourry (Pierre Saintyves de son pseudonyme).

En 1944, Canseliet alla présenter à Schemit son premier livre, Deux Logis Alchimiques, que, malade, notre éditeur décida cependant tout aussitôt de publier; la parution de cet ouvrage, dont nous reproduisons la couverture, intervint l'année même de sa mort.

De cette oeuvre il conserva un exemplaire dans sa bibliothèque personnelle, orné d'une belle dédicace: "Au frère en Hermès ce livre, qui peut servir de complément précieux aux deux Fulcanelli."

Cette bibliothèque pieusement sauvegardée des années durant par Madame J.Schemit ne fut dispersée qu'en 1964.

 

Le catalogue de cette vente, dont nous avons extrait le portrait ci-dessus, qui chronologiquement du moins pourrait avoir été réalisé par Julien Champagne, et dont nous reproduisons aussi la page de garde, comporte un avant-propos d'Eugène Canseliet.

 

Pour Richard Caron, dans sa postface à la seconde réédition des Deux Logis (Jean-Claude Bailly, 1998) c'est l'épouse de Jean Schemit, Fernande, qui en fait "fit de son mieux pour faire paraître l'ouvrage que son époux avait accepté de publier de son vivant."



dédicaceDLparMadameSchemit.champagne

 

Canseliet s'y remémore en particulier le moment où Jean Schemit découvrit le manuscrit et les dessins de Julien Champagne, et  par la même occasion Le Mystère des Cathédrales:

"Ouvrage dont le frontispice, immédiatement admiré dans l'émotion intense, ne fut pas sans affermir son projet, depuis longtemps caressé, de ce voyage en Egypte, qu'il devait accomplir, quelque dix ans plus tard, dans l'enthousiasme illimité, et dont il conserva le souvenir impérissable et toujours enchanté", chère Joëlle Oldenbourg.

Dans la première réédition de ses Deux Logis par Pauvert, en 1979, Eugène Canseliet relate, avec ferveur
et ironie, les obsèques auxquelles il assista du premier éditeur de Julien Champagne et de Fulcanelli:

"C'était autrefois, devant la mort, le respect recueilli et l'émotion réelle du dernier hommage, qui sont aujourd'hui supprimés par une société française, depuis juste vingt ans, socialement "évoluée" et gagnée à la vraie grandeur."

Au cimetière du Montparnasse, la sépulture de Jean Schemit avoisine celle de Pierre Champion, et est située à quelques pas de celle où repose Guy de Maupassant, qu'il estimait beaucoup et à l'enterrement de qui il avait assisté.

 

Pour Eugène Canseliet, "il fallait bien que Jean Schemit vécût de son travail, mais sa préoccupation majeure restait celle de servir."

 


 

schemitpub.champagne

 

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-jean-schemit-editore-di-champagne-35788116.html




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30 avril 2006 7 30 /04 /avril /2006 12:08


Nous voici de retour à Amiens, et cette fin avril, et bientôt ce début de mai, me semblent également propices à une étude de la rosée du ciel ou rosée des philosophes.

C'est précisément le thème de la planche XXVI de l'édition originale du Mystère des Cathédrales de Fulcanelli, illustré par Julien Champagne et il m'est apparu que l'occasion était idoine également pour confronter le dessin de notre cher "Hubert" au cliché correspondant et postérieur de Pierre Jahan (planche XXXVII), d'où bien sûr les deux illustrations de ce post.

Un alchimiste ami de Provence vient de m'expliquer par téléphone que la récolte de rosée a été décevante cette année au Bélier, j'espère pour lui et pour ses frères qu'après les "saints de glace" elle sera abondante au Lion.


Mais commençons par rappeler et la description et le commentaire de Fulcanelli sur ce motif:

"Le maître anonyme qui sculpta les médaillons du porche de la Vierge-Mère a très curieusement interprété la condensation de l'esprit universel;

un Adepte contemple le flot de la rosée céleste tombant sur une masse que nombre d'auteurs
ont prise pour une toison.

Sans infirmer cette opinion, il est tout aussi vraisemblable d'y soupçonner un corps différent, tel que le minéral désigné sous le nom de Magnésie ou d'Aimant philosophique.

On remarquera que cette eau ne tombe pas ailleurs que sur le sujet considéré, ce qui confirme l'expression d'une vertu attractive cachée dans ce corps, et qu'il ne serait pas sans importance de chercher à établir."

Cette rosée céleste est-elle simplement la rosée d'avril ou de mai? Il ne semble pas, si l'on en croit Eugène Canseliet, qui précisera en 1945 puis en 1979 dans ses Deux Logis Alchimiques:

"La terre alchimique, en effet, si elle doit être abondamment arrosée, ne deviendra féconde, qu'après avoir été tout aussi copieusement abreuvée de l'esprit astral et humide que les auteurs dénomment rosée céleste.

Beaucoup se méprennent sur la réelle signification de cette manne, et n'hésitent pas à effectuer, sans prendre garde au caractère de similitude, l'opération banale que montre la quatrième planche du Mutus Liber."

De ce dernier livre, le même Canseliet nous a donné en 1967 une somptueuse édition, où il loue en particulier le médecin genevois Jean-Jacques Manget, son prédécesseur sur ce point, d'avoir écrit de façon certes sibylline:

"L'esprit de rosée de mai est préparé de la manière suivante. Prends une quantité suffisante de rosée ou de pluie de mai, ou semblablement de neige qui, recueillies, tiennent de mars ou du début d'avril et distille leur esprit par le mode ordinaire.

Spiritus roris maialis paratur sequenti modo. Recipe roris aut pluviae maialis, aut itidem nivis exeunt Martio aut ineunte Aprili collectae q.s. ex iisque modô ordinariô spiritum destilla."

Puisque nous sommes à Amiens mentionnons enfin du même Canseliet, cette fois dans son Alchimie expliquée sur ses textes classiques (1972) la relation faite d'une expérience faite au XVIIIe siècle par un médecin amiennois nommé Gosset.

Gosset fut profondément impressionné par la phrase qu'il avait lu dans le volume de Van Helmont, qu'il reproduisit dans le sien:

"Arte didici rorem saccharo esse divitem & multis morbis opitulantem.

Par l'art, j'ai appris que la rosée est riche en suc et remédiant à de nombreuses maladies."

Vive donc le latin, langue vivante et non morte, comme d'ailleurs le grec ancien et de toujours.

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-julien-champagne-et-la-rosee-du-ciel-35788076.html

 




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28 avril 2006 5 28 /04 /avril /2006 23:02


"Chose promise, chose due"; c'est ce que répètent à l'envi - et ne font pas - ce qui ne leur portera pas chance, nos actuels hommes publics et...femmes publiques.

Voici donc la couverture annoncée de l'édition originale des Demeures Philosophales de Fulcanelli, dont nous avons déjà donné l'équivalent en ce qui concerne le Mystère des Cathédrales.

Ce dernier est rappelons le paru en 1926, les Demeures ont suivi en 1930. Dans les deux cas les tirages ont été modestes (il semble 300 et 500 exemplaires respectivement).

C'est ce qui explique la rareté de ces ouvrages, et suivant l'aphorisme bien connu et devenu célèbre depuis l'élaboration du syllogisme de Buridan, leur cherté.

Nous voyons à nouveau que le nom de Julien Champagne figure en bonne place, celui d'Eugène Canseliet étant cette fois écrit plus complètement.

Comme déjà dit, et montré, il en sera pratiquement de même lors de la réédition des Demeures,
trente ans plus tard (Omnium Littéraire, 1960).

Ce ne sera plus le cas lors de la troisième édition (Pauvert, 1965), les planches de Julien Champagne y étant remplacées par des clichés photographiques leur correspondant; je me réfère ici à nouveau à l'excellent Index Fulcanelli de B. Allieu et B.Lonzième.

En 1973, Jean-Jacques Pauvert en fera paraître une réédition en format réduit, dont la page de titre, reproduite ci-dessous, diffère de la couverture; elle reprend en effet celle de l'édition précédente, en noir et rouge, avec la mention "dessins de Julien Champagne et photographies nouvelles".

En fait, il n'y a pas de changement notable, hormis la reprise des planches de Julien Champagne pour les illustrations du château de Dampierre-sur-Boutonne et une modification du texte à propos du Cavalier de l'Apocalypse (nous avons déjà traité du dernier et reviendrons plus tard sur le premier, si Dieu le Feu).

On peut en tirer une conclusion qui justifie mon titre: Julien Champagne s'est ainsi trouvé écarté, presque complètement, des rééditions des Demeures comme du Mystère; sa "découverture" en est comme un symbole; elle me paraît appeler une redécouverte, même s'il serait probablement excessif d'écrire que son oeuvre a été ainsi occultée.

C'est bien par conséquent un des buts de ce blog, que d'inciter à un retour à l'authenticité initiale, et voilà pourquoi il pourrait s'intituler: Julien Champagne révélé ou dévoilé.


Ne quittons pas pour cette fois l'édition originale des Fulcanelli par Jean Schemit, sans mentionner que le Mystère comme les Demeures ont été imprimés dans les deux cas, si on en croit le colophon, par P.Daupeley-Gouverneur, à Nogent-le-Rotrou.

Il semble que cette imprimerie, qui a utilisé les planches originales ou des copies des planches de Julien Champagne, ait cessé ses activités à la fin du XXème siècle.


http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-decouverture-de-champagne-35788053.html




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27 avril 2006 4 27 /04 /avril /2006 21:52


La planche XIX de l'édition originale du Mystère des Cathédrales de Fulcanelli, dessinée comme il se doit par Julien Champagne, présente à plus d'un titre un intérêt particulier.

Représentant le socle du pilier saint Marcel au portail sainte Anne de Notre Dame de Paris, elle est non seulement signée par l'artiste, mais le dessin porte explicitement la mention de l'origine du monument. Nous verrons tout à l'heure pour quelles raisons bien précises.

Pour l'instant, je vous propose de nous concentrer sur l' intitulé de cette planche, qui est bien sûr alchimique: Le Mercure Philosophique et le Grand OEuvre. Et écoutons dans un premier temps la description du pilier, tel que vu par Fulcanelli:


"C'est une haute et noble statue de saint Marcel, au chef mitré, surmonté d'un dais à tourelles et dépourvue, selon nous de toute signification secrète. L'évèque se teint debout sur un dé oblong finement fouillé, orné de quatre colonnettes et d'un admirable dragon byzantin, le tout supporté par un socle bordé d'une frise et que relie au soubassement une moulure à talon renversé. Dé et socle ont,seuls, une réelle valeur hermétique."

Voilà, qui, selon nous, explique que Julien Champagne ait été prié de ne dessiner qu'une partie du monument consacré à saint Marcel. Mais , me direz vous, quelle en est la signification ésotérique?

Retournons donc à la glose fulcanellienne, pour tâcher d'en extraire la "substantifique moëlle", chère à François Rabelais:

"Sur le socle cubique vous remarquerez, au côté droit, deux besants en relief, massifs et circulaires; ce sont les matières ou natures métalliques, -sujet et dissolvant, - avec lesquelles on doit commencer l'OEuvre.

A la face principale, ces  substances, modifiées par les opérations préliminaires, ne sont plus représentées sous la forme de disques, mais comme des rosaces à pétales soudés...

Au côté gauche, les besants, devenus rosaces, affectent cette fois la forme de fleurs décoratives à pétales soudés, mais à calice apparent...Le graphique du calice indique que les racines métalliques ont été ouvertes et sont disposées à manifester leur principe séminal..."

J'abrège ici volontairement l'explication de Fulcanelli, pour en arriver au Mercure:

"Après l'élévation des principes purs et colorés du composé philosophique, le résidu est prêt, dès lors, à fournir le sel mercuriel, volatil et fusible, auquel les vieux auteurs ont souvent donné l'épithète de dragon babylonien."


Et précisément, l'histoire de ce pilier ne manque pas de sel, elle non plus. Fulcanelli nous explique que son existence est attestée, dès le XVIIème siècle, par les descriptions de De Laborde et de Gobineau de Montluisant.

Mais il ajoute aussitôt:

"Malheureusement, ce pilier, si magnifiquement décoré, est presque neuf: douze lustres nous séparent à peine de sa réfection, car il a été refait...et modifié." C'est le pilier actuel qui est photographié ci-dessus.

Le pilier original a alors été relégué au musée de Cluny, ce qui explique que ce musée soit également mentionné au bas de la planche de Julien Champagne. Ce dernier a en effet dessiné le pilier "authentique", seul pourvu d'un sens alchimique.

Et Fulcanelli de critiquer sévèrement Cambriel, alchimiste du XIXème siècle, pour sa description erronée dudit pilier. Vous pensez que l'histoire s'arrête là? Pas du tout, et je vous propose pour terminer un raccourci de ce qui est un vrai feuilleton pour historiens de l'art:

Au XXème siècle, plusieurs ésotéristes, Grillot de Givry, puis Jean Reyor (Marcel Clavelle), puis Bernard Husson ont tour à tour à la fois défendu Cambriel et critiqué Fulcanelli.

Le disciple de ce dernier, Eugène Canseliet, a, lui, soutenu son Maître dans la dernière en date des éditons françaises du Mystère des Cathédrales (Pauvert, 1964). On y trouvera d'autres photos du "vrai" saint Marcel (planche XXX de cette dernière édition).

Et où est-il maintenant alors, le saint Marcel hermétique? Et bien, nous explique Canseliet, il n'est plus au musée de Cluny, il est revenu à Notre Dame:

"L'effigie hermétique est maintenant abritée dans la tour septentrionale de sa première demeure."

Ce saint est décidément un véritable icon peregrini, ce qui après tout n'est pas totalement anormal en alchimie.Donc, ...à suivre!

 

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-julien-champagne-et-saint-marcel-35788034.html




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24 avril 2006 1 24 /04 /avril /2006 21:35





Julien Champagne semble bien n'avoir eu aucune relation avec Philéas Lebesgue (1869-1958), le poète laboureur de La Neuville Vault, dont l'oeuvre la plus connue de nos jours reste peut-être un essai d'une profondeur certaine: Mes Semailles (L'amitié par le livre, 1955).

Alors pourquoi ce post? Il y a que Philéas fut un ami proche des alchimistes Eugène Canseliet et André Savoret, ainsi que de l'ésotériste Paul Le Cour, déjà mentionnés, et d'ailleurs du poète lituanien Mislosz, entre autres, et que François Beauvy, président de l'Association des amis de Philéas Lebesgue, a récemment consacré sa thèse de doctorat ès lettres à "Philéas Lebesgue et ses correspondants en France et dans le monde (Awen, 2004).

Dans cette thèse, que m'a aimablement signalée Walter Grosse, apparaissent, outre ceux de Le Cour, Canseliet et Savoret, les patronymes de Julien Champagne et de Fulcanelli. En effet, et Canseliet et Savoret et Le Cour ont correspondu avec Lebesgue. Voici ce que je retiens d'une première lecture de ce passionnant ouvrage.

André Savoret y semble si je puis dire "hors jeu", s'agissant de Champagne. Ami et de Lebesgue et Canseliet, il est interrogé par le premier sur Fulcanelli, il lui répond en outre, en 1947, "je n'ai pas connu Fulcanelli."

Le Cour est à mon sens le plus intéressant pour ce qui nous occupe. En 1928, sa revue, Atlantis, avait présenté une critique du Mystère des Cathédrales de Fulcanelli, préfacé par Eugène Canseliet et illustré par Julien Champagne, et paru deux ans plus tôt. Dès 1927, en fait, cependant, Le Cour écrit à Lebesgue qu'il devrait bien lire le Mystère, ajoutant que "Fulcanelli (Champagne) paraît être l'animateur du groupe des frères d'Héliopolis."

François  Beauvy en tire la conclusion que Champagne est Fulcanelli, suivant la thèse désormais bien connue et probablement erronée; ma déduction à moi est qu'à ce stade Le Cour, qui sera ultérieurement persuadé de l'identité Fulcanelli-Canseliet, l'est de celle Fulcanelli-Champagne.

Sur ce dernier, Beauvy ajoute de façon également contestable à mon avis qu'il a signé ses planches des Fulcanelli: Julien Champagne, alors qu'il me semblerait plus exact d'écrire que Julien les a paraphées de son traditionnel et bien connu maintenant: J.Champagne.

Et Le Cour a si je puis dire récidivé, en 1934: il affirme alors à Lebesgue que "l'auteur du Mystère des Cathédrales (pseudonyme Fulcanelli) est devenu abonné d'Atlantis." Rappelons que Champagne s'est éteint depuis deux ans. Canseliet commence à ce moment de collaborer à la revue d'études atlantéennes.

Mais Canseliet justement me direz vous? Et bien, rien à voir avec Champagne pour le coup, mais il a écrit à Le Cour une lettre d'Espagne, datée de 1953, mentionnant certaines étapes de son périple: Salamanque, Madrid, et annonçant celles de Cordoue et Séville (où il affirmera plus tard avoir revu Fulcanelli).



Ne quittons pas Philéas Lebesgue, dont deux portraits en deux dimensions sont reproduits ci-dessus,  sans remarquer l'hommage que lui a rendu un sclupteur né en 1956, Jean Louis Gautherin:



Et donnons pour finir la parole à Philéas Lebesgue lui-même, dont le poème Le pont (Sur les pas du soleil, Jean-Renart, 1944) figure au N°39 (2005) du bulletin de la société de ses amis, cordialement communiqué à votre serviteur par Francois Beauvy; en voici un court extrait:

"Le flot passe. Il a reflété des nids d'oiseaux,
Des arbres et des fleurs, des maisons, des visages
Qu'il ne reverra plus. C'est le sort des ruisseaux
Et des fleuves. Ainsi je marche mon voyage..."

http://www.atlantis-site.com/asso/phileas_lebesgue.php?m04



http://www.cleomede.com/article-32403834.html
http://www.cleomede.com/article-33214725.html

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-champagne-contro-phileas-lebesque-35788001.html

 




PLautographe.champagne

 

pcc ARCHER

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23 avril 2006 7 23 /04 /avril /2006 19:27

champagne.chambre.tresor.ipg.jpg

 

Nous voici maintenant de nouveau au palais berruyer de Jacques Coeur, dont nous avons déjà entamé la visite ( Champagne et Jacques Coeur).

Si on sait que le chantier en a été mené tambour battant sous la surveillance de Guillot Trépant et Jacquelin Culon, bourgeois de Bourges, ainsi que de Pierre Jobert, un des facteurs, le nom de l'architecte de l'édifice nous en reste inconnu.

Nous nous sommes déjà penché sur son histoire mouvementée. Ajoutons qu'en 1837, Prosper Mérimée, inspecteur des monuments historiques, vint à Bourges, ainsi que son ami Stendhal. Mérimée s'extasia devant la maison d'"un homme dont le nom rappelle une inquiétante injustice."

Il déplora aussi la disparition de l'ornementation intérieure du palais.

A l'intérieur du donjon, cependant, la salle du troisième étage, fermée par une porte de fer ancienne, présente à l'une des retombées de la voûte à huit ogives une console sculptée d'une scène étrange: un passage  du roman de Tristan, au cours duquel Tristan retrouve Yseult dans un jardin; l'eau qui y coule reflète le visage du roi Marc, qui s'est caché dans un arbre sur la dénonciation de son nain Froncin, de sorte que les deux amants observent la plus grande retenue.

Cette pièce, appelée dès le XVième siècle "chambre des angelots", à cause, peut-être, du décor sculpté des autres consoles, puis "chambre de l'huis de fer", ou "chambre du trésor de la maison de ville", abrita un temps les archives municipales.

 

Jacques Coeur Tristan.champagne

 

Fulcanelli décrit ainsi la planche XXIX de l'édition originale de son Mystère des Cathédrales, comme les autres due au talent de Julien Champagne:

"C'est un joli groupe, sculpté sur un cul-de-lampe, qui orne la chambre dite du Trésor. On assure qu'il représente la rencontre de Tristan et d'Yseult. Nous n'y contredirons pas, le sujet ne changeant rien, d'ailleurs, à l'expression symbolique qu'il dégage.

Le beau poème médiéval fait partie du cycle des romans de la Table ronde, légendes hermétiques traditionnelles renouvelées des fables grecques. Il se rapporte directement à la transmission des connaissances scientifiques anciennes, sous le voile d'ingénieuses fictions popularisées par le génie de nos trouvères picards.

Au centre du motif, un coffret creux et cubique fait saillie au pied d'un arbre touffu dont le feuillage dissimule la tête couronnée du roi Marc. De chaque côté apparaissent Tristan de Léonois et Yseult, celui-là coiffé du chaperon à bourrelet, celle-ci d'une couronne qu'elle assujettit de la main droite.

Nos personnages sont figurés dans la forêt de Morois, sur un tapis de hautes herbes et de fleurs, et fixent tous deux leurs regards sur la mystérieuse pierre évidée qui les sépare."


Pour l'alchimiste adepte du XXème siècle, l'interprétation de cette scène est évidente:

"Nous retrouvons ici l'hiéroglyphe de fabrication du Lion vert...le dissolvant secret ...Ce dissolvant peu commun permet la réincrudation de l'or naturel, son amollissement et le retour à son premier état sous forme saline, friable et très fusible. C'est là le rajeunissement du roi,...début d'une phase évolutive nouvelle, personnifiée, dans le motif qui nous occupe, par Tristan, neveu du roi Marc.

En fait, l'oncle et le neveu ne sont, chimiquement parlant, qu'une même chose, de même chose et d'origine semblable...

Aussi, voyons-nous se détacher nettement les silhouettes de Tristan et de la reine Yseult, tandis que le vieux roi demeure caché dans les frondaisons de l'arbre central, lequel sort de la pierre...

Remarquons encore que la reine est à la fois l'épouse du vieillard et du jeune héros, afin de maintenir la tradition hermétique qui fait du roi, de la reine et de l'amant la triade minérale du Grand OEuvre.

Enfin signalons un détail de quelque valeur pour l'analyse du symbole. L'arbre situé derrière Tristan est chargé de fruits énormes, - poires ou figues géantes, - en telle abondance que le feuillage disparaît sous leur masse.

Etrange forêt, en vérité, que celle de Mort-Roi, et combien serions nous porté à l'assimiler au fabuleux et mirifique Jardin des Hespérides."

C'est cette assimilation qui, croyons-nous, justifie pleinement l'appellation traditionnelle de la chambre du Trésor.


Annobli en 1441, Jacques Coeur se choisit des armes parlantes, coeurs et coquilles saint Jacques, dont il a également orné son palais. Mais ces coquilles sont aussi celles de la mérelle de Compostelle, sur laquelle, espérons-le, il nous sera loisible de revenir.

 

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-julien-champagne-dans-la-chambre-du-tresor-35787971.html


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23 avril 2006 7 23 /04 /avril /2006 12:33


Julien Champagne dans le Bénézit, voilà qui tendrait à prouver que notre artiste a la cote, et en tout cas qu'il est coté, et non mis de côté, comme Mariano Ancon, "inconnu au bataillon"!

Profitant d'un studieux week-end et des trésors inestimables de la bibliothèque municipale de Toulouse, j'ai pu m'en assurer, en ce qui concerne les éditions 1976 et 1999 (et dernière en français) du célèbre Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs, édité actuellement par Gründ.

La mention qui y est faite de Julien Champagne est sensiblement identique dans les deux cas:

"Champagne Jean Julien. Né en 1877. Mort en 1932 à Paris. XXème siècle. Français. Peintre et dessinateur. Disciple et ami du mystérieux Fulcanelli, il s'est spécialisé dans l'illustration de ses grands traités d'alchimie: Le Mystère des Cathédrales et Les Demeures  Philosophales."

Le Bénézit parut pour la première fois en 1911 (chez Jean Schemit, le futur éditeur des Fulcanelli...) et fut repris en 1920 par Gründ; il serait intéressant de savoir quand Julien Champagne a commencé d'y être mentionné; j'en profite pour signaler que depuis un mois il est aussi disponible en anglais, en version papier seulement, Gründ craignant les aléas liés aux versions électroniques.


La première version du Dictionnaire, due à Emmanuel Bénézit, fut paraît il réalisée avec la collaboration de son fils, Emmanuel Charles (1887-1975), dont le grand-père était un ami intime de Victor Hugo. Emmanuel Bénézit fut pour sa part lié à Camille Pissaro et Alfred Sisley.

Emmanuel Charles fut lui-même un peintre de talent, dont on peut voir ci-dessus un auto-portrait de 1912, et ci-dessous un autre à l'âge de 75 ans environ.

Je vous propose également de lui cette chaumière écossaise de 1911, qui nous approche à nouveau dans le temps et l'espace de Julien Champagne. Dans l'esprit, sans doute, aussi, si j'en crois cette citation d'Emmanuel Charles Bénézit:

"Ma vie est une fête continuelle des yeux et des sens. C'est une joie, un amour de toutes choses que je mène avec moi.

Je vois ce que d'autres ne soupçonnent pas...N'est-ce pas là le bonheur et ne dois-je pas me considérer comme un élu?"

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-d-emmanuel-charles-benezit-a-champagne-35787956.html


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19 avril 2006 3 19 /04 /avril /2006 11:44


L'érudit Pierre Dujols (1862-1926) et sa femme furent sans aucun doute deux amis proches de Julien Champagne.

Ouvrons cette fois le "Fulcanelli, qui suis-je?" de Patrick Rivière (Pardès, 2004):  "A peine ses études terminées aux Beaux-Arts, en 1900, Julien Champagne fréquenta la Librairie du Merveilleux, où Pierre Dujols et son épouse manifestèrent une grande sympathie à l'égard du jeune homme."

Selon Robert Ambelain, qui curieusement écrit Dujol et non Dujols, Madame Dujols en particulier, née Charton (1868-1954), qui avait des dons de voyante et un fort penchant pour l'hermétisme, prit Champagne en particulière sympathie; mais, ajoute Geneviève Dubois, elle rompit avec lui toute relation à la mort de son mari.

Propriétaire de la librairie, Dujols n'en fut pas le fondateur. Elle fut créée vers 1888 par Lucien Chamuel. Chamuel était à l'époque l'associé de Papus, que nous avons mentionné à propos de Félix Gaboriau.

Elle fut en même temps un lieu de conférences, et une maison d'édition. Elle fut en particulier à l'origine des revues L'initation et Le voile d'Isis. Elle édita aussi un bulletin trimestriel, L'écho du merveilleux.

Papus y publia sa Bibliographie raisonnée de la science occulte (1890). Sédir (Yvon Le Loup) y fut également publié pour la première fois.

La librairie fut reprise par Pierre Dujols, associé à un des frères Thomas, Alexandre, sur lequel nous reviendrons peut-être.

La Librairie du Merveilleux fut fréquentée par nombre de personnalités connues, notamment dans le domaine de l'ésotérisme, comme René Schwaller et Jules Boucher, que nous avons déjà rencontrés.

En 1880, alors que Champagne venait de naître, Pierre Dujols fut frappé d'une maladie invalidante (polyarthrite rhumatoïde) qui devait l'emporter finalement. Il se maria en 1887. Il vendit plus tard, selon Genevève Dubois, sa librairie à un certain "père Lequesne"(1912) . A compter de 1911 la maladie de Dujols s'était en effet aggravée et il dut garder le lit à partir de 1921.

Suivant l'usage de l'époque, les Dujols tenaient salon; leur salon fut fréquenté par nombre d'ésotéristes, tels Oswald Wirth, Paul Vulliaud et René Guénon, ainsi que la cantatrice Emma Calvé, car comme Champagne, notre homme adorait la musique. Dujols était également en correspondance attentionnée avec Papus.

Fulcanelli dans les Demeures Philosophales qualifie Pierre Dujols d'"érudit et savant philosophe", c'est-à-dire alchimiste, et cite de lui une Bibliographie générale des Sciences Occultes qui ne me semble pas avoir jamais été publiée, autrement que sous forme de catalogues de nos jours quasi introuvables.

 



Pierre Dujols était en fait convaincu de l'intérêt de l'alchimie non seulement spéculative, mais aussi pratique. Dubois rapporte sa cinglante  réplique à Paul Le Cour sur ce point précis (Le Cour qui si on en croit Richard Caron, dans sa postface à l'édition par Bailly en 1998 des Deux Logis Alchimiques d'Eugène Canseliet aurait rencontré Dujols au début des années 1920).

L'aide en alchimie de Pierre Dujols, Louis ou Lucien Faugeron, essaya de poursuivre ses travaux de laboratoire après sa mort, mais était dépourvu des connaissances nécessaires, et Eugène Canseliet relate dans ses Alchimiques mémoires ( de la revue La Tourbe des Philosophes) qu'il mourut dans la misère après le second conflit mondial (1947).

Un autre disciple en alchimie de Pierre Dujols aurait été Georges Richer (Auriger), suivant Robert Amadou dans Le feu du soleil. Citons aussi Henri Coton...

L'écrit majeur de Pierre Dujols semble bien être son explication des planches d'un célèbre traité français d'alchimie, le Mutus Liber, parue chez Emile Nourry en 1914 (Le livre d'images sans paroles). Il a été réédité en 1971 en même temps que Le triomphe hermétique de Limojon de Saint-Didier (E.P. Denoël), dans la collection Bibliotheca Hermetica dirigée par René Alleau.

 



Dans un de ses catalogues de 1927, Nourry mentionne également une réimpression "à petit nombre" et par lui-même, qu'il date de 1920.

On trouvera le texte de cette "hypotypose" au Mutus Liber, sur l'excellent site de Roland Soyer; j'en indique la page exacte car elle n'est pas aisée à trouver:

http://www.livres-mystiques.com/Temoignage/Alchimie/auteurs/auteurs.html

Dans ses Deux Logis Alchimiques, Eugène Canseliet reproduit la dédicace écrite en 1920 par Pierre Dujols à Fulcanelli de son introduction au Mutus Liber:

"Ouverte aux ingénieux,
Et scellée pour les sots,
Je t'offre cette lecture,
Pour nous élucidée."

Canseliet ajoute, cher Walter Grosse, que "Fulcanelli naquit un quart de siècle avant Pierre Dujols." Et dans sa notice bibliographique N°1 d'avril 1912, consacrée au Cours de Philosophie Hermétique de Louis François Cambriel, le libraire du merveilleux lui-même affirme:

 

"C'est toujours par des voies mystérieuses que les vrais élus sont recrutés par l'Invisible, ainsi que nous en avons une preuve chez un de nos amis, véritable adepte contemporain, qui a obtenu de l'or philosophal dont nous possédons une intéressante parcelle."

 

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-julien-champagne-et-le-libraire-du-merveilleux-35787942.html
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17 avril 2006 1 17 /04 /avril /2006 11:43


Après la controverse Voronoff, venons en à la controverse Lisieux, que pas plus la précédente nous n'avons la prétention de trancher dans l'immédiat. Aussi toutes les opinions, sur ce point également , seront les bienvenues.

De quoi s'agit-il, pour reprendre la célèbre question prêtée au maréchal Foch? Dans les Demeures Philosophales de Fulcanelli, tout un chapitre est consacré au manoir de "La salamandre de Lisieux."

Bien connue autrefois des Lexoviens, cette modeste demeure du XVIème siècle, sise au numéro 19 de la rue aux Fèvres, précise Fulcanelli, est d'origine incertaine et ignorée du grand public.

Dans sa préface à la deuxième édition des Demeures (Omnium Littéraire, 1960), Eugène Canseliet regrette que ce manoir ait été détruit en 1944.

Mais voilà, nous dit-on aujourd'hui, le logis alchimique en question n'aurait pas été réduit en miettes lors des bombardements "libérateurs" des alliés à la fin de la seconde guerre mondiale;
il aurait été, vers 1899 puis en 1912, donc peu avant le premier conflit mondial, démonté pierre par pierre et relevé à Etretat.

Ce qui est exact, c'est que l'on peut trouver de nos jours à Etretat un hotel restaurant, dont nous avons pu goûter le charme, et qui ressemble à s'y méprendre à la demeure de Lisieux.

Une bonne occasion, en tout cas, pour les "contempteurs" honnis par Frédéric Nietzsche, de s'en prendre à Fulcanelli, Canseliet, Champagne...

Au fait, qui nous dit que la "méson" d'Etretat n'est pas une reproduction pure et simple de celle de Lisieux? N'est-il pas plus réaliste de proposer qu'elle en soit la copie exacte ou presque exacte?


Dans ses Deux Logis Alchimiques (Pauvert, 1979), Eugène Canseliet revient sur le motif  croqué
par Julien Champagne (planche VII des Demeures): La Salamandre et le Singe au Pommier (au pommier, et non à l'oranger):

"Il est évident que la Nature se réjouit de la Nature, et que la Nature maintient la Nature, et que la Nature vainc la Nature, et qu'elle domine. Par cette sentence, tout l'OEuvre est pénétré...

C'est l'explication de l'anthropoïde, tout à la fois conduit et conducteur que, de son côté, en cette même moitié du XVIème siècle, l'Adepte inconnu de Lisieux faisait sculpter, sur le pilier de son manoir, cueillant et mangeant les pommes du Jardin clos des Hespérides.

Hélas, qu'est devenu ce logis médiéval, sous les bombardements qui détruisirent, sur le beau sol de France, ce qui constituait le meilleur du patrimoine national?"


Et Fulcanelli dans tout çà, me direz vous? Reprenons d'abord sa description du motif dont il s'agit:

"Sur le pilier médian du rez-de-chaussée, le visiteur découvre un curieux bas-relief. Un singe y est occupé à manger les fruits d'un jeune pommier, à peine plus élevé que lui."

Et voici maintenant le commentaire d'"un homme pour l'éternité", en référence à Thomas Morus:

"Devant ce sujet, qui traduit pour l'initié la réalisation parfaite, nous abordons l'OEuvre par la fin. Les brillantes fleurs, dont les couleurs vives et chatoyantes faisaient la joie de notre artisan, se sont fanées et éteintes les unes après les autres;

les fruits ont alors pris forme et, de verts qu'ils étaient au commencement, s'offrent maintenant à lui parés d'une brillante enveloppe pourprée, sûr indice de leur maturité et de leur excellence.

C'est que l'alchimiste, dans son patient travail, doit être le scrupuleux imitateur de la nature, le singe de la création, suivant l'expression génuine de plusieurs maîtres.

Guidé par l'analogie, il réalise en petit, avec ses faibles moyens et dans un domaine restreint, ce que Dieu fit en grand dans l'univers cosmique."

 

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-champagne-lexovien-35787901.html


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