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  • : Site consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.
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...consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.


Peintre et dessinateur, Julien Champagne est surtout connu de nos jours pour avoir illustré les ouvrages de Fulcanelli, un mystérieux alchimiste contemporain.

Et pourtant, il figure au Bénézit, la "Bible" internationale des créateurs. Et suivant son ami Eugène Canseliet, il fut bien un maître du pinceau et du crayon.

C'est à la découverte de cet artiste méconnu, mais profondément attachant, que je voudrais vous inviter. Je voudrais aussi vous demander de ne pas hésiter à enrichir mes articles de vos propres commentaires et de vos découvertes personnelles.

Bon voyage donc au pays légendaire de Julien Champagne.

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25 mai 2006 4 25 /05 /mai /2006 22:42


Je vous réinvite à Bourges, ce soir, en compagnie de Fulcanelli et Julien Champagne. Reprenons ensemble, si vous le voulez bien, le chemin de l'Hôtel Lallemant, et suivons le guide, celui-même du Mystère des Cathédrales, intemporel:

"Sur le palier voûté, au seuil de l'escalier, le gardien, - dont nous devons louer l'exquise affabilité, - pousse à notre droite une petite porte. "C'est ici, nous dit-il, qu'est la cuisine..."

A l'appui de son affirmation, notre cicerone désigne un cul-de-lampe de retombée d'arcs, lequel figure un clerc qui étreint le manche d'un pilon.

Est-ce là l'image d'un gâte-sauce du XVIème siècle? Nous demeurons sceptique.

"Quant au marmiton, nous connaissons assez la conscience, le soin, le souci d'exactitude qu'apportaient les imagiers d'autrefois dans la traduction de leur pensée pour qualifier pilon l'instrument qu'il présente au visiteur.

Nous ne pouvons croire que l'artiste eût négligé de figurer également le mortier, sa contrepartie indispensable.

D'ailleurs, la forme seule de l'ustensile est caractéristique; ce que tient le marmouset en question est en réalité un matras à long col, semblable à ceux qu'emploient nos chimistes, et qu'ils nomment encore ballons, à cause de leur panse sphérique.

Enfin, l'extrémité du manche de ce pilon supposé est évidée et taillée en sifflet, ce qui prouve bien que nous avons affaire à un ustensile creux, vase ou fiole."


La planche XXX de l'édition originale du Mystère des Cathédrales, dessinée par Julien Champagne et ainsi décrite par Fulcanelli, deviendra le cliché XLI de l'édition Pauvert, que nous remplaçons ici par celui d'un moulage du service des Monuments historiques.

Mais laissons Fulcanelli poursuivre son développement sur le Vaisseau du Grand OEuvre:

"Ce vaisseau indispensable et fort secret a reçu des noms divers, choisis de façon à écarter les profanes, non seulement de sa véritable destination, mais encore de sa composition.

Les Initiés nous comprendront et sauront de quel vaisseau nous entendons parler. Généralement, il est appelé oeuf philosophique et Lion vert."

Sur ce Lion vert, Fulcanelli dira dans le même ouvrage:

"Le premier agent magnétique servant à préparer le dissolvant, - que certains ont dénommé Alkaest, - est appelé Lion vert, non pas tant qu'il possède une coloration verte, que parce qu'il n'a point acquis les caractères minéraux qui distinguent chimiquement l'état adulte de l'état naissant.

C'est un fruit vert et acerbe, comparé au fruit rouge et mûr."


"Quant à nous, conclut-il, nous voulons surtout retenir que le laboratoire et le vase de l'OEuvre, le lieu où besogne l'Adepte et celui où la nature agit, sont les deux certitudes qui frappent l'initié au début de sa visite et font de l'Hôtel Lallemant l'une des plus séduisantes et des plus rares demeures philosophales."

Le titre du second ouvrage de Fulcanelli, également illustré par Julien Champagne, est ainsi annoncé in fine dès le premier livre de cet auteur. Il est vrai qu'il semblerait tout de même difficile au premier abord de prétendre nommer cathédrale ce mystérieux logis.

Et pourtant...

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-julien-champagne-al-matraccio-35788467.html


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25 mai 2006 4 25 /05 /mai /2006 15:20



Avant Pierre Dujols, déjà évoqué le 19 avril 2006,  le premier propriétaire et fondateur de La Librairie du Merveilleux fut Lucien Chamuel.

Chamuel est en fait le pseudonyme de Mauchel, sans doute choisi en tant qu'anagramme du nom d'un archange, Chamuel ou parfois Chaumel, entre autres.

Cet archange est celui qui cherche Dieu ou qui voit Dieu; souvent associé à la charité et à l'amour divin, il est le gardien des voies.

Nous en savons peu sur Chamuel, en particulier nous ignorons à ce jour son année de naissance. Il était de peu l'aîné de Paul Sédir (pseudonyme d'Yvon Le Loup, 1871-1926), sur qui nous reviendrons plus loin, et donc a pu naître dans les années 1860.

Mort en 1936, Lucien était originaire de Vendée. Après des études de droit, il vint s'établir à Paris où il devint un disciple de Papus (Gérard Encausse, 1865-1916).

Dès la fondation par ce dernier de l'ordre martiniste, en 1887, il semble en avoir fait partie du cercle dirigeant. L'année suivante est celle de la création de La Librairie du Merveilleux, au 29 rue de Trévise, toujours dans l'orbite de Papus.

 

D'après Marie-Sophie André et Christophe Beaufils (Papus, biographie, Berg, 1995), cependant, cette création fut un peu plus tardive:

 

"Le poète Lucien Chamuel loua début 1890 une boutique au 29 de la rue de Trévise pour y établir "la Librairie du merveileux. Papus, origine évidente de la décision, attendit de constater que le projet fût viable avant de s'y associer légalement en 1891, entraînant alors dans la participation sa compagne Anna de Wolska."



Simultanément, alors que paraît le premier numéro de leur revue L'Initiation, dont Chamuel est le secrétaire, il entre dans comme Papus dans l'Ordre kabbalistique de la Rose-Croix de Stanislas de Guaïta (1860-1898), en même temps que les écrivains Joséphin Péladan (1859-1918), Maurice Barrès (1862-1923), August Stindberg (1849-1912) et que l'hyperchimiste François Jollivet-Castelot (1868-1937).

En 1890, Jules Doinel (1842-1903) rejoint l'ordre martiniste, et crée l'église gnostique, à laquelle adhèrent Papus et Chamuel. La même année, ces derniers lancent la revue Le Voile d'Isis. En 1892 Chamuel devient "évêque" de l'église gnostique, chargé du diocèse de Saintes et La Rochelle, et revêt à cet effet le patronyme Tau Bardesane.

Lucien poursuit simultanément ses activités de libraire, en 1895 au 79 faubourg Poissonnière, puis en 1896-1898 au 5 rue de Savoie. Il semble avoir vendu la Librairie du Merveilleux en 1901, et s'être progressivement consacré à son métier d'éditeur.

Chamuel ne renonce pas cependant à ses activités spirituelles; en 1920 il aurait été grand maître de l'Ordre de la Rose-Croix,  et en 1932 encore, quelques années avant son décès, patriarche de l'église gnostique.


L'éditeur Lucien Chamuel s'est montré particulièrement éclectique, comme en témoignent les deux couvertures ci-dessus et ci-dessous. Il n'a pas publié que des ouvrages d'ésotérisme. Cependant, ces derniers figurent bien au premier rang de ses publications, même si l'on met à part son édition de Léon Bloy devant les cochons (1894).

Léon Bloy (1846-1917) était surtout un mystique.

Outre ses amis Papus, Barrès, Péladan, Guaïta, Sédir, Chamuel éditera ainsi, entre autres: Le livre des splendeurs d'Eliphas Lévi (1894), Le traité des causes secondes de Jean Trithème (1897), et bien sûr Le tableau naturel des rapports qui existent entre  Dieu, l'homme et l'univers de Louis -Claude de Saint-Martin (1900), le père du martinisme.

On trouve bien entendu Chamuel particulièrement présent en alchimie: Il sort ainsi de Roger Bacon La lettre sur les prodiges de la nature et de l'art, commentée par Albert Poisson (1893), l'anonyme Tripied du vitriol philosophique et de sa préparation (1896), et de Saint Thomas d'Aquin Le traité de la pierre philosophale (1898)...



A l'inverse, il n'est pas certain que Lucien Chamuel ait jamais écrit de livre. Poète à ses heures, il dédia à Papus des vers intitulés L'Initiation, qu'Arnaud de l'Estoile cite partiellement dans son Papus qui suis-je? (Pardès, 2006):

"Jeune et nouveau lecteur au grand livre du monde,
Un jour j'ai renconté Papus sur mon chemin;
Papus m'a révélé la science féconde
Qui fait prendre en pitié tout le savoir humain...

Puis tu m'initias à la Science Occulte;
Convaincu par ta voix mâle et pleine d'ardeur,
Bientôt je partageai pour elle tout ton culte
Et je me fis partout son zélé défenseur.

Chaque entretien nouveau me dissipait une ombre;
Je crus à l'alchimie, aux symboles, à l'or
Je connus le karma, le ternaire et le nombre
De l'antique savoir j'admirai le trésor.

Merci donc, cher Papus, merci de la lumière
Eclatante dont tu frappas mes yeux. Aussi,
Ma gratitude s'attache à toi comme un lierre.
Aujourd'hui pour toujours, je répète merci."

La disparition de Papus, en 1916, a sans doute été pour son disciple et ami un choc considérable.

Nous ne savons pas à ce jour avec certitude si Julien Champagne a connu Lucien Chamuel, dont le nom ne figure ni à l'Index Fulcanelli, ni à l'Index Canseliet, contrairement à celui de son ami Pierre Dujols.

Mais c'est très possible, si on se souvient, un,  que d'après Geneviève Dubois le maître en alchimie de Champagne, Gaboriau, était un proche de Papus, et , deux, que Champagne fut jusqu'en 1900 élève à l'Ecole des Beaux Arts. Il a donc dû dès cette époque fréquenter les librairies ésotériques, celle de Chamuel et Dujols, comme celle des Chacornac.

"A dix-sept ans, bien qu'élève à l'Ecole des Beaux Arts", Julien Champagne étudiait déjà les vieux maîtres", dixit Robert Ambelain.


La rencontre entre Chamuel et Champagne, si elle a bien eu lieu, a sans doute ressemblé à celle de l'écrivain Sédir, alors âgé de dix-neuf ans,  avec Papus et Chamuel, rencontre intervenue en 1889 et que Philippe Encausse rapporte dans son livre sur Le maître Philippe de Lyon (Editions Traditionnelles, 2003).

"Voici comment Victor-Emile Michelet raconte cette première entrevue:

Je me trouvais, un soir, dans la fameuse boutique de la rue de Trévise où régnait le bon Chamuel, quand se présenta un jeune homme mince et lent qui déclara à brûle-pourpoint:

- Voilà! Je veux faire de l'occultisme... "

Papus confia aussitôt au néophyte le soin de tenir en ordre la précieuse bibliothèque qu'il constituait.

Et Philippe Encausse de poursuivre: "Cette boutique du 29 de la rue de Trévise où Chamuel avait dans ce temps-là sa maison d'édition, appelée "Librairie du Merveilleux", qu'il avait fondée avec Papus, était alors le rendez-vous de tous ceux qui s'intéressaient à l'hermétisme."

Il ajoute finalement: "En face de Papus bouillonnant, on voyait, dans cette retraite de la rue de Trévise où Sédir faisait son entrée, Lucien Chamuel, calme, accueillant, mettant à la disposition de ces adolescents épris de science, grands remueurs d'idées, les conseils de son expérience de réalisateur, les trésors de ses connaissances théoriques et pratiques."

Chamuel témoigna immédiatement une grande amitié à Sédir. Lorsque sa maison d'édition fut transférée au 5 rue de Savoie, c'est lui qui édita ses tout premiers articles et ouvrages, de 1894 à 1898. Il lui avait même réservé une chambre au 4 rue de Savoie, dans son appartement personnel.

Chamuel, ou la Charité.

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-champagne-e-l-arcangelo-35788440.html




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21 mai 2006 7 21 /05 /mai /2006 19:30

1914texier.champagne




Nous n'en avons certes pas fini avec les principaux lieux fulcanelliens de l'aventure de Julien Champagne: Paris, Amiens, Bourges, mais aussi bien d'autres.

Après la célébration hier en Arles de la Saint Constantin, je voudrais ce soir réparer, ou plutôt commencer de réparer, un "oubli" provisoire d'une grande demeure philosophale de province,
largement célébrée pourtant dans Les Demeures Philosophales de Fulcanelli.

Je veux parler ici de Dampierre sur Boutonne, que nous avons évoqué jusqu'à présent dans un seul post, celui du 26 février 2006.

Qui était Léon Vincent, dont je vous propose ci-dessus une élévation du chateau de Dampierre, réalisée en 1892?

Né en 1866, décédé en 1921, il fut, comme Julien Champagne élève de l'Ecole des Beaux Arts (promotion 1885 suivant certaines sources, 1898 selon d'autres).

Originaire du Finistère, et devenu architecte en chef des Monuments Historiques, il se spécialisa sur le tard dans l'art monumental de Bretagne, celui de Nantes en particulier, mais fut aussi  restaurateur d'Hennebont.

Ce noble voyageur séjourna aussi dans d'autres provinces, telle celle de Corse (1888). Son deuxième prénom? Pierre.


Pour Louis Audiat (1833-1903), historien de Bernard Palissy dans ses rapports avec l'alchimie
(1868),  et auteur d'une Epigraphie santone et aunisienne (1870), le chateau de Dampierre

"est un véritable dévergondage d'énigmes, de sentences, d'adages et de proverbes. Il semblerait que l'auteur ait voulu rivaliser avec les Emblèmes d'Alciat, ou mettre, en 1535, sur la pierre, les Devises héroïques que Claude Paradin, chanoine de Beaujeu, devait imprimer en 1557.

La galerie, fort remarquable, a sa voûte divisée en une foule de caissons, dont chacun montre une image, ordinairement accompagnée d'écriture."

C'est cette galerie du premier étage, dessinée par Julien Champagne, qui doit de toute évidence être ici examinée plus en détail.



La planche XXIV de l'édition originale des Demeures Philosophales de Fulcanelli est précisément consacrée à cette "galerie haute", et est remplacée dans la réédition Pauvert par un cliché photographique (planche XXVI).

En voici la présentation par Fulcanelli:

"La galerie haute, dont le plafond est si curieusement orné, occupe toute la longueur du bâtiment élevé entre les tours.

Elle prend jour...par cinq baies que séparent des colonnes trapues, munies, à l'intérieur, de supports engagés recevant les retombées d'arcs.

Deux fenêtres à meneaux droits et linteaux rectilignes s'ouvrent aux extrémités de cette galerie.

Des nervures transversales empruntent la forme surbaissée des baies et sont coupées par deux nervures longitudinales parallèles, déterminant ainsi l'encadrement des caissons qui font l'objet de notre étude."

Et Fulcanelli d'ajouter, un peu plus avant:

"Les figures de Dampierre n'auraient jamais été publiées en totalité. Toutefois, il en existe une reproduction dessinée d'après l'original et conservée au musée de Saintes. C'est à ce dessin que, pour certains motifs imprécis, nous avons eu recours, afin de rendre notre description aussi complète que possible."

Questions: Où est actuellement cette reproduction dessinée, et qui en fut l'auteur? Peut-être pas Jules Robuchon, auteur de ce cliché tiré vers 1865, qui est extrait de ses Paysages et monuments du Poitou:


http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-julien-champagne-dans-pierre-35788387.html

 
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20 mai 2006 6 20 /05 /mai /2006 19:02



Vous savez, l'Arlésienne, c'est cette amoureuse enflammée qui s'en va et revient, cher Julien Clerc.

Après quelques jours d'absence forcée, nous voici de retour et je voudrais ce soir vous entraîner à nouveau sur la piste d'une autre danseuse que celle de Georges Bizet:

Je veux donc vous reparler maintenant du fameux Finis Gloriae Mundi, le troisième livre non publié de Fulcanelli, déjà évoqué. Nous savions déjà qu'il est probable que Julien Champagne ait travaillé à ses illustrations.

En voici maintenant une preuve, ou si vous préférez une quasi-preuve, que je vous propose d'aller chercher dans un premier temps dans un numéro de la revue de Paul Le Cour et Jacques d'Arès, Atlantis, numéro consacré à la "mémoire vivante" (suivant l'expression de Stanislas Klossowski de Rola) du disciple de Fulcanelli, et ami de Julien Champagne, Eugène Canseliet.


Dans ce numéro d'Atlantis, Lucien Gérardin a écrit un article intitulé "En souvenir" (d'Eugène Canseliet).

Lucien Gérardin, ingénieur électronicien de formation, s'est intéressé très tôt à l'alchimie et a en 1972 publié un livre à son sujet: L'alchimie, tradition et actualité (Culture, Art & Loisirs, Bibliothèque de l'irrationnel, collection dirigée par Louis Pauwels).

Dans Le feu du soleil, Eugène Canseliet l'a sévérement qualifié de "journaliste" de l'alchimie.

Pourtant si on en croit Lucien Gérardin, ses relations avec "le maître de Savignies" ont été précoces, et leur première rencontre remonterait à 1952.

Toujours est-il que dans son article précité, Lucien Gérardin se demande s'il est certain que le Finis Gloriae Mundi, qui rappelons fut retiré par Fulcanelli des dossiers remis pour rédaction à Eugène Canseliet, ait disparu à tout jamais.

Peut-être, ajoute-t-il, le journal non publié d'Eugène Canseliet contient-il à ce sujet quelques informations. Et il précise:

"En tout cas, cet ouvrage était également illustré par J.J. Champagne; Eugène Canseliet a publié une illustration à ce sujet dans une réédition des Fulcanelli. En voici une autre, inédite:"


Lucien Gérardin ne fournit aucun autre détail sur l'origine de ce document, manifestement signé par Julien Champagne (même si le cliché est proposé à l'envers) , ni sur la localisation de la scène représentée.

Il faudra attendre la publication par Archimed Diffusion du CD-ROM consacré à Fulcanelli: La chronique d'un mystère annoncé (2000) pour en savoir un peu plus.

Nous y apprenons qu'un chapitre du Finis Gloriae Mundi devait être intitulé: Le labarum de Constantin, et être illustré par ce dessin.

Et que le modèle de l'illustrateur Julien Champagne lui a été fourni par le tombeau de l'empereur
Constantin...en Arles.

Voici un cliché de ce tombeau:


Cette fois-ci, le cliché est pris à l'endroit...

Ce tombeau ou sarcophage romain est effectivement parfois dit de Constantin II (né en Arles, 314-340, à distinguer de son père Constantin I, 272-337).

Il a parfois été reproduit, et on le retrouve sur certaines gravures, dont  un rare dessin  du XIXème siècle, où l'on peut contempler un autre côté du sarcophage.

La gravure ci-dessous, qui en témoigne, est extraite de l'ouvrage d' Abel Hugo (1798-1855), frère aîné de Victor Hugo, La France pittoresque (1835), qui commence ainsi:

"La connaissance complète des beautés pittoresques, des curiosités naturelles, des richesses territoriales de la France, doit être véritablement une source de juste et noble orgueil pour un Français."



Puisque nous en sommes rendus au labarum de Constantin, comment ne pas nous rappeler, finalement,  avec Archimed Diffusion,  de la citation suivante du Mystère des Cathédrales
de Fulcanelli:

"N'oublions pas qu'autour de la croix lumineuse vue en songe par Constantin apparurent ces paroles prophétiques qu'il fit peindre sur son labarum:

In hoc signo vinces; tu vaincras par ce signe.

Souvenez-vous aussi, alchimistes mes frères, que la croix porte l'empreinte des trois clous qui servirent à immoler le Christ-matière, image des trois purifications par le fer et par le feu."

In hoc signo vinces: cette phrase figure également à La Neuville Vault, sur le tombeau d'Eugène Canseliet.

 

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-l-arlesiana-di-champagne-35788346.html

 


champagne-arles2


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14 mai 2006 7 14 /05 /mai /2006 11:44


Retournons au ciel, ou redescendons sur terre, ce qui en alchimie revient un peu au même, et retrouvons Julien Champagne au porche central de Notre Dame de Paris. Bonjour, Julien...

La planche VI de l'édition originale du Mystère des Cathédrales de Fulcanelli que vous avez dessinée comporte deux médaillons, l'un à gauche intitulé La Salamandre - Calcination, et à droite le second qui est appelé Préparation du Dissolvant Universel.

Ces médaillons font dans l'édition Pauvert de 1964 (troisième édition du Mystère) l'objet de clichés et y portent les numéros VIII et IX respectivement.


Nous avons déjà approché la salamandre dans un post précédent, consacré à l'hotel du Bourgtheroulde à Rouen (Champagne et la salamandre, 1er mars 2006).

Voici ce que Fulcanelli en dit cette fois:

"Une femme, aux longs cheveux mouvants comme des flammes, vient ensuite. Personnifiant la Calcination, elle presse sur sa poitrine le disque de la Salamandre "qui vit dans le feu et se nourrit du feu."

Ce lézard fabuleux ne désigne pas autre chose que le sel central, incombustible et fixe, qui garde sa nature jusque dans les cendres des métaux calcinés, et que les Anciens ont nommé Semence métallique.

Dans la violence de l'action ignée, les portions adustibles du corps se détruisent; seules les parties pures, inaltérables, résistent et, quoique très fixes, peuvent s'extraire par lixivation."

Mais notre Adepte ajoute aussitôt, peut-être parce qu'il en a beaucoup dit, qu'il s'agit là de l'expression spagyrique de la calcination, et qu'il faut bien distinguer entre la calcination vulgaire des laboratoires chimiques, et celle que l'Initié opère dans le cabinet des philosophes.

Il reviendra plus loin dans Le Mystère des Cathédrales sur le thème de la salamandre, à propos du combat singulier des corps chimiques, dont la combinaison procure le dissolvant secret, et qui est notamment illustré par le combat de la rémore et de la salamandre décrit par le "philosophe hermétique" De Cyrano Bergerac.


Fulcanelli ajoute dans son livre que nous découvrirons bientôt d'autres figures se rapportant soit à la fabrication, soit aux qualités de ce feu secret enclos dans une eau, qui constitue le dissolvant universel.

"Or, précise t-il aussitôt, la matière qui sert à le préparer fait précisément l'objet du quatrième motif: un homme expose l'image du Bélier et tient, de la dextre, un objet qu'il est malheureusement impossible de déterminer aujourd'hui.

Est-ce un minéral, un fragment d'attribut, un ustensile ou encore quelque morceau d'étoffe? Nous ne savons. Le temps et le vandalisme ont passé par là.

Toutefois, le Bélier demeure, et l'homme, hiéroglyphe du principe métallique mâle, en présente la figure. Cela nous aide à comprendre les paroles de Pernety: "Les Adeptes disent qu'ils tirent leur acier du ventre d'Ariès, et ils appellent aussi cet acier leur aimant."

Il y aurait sans doute encore bien des choses à dire, cher Julien, sur le dissolvant universel, qui est selon toute vraisemblance un des secrets du Grand OEuvre.

Mais je préfère, et j'espère que vous en serez d'accord, laisser sur ce sujet le dernier mot à Fulcanelli, qui toujours dans Le Mystère des Cathédrales, conclut ainsi:

"Le mercure vulgaire, dépourvu d'agent propre, pourrait devenir une eau utile à l'OEuvre.  Le servus fugitivus dont nous avons besoin est une eau minérale et métallique, solide, cassante, ayant l'aspect d'une pierre et de liquéfaction très aisée.

C'est cette eau coagulée sous forme de masse pierreuse qui est l'Alkaest et le Dissolvant universel."

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-julien-champagne-ed-il-solvente-universale-35788319.html

 



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13 mai 2006 6 13 /05 /mai /2006 15:26

 



Arrivé à ce stade du blog Julien Champagne, il me paraît juste de rendre explicitement hommage au travail réalisé sur Fulcanelli par Geneviève Dubois.

Son livre Fulcanelli dévoilé, paru en 1992 aux éditions Dervy, porte d'abord en couverture un portrait de Julien Champagne, qui est sans doute comme déjà signalé un auto-portrait, et dont on peut se demander où il se trouve actuellement.

L'explication de cette couverture est simple, Dubois identifie plus ou moins - à mon avis de façon aventurée - Champagne à Fulcanelli. Mais le fait seul, significatif en lui-même, reste là, bien présent: Julien Champagne fait la couverture de ce livre.

Ensuite, et surtout, le livre de Geneviève comporte une "foultitude" d'informations et de documents sur Julien Champagne, sur Eugène Canseliet, sur Fulcanelli, et en général sur le mouvement ésotérique français du XXème siècle, qui en fait un ouvrage de référence, une mine dans laquelle, quelque soient certaines zones d'ombre ou inexactitudes, il est loisible à chacun de puiser pour
démêler l'écheveau du "mystère Fulcanelli", ou du "mystère Champagne".

C'est ce qui motive sans doute le succès de cet ouvrage, reparu en 1996, et traduit en plusieurs langues, l'italien d'abord (Mediterranee, 1996), et puis récemment l'anglais (Destiny Books, 2006).

J'en profite pour signaler que le livre de Patrick Rivière sur Fulcanelli vient lui aussi d'être anglicisé
(Red Pill Press, 2006).

Julien Champagne figure également en pleine couverture de l'édition italienne du livre de Dubois, mais sa présence est hélas bien plus discrète sur la jaquette de sa publication américaine.

Geneviève Dubois anime en outre les éditions du Mercure  dauphinois, à Grenoble, ville alchimique distinguée, et y a fait paraître plusieurs ouvrages d'intérêt, parmi lesquels une oeuvre collective intitulée: Ces hommes qui ont fait l'alchimie du XXème siècle (1999).

http://www.lemercuredauphinois.fr/index.htm


Parmi ces alchimistes du XXème siècle, on retrouvera avec plaisir dans ce livre, traduit, lui, en espagnol (Obelisco, 2002), diverses personnalités éminentes, comme Pierre Dujols et Antoine Jobert, le premier étant comme déjà souligné un intime de Julien Champagne, et le second quelqu'un qu'il a pu connaître. J'en dirais autant d'Henri Coton-Alvart.

Et Champagne lui-même, me direz-vous?  Il apparaît au chapitre consacré à Fulcanelli  et Eugène
Canseliet.

Rédigé par Geneviève Dubois (G.D., ô Grasset d'Orcet), ce chapitre comporte au moins une indication précise, que j'ai trouvé significative, et dont je cite la version espagnole:

"En 1917, Eugène Canseliet supera el bachillerato en lenguas clàsicas en Aix-en-Provence y luego regresa a Paris en compania de Fulcanelli.

En esta época, en Paris, la Societad Teosofica cuenta entre sus miembros a Jean-Julien Champagne, el amigo de Fulcanelli, a quien Eugène Canseliet habia conocido también en Marsella, René Schwaller de Lubicz, Henri Coton-Alvart. Pierre Dujols, que escribia para Le Théosophe, habia de convertirse en el maestro de Henri Coton-Alvart.

En 1919, todos se retiran de la Sociedad Teosofica para consagrarse a la creacion de un grupo que llevrarà por nombre Les Veilleurs."

Fulcanelli, ami de Champagne: On voit bien ici que l'identification par Dubois de Fulcanelli à Champagne est "fluctuante".

En outre, même brièvement, il semble bien, si on en croit Geneviève,  que Julien Champagne ait adhéré, comme d'autres de ses amis et relations, à la Société Théosophique.

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-champagne-di-genevieve-dubois-35788301.html


Agneau mystique -10-van eyck.champagne


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8 mai 2006 1 08 /05 /mai /2006 17:42


Dans l'édition originale du Mystère des Cathédrales de Fulcanelli (1926), le médaillon de la cathédrale d'Amiens, intitulé La Coction Philosophique, et dessiné par Julien Champagne, fait l'objet de la planche XXIII.

Ce médaillon du portail du Sauveur, nous le retrouverons illustré par un cliché photographique, à la planche XXXIV de l'édition Pauvert (1964).

Fulcanelli n'a pas négligé, dans ses ouvrages, de se pencher sur les descriptions et interprétations de ses devanciers, s'agissant des monuments qu'il nous propose d'examiner.

C'est ainsi qu'à propos de la cathédrale d'Amiens en général, et de ce motif en particulier, il fait ouvertement référence à l'ouvrage de Georges Durand, Monographie de l'église cathédrale d'Amiens (Picard, 1901).

Et de citer son auteur, qui penche pour ce quadrilobe à une représentation de l'apostasie:

"C'est un personnage nu-tête, imberbe et tonsuré, clerc ou moine, vêtu d'une robe descendant à mi-jambe, munie d'un capuce...

Jetant à côté de lui ses braies et ses chaussures, sortes de demi-bottes, il semble s'éloigner d'une jolie petite église aux fenêtres longues et étroites, au clocher cylindrique et en porte à faux, que l'on aperçoit dans le lointain."


La leçon de Fulcanelli est évidemment bien différente:

"L'église est plutôt un athanor, et son clocher élevé en dépit des règles les plus élémentaires de l'architecture, le four secret renfermant l'oeuf philosophal. Ce four est muni d'ouvertures par lesquelles l'artisan observe les phases du travail.

Un détail important et bien caractéristique a été oublié: nous voulons parler du cintre évidé dans le soubassement.

Or, il est difficile d'admettre qu'une église puisse être bâtie sur voûtes apparentes et semble ainsi reposer sur quatre pieds.

Il n'est pas moins hasardeux d'assimiler à un vêtement la masse souple que l'artiste montre au doigt.

Ces raisons nous ont conduit à penser que le motif d'Amiens relevait du symbolisme hermétique et représentait la coction ainsi que l'appareil ad hoc.

L'alchimiste désigne, de la main droite, le sac au charbon, et l'abandon de ses chaussures montre assez jusqu'où doivent être poussés la prudence et le souci du silence dans cette besogne cachée."

Dans ses Demeures Philosophales, Fulcanelli précisera en outre, à propos du grimoire du chateau de Dampierre, ce qui explique que cette coction soit qualifiée de philosophique:

"Il ne s'agit point en ce lieu du feu des cuisines, de nos cheminées ou des hauts fourneaux...".


Et dans son introduction au Mutus Liber (Pauvert, 1967), Eugène Canseliet, pour sa part,  reviendra sur cette dialectique des interprétations, classique et hermétique, de la symbologie ecclésiale:

"Notre maître, Fulcanelli, a surabondamment prouvé qu'une grande partie de la décoration dans les églises, depuis l'humble paroissiale jusqu'à la plus riche cathédrale, ne peut s'expliquer, de manière satisfaisante, du seul point de vue de la religion ou de la morale.

Très souvent la science hermétique y devint le prétexte de compositions allégoriques, comme ce fut le cas, en particulier, pour les Notre-Dame de Paris et d'Amiens, dont les petits bas-reliefs, alignés et superposés tout le long du soubassement, avant Fulcanelli étaient identifiés avec l'expression singulière des vertus et des vices.

Faute due à la stérile routine, que Bernard Champigneulle a commise à son tour, dans la classique introduction d'un album magnifique, édité en grand format."

Canseliet fait ici référence au livre Amiens, composé de photographies de Jean Roubier, publié en 1955 aux éditions du Cerf.

Ne quittons pas la cathédrale d'Amiens, dont la conservation est comme celle de ses soeurs actuellement menacée par l'incurie des pouvoirs publics, nationaux, régionaux et locaux, et par celle du clergé, laïcisé et ignare, sans saluer un artiste contemporain, amoureux de ces édifices pluricentenaires, et qui y a consacré une série de peintures et de dessins, dont est extraite l'oeuvre ci-dessus.

Entreprise salubre, qu'il convenait sans doute de saluer. Vous pourrez retrouver Earl Mayan, puisqu'il s'agit de lui, sur son site favori:
 
http://home.earthlink.net/%7Eklavir/index.html

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-cozione-di-julien-champagne-35788276.html




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7 mai 2006 7 07 /05 /mai /2006 12:02


Pourquoi ce superbe portrait de Nadar par Carolus-Duran, réalisé en 1896 et qui fait aujourd'hui partie des collections du Musée de l'air et de l'espace?

Si Charles Duran (1837-1917), portraitiste renommé dès 1869, a peint cette huile sur toile, c'est que le photographe Félix Tournachon, alias Nadar (1820-1910) fut au XIXème siècle une des célébrités du "tout Paris".

C'est ainsi qu'en 1854 il produisit son Panthéon Nadar, une série de plus de trois cents clichés de notoriétés du moment.

Félix Tournachon trouve également sa place dans ce Musée, car il fut aussi un aérostier confirmé.
En 1858 il produisit la première photographie aérienne à bord de son ballon Le Géant. Il fonda la revue L'Aéronaute, et en 1871, créa la première compagnie d'aérostiers du siège de Paris.

"Touche à tout", caricaturiste à ses heures, journaliste, nouvelliste, écrivain (d'opposition, il va sans dire), il fut aussi collectionneur et mécène...

Soit, me direz vous, mais quel rapport précis avec Julien Champagne, même si nous avons visiblement affaire à deux artistes, inventeurs de surcroît? Nous l'allons voir, mais d'abord, vous devez savoir que les deux hommes peuvent être aussi rapprochés l'un de l'autre par une autre de leurs passions communes, l'alchimie.

Car Nadar - ceci est peu connu - a écrit un traité d'alchimie; il est même en vente actuellement à l'excellente librairie de Dominique Nicol, L'oiseau livre, dont je ne résiste pas au plaisir de reproduire l'enseigne, car elle me paraît non seulement esthétique, mais "topique".


Voici un lien vers cette librairie:

http://www.galaxidion.com/oiseau/

Et voici l'annonce du libraire sur notre traité, dont le prix hélas avoisine ceux des éditions originales
des Fulcanelli illustrés par Julien Champagne:

"NADAR - LES DICTS & FAICTS DU CHIER CYRE GAMBETTE LE HUTIN en sa court. Chez l'auteur, 1881-82, 1 vol. in12 relié dos cuir, 43pp. Tirage limité à 300 exemplaires. N°93." 

Et il ajoute:

"Ouvrage très rare. Curieux livre d'alchimie à classer avec celui d'Hillel Erlanger : Voyage en kaleïdoscope. L'auteur signe en sous-titre : EXPOSES PAR MON SIEUR NADAR. ABSTRACTEUR DE QUINTE ESSENCE. 

Son prologue ne laisse aucun doute sur le sujet caché dont il traite, en voici le contenu : 

"Amy lecteur, si tu es bien advisé et friant de haulte graisse, tu liras ceste chronicque chronicquante dont l'auctheur, sous l'emblesme d'un fol, cele un saige, curieux de sapience et florisseulx de science philosophicale. Ne t'arrestes ny reschignes aux aspretés du languaige anticque comme au pets d'un asne, mais bien chausse tes lunettes sur l'aureille gauche pour ouyr plus clair : romps l'os et trouveras medulle à sugcer. Amen". 

Nadar n'est autre que le grand photographe du XIXè siècle qui fut introduit dans les milieux de l'ésotérisme par C. Flammarion."

Voici la couverture d'un autre livre très rare de Nadar, qui est lui de 1883, et fait référence au premier mentionné:


Camille Flammarion, comme dirait Frédéric Courjeaud, nous nous approchons de Fulcanelli, et donc de Julien Champagne...

Dans son ouvrage très bien écrit, Fulcanelli une identité révélée (Claire Vigne, 1996), Courjeaud, qui identifie Fulcanelli à Flammarion, ne me paraît pas cependant prononcer le nom de Nadar.

Le père de Camille fut pourtant employé aux studios Tournanchon-Nadar, du frère du "grand Nadar".

Soit, me direz vous, mais encore une fois quid de Julien Champagne et de la famille Nadar? J'ouvre donc maintenant le livre de Richard Khaitzine, Fulcanelli et le cabaret du chat noir (Ramuel,
1997) et je lis avec vous:

"Dans un catalogue Nadar, consacré à la mode, sont inclus deux portraits, le premier de Paul de Lesseps, le second de son frère Bertand.

La notice précise que Bertrand avait le génie de la mécanique et qu'il fabriquait un traineau à moteur, lequel fut acquis par le tsar de Russie."

En 1885, Nadar réalisa un portrait de Ferdinand de Lesseps. En 1886, avec son fils Paul (1856-1939), il "interviewait"  pour le compte du Journal illustré le centenaire  Eugène Chevreul, qui recevait autrefois le jeune Fulcanelli.

Paul, dont un portrait figure ci-dessous, sera considéré plus tard comme le père du photojournalisme; mais où donc ai-je lu qu'il travailla comme Julien Champagne pour le compte de la famille Lesseps?


Mais tout simplement dans le livre même de Richard Khaitzine que je viens juste de mentionner:
"Le fils Nadar fut le secrétaire de Charles de Lesseps."

 

Pour Robert Greaves, auteur d'un Nadar quand même! (Les éditions d'en face, 2010), dont le précurseur fut son Nadar ou le Paradoxe vital (Flammarion, 1980), Félix Tournachon aurait été en 1842 secrétaire de Charles de Lesseps, rédacteur en chef du journal Le Commerce.

 

Toujours d'après Greaves, "Charles de Lesseps fils" vint visiter Félix à la mort de son épouse Ernestine, en 1909. Dans son Nadar (Gallimard, 2010), Stéphanie de Saint Marc confirme la relation professionnelle, mais aussi affectueuse de Nadar avec Charles de Lesseps, et revient longuement sur l'entretien avec Chevreul, non sans l'illustrer.

 

chevreulnadar1886.champagne

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-da-nadar-a-champagne-35788257.html



 
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6 mai 2006 6 06 /05 /mai /2006 21:31



De retour à Bourges, devant l'hotel Jacques Coeur, nous voici face à La Mérelle de Compostelle,
et à la planche XXVIII de l'édition originale du Mystère des Cathédrales de Fulcanelli, qui constitue sans nul doute un des chefs-d'oeuvre, cette fois signé, de Julien Champagne.

Dans son ouvrage, Fulcanelli commente très succintement ce motif:

"La Mérelle de Compostelle, sur laquelle nous aurions bien des choses à remarquer, sert, dans la symbolique secrète, à désigner le principe Mercure, appelé encore Voyageur ou Pélerin.

Elle est portée mystiquement par tous ceux qui entreprennent le travail et cherchent à obtenir l'étoile (compos stella).

Rien de surprenant, dès lors, que Jacques Coeur ait fait reproduire, à l'entrée de son palais, l'icon peregrini si populaire chez les souffleurs du moyen âge."

A propos des caissons de l'hotel Lallemant, dans la même ville, il précise simplement, dans le même livre:

"Une large coquille, notre mérelle..."

Il y a là visiblement une allusion à la coquille saint Jacques, chère à Jacques Coeur, pour des raisons évidentes.

Fulcanelli, dans ses Demeures Philosophales, reviendra sur les "coquilles du genre peigne, ou mérelles de Compostelle".

A propos de l'initié Louis d'Estissac, déjà mentionné, il y insiste à nouveau sur les matières initiales, dont l'une

"aqueuse et froide, substance passive (est) représentée sous l'aspect d'une coquille marine, que les philosophes nomment Mérelle,...mère de la lumière."


Il existe peu de portraits de Jacques Coeur. Je sais que Joëlle Oldenbourg, en cherche un qui serait authentique. Au-dessus de la coquille saint Jacques que nous venons de commenter suivant Fulcanelli, en voici un, sculpté dans la pierre. Celui qui figure ci-dessous l'est peut-être moins.



C'est ici le lieu, en tout cas, de signaler sur les mystères alchimiques de Bourges, l'excellent DVD d'Alain Lancelot, réalisé en 2005:

http://www.alainlancelot.com/dvd.php

S'il n'y cite pas Julien Champagne, malheureusement, du moins Fulcanelli, Canseliet et Jacques Coeur y sont-ils mentionnés.

Et, chère Joëlle, le fait qu'il ne soit pas certain  que "maître Jacques" n'ait pas survécu à sa, à notre dernière croisade.

En date, serais-je tenté d'ajouter, et non de conclure.


http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-julien-champagne-alla-merella-35788232.html

 

OLDENBOURGhyem.champagne

 

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4 mai 2006 4 04 /05 /mai /2006 06:58


J'ai hésité à adopter un titre inverse, "Robert Ambelain à l'ombre de Champagne", mais il me semble finalement que l'ombre est bien du côté d'Ambelain.

Mon propos n'est pas ce soir de vous entretenir de l'oeuvre abondante de cet auteur prolifique, né en 1907 et décédé en 1997, mais de revenir maintenant avec vous sur son enquête, plusieurs fois mentionnée, qui concerne "le dossier Fulcanelli" (Cahiers de la revue La tour saint Jacques, 1962).

Je pense en fait que cette enquête est sujette à caution, ou du moins doit être remise en perspective.

Vous vous souvenez sans doute que dans un de mes posts précédents, consacré à Jean Schemit, j'ai évoqué la visite d'Ambelain  au premier éditeur  de Julien Champagne. Cette visite avait pour but de solliciter l'autoristation de Schemit pour la publication dans le livre d'Ambelain d'une gravure de Julien, figurant dans l'édition originale du Mystère des Cathédrales.

Cette gravure est reproduite ci-dessus, et représente la Vierge Noire de Marseille, que nous avons également abordée précédemment.

Elle figure dans un ouvrage de jeunesse qu'Ambelain écrivit en 1937, à trente ans, et qui fut publié en 1939: Dans l'ombre des cathédrales.

Ce livre vient d'être réédité tel que, par les éditions Bussière (2001), Ambelain n'ayant jamais, au témoignage émouvant de sa fille, Liliane Douguet Ambelain, qui y figure, traduit en actes son intention de le remanier.

http://www.robert-ambelain.book.fr/

Robert Ambelain intitule cette gravure "la vierge noire chrétienne", probablement en référence aux Isis d'origine païenne. En tout cas, le modèle est bien le même que celui du Mystère des Cathédrales, comme on pourra le vérifier ci-après:

Et quoiqu'il en soit, il s'agit sans doute là de la gravure de Julien Champagne qui a été (re)publiée le plus récemment.

J'ai déjà dit qu'Ambelain avait dédié Dans l'ombre des cathédrales à Fulcanelli. Voici le texte de cette dédicace:

"A la mémoire de Fulcanelli artisan du Grand OEuvre, Philosophe du Feu, dont les merveilleux enseignements nous ont permis cette imparfaite ébauche d'Esotérisme Hermétique."

Et de fait, dans son ouvrage, l'auteur multiplie les citations du Maître, toujours approbatrices, même s'il se défend d'avoir écrit un livre d'alchimie; Ambelain préfère déjà, en effet, la magie à l'alchimie, et cite aussi les articles de son ami Jules Boucher (J.B.) parus quelques mois auparavant dans la revue Consolation.

ambelaindédicaceombre.champagne

 

 

ambelainsignure.champagne

 

Mais voici ce qui importe surtout, à mon sens; c'est la façon dont dans son livre Ambelain présente "la vierge mère":

"La Vierge Noire de Saint-Victor, de Marseille, illustrant le présent ouvrage, est celle du dessin original de Jean-Julien Champagne, le savant illustrateur du "Mystère des Cathédrales".

C'est à l'obligeance de M. Jean Schemit, l'éditeur des deux ouvrages de Fulcanelli, qui nous en donna l'autorisation, que nous devons de la reproduire ici."

Ma conclusion est simple: en 1937, et contrairement à ses affirmations de 1962, Ambelain distingue bien entre Fulcanelli l'auteur et Champagne l'illustrateur. Pour lui, à cette époque, Julien Champagne n'est pas Fulcanelli, et l'identification entre les deux personnes fera bien l'objet d'une construction subséquente.





Dans l' édition Bussière de 2001, qui encore une fois est "anastatique", Ambelain, que nous voyons ici photographié en 1988, contredit donc sans s'être autrement  démenti ses propos de 1962.

Un dernier mot peut-être, sur la préface de Gérard Kloppel qui ouvre cette réédition: Elle contient à mon avis une contre-vérité, quand le préfacier affirme qu'en 1939 les ouvrages de Fulcanelli s'arrachaient à prix d'or. Nous avons déjà vu que c'est faux, au moins jusque 1945.

Ce qui est vrai depuis, et encore de nos jours, c'est que les éditions originales de ces livres sont très prisées, et constituent un bon indicateur de la "cote" et de Fulcanelli et de Julien Champagne.

A titre indicatif donc, il faut actuellement compter presque mille euros pour se procurer l'édition Schemit des Demeures Philosophales, et plus de mille pour celle du Mystère des Cathédrales.

Consolez vous cependant, la réédition Omnium Littéraire est un peu plus accessible, et les rééditions Pauvert encore davantage, mais ces dernières ne comportent pas la plupart des illustrations de Julien Champagne, qui y sont remplacées par des clichés...

 

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-champagne-all-ombra-di-robert-ambelain-35788211.html

 

ambjeune.champagne



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