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  • : JULIEN CHAMPAGNE
  • : Site consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.
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...consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.


Peintre et dessinateur, Julien Champagne est surtout connu de nos jours pour avoir illustré les ouvrages de Fulcanelli, un mystérieux alchimiste contemporain.

Et pourtant, il figure au Bénézit, la "Bible" internationale des créateurs. Et suivant son ami Eugène Canseliet, il fut bien un maître du pinceau et du crayon.

C'est à la découverte de cet artiste méconnu, mais profondément attachant, que je voudrais vous inviter. Je voudrais aussi vous demander de ne pas hésiter à enrichir mes articles de vos propres commentaires et de vos découvertes personnelles.

Bon voyage donc au pays légendaire de Julien Champagne.

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25 juin 2006 7 25 /06 /juin /2006 12:05

 


Parmi les personnages fréquentés par Julien Champagne au sein du groupe "magiste" du Grand Lunaire, dit aussi parfois Très Haut Lunaire, figurent, outre Jules Boucher, déjà portraituré, Gaston Sauvage et Alexandre Rouhier.

C'est de ce dernier que je vous dire quelques mots aujourd'hui, Rouhier dont grâce à Fulgrosse je peux enfin vous présenter une photo des plus rares, qui est extraite du livre opportunément intitulé Call no man Master de Joyce Collin-Smith (Gateway Books, 1988 et Authors OnLine, 2004).

Le docteur Alexandre Rouhier (1875-1968) s'est d'abord fait connaître comme pharmacologue. En 1926, il donna à l'Institut métapsychique international une conférence sur Les plantes divinatoires, reprise la même année dans la Revue métapsychique, et qui sera publiée en 1927 aux éditions Gaston Doin.

La même année, il fait paraître aux mêmes éditions son oeuvre la plus connue, consacrée au Peyotl, "la plante qui fait les yeux émerveillés", qui est en fait le plus célèbre des hallucinogènes, et sert de base à la mescaline. Ce livre est alors préfacé par le professeur Emmanuel Perrot.

Les travaux de Rouhier sur les drogues suscitent aussitôt un intérêt significatif outre-Rhin, et il est rapidement traduit en allemand (Die Hellsehen hervorrufenden Pflanzen, Max Altman, Leipzig, 1927).

Ils seront réédités après la deuxième guerre mondiale, en France comme en Allemagne (Le peyotl, Trédaniel, 1975 et 1989, Die Hellsehen hervorrufenden Pflanzen, Express Edition, Berlin, 1986, et VWB, Berlin, 1996).



Mais Alexandre Rouhier est bien entendu ausi un ésotériste à la personnalité complexe. En 1935 il préfacera le Traité élémentaire de géomancie d'Eugène Caslant (Revue métapsychique, 1936, réédition Trédaniel, 1990).

Enfin, sous le pseudonyme de Petrus Talemarianus, il fera paraître en 1949, aux éditions Véga, De l'architecture naturelle ou rapport sur l'établissement, d'après les principes du Tantrisme, du Taoïsme, du Pythagorisme & de la Cabale, d'une "Règle d'Or" servant à la réalisation des lois de l'harmonie universelle & contribuant à la réalisation du grand oeuvre. Cette somme est, il convient sans doute de le relever, illustrée par le peintre Marcel Nicaud.

 

architecturenaturellevega.champagne




On verra encore apparaître le docteur Rouhier, curieusement dénommé Antoine pour l'occasion, justement comme directeur commercial des éditions Véga, créées en 1929.

Selon  Marie-France James, dans son livre Esotérisme et christianisme autour de René Guénon (NEL, 1981), il rompt avec ce dernier philosophe alors au Caire, en Egypte, renonçant à publier ses oeuvres, vers 1930, alors même qu'il devient propriétaire de la librairie Véga. Nous aurons probablement à revenir ultérieurement sur l'entourage de cette librairie à l'époque de Julien Champagne.

Et Julien Champagne, précisément, et le Grand Lunaire, dans tout çà, me direz-vous?

J'ouvre donc avec vous l'opuscule de Pierre Geyraud sur Les sociétés secrètes de Paris (Emile Paul frères, 1938) et nous lisons au chapitre consacré au T.H.L. (Très Haut Lunaire):

"Le T.H.L. est une société luciférienne...Le Pape noir est, comme les autres dirigeants, alchimiste...Il y a là un éditeur de la rive gauche."

Je pense que cet éditeur de la rive gauche, et de la main gauche, est A. Rouhier.

"Un artiste-dessinateur."

Et voici Julien Champagne.

L'enseignement suprême, ajoute Pierre Geyraud, est notamment basé sur les livres de Fulcanelli. Dans un ouvrage postérieur, L'occultisme à Paris (Emile Paul, 1953), Pierre Geyraud au chapitre Alchimie attribuera même à Julien Champagne, qu'il confondait avec Fulcanelli, le titre de co-fondateur du Grand Lunaire:

"Il contribua à constituer, dans les parages de l'église Saint-Merri, une société luciférienne très fermée, dont il dessina lui-même...le Baphomet."

"Quelque temps après, en 1932, Champagne devait mourir d'une mort affreuse et lente, rue Rochechouart, pour avoir trahi la secte."

Alexandre Rouhier est mentionné par Robert Amadou comme sataniste, "dans l'ombre de Fulcanelli", in Le feu du soleil, Pauvert, 1978. Amadou le gratifie encore du pseudonyme de R.P. Sabazius.

Sabazius aurait, toujours d'après Robert Amadou, ibidem, écrit un ouvrage intitulé Envoûtement et contre-envoûtement (Editions Occulta, ca 1937, fac-similé Editions J.B.G.,1977).

Amadou dit vrai, et hélas ce petit livre laisse à la lecture une impression pour le moins troublante:

sabazius.champagne.jpg

Rouhier est également un des personnages d'un curieux récit romancé de Teddy Legrand, Les sept têtes du dragon vert, paru en 1933 et que les éditions M.C.O.R. ont eu la bonne idée de refaire paraître, à tirage limité, en 2007.

 



Il y apparaît comme d'autres ésotéristes, tels que Sédir. Alexandre y est ce "pharmacien connu" qui a consacré un ouvrage fort bien fait au peyotl, objet depuis 1918, selon Legrand, de recherches scientifiques dans les laboratoires européens.

Dans ses Alchimiques mémoires de la revue La tourbe des philosophes (N°15-16, 1981), Eugène Canseliet précisera que comme Gaston Sauvage et Jules Boucher, Alexandre Rouhier (doctor Sabazius) travaillait au laboratoire Poulenc.

 

Ariane Touze, dans son catalogue 6 de la librairie ésotérique Le Songe de Polia (Librairie Dévotions de Fonteneilles, par Souppes sur Loing), affirme au printemps 2011 que "la thèse du docteur Rouhier sur le peyotl et son voyage au Nouveau Mexique furent financés par les laboratoires Poulenc.

 

Ce fut dans leurs locaux qu'il rencontra Gaston Sauvage et d'autres personnages que l'on retrouvera dans l'énigmatique société du "Grand Lunaire" souvent évoquée dans l'énigme Fulcanelli."


Mais laissons à Eugène Canseliet le mot de la fin de ce post. Dans Le feu du soleil, op.cit., il affirme:

"Alexandre Rouhier, Gaston Sauvage et Jules Boucher...entraînèrent, plus ou moins, ce pauvre Julien Champagne, dans une assez fâcheuse collaboration qui lui aliéna, sans espoir, la protection puissante de Fulcanelli."

 Et à titre anecdotique mentionnons les dires de Gilette Ziegler dans son Histoire secrète de Paris (Stock,
 1967). Pour elle le Très Haut Lunaire aurait été fondé en 1896 par un Américain, Aleister Crosby.

 Le premier "pape" du T.H.L. aurait été un autre Américain, Albert Pike. Elle paraît considérer que cette
 société était encore active au moment où elle écrivit son livre.

 

 http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-champagne-au-grand-lunaire-83879101.html

 


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24 juin 2006 6 24 /06 /juin /2006 19:39

La planche IX de l'édition originale du Mystère des Cathédrales, illustré par Julien Champagne, se rapporte à nouveau au porche central de Notre Dame de Paris.

Elle comporte deux médaillons, respectivement intitulés Le Corps Fixe et Les matériaux nécessaires à l'élaboration du Dissolvant.


Commençons par Le Corps Fixe, et écoutons la leçon de Fulcanelli à son propos:

"Nous voici maintenant en face d'un symbole fort complexe, celui du Lion. Complexe parce que nous ne pouvons, devant la nudité actuelle de la pierre, nous contenter d'une seule explication.

Les Sages ont adjoint au lion divers qualificatifs, soit afin d'exprimer l'aspect des substances qu'ils travaillaient, soit pour en désigner une qualité spéciale et prépondérante.

Dans l'emblème du Griffon (huitième motif), nous avons vu que le Lion, roi des animaux terrestres, représentait la partie fixe, basique d'un composé, fixité qui perdait, au contact de la volatilité adverse, la meilleure partie d'elle-même, celle qui en caractérisait la forme, c'est-à-dire, en langage hiéroglyphique, la tête.

Cette fois, nous devons étudier l'animal seul, et nous ignorons de quelle couleur il était originellement revêtu. En général, le Lion est le signe de l'or, tant alchimique que naturel; il traduit donc les propriétés physico-chimiques de ces corps. Mais les textes donnent le même nom à la matière réceptive de l'Esprit universel, du feu secret dans l'élaboration du dissolvant.

Dans ces deux cas, il s'agit toujours d'une interprétation de puissance, d'incorruptibilité, de perfection, comme l'indique assez, d'ailleurs, le preux à l'épée haute, le chevalier couvert du haubert de mailles, qui présente le roi du bestiaire alchimique.

Le premier agent magnétique servant à préparer le dissolvant, - que certains ont dénommé Alkaest, - est appelé Lion vert, non pas tant parce qu'il possède une coloration verte, que parce qu'il n'a point acquis les caractères minéraux qui distinguent chimiquement l'état adulte de l'état naissant...

Quant au Lion rouge, ce n'est autre chose, selon les Philosophes, que la même matière, ou Lion vert, amenée par certains procédés à cette qualité spéciale qui caractérise l'or hermétique ou Lion rouge...

De ces interprétations, quelle est la véritable? - C'est là une question que nous avouons ne pouvor résoudre. Le lion symbolique était, sans aucun doute, peint ou doré. Quelque trace de cinabre, de malachite ou de métal viendrait aussitôt nous tirer d'embarras. Mais il ne subsiste rien, rien que le calcaire rongé, grisâtre et fruste. Le lion de pierre conserve son secret!"


A cette constation pessimiste en apparence, le médaillon suivant permet aussitôt d'apporter un correctif, dont il nous faut noter en passant que la glose fulcanellienne précède en fait celle rapportée ci-dessus:

"Le neuvième sujet nous permet de pénétrer davantage le secret de la fabrication du Dissolvant universel.

Une femme y désigne, - allégoriquement, - les matériaux nécessaires à la construction du vaisseau hermétique; elle élève une planchette de bois, ayant quelque apparence d'une douve de tonneau, dont l'essence nous est révélée par la branche de chêne que porte l'écusson.

Nous retrouvons ici la source mystérieuse, sculptée sur le contrefort du porche, mais le geste de notre personnage trahit la spiritualité de cette substance, de ce feu de nature sans lequel rien ne peut croître ni végéter ici-bas.

C'est cet esprit, répandu à la surface du globe, que l'artiste subtil et ingénieux doit capter au fur et à mesure de sa matérialisation.

Nous ajouterons encore qu'il est besoin d'un corps particulier servant de réceptacle, d'une terre attractive où il puisse trouver un principe susceptible de le recevoir et de le "corporifier."

"La racine de nos corps est en l'air, disent les Sages, et leurs chefs en terre."

Du dissolvant universel, il est encore abondamment question dans l'ouvrage consacré par Eugène Canseliet au Livre Muet (Pauvert, 1967), où il revient également sur l'énigme du lion, "symbolisant le soufre."

Pour lui, de même, commente-t-il dans le même livre, les lions vert et rouge représentent le double principe sulfureux, et sont appelés à la réunion sous le signe d'Apollon.


http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-julien-champagne-a-l-alkaest-83879020.html




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18 juin 2006 7 18 /06 /juin /2006 12:53

 

ajpp.champagne

Après Schemit et Lavritch, le troisième éditeur de Fulcanelli et donc de Champagne fut Jean-Jacques Pauvert.

Il est plaisant de constater qu'il partage avec notre artiste de prédilection les initiales de ses prénoms, Jean-Jacques répondant ainsi à Jean-Julien. Il est non moins curieux de se rendre compte que Pauvert est né en 1926, année de parution de l'édition originale du Mystère des
Cathédrales de Fulcanelli.

Editeur que l'on peut qualifier de libertaire, Jean-Jacques a commencé de publier après la seconde guerre mondiale.

Son éclectisme rappelle celui d'un Schemit: Il passe allègrement dans ses éditions de Sade à Hugo, d'André Breton à Erckmann-Chatrian, de la comtesse de Ségur à Georges Bataille.

S'il fallait trouver un fil rouge à son travail, il serait peut-être à rechercher du côté du titre de la revue Bizarre, qu'il reprit en 1955 à Eric Losfeld.

Erotologue, passionné de surréalisme, Pauvert ressuscite ainsi un proche d'Eugène Canseliet et de Julien Champagne, Raymond Roussel.

En 1963, La Doublure précédera donc de peu aux éditions Jean-Jacques Pauvert, Le Mystère des Cathédrales (1964), et les Demeures Philosophales de Fulcanelli (1965).

Pauvert est bien entendu devenu dans le même temps l'éditeur attitré d'Eugène Canseliet; citons Alchimie (1964), Le Livre Muet (1967), L'Alchimie Expliquée (1972), Trois Anciens Traités (1975), Deux Logis Alchimiques (1979).

L'éditeur racontera plus tard l'itinéraire qui fut le sien, dans son Traversée du Livre (Viviane Hamy, 2004), où il évoque sans trop y insister sa relation avec Eugène Canseliet.

 

Il précise cependant dans ce premier recueil de ses mémoires, qui s'arrête à l'année 1968, que c'est André Breton qui lui souffla l'idée, à laquelle il adhéra aussitôt et sans réserve, de reprendre à son compte les ouvrages de Fulcanelli, dont ajoute-t-il Canseliet détenait les droits.

 

"Les deux titres étaient depuis de longues années bloqués, filtrés plutôt à des prix de spéculation, par une officine des Champs-Elysées, l'Omnium littéraire de Paris, appartenant à la Librairie des Champs-Elysées. Ce fut un jeu d'enfant pour Emile-Jean Bomsel, un de mes avocats, de les récupérer après un court simulacre de combat juridique."



Nous avons déjà mentionné le fait qu'avec Pauvert, Champagne tend à s'estomper des Fulcanelli, et ce dès les pages de couverture. Son nom va en disparaître presque totalement.

Ses dessins sont en très grande partie remplacés, de même, par des photos, "la plupart de Pierre Jahan".

En voici une nouvelle illustration, avec ces couvertures des deux éditions des Demeures Philosophales par Pauvert, toutes deux brochées, la première en grand format (1965) et la second en format réduit (1977): Cherchez sinon l'erreur, du moins Julien Champagne!

 

JJPautographe.champagne

 

Soyons juste, cependant,  avec le troisième éditeur de Julien Champagne et Fulcanelli. Dans l'édition 1977 des Demeures par Pauvert, Eugène Canseliet précise:

"La présente édition est aussi la seconde, chez Jean-Jacques Pauvert, qui a voulu qu'y fût reprise une partie des dessins de Julien Champagne.

Ainsi donc l'amateur, qu'il soit curieux ou néophyte, prendra plaisir à retrouver ici les caissons sculptés de Dampierre-sur-Boutonne, dans leur reproduction du beau tirage princeps de 1930."

1930 est, rappelons-le, l'année de l'édition originale des Demeures. Et ajoutons qu'on trouve aussi dans l'édition Pauvert de 1977, une reproduction du dessin de Julien Champagne sur L'engagement secret (Palais Jacques Coeur, Bourges), et de celui de La fontaine du Vertbois (Paris), toujours au chapitre Le merveilleux grimoire du chateau de Dampierre.

Pauvert est donc l'éditeur qui à la fois aura le plus voilé Julien Champagne et dans le même temps en aura entrepris le re-dévoilement.

Alors, à quand un "Julien Champagne"sortant des éditions Pauvert, ou à quand une quatrième édition des Fulcanelli illustrés par Julien Champagne?


En attendant, relevons cette étrange histoire, également rapportée par Eugène Canseliet en préambule à ses préfaces de l'édition 1977 des Demeures:

"Fait éminemment singulier, les originaux du dessinateur Julien Champagne ont disparu, sans explication apparente, de la très riche bibliothèque qui appartenait à notre soeur aînée, Madame Georges Huyart, et qui est devenue, par héritage, la propriété du docteur en médecine Bernard Drain, notre neveu."

Oui, encore une fois, que sont devenus ces dessins de Julien Champagne?


http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-jj-pauvert-et-jj-champagne-83878951.html




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18 juin 2006 7 18 /06 /juin /2006 10:41


Représentations respectives de l'obéissance et de la persévérance suivant l'acception moralisante traditionnelle, les deux médaillons ci-dessus du porche central de Notre Dame de Paris constituent la planche VIII de l'édition originale du Mystère des Cathédrales de Fulcanelli, illustrée par Julien Champagne.

Le premier symbolise en alchimie la Conjonction du Soufre et du Mercure, et le Second y est dénommé L'Athanor et la Pierre.


"C'est un griffon que l'on voit inscrit dans le cercle suivant, commente Fulcanelli.

Le monstre mythologique dont la tête et la poitrine sont celles de l'aigle, et qui emprunte au lion le reste du corps, initie l'investigateur aux qualités contraires qu'il faut nécessairement assembler dans la matière philosophale.

Nous trouvons en cette image l'hiéroglyphe de la première conjonction, laquelle ne s'opère que peu à peu, au fur et à mesure de ce labeur pénible et fastidieux que les philosophes ont appelé leurs aigles.

La série d'opérations dont l'ensemble aboutit à l'union intime du soufre et du mercure porte aussi le nom de Sublimation.

C'est par la réitération des Aigles ou Sublimations philosophiques que le mercure exalté se dépouille de ses parties grossières et terrestres, de son humidité superflue, et s'empare d'une portion du corps fixe, qu'il dissout, absorbe et assimile."


Fulcanelli est nettement moins disert à propos du motif suivant:

"Sur le septième bas-relief de cette série, - le premier à droite, - nous remarquons une coupe longitudinale de l'Athanor et l'appareillage interne destiné à supporter l'oeuf philosophique; de la main droite, le personnage tient une pierre."

Rappelons que la tradition alchimique exige que cet Athanor, ou four de l'alchimiste, dans lequel ce dernier va s'efforcer de susciter une génération, soit construit des mains mêmes de l'artiste.

Dans son Alchimie expliquée (Pauvert, 1972), Eugène Canseliet divulguera une part de ses essais personnels dans ce domaine, en citant ce passage d'une de ses lettres à un ami "Labourant" comme lui, au début des années 1950:

"A l'égard de mon appareil en construction, de mon athanor dirai-je donc, tes suggestions sont très pertinentes.

Le rôle et l'intérêt de la balance, crois-le bien, ne m'échappent pas, laquelle doit-être, ainsi que tu l'auras toi-même envisagé, un trébuchet, devant la double nécessité du montage et de la précision.

Le creuset...évidemment, ne peut être soutenu au-dessus de la flamme du brûleur, que par un dispositif plongeant de l'extérieur et de haut en bas..."


"Les motifs ornant le côté droit sont de lecture...ingrate", se désole à cet endroit Fulcanelli.

"Noircis et rongés, ils doivent surtout leur détérioration à l'orientation de cette partie du porche. Balayés par les vents d'ouest, sept siècles de rafales les ont effrités jusqu'au point de réduire certains d'entre eux à l'état de silhouettes mousses et floues."

Il en est particulièrement ainsi du motif de l'Ahanor, dont pour se faire une meilleure idée et pour ainsi dire afin de se servir de lui dans le but de remonter le temps destructeur, on pourra comparer ici  un cliché contemporain aux dessins de Julien Champagne, d'abord celui de l'édition 1957 du Mystère, puis, finalement, celui, bien plus net, de l'édition 1926 et originale.

La netteté relative de cette dernière apparaît sans aucun doute bien plus satisfaisante: Voyez encore une fois l'Athanor!

 

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-julien-champagne-a-l-athanor-83878892.html



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11 juin 2006 7 11 /06 /juin /2006 19:28


Cosy Ray me propose une reproduction d'un petit tableau sur bois, également vu aux Etats-Unis, intitulé Nascendo Quotidie Morimur, titre qui nous renvoie à la maxime de Sénèque récemment évoquée à propos du chateau de Terre Neuve (mon post: Champagne cheminant, 05 juin 2006).

Là encore, l'hermétisme est évident, et on voudrait en savoir plus sur l'auteur de ce tableau et son histoire.

"Mort, où est ta victoire?", dit l'Ecclésiaste. La réponse donnée ici est éclatante, si cette victoire existe elle réside dans la vie donnée et qui se perpétue.

Curieusement, Cosy Ray m'interroge dans le même temps sur M. Lemoine, peintre "de grand talent", qui aurait fourni à Fulcanelli et Julien Champagne les premières photos et les premiers dessins de la croix cyclique d'Hendaye, sur laquelle, il faut l'espérer, nous serons conduits à revenir.

Notre informateur de première main paraît bien être dans cette affaire Jules Boucher, que nous avons déjà rencontré.

Ce M. Lemoine est notamment évoqué dans les livres de Jay Weidner et Vincent Bridges, The mysteries of the great cross at Hendaye (Destiny Books, 2003) et d'Axel Brücker, Fulcanelli et le mystère de la croix d'Hendaye (Séguier, 2005).

Il n'y est pas question de son prénom. Les premiers concluent à un pseudonyme, qui ajouterai-je pourrait bien cacher un certain Julien Champagne, mais je n'ai jamais lu encore que ce dernier, ses fantaisies en matière de prénoms mises à part, ait recouru à ce type de dissimulation de son patronyme.

Brücker pour sa part note simplement que ce nom est un comble, et semble reprendre à son compte les allégations de Jules Boucher, qui situent Lemoine dans le cercle de Fulcanelli, Champagne, Canseliet...

Je pense de mon côté qu'il ne faudrait pas sous-estimer la capacité d'affabulation de Jules Boucher, dans cette histoire notamment (voyez mon post du 13 férvier 2006) .

Cosy Ray enfin paraît avoir trouvé  un prénom à ce Monsieur Lemoine. Je m'attendais vaguement en bon ou mauvais cabaliste à ce qu'il s'appelle Roger, comme le "friar" du même nom (Bacon).

Mais non, il s'agirait d'André Lemoine...Il y a bien un peintre André Lemoine, qu'apparemment Weidner et Bridges n'on pas su découvrir. Né en 1894, il était peintre officiel de la marine.


http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-champagne-nascendo-83878834.html


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11 juin 2006 7 11 /06 /juin /2006 17:35


Revenant au Mystère des Cathédrales de Fulcanelli, illustré par Julien Champagne, nous voici derechef devant Notre Dame de Paris et son "portail de la Vierge".

A propos de cette traduction de l'apophtegme alchimique: Dissous et Coagule, Fulcanelli explique que la meilleure traduction en est l'homme retourné, dont on trouvera ci-dessus et ci-après deux versions, dessinée pour l'une et pour l'autre photographiée.

Pour lui, cet axiome enseigne à réaliser la conversion élémentaire, en volatilisant le fixe et fixant le volatil:

"Si le fixe tu sçays dissouldre,
Et le dissoult faire voller,
Puis le vollant fixer en pouldre,
Tu as de quoi te consoler."

Fulcanelli précise également que c'est dans cette partie du porche que se trouvait sculpté autrefois l'hiéroglyphe majeur de la pratique alchimique: le Corbeau. On peut se demander ce qu'est devenue cette sculpture, et s'il en existe encore des reproductions.

Dans sa préface à la troisième édition du Mystère des Cathédrales, Eugène Canseliet reviendra sur cette conception alchimique de la Dissolution et de la Coagulation:

"Qu'est-ce que l'alchimie pour l'homme, sinon, très véritablement, issus d'un certain état d'âme qui relève de la grâce réelle et efficace, la recherche et l'éveil de la Vie secrètement assoupie sous l'épaisse enveloppe de l'être et la rude écorce des choses.

Sur les deux plans universels, où siègent ensemble la matière et l'esprit, le processus est absolu, qui consiste en une permanente purification, jusqu'à la perfection ultime.

Dans ce but, rien ne fournit mieux le mode d'opérer, que l'apophtegme antique et tant précis en son impérative brièveté: Solve et coagula; dissous et colagule.

La technique est simple et linéaire, qui exige la sincérité, la résolution et la patience, et qui appelle
l'imagination, hélas! presque totalement abolie chez le plus grand nombre, à notre époque d'agressive et stérilisante saturation.


Rares sont ceux qui s'appliquent à l'idée vivante, à l'image fructueuse, au symbole restant inséparable de toute philosophale élaboration ou de toute aventure poétique, et s'ouvrant peu à peu, en lente progression, vers plus de lumière et de connaissance."

 

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-solve-de-julien-champagne-83878775.html





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10 juin 2006 6 10 /06 /juin /2006 16:47


Après une première approche du thème astrologique de Julien Champagne, empruntée à la "toile"
( post: Astrologie de Champagne, 28 mai 2006), en voici une seconde, tout droit sortie du livre Fulcanelli dévoilé de Geneviève Dubois.

Plutôt que de comparer les deux études, travail de spécialiste sans doute, je vais là encore essayer de résumer ce que l'astrologue a tiré du thème.

Je précise que cette astrologue grenobloise, Véronique Guilet, a réalisé  ce travail en mai 1989.

Pour  elle donc, Julien est Verseau par son signe solaire et ascendant Bélier. Très marqué par le Verseau, il est avant tout un idéaliste, novateur, peu conformiste, indépendant.

Profondément touché par le devenir de l'être humain, il aspire dans un élan fraternel, à apporter sa contribution prométhéenne à la race humaine.

La présence du Soleil dans sa Maison XI souligne son souci de participation sociale et collective, le souhait de diffuser très largement ses connaissances, souvent en avance sur son temps.

Un autre élément puissant dans son thème, Jupiter en Sagittaire, en Maison IX, renforce l'idéalisme humanitaire et la quête de vérité.

Emporté par une soif de connaissance insatiable et sans borne, il cherche toujours à marier dans une attitude d'accueil et de tolérance, l'épicurisme et la philosophie, les sciences et la spiritualité.

Jupiter, proche du milieu du ciel, accentue aussi l'ambition et la volonté de pouvoir. Le désir de jouer un rôle social est excessif; ainsi, au-delà du propagateur et de l'initiateur, le danger est toujours présent de se croire investi d'une mission de prophète ou de gourou.

Générosité, oui, mais non sans récupération égotique du pouvoir, voilà quelle était l'une des ambiguités de Julien Champagne.

On peut le dépeindre également comme un curieux encyclopédiste. La conjonction de Mercure au Soleil dans le signe du Verseau en fait un être très cérébralisé, passionné de lecture et d'écriture.

C'est un esprit vif et inventif, indépendant dans ses choix et suivant ses convictions personnelles, faisant souvent fi des conventions de l'époque. Une intelligence ouverte et universelle, multipliant ses sources d'informations, toujours en quête d'une philosophie existentielle.

L'appui de Mars à la conjonction Soleil-Mercure en fait aussi un pragmatique, un expérimentateur, un esprit positif et pratique qui aime à se frotter aux réalités concrètes, privilégiant toujours l'application et le sens de l'utilitaire à l'abstraction pure. Et sa précipitation n'a d'égale que son  impatience.

Etre en résonance avec son intériorité et sa foi intime, agir selon son intuition et son inspiration, voilà qui est essentiel pour cet Ascendant Bélier doté de Neptune en Maison I. Du courage et de l'audace, un côté un peu prophète.

On pourrait se risquer à le décrire comme un doux illuminé, un romantique échevelé, au mode de vie décousu, vivant au gré de son humeur farfelue; un certain laisser-aller en prise directe avec ses mouvements de l'âme.

Pour lui, il est vital de se sentir vivre intensément, de ne faire qu'un avec l'objet contemplé ou travaillé, d'adhérer totalement à son entreprise jusqu'à complète identification.

Laisser son imagination vagabonder aux confins de l'extase et faire durer ces moments d'illumination et même d'hyperconscience devient alors si impérieux qu'on peut aisément se représenter qu'il fut tenté plus souvent qu'il n'aurait dû par des excitants de toutes sortes, prolongeant ainsi sa subtile folie et retardant l'instant du retour à la réalité quotidienne.

Comme tout individu en avance sur son temps et loin des préoccupations journalières de ses contemporains, il devait souvent déconcerter, étonner et déranger, tant par son mode de vie marginal, que par ses accoutrements excentriques.

Seule comptait à ses yeux la quête de sa vérité, la vérité que l'Ascendant Bélier en bon aspect de Mars en Sagittaire en Maison VIII, recherche éperdument avec force et enthousiasme, au mépris de sa vie et de sa santé.

Il faut l'imaginer en travailleur acharné, infatigable, s'attaquant avec ivresse à des combats herculéens et dangereux, parfois même aux portes de la mort. En d'autres temps, la course automobile l'eût attiré.

Par Mars, Maître de l'Ascendant en Maison VIII, il ne privilégie que la difficulté, là où un défi est à relever, où une exploration l'appelle. Toute aussi ardente, devait être sa sexualité, très certainement impérieuse et obsédante...

Pour Julien Champagne, toute recherche ne peut que s'accompagner de l'intégration des énergies du "bas". Mars explicite dans son thème ce désir brûlant d'exploration de nos ténèbres pour mieux les remonter à la lumière, dans une volonté d'exorciser notre ombre sans peur ni retenue.

Il convient maintenant d'aborder la grande contradiction du thème, qui s'exprime entre les signes du Taureau et du Verseau, par le besoin de s'accrocher à la matière au Taureau, et le désir de s'en dégager au Verseau. Tel était le défi proposé à Julien Champagne...

La Lune, ici en Taureau, incarne bien la forme originelle, la matière brute sur laquelle se construisent tous nos attachements et toutes nos dépendances; volupté des nourritures terrestres, jouissance illimitée des sens, instinct de possession et conservation.

Cette perception très aiguë de son incarnation et des besoins primordiaux qui en découlent, Julien Champagne y était très sensible et une grande partie de sa vie, il dut être tiraillé entre des impératifs opposés: profiter des joies toutes simples de la vie, s'arrêter à l'aspect matériel des choses, s'ancrer dans la permanence, et à l'autre extrême, renoncer à toute attache et se laisser guider par l'intuition de l'éphémère...

Si l'apparence vestimentaire lui importait peu, il pouvait pousser la coquetterie à rechercher lingerie et costumes d'une certaine originalité, dénichés chez quelque fripier.

Vénus en Capricorne donne le goût des antiquités et le bel aspect de Vénus à la Lune lui confère un charme de séducteur indéniable qui n'était pas sans lui attirer les attentions féminines, qu'il appréciait d'ailleurs.

Par rapport à l'argent, il serait illusoire de penser qu'il fut tout à fait désintéressé; probablement avait-il ses petites affaires et combines et vivait-il à ses heures, des mesquineries dignes d'un Harpagon.

Panier percé à ses jours, ascète à d'autres, il était tout aussi capable d'élans chevaleresques que d'attitudes de pique-assiette.

La Lune, en position stratégique dans le thème de Julien Champagne, est encadrée par Neptune et Pluton.

Si Neptune représente une fonction de dissolution, Pluton est transformation, destruction pour une renaissance. Avec un tel encadrement, il est impensable d'accepter la matière dans sa structure finie et limitée.

Julien devait ressentir intensément l'état de confusion et de dissolution de la matière par Neptune, la dissociation des différents composants. Par Pluton, la simple identification aux choses ne pouvait qu'être balayée.

C'est la nécessité de détruire la matière pour aller au coeur de l'atome et ensuite reconstituer une autre matière, recomposée, purgée de ses veuleries et imperfections...

Au delà de ce rapprochement alchimique, il faut comprendre avec Pluton combien la sensibilité de Julien était douloureuse, l'angoisse toujours présente avec le sentiment poignant d'insécurité et d'exclusion.

Et sa sexualité, ausi intense fut-elle, ne pouvait venir à bout de ses désirs insatisfaits et de ses pulsions démoniaques. Comment trouver la détente?

Se libérer de la matière en intégrant cette part d'ombre envahissante et en faire un élixir de vie, tel fut le support de toute la créativité de Julien Champagne.

On comprend mieux alors tout le travail sur le corps et les métaux, ses intérêts pour les constituants de la nature et le culte des formes.

Uranus en Maison VI atteste de toutes les qualités de technicien et de véritable esprit scientifique. Et Vénus prend toute sa signification en Capricorne, en recherchant la sobriété et le dépouillement des formes.

Le milieu du Ciel, lieu de notre réalisation sociale, encadré par Jupiter et Vénus, laisse supposer le désir d'une certaine réussite, une aisance à se faire connaître et reconnaître, mais aussi la recherche d'appréciation, de compliments et d'honneurs, un hommage rendu à ses mérites.

Là encore, la farouche volonté d'indépendance et de marginalité de Julien ne pouvait se satisfaire,
cependant, de marques extérieures trop faciles. On en conclut donc des attitudes fort ambivalentes et contradictoires dans son comportement social.

Le Capricorne en Maison X et son maître Saturne en Maison XII suggèrent une reconnaissance tardive, une célébrité surtout posthume.

Ce Saturne en Maison XII est pour Julien Champagne le lieu de son accomplissement et du dépassement de soi; un travail de recherche en solitaire, humble et laborieux, à l'écart des regards curieux, le choix d'une existence moins glorieuse et l'acceptation de cultiver son jardin secret en silence.

En Maison XII, on prépare le futur et il faut savoir garder ses trésors...en un mot être un Sage.  Je ne saurais mieux conclure.

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-champagne-en-verseau-83878721.html





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5 juin 2006 1 05 /06 /juin /2006 18:44


Courage et foi, devise d'une de mes aïeules. La foi et l'espérance, si nous en croyons l'interprétation religieuse habituellement avancée, nous accueillent de conserve à notre retour au porche central de Notre Dame de Paris. 

A gauche, la flamme de l'espérance, à droite, la croix de la foi. Pour Fulcanelli et Julien Champagne, la signification occulte de la planche VII de l'édition originale du Mystère des Cathédrales est bien sûr alchimiquement très différente:

D'un côté, L'évolution, Les Couleurs et Régimes du Grand OEuvre, de l'autre, Les Quatre Eléments et les deux Natures.


"L'Evolution montre l'oriflamme aux trois pennons, triplicité des Couleurs de l'OEuvre, que l'on trouve décrites dans tous les ouvrages classiques.

Ces couleurs, au nombre de trois, se développent selon l'ordre invariable qui va du noir au rouge en passant par le blanc.

Ce ne sont point là des teintes fugitives, plus ou moins brillantes, qui jouent à la surface du bain, mais bien des colorations dans la masse."

Charitablement, Fulcanelli poursuit son exposé en insistant sur l'importance prépondérante des Régimes:

"Apprenez donc, non en quoi une couleur diffère d'une autre, mais plutôt en quoi un régime se distingue du suivant.

Et d'abord, qu'est-ce qu'un régime?  - Tout simplement la manière de faire végéter, d'entretenir et d'accroître la vie que votre pierre a reçue dès sa naissance...

Votre pierre a besoin de nourriture pour augmenter sa puissance, et cette nourriture doit être graduée, voire changée à certain moment.

Donnez d'abord du lait; le régime carné, plus substantiel, viendra ensuite...Suivez donc la nature."


L'Adepte est beaucoup plus laconique dans son exposé du motif suivant, dans lequel il reconnaît
"la Philosophie, dont le disque porte l'empreinte d'une croix."

Il ajoute simplement:

"C'est là l'expression du quaternaire des éléments et le manifeste des deux principes métalliques, soleil et lune, - celle-ci, martelée, - ou soufre et mercure, parents de la pierre, selon Hermès."

Ce sont ces parents qui pour produire meurent chaque jour, et  que nous venons de rencontrer au chateau de Terre-Neuve.

Sur le quaternaire des éléments, évidemment représentés par les quatre branches de la croix, Eugène Canseliet reviendra dans son Alchimie expliquée (Pauvert, 1972):

"On ne pourra jamais faire que les quatre éléments ne soient à la base de toute création. "

Prenant appui sur la codification de Lémery, il observe:

"C'est pour chaque élément, le même polygone à trois côtés, lequel varie pourtant dans sa disposition: pour le feu, installé sur sa base, pour l'eau, renversé sur son sommet.

Cette pointe,  qu'elle soit dirigée vers le haut ou le bas, lorsqu'elle est coupée d'une ligne horizontale, convertit les triangles du feu et de l'eau en ceux de l'air et de la terre.

Petit tronçon de droite, qui reste de la superposition des deux premiers trigones placés tête-bêche et fournissant la figure de l'étoile à six branches, c'est-à-dire du sceau de Salomon...symbole du merveilleux résultat de l'OEuvre physique."

Et Canseliet de citer Albert le Grand, au Traité des Secrets:

"Convertis les éléments, et tu trouveras ce que tu cherches: convertir les éléments, c'est faire l'humide sec, et le fixer solide, et le compact s'affaiblit, et le rare reste teignant."

 

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-julien-champagne-la-fede-e-la-speranza-83878653.html



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5 juin 2006 1 05 /06 /juin /2006 12:53

Lors d'un séjour à la Nouvelle Orléans,  avant que la Louisiane ne fut dévastée en août 2005 par le cyclone Katrina, Cosy Ray , en visite dans cette ancienne province de nos rois, fut frappé par le caractère alchimique d'une série de peintures, d'inspiration à la fois hermétique et surréaliste. Il s'en est ouvert dans son commentaire à mon post récent, Renard de Champagne (30 mai 2006).

Pablo Picasso et Salvador Dali d'un côté, mais aussi de l'autre Fulcanelli et Julien Champagne. Comment nier, en effet, que l'oeuvre de ces derniers transparaisse dans les deux clichés aimablement communiqués, et que nous nous faisons maintenant un plaisir de soumettre à la sagacité générale?

Le premier tableau est visiblement une nouvelle variation sur le thème bien connu du ludus puerorum cher aux alchimistes.

Le second plus étrange encore, si possible, que le premier, me ferait plutôt penser à une illustration de la toute-puissance et de l'unicité de la cabale solaire.

Non pas que cette dernière soit totalement absente de la première scène: Si la quête de la pierre par l'agriculture céleste y prédomine, on ne peut pas ne pas noter, également, et ce lièvre soulevé, et la nature très particulière de la lance que tient notre petit chevalier casqué et par là même masqué, qui tente à l'évidence de nous aiguiller vers la solution du mystère.

Ce dernier est à la fois figuré par le labyrinthe du jardin, et par toutes les sombres ouvertures représentées vers les "cavernes obscures des métaux." Et pourtant, la vérité est simple, et nue, comme le sont les petits parvuli...

Pourquoi, cher Cosy Ray, le petit cheval du second tableau urine-t-il sous lui? Oui, pourquoi ce détail sulfureux? Peut-être la réponse est-elle, comme souvent, dans la question.

A propos de l'hippocampe redoublé qui figure sur les deux peintures, et qui bien sûr nous renvoie à l'écu final du Mystère des Cathédrales de Fulcanelli, dessiné par Julien Champagne, force est enfin de reconnaître que la coïncidence est des plus troublantes.

Il n'est jusqu'au heaume et à son panache qui ne soient à nouveau reproduits. J'observe également que la partie basse de l'écu est dorée, et la supérieure de couleur rouge, ce qui me paraît canonique.

Qui pourra nous en dire plus sur ces tableaux, sur leur auteur et sur les circonstances de leur invention? Peut-être quelque lointain "cousin d'Amérique" de Julien Champagne. Si la paternité n'est pas facile à prouver, du moins y a t il là filiation.

Cosy Ray m'a aussi précisé avoir vu ces peintures chez un marchand d'art de la Nouvelle Orléans.
L'une serait intitulée "Madame de Beauharnais" et l'autre "Lauriers".

Ces huiles sur toile sont de dimension conséquente, les clichés ci-contre n'en représentent que des détails; elles mesurent 125x250cm pour l'une, et pour l'autre 130x195.

Provenant de France (deuxième moitié du XXème siècle), elles sont actuellement dans des collections privées américaines: Avis de recherche aux "amateurs de l'art."

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-champagne-alla-ricerca-di-paternita-83878578.html



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5 juin 2006 1 05 /06 /juin /2006 09:59


Caminando...en bon chemineau des chemins de traverse chers à Martin Heidegger, ces Holzwege que Stanley Redgrove avait pour sa part dit être animés par les bygone beliefs, nous voici de retour à Terre-Neuve, plantés comme le 03 avril 2006 devant la cheminée monumentale.

Dessinée par Julien Champagne, la planche XIII de l'édition originale des Demeures Philosophales de Fulcanelli est intitulée Fontenay-le-Comte - Chateau de Terre-Neuve Cheminée du Grand Salon. Elle sera remplaçée dans la troisième édition (Pauvert) par un cliché portant le numéro XVI.

Ayant déjà évoqué l'histoire de Fontenay et Terre-Neuve, et nous étant alors concentrés sur le motif central de cette cheminée, le moment est semble-t-il venu pour nous d'élargir le champ, et d'examiner cette oeuvre d'art dans son ensemble.

"Plus remarquable encore par l'exactitude des hiéroglyphes qui la décorent, le fini de l'exécution, "la rectitude de la taille poussée parfois jusqu'au tour de force" et sa surprenante conservation que par sa tenue artistique, elle constitue pour les disciples d'Hermès un document précieux et fort utile à consulter", estime d'emblée Fulcanelli.

Et notre Adepte de décrire ainsi ce "logis":

"Le manteau architecturé à la manière d'un entablement chargé d'entrelacs et de figures symboliques, porte sur deux piliers de pierre, cylindriques et polis.

Sur leurs abaques s'applique un linteau cannelé, sous un quart de rond d'oves et flanqué de trois feuilles d'acanthe.

Au-dessus, quatre cariatides engainées, deux hommes et deux femmes, soutiennent la corniche; les femmes ont leur gaine ornée de fruits, tandis que celle des hommes présente un masque de lion, mordant, en guise d'anneau, le croissant lunaire.

Entre les cariatides, trois panneaux de frise développent divers hiéroglyphes sous une forme décorative destinée à les mieux voiler.

La corniche est divisée, horizontalement, en deux étages, par un listel saillant recouvrant quatre motifs: deux vases pleins de feu, et deux cartels portant, gravée, la date d'exécution, mars 1563."

En note de bas de page, Fulcanelli précise à cet endroit que Louis d'Estissac était alors âgé de cinquante-six ans. Ah le bel âge que voilà! Et il poursuit, toujours à propos de ces motifs:

"Ils servent de cadre à trois caissons recevant les trois membres d'une phrase latine: Nascendo quotidie morimur.

Enfin, la partie supérieure montre six petits panneaux, opposés deux  à deux en allant des extrémités vers le centre; on y voit des panonceaux réniformes, des bucrânes et, près de l'axe médian, des écus hermétiques."

Erudite et forte, élégante et précise, la prose poétique de Fulcanelli se dresse ainsi, à longueur de pages, telle la cheminée du grand salon qu'elle décrit, et qui sous nos yeux s'anime et s'illumine.


Il ne serait pas idoine, à mon avis, dans le cadre de ce blog, de relater "par le menu" le détail de la leçon fulcanellienne sur toutes ces pièces emblématiques. Je préfère vous renvoyer à la lecture de son oeuvre, et à la contemplation de celle de Julien Champagne.

Nous nous sommes plutôt assigné pour but de, modestement, évoquer, voire invoquer...

Je voudrais cependant partager avec vous ce que le Philosophe Fulcanelli nous révèle à propos de l'inscription latine mentionnée ci-dessus:

"Elle comprend trois mots, séparés les uns des autres par deux vases pyrogènes...En naissant, nous mourons chaque jour.

Grave pensée de Sénèque le Philosophe, axiome qu'on ne s'attendrait guère à rencontrer ici...C'est la seule parole écrite en ce mutus liber. Nul doute qu'elle ne soit conséquente, et mise là tout exprès pour enseigner ce que l'image ne saurait traduire...

Nascendo renferme une autre signification. En l'employant au gérondif il invoque, sans modification orthographique, l'idée de production, de génération. Ce n'est plus En naissant qu'il faut lire, mais bien Pour produire, pour générer...

Pour produire nous mourons chaque jour. Ce sont les parents de l'enfant hermétique qui parlent. Et leur langage est véritable; ils meurent réellement ensemble, non seulement pour lui donner l'être, mais encore pour assurer sa croissance et développer sa vitalité.

Ils meurent tous les jours, c'est-à-dire à chacun des six jours de l'OEuvre qui régissent l'augmentation et la multiplication de la pierre."


"Un certain nombre d'auteurs, - Philalèthe en particulier, - démontrèrent la nécessité, l'utilité de la mort et de la putréfaction minérales à l'aide d'une similitude tirée du grain de blé.

Sans doute en prirent-ils l'idée dans la parabole évangélique recueillie par saint Jean; l'apôtre y transcrit ces paroles du Christ:

"En vérité, je vous le dis: si le grain de froment ne meurt après qu'on l'a jeté en terre, il demeure seul; mais quand il est mort, il porte beaucoup de fruits."

Et de fleurs. Amen.

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-julien-champagne-cheminant-35788630.html



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