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  • : Site consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.
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...consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.


Peintre et dessinateur, Julien Champagne est surtout connu de nos jours pour avoir illustré les ouvrages de Fulcanelli, un mystérieux alchimiste contemporain.

Et pourtant, il figure au Bénézit, la "Bible" internationale des créateurs. Et suivant son ami Eugène Canseliet, il fut bien un maître du pinceau et du crayon.

C'est à la découverte de cet artiste méconnu, mais profondément attachant, que je voudrais vous inviter. Je voudrais aussi vous demander de ne pas hésiter à enrichir mes articles de vos propres commentaires et de vos découvertes personnelles.

Bon voyage donc au pays légendaire de Julien Champagne.

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23 juillet 2006 7 23 /07 /juillet /2006 13:57

Pdl.champagne


En le relisant, je me dis que je ne suis pas entièrement satisfait de mon post sur Champagne et la famille Lesseps ( 04 février 2006). Il est vrai qu'il laissait présager une suite, que voici par conséquent, et qui ne devrait pas être une fin.

Après avoir sur ce thème laissé la parole à Robert Ambelain, donnons-la à Eugène Canseliet. Le très précieux Index Canseliet de Jean Laplace est presque complet au cas particulier.

S'agissant des Lesseps, il mentionne d'abord d'Eugène Canseliet  les Deux Logis Alchimiques, et puis Le Feu du Soleil. Ouvrons donc d'abord ce dernier.


"Champagne travaillait chez les Lesseps...Ferdinand de Lesseps, lui, avait trois fils. Je les ai connus tous les trois."

il s'agit ici, vraisemblablement de Paul, Bertrand et Jacques de Lesseps.

Dans ses Deux Logis, Canseliet précisera, en parlant de Julien Champagne:

Raymond Roussel "avait beaucoup d'estime pour le dessinateur de Fulcanelli et de Bertrand de Lesseps. il y avait aussi qu'avec le fils aîné de Ferdinand, Champagne restait l'inventeur du traîneau à hélice que Raymond Roussel admirait avenue Montaigne, et que, d'ailleurs, il fit photographier."

Sur ce point, on pourra se reporter à mon post du 14 février 2006: Champagne et le traineau à hélice.

Toujours dans les Deux Logis Alchimiques, Eugène Canseliet affirme, à propos de l'année 1920,
"à cette époque nous nous trouvions parfois avec le Maître (Fulcanelli), chez Paul et Jacques de Lesseps, avenue Montaigne."

Alors, Paul, Jacques, Bertrand,  me direz-vous?  Bertrand sans doute, sur qui il nous faudra revenir, mais est-il le seul?


Dans le numéro 10 de la revue La Tourbe des Philosophes (1980), qui est consacré à Eugène Canseliet, ce dernier rapporte une facétie de Julien Champagne relative à "monsieur Viviani", que nous avons déjà soulignée (Julien Champagne et Viviani, 04 mars 2006).

"Fulcanelli, ayant eu connaissance du numéro, pria son dessinateur, qu'il ne le produisît pas devant les jeunes de Lesseps."

Oui, mais encore une fois, lesquels? Toujours à propos de l'année 1920, ouvrons le numéro suivant de La Tourbe (N°11, 1980), et écoutons encore Canseliet:

"Julien Champagne et Henri Steineur...malheureusement, à partir du 31 (mai) ne seront plus au service de Monsieur Paul de Lesseps."

A ce sujet, on pourra se reporter à mon post du 16 mars 2006: Julien Champagne et ses disciples.

Et Eugène de préciser qu'ils "avaient démarré très tôt, avant le lever du soleil, avec la voiturette torpédo, les dames-jeannes (les deux petites et la grande), les entonnoirs, les filtres et les linges d'absorption, vers Evry-Petit-Bourg où les trèfles et les sainfoins sont beaux, afin de récolter, à deux jours de la pleine lune, le plus possible de rosée.

Cette liqueur qui concourt si puissamment à la naissance de l'être androgyne, au cours de l'ontogénèse philosophique du Grand OEuvre."


Soit, dira-t-on, mais alors quid de Paul de Lesseps? Comme son frère Jacques et sans doute son autre frère Bertrand passionné d'aviation, il est né en 1880, des oeuvres de Ferdinand de Lesseps et de sa seconde épouse Louise Autard de Bragard. Mais dans ce domaine de l'aéronautique nous trouvons aussi un autre frère, Robert de Lesseps...

Paul s'illustra dès 1910 en Grande-Bretagne lors du "meeting" de Doncaster, aux commandes d'un Blériot XI:

http://www.earlyaviators.com/edelespa.htm

D'après ce site, il aurait été le premier homme à survoler Paris, en faisant le tour...de la tour Eiffel.

Marié en 1902 à Marguerite de Béthune-Sully ( 1879-1975), il serait décédé en 1955.

Suivant d'autres sources:

http://www.eastlondonforum.com/viewtopic.php?p=31165

Paul de Lesseps d'après le magazine anglo-saxon Time du 14 janvier 1947 serait mort en prison cette année là de troubles cardiaques dans des conditions peu glorieuses pour l'Etat français.

 

Il est singulier que ce Lesseps là ait pu être considéré en 1912 comme l'inventeur du "traîneau à hélice", comme nous le prouvent les deux clichés ci-dessous, que vient de nous signaler l'ami Belliau.

 

Le brevet d'invention du dit engin, reproduit par Jean Artero dans son fascicule Alchimie de Lesseps (Arqa, 2010) a été, en 1911, établi au nom de son frère Bertrand.

 

BPdLtraîneau1912.champagne

 

PdL1912traineau.champagne


Pour en revenir à Julien Champagne, et pour en terminer provisoirement avec les de Lesseps, n'oublions pas d'Eugène Canseliet cette mention de Paul dans le rabat de couverture de l'édition Pauvert des Demeures Philosophales de Fulcanelli (1977), non répertoriée pour le coup par Jean Laplace:

"Dans l'automne de 1919, alors que je me trouvais avenue Montaigne, avec Julien Champagne qui travaillait là, pour Paul de Lesseps, Fulcanelli arriva inopinément."

 

PDLbig.champagne

 

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-champagne-e-paul-de-lesseps-114726648.html




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22 juillet 2006 6 22 /07 /juillet /2006 13:40


La planche X de l'édition originale du Mystère des Cathédrales de Fulcanelli, illustrée par Julien Champagne, a trait au porche central de Notre Dame de Paris.

Ses deux  médaillons représentent respectivement  l'Union du Fixe et du Volatil, et le Soufre Philosophique.

Dans l'édition Pauvert, elles sont remplacées par les clichés XVI (reproduit ci-dessous) et XVII.


En voici le commentaire par Fulcanelli:

"L'extraction du Soufre rouge et incombustible est manifestée par la figure d'un monstre tenant à la fois du coq et du renard.

C'est le même symbole dont se servit Basile Valentin dans la troisième de ses Douze Clefs.

"C'est ce superbe manteau avec le Sel des Astres, dit l'Adepte, qui suit ce soulfre céleste, gardé soigneusement de peur qu'il ne se gaste, et les fait voller comme un oyseau, tant qu'il sera besoin, et le coq mangera le renard, et se noyera et estouffera dans l'eau, puis, reprenant vie par le feu, sera (afin de jouer chacun leur tour) dévoré par le renard."


Au renard-coq succède le taureau.

Envisagé comme signe zodiacal, c'est le second mois des opérations préparatoires dans le premier oeuvre, et le premier régime du feu élémentaire dans le second.

Comme figure de pratique, le taureau et le boeuf étant consacrés au soleil, de même que la vache l'est à la lune, il figure le Soufre, principe mâle, puisque le soleil est dit métaphoriquement, par Hermès, le Père de la pierre.

Le taureau et la vache, le soleil et la lune, le soufre et le mercure sont donc des hiéroglyphes de sens identique et désignent les natures primitives contraires, avant leur conjonction, natures que l'Art extrait de mixtes imparfaits."


Nous avons déjà rencontré le coq et le renard, auxquels nous renvoie le premier médaillon, à Amiens (Renard de Julien Champagne, post du 30 mai 2006).

Quant au second, il est classiquement considéré comme emblématique de la patience, celle probablement du boeuf paissant.

Patience qui selon Nicolas Valois est l'échelle des Philosophes, comme l'humilité est la porte de leur jardin.

Dès le début de son introduction au Livre Muet (Pauvert, 1967), Eugène Canseliet rappelle pour sa part un autre apophtegme alchimique:

"ORA, LEGE, LEGE, LEGE, RELEGE, LABORA ET INVENIES. Prie, lis, lis, lis, relis, travaille et tu trouveras.

Conseil charitable, encourageant et précieux, qui, suivi dans l'humilité et la patience, fournit la clef du grand jardin des philosophes et leur échelle d'accession au monde inconnu du subconscient universel."

Oui, lire, relire, et relier.

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-pazienza-di-julien-champagne-113837520.html




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17 juillet 2006 1 17 /07 /juillet /2006 21:46


Grâce à Calendrier, voici maintenant une sorte de "scoop", à mon sens et pour utiliser le vocabulaire médiatique actuel.

En résumé, le frontispice du Mystère des Cathédrales de Fulcanelli, réalisé par Champagne en 1910 (mon post Champagne et Fulcanelli daté du 31 janvier 2006), a été publié dès 1912, dans un catalogue Chacornac, comme en témoignent les clichés joints.

Mais laissons, si vous le voulez bien,  la parole à l'"inventeur" de ce trésor, et écoutons Calendrier:

"Ce frontispice se trouve page 11 du catalogue intitulé: Bibliographie méthodique et illustrée de la science occulte, Préface et notes explicatives de Sédir, Paris, Librairie générale des sciences occultes, Bibliothèque Chacornac, 11 quai saint michel, 1912.

Il a 132 pages et recense tous les ouvrages disponibles de la librairie Chacornac, divisés en plusieurs chapitres.

A la page 11, le texte est le suivant:

ALCHIMIE

C'est celle des sciences occultes qui étudie le règne minéral, qui recherche les secrets de la vie, de la matière, et qui synthétise ses travaux sous les symboles de la pierre philosophale et de l'élixir de longue vie.

Suit alors le frontispice suivi de la légende: Symbole alchimique de J.Champagne. Sur la page de gauche est représenté un dessin figurant le portail droit de Notre Dame de Paris, dessiné peut être aussi par Champagne."

De fait, il s'agit du fameux pilier de saint Marcel (mon post Julien Champagne et saint Marcel, du 27 avril 2006).


Quelques brefs commentaires conclusifs de ma part, maintenant:

Comme relevé par Calendrier, cette publication ne semble avoir jamais encore été mentionnée par quiconque, y compris Eugène Canseliet.

Il s'agit là désormais de la première impression connue pour l'instant d'une oeuvre de Julien Champagne, qui a précédé de presque quinze ans celle de l'édition originale du Mystère des Cathédrales de Fulcanelli.

Elle confirme les liens entre Champagne et les Chacornac (mon post Champagne au pays Chacornac du 03 juin 2006) et valide aussi ceux entrevus avec Chamuel, dont Sédir (Yvon Le Loup) a été également un commis (mon post: Champagne et l'archange du 25 mai 2006).

A suivre, donc, selon l'expression consacrée!

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-champagne-nel-1912-101666066.html




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17 juillet 2006 1 17 /07 /juillet /2006 20:42


La planche XI de l'édition originale des Demeures Philosophales de Fulcanelli est consacrée à un dessin de Julien Champagne reproduisant une porte de maison du XVème siècle, rue Notre Dame à Vitré (Ille-et-Vilaine).

Nous reproduisons cette oeuvre, ainsi que le cliché qui lui correspond dans l'édition Pauvert des Demeures (planche XIV), et une carte postale du début du XXème siècle, représentant la dite rue et son église.

Dessin et photo figurent au chapitre intitulé : Le mythe alchimique d'Adam et Eve, déjà évoqué le 18 février 2006 (Champagne manceau: Adam et Eve). Voyons donc à nouveau ce que nous en dit Fulcanelli.


"Les scènes laïques de la tentation sont conformes à celle de l'iconographie religieuse. Adam et Eve s'y voient toujours séparés par le tronc de l'arbre paradisiaque.

Dans la majorité des cas, le serpent, enroulé autour du tronc, est figuré avec une tête humaine...

C'est également une tête féminine qu'expose le serpent de Vitré, sculpté sur l'arc en accolade d'une jolie porte du XVème siècle, rue Notre Dame."


Et Fulcanelli de livrer son interprétation du symbole:

"Adamus, nom latin d'Adam, signifie fait de terre rouge; c'est le premier être de nature, le seul d'entre les créatures humaines qui ait été doué des deux natures de l'androgyne...

Mais dès que Dieu,selon la tradition mosaïque, fit naître la femme en individualisant, dans des corps distincts et séparés, ces natures primitivement associées en un corps unique, le premier Adam dut s'effacer, se spécifia en perdant sa constitution originelle et devint le second Adam, imparfait et mortel...

Le soufre et le mercure, principes générateurs des métaux, ne furent à l'origine qu'une seule et même matière; car ce n'est que plus tard qu'ils acquirent leur individualité spécifique et la conservèrent dans les composés issus de leur union...

Le soufre, principe actif, est désigné symboliquement par le second Adam, et le mercure, élément passif, par sa femme Eve."

Eugène Canseliet reviendra pour sa part sur l'hiéroglyphe du serpent dans le N°288 de la revue Atlantis en 1976:

"Comme le serpent qui est ovipare, dans la Nature, celui de l'alchimiste dans le Grand OEuvre, prend naissance d'un oeuf, véritable chaos cristallisé, à la façon d'une géode.

Ce minéral est le dragon, qui, sous le choc du fer, met au jour le serpent..."

Et de rappeler le chapitre XXI du Livre biblique des Nombres:

"Moïse fit donc un serpent d'airain, et le plaça en guise de signe: lorsque les blessés le regardaient, ils étaient guéris."

vitrenotredamecpa.champagne



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13 juillet 2006 4 13 /07 /juillet /2006 21:25


Cosy Ray nous propose à nouveau deux toiles énigmatiques, d'auteur et d'époque non précisés, et dont le caractère hermétique peut, là encore, paraître probable.

Voici ce qu'il nous en dit, et je vous invite à essayer comme moi d'exercer sur ces peintures toute votre sagacité:

"La seconde s'intitule "la folie victorieuse" et la première "petit vent de folie sur Saint Mathurin de Larchant".

Larchant où au moyen âge se déroulait un bien curieux pélerinage, qui se poursuit toujours de nos jours au premier lundi de Pentecôte.

"Les pèlerins venaient prier Saint Mathurin qui, né à Larchant, y avait sa sépulture depuis le IIIème siècle vraisemblablement.

Ils lui demandaient la guérison de toutes les affections mentales que le moyen âge attribuait à la possession démoniaque.

Saint Mathurin, plus puissant que le démon, l'obligeait à quitter les pauvres corps qu'il possédait et martyrisait. On prétend, mais c'est pure calomnie que j'ai tort de rééditer, que le bon saint ramenait au bien même les méchantes femmes, et que, de ce chef, sa clientèle était fort nombreuse."
(Eugène Thoison, L'église de Larchant, 1896)."

Je me dois d'avouer à ce stade que mes propres recherches à partir de ces éléments pourtant substantiels n'ont guère porté de fruit.

Après avoir cependant remarqué que l'orthographe de thoison est une ancienne version du mot toison, comme dans l'ordre de la thoison d'or, et que ce Thoison (1846-1910), qui a concentré une bonne part de ses recherches sur le vieux Gâtanais, devait comme Eugène Canseliet être une personne "bien née", je n'ai plus guère que deux observations à faire.

Saint Mathurin est un saint du Bas Empire, un saint thaumaturge qui plus est, oublié jusqu'au IXème-Xème siècle, où il fut redécouvert.


Au XIème siècle, le chapitre de Notre Dame de Paris décida de faire édifier à Larchant (Seine et Marne) une église qui serait construite sur le même plan que la cathédrale parisienne.

Pour en savoir plus sur l'histoire de ce lieu et de cette demeure, je vous invite à visiter, notamment,  le site de l'association culturelle de Larchant:

http://www.larchant.com/

Enfin, deux points me semblent devoir être encore relevés. D'abord, on peut se poser la question de savoir si ce vent de folie qui a frappé et frappe toujours Larchant peut être un vent - ou un van -
chymique.

Il me paraît que la réponse pourrait bien être affirmative, si on se réfère à notre post précédent sur La Ferté et surtout à Fulcanelli dans ses Demeures Philosophales, illustrées par Julien Champagne, au chapitre intitulé L'homme des bois.

"Mercure apparaît sous l'aspect d'un fou de cour. On le voit, coiffé du capuce à pélerine d'où pointent deux longues oreilles, tenir un caducée en guise de marotte...

Le mercure, appelé fou du Grand OEuvre, à cause de son inconstance et de sa volatilité, voit sa signification confirmée dans la première lame du Tarot, intitulée le Fou ou l'Alchimiste."


Ite missa est, Deo gratias!

Relevons finalement le fait que Larchant a inspiré plusieurs artistes, peintres et dessinateurs, dont Théodore Rousseau (1812-1867), Balthus (1908-2001), parent de l'alchimiste Stanislas Klossowski de Rola, en 1939, et notre contemporaine Anne-Marie Besnard (en 2002, 2004...), dont voici une vue de l'église de Larchant aux "Glycines", qui me rappelle la Suisse romande de la fin de mon enfance, et que je dédie à la mémoire vivante du "père aub" et de la "mère aub" de Nyon.

 

http://besnard.vitrail.free.fr/Atelier.html

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-champagne-et-larchant-83879546.html



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12 juillet 2006 3 12 /07 /juillet /2006 19:37




Nous voici, à la fin du tome premier des Demeures Philosophales de Fulcanelli, devant une maison du XVème siècle de La Ferté Bernard (Sarthe).

Le cliché ci-dessus en constitue la planche XXIV, qui remplace les planches XXI et XXII de l'édition originale des Demeures, dessinées et signées par Julien Champagne, que je reproduis également.

Après avoir longtemps souhaité découvrir d'autres clichés, plus récents et si possibles mieux colorés, de cette batisse, je puis enfin vous en proposer.

Je voudrais aussi faire remarquer que le dessin, plus précis que la photo, est sans doute aussi mieux adapté à la leçon dispensée par l'auteur, et ce même si au cas particulier la photo permet d'avoir une meilleure vue générale du monument.

Vérifions-le ensemble. Voici donc le texte de cette leçon fulcanellienne, qui commence assez inhabituellement par une allusion à l'autre ouvrage de Fulcanelli, Le Mystère des Cathédrales.

"Nous avons, en un précédent ouvrage, signalé la lutte implacable que se livrent les corps mis en contact, à propos d'un bas-relief du soubassement de Notre-Dame de Paris."

Je reviendrai ultérieurement sur ce bas-relief, dit du combat des deux natures.

"Une autre traduction du combat hermétique existe sur la façade d'une maison de bois, bâtie au XVème siècle, à la Ferté-Bernard (Sarthe).





On y retrouve le fou, l'homme à l'écot, le pélerin, images familières et qui paraissent entrer dans une formule appliquée, à la fin du moyen âge, à la décoration des logis modestes d'alchimistes sans prétention.

On y voit de plus l'Adepte en prière, ainsi que la sirène, emblème des natures unies et pacifiées, dont le sens est commenté en un autre endroit.

Mais ce qui nous intéresse surtout, - parce que le sujet se rapporte directement à notre analyse, - ce sont deux marmousets hargneux, contrefaits et grimaçants, sculptés sur les corbeaux extrêmes de de la corniche, au second étage.

Trop éloignés l'un de l'autre pour en venir aux mains, ils tentent de satisfaire leur aversion native en se jetant des pierres.

Ces grotesques ont la même signification hermétique que celle des enfants du porche de Notre-Dame. Ils s'attaquent avec frénésie et cherchent à se lapider.

Mais, tandis qu'à la cathédrale de Paris l'indication de tendances opposées nous est fournie par le sexe différent des jeunes pugilistes, c'est seulement le caractère agressif des personnages qui apparaît sur la demeure sarthoise.

Cette similitude extérieure rapproche davantage la fiction de la réalité physique, mais s'écarte résolument de l'ésotérisme opératoire.

Si le lecteur a compris ce que nous désirons enseigner, il retrouvera sans peine, dans ces diverses expressions symboliques du combat des deux natures, les matériaux secrets dont la destruction réciproque ouvre la première porte de l'OEuvre.

Ces corps sont les deux dragons de Nicolas Flamel, l'aigle et le lion de Basile Valentin, l'aimant et l'acier de Philalèthe et du Cosmopolite."

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8 juillet 2006 6 08 /07 /juillet /2006 20:44


Il y a un mystère Gaston Sauvage. A part son amitié pour Julien Champagne et Jules Boucher, son appartenance comme eux au Grand Lunaire et comme Jules Boucher toujours à la société Rhone Poulenc (alors dénommée Poulenc Frères) on ne sait presque rien de lui.

L'autre mystère ou si vous préférez le mystère dans le mystère est celui de sa présence lors de la "transmutation de Sarcelles" en 1922.

Je crois que Fulcanelli n'aurait pas toléré cette présence, si le "pape noir" du Grand Lunaire, aux activités si douteuses qu'un des membres de la secte, effrayé par cet homme qui apparemment portait bien son nom, jugera bon de se faire exorciser en quittant le groupe, avait déjà basculé du côté obscur.

Walter Grosse me dit être persuadé que ce Gaston Sauvage est le même que l'auteur de deux ouvrages parus pendant la première guerre mondiale, en 1916:

L'Allemagne historique, intellectuelle, morale, en collaboration avec Georges Fouad (Jouve), et France et Allemagne: les deux agricultures (ouvrage auto-édité).

Pour lui il ne fait pas de doute que nous ne sommes pas en présence d'un homonyme. Si tel est bien le cas, force est de mentionner que le second livre a été préfacé par un certain Fernand David...

Ecartons à nouveau courageusement le risque de l'homonymie et concluons à l'identité de ce monsieur avec un ministre de l'agriculture et élu savoyard de l'époque.

Né à Annemasse en 1869, et décédé en 1935, Fernand David a été député de la Haute-Savoie de 1898 à 1919, ministre du commerce et de l'industrie en 1912-1913, et bien entendu ministre de l'agriculture (1913, 1914-1915, 1917 puis 1930).

En 1925, il a encore été commissaire général de l'exposition internationale des arts décoratifs et industries modernes.

Et surtout, dirais-je, cet avocat franc-maçon a préfacé en 1919 un livre de Pierre Perreau, L'agriculture et la guerre. De ce point de vue, la cause semble entendue, à mon avis. Ce Fernand David est le bon.

Il figure sur la carte postale ci-dessus, qui est bien sûr l'oeuvre d'un amateur. Le cliché date de 1932, année de la mort de Julien Champagne.

D'après le site de l'association La Salévienne:

http://www.la-salevienne.org/CPA-max.php?Indcart=24

nous assistons ici à l'inauguration de la "route du Salève" (entre l'Abergement et La Croisette) financée par le couple Dina-Shillito et exécutée par le Génie de Grenoble. Au premier plan, de gauche à droite :

Ernest Britt (né en 1860), second mari de Mary Wallace Shillito,
Mary Wallace Shillito (1878-1938), mariée (le 23.06.1913 ou le 22 Janvier 1914, suivant les sources) à Paris avec Assan Farid Dina (1871-1928), veuve puis remariée avec Ernest Britt en 1930 et divorcée en 1937,
le sénateur Fernand David,
la femme de Fernand David,
M. Pinget, notaire à Cruseilles,
Paul Tapponier,
François Bonier (1874-1938). 

Pour vous montrer cependant, si besoin est, que le danger de l'homonymie est grand, voici également une oeuvre de Fernand David, consacrée à Ampère:


Mais ce Fernand David là est né en 1872 et mort en 1927. A propos de cette sculpture, j'ajouterai qu' Ampère s'appelait Antoine Marie, donc ses initiales sont AMA.

"Le hasard n'existe pas."

 

 

Pour Walter Grosse, quoiqu'il en soit, un Gaston Sauvage, né en 1897, a bien été employé comme chimiste par la firme Poulenc Frères:

 

http://fulgrosse.over-blog.com/article-2427770.html

 

Toujours d'après Walter, dans son livre auto-édité (Fulcanelli, un secret violé, Seixal, 2009), Gaston Sauvage, dont il a retrouvé une mention au recensement de la ville de Paris, en 1932, aurait été un collaborateur au laboratoire de Julien Champagne. Resté célibataire,il serait décédé en 1968.

 

 

gastongrosse1932.champagne

 

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8 juillet 2006 6 08 /07 /juillet /2006 12:41


Le Lot a été baptisé "terre des merveilles". A juste titre, sans doute, et n'oublions pas que la merveille par excellence est la pierre philosophale.

Après Figeac (voir notre post du 12 février 2006: Julien Champagne dessine le Christ), nous voici donc en la capitale des Cadourques, Cahorsins ou Cadurciens, chère à notre souvenir de lycéen du lycée Léon Gambetta de Cahors.

Mais c'est d'un autre collège qu'il s'agit ici, celui dénommé Pellegri, dont le poil ressemble donc au notre désormais, sans ommettre cependant la signification multiple de ce terme, qui peut aussi évoquer et le poële, et le feu grisou, ou follet.

La planche VIII de l'édition originale des Demeures Philosophales de Fulcanelli, due au talent de Julien Champagne, et reproduite ci-dessus, de même que ci-après la photographie correspondante de l'édition Pauvert (planche  XI), est donc consacrée à  une  "Porte du XVème siécle" du collège Pellegri à Cahors, et représente "L'arbre Sec."

Intéressons nous dans un premier temps à ce collège, sur lequel la documentation manque un tant soit peu.

http://www.cosmovisions.com/monuCahors.htm

nous apprend que "Le Collège Pellegri, fondé en 1364, et converti en habitations particulières, a conservé une jolie cour Renaissance. De cette époque datent aussi un gracieux corps de garde, la Barbacane, près de la Tour de la Barre, la mieux conservée de l'enceinte; la Maison Pezet et la Maison Roaldès."

Nous sommes là au temps de Jean XXII, "le pape alchimiste d'Avignon", auquel Eugène Canseliet a consacré un article de la revue Initiation & Science (N° 46, 1958). Le même site nous rappelle que "
Le pape Jean XXII, né à Cahors, y fonda en 1331 une Université, où plus tard Cujas enseigna le droit et où Fénelon fit ses études, et qui fut réunie en 1751 à celle de Toulouse."

Toulouse, autre cité chère à notre coeur, ville rose et de la rose, avec son lycée Pierre de Fermat...Mais Jacques Duèse, ou Jean XXII, dont je salue également et le prénom et le "bigramme", a laissé à Cahors d'autres souvenirs:

"
Le Palais de Jean XXII est une massive construction du commencement du XIVe siècle, dominée à l'un de ses angles par une haute tour carrée. D'autres maisons fortes, du même style, et des restes de l'enceinte fortifiée sectionnée de tours rondes et carrées, donnent une idée de l'aspect que pouvait avoir Cahors à cette époque du Moyen âge."

De la même époque date le plus célèbre monument de la ville, le pont Valentré, dont nous donnons aussi une reproduction:

"
Les deux rives du Lot sont reliées par plusieurs ponts, dont l'un, le Pont de Valentré, restauré au XIXe siècle, date des premières années du XIVe siècle; il supporte trois hautes et curieuses tours à machicoulis. "

 

maison verdier.champagne


Pour en venir maintenant à l'arbre sec, la leçon de Fulcanelli est la suivante:

"A Cahors, il sert d'encadrement à deux fenêtres (maison Verdier, rue des Boulevards), ainsi qu'à une porte dépendant du collège Pellegri, situé dans la même ville."


Cette maison Verdier est également appelée hotel Issala. L'hotel a été classé en 1925 précisément à cause des fenêtres de la maison en question:

http://patrimoine-de-france.com/lot/cahors/hotel-issala-51.php

 

Je vous propose ci-dessus une reproduction d'une carte postale ancienne consacrée à une de ces fenêtres, carte qui vient confirmer la réalité des dires de Fulcanelli.

 

Il semble simplement que la rue des Boulevards soit depuis devenue la rue Nationale (ou la rue du docteur Bergougnoux).



Et Fulcanelli d'ajouter:

"Tel est l'hiéroglyphe adopté par les philosophes pour exprimer l'inertie métallique, c'est-à-dire l'état spécial que l'industrie humaine fait prendre aux minerais réduits et fondus.

L'ésotérisme hermétique démontre, en effet, que les corps métalliques demeurent vivants et doués du pouvoir végétatif, tant qu'ils sont minéralisés dans leurs gîtes.

Il s'y trouvent associés à l'agent spécifique, ou esprit minéral, qui en assure la vitalité, la nutrition et l'évolution jusqu'au terme requis par la nature, où ils prennent alors l'aspect et les propriétés de l'argent et de l'or natifs."

Dans son savant volume sur Le vieux Cahors (1909, 2ème édition Girma, Cahors, 1927), Joseph Daymard consacre plusieurs pages au collège "Pélegri" dont il attribue l'origine à Raymond de Pélegry, de l'ancienne et riche famille des seigneurs du Vigan, qui vivait au XIVème siècle.

cahorspellegri.champagne



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1 juillet 2006 6 01 /07 /juillet /2006 15:24


Champagne séraphique, ou de Julien Champagne à Bernard Chauvière. C'est avec un plaisir que je souhaite vous faire partager que je reviens maintenant sur mon post du 26 février 2006, Julien Champagne et Cimiez.

J'y mentionnais déjà le nom de Bernard Chauvière, et le titre de son seul ouvrage paru à ce jour, Parcours alchimique à l'usage d'un opératif, Liber Mirabilis, Londres, 2000.

Préfacé par Roger Bourguignon, son livre publié par Jean-Marc Savary  est à la fois, suivant le préfacier, un hommage "à notre vieil ami commun décédé: Eugène Canseliet" et "à son maître disparu dans le temps sous le pseudonyme de Fulcanelli."

Roger Bourguignon ajoute ces mots: "Doreur de son métier, Bernard possède le don de dessiner et de peindre de façon innée."

On pourra vérifier la justesse de cette assertion à condition d'ouvrir ce livre, car Roger ne manque pas également de citer ces fortes paroles d'Oulougbeg (Madressa de Boukhara): "La bénédiction du Prophète soit ouverte à ceux qui possèdent la sagesse des livres."

C'est ainsi que nous pourrons alors retrouver la Sophia du médaillon installé sur le pilier séparant le portail du jugement à Notre Dame de Paris, et comparer le trait classique d'un Champagne précurseur, déjà commenté le 05 février 2006 (Julien Champagne dessine l'alchimie), à celui, plus rude et contemporain, de Bernard Chauvière.

Chauvière a en fait consacré l'essentiel de son écrit à la croix séraphique du monastère de Cimiez. A cet endroit de son oeuvre, il observe, s'agissant de cette croix:

"Trois...personnages tiennent dans la main gauche un livre fermé à l'exemple de Louis de Toulouse...

Les trois livres clos expriment la matière première de l'oeuvre extraite de son gîte minier et qui, à l'issue des trois réitérations, devient alors philosophique. Elle est ainsi symbolisée par le livre ouvert."


Pour en revenir à Cimiez, Bernard Chauvière nous confirme d'emblée  dans notre impression initiale:

"Eugène Canseliet nous rapporta que c'est en l'année 1917, alors qu'il était un tout jeune homme et qu'il résidait à Aix-en-Provence, qu'il se rendit en compagnie de Fulcanelli au Monastère de Cimiez."

Il poursuit ainsi:

"A l'extérieur, et près de l'église, se trouvait alors une colonnade torsadée faite de marbre blanc, supportant sur son chapiteau une croix sur laquelle était crucifié un séraphin. Cela suscita chez l'adepte contemporain un vif intérêt. Julien Champagne en fit un dessin."
Bernard Chauvière décrit ainsi cet angelot:

"Sur le côté midi, au centre, figure le séraphin. Il est muni de trois paires d'ailes, dont deux sont déployées le long des bras latéraux de la croix. La troisième repliée en forme d'X, recouvre les jambes du crucifié."

Pour lui, la signification de cet emblème est multiple.

"Exotériquement, il nous rappelle la stigmatisation de saint François d'Assise, qui fut ensuite admis auprès du créateur sous l'apparence d'un séraphin.

Esotériquement, il figure la partie seconde du grand oeuvre, nommée par les anciens auteurs: anciennes sublimations."

Et de préciser:

"Le feu enclos dans la terre, cette particule mondée, cette énergie, le séraphin de la croix de Cimiez nous le rappelle, par la disposition de ses deux ailes repliées en forme d'x, recouvrant ses jambes."

A ces sublimations ou aigles, Eugène Canseliet a consacré tout un chapitre de son alchimie expliquée (Pauvert, 1972).

En voici un extrait qui me semble parlant:

"Entre les deux parties, saline et mercurielle, en parfaite fusion, l'une au-dessus de l'autre, la transmission spirituelle est assurée.

La terre suffisamment pénétrée, libère son soufre ou, si l'on veut, son esprit qui passe dans le bain de mercure sous-jacent, en conséquence de cette propriété, que possède le dissolvant philosophique, d'attirer à soi, tel un aimant, tout ce qui est spirituel."

Et de mentionner lui aussi, au même chapitre, la visite faite avec Fulcanelli au monastère de Cimiez.

Sur  ce monastère, je voudrais signaler ici, en passant, la thèse récente de Virginie Malbouires: Les emblèmes du monastère franciscain de Cimiez à Nice, ANRT, 1996.

Etude sérieuse, quoique conventionnelle dans sa prudence bien universitaire, et qui conclut sans conclure au caractère possiblement alchimique des dits emblèmes.

Sur la croix séraphique de Cimiez, citons aussi cet article de la ville de Nice:

http://www.nice.fr/mairie_nice_693.html

Mais je me suis laissé dire qu'un nouveau  livre sur ce sujet, écrit lui par un alchimiste de l'école de Fulcanelli et d'Eugène Canseliet, nous permettra bientôt d'actualiser et de préciser celui de Séverin Batfroi: Alchimiques métamorphoses du mercure universel, Guy Trédaniel, 1977, déjà consacré à Cimiez...

En attendant, laissons le mot de la fin à Roger Bourguignon, à qui, quelques mois avant sa disparition, Eugène Canseliet confia:

"Cher Roger, je n'aurais pas cherché la pierre philosophale pendant plus de cinquante ans, si je n'avais vu de mes yeux la réussite de Fulcanelli.

Je ne suis tout de même pas un vieux radoteur. Croyez-moi, Roger, c'est le seul but valable sur cette terre. Il n'y en a pas d'autre!"


 

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-champagne-seraphique-83879248.html

 

chauviere09.champagne

 

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1 juillet 2006 6 01 /07 /juillet /2006 11:47


Lors de notre post du 25 février 2006, nous avons déjà traité de Julien Champagne comme Héraut mystique de Thiers, au travers d'une gravure extraite du chapitre des Demeures Philosophales de Fulcanelli qui est consacré à cette surprenante effigie.

En voici une seconde, qui constitue la planche XVII des Demeures, et est simplement intitulée: Thiers
( Puy-de-Dôme)  Maison de l'Homme des Bois (XVe siècle).


J'en profite également pour vous montrer un cliché de la maison dans son état actuel, où l'on peut voir en particulier que la chapelle cornière a disparu.

Mais l'Homme des Bois, grâce à Dieu, veille toujours sur cette demeure. Si je vous offre aussi un gros plan de ce philosophe et de l'extrémité de son bâton de pélerin, c'est que je voudrais en profiter pour revenir brièvement sur cette marotte, dont la signification profonde a déjà été soulignée précédemment.

"Le fou, disions nous finalement avec Fulcanelli, emblème humanisé des enfants d'Hermès, évoque encore le mercure lui-même, unique et propre matière des sages."

Ajoutons aujourd'hui, toujours avec cet Adepte:

"C'est cet artifex in opere dont parle l'Hymne de l'Eglise chrétienne, cet artisan caché au centre de l'ouvrage, capable de tout faire avec l'aide extérieure de l'alchimiste. C'est donc lui le maître absolu de l'OEuvre, le travailleur obscur et jamais oisif, l'agent secret et le fidèle ou loyal serviteur du philosophe.

Et c'est cette incessante collaboration de la prévoyance humaine et de l'activité naturelle, cette dualité de l'effort combiné et dirigé vers un même but, qu'exprime le grand symbole thiernois. "

Et Fulcanelli de compléter encore son enseignement relatif à ce symbole:

"Au surplus, la marotte des fous, qui est positivement un hochet..., objet d'amusement des tout petits et joujou du premier âge, ne diffère pas du caducée. Les deux attributs offrent entre eux une évidente analogie, quoique la marotte exprime, en plus, cette simplicité native que possèdent les enfants et que la science exige des sages...

Tracez un cercle à l'extrémité supérieure d'une verticale, ajoutez au cercle deux cornes, et vous aurez le graphique secret utilisé par les alchimistes médiévaux pour désigner leur matière mercurielle."

En définitive, pour l'auteur des Demeures Philosophales, le nom même de la marotte, "diminutif de mérotte, petite mère, selon certains, ou de Marie, la mère universelle, selon d'autres, souligne la nature féminine et la vertu génératrice du mercure hermétique, mère et nourrice de notre roi."

Il n'est jusqu'au grelot, accessoire des marottes de fous, ajoutera l'Adepte à la fin de son étude du grimoire du chateau de Dampierre, toujours dans les Demeures, qui n'ait lui aussi un sens caché.

 Le diable n'est décidémment pas le seul à être dans les détails, il y est sans aucun doute en excellente compagnie.

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On pourra si on veut trouver plusieurs autres images de la maison thiernoise de l'Homme des Bois sur l'excellent site des Amis de l'Alchimie:

http://alchimie-pratique.org/

 

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-julien-champagne-a-la-marotte-83879168.html


thierscpa2.champagne

 

L'origine de la demeure philosophale de Thiers reste obscure, y compris aux yeux des Thiernois, selon Fulcanelli. La seule possibilité que nous ayons trouvée mentionnée à ce jour figure au bas d'une carte postale ancienne, reproduite ci-dessous.

 

G. D'O, ô cher Grasset d'Orcet, y émet l'opinion que la maison "de l'homme des bois" fut construite en 1423 par un certain Guillaume de Bouilhé du Chariol, seigneur de Thiers.

 

Il existe une généalogie de cette famille, dont le nom est parfois aussi écrit Bouillé, voire Boulier:

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5664976k/f5.image

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5664976k/f6.image

 

Notre homme pourrait donc être, sous toute réserve, Guillaume III de Boulier ou Bouillé du Chariol, décédé en 1428, dont l'épouse puis la veuve Dame Phélipe de Montrevel, nous apprend notre généalogiste, "eut pour son lot la tour et hôtel de Tihert, situés en Auvergne."

 

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