En ce jour de Sainte Céline, par conséquent chère à Cyliani, je voudrais revenir avec vous sur un peintre ami d'Eugène Canseliet et de Julien Champagne, qui de surcroît portait le même prénom que ce dernier: Julien Mariano Ancon (1881-1943), plus connu sous le nomen de Mariano Ancon.
J'ai déjà mentionné Mariano à plusieurs reprises dans ce blog et vous ai promis d'y revenir, voici donc une première occasion de tenir parole:
http://www.archerjulienchampagne.com/article-1915348.html
http://www.archerjulienchampagne.com/article-1926044.html
http://www.archerjulienchampagne.com/article-4265443.html
Walter Grosse le cite également dans son livre sur Fulcanelli et dans son blog:
http://fulgrosse.over-blog.com/article-2407245.html
http://fulgrosse.over-blog.com/article-2434935.html
Il est même le seul à ma connaissance à avoir à ce jour rédigé un article sur cet artiste, qui fut comme Champagne un élève d'Eugène Quignolot, puis un élève de l'Ecole des Beaux-Arts de Paris, mais qui à l'inverse d'"Hubert" n'a pas eu pour l'instant les honneurs du Bénézit.
Tout ce que nous savions de lui jusqu'alors, ou presque, était qu'il exposa lors du Salon de 1929 des Artistes français, et aussi grâce à Canseliet qu'il mourut dans la misère sous un bombardement de la seconde guerre mondiale, au milieu de nombre de ses oeuvres.
Je me réjouis donc de tirer devant vous de l'oubli cette figure exemplaire de l'infortune qui parfois (et même souvent) frappe des hommes et femmes de valeur, en vous présentant ce portrait totalement inédit de Julien Champagne, réalisé en 1931 par son malheureux ami.
On pourra peut-être ainsi le comparer à d'autres représentations picturales de l'illustrateur de Fulcanelli, comme celles d'Eugène Canseliet, de Charles Nicaud ou de René Schwaller.
Le "Champagne âgé" que conserva ce dernier semble ici à la fois proche et lointain, et ressemble selon nous davantage à une caricature ou à un portrait-charge qu'à cette belle représentation, vraisemblablement fidèle, d'un compagnon estimé, sinon même aimé, alors quinquagénaire.
Ce Julien-là en tout cas nous paraît assez éloigné de celui photographié à la même époque selon Emmanuel Dufour-Kowalski, Champagne qui est, lui, animé d'une belle vitalité.
Le Champagne d'Ancon semble sinon malade ou maladif, du moins fatigué, voire usé ou miné, et l'on comprend bien à sa vue pourquoi c'est à ce moment (1931) qu'il choisit de rédiger un testament déjà évoqué:
"A ma Soeur, Madame Gaston Devaux, née Reine-Marie-Félicie Champagne, je laisse cette énumération de mes ultimes désirs et de mes dernières volontés. Et je reste persuadé qu'elle fera de son mieux pour les satisfaire aussi fidèlement qu'il lui sera possible."
A ce que l'on vient de me dire ou de me rappeler, il est probable que ce tableau de Mariano Ancon soit celui que mentionne "Hubert" à la fin de son codicille, quand il écrit à Renée (Reine):
"Actuellement je fais exécuter, à ton intention et pour qu'il te reste un souvenir de moi, mon portrait par un de mes amis...Tu conserveras cette image, que je t'offre pour qu'elle devienne ta propriété personnelle, ainsi d'ailleurs que j'en exprimerai la volonté expresse sur le châssis de l'oeuvre elle-même."
Hélas Julien Champagne ne se trompait pas sur le sort qui l'attendait, et quelques mois plus tard il quittait cette vie, dès 1932.
Aux dernières nouvelles, Reine et son mari Gaston Devaux pourraient d'ailleurs bien avoir pratiqué l'alchimie, et donc on peut imaginer qu'ils ont d'une façon ou d'une autre "coopéré" avec leur frère et beau-frère.
Pour en revenir à l'actualité de ce mois et alentours, signalons enfin un bien curieux article en ligne d'Hermophyle sur le blason de Julien Champagne:
http://hermetisme.over-blog.com/article-le-blason-de-julien-champagne-58743291.html
Champagne qui est bien présent, ainsi bien sûr que Fulcanelli et Canseliet, dans l'érudit petit livre que Philippe Cavalier vient de consacrer à Une promenade magique dans Paris (Anne Carrière, 2010), où s'étant livré à un examen serré des médaillons de Notre Dame, il conclut notamment:
"On le voit, la grille de lecture alchimique est ici tout à fait pertinente."
Et puis, saluons la belle vitalité d'une consoeur en alchimie: Née en 1917, Paule di Puccio vient chez Baglis TV de produire un entretien des plus toniques, dont le titre même nous a paru singulièrement évocateur:
L'alchimie vient du ciel.
http://www.baglis.tv/occultisme-video/alchimie/1464-alchimie-ciel.html
Laus Deo!
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