Grâce à Salilus, que nous voudrions d'emblée remercier chaleureusement, nous disposons depuis quelques jours d'une nouvelle illustration de la proximité entre Julien Champagne et Bertrand de Lesseps, que l'on voit ci-dessous photographié enfant par Nadar.
Ils ont déposé ensemble un brevet que nous reproduisons pour l'essentiel, et qui manifestement a trait au dispositif de propulsion du traîneau à hélice maintes fois évoqué, et qui est dit Ailonive.
Précisons qu'il s'agit là, à notre connaissance actuelle, du seul brevet déposé par Julien Champagne, lequel se trouve cependant établi de ce fait comme un véritable découvreur, et en tout cas un authentique inventeur.
Déposé en 1913, et agréé en 1914, ce brevet INPI (Office puis Institut National de la Propriété Industrielle) porte le numéro 469.857.
Il se rapporte précisément à un dispositif permettant d'orienter à volonté, sur une surface en mouvement, un fluide, en particulier le fluide aérien, dans le but d'augmenter le rendement de ce fluide au point de vue de la propulsion, de la sustentation, de la ventilation, etc.
Nous en produisons un résumé à la fin de cet article.
L'Ailonive, dont on voit ici une vue, avait fait auparavant l'objet d'autres brevets INPI, au nom de Bertrand de Lesseps: le numéro 426.784 de 1911, avec ce dessin industriel de profil auquel Julien Champagne n'est sans doute pas étranger, et le 442.460 (1912), où apparaît également le nom d'un certain René Le Grain.
On voit ci-dessous Bertrand de Lesseps cette année-là (1912) au volant de son traîneau, dans un cliché de l'agence Meurisse, qui me semble l'avoir confondu avec son frère Paul (Meurisse attribue même l'Ailonive à ce dernier).
Le dernier brevet concernant le traîneau me paraît être le 461.970, où le nom de Bertrand de Lesseps apparaît seul (brevet demandé en 1912, et publié en 1914).
Après le décès de Bertrand de Lesseps, mort au combat à la fin de la première guerre mondiale, en 1918, sa veuve, née Marguerite Favre, déposera à compter de 1919 un ou plusieurs autres brevets relatifs à la navigation maritime et aérienne. Comment imaginer qu'elle n'ait pas connu Julien Champagne?
http://www.editions-arqa.com/editions-arqa/spip.php?article261
Je dédie ce 290ème article du blog à la mémoire vivante de ma petite-fille Victoria, qui hélas vient de nous quitter ce jour. RIP, Victoria.
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