Grâce à Fred, nous venons d'apprendre qu'un collectionneur avisé a récemment acquis auprès d'un libraire un livre ayant appartenu à Julien Champagne.
L'ex-libris "hermeticis" de ce dernier (1906), reproduit ci-dessous ainsi qu'un autre plus récent, nous paraît en faire suffisamment foi.
Notre connaissance de la bibliothèque de notre artiste favori s'en trouve ainsi confortée, ce qui ne peut que nous réjouir.
Le rare ouvrage en question n'est en outre autre que les Trois Traités de la Philosophie naturelle dont la traduction est réputée devoir être attribuée au mystérieux P. Arnauld sieur de la Chevallerie Poitevin (Marette, 1612).
Artephius, Flamel et Synesius font tous trois partie de cette trilogie. Notons d'emblée que Fulcanelli cite cette édition dans Le Mystère des Cathédrales à propos d'Artephius et dans les Demeures Philosophales, s'agissant du même et de Flamel.
Le livre ayant appartenu à "Hubert" comporte plusieurs annotations manuscrites, dont certaines anciennes à l'encre noire, et au moins une autre à l'encre rouge, visiblement plus moderne, comme on peut le voir ci-dessus, dont l'écriture peut faire penser à celle de Champagne.
Comme Fulcanelli, Julien s'est apparemment surtout intéressé à l'essai attribué à Flamel, si l'on en croit le passage où certaine Fontaine d'eau très blanche, bouillonnant au pied d'un Chêne creux, se voit commentée par le lecteur plus ou moins anonyme comme renvoyant à la Materia prima.
"L'artiste a cheminé longtemps, écrit Fulcanelli dans le Mystère. Il a erré par les voies fausses et les chemins douteux; mais sa joie éclate enfin! Le ruisseau d'eau vive coule à ses pieds; il sourd, en bouillonnant, du vieux chêne creux. Notre Adepte a frappé le but." Et d'ajouter en note de pied de page: "Note ce chêne", dit simplement Flamel."
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