Fulcanelli reste décidément central, ces dernières semaines, dans l'actualité alchimique, et notamment celle de Julien Champagne.
Organisateur du premier colloque consacré à Eugène Canseliet, en 1999, Johan Dreue, qui fut ensuite un temps éditeur chez Archimed d'un CD-Rom sur le maître de ce dernier, nous annonce maintenant une série d'une dizaine de cahiers dévolus eux aussi à Fulcanelli.
Six d'entre eux sont dès à présent disponibles à la commande:
http://www.quint-essences.com/Categorie-parente-45/Categorie-96/Voir-tous-les-produits.html
Pour ce faire, il est loisible d'envoyer des courriels à post-scriptum@quint-essences.com, ou à contact@publipole.com.
Son premier cahier, que nous avons pu nous procurer dès à présent, laisse peu de doute sur la thèse d'ensemble qui est, ou plutôt reste, la sienne.
Selon Johan, il semble donc certain, de nouveau, que Fulcanelli ne serait autre que le physicien Jules Violle (1841-1923).
Pour Dreue, il a eu un disciple principal, Eugène Canseliet, et des condisciples successifs: Ferdinand de Lesseps, Julien Champagne, Raymond Roussel...
Naturellement, on pourra souhaiter ici que notre publiciste étaye cette thèse bien connue, et n'hésite pas à critiquer (dans le bon sens du terme) celles des autres, comme Allamanche, ou Grosse-Filostène entre autres.
Pour l'heure, sa livraison introductive nous laisse en effet quelque peu sur notre faim, de ce point de vue, si ce n'est qu'elle nous procure quelques documents inédits sur le dit Jules, et un abstract de ses oeuvres.
Violle est au demeurant au centre, également, des préoccupations actuelles de Patrick Rivière, qui avec Jean-Michel Ravenne vient de faire paraître en 2012 chez De Vecchi un fort volume sur La fascinante histoire des maîtres de l'alchimie.
Après Flamel et Paracelse, chronologiquement s'entend, Fulcanelli y est bien entendu aux premières loges. Pour Rivière aussi, il n'est autre que Jules Violle.
Au passage, relevons le fait que Patrick se pose dans cet ouvrage une question qui nous semble excellente: Qui était vraiment Julien Champagne? Hélas, il y apporte une réponse qui nous paraît des plus convenues, sans tenir apparemment aucun compte des travaux dont ce blog, en particulier, se fait l'écho depuis 2006.
Comment Patrick Rivière et Johan Dreue, chacun en ce qui le concerne, prennent-ils ou prendront-ils position sur un Fulcanelli né, suivant Canseliet, en 1839?
De quelle façon expliquent-ils que le même Eugène rapporte que Fulcanelli assista avec lui, en 1924, aux obsèques de son ami Anatole France?
Peut-être en saurons-nous davantage dans un avenir proche. Pour nous, et probablement pour nos lecteurs et lectrices, ce serait sans doute un plus.
A cet égard, Allamanche par exemple, même s'il méconnaît ou fait mine de méconnaître maintes études, nous semble pour l'instant plus cohérent.
Profitons enfin de l'opportunité qui nous est offerte de signaler la parution, encore et toujours en 2012, et cette fois aux Presses de l'Université Laval (PUL), d'un essai d'Emilie Granjon qui est intitulé Comprendre la symbolique alchimique.
http://www.pulaval.com/catalogue/comprendre-symbolique-alchimique-9774.html
Émilie Granjon est chercheure en sémiotique visuelle, théoricienne de l’art et critique d’art. Elle effectue une recherche postdoctorale (FNRS) au GEMCA (UCL, Belgique) sur la figure de l’alchimie dans l’œuvre d’Otho van Veen et, de ce fait, oriente ses recherches sur les mécanismes interprétatifs et les structures de l’imaginaire de symboliques alchimiques datant des XVIème et XVIIème siècles.
Son avis sur le sujet, tel qu'il est exposé dans ce livre, est que les images alchimiques font voir des figurations singulières, où des formes mimétiques convenues côtoient des figures insolites. Loin de la description d’un monde fantasmagorique, les images alchimiques nous montrent, non pas l’état émotionnel de leurs auteurs, mais la nature complexe de l’art que les alchimistes pratiquent.
Ces représentations étant tributaires de connaissances très spécifiques, leurs analyses par des théoriciens du visuel sont rares, peu approfondies, et surtout, elles négligent l’aspect parfois déconcertant des figures représentées.
ARCHER