Dédions cet article à la mémoire vivante de Jean Artero (1922-2010), qui a si courageusement semé tout au long d'une vie toute faite d'engagement et de discrétion. Comme nous le recommande une vieille maxime espagnole, que celui qui a donné se taise, que celui qui a reçu parle.
« Si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul ; mais, s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. »
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- Jean 12, 24-25
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Voici donc après Présence de Fulcanelli (2008) le second livre de Jean Artero, tous deux parus aux éditions Arqa:
http://www.editions-arqa.com/editions-arqa/spip.php?article11
http://www.editions-arqa.com/editions-arqa/spip.php?article74
Comme on pourra le vérifier sur le blog d'Arqa, Alchimie de Lesseps (2010) figure en bonne compagnie dans les dernières publications de notre éditeur marseillais, puisque Thierry Garnier nous propose également une belle biographie d'Eugène Canseliet par Cédric Mannu, bio que nous avions déjà signalée pour son intérêt, et sur laquelle d'ailleurs nous pourrions revenir prochainement, ainsi qu'une série de Correspondances alchimiques présentées par François Trojani.
http://www.editions-arqa.com/editions-arqa/spip.php?rubrique3
Dans cette plaquette richement illustrée, comme les quelques clichés joints vous permettront de le penser avec moi, Artero nous présente une petite synthèse actualisée de nos connaissances sur les relations étroites ayant existé entre la famille Lesseps et l'alchimie, au travers notamment de l'amitié qui a réuni Bertrand de Lesseps et notre Julien Champagne favori.
Garnier a profité en particulier des clichés inédits produits par certains de nos amis, comme Maurice Louxor ou François Vaudescal, pour se livrer à un astucieux montage photographique qui illustre la couverture d'Alchimie de Lesseps.
Naturellement le fameux traîneau à hélice, surnommé ou dénommé Ailonive, qui plut tant à Raymond Roussel, fait ici l'objet d'un développement historique aussi complet que possible, et Jean n'hésite pas à en montrer également toute la dimension symbolique.
Qu'il ait matérialisé en quelque sorte la proximité entre Champagne et Lesseps, reste en effet indubitable, d'autant qu'Artero produit certains des écrits de Julien et Bertrand à son sujet.
C'est ainsi Bertrand lui-même qui, pour la première fois, nous présente et l'Ailonive et l'hôtel particulier des Lesseps, avenue Montaigne à Paris, en 1913.
Mais Jean nous détaille également d'autres aspects de la quasi-familiarité qui unit Bertrand de Lesseps et Julien Champagne, comme cette incroyable recommandation, datée elle, de 1917, quelques mois seulement avant la disparition "au front" de son auteur, qui fut aussi un des héros des ailes françaises.
Sur les motivations probables de ce billet, permettez-moi de vous renvoyer pour l'instant à Alchimie de Lesseps. Vous avez dit autorités espagnoles, cher Bertrand?
Oui, Comme l'avait pressenti Jacques-Henri Lartigue, passager et photographe de l'Ailonive, Bertrand de Lesseps s'est comme Julien Champagne voué à la quête alchimique.
Dans Alchimie de Lesseps, vous découvrirez ainsi sur les clichés du traîneau, et sur l'agrandissement que j'ai inclus dans cet article, Henri Steineur, qui fut un des mécaniciens de l'Ailonive, mais aussi un compagon d'alchimie de Julien Champagne.
Vous y trouverez également ce portrait de Max Roset par Julien Champagne en 1906, quelques mois avant que tous deux ne rejoignent le laboratoire d'alchimie de la rue Vernier, laboratoire qui fut mis à leur disposition par la famille Lesseps, "l'ami Max" à qui Julien dédicacera affectueusement une photo de lui, posant sur l'Ailonive et avenue Montaigne.
C'est d'ailleurs Cédric Mannu qui présenta cette photo pour la première fois, dans sa thèse sur Eugène Canseliet philosophe hermétique, déjà évoquée dans ce blog et dont vous trouverez une reproduction dans l'article que nous avons consacré à cette thèse.
Cédric qui est aujourd'hui publié par Thierry...
Enfin, comme le blog d'Arqa s'en est fait l'écho, Alchimie de Lesseps revient sur le "mythe" (dans le sens positif du terme) de la Fraternité d'Héliopolis à laquelle Fulcanelli, visiblement si proche des Lesseps, Eugène Canseliet, Julien Champagne, et peut-être d'autres comme Max Roset et Henri Steineur ne sont pas étrangers, au travers spécialement d'une correspondance conservée par la famille de Champagne, et qui semble remonter à l'année de parution du Mystère des Cathédrales (1926).
En voici un extrait: "Quant à jouer un rôle quelconque dans le monde, à moins que ce soit par les ouvrages que je laisserai, et la Fraternité d'Héliopolis, dont je suis le chef inconnu, l'âge et la santé ne me le permettent pas. C'est à revivre maintenant dans mes oeuvres que je tâche de m'appliquer..."
Avant de vous quitter, provisoirement j'espère, je vous annonce comme une autre bonne nouvelle la mise en souscription par Bernard Allieu et les éditions des trois R de La vie minérale de Julien Champagne, dont la parution reste prévue avant les fêtes:
http://www.les3r.fr/Editions_les_3_R/Editions_Les_3_R_-_Accueil.html
Ces ouvrages sont désormais en vente également dans certaines des meilleures librairies spécialisées, comme Cadence à Lyon, ou à Toulon La Table d'Hermès:
http://www.eklectic-librairie.com/troisr04-champagne-jean-julien-la-vie-minerale-etude-de-philosophie-hermetique.html
Je voudrais aussi vous signaler tout l'intérêt d'un alchimique projet de quelques uns de nos amis suédois, tout simplement intitulé Le Grand OEuvre:
Enfin, réjouissons-nous avec Marc-Antoine Charpentier et sa si musicale Pierre philosophale:
http://videos.zoki.com/video_DgHfYcqAyOM.html
Que Sainte Lucie...et Marie-Madeleine nous viennent en aide. Bonne fin d'année a tutti, et a tutti bon début d'année.
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