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  • : Site consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.
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...consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.


Peintre et dessinateur, Julien Champagne est surtout connu de nos jours pour avoir illustré les ouvrages de Fulcanelli, un mystérieux alchimiste contemporain.

Et pourtant, il figure au Bénézit, la "Bible" internationale des créateurs. Et suivant son ami Eugène Canseliet, il fut bien un maître du pinceau et du crayon.

C'est à la découverte de cet artiste méconnu, mais profondément attachant, que je voudrais vous inviter. Je voudrais aussi vous demander de ne pas hésiter à enrichir mes articles de vos propres commentaires et de vos découvertes personnelles.

Bon voyage donc au pays légendaire de Julien Champagne.

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14 octobre 2006 6 14 /10 /octobre /2006 19:45


Voici sans doute avec celui de notre ami espagnol Otero (Julien Champagne et le Bec Hellouin, 24 août 2006) et bien sûr celui de Geneviève Dubois un des meilleurs livres sur Fulcanelli qui soient parus à ce jour.

Ma fée Clochette à moi me souffle d'ailleurs dans l'oreille que cette série-là n'est pas prête de s'achever. Elle pourrait même s'allonger dans les prochains mois et les prochaines années.

Mais est-il de mauvais livres sur cet alchimiste? Personnellement je ne le crois pas, s'y intéresser c'est un peu déjà comme une sorte de grâce, à mon avis, un peu du même genre que celle qui nous pousse en général à l'étude de l'alchimie...

Quoiqu'il en soit, le travail de Frédéric Courjeaud: Fulcanelli, une identité révélée (Claire Vigne, 1996) s'avère remarquable à plusieurs égards, comme au demeurant bien d'autres de cet éditeur dont on peut à bon escient selon moi regretter la disparition prématurée.

On n'est pas forcé pour autant d'adhérer de façon inconditionnelle à la thèse de Courjeaud, qui finalement nous propose d'identifier Fulcanelli à l'astronome Camille Flammarion (1842-1925).

Il n'en demeure pas moins qu'il a su mettre...en lumière certains aspects peu connus de la biographie et de l'oeuvre d'un homme dont l'attrait pour l'ésotérisme était connu, certes, mais dont beaucoup ignoraient jusqu'à ce que Frédéric l'écrive que ce "ponte" de la Société Astronomique de France avait aussi participé à une toute autre aventure: celle de la Société Alchimique de France.

Autre SAF donc, dont la juxtaposition à la première s'avère conforme, il nous faut bien le noter, à l'esprit qui est celui même de l'hermétisme: "as above, so below."

J'avais d'ailleurs - il y a déjà dix ans, comme le temps passe, aurait mélancoliquement  constaté Robert Brasillach - eu le plaisir de m'entretenir de son livre avec Frédéric Courjeaud, qui en me recevant chez lui m'a fait le plaisir de me le dédicacer.

Bref, un auteur sympathique, et un livre méritoire dont on peut regretter qu'il n'ait pas eu plus d'écho, ni de suite connue, car notre professeur d'histoire nous propose là une étude admirablement construite et particulièrement bien écrite sur les divers "fulcanellisables".

Et avant de coaguler sur Camille Flammarion, il se livre à un vigoureux solve des prétendants que pour lui il convient d'écarter résolument.

Parmi ceux-ci, car bien entendu nous y arrivons sans coup férir, un certain Julien Champagne, que Courjeaud appelle Jean-Julien Champagne, et auquel il consacre tout un chapitre de son essai.

Hélas, trois fois hélas, Frédéric dans ces quelques pages déploie toute son énergie à pulvériser - sans doute à juste titre - la thèse soutenue par Robert Ambelain puis par Geneviève Dubois selon laquelle Fulcanelli est Champagne.

Et de ce point de vue, d'ailleurs, il est convaincant à mes yeux. Mais voilà, il est manifeste dès le début de son argumentation qu'il ne s'est pas vraiment soucié de faire des recherches sur le peintre:

"De J.J. Champagne, nous savons peu de choses." Et notre ami enchaîne approximations et erreurs.

"Il serait surprenant qu'un enfant né en proche banlieue parisienne, d'une famille aisée, ait attendu l'âge de sept ans pour admirer une cathédrale gothique." Soit, mais Julien Champagne, dont le père était cocher, est-il vraiment issu d'un milieu bourgeois?

"Il étudia les Beaux-Arts", exact, mais quelle imprécision!

"Il  fit partie du groupe des Veilleurs dans les années (dix neuf cent) vingt, où il rencontra certainement Schwaller de Lubicz." Oui, il fut dans l'orbite de ce groupe, mais sa rencontre avec Schwaller remonte à 1913.

Et pour finir, le poncif que pour ma part je trouve pour le moins réducteur: " La fin de sa vie fut misérable, minée par l'alcool, la drogue et la gangrène, qui l'emporta au mois d'août 1932." Imagine-t-on un instant son ami Eugène Canseliet conserver son estime à un tel déchet?

Dans sa hâte simplificatrice, Frédéric Courjeaud va même jusqu'à cautionner sur Julien Champagne les affirmations d'Ambelain qu'il dénonce par ailleurs:

"Ces renseignements peu glorieux sur l'exacte personnalité de Champagne nous sont donnés par Ambelain."

Quel dommage, quelle tristesse! En définitive, Coujeaud, avec d'excellentes intentions sans aucun doute, non seulement ne nous apporte rien de neuf sur notre peintre et dessinateur, mais contribue bien involontairement, je l'admets volontiers, à son occultation.

Pour reprendre son expression même: Solve!



Et pour terminer sur une note positive, voici sur Camille Flammarion deux passages percutants du livre de Thierry Emmanuel Garnier: Sur les remparts de Saint Jean d'Acre (Arqa, 2005).

Le premier est de Thierry lui-même:

"Camille Flammarion, astronome français certes, mais aussi grand hermétiste et médium hors pair étudia dans Les Phénomènes de la Foudre (Paris, 1905) les propriétés de celle-ci.

Il indique page 240 de son ouvrage qu'un des effets les plus curieux produits sur les métaux qu'elle frappe, concerne la polarité magnétique que la foudre communique à des objets de fer et d'acier, quels qu'ils soient.

L'aimantation occasionnée dans certains cas étant si forte que certains objets foudroyés étaient capables de soulever trois fois leur poids.

Ces précisions de détail n'étant pas sans un rapport certain avec diverses expérimentations que le savant mena à Juvisy-sur-Orge et dont il ne fit jamais officiellement état."

Le second extrait du même livre serait dû à "AA":

"Qui peut encore supposer qu'il eût été envisageable de pratiquer l'autopsie d'une biographie pour jeter en pâture à la foule ignorante le message non altéré de l'universelle Rose+Croix et des authentiques  Frères d'Héliopolis.

Camille Flammarion fut de ceux qui surent préserver jusqu'à la transparence l'ubiquité de son anonymat."

 

FC.champagne

 





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commentaires

C
En ce qui concerne l'identification entre Flammarion et Fulcanelli, quelques éléments supplémentaires, dont certains fort étranges, sont venus appuyer notre thèse. Si vous êtes intéressé, je vous les communiquerais.<br /> En ce qui concerne Champagne, j'ai effectivement peu de renseignements sur lui mais je suis preneur.<br /> Quant à Anatole France, je confirme que Flammarion le connaissait  très bien.
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A
Merci, Frédéric Courjeaud, pour ce commentaire. Je me réjouis d'abord de vous trouver parmi les lecteurs de ce blog.Ensuite, je voudrais en profiter pour répéter tout le bien que je pense de votre livre. Je me souviens très bien de notre entretien d'il y a quelques années et de certain café que nous avons savouré ensemble.Evidemment, Anatole France, Camille Flammarion et Fulcanelli se connaissaient. Mais comme vous l'avez compris, tel n'est pas l'objet direct de ce blog, consacré à Julien Champagne.Cela ne nous empêchera pas bien entendu de rester attentifs à tout fait nouveau sur l'énigme "fulcanellienne", et je me propose de vous le confirmer par ailleurs.Votre honnêteté, enfin,  vous honore à nouveau, vous me dites peu connaître JulienChampagne, et bien j'espère que les quelque deux cents articles que j'ai commis jusqu'à présent sur cet artiste pourront contribuer à vous éclairer sur ce cher "Hubert."
R
Camille Flammarion, et pourquoi pas ?Lisant son dernier ouvrage je m'étais dit "mais dis-donc, il en savait des choses, pour un scientifique..."Toujours autant de plaisir à vous lire, Archer. Merci encore de partager vos recherches avec nous.Amicalementrus
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A
Merci à vous, Rus, de continuer à lire ce blog. Sur Camille Flammarion...Courjeaud parvient effectivement à le relier (entre autres) à Julien Champagne au travers de Schwaller et des Veilleurs.Et il y a aussi, semble-t-il, la Société Théosophique. Peut-être aurons-nous donc l'occasion revenir sur cette relation Champagne-Flammarion.Mais je trouve aussi, s'agissant de Fulcanelli, qu'il y a un petit décalage chronologique, entre l'Adepte, d'une part (ca1839-ca 1930) et Camille (1842-1925).Je note également que la notoriété de Flammarion était telle, en 1918, qu'il n'eût pas dû estimer avoir à apprendre son âge à Eugène Canseliet à ce moment là.De même Frédéric me semble ne rien dire sur des relations entre Flammarion et Anatole France, ami pourtant de Fulcanelli.Enfin et surtout peut-être, quelque soit la profondeur de la culture de notre astronome, je le vois mal pour l'instant avoir en physico-chimie comme en architecture une érudition comparable à celle de l'auteur du Mystère et des Demeures.Ceci dit, une surprise est toujours possible, c'est d'ailleurs un des charmes de la recherche.
C
Si notre mémoire ne nous trahit pas, Frédéric Courjeaud est bien le seul à avoir tenu compte du heaume (AUM) au panache dans son interprétation de l’écu final.<br />  <br /> <br /> Il est peut-être utile de rappeler ici l’immense admiration, l’idolâtrie même de Roussel pour Flammarion. Par exemple, il rapporta d’un déjeuner à Juvisy, un biscuit qu’il conservera dans un écrin en forme d’étoile.<br />  <br /> <br /> Sur un exemplaire d’« Impressions d’Afrique », il écrira : «  C’est sous le coup d’une enthousiaste exaltation provoquée par la lecture de l’incommensurable livre « Le Monde avant la création de l’homme » que j’écris cette dédicace au génial Camille Flammarion. » Dans la dédicace d’un exemplaire de « Locus Solus » à Madame Flammarion, il se dira toujours « Flammarionolâtre ».<br />  <br /> <br /> Il a emprunté, semble-t-il, certains thèmes à l’auteur d « Uranie »,  de « Lumen » et de « Stella ».<br />  <br /> <br /> Dans « L’Etoile au front », le petites jumelles indiennes marquées d’un « Tika » ne sont-elles pas des jumelles Flammarion ? etc, etc.<br />  <br /> <br /> Nous en profitons pour dire à Ornithorynque qu’il peut lire sans crainte toute l’œuvre du grand « <br /> La Classe<br />  », aucune messe noire et diablerie de ce genre chez lui.<br />  <br /> <br />  De plus son histoire de livre sorti du rayon ressemble étrangement aux deux premières pages des « Estats et empires de la lune » de Cyrano de Bergerac.<br />  <br /> <br />                                                     RDC<br />  <br />
Répondre
A
Je laisse à Ornythorynque la liberté de répondre à RDC (cosy ray), s'il le souhaite bien entendu.RDC, merci de ces commentaires, pour la partie qui me concerne. Je n'ai pas vérifié si Courjeaud est ou non le premier à traiter du heaume de l'écu final du Mystère des Cathédrales de Fulcanelli.Mais je suis tenté de vous faire confiance, en particulier sur ce point, qui nous renvoie bien sûr à Tiphaigne de la Roche et à sa "crème d'aum":http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles-Fran%C3%A7ois_Tiphaigne_de_La_RocheJ'enregistre bien entendu l'interaction Roussel-Flammarion. Dans l'état actuel des choses, je voudrais dans un premier temps pouvoir revenir, au delà des liens indirects, comme celui avec Jules Verne, sur des relations quasi directes entre Julien Champagne et Roussel.Dans quelle mesure Zo est-il ou non le Champagne de Roussel? Mais je n'ai pas, d'évidence, l'intention d'exclure du champ d'investigations le distingué professeur Volcan...