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  • : Site consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.
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...consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.


Peintre et dessinateur, Julien Champagne est surtout connu de nos jours pour avoir illustré les ouvrages de Fulcanelli, un mystérieux alchimiste contemporain.

Et pourtant, il figure au Bénézit, la "Bible" internationale des créateurs. Et suivant son ami Eugène Canseliet, il fut bien un maître du pinceau et du crayon.

C'est à la découverte de cet artiste méconnu, mais profondément attachant, que je voudrais vous inviter. Je voudrais aussi vous demander de ne pas hésiter à enrichir mes articles de vos propres commentaires et de vos découvertes personnelles.

Bon voyage donc au pays légendaire de Julien Champagne.

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25 septembre 2006 1 25 /09 /septembre /2006 07:33


Après notre dernier article sur le manoir lexovien de la salamandre (Etoile de Champagne, 23 septembre 2006), dont nous avions alors franchi la porte, poursuivons sans nous désunir notre chemin de promenade vers le premier étage.

"Au premier étage du manoir de Lisieux, nous explique Fulcanelli dans ses Demeures Philosophales, et taillé dans le pilier gauche de sa façade, un homme d'aspect primitif soulève et paraît vouloir emporter un écot d'assez forte dimension."

Intitulée L'Homme à l'écot du poteau cornier, la planche correspondante, dessinée par Julien Champagne, porte dans l'édition originale des Demeures le numéro IV et est remplacée dans
l'édition Pauvert par une photo sensiblement différente (planche VII).


Ce symbole, qui semble fort obscur, cache cependant pour Fulcanelli le plus important des arcanes secondaires de l'alchimie.

"L'écot dont s'est saisi cet artisan d'un autre âge ne paraît guère devoir servir qu'à son génie industrieux. Et pourtant, c'est bien là notre arbre sec."

Tel est, précise-t-il bientôt, l'hiéroglyphe adopté par les philosophes pour exprimer l'inertie métallique, c'est-à-dire l'état spécial que l'industrie humaine fait prendre aux métaux réduits et fondus.

"L'ésotérisme hermétique démontre, en effet, que les corps métalliques demeurent vivants et doués du pouvoir végétatif, tant qu'ils sont minéralisés dans leurs gîtes.

Il s'y trouvent associés à l'agent spécifique, ou esprit minéral, qui en assure la vitalité, la nutrition et l'évolution jusqu'au terme requis par la nature."

Au contraire, ajoute-t-il, les minerais qui ont subi le grillage et la fusion ne possèdent pas d'agent vital propre.

"Les sages nous disent qu'ils sont morts, du moins en apparence, parce qu'il nous est impossible, sous leur masse solide et cristallisée, d'évertuer la vie latente, cachée au profond de leur être.

Ce sont des arbres morts, bien qu'ils recèlent encore un reste d'humidité, lesquels ne donneront plus de feuilles, de fleurs, de fruits, ni surtout, de semence."


Que faire à ce stade? Fulcanelli explique que la réincrudation qu'il s'agit opérer ne peut consister en un retour pur et simple du métal à son état primitif.

En effet, rappelle-t-il, suivant un axiome philosophique souvent énoncé, les corps n'ont point d'action sur les corps. Seuls les esprits sont actifs et agissants.

"L'animation du métal est réalisée par cet agent vital dont nous avons parlé. C'est lui l'esprit qui s'est enfui du corps lors de sa manifestation sur le plan physique;

c'est lui l'âme métallique, ou cette matière première qu'on n'a point voulu désigner autrement, et qui fait sa résidence dans le sein de la Vierge sans tache."

L'animation du métal, conclut-il, vitalisation de l'arbre sec, est donc à proprement parler la résurrection du mort.


Souvenons-nous que nous avons déjà rencontré, il y a tout juste un mois, l'arbre sec et l'arbre vert lors de notre examen  de la première série des caissons alchimiques de la galerie du chateau de Dampierre-sur-Boutonne (De Diane de Poitiers à Champagne, 26 août 2006).

Pour sa part, Eugène Canseliet, dans l'article de son recueil Alchimie (Pauvert, 1964) consacré à l'arbre alchimique est à son tour revenu sur le thème de l'arbre sec:

"Faut-il voir dans le chaos dont parlent les alchimistes, - et que Dieu garda sur la terre comme une parcelle précieuse de la matière primordiale, à la disposition des hommes de bonne volonté, faut-il voir dans ce chaos, cet arbre de la vie qu'on rencontre si fréquemment dans l'imagerie alchimico-religieuse?

Certes oui, parce qu'il se complète, dans l'hermétique réalisation, de l'arbre sec, hiéroglyphe du corps mort et privé d'âme, qu'il lui faudra ressusciter et animer par son eau vive.

Sur les deux parties opposées du petit monde philosophal, l'un ne saurait croître sans l'autre, tandis qu'ils poussent séparément leurs racines, le premier dans le ciel, le second au sein de la terre."


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