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  • : Site consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.
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...consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.


Peintre et dessinateur, Julien Champagne est surtout connu de nos jours pour avoir illustré les ouvrages de Fulcanelli, un mystérieux alchimiste contemporain.

Et pourtant, il figure au Bénézit, la "Bible" internationale des créateurs. Et suivant son ami Eugène Canseliet, il fut bien un maître du pinceau et du crayon.

C'est à la découverte de cet artiste méconnu, mais profondément attachant, que je voudrais vous inviter. Je voudrais aussi vous demander de ne pas hésiter à enrichir mes articles de vos propres commentaires et de vos découvertes personnelles.

Bon voyage donc au pays légendaire de Julien Champagne.

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15 août 2006 2 15 /08 /août /2006 16:25

HCAdelarocha.champagne

henricotonalvart.champagne

Avec Henri Coton, dit Coton-Alvart, nous avons affaire à un homme qui semble plutôt hostile à Julien Champagne, Eugène Canseliet et même Fulcanelli, autant le dire d'emblée.

Ce n'est pas à mon avis une raison suffisante pour ne pas évoquer sa mémoire, et outre celle de l'objectivité nécessaire, j'en vois plusieurs.

D'abord, il a connu semble-t-il Julien Champagne. Je dirai aussi que son parcours d'alchimiste est de qualité, et que son oeuvre mérite d'être connue, au delà même du "cercle des
philosophes."

Et puis, il fumait le calumet de la paix...

Dans son livre Fulcanelli dévoilé, Geneviève Dubois en dit quelques mots à propos de la fraternité des Veilleurs de René Schwaller (voir notre post Champagne par Geneviève Dubois du 13 mai
2006):

"Le chimiste et astrologue Henri Coton dit Alvart...eut pour disciple le docteur Emerit. Henri Coton naquit en 1894 et décéda en 1988.

Il quittera rapidement les Veilleurs pour se réfugier dans une solitude salutaire qui lui permit de menter à bien ses travaux alchimiques. Il obtint la pierre selon un témoin qui le connut
pendant quinze ans."

Mais voilà, dans la revue Avec Regards (N°2, ca 1991), Geneviève Dubois ajoutera :

"Dans le cercle extérieur des "Veilleurs", on trouvait un curieux personnage, qui en son temps défrayait la chronique. L'artiste-peintre Jean Julien Champagne avait rencontré René Schwaller à
Paris en 1913, à la "Closerie des Lilas", célèbre brasserie de Montparnasse. C'est là qu'il lui avait montré un manuscrit de Newton concernant l'alchimie.

Il faut dire que Champagne s'intéressait à cette science depuis son adolescence et qu'il avait toujours eu un laboratoire. Comme Schwaller et son groupe des Veilleurs était entièrement tourné
vers cette occupation, le contact s'établit malgré le peu de sympathie que Champagne inspirait à Aor...

Les Frères d'Elie furent donc liés à Champagne qui, lui, travaillait pour les de Lesseps et avait pris, en 1915, pour disciple le jeune Eugène Canseliet...

A l'époque, tous se rendaient à la Librairie du Merveilleux, 35 rue de Rennes à Paris où ils pouvaient échanger fructueusement avec le libraire Pierre Dujols, érudit, alchimiste et descendant des
Valois. C'était un ami intime de Champagne qui avait aussi une amitié très forte pour l'associé de Dujols, Thomas qui fut tué en 1914 et qui était maçon.

Henri Coton-Alvart dira plus tard sa grande admiration pour Dujols qu'il considérait comme un maître en matière d'alchimie, et son mépris pour Champagne."

Il faut dire que Pierre Dujols a même, selon Dubois, été le maître en alchimie d'"Alvart". En tout cas, il paraît établi à ses yeux qu'Henri Coton connaissait Julien Champagne.

http://www.eklectic-librairie.com/ArticlesAuteurs/GenevieveDubois.htm

deuxlumieres.champagne


Mais qui est l'"adepte" Henri Coton? Fils d'une émailleuse et d'un sculpteur, peintre-héraldiste, il entrera par la suite comme ingénieur chimiste à la Société alsacienne des explosifs.

Dans un des livres qu'Alexandra Charbonnier a consacré à Oscar Vladislas de Lubicz Mislosz (1877-1939), le poète lituanien grand ami de René Schwaller (O.V. Milosz, L'Age d'Homme, 1996), Henri Coton apparaît bien dans le cercle intérieur des Veilleurs, les frères d'Elie, et Alvart y est son nomen mysticum, comme Aor y est celui de Schwaller.

Il les quitte en 1921 pour suivre sa propre voie. De 1927 à 1935, il apparaît ensuite dans l'entourage de Paul Le Cour et de sa revue Atlantis. Il semble alors avoir cantonné ses apparitions
publiques à certains salons, comme celui de la toujours inévitable Nathalie Clifford Barney, à Paris, ou à Nice celui de Maurice Prozor.

Il s'était retiré de la vie active à Taillebourg, dans les Charentes, mais possédait aussi un laboratoire d'alchimie près de Saint-Paul de Vence, dans les Alpes Maritimes. Pour Geneviève Dubois,
il  aurait accédé à l'adeptat dans les années 1970.

Henri Coton a peu publié de son vivant, et c'est son disciple en alchimie Henri La Croix Haute - le Dr Emerit étant surtout astrologue - qui a rassemblé une partie de ses écrits dans le recueil
intitulé Les deux lumières (Dervy, 1996), puis dans son volume Propos sur Les deux lumières (Le Mercure Dauphinois, Geneviève Dubois éditeur, 2001).

Notons également qu'Alvart paraît avoir inspiré beaucoup des pensées développées par son ami Robert Hollier, un médecin aveugle de Lyon qui fut président d'Atlantis, dans son livre Tohu Bohu (Omnium Littéraire, 1972).

propos.champagne

Dans le livre qu'il a consacré à René Schwaller (Dervy, 2003), Erik Sablé affirme que Coton fut en fait vice-président des Veilleurs (le président en étant René Bruyez). Le même Coton en aurait
bien fait partie du cercle intérieur de 12 membres, que Sablé dit s'être appelé "Les Frères de l'Ordre mystique de la résurrection."

Pour lui, c'est sans doute Alvart qui fut à l'origine des connaissances de Schwaller en alchimie.

Avant de quitter Henri Coton, dont on souhaiterait savoir plus, notamment quant à ses rapports avec Julien Champagne, qu'ils fussent ou non mauvais, voyons ce qu'il pensait du Grand OEuvre
alchimique:

"Le monde créé contient en lui un principe hostile qui a provoqué l'événement qualifié de chute. Ce monde montre en toutes ses parties un dramatique mélange de vie de mort, de sagesse et d'absurdité. La notion centrale de l'hermétisme est l'intervention efficace, curative et prépondérante de l'unité manifestée pour surmonter le facteur pathogène du monde.

Mystiquement, c'est le Christ (Louis Cattiaux, dans son admirable Le Message retrouvé, ne dit pas autre chose, lui qui réalisa le Grand-Œuvre sans faire de bruit) ; physiquement, c'est la pierre philosophale. Elle existe partout présente, car sans une étincelle de cet agent, il n'y aurait ni vie ni permanence.

La pierre philosophale n'est ni une création ni une fabrication de l'alchimiste. Tout ce que celui-ci peut faire est de la prendre là où elle est, la rassembler, la séparer de sa gangue, la purifier, la placer dans son vaisseau et suivant le cas l'administrer à qui en bénéficiera ou la renvoyer dans sa pureté de lumière au monde céleste d'où elle est venue. »

http://www.france-spiritualites.com/PHenriCotonAlvart.html

Et pour ne pas terminer  cette première approche des liens entre Alvart et "Hubert" sur un...lien informatique, mentionnons l'amitié qui unit les Coton et les Celli, Rose Celli, qui en 1925 eut le prix Fémina,  était une amie de la comtesse Prozor, et son compagnon, le peintre Elmiro Celli (vers 1870-1954), fut un frère d'Elie.

Les Celli furent également proches de Milosz (Pierre d'Elie) et des Schwaller (René Schwaller aurait aidé le peintre, comme il aida Carlos Larronde). On trouve d'ailleurs un tableau d'Elmiro en couverture de l'ouvrage d'Isha Schwaller, La lumière du chemin, dont je reproduis ici l'image anglo-saxonne. Ce tableau a fait partie de la collection d'Aor et d'Isha. Son titre? "La voie de la lumière".

 

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-d-henri-coton-a-champagne-123372019.html

 

chemindelumiere.champagne

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commentaires

W
HCA avait donné à chacun de ses disciples et de ses amis des éléments de ses travaux et recherches. Sans doute cela était suffisant pour permettre à chacun de travailler sur l'oeuvre.<br /> Le problème c'est que certains n'ont rien trouvé de mieux que de publier ses travaux en rompant le pacte moral qui accompagnait leur détention. C'est triste à tous les points de vue.
Répondre
R
Merci pour ces passages assez peu connu de la vie de Henri Coton.<br /> Pour ce qui me concerne, j'ai trouvé l'ouvrage "Deux lumière" trop intello, donc dénué de portée didactique.<br /> Je ne pense pas que les alchimistes d'avant le XXe siècle aient pu avoir autant de préoccupations philosophiques ou spirituelles, les vraies alchimistes étaient, pour la grande majorité, des "labourants" trop préoccupés à entretenir le feu de leurs fourneaux ou à potasser les vieux grimoires, pour perdre leur temps en vaines spéculations. <br /> En revanche je possède une copie manuscrite d'un carnet de notes du Dr Emerit qui, sous la direction de son maitre Henry Coton, a effectué un certain nombre d'opérations par voie sèche ayant une similitude troublante avec le manuscrit de Dujols publié dans "Propos sur la chrysopée", tant au niveau opératoire qu'au plan des matériaux mis en œuvre.<br /> Je voudrais ici faire une remarque, dans les deux manuscrits que je viens de citer, la matière première, le vieux dragon écailleux est nommé et, hélas, ce n'est pas du tout la stibine chère à Canseliet. <br /> Encore un mot, je ne voudrais pas paraitre irrévérencieux à l'égard de Fulcanelli, mais toujours à propos de la matière première des vieux adeptes, il ignore la véritable signification du mot "Kohl", on peut le vérifier dans "Le Mystère des Cathédrales" que je cite :<br /> "On sait que les alchimistes du XIVe siècle appelaient Kohl ou Kohol leur médecine universelle, des mots arabes al cohol, qui signifient poudre subtile, terme qui a pris plus tard, dans notre langue, le sens d’eau-de-vie (alcool). En arabe, Kohl est, dit-on, l’oxysulfure d’antimoine pulvérisé, qu’emploient les musulmanes pour se teindre les sourcils en noir. "<br /> Il est regrettable que le grand maître n'ait pas pris la peine de vérifier la signification du mot Kohl à la source !<br /> Je voudrais plutôt croire qu'il fut "envieux" au point de négliger ce détail d'une extrême importance.<br /> En arabe Kohl ou plus exactement Khohl, signifie "Noir" tout simplement, et naturellement El Khohl se rapporte à cette poudre subtile dont les femmes orientale se servent pour maquiller leurs paupières.<br /> Cette distinction permet de découvrir d'une manière radicale le nom de la véritable matière première, il suffit d'aller dans les souks marocains par exemple, pour s'en procurer; et, effectivement, il ne s'agit pas de stibine.<br /> Je me suis laissé abusé durant des années, Canseliet y est probablement pour une grande part.
Répondre
A
Merci Ano.
A
A l'attention de Rahanim. Il est grand dommage et malhonnête de tronquer les phrases de Fulcanelli. "On sait que les alchimistes du XIVe siècle appelaient Kohl ou Kohol leur médecine universelle, des mots arabes al cohol, qui signifient poudre subtile, terme qui a pris plus tard, dans notre langue, le sens d’eau-de-vie (alcool). En arabe, Kohl est, dit-on, l’oxysulfure d’antimoine pulvérisé, qu’emploient les musulmanes pour se teindre les sourcils en noir. " OUI mais il faut aussi donner la suite : "Nous serions certainement du même avis, si nous ignorions qu’il n’entrait pas la moindre molécule de stibine dans le playophthalmon des Grecs (sulfure de mercure sublimé), le Kohl des Arabes et le<br /> Cohol ou Cohel des Turcs."
A
Merci Rahamim de ces informations et opinions diverses.
A
bonjour trés intérréssant...je voudrais vous donner une petite anectode sur coton-alvart.Pendant la vie de coton , il y a avait une rumeur qui dissait qu'il l'avait obtenu la pierre.Aprés la mort de se dernier , la rumeur est aller jusqu'a l'armée, L'armée a réquisitionner et mis son sous quarantaine son laboratoire .Bien sure , l'armée "ignorant", ont trouver beaucoup de matieres divers (mineral,metaux,sel...etc) et sont partit , je pense predouille...et aparament l'armée avait mis les grands moyen pour trouver et rpouver se que la rumeur disait sur cette homme d'une érudtion incroyable, coton-alvart.Cordialement
Répondre
A
Merci, Pierre.
B
Henri Coton-Alvart dans son livre "les deux lumières", affirme et montre que seul le volume de la lumière libérée peut occuper le volume de l'espace. Ainsi, il renouvelle la science, et en particulier la thermodynamique, de façon extraordinairement bénéfique. Ainsi, la chaleur devient une substance. Serait-il possible que des lecteurs de ce livre me contacte afin d'en discuter? Personnellement, en tant que docteur es sciences, ce livre me passionne. Merci de me répondre et bonne journée.
A
<br /> Merci Alexer pour cette anecdote. On peut la rapprocher de "la chasse au savant" dont Fulcanelli fut l'objet à la fin de la seconde guerre mondiale.<br /> <br /> Je me demande si Coton, qui connut Schwaller, fut aussi un proche de la fille adoptive de ce dernier, Lucie Lamy:<br /> <br /> http://www.archerjulienchampagne.com/article-3603422.html<br /> <br /> Lucie qui comme Coton rencontra Champagne, et dont nous ne disposons actuellement d'aucun portait véritable.<br /> <br /> Naturellement toute information probante et nouvelle sur la relation Champagne-Coton, pour mauvaise qu'elle fût peut-être, ne pourra de même que nous passionner.<br /> <br /> <br />
M
Au sujet de Rose Celli...<br /> http://touscesgens.hautetfort.com/archive/2006/08/18/celli-rose.html
Répondre
A
Oui, Mulciber, très intéressant, merci. Et bravo pour la photo de Rose Celli. On n'en a pas d'Elmiro? Il est de même assez difficile, je trouve, de trouver des clichés des oeuvres de ce peintre.Rose a donc écrit un roman, Comme l'eau (1930), qui relaterait un épisode de la vie d'Henri Coton. On aimerait en savoir plus, cet épisode pouvant éventuellement concerner Julien Champagne.
M
Carlos Larronde : http://touscesgens.hautetfort.com/archive/2006/08/13/larronde-carlos.html<br /> René Bruyez : http://touscesgens.hautetfort.com/archive/2006/08/13/bruyez-rene.html<br /> Louis Allainguillaume : http://touscesgens.hautetfort.com/archive/2006/08/13/allainguillaume-louis.html<br /> Le Tmple de l'Amitié<br /> http://touscesgens.hautetfort.com/archive/2006/08/13/le-temple-de-l-amitie.html
Répondre
A
Merci Mulciber, pour ces trois posts substantiels.S'agissant de Louis Allainguillaume, qui était un ami proche de Julien Champagne (Julien Champagne et Allainguillaume, 3 mars 2006), lui aussi faisait partie, dixit Alexandra Charbonnier, de l'ordre intérieur des Veilleurs: c'était un frère d'Elie.Comme Henri Coton, et bien entendu René Schwaller, plusieurs frères d'Elie ont pratiqué l'alchimie, ils ont oeuvré au fourneau. C'est en particulier le cas de Carlos Larronde d'une part, et de l'autre d'Elmiro Celli, dont certaines des toiles portaient d'ailleurs des noms évocateurs: Initiation, Alchimie, Le Commencement, Prière à la Nature, Gestation, Vision.