La planche X de l'édition originale du Mystère des Cathédrales de Fulcanelli, illustrée par Julien Champagne, a trait au porche central de Notre Dame de Paris.
Ses deux médaillons représentent respectivement l'Union du Fixe et du Volatil, et le Soufre Philosophique.
Dans l'édition Pauvert, elles sont remplacées par les clichés XVI (reproduit ci-dessous) et XVII.
En voici le commentaire par Fulcanelli:
"L'extraction du Soufre rouge et incombustible est manifestée par la figure d'un monstre tenant à la fois du coq et du renard.
C'est le même symbole dont se servit Basile Valentin dans la troisième de ses Douze Clefs.
"C'est ce superbe manteau avec le Sel des Astres, dit l'Adepte, qui suit ce soulfre céleste, gardé soigneusement de peur qu'il ne se gaste, et les fait voller comme un oyseau, tant qu'il sera besoin, et le coq mangera le renard, et se noyera et estouffera dans l'eau, puis, reprenant vie par le feu, sera (afin de jouer chacun leur tour) dévoré par le renard."
Au renard-coq succède le taureau.
Envisagé comme signe zodiacal, c'est le second mois des opérations préparatoires dans le premier oeuvre, et le premier régime du feu élémentaire dans le second.
Comme figure de pratique, le taureau et le boeuf étant consacrés au soleil, de même que la vache l'est à la lune, il figure le Soufre, principe mâle, puisque le soleil est dit métaphoriquement, par Hermès, le Père de la pierre.
Le taureau et la vache, le soleil et la lune, le soufre et le mercure sont donc des hiéroglyphes de sens identique et désignent les natures primitives contraires, avant leur conjonction, natures que l'Art extrait de mixtes imparfaits."
Nous avons déjà rencontré le coq et le renard, auxquels nous renvoie le premier médaillon, à Amiens (Renard de Julien Champagne, post du 30 mai 2006).
Quant au second, il est classiquement considéré comme emblématique de la patience, celle probablement du boeuf paissant.
Patience qui selon Nicolas Valois est l'échelle des Philosophes, comme l'humilité est la porte de leur jardin.
Dès le début de son introduction au Livre Muet (Pauvert, 1967), Eugène Canseliet rappelle pour sa part un autre apophtegme alchimique:
"ORA, LEGE, LEGE, LEGE, RELEGE, LABORA ET INVENIES. Prie, lis, lis, lis, relis, travaille et tu trouveras.
Conseil charitable, encourageant et précieux, qui, suivi dans l'humilité et la patience, fournit la clef du grand jardin des philosophes et leur échelle d'accession au monde inconnu du subconscient universel."
Oui, lire, relire, et relier.
http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-pazienza-di-julien-champagne-113837520.html
ARCHER