Nous voici, à la fin du tome premier des Demeures Philosophales de Fulcanelli, devant une maison du XVème siècle de La Ferté Bernard (Sarthe).
Le cliché ci-dessus en constitue la planche XXIV, qui remplace les planches XXI et XXII de l'édition originale des Demeures, dessinées et signées par Julien Champagne, que je reproduis également.
Après avoir longtemps souhaité découvrir d'autres clichés, plus récents et si possibles mieux colorés, de cette batisse, je puis enfin vous en proposer.
Je voudrais aussi faire remarquer que le dessin, plus précis que la photo, est sans doute aussi mieux adapté à la leçon dispensée par l'auteur, et ce même si au cas particulier la photo permet d'avoir une meilleure vue générale du monument.
Vérifions-le ensemble. Voici donc le texte de cette leçon fulcanellienne, qui commence assez inhabituellement par une allusion à l'autre ouvrage de Fulcanelli, Le Mystère des Cathédrales.
"Nous avons, en un précédent ouvrage, signalé la lutte implacable que se livrent les corps mis en contact, à propos d'un bas-relief du soubassement de Notre-Dame de Paris."
Je reviendrai ultérieurement sur ce bas-relief, dit du combat des deux natures.
"Une autre traduction du combat hermétique existe sur la façade d'une maison de bois, bâtie au XVème siècle, à la Ferté-Bernard (Sarthe).
On y retrouve le fou, l'homme à l'écot, le pélerin, images familières et qui paraissent entrer dans une formule appliquée, à la fin du moyen âge, à la décoration des logis modestes d'alchimistes sans prétention.
On y voit de plus l'Adepte en prière, ainsi que la sirène, emblème des natures unies et pacifiées, dont le sens est commenté en un autre endroit.
Mais ce qui nous intéresse surtout, - parce que le sujet se rapporte directement à notre analyse, - ce sont deux marmousets hargneux, contrefaits et grimaçants, sculptés sur les corbeaux extrêmes de de la corniche, au second étage.
Trop éloignés l'un de l'autre pour en venir aux mains, ils tentent de satisfaire leur aversion native en se jetant des pierres.
Ces grotesques ont la même signification hermétique que celle des enfants du porche de Notre-Dame. Ils s'attaquent avec frénésie et cherchent à se lapider.
Mais, tandis qu'à la cathédrale de Paris l'indication de tendances opposées nous est fournie par le sexe différent des jeunes pugilistes, c'est seulement le caractère agressif des personnages qui apparaît sur la demeure sarthoise.
Cette similitude extérieure rapproche davantage la fiction de la réalité physique, mais s'écarte résolument de l'ésotérisme opératoire.
Si le lecteur a compris ce que nous désirons enseigner, il retrouvera sans peine, dans ces diverses expressions symboliques du combat des deux natures, les matériaux secrets dont la destruction réciproque ouvre la première porte de l'OEuvre.
Ces corps sont les deux dragons de Nicolas Flamel, l'aigle et le lion de Basile Valentin, l'aimant et l'acier de Philalèthe et du Cosmopolite."
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