Le Lot a été baptisé "terre des merveilles". A juste titre, sans doute, et n'oublions pas que la merveille par excellence est la pierre philosophale.
Après Figeac (voir notre post du 12 février 2006: Julien Champagne dessine le Christ), nous voici donc en la capitale des Cadourques, Cahorsins ou Cadurciens, chère à notre souvenir de lycéen du lycée Léon Gambetta de Cahors.
Mais c'est d'un autre collège qu'il s'agit ici, celui dénommé Pellegri, dont le poil ressemble donc au notre désormais, sans ommettre cependant la signification multiple de ce terme, qui peut aussi évoquer et le poële, et le feu grisou, ou follet.
La planche VIII de l'édition originale des Demeures Philosophales de Fulcanelli, due au talent de Julien Champagne, et reproduite ci-dessus, de même que ci-après la photographie correspondante de l'édition Pauvert (planche XI), est donc consacrée à une "Porte du XVème siécle" du collège Pellegri à Cahors, et représente "L'arbre Sec."
Intéressons nous dans un premier temps à ce collège, sur lequel la documentation manque un tant soit peu.
http://www.cosmovisions.com/monuCahors.htm
nous apprend que "Le Collège Pellegri, fondé en 1364, et converti en habitations particulières, a conservé une jolie cour Renaissance. De cette époque datent aussi un gracieux corps de garde, la Barbacane, près de la Tour de la Barre, la mieux conservée de l'enceinte; la Maison Pezet et la Maison Roaldès."
Nous sommes là au temps de Jean XXII, "le pape alchimiste d'Avignon", auquel Eugène Canseliet a consacré un article de la revue Initiation & Science (N° 46, 1958). Le même site nous rappelle que " Le pape Jean XXII, né à Cahors, y fonda en 1331 une Université, où plus tard Cujas enseigna le droit et où Fénelon fit ses études, et qui fut réunie en 1751 à celle de Toulouse."
Toulouse, autre cité chère à notre coeur, ville rose et de la rose, avec son lycée Pierre de Fermat...Mais Jacques Duèse, ou Jean XXII, dont je salue également et le prénom et le "bigramme", a laissé à Cahors d'autres souvenirs:
"Le Palais de Jean XXII est une massive construction du commencement du XIVe siècle, dominée à l'un de ses angles par une haute tour carrée. D'autres maisons fortes, du même style, et des restes de l'enceinte fortifiée sectionnée de tours rondes et carrées, donnent une idée de l'aspect que pouvait avoir Cahors à cette époque du Moyen âge."
De la même époque date le plus célèbre monument de la ville, le pont Valentré, dont nous donnons aussi une reproduction:
"Les deux rives du Lot sont reliées par plusieurs ponts, dont l'un, le Pont de Valentré, restauré au XIXe siècle, date des premières années du XIVe siècle; il supporte trois hautes et curieuses tours à machicoulis. "
Pour en venir maintenant à l'arbre sec, la leçon de Fulcanelli est la suivante:
"A Cahors, il sert d'encadrement à deux fenêtres (maison Verdier, rue des Boulevards), ainsi qu'à une porte dépendant du collège Pellegri, situé dans la même ville."
Cette maison Verdier est également appelée hotel Issala. L'hotel a été classé en 1925 précisément à cause des fenêtres de la maison en question:
http://patrimoine-de-france.com/lot/cahors/hotel-issala-51.php
Je vous propose ci-dessus une reproduction d'une carte postale ancienne consacrée à une de ces fenêtres, carte qui vient confirmer la réalité des dires de Fulcanelli.
Il semble simplement que la rue des Boulevards soit depuis devenue la rue Nationale (ou la rue du docteur Bergougnoux).
Et Fulcanelli d'ajouter:
"Tel est l'hiéroglyphe adopté par les philosophes pour exprimer l'inertie métallique, c'est-à-dire l'état spécial que l'industrie humaine fait prendre aux minerais réduits et fondus.
L'ésotérisme hermétique démontre, en effet, que les corps métalliques demeurent vivants et doués du pouvoir végétatif, tant qu'ils sont minéralisés dans leurs gîtes.
Il s'y trouvent associés à l'agent spécifique, ou esprit minéral, qui en assure la vitalité, la nutrition et l'évolution jusqu'au terme requis par la nature, où ils prennent alors l'aspect et les propriétés de l'argent et de l'or natifs."
Dans son savant volume sur Le vieux Cahors (1909, 2ème édition Girma, Cahors, 1927), Joseph Daymard consacre plusieurs pages au collège "Pélegri" dont il attribue l'origine à Raymond de Pélegry, de l'ancienne et riche famille des seigneurs du Vigan, qui vivait au XIVème siècle.
ARCHER