Courage et foi, devise d'une de mes aïeules. La foi et l'espérance, si nous en croyons l'interprétation religieuse habituellement avancée, nous accueillent de conserve à notre retour au porche central de Notre Dame de Paris.
A gauche, la flamme de l'espérance, à droite, la croix de la foi. Pour Fulcanelli et Julien Champagne, la signification occulte de la planche VII de l'édition originale du Mystère des Cathédrales est bien sûr alchimiquement très différente:
D'un côté, L'évolution, Les Couleurs et Régimes du Grand OEuvre, de l'autre, Les Quatre Eléments et les deux Natures.
"L'Evolution montre l'oriflamme aux trois pennons, triplicité des Couleurs de l'OEuvre, que l'on trouve décrites dans tous les ouvrages classiques.
Ces couleurs, au nombre de trois, se développent selon l'ordre invariable qui va du noir au rouge en passant par le blanc.
Ce ne sont point là des teintes fugitives, plus ou moins brillantes, qui jouent à la surface du bain, mais bien des colorations dans la masse."
Charitablement, Fulcanelli poursuit son exposé en insistant sur l'importance prépondérante des Régimes:
"Apprenez donc, non en quoi une couleur diffère d'une autre, mais plutôt en quoi un régime se distingue du suivant.
Et d'abord, qu'est-ce qu'un régime? - Tout simplement la manière de faire végéter, d'entretenir et d'accroître la vie que votre pierre a reçue dès sa naissance...
Votre pierre a besoin de nourriture pour augmenter sa puissance, et cette nourriture doit être graduée, voire changée à certain moment.
Donnez d'abord du lait; le régime carné, plus substantiel, viendra ensuite...Suivez donc la nature."
L'Adepte est beaucoup plus laconique dans son exposé du motif suivant, dans lequel il reconnaît
"la Philosophie, dont le disque porte l'empreinte d'une croix."
Il ajoute simplement:
"C'est là l'expression du quaternaire des éléments et le manifeste des deux principes métalliques, soleil et lune, - celle-ci, martelée, - ou soufre et mercure, parents de la pierre, selon Hermès."
Ce sont ces parents qui pour produire meurent chaque jour, et que nous venons de rencontrer au chateau de Terre-Neuve.
Sur le quaternaire des éléments, évidemment représentés par les quatre branches de la croix, Eugène Canseliet reviendra dans son Alchimie expliquée (Pauvert, 1972):
"On ne pourra jamais faire que les quatre éléments ne soient à la base de toute création. "
Prenant appui sur la codification de Lémery, il observe:
"C'est pour chaque élément, le même polygone à trois côtés, lequel varie pourtant dans sa disposition: pour le feu, installé sur sa base, pour l'eau, renversé sur son sommet.
Cette pointe, qu'elle soit dirigée vers le haut ou le bas, lorsqu'elle est coupée d'une ligne horizontale, convertit les triangles du feu et de l'eau en ceux de l'air et de la terre.
Petit tronçon de droite, qui reste de la superposition des deux premiers trigones placés tête-bêche et fournissant la figure de l'étoile à six branches, c'est-à-dire du sceau de Salomon...symbole du merveilleux résultat de l'OEuvre physique."
Et Canseliet de citer Albert le Grand, au Traité des Secrets:
"Convertis les éléments, et tu trouveras ce que tu cherches: convertir les éléments, c'est faire l'humide sec, et le fixer solide, et le compact s'affaiblit, et le rare reste teignant."
http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-julien-champagne-la-fede-e-la-speranza-83878653.html
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