Pour des raisons toutes personnelles je l'avoue, j'ai pour le renard, autrement dit notre goupil national, une sympathie avérée. Comme le coq, en outre, flatte en moi le gaulois, c'est avec un plaisir particulier que je vous conduis de nouveau ce jour vers la cathédrale d'Amiens, et plus précisément vers son porche central.
Intitulée justement "le coq et le renard", la planche XXIV de l'édition originale du Mystère des Cathédrales de Fulcanelli, illustrée par Julien Champagne, est remplacée dans la réédition Pauvert par un cliché qui porte le numéro XXXV.
"Contre le pied-droit du grand porche, nous précise l'Adepte, nous retrouvons, en un quatre-feuilles engagé, l'allégorie du coq et du renard, chère à Basile Valentin. Le coq se tient perché sur une branche de chêne que le renard essaie d'atteindre."
Et Fulcanelli de préciser:
"Le coq et le renard ne sont qu'un même hiéroglyphe recouvrant deux états physiques distincts d'une même matière.
Ce qui apparaît tout d'abord, c'est le coq ou la portion volatile, conséquemment vivante, active, pleine de mouvement, extraite du sujet, lequel a pour emblème le chêne...
Ce coq, tout volatil qu'il soit, peut devenir le Phénix. Encore doit-il, auparavant, prendre l'état de fixité provisoire que caractérise le symbole du goupil, notre renard hermétique."
A propos de Paris, Fulcanelli, se référant à nouveau à Basile Valentin, avait déjà précisé dans le même ouvrage:
"L'extraction du Soufre rouge et incombustible est manifestée par la figure d'un monstre tenant à la fois du coq et du renard.
C'est le même symbole dont se servit Basile Valentin dans la troisième de ses Douze Clefs.
"C'est ce superbe manteau avec le le Sel des Astres...qui suit ce soufre céleste, gardé soigneusement de peur qu'il ne se gâte, et les fait voler comme un oiseau, tant qu'il sera besoin, et le coq mangera le renard, et se noiera et étouffera dans l'eau, puis reprenant vie par le feu, sera (afin de jouer chacun leur tour) dévoré par le renard."
J'observe enfin que dans son édition des Douze Clefs (Minuit, 1956), Eugène Canseliet donne du même passage du traité de Basile Valentin une version sensiblement ou si l'on préfère légèrement différente:
"Conserve bien ce manteau honorable, de compagnie avec le sel astral, qui suit ce soufre céleste.
Que rien de funeste ne lui arrive et fais-le voler comme l'oiseau autant qu'il suffise. A ce moment, le coq dévorera le renard, ensuite suffoquera dans l'eau et, ressuscité par le feu, sera à son tour dévoré par le renard, afin que le semblable soit restitué au semblable."
http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-volpe-di-julien-champagne-35788527.html
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