Selon certaines sources contemporaines, la Fontaine parisienne du Vertbois (3ème arrondissement), qui vient d'être restaurée, daterait de 1712.
Ce n'est pas l'avis de Fulcanelli, qui en a fait la planche XXVI de ses Demeures Philosophales,
illustrée comme les autres par Julien Champagne, et dont voici l'intitulé: Paris - Conservatoire des Arts & Métiers - Bas-relief original de la Fontaine du Vertbois (1633).
On sait que le Conservatoire en question est le lieu prévilégié du roman ésotérique Le pendule de Foucault (1988) d'Umberto Eco, auteur italien de nombre d'ouvrages d'intérêt, tels le célèbre
Nom de la rose (1980), autre fiction, mais aussi de plusieurs essais de grande érudition, comme
L'énigme de la Hanau (1990), consacré à l'alchimiste germanique Heinrich Khunrath (XVIIème siècle).
Ami(e)s lectrices et lecteurs, veuillez admirer sur nos deux reproductions la qualité du travail de l'artiste Julien Champagne, et ce avant restauration.
Ce beau navire est bien sûr le vaisseau de l'OEuvre alchimique, déjà mentionné. Mais Fulcanelli
en met "en relief" certains détails:
"Certes on pourrait mettre en doute la justesse de notre observation, et là où nous reconnaissons
une pierre énorme, arrimée au bâtiment avec lequel elle fait corps, ne remarquer qu'un ballot ordinaire de quelconque marchandise. "
Cette pierre est donc elle aussi celle de l'OEuvre. Fulcanelli poursuit:
"D'avantage, le vaisseau, vu de l'arrière, paraît s'éloigner du spectateur et montre que son déplacement est assuré par la voile d'artimon, à l'exclusion des autres...Or, les cabalistes écrivent artimon et prononcent antémon ou antimon, vocable derrière lequel ils cachent le nom du sujet des sages."
Dans son étude historique, introductive de l'édition par René Alleau du Livre des Figures Hiéroglyphiques de Nicolas Flamel (Denoël, 1972, Retz, 1977), Eugène Canseliet, "unique disciple de Fulcanelli", sans ajouter beaucoup à l'explication ci-dessus qui n'est bien entendu qu'un extrait subjectif, souligne la pérennité du symbole:
"Il n'est pas inopportun de signaler...que l'hermétisme de cette sculpture...fut très fidèlement utilisé
pour l'inauguration de grands magasins à Rouen, avec l'édition d'une médaille qui est l'oeuvre du maître céramiste Pierre Oliver...
Sur cette faîence, d'un art parfait, la nef du Grand OEuvre, entourée des lacs d'amour, porte, de surcroît, en poupe, la coquille des pélerins de Saint-Jacques, et le vocable Coré qui signifie en grec ancien: jeune fille, vierge.".
Canseliet précise en note de pied de page que certains exemplaires au moins de ce petit bas-relief vernissé, de couleur rouge et sorti de l'atelier des Beaux-Arts de Rouen, furent signés.
Quoiqu'il en soit, cette fontaine pourrait bien être la première fontaine publique installée à Paris:
Dans son livre sur Les cadrans solaires disparus de Paris (CNRS, 2002), Andrée Gotteland consacre un article à la fontaine du Vertbois, car nous explique-t-elle preuve à l'appui, en se référant au livre de Simon Lacordaire sur les Sources et fontaines de Paris (Fayard, 1979):
"Sur une photo de la fontaine conservée au cabinet des estampes du musée Carnavalet elle comporte un style qui pourrait être celui d'un cadran solaire."
http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-32351596.html
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