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  • : Site consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.
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...consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.


Peintre et dessinateur, Julien Champagne est surtout connu de nos jours pour avoir illustré les ouvrages de Fulcanelli, un mystérieux alchimiste contemporain.

Et pourtant, il figure au Bénézit, la "Bible" internationale des créateurs. Et suivant son ami Eugène Canseliet, il fut bien un maître du pinceau et du crayon.

C'est à la découverte de cet artiste méconnu, mais profondément attachant, que je voudrais vous inviter. Je voudrais aussi vous demander de ne pas hésiter à enrichir mes articles de vos propres commentaires et de vos découvertes personnelles.

Bon voyage donc au pays légendaire de Julien Champagne.

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13 février 2006 1 13 /02 /février /2006 21:45

jacobins1580.champagne





Qui se souvient de nos jours de l'origine du mot "jacobin", lié à la révolution française? Jacobins était le surnom parisien des frères dominicains de Saint-Jacques ( Jacobus en latin). Ces derniers avaient au XIIIe siècle fondé à Paris un couvent qui porta leur nom. Il porta aussi d'ailleurs celui de Saint-Jacques, qui fut également donné à la rue où il s'élevait.

Au XVIIème siécle, le couvent dominicain fut tranféré  rue Saint-Honoré, et accueillit en 1789 la Société des amis de la Constitution, bientôt dénommée Club des Jacobins. En 1795, la Convention décida d'affecter le bâtiment à un marché, qui devint le marché Saint-Honoré. Passons sur cet épisode de vandalisme, marchand autant que révolutionnaire.

Dans un article du numéro d'avril 1993 de la revue Archeologia, qui est consacré à la présence de Saint-Jacques à Paris, Humbert Jacomet, conservateur du patrimoine, semble dater de 1206 la fondation du couvent, et affirme:

"Au XVIIIème siècle, on voyait toujours la chapelle et le primitif logis des Frères, englobés dans l'immense couvent de ceux que l'on n'appela plus que les Jacobins."

Fulcanelli précise, dans le Mystère des Cathédrales: "L'église des Dominicains, - qui y logeaient et s'y étaient établis vers l'an 1217, - dut sa fondation à Louis IX. Elle était située rue Saint-Jacques, et placée sous le vocable de Saint-Jacques le Majeur. Les Curiositez de Paris, parues en 1716 chez Saugrain l'aîné, ajoutent qu'à côté de l'église se trouvaient les écoles du Docteur angélique."

Ce docteur est bien sûr Saint Thomas d'Aquin. Et voici ce qu'ajoute Fulcanelli sur l'écusson symbolique du XIIIème siècle que l'on peut voir ci-dessus reproduit par Julien Champagne en 1911:

"L'écusson, dit de saint Thomas d'Aquin, fut très exactement dessiné et peint en 1787, et d'après le vitrail même, par un hermétiste nommé Chaudet. C'est ce dessin qui nous permet de le décrire."

Ajoutons pour notre part qu'il est émouvant de constater que la filiation Chaudet-Champagne a permis la survie de ce vitrail, plus de deux siècles après le démantèlement de l'église qui l'abritait. Mais écoutons la leçon d'héraldique de Fulcanelli à son propos:

"L'écu français, écartelé, tient par son chef à un segment arrondi qui le domine. Cette pièce supplémentaire montre un matras d'or renversé, entouré d'une couronne d'épines de sinople sur champ de sable. La croix d'or porte trois globes d'azur en pointe, bras dextre et sénestre, avec un coeur de gueules au rameau de sinople au centre. Sur ce coeur, des larmes d'argent tombant du matras se rassemblent et se fixent.

Au canton du chef dextre, biparti d'or aux trois astres de pourpre, et d'azur aux sept rayons d'or, est opposée en pointe sénestre une terre de sable aux épis d'or sur champ tanné. Au canon du chef sénestre, une nuée violette sur champ d'argent, et trois flèches du même, pennées d'or, dardent vers l'abîme. En pointe dextre, trois serpents d'argent sur champ de sinople."

Et Fulcanelli de conclure, cette fois en alchimiste, et de façon incomparablement plus brève:

"Ce bel emblème a d'autant plus d'importance pour nous qu'il dévoile les secrets relatifs à l'extraction du mercure et à sa conjonction avec le soufre, points obscurs de la pratique sur lesquels tous les auteurs ont préféré garder un silence religieux."

Tacere.


http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-32326042.html


Dans son recueil Alchimie, études diverses (Pauvert, 1964) Eugène Canseliet reprit en l'augmentant un article donné en 1936 à la revue Atlantis (Les trois flèches de la rédemption), où il revient sur le vitrail initiatique dont "nous pouvons admirer l'exacte reproduction en couleurs, dans le premier ouvrage de Fulcanelli.

Nous la devons à notre vieil ami défunt Julien Champagne qui l'a réalisée superbement, d'après l'image coloriée due à un hermétiste portant le nom de Chaudet. Celui-ci en l'année 1787, devant l'original qui existait encore s'appliqua donc à sa petite peinture.

La précieuse image, d'exécution naïve, fut ajoutée par l'alchimiste parisien en manière de frontispice à un manuscrit hermétique de très grande valeur, assurément de son époque mais non pas de sa main, et qui est surtout composé de scènes symboliques peintes à l'aquarelle (Flambeau mystérieux des philosophes hermétiques, composé de vingt et une planches).

De ce très beau volume, notre fille Isabelle fit à l'âge de seize ans une copie non moins habile que fidèle." C'est cette copie qui est ci-dessus reproduite.


"Enfin, ajoute Eugène, nous espérons que l'amateur nous sache gré davantage, que nous lui montrions aussi les deux écussons, gravés sur la même planche, qui furent inclus à la fin de L'harmonie chymique de David Lagneau, et qui renouvellent, diversement, le symbolisme de la baie polychrome que dessina Chaudet à l'église des Jacobins."

Publié en 1636, l'ouvrage de Lagneau a fort heureusement été réimprimé en 1986 par Jean-Claude Bailly. Et Canseliet d'ajouter:

"Images qui nous montrent à quel point cet écu était répandu dans le vieux Paris, sculpté, peint ou constitué en vitrail, avec variantes allégoriques, dont nous avons ici l'exemple au canton de la pointe dextre.

Sur l'un, les vers s'agitant au sein de leur liquide; sur l'autre, les lourds épis d'une céréale issant de la terre. Solution et putréfaction indispensables à la germination et à la végétation futures, toujours accompagnées de cette chaleur que figure, à senestre, une sorte de feu follet."



ARCHER

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commentaires

E
Bonjour Archer.<br /> Savez-vous pourquoi Fulcanelli décrit l'écu à l'envers? Autrement dit, ce que nous voyons à gauche indique que c'est à droite, et vice versa.<br /> Est-ce courant en héraldique?
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A
Bonjour Enrique. Je ne sais pas; une explication possible en théorie serait que l'image reproduite soit inversée par rapport à l'original. Merci pour votre questionnement.<br />
A
Dans Alchimie études diverses, Canseliet écrit : Celui-ci (Chaudet) en l'année 1787, devant l'original qui existait encore s'appliqua donc à sa petite peinture que nous jugeons utile de présenter maintenant au lecteur. La copie que nous communique Canseliet est celle que vous exposer sur votre blog. Or Canseliet dans Atlantis nous écrit : ..... De ce très beau volume, notre fille Isabelle fit à l'âge de seize ans une copie non moins habile que fidèle." Et Archer vous ajoutez : c'est cette copie qui est ci-dessus reproduite. D'ou la question : qu'a t-on reproduit dans le numéro d'Atlantis ? La copie de Chaudet ou celle d'Isabelle ?
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A
La réponse me semble être contenue dans votre question, merci, Ano.
A
Bonjour Archer : De ce très beau volume, notre fille Isabelle fit à l'âge de seize ans une copie non moins habile que fidèle." C'est cette copie qui est ci-dessus reproduite. La copie que vous présentez sur votre blog est-elle celle donnée dans le numéro 68 d'Atlantis ou celle présente dans Alchimie études diverses ?
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A
Bonsoir Ano. L'article se réfère explicitement à Alchimie études diverses.